2014-03-13
Une improvisation de 41 minutes:
lente, soignée, composée de drones, de larsens, de traitements et de
crachotements électriques. Avec Duplant à l’orgue et aux dispositifs
électroacoustiques, Chambel aux ondes sinusoïdales et Kelly aux électroniques.
Minimaliste mais enveloppant; réussi sans être transcendant.
A 41-minute improvisation: slow-paced, careful, consisting of drones,
feedback, treatments, and electrical sputtering. With Duplant on organ and
electroacoustic devices, Chambel on sinewaves, and Kelly on electronics.
Minimal but engulfing; successful without getting transcendent.
Auris est un trio d’improvisation
électroacoustique constitué d’Eric Leonardson (ressorts et électroniques),
Julia Miller (guitare et électroniques) et Christopher Preissing (flûte et
électroniques); Gino, c’est le percussionniste Gino Robair. Rub propose trois improvisations
collectives et un duo entre Robair et chacun des membres du trio. Musique
bruitiste, pointilliste, exigeante à l’écoute, avec des moments très réussis (dans
“A+G.3”) et d’autres faciles à oublier. Côté duos, c’est avec le flûtiste que
le courant passe le mieux, ce qui fait de “C+G” le fait saillant de cet album
somme toute respectable. Rub est
aussi disponible en téléchargement gratuit chez Pan Y Rosas.
Auris is an electroacoustic improvisation trio consisting of Eric
Leonardson (springboard & electronics), Julia E. Miller (guitar &
electronics), and Christopher Preissing (flute & electronics); Gino is
percussionist Gino Robair. Rub features three collective improvisations
and three duos between Auris members and Robair. Noise-based, pointillistic
music, a demanding listen, with very successful moments (especially in “A+G.3”)
and forgettable ones. On the duos side, the best match-up is with the flutist,
making “C+G” the highlight of this overall pretty respectable album. Rub is also downloadable for free from Pan Y Rosas.
NENEH
CHERRY / Blank Project (Smalltown
Supersound)
Son dernier disque solo remontait
à 1996. Puis il y a eu The Cherry Thing
en 2012, une collaboration incroyable avec le trio free jazz The Thing qui
prouvait que la chanteuse d’aujourd’hui n’a rien à envier à celle d’il y a
vingt ans. Et maintenant débarque Blank
Project, un album solo, en bonne et due forme. Ça groove à la tonne, avec
des rythmes modernes qui, s’ils sont plutôt accessibles, laissent toute
vélléité commerciale derrière eux. Pollutions, textures rêches, instabilité
calculée – les arrangements ne se laissent pas amadouer facilement. Et c’est
tant mieux. Les textes sont souvent frappants (“Out of the Black”, “Black
Project”, “Naked”), les mélodies directes, la voix suave et soul au possible.
Bravo pour ce retour en force. [CI-dessous: “Out of the Black.”]
Her last solo album goes back to 1996. Then there was The Cherry Thing
in 2012, an incredible collaboration with free jazz trio The Thing which proved
that her ”now” voice had lost nothing to her “then” voice. And now comes Blank
Project, a bona fide solo album. And this
is a groover, with modern beats that, though rather accessible, leave
commercial velleities in the closet. Noise pollutions, raw textures, calculated
instability – these arrangements don’t get tamed easily. And all for the better.
The lyrics are also strong and striking most of the time (“Out of the Black,”
“Blank Project,” “Naked”), with direct melodies, and this suave, soulful voice
you didn’t know you were missing. Bravo for this forceful comeback. [Below: “Out
of the Black”.]
LINDA
PERHACS / The Soul of All Natural Things (Asthmatic Kitty)
Et parlant de retour tardif, que
dire des 44 ans qui séparent le premier album de Linda Perhacs de son second, The Soul of All Natural Things? J’adore Parallelograms, sa renommée n’est pas
surfaite; il s’agit vraiment d’un petit bijou du folk psychédélique. Mes
attentes étaient donc élevées... et elles ne sont pas entièrement comblées. Ce
disque reprend les idées de base du premier album: voix éthérée (Perhacs
conserve une voix fort agréable), multipistée en choeurs fluctuants, parfois
manipulés ou inversés – le psychédélisme passe surtout par la voix, le reste
des arrangements ne faisant qu’habiller les chansons. L’écriture, par contre,
me semble inférieure à première écoute, les thèmes plus nouvel-âgeux, moins
inspirés. Il y a de bons moments, mais je demeure incertain. Et, tiens, je
retourne écouter Parallelograms.
Speaking of belated comebacks, how about the 44 years that separate
Linda Perhacs’s debut LP from her sophomore effort The Soul of All Natural Things? I
love Parallelograms, an album fully
deserving of its underground cult status; it truly is a psychedelic folk
marvel. So I had high expectations... and they are not fully fulfilled. This
album reclaims the basic ideas found on the 1970 LP: ethereal voice (Perhacs
still has a charming voice), multitracked into fluctuation choirs, occasionally
manipulated or reversed – the psychedelia is fully centered on the voice, the
rest of the arrangements are merely dressing up the songs. But the songwriting
seems weaker on first listen, with less inspired, new-agey topics. There are
good moments on The Soul of All Natural Things, but I’m not convinced... yet. For now, I’ll give Parallelograms a spin – it’s been a while.