Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2011-05-21

FIMAV 2011, un compte-rendu / FIMAV 2011, a personal account: Jour 2 / Day 2

Jour 2 (20 mai 2011)
Day 2 (May 20, 2011)

Soyons honnête / Full disclosure
Je suis biaisé. J'ai participé a l'élaboration de la programmation du FIMAV 2011 comme conseiller artistique. Cela dit, je suis libre d'en dire ce que je veux et c'est ce que je ferai.
I am biased. I played a part in the development of FIMAV 2011's programming as artistic advisor. That being said, I am free to say whatever I want, and I intend to do just that.

Encore une très belle température, et une très belle journée de programmation au demeurant.
Another beautiful day, outside and inside.

PAUL PLIMLEY
Un pianiste volubile, généreux, parfois tendre, au parcours jazz mais aux intérêts vastes. Une belle entrée en matière.
A talkative, generous pianist, tender at times, with a jazz background but a wide range of interests. A fine day opener.

LA PART MAUDITE
Autant j’aime le bassiste et le trompettiste de ce groupe - tous deux ont développé une approche originale à l’aide d’effets - autant j’ai trouvé le batteur quelconque. Ce dernier manque totalement de créativité. Dommage. Ça aurait pris un Weasel Walter ou un Chris Corsano pour épauler le travail de Mivil Deschênes et de Philippe Battikha.
I loved this band’s bassist and trumpeter - they both have developed a unique effects-laden sound - but the drummer was mediocre. He totally lacked the creativity the others displayed. Too bad. La Part Maudite needs a drummer like Weasel Walter or Chris Corsano to support the impressive work of Mivil Deschênes and Philippe Battikha.

NELS CLINE - NORTON WISDOM
Féérique. De splendides soundscapes de guitare et un peintre époustouflant, qui peint, efface et repeint sur un tableau blanc rétroéclairé. Un moment fort du festival.
Enchanting. Gorgeous guitar soundscapes and a stunning painter who paints, erases and paints again on a backlit white board. A FIMAV 2011 highlight.

RICHARD PINHAS - MERZBOW - WOLF EYES
Très bruyant, très ambiant aussi, étonnamment. J’avais souvent l’impression de ne pas entendre Pinhas, mais allez savoir. Wolf Eyes ont été particulièrement brillants, s’intégrant parfaitement dans ce drone. Et Merzbow, aussi discret ait-il été sur scène, était en grande forme. Le Colisée de Victoriaville a tremblé et l’assistance a apprécié.
Very noisy but surprisingly ambient too. I often had the feeling that Pinhas was lost in the mix, but who knows. Wold Eyes were particularly brilliant and perfectly integrated to the drone. And Merzbow, as stoic as he may be on stage, was in great shape. The Colisée shook and the audience liked it.

ERIKM - FM EINHEIT
Einheit est une légende et la légende a livré la marchandise: énorme ressort sur cadre attaqué au marteau et à la perceuse électrique, gravier versé et briques cassées sur une feuille de tôle - la totale. ErikM a légèrement peiné à suivre le pas, je le sentais pas tout à fait dans son élément, mais c’était un duo solide et une finale percurtante pour cette journée somme toute forte en décibels.
Einheit is a legend, and the legend delivered: a huge spring mounted on a metal frame and played with hammer and electric drill; gravel poured and bricks pulverized over sheet metal - the whole shebang. ErikM seemed to had a little bit of difficulty following the pace; he didn’t seem completely in his element. But this was a strong duo and a hard-hitting finale for a high-decibel day.

2011-05-20

FIMAV 2011, un compte-rendu / FIMAV 2011, a personal account: Jour 1 / Day 1

Jour 1 (19 mai 2011)
Day 1 (May 18, 2011)

Soyons honnête / Full disclosure
Je suis biaisé. J'ai participé a l'élaboration de la programmation du FIMAV 2011 comme conseiller artistique. Cela dit, je suis libre d'en dire ce que je veux et c'est ce que je ferai.
I am biased. I played a part in the development of FIMAV 2011's programming as artistic advisor. That being said, I am free to say whatever I want, and I intend to do just that.

Beau soleil, 23 °C, le dernier The Ex (Catch My Shoe) à plein volume dans la voiture - le voyage Sherbrooke-Victoriaville fut particulièrement agréable cette année. La programmation est plus relevée et diversifiée que l’an dernier. Ce 27e FIMAV (et le 15e auquel j’assiste) s’annonce très bien.
Sunny, 23 °C, the latest from The Ex (Catch My Shoe) on the car stereo - the trip to Victoriaville was particularly emjoyable this year. The line-up is more beefed up and diversified than last year. This 27th edition (it will be the 15th one I assist to) should be great.

KOICHI MAKIGAMI
Première prestation nord-américaine du projet “Tokyo Taiga.” Très belle performance, plus folle que le disque - Makigami a une approche très ludique, mais Bolot Barishev est beaucoup plus sérieux. Et quelle voix, ce Bolot! Un chant de gorge très grave. Et comment fait-il pour chanter ainsi tout en jouant de la guimbarde?!? Prestation plutôt limitée de Makigami au theremin - ce n’est pas sa principale force. Une douce et séduisante entrée en matière. “Un lever de soleil sur le festival” me dit Stéphane. En plein dans le mille.
First North-American appearance for the “Tokyo Taiga” project. Very fine performance, crazier than on record - Makigami’s a funny man, but Bolot Barishev is much more straighter. And what a voice, that Bolot! His throat-singing runs so low in the bass register. And how does he sing like that WHILE playing the jaw’s harp?!? Makigami’s rather limited on the theremin - it’s not his biggest strength. Still, a quiet and seductive opener. “A sunrise on the festival” says Stéphane, and he’s absolutely right.

THE EX + BRASS UNBOUND
Je ne me lasse pas de voir The Ex en concert. Et le nouveau chanteur passe le test sur scène - j’étais moins convaincu sur disque, mais à constater l’énergie qu’il déploie, c’est autre chose. Ils ont interprété surtout le matériel de Catch My Shoe (mais on a eu droit à un excellent “State of Shock”). Une utilisation joyeusement sauvage de la ligne de cuivres (Vandermark, Gustafsson, Wierbos, Paci). Et une salle très pleine et très dansante, qui semble avoir fort apprécié.
I don’t tire seeing The Ex on stage. And the new singer passes the test. I was not quite convinced on record, but his energy on stage is something else. They performed mostly material from Catch My Shoe (we were still treated to an excellent “State of Schock”). Cheerfully savage use of the brass section (Vandermark, Gustafsson, Wierbos, Paci). And a packed - and dancing! - house.

KID KOALA
Me suis-je amusé? Oui. Suis-je satisfait? Non. Cette première de Kid Koala (“12-Bit Blues Show”) n’était clairement pas au point. Le Kid était décousu, sa prestation truffée de temps morts qu’il remplissait en épuisant son capital de sympathie (comment se fâcher contre un gars qui porte un costume de koala sur scène parce qu’il a perdu un pari?). Néanmoins agréable - et les techniques de Koala sont impressionnantes - mais deux coches en-dessous de la qualité attendue au FIMAV.
Did I have fun? Yes. Am I satisfied? No. This premiere from Kid Koala (“12-Bit Blues Show”) was clearly not ready for public consumption. The Kid was scattered, his performance had big holes in it - dead time he tried to fill with his easy-going attitude (and how could you get mad at a guy who has to wear a koala suit for 100 shows just because he lost a bet?). Still enjoyable – and Koala’s techniques are impressive – but two notches under the quality level expected from a FIMAV show.

2011-05-19

2011-05-18: Pinhas/Merzbow, M. Ostermeier, Mathon


Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-05-18

RICHARD PINHAS & MERZBOW / Paris 2008 (Cuneiform)
Cuneiform a rarement publié simultanément deux disques d’un même artiste – et la vénérable étiquette n’avais pas publié de microsillon depuis 20 ans. Paris 2008, enregistré près de deux ans avant Rhizome (voir l’entrée d’hier, 2011-05-17) voit le jour en même temps que celui-ci, et sous deux formes: d’abord en microsillon à édition limitée, mais aussi en téléchargement (d’ailleurs, le microsillon inclut un code de téléchargement; le premier pressage de Rhizome aussi, en bonus). Paris 2008 est un peu plus schizophrénique que Rhizome. Parfois, on a même l’impression d’un enchaînement lent de solos. La première pièce, par exemple demeure essentiellement campée dans l’univers de Pinhas - bruitiste mais planante. Alors que la seconde est typiquement Merzbow. Moins frappant que Keio Line, moins satisfaisant que Rhizome, Paris 2008 s’adresse au complétiste.
Cuneiform rarely publishes two albums by a single artist at the same time - and the venerable label hadn’t released an LP in 20 years. Paris 2008, recorded almost two years before Rhizome (see yesterday’s entry, 2011-05-17) is released simultaneously, and in two formats: a limited-edition LP and as a download (the LP includes a download code, and so does, as a bonus, the first pressing of Rhizome). Paris 2008 is a little more schizophrenic than his brother. You get the feeling at times of a succession of solos. For instance, the first track basically rests in Pinhas’ soundworld – noisy yet ambient – while track 2 is more typical Merzbow fare. Less striking than Keio Line, less satisfying than Rhizome, Paris 2008 is a completist’s item.

M. OSTERMEIER / The Rules of Another Small World (Tench - merci à/thanks to Dense Promotion)
La dernière fois que j’ai parlé de M. Ostermeier, c’était pour un mini-album sur mini-cdr à édition ultra limitée. The Rules of Another Small World devrait connaître une diffusion un tantinet plus large (bien que Tench soit une toute petit étiquette à peine lancée), et c’est tant mieux. Une musique électronique surtout, électroacoustique parfois, ambiente avec des effluves post-classique toujours. “Micro Forest Updraft” compte quelques notes d’un métallophone ou d’un lamellophone qui donne immédiatement au reste de l’album une couleur rêvasseuse - le souvenir vague d’un exotisme perdu. Les pièce sont courtes, bien ciselées et assemblées pour entretenir la mélancolie sans l’aggraver. Très réussi.
The last time I mentioned M. Ostermeier, it was for an ultra-limited EP on 3” CDr. The Rules of Another Small World should enjoy slightly larger distribution (although Tench is only a very small start-up label), and it’s a good thing. Mostly electronic music, electroacoustic at times, always ambient with post-classical leanings. “Micro Forest Updtraft” features a few notes of metallophone or lamellophone that instigate a dreamy feeling – the vague reminiscence of a lost exoticism – that lasts throughout the album. Tracks are short, well-tailored and assembled to sustain melancholia without going too deep into it.

MATHON / Terrestre (Everest Records - merci à/thanks to Dense Promotion)
Un très beau disque d’électronique ambiante, le 4e du trio Mathon (Pete Leuenberger, Roger Stucki, Thomas Augustiny). L’album se présente sous forme de combiné microsillon+DVD. Sur le vinyle, six pièces délicates, assemblages d’électroniques, de piano, de percussions légères, un violoncelle - les invités changent d’une pièce à l’autre. Musique calme, paisible, mais recherchée. Croisement entre l’ambiant minimaliste d’un Lawrence English ou d’un Steinbrüchel et la spiritualité de Popol Vuh. Sur le DVD, les mêmes six pièces en version numérique, quatre vidéos (trois de Maurice de Martin, un de Marc-André Gasser) et sept remixes signés I8U, Steinbrüchel, Kenneth Kirschner, Digitalis, Electrohandel, Tobias Reber et Matu. Tous respectent les ambiances de départ, qu’ils réinterprètent à leur manière; I8U (France Jobin, une Montréalaise) est celle qui réussit le mieux à insérer son univers dans celui de Mathon. Chaudement recommandé.  [Ci-dessous: “Sublim”, pièce d’ouverture de l’album.]
A very fine record of ambient electronica, the fourth opus from Mathon (Pete Leuenberger, Roger Stucki, Thomas Augustiny). This is album is an LP + DVD. On the vinyl are six delicate tracks, assemblages of electronics, piano, light percussion, a cello – guests vary from track to track. Calm, peaceful, sophisticated music. A cross between the minimal ambient stylings of Lawrence English or Steinbrüchel and the soul of Popol Vuh. On the DVD, the same six tracks as digital files, four videos (three by Maurice de Martin, one by Marc-André Gasser), and seven remixes from I8U, Steinbrüchel, Kenneth Kirschner, Digitalis, Electrohandel, Tobias Reber, and Matu. All stick to the original moods, reinterpreting them their own way. I8U (Montréal’s France Jobin) fares best in inserting her own universe into Mathon’s. Heartily recommended.  [Below: “Sublim”, the opening track of the LP.]

2011-05-18

2011-05-17: Manuel Zurria, Pinhas/Merzbow

Journal d'écoute / Listening Diary
2011-05-17

MANUEL ZURRIA / LOOPS4EVER (Mazagran - merci à/thanks to Dense Promotion)
Une splendide production, la première publiée par l’étiquette Mazagran. Manuel Zurria est un flûtiste romain. Sur cet album double (150 minutes de musique), il propose un récital d’œuvres pour flûtes et électroniques puisées dans le répertoire des soixante dernières années. Au menu: Scelsi, Oliveros, Lucier, Curran, Riley, Barlow et Rzewski, mais aussi John Duncan, Eve Beglarian, William Basinski et Jacob TV. La boucle est à l’honneur, mais pas uniquement. Et Zurria fait sienne chacune des œuvres et a développé la plupart de ses interprétations dans le cadre d’échanges avec les compositeurs. LOOPS4EVER ratisse large, allant des voix saccadés montées dans les pièces de Jacob TV aux boucles luxuriantes et méditatives de “Dorian Reeds” de Riley, jusqu’aux concepts minimalistes et exigeants (pour l’auditeur) de Lucier (“Almost New York”, dont une version est récemment parue sous étiquette Pogus) et Duncan (qui participe). Deux disques solides présentés dans une très belle pochette accompagnée d’un livret offrant des entrevues avec les compositeurs. Ces œuvres ne mettent pas évidence le jeu du flûtiste (qui doit rivaliser de discrétion et d’endurance), mais LOOPS4EVER propose un panorama captivant de la musique contemporaine pour flûte et bande.  [Ci-dessous: Un extrait de “CasadiScelsi”, qui combine deux compositions de Giacinto Scelsi et des enregistrements effectués chez le défunt compositeur.]
A beautiful production, the first one released by the Mazagran label. Manuel Zurria is a Roman flutist. On this double CD set (150 minutes of music), he presents a recital of works for flutes and electronics from the past 60 years. Scelsi, Oliveros, Lucier, Curran, Riley, Barlow and Rzewski, plus Eve Beglarian, John Duncan, William Basinski and Jacob TV. The loops is heavily featured, but not solely. And Zurria makes his each work, and developed his interpretation from conversations with (most of) the composers. LOOPS4EVER covers a large spectrum ranging from the cut-up voices mixed in Jacob TV’s pieces to the luscious meditative loops in Riley’s “Dorian Reeds”, down to the minimalistic yet demanding concepts of Lucier (“Almost New York,” a version of which was recently released on Pogus) and Duncan (the only composer playing with Zurria). Two strong records housed in a very pretty sleeve and accompanied by a booklet featuring interviews with the composers. These works do not showcase the flutist’s playing (the scores call for a lot of discretion and endurance), but LOOPS4EVER offers a cativating panorama of contemporary music for flute and “tape.”  [Below: An excerpt from “CasadiScelsi” featuring two Scelsi compositions and field recordings made at the composer’s house.]

RICHARD PINHAS & MERZBOW / Rhizome (Cuneiform)
Keio Line, la première collaboration sur disque entre le guitariste français Richard Pinhas et le bruitiste japonais Merzbow, a profité d’un accueil chaleureux et servi de point de passage pour les fans de l’un et l’autre de ces pionniers. Rhizome, deuxième album du duo, documente un concert donné à Washington l’an dernier. Il s’agit d’un disque puissant, plus planant que Keio Line, avec des moments très pinhassiens (notes de guitare sans attaque mises en boucle, transformées, surimposées) et d’autres beaucoup plus merzbowesques (mur de son numérique, son impact masquant ses subtilités). Un disque moins en dents de scie que Paris 2008 (à venir demain), solide, immersif - pas facile d’écoute, mais nettement plus accessible que la moyenne des publications de Merzbow. La première édition chez Cuneiform inclut un DVD boni proposant un extrait filmé de 27 minutes de la prestation (pas qu’il se passe grand chose, les deux artistes œuvrant stoïquement, mais tout de même).
Keio Line, the first collaboration between French guitarist Richard Pinhas and Japanese noisician Merzbow, was surprisingly well received and served as a passage for fans of both of these pioneers. Rhizome, their second duo CD, documents a concert given at Washington D.C. last year. A powerful record, trippier than Keio Line, with very Pinhas-like moments (looped and stacked attackless guitar notes), other moments highly Merzbow-esque (digital walls of sound so loud they hide the subtleties they actually hold). Less uneven than Paris 2008 (see tomorrow’s entry), strong, immersive – not an easy listen but much more accessible than the average Merzbow release. The first pressing from Cuneiform includes a bonus DVD with a 27-minute video excerpt of the performance (not that there’s much happening, since both artists are very stoic on stage, but still).

2011-05-17

Délire actuel, 2011-05-17


DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 17 mai 2011
Broadcast of May 17, 2011

DESCRIPTION
DESCRIPTION
Deux Alexey / Herbal International, 2010-11: Première heure: Alexey Kruglov et Alexey Lapin, deux jazzmen-improvisateurs russes révélés par l’étiquette Leo Records. Deuxième heure: Une oreille portée sur les parutions récentes de la microétiquette d’art sonore Herbal International. Et la finale? Simple lien percussif.
Two Alexeys / Herbal International, 2010-11: 1st hour: Alexey Kruglov and Alexey Lapin, two Russian improvisers/jazzmen discovered by Leo Records. 2nd hour: An ear lent to recent releases from sound art microlabel Herbal International. And the final track? Simply a tie-in with the percussives in the previous one.

ALEXEY KRUGLOV & JAAK SOOÄÄR TRIO / The Ascent (13:52) - Karate (Leo Records)
ALEXEY KRUGLOV / Extracts (7:48) - Russian Metaphor (Leo Records)

ALEXEY LAPIN, M. POORE, M. SCHUBERT & R. TURNER / Per Aspera (10:33) - Seek It Not With Your Eyes (Red Toucan)
FRANÇOIS CARRIER, MICHEL LAMBERT & ALEXEY LAPIN / Square Away (6:30) - Inner Spire (Leo Records)

VLADY BYSTROV & ALEXEY LAPIN / Contradiction (4:44) - Rimsky-Korsakov. Crosswise (Leo Records)
ALEXEY LAPIN / Peace (3:10) - Parallels (Leo Records)


GOH LEE KWANG / The Judge (11:45) - The Last Testimony of Rashomon (Herbal International)
ERIC LA CASA / Spirale 3 (10:09) - W2 (Herbal International)

JASON KAHN / Beautiful Ghost Wave (extrait/excerpt: 4:26) - Beautiful Ghost Wave (Herbal International)
ERIC CORDIER & SEIJIRO MURAYAMA / Nuit [5] (12:05) - Nuit (Herbal International)

ZLATKO KAUCIC / Emigrants (7:30) - Emigrants (Leo Records)


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

ALEXEY KRUGLOV
En trio avec Oleg Yudanov. “The Ascent”, pièce jazz anthémique par excellence.
In a trio with Oleg Yudanov. “The Ascent”, the perfect anthemic jazz piece.

ALEXEY LAPIN
Le concert de l’album Rimsky-Korsakov. Crosswise a été filmé et se trouve sur le web. En voici la première partie.
The concert used for the Rimsky-Korsakov. Crosswise CD was filmed and is available on YouTube. Here’s the first part.

Délire musical, 2011-05-17


DÉLIRE MUSICAL
Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire musical broadcast HERE (look for Délire Musical on the list of shows).

Édition du 17 mai 2011 (rediffusion le 23 mai)
Broadcast Date: May 17, 2011 (rebroadcasted on May 23)

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

Thème/Theme: THE MICROSCOPIC SEPTET / Teo - Friday the Thirteenth: The Micros Play Monk (Cuneiform)

TITAN / Sweet Dreams (7:46) - Sweet Dreams (Relapse)
*MANI NEUMEIER & MAKOTO KAWABATA / Tomorrows Twist (3:14) - Samurai Blues (Bureau B)
*SVANFRIDUR / The Woman of Our Day (3:11) - What’s Hidden There? (Shadoks)

PLANETA IMAGINARIO / Hemangioma (3:12) - Optical Delusions (Cuneiform)
L’ORKESTRE DES PAS PERDUS / Gastro Funk (4:27) - Projet 9 (Crosscurrent Music)
ASA Trio / Criss Cross (5:12) - Plays the Music of Thelonious Monk (Sunny Sky Records)

A HAWK AND A HACKSAW / Mana Thelo Enan Andra (3:52) - Cervantine (LM Duplication)
TINARIWEN / Kel tamashek (3:18) - Imidiwan: Companions (Outside Music)
*TREMBLING BELLS / Goathland (5:07) - The Constant Pageant (Honest Jon’s Records)
MATT ELLIOTT / Berlin & Bisenthal (3:00) - Howling Songs (Ici d’ailleurs)

PRESTER JOHN / Plain of Jars (3:15) - Desire for a Straight Line (Innova)

merci à/thanks to:


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

PLANETA IMAGINARIO
En concert, interprétant un autre extrait de l’album: “The Garden of Happy Cows”.
Live, performing another track from the album: “The Garden of Happy Cows.”

2011-05-16: Benjamin Thigpen, Daniel Menche, Planeta Imaginario

Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-05-16

BENJAMIN THIGPEN / Divide By Zero (Sub Rosa)
Le numéro 7 de la collection Framework de Sub Rosa appartient à Benjamin Thigpen, un Américain maintenant domicilié en Europe. Divide By Zero propose cinq compositions dont la matière brute consiste en données obtenues par la division par zéro ou encore converties en sons ou encore tirées de machines défectueuses. Ce sont des œuvres essentiellement brutales qui rappellent à la fois le formalisme de Ryoji Ikeda et la déferlante de Zbigniew Karkowski. Il y a de la subtilité en jeu, mais pour la percevoir, il faut accepter de plonger au cœur de l’œuvre. Divide By Zero est le moins intéressant des volumes de la série Framework. Pour de l’art bruitiste, il lui manque de la viscéralité et, pour de la composition, il lui manque de l’intérêt.
Number 7 in Sub Rosa’s Framework collection belongs to Benjamin Thigpen, an American now residing in Europe. Divide By Zero features five compositions whose raw materials consist in data obtained through divisions by zero, data converted into sound, and sounds from faulty devices. These works are basically brutal in sound, reminiscent of both Ryoji Ikeda’s formalism and Zbigniew Karkowski’s tidal waves. There’s subtlety at play, but to perceive it you need to be willing to dive to the core of the music. Divide By Zero is the least interesting of the Framework volumes so far. As noise art, it lacks viscerailty; as contemporary composition, it lacks interest.

DANIEL MENCHE / Feral (Sub Rosa)
Le numéro 8 de la collection Framework de Sub Rosa. Un disque encore plus bruyant que Divide By Zero de Thigpen, mais ici on sent la viscéralité, la force de mécanismes organiques en jeu. L’album consiste en quatre pièces de 14 à 18 minutes, chacune développant une nouvelle matière sonore. Ce travail est tout de même plus formaliste que ce que faisait Menche au milieu des années 2000, sans perdre de son mordant. La musique de Menche est toujours pleine de mouvement, même si ce mouvement est parfois lent. Ça grogne, ça gruge, ça tremble, mais ça plane aussi (dans “Feral Four”). Un très bon disque de Menche.
Number 8 in Sub Rosa’s Framework series. Even noisier than Thigpen’s Divide By Zero, but this time you can feel the viscerality, the forces of organic mechanisms at play. Four 14-to-18-minute tracks, each developing new sonic materials. This work is a little more formal than what Menche was doing in the mid-2000s, but it still has a lot of bite. Menche’s music has always been full of motion, even if can be slow motion at times. This music roars and gnaws and shakes, but it also floats (see “Feral Four”). A very good Menche record.

PLANETA IMAGINARIO / Optical Delusions (Cuneiform)
Oh que je suis heureux de ce disque! Supérieur à Biomasa (leur précédent), extrêmement généreux (78 minutes) et varié, truffé de belles trouvailles, de surprises, d’esprit, d’intelligence et de virtuosité. La totale, quoi! Ce groupe espagnol de rock progressif vif et complexe puisent aux sources de Frank Zappa, de Henry Cow et de Hatfield and the North. L’album se divise et subdivise, avec un clin d’œil à Erik Satie dans les titres (“Préludes cliniques d’un petit homme-chien”). Le premier tiers est plutôt zappaesque. Puis on a droit à des trucs plus expérimentaux, et enfin à une longue pièce à saveur Canterbury pour conclure. Et beaucoup d’interprénétration entre ces pôles. Le tout enregistré et mixé par le grand Bob Drake, gage de qualité à mes yeux (et mes oreilles!). Fortement recommandé.  [Ci-dessous: Un extrait de “Collective Action”, gracieuseté de Cuneiform.]
Oh boy am I happy with this CD! Better than Biomasa (their previous for Cuneiform), extremely generous (78 minutes), varied, full of fun ideas, surprises, soul, intelligence and virtuoso playing. The whole package! This Spanish group plays a lively and complex form of progressive rock that combines influences from Frank Zappa, Henry Cow, and Hatfield and the North. The album is split and sub-split into sections, with a nod to Erik Satie in the track titles (“The Little Dog-Man’s Clinical Preludes”). The first third of the album is rather Zappaesque. Then you get to more experimental bits, and finally a long Canterbury-flavoured track. And lots of interpenetrations between these poles. The whole thing was recorded and mixed by the great Bob Drake - a seal of excellence to my ears! Strongly recommended.  [Below: An excerpt from “Collective Action” found on Cuneiform’s website.]

2011-05-16

2011-05-13: The Microscopic Septet, Bill Dixon, Epic45


Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-05-13 

THE MICROSCOPIC SEPTET / Friday the Thirteenth: The Micros Play Monk (Cuneiform)
Quelqu’un quelque part doute-t-il encore de l’influence qu’exerce Thelonious Monk sur les musiciens de jazz d’aujourd’hui? J’observe presque un raz-de-marée d’albums d’interprétations de Monk, ces temps-ci. Ces derniers jours, j’ai chroniqué la réédition du School Days de Steve Lacy, un disque de l’ASA Trio, et voici maintenant le vétéran groupe de jazz new-yorkais The Microscopic Septet. Facile de voir l’équation entre Monk et les Micros, qui ont bâti leur carrière sur une certaine dose d’humour et une forte intégration entre tradition jazz et créativité moderne. Cette recette qu’appliquait déjà Monk en son temps, les Micros l’appliquent au répertoire de Monk, l’embrassant sans trop de révérence et se permettant de belles libertés. Encore une fois, l’accent est mis sur les pièces plus vives et angulaires du répertoire, ce qui me va à ravir: “Friday the 13th”, “Gallop’s Gallop”, “We See”, “Bye-Ya”, “Epistrophy” – tous des titres qui sont revisités avec verve. Bravo.  [Ci-dessous: “Bye-Ya”, gracieuseté de Cuneiform.]
Is there somebody somewhere still not convinced of the extent of Thelonious Monk’s influence on today’s jazz musicians? Lately there seems to be a tsunami of Monk tribute projects. In the last couple of weeks, I have reviewed the reissue of Steve Lacy’s School Days, a CD by ASA Trio, and now this new release from veteran New York-based jazz band The Microscopic Septet. It’s easy to see the equation between Monk and The Micros, a band who have built their reputation on a certain dose of humour and a sure-footed integration between jazz tradition and modern creativity. This recipe, Monk was applying it in his day, and now The Micros apply it to Monk’s repertoire, approaching it without too much reverence and with tongue-in-cheek liberties. Once again, the focus rests on the livelier, more twisted numbers in his repertoire, which suits me perfectly: “Friday the 13th,” “Gallop’s Gallop,” “We See,” “Bye-Ya,” “Epistrophy” – all cheerfully revisited. Bravo!  [Below: “Bye-Ya”, available on Cuneiform’s website.]

BILL DIXON / Envoi (Les disques Victo)
“One does one’s best, always. And one hopes for the best, always.” Ces paroles conclurent l’envoi de Bill Dixon à la foule, à la fin de son concert au FIMAV 2010, son dernier puisqu’il est mort quelques semaines plus tard. “One does one’s best, always.” Et c’est ce à quoi nous (oui, j’y étais) avons eu droit ce soir là: une toute nouvelle composition d’une heure, interprétée par le même ensemble qui figure sur l’excellent disque Tapestries for Small Orchestra. Une œuvre complexe, chargée, hermétique dans ses codes et pourtant chargée d’une émotion indissociable de son contexte de production: celui d’un homme qui sait sa fin proche, la maladie progressant inéluctablement. Envoi est le testament musical de Dixon, une œuvre à l’égal de ce qu’on trouve sur Tapestries et 17 Musicians in Search of a Sound.
“One does one’s best, always. And one hopes for the best, always.” These words concluded Bill Dixon’s end-of-concert speech to the crowd at what ended up to be his swan song, sicne he died a few weeks later. “One does one’s bets, always.” And that’s we – yes, I was there – got served that night: a new hour-long composition, performed by the same ensemble featured on the excellent record Tapestries for Small Orchestra. A complexe work, pregnant with meaning, hermetic in its codes, and yet loaded with an emotion inseparable from its context of production: that of a man who knows the ends is near, his ilness progressing relentlessly. Envoi is Dixon’s musical testament, a work up there with Tapestries and 17 Musicians in Search of a Sound.

EPIC45 / Weathering (Make Mine Music)
Je n’ai pas suivi de près la carrière d’Epic45. Je me souviens de deux disques sous étiquette canadienne Where Are My Records, le plus récent remontant à 2004. Je constate que le groupe anglais n’a pas chômé depuis, publiant trois autres albums, le dernier en lice étant Weathering (disponible dès le mois prochain). Et à la lumière de cet opus, force est de constater que le groupe de Ben Holton et de Rob Glover a évolué. D’un groupe de post-rock instrumental un peu formulaïque, Epic45 s’est transformé en groupe de folk rock ambiant, ou presque. La filiation au post-rock demeure forte, mais le groupe adopte maintenant la chanson, qu’il manie à la manière de Talk Talk, une manière toute anglaise. Et Weathering développe une thématique autour de la disparition de la ruralité anglaise - thème mélancolique s’il en est un. Une très belle galette. [Ci-dessous: Écoutez avant d’acheter sur bandcamp.]
I haven’t been following Epic45’s career  closely. I remember their two records on Canadian label Where Are My Records, the last one being from 2004. Now I see this English band has remained active since then, releasing three albums, the latest one being Weathering (available in June). And in the light of this opus, I must admit that Ben Holton and Rob Glover’s band has evolved. Once a rather formulaic instrumental post-rock band, Epic45 has transformed into an ambient folk rock band - or just shy of that. The filiation with post-rock remains strong, but the band has turned to the song format, which they handle a little like Talkt Talk - in a very English way. And Weathering develops a theme around the disappearance of the English countryside lifestyle - a melancholic theme if there ever was. A very fine platter.  [Below: Listen before you buy on bandcamp.]