Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

Home of François Couture's music journalism and activism.

2012-11-16

2012-11-15: Peter Broderick, Mark Alban Lotz


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-11-15

PETER BRODERICK / These Walls of Mine (Erased Tapes - merci à/thanks to Forced Exposure)
Un disque plus expérimental que http://www.itstartshear.com, un disque de voix et de textes puisés ici et là. Un disque à la patine fait-maison, où Broderick accumule les pistes de voix et joue avec les mots, en ajoutant ici et là des accompagnements simples de guitare ou de percussions de main. Le tout a un côté fragile, un côté “je me lance et ça donnera ce que ça donnera” qui est fort sympa.  [Ci-dessous: “Freyr!”]
This new album is more experimental than http://www.itstartshear.com. It’s an album of vocal experiments and lyrics picked up here and there. It has a strong home-made feel. Broderick is stacking up vocal tracks, playing with intimate words, adding here and there simple arrangements using guitar and hand percussion. The whole thing has a fragile feel, in a spirit of “I’m going for here, let’s see what it yields” that I like.  [Below: “Freyr!”]

MARK ALBAN LOTZ / Istanbul Improv Sessions May 5th (LopLop Productions)
Le flûtiste Mark Alban Lotz a fait un riche séjour en Turquie au printemps 2010. Ce disque paru chez Loplop en 2011 documente une séance d’improvisation libre avec cinq musiciens d’Istanbul, dans une série de duos, trios, quatuors et quintette. L’instrumentation est essentiellement acoustique, avec quelques effets et la guitare électrique d’Umut Çaglar, très présente sur le disque. Une belle collection de pièces, plus satisfaisante qu’Istanbul Improv Sessions May 4th, une collaboration entre Lotz et l’ensemble Islak Köpek publiée chez Evil Rabbit Records.
Flautist Mark Alban Lotz made a fruitful stay in Turkey in the spring of 2010. This record released in 2011 on Loplop documents a  free improvisation session with five musicians from Istanbul, through a series of duos, trios, quartets, and quintet configurations. The instrumentation is mostly acoustic, with some effects, and Umut Çaglar’s electric guitar, present almost throughout. A fine collection of pieces, more satisfying than Istanbul Improv Sessions May 4th, a collaboration between Lotz and the Islak Köpek ensemble released on Evil Rabbit Records.

Pour le reste aujourd’hui, je fraye mon chemin dans le coffret Larks’ Tongues in Aspic de King Crimson.
That’s it. For the rest of the day, I’m making my way through King Crimson’s Larks’ Tongues in Aspic box set.

2012-11-15

2012-11-14: The Luzern-Chicago Connection, Lotz of Music, Emptyset


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-11-14

THE LUZERN-CHICAGO CONNECTION / Live at Jazzfestival Willisau (VETO Exchange)
Premier titre de la collection Exchange chez VETO à ne pas mettre en vedette l’anchiste Christoph Erb, mais il poursuit tout de même l’exploration d’un axe Lucerne-Chicago. Les américains Jeb Bishop, Frank Rosaly (ces deux-là étaient aussi sur At the Hideout chroniqué hier) et Jason Roebke rencontre les suisses Isa Wiss, Hans-Peter Pfammatter et Marc Unternährer. Et ce n’est pas une rencontre d’improvisation. Le groupe interprète plutôt un répertoire composé (séparément) par ses membres. Jazz actuel sympathique – c’est la première fois que j’entends Wiss chanter dans un contexte aussi jazzé – sans être particulièrement remarquable. On sent qu’un peu plus de préparation aurait été bénéfique.
The first title in VETO’s Exchange series NOT featuring reedsman Christoph Erb, though it carries on with the Luzern-Chicago connection. Americans Jeb Bishop, Frank Rosaly (both featured on At the Hideout reviewed yesterday) and Jason Roebke meet Swiss musicians Isa Wiss, Hans-Peter Pfammatter and Marc Unternährer. And it’s not a free improvisation meetings: the group is performing pieces composed (seperately) by its members. Enjoyable though not remarkable avant-jazz – it’s the first time I hear Wiss singing in such a jazzy setting. It sounds like the group would have benefited from more rehearsal time.

Le flûtiste allemand Mark Alban Lotz m’a fait parvenir quelques disques de son crû, dont je commence l’exploration. Lotz of Music est son groupe principal. Bite!, paru en 2009, est une collaboration entre le quatuor et un vidéaste, le projet portant sur la vie sous-marine. La musique, 19 pièces, est splendide: plutôt accessible, souvent surprenante, parfois attachante même. Entre jazz, musique contemporaine et musique actuelle. Avec Lotz, le pianiste Albert van Veenendaal (que j’aime beaucoup), Lysander Le Coultre au violoncelle et Alan Purves (de Blast et Palinckx) aux objets. Tous les éléments de cette salade s’agencent à merveille.
German flautist Mark Alban Lotz has sent me some of his records, and I’m starting to explore this batch. Lotz of Music is his main outfit. Bite!, released in 2009, is a collaboration between his quartet and a video artist. The topic of the project is subaquatic life. The music, 19 short tracks, is gorgeous: rather accessible, often surprising, endearing at times. Between jazz, modern chamber music, and musique actuelle. With Lotz: pianist Albert van Veenendaal (I really like this guy), Lysander Le Coultre on cello, and Alan Purves (ex-Blast, ex-Palinckx) on the kitchen sink. All the elements of this salad fit perfectly.

EMPTYSET / Ununhexium: Collapsed (Raster-Noton - merci à/thanks to Dense Promotion)
Sixième 12 pouces dans la série “unun” de Raster-Noton. Celui-ci est signé Emptyset, un duo de Bristol (James Ginzburg et Paul Purgas). Quatre pièces de trois à quatre minutes, techno minimaliste qui s’affaire à déconstruire des éléments sonores simples. Bien fait et intrigant – fort réussi, en fait.
The sixth 12” EP released in Raster-Noton’s “unun” series. This one is the work of Emptyset, a duo from Bristol (James Ginzburg and Paul Purgas). Four three-to-four-minute tracks, minimal techno busying itself with deconstructing simple sonic elements. Well done, intriguing – quite good actually.

2012-11-14

2012-11-13: Peggy Lee Band, Jérémie Ternoy Trio, Bishop/Blonk/Mallozzi/Rosaly, Machinefabriek/Blonk


Journal d'écoute / New Listening Diary 
2012-11-13

THE PEGGY LEE BAND / Invitation (Drip Audio)
Cinquième album du groupe de jazz vancouvérois The Peggy Lee Band, qui prend de l’ampleur d’ailleurs, avec maintenant huit musiciens à bord. L’écriture de la violoncelliste Peggy Lee a atteint une belle maturité depuis quelques temps: mélodique, nuancée, créative, avec parfois des montées de thèmes qui rappellent le post-rock. Notons la présence des guitaristes Ron Samworth et Tony Wilson – oui, les deux.
The Peggy Lee Band’s fifth album, and the Vancouver-based jazz band keeps growing with now eight musicians aboard. The writing of cellist Peggy Lee has reached a fine level of maturity for a while now: melodious, nuanced, creative, with occasionally themes surging in a Post Rock-like manner. Let’s point out the presence of guitarists Ron Samworth and Tony Wilson – yes, both of them.

JÉRÉMIE TERNOY TRIO / Bill (Zoone Libre / Circum-Disc)
Le claviériste Jérémie Ternoy, un habitué des projets gravitant autour de l’étiquette française Circum-Disc, présente ici un trio de jazz acoustique qui crée un fort contraste avec, disons, TOC. Bill propose des compositions intelligentes mais douces, sans devenir doucereuses. Ternoy est accompagné du contrebassiste Nicolas Mahieux et du batteur Charles Duytschaever, qui s’acquittent bien de leur rôle. La musique du trio rejoint un certain jazz créatif sauce ECM ou à la suisse. Agréable mais plutôt froid.
Keyboardist Jérémie Ternoy, a regular player in Circum-Disc-related projects, introduces an acoustic jazz trio that stands in striking contrast with, say, TOC. Bill features intelligent yet quiet compositions – soft, not sticky. Ternoy is backed by bassist Nicolas Mahieux and drummer Charles Duytschaever, who fulfill their roles competently. The trio’s music is akin to ECM-like and Swiss-like creative jazz. Enjoyable but a bit cold-sounding.

JEB BISHOP, JAAP BLONK, LOU MALLOZZI & FRANK ROSALY / At the Hideout (Kontrans - merci à/thanks to Toondist)
At the Hideout est le meilleur album de Jaap Blonk depuis un petit bout de temps (à moins que Deep Fried le batte – je l’écoute tout de suite après, voir ci-dessous). Rencontre d’improvisation libre enregistrée à Chicago avec des musiciens de Chicago. Dans le camp acoustique: Jeb Bishop au trombone et Frank Rosaly aux percussions. Dans le camp électronique: Lou Mallozzi aux tourne-disque, lecteurs CD, micros et pupitre de mixage. Entre les deux, Blonk à la voix et aux électroniques. Un concert riche, tordu, étonnant, épatant. La dernière pièce, “Hiccogh It”, ressort du lot. Blonk en très grande forme. [Ci-dessous: Le site de Jaap Blonk propose la pièce “Cachoo Tug” en écoute libre.]
At the Hideout is Jaap Blonk’s best record in a while (unless Deep Fried tops it – I’ll listen to it next, see below). A free improvisation meeting recorded in Chicago with musicians from Chicago. In the acoustic faction: trombonist Jeb Bishop and percussionist Frank Rosaly. In the electronic faction: Lou Mallozzi on turntables, CDs, mics and mixer. In between: Blonk on vocals and electronics. A rich, twisted, surprising, stunning concert. The final track, “Hiccogh It”, stands out. Blonk is in top shape on this CD. [Below: Jaap Blonk’s website offers “Cachoo Tug” as a free listen.]

MACHINEFABRIEK & JAAP BLONK / Deep Fried (Kontrans - merci à/thanks to Toondist)
Hmmm... Je préfère At the Hideout, mais Deep Fried est une solide collaboration entre Blonk et l’électronicien Rutger Zuydervelt, mieux connu sous le pseudo Machinefabriek. Dans la série “electronic music” de Kontrans, qui a déjà vu Blonk croiser le fer avec Maja Ratke et Cor Fuhler. Blonk y vocalise moins, portant son attention sur les électroniques, mais lorsqu’il le fait c’est en prenant grand soin d’intégrer sa voix aux électroniques de Zuydervelt, et le mariage se fait très bien. “Pickles” m’a fort plu.
Hmmm... I think I prefer At the Hideout, but Dee Fried is a strong collaboration between Blonk and experimental electronic artist Rutger Zuydervelt, aka Machinefabriek. Released in Kontrans’ “electronic music series”, which already has duos between Blonk and Maja Ratke and Cor Fuhler. Blonk is less vocal here, focusing more on electronics, but when he vocalizes, he does so with great care to integrated his voice to Zuyderfelt’s electronics. And it works out pretty well. A nice match-up. I really like “Pickles” (even though I don’t actually “like” pickles).


2012-11-13

Délire actuel, 2012-11-13


DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 13 novembre 2012
Broadcast of November 13, 2012

DESCRIPTION
DESCRIPTION
Autour de John Cage: John Cage aurait eu 100 ans cette année. Quelques nouveautés de Cage, sur Cage et héritières de Cage.
Around John Cage: John Cage would have turned 100 years old in 2012. Here’s a few recent releases by Cage, about Cage, and tributary of Cage.

(8:00 pm)




*JOHN CAGE
Song Books Mix 1
Song Books
12:30

*JOHN CAGE
Solo for Voice No. 3
Song Books
02:40

*LAWRENCE ENGLISH
Entoloma Arbortivum
For/Not for John Cage
06:16

*REINHOLD FRIEDL
L'espoir des grillons
Inside Piano
21:11

Credo in US
Cage 100: Bootleg Series
05:00

**SO PERCUSSION
Third Construction (Greenpoint 10.21.11)
Johnn Cage Bootlegs
10:32

LUCIO CAPECE
Zero plus zero
Zero plus zero
15:18

*EKKEHARD EHLERS
Adikia (extrait/excerpt: 12:35 - 26:38)
Adikia
14:04

**SO PERCUSSION & GREY MCMURRAY
Strange Steps
Where (We) Live
07:45


merci à/thanks to:

COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

SO PERCUSSION
Excellente vidéo du groupe interprétant “Third Construction” de John Cage.
Excellent footage of the quartet performing John Cage’s “Third Construction.”

JOHN CAGE
Un extrait d’entrevue de 1991 où Cage parle du bruit et du silence.
An interview excerpt from 1991 where Cage talks about sound and silence.

Délire musical, 2012-11-13


DÉLIRE MUSICAL
Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire musical broadcast HERE (look for Délire Musical on the list of shows).

Édition du 13 novembre 2012
Broadcast Date: November 13, 2012

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

Thème/Theme: *AHLEUCHATISTAS / Vanished - Heads Full of Poison (Cuneiform)

(7:00 pm)




STEVE HACKETT
Can Utility and the Coastliners
Genesis Revisited II
5:51
InsideOut
STEVE HACKETT
Please Don’t Touch
Genesis Revisited II
4:03
InsideOut
PETER GABRIEL
Mother of Violence
Peter Gabriel [II]
3:10

Atlantic
STEVE MOORE
Tyken’s Rift
Light Echoes
6:12

(7:30 pm)




35007
Evaporate
Liquid
5:53
Stickman Records
TIN HAT
The Rain is a Handsome Animal
The Rain is a Handsome Animal
4:24
New Amsterdam
EMBER SCHRAG
Jepththah’s Daughter
The Sewing Room
2:58
Single Girl Marrie Girl
BEIRUT
Mount Wroclai (Idle Days)
Gulag Orkestar
3:15
Ba Da Bing
La cousine du grand Mongol (extrait/excerpt)
Bascule à vif
6:00
Transit Music Group/Musea


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

STEVE HACKETT
Hackett parle du projet Genesis Revisited II, avec extraits (en anglais).
Hackett talks about Genesis Revisited II, with excerpts.

2012-11-09: Marzette Watts & Company, Charles Gayle Trio


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-11-09

MARZETTE WATTS & COMPANY / Marzette Watts & Company (ESP-Disk)
ESP vient de rééditer l’album éponyme de Marzette Watts & Company, une galette enregistrée en décembre 1966. Watts est un saxophoniste américain très peu connu, qui a connu une carrière relativement courte et en dents de scie. Or, ce disque est fort intéressant, un très bon exemple de free jazz américain, alors en pleine ébullition. Watts est bien entouré, ce qui ne nuit à rien: Byard Lancaster au saxo, Clifford Thornton au trombone, l’excellent Sonny Sharrock à la guitare, le contrebassiste Henry Grimes (plus Juni Booth sur une des trois pièces), J.C. Moses à la batterie et le vibraphoniste Karl Berger. “Backdrop for Urban Revolution”, 19 minutes, constitue un solide exemple du genre sans tomber dans le stéréotype.
ESP just reissued the eponymous album from Marzette Watts & Company, a platter recorded in December 1966. Watts is a little known US sax player who had a relatively short and uneven career. However, this LP (now reissued on CD) is quite interesting and makes a good example of then-flourishing American free jazz. Watts is well surrounded: Byard Lancaster on sax, Clifford Thornton on trombone, the excellent Sonny Sharrock on guitar, bassist Henry Grimes (plus Juni Booth on one of the album’s three tracks), J.C. Moses on drums, and vibes player Karl Berger. “Backdrop for Urban Revolution,” 19 minutes, is a strong, non-stereotypicial example of the genre.

CHARLES GAYLE TRIO / Look Up  (ESP-Disk)
Charles Gayle au saxo ténor et à la clarinette basse, avec le contrebassiste Michael Bisio et le batteur Michael Wimberly, enregistrés en concert en septembre 1994, alors que Gayle surfait sur une vague de redécouverte. C’est une très bonne prestation – puissante, poignante aussi. Malheureusement, et c’est certainement la raison pour laquelle cette bande n’avait pas encore été publiée, la qualité sonore de l’enregistrement est médiocre. Probablement un bootleg. La batterie est constamment plus forte que le saxo, l’enregistrement sonne creux – bref, c’est un “document” et non un album à recommander à tout vent. Dommage, car il y a de la verve et des couilles dans ce concert. Or, la discographie de Gayle propose d’autres disques, studio et concert, de cette époque qui sonnent mieux.
Charles Gayle on tenor sax and bass clarinet, with Michael Bisio on bass and drummer Michael Wimberly, recorded live in September 1994, while Gayle was being rediscovered. It’s a very fine performance – powerful and poignant. Sadly – and that’s probably why this tape hadn’t been released yet – sound quality is poor. It’s probably an audience recording. The drums are constantly louder than the saxophone, the recording sounds hollow – it’s a document for completists, not something you’d recommend to anyone else. It’s too bad, because this concert has balls. Gayle’s discography has other better-sounding albums, both studio and live, to offer.