Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2009-07-31

2009-07-31: Asher Quinn, It's the End, Acid Mothers Temple

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-07-31


ASHER QUINN / Open Secret (Voiceprint)

Premier disque d’Asher Quinn, paru en 1986 et récemment réédité sur CD. C’est de la musique instrumentale nouvel-âge - bien fait, mais trop douceureuse à mon goût. La présence d’Anthony Phillips (Genesis) et Andy Latimer (Camel) n’arrive pas à faire lever la pâte.

Asher Quinn’s first album, released in 1986 and recently reissued on CD. It’s New-Age type instrumental music – nicely done, but way too sweet for me. The presence of Anthony Phillips (Genesis) and Andy Latimer (Camel) isn’t enough for this to take off.


IT’S THE END / It’s the End (Musea Parallele)

Un trio norvégien qui mélange le jazz-rock de Frank Zappa, l’impro électroacoustique de Supersilent et la folie multigenres de Mr. Bungle. Divertissant, étonnant, dément et très mélangeant, puisque d’une pièce à l’autre, on a difficulté à croire qu’il s’agit toujours du même groupe! Dire qu’li s’agit d’avant-prog, c’est limiter la palette à sa portion la plus évidente. Cela dit, je détecte un son de groupe original, qui gagnera à être dépouillé des influences trop évidentes. Soit ce disque ouvrira vos horizons, soit son extrême diversité vous fera abandonner. Mes horizons à moi sont déjà pas mal ouverts, ce qui ne m’empêchera pas de revenir plusieurs fois à ce disque! [Pour entendre profusion d’extraits de ce disque, rendez-vous au http://www.itstheend.com et cliquez sur “Music”.]

A Norwegian trio that blends Zappa’s jazz-rock with the electroacoustic improv of Supersilent and the cross-stylistic madness of Mr. Bungle. It’s entertaining, surprising, mad, and quite confusing, to the point where it’s hard to believe that all twelve tracks are performed by the same band! Labeling this album as avant-prog is limiting its palette to its most obvious portion. That said, I can hear an original group sound that might benefit from being stripped from a few influences that are worn a little too obviously. Either this record will broaden your horizons or its extreme diversity will force you to quit. My horizons are pretty broad thank you, but that won’t keep from coming back to this record several times! [To listen to audio samples of this album, go to http://www.itstheend.com and click on “Music.”]


ACID MOTHERS TEMPLE & THE MELTING PARAISO U.F.O. / Minstrel in the Galaxy (Riot Season)

[Suite de mes aventures templesques, qui se poursuivent depuis le 27 juillet]. Étonnant de voir un titre de Jethro Tull servant de base au jeu de mot du titre (on a plutôt l’habitude d’y voir Zappa, Gong, ou même David Bowie). Paru en 2004, Minstrel in the Galaxy met en vedette le noyau dur d’AMT depuis presque les débuts, moins Cotton Casino, soit: Tsuyama, Higashi, Koizumi et Kawabata. L’album consiste en trois pièces, dont la première n’est qu’une introduction cosmique. Sur la pièce titre, plus de 40 minutes, le groupe est à son plus calme (seul Troubadours from a Heavenly World approche ce niveau d’introspection pendant aussi longtemps). Très contemplatif, un peu soporifique. Soulignons la présence d’Oni et de Pikacyu du groupe Afrirampo. “St. Bel Canta” termine l’album sur de douces envolées vocales (Tiffany). Minstrel in the Galaxy fait bande à part dans la discographie du groupe.

[The continuation of my Temple-esques adventures that started on July 27.] Unexpected to see a Jethro Tull album providing the basis for this album’s pun title (Zappa, Gong, or even David Bowie are more usual sources). Released in 2004, Minstrel in the Galaxy features the core of AMT since its beginnings or so, minus Cotton Casino: Tsuyama, Higashi, Koizumi, and Kawabata. The album consists of three tracks, the first one being a cosmc introduction to the title track, a 40+minute affair where the group hits an all-time quiet level. In fact, I don’t think they have ever recorded something this calm this long (Troubadours from a Heavenly World comes close). Very introspective and a bit soporific. Let’s mention the presence of Afrirampo’s Oni and Pikacyu. “St. Bel Canta” concludes the CD on sweet vocal flights (by Tiffany). This album is in a category of its own and should be approached as such.

2009-07-30: Jason Kahn, Dial M for Murder, Apogee, Acid Mothers Temple

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-07-30

JASON KAHN / Vanishing Point (23five - merci à/thanks to Dense Promotion)

Une œuvre de 47 minutes, faite de statique, de surfaces vibrantes (métal? cymbales?) et de hautes fréquences, dont les interactions sont savamment agencées pour dérouter l’oreille, confondre le cerveau rationnel et prendre le contrôle de l’âme. Elle commence par la superposition choquante d’un bourdonnement délicat (objets vibrants sur une surface - un tambour? - mise à vibrer par des sous-graves) et d’un bruit blanc très cru (attention, c’est tout de même pas Merzbow!). À mesure que la pièce avance, cette tension s’amenuise, les éléments s’intègrent et quelque chose d’organique émerge. À comparer avec le disque de Goh Lee Kwang écouté hier: Vanishing Point est tout aussi abstrait, froid et exigeant, mais il réussit à émouvoir et il n’esquive pas la volonté de l’auditeur. Du grand art. [Ci-dessous: Vous trouverez un extrait du disque sur cette page de 23five.]

A 47-minute work consisting of static noise, vibrating surfaces (metal?, cymbals?), and high frequencies whose interactions are carefully arranged in order to disconcert the ear, confuse the rationa brain, and take over the soul. The piece opens with the shocking superimposition of a delicate drone (objects vibrating on a surface – a drum? – set off by sub-bass frequencies) and a raw slab of white noise (don’t worry, it’s still not Merzbow territory!). As the piece develops, this tension subsides, elements fusing to let something organic emerge. Let’s compare this CD to the Goh Lee Kwang CD reviewed yesterday: Vanishing Point is just as abstract, cold, and demanding, but it engages you and moves you, and it doesn’t try to eschew your attention. This is true art. [Below: There is an audio sample of the album on this 23five.org page.]

http://www.23five.org/recordings.html


DIAL M FOR MURDER! / Fiction of Her Dreams (Tapete Records - merci à/thanks to Forced Exposure)

Un groupe suédois dont c’est le premier album. Pop électronique gothique, quelque part entre l’assurance crasse de Poni Hoax et le côté lugubre de Peter Murphy période Deep. Plus sympathique que je ne l’aurais crû. En fait, je me laisse accrocher facilement. Je ne dis pas que ce disque demeurera longtemps dans mon champ de vision, mais il aura certainement droit à quelques autres écoutes, pour le simple plaisir de réentendre cette voix lasse et désabusée et ces textes presque nihilistes. [Ci-dessous: Vidéo officielle de la chanson “Oh No”.]

A Swedish group, and this is their full-length debut. Gothic electro-pop, somewhere between the poising assurance of Poni Hoax and the lugubre side of Deep-era Peter Murphy. More enjoyable than I expected. Actually, I’m easily hooked. I’m not saying this is something I’ll be coming back to for years, but it will definitely get a few more listens, if only for the pleasure of listening again to this dispirited voice and those near-nihilistic lyrics. [Below: Official video for the song “Oh No.”]

Dial M For Murder! - Oh No!


APOGEE / Mystery Remains (Musea)

Apogee est le projet solo d’Arne Schäfer, leader du groupe allemand de rock progressif Versus X. Difficile parfois de tracer une ligne entre la musique de l’un et de l’autre, outre le fait que les albums de Versus X sonnent plus organiques (il y a un groupe derrière), ceux d’Apogee restant quelque peu prisonniers de leur statut de créature de studio (Schäfer fait tout sauf la batterie, confiée au batteur de Versus X). L’un comme l’autre font un rock progressif symphonique aux chansons longues et tortueuses. Sur Mystery Remains, les textes tombent souvent dans la philosophie et la critique sociale de premier niveau. L’homme écrit relativement bien, mais ça a tendance à traîner en longueur, et sa voix, sans être agressante ou désagréable, ne charme pas. Sur ces points, il y a beaucoup de similitudes entre Apogee et The Tangent.

Apogee is the solo project of Arne Schäfer, leader of the German progressive rock group Versus X. It’s hard to trace the line between solo and group efforts, except for the fact that Versus X’s albums have a more organic (as in “group”) sound, while Apogee’s remain chained to their studio-bound status (Schäfer plays everything except the drums parts). Both favor symphonic prog rock with long, complicated songs. On Mystery Remains, the lyrics are often philosophical or socially critical to the first degree. Schäfer writes relatively well, but it tends to go on for too long, and his voice, without being aggravating, is not charming. On these accounts, Apogee shares several similarities with The Tangent.


ACID MOTHERS TEMPLE & THE MELTING PARAISO U.F.O. / Myth of the Love Electrique (Riot Season)

[Suite de mes aventures templesques, qui se poursuivent depuis le 27 juillet]. Myth of the Love Electrique est paru un an avant Acid Motherly Love (chroniqué hier), sur la même étiquette. Quatre pièces, toutes dans les 10 à 20 minutes (75 minutes au total), dont deux sont des suites dans le plus pur esprit AMT: une succession de thèmes effrennés (signés Kawabata Makoto) et bucoliques (signés Tsuyama Atsushi). Une différence, la présence d’Hitagawa Hao à la voix (le reste est l’équipe stable de AMT-Melting Paraiso à l’époque, soit Kawabata, Tsuyama, Higashi et Shimura). J’aime particulièrement la suite “Five Dimensional Nightmare,” une solide représentation de la musique du groupe dans son incarnation plus complexe et développée. À l’inverse, “Pink Lady Lemonade (May I Drink You Once Again?)” est une déception, un simple jam sur les deux accords de “Pink Lady Lemonade”, auquel s’ajoutent les vocalisations de Hitagawa -- à des kilomètres de la charge émotive que peut porter ce classique du groupe.

[The continuation of my Temple-esques adventures that started on July 27.] Myth of the Love Electrique came out one year before Acid Motherly Love (reviewed yesterday), on the same label. Four pieces between 10-20 minutes (for a total duration of 75 minutes), two of which are typical AMT suites, i.e. a sequence of frantic themes (by Kawabata Makoto) and psych-pastoral drones (penned by Tsuyama Atsushi). One difference between the two albums is the presence of Hitagawa Hao on vocals (the rest of the line-up is typical for AMT-Melting Paraiso around 2006: Kawabata, Tsuyama, Higashi, and Shimura). I’m particularly fond of “Five Dimensional Nightmare,” an excellent illustration of AMT in their more complex and developed guise. On the other hand, “Pink Lady Lemonade (May I Drink You Once Again?)” is disappointing, a simplistic two-chord jam on the “Pink Lady Lemonade” vamp, with Hitagawa’s vocalizations added – miles behind the emotional charge this classic song of the group can carry.

2009-07-29

2009-07-29: Goh Lee Kwang, Men Killing Men/Delilah, Like a Stuntman, Midas, Acid Mothers Temple

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-07-29


GOH LEE KWANG / Good Vibrations: Solo Improvisations with Stereo DJ Mixer (Herbal International)

Goh Lee Kwang a enregistré ce disque au STEIM, le célèbre studio expérimental d’Amsterdam, où, j’imagine, il a probablement développé son instrument, le pupitre de mixage stéréo pour DJ. L’approche paraît semblable à celle de Toshimaru Nakamura et son pupitre de mixage sans entrée, soit l’amplification d’une absence de signal pour en faire un signal en boucle interne. Kwang travaille avec très peu de choses: sillements, chuintements, battements – on dirait de l’électronica glitch, en plus abstrait ou sculpté. Cette musique ne vient pas chercher. Elle étonne, elle questionne, mais elle n’émeut pas. Elle se prend comme une énigme à résoudre. Et la gravure est faite à volume si bas que la musique vous file littéralement entre les doigts.

Goh Lee Kwang recorded this album at STEIM, the famous experimental studio in Amsterdam, where he must have developed his instrument. His approach seem similar to Toshimaru Nakamura and his no-input mixing board, i.e. amplification of a lack of signal to turn it into an internal-loop signal. Kwang is working with very little material here: sines, white noise, flappings – it sounds like glitch electronica, though more abstracted or sculpted. His music doesn’t grab you. It surprises and questions, but it doesn’ move you. It begs to be approached as an enigma. And it’s been mastered so low that it literally eludes your attention.


MEN KILLING MEN / DELILAH / Men Killing Men / Delilah [split EP] (Zach Records - merci à/thanks to Dense Promotion)

D’une extrême à l’autre, ce matin (volontairement, je pressentais ce “clash”). Voici un 12 pouces partagé (split EP, en anglais) entre deux groupes que je ne connaissais pas, deux trios guitare-basse-batterie. Men Killing Men proposent cinq courtes pièces de “brutal prog” – le communiqué de presse parle de trash-core, mais cette musique frénétique, faite de vitesse et de contrastes extrêmes, me rappelle fortement The Flying Luttenbachers et Upsilon Acrux, autant que Naked City. C’est solide et fou, parfois un peu gratuit (faudrait resserrer l’écriture, mieux intégrer les thèmes), mais prometteur. Delilah opte pour une longue pièce alliant passages frénétiques, passages d’improvisation bruitiste et passages doux et mélancoliques. Encore là, en resserrant un peu ce serait mieux, mais c’est déjà impressionnant comme écriture et comme exécution. Bref, un split qui risque d’intéresser les amateurs d’avant-prog trash mais songé. [Pour entendre des extraits, visitez les pages MySpace des deux groupes.]

From one extreme to another, after Kwang’s record (honestly, that’s the kind of clash I was gunning for this morning). Here’s split EP on 12-inch vinyl from two groups I knew nothing about, two guitar/bass/drums trios. Men Killing Men offer five short brutal prog tracks – the press release says trash-core, but this frantic music made of speed and contrasting extremes is definitely in the same league as The Flying Luttenbachers and Upsilon Acrux, with a nod to Naked City. It’s strong and crazy, sometime a bit gratuitous (the writing could be tighten up, themes could be better tied together), but it shows a lot of promise. Delilah goes for the side-long track, a feast for the ears full of frantic passages, noise improv, and delicate moments. Again, the writing could tightened up a bit, but it’s an impressive piece, both in writing and execution. This split will be of interest for fans of trashy yet deep avant-prog. [You can listen to audio samples on the groups’ MySpace pages.]


LIKE A STUNTMAN / Original Bedouin Culture (Bureau B - merci à/thanks to Forced Exposure)

De la pop alternative allemande, sympathique et joviale, tout en poussant les choses un peu plus loin, mais ça ne m’a laissé rien de marquant. À la limite, ce disques est passé inaperçu! Faudra que je réécoute...

German alternative pop, enjoyable and cheerful, and slightly pushing the envelope, but it didn’t leave a mark on me. In fact, it played on largely unnoticed! I’ll need to listen again, might have let something slip...


MIDAS / Beyond the Clear Air (Musea)

Imaginez un IQ japonais où la guitare électrique serait remplacée par un violon. Midas a publié un seul album au cours de sa première phase d’existence (1983-1988): Beyond the Clear Air, paru en 1988 (la réédition Musea en 2009 est la troisième réédition sur CD de ce disque, mais la première hors Japon). C’est un excellent exemple de la vague néo-prog nippone de la mi-80. Les chansons, longues, sont bien ficelées et fortes en émotion (comme chez IQ début 80, le pathos remplace la virtuosité). Seule ombre au tableau: le chanteur a du mal à juger l’étendue de sa palette, s’élançant à tord dans les hauteurs. Le résultat fait grincer des dents. Ça n’arrive pas souvent (en fait, surtout dans “Green Earth”), mais c’est irritant.

Imagine a Japanese IQ where the electric guitar has been replaced by a violin. Midas released a single album during their first (original) phase (1983-1988): Beyond the Clear Air, (1988; the 2009 Musea reissue is the third appearance of the album on CD, but the first one outside Japan). This is an excellent exemple of Japanese mid-‘80s neo-prog. The songs, long, are tight, strong, and emotive (like with early-‘80s IQ, Midas used pathos to cmopensate for a lack of musicianship). The only sour note is the singer’s tendency to misjudge his vocal range, as he launches in high flights that will make you cringe. It doesn’ happen often (to be fair, mostly in “Green Earth”), but it did get on my nerves.


ACID MOTHERS TEMPLE & THE MELTING PARAISO U.F.O. / Acid Motherly Love (Riot Season)

La suite de mes aventures templesques (remontez au 20 juillet pour reprendre depuis le début). Ce disque de 70 minutes est paru en 2007 compte parmi les très bons “Melting Paraiso U.F.O” des dernières années. “Che Gia Si” est étrange à souhait, “Douchebag” nous fait le coup du riff abrutissant pendant plus de 20 minutes (il rappelle “Dynamite” de Gong), et “Johnny Johnny Jerusalem” est une chanson polyphonique a cappella - une rareté chez AMT depuis “La Novia”.

My continuing Templesque adventures (go back to July 20 to take it from the top). This 70-minute record came out 2007. It is one of the very good “Melting Paraiso U.F.O.” CDs of latter years. “Che Gia Si” is marveously strange, “Douchebag” delivers a delightful 20-minute pounding of the same debilitating riff (somewhat evoking Gong’s “Dynamite”), and “Johnny Johnny Jerusalem” is an a cappella polyphonic song - a rare feat since AMT’s “La Novia.”

Délire actuel, 2009-07-28

DÉLIRE ACTUEL

Émission du 28 juillet 2009

Broadcast Date: 28 July 2009

SUJET

TOPIC

Avant-prog, avant-rock: Un programme entièrement sous le signe de nouveautés en rock progressif d’avant-garde et avant-rock, avec une ou deux incartades et une approche assez large du genre. Jusqu’à présent, 2009 s’avère une année mémorable pour les amateurs d’avant-prog!

Avant-Prog/Avant-Rock: A program consisting entirely of new releases in avant-progressive rock and avant-rock, with one or two sidesteps and wide-angle take on the genre. 2009 has been a great year so far for avant-prog fans!

LISTE DE DIFFUSION

PLAYLIST

MIRTHKON / Camelopardalis (9:14) - Vehicle (AltrOck)

UPSILON ACRUX / Prelude to Forshadown (6:11) - Radian Futura (Cuneiform)

CHEER-ACCIDENT / Humanizing the Distance (6:54) - Fear Draws Misfortune (Cuneiform)

SEBKHA-CHOTT / Pinok’ïo (11:39) - De la persistance de la mythologie chottienne en ??? vélos (Musea)

*LA SOCIÉTÉ DES TIMIDES À LA PARADE DES OISEAUX / Colonies (9:47) - The Shy Volcanic Society at the Bear and Bird Parade (Beta-lactam Ring Records)

**BUSHMAN’S REVENGE / Count the Holes in Your Head (3:50) - You Lost Me At Hello (Rune Grammofon)

SIMON STEENSLAND / The Lion Tamer (20:23) - Fat Again (AltrOck)

**THE SCENE IS NOW / Brochure (3:22) - Total Jive (Lexicon Devil)

PERFECT VACUUM / The Good Neighbor (3:17) - A Guide to the Music of the 21st Century (Acidsoxx Musicks)

VRIL / [Cut from the film at Primrose Dent’s whim] (2:35) - The Fatal Duckpond (ReR Megacorp)

**JONO EL GRANDE / Ballet Morbido in a Dozen Tiny Movements (7:49) - Neo Dada (Rune Grammofon)

PETER HAMMILL / The Mercy (6:21) - Thin Air (Fie!)

merci à/thanks to:

*Massive Music

**Forced Exposure

COMPLÉMENTS / SUPPLEMENTS:

MIRTHKON: La même pièce en concert

MIRTHKON: Same track, live

SEBKHA-CHOTT: Vidéo promotionnelle officielle - haut en couleurs!

SEBKHA-CHOTT: Official promo video - a colorful live show, to say the least!

Délire musical, 2009-07-28

DÉLIRE MUSICAL

Émission du 28 juillet 2009

Broadcast Date: 28 July 2009

LISTE DE DIFFUSION

PLAYLIST

*Thème/Theme: TÓ TRIPS / Pinacoolata - Guitarra 66 (Mbari)

*SUSANNA AND THE MAGICAL ORCHESTRA / Recall (5:55) - 3 (Rune Grammofon)

*LISA O PIU / Cinnamon Sea (4:31) - When This Was the Future (Subliminal Sounds)

*THE TREE PEOPLE / Opus II (4:44) - Human Voices (Guerssen)

**IQ / Life Support (6:27) - Frequency (InsideOut)

FANTASMAGORIA / Crusader (4:06) - Day & Night (Musea/Poseidon)

*SUCK / Into the Fire (3:18) - Time to Suck (Shadoks)

*EUCLID / Gimme Some Lovin’ (3:39) - Up All Night (Past & Present)

*DANNY VERNE / Red Hot Car (2:31) - Dr. Boogie presents 26 Deranged and Smokin’ Cool Cats (Sub Rosa)

THE MENTONES / Fire & Ice (4:21) - Angel City Dust (pfMENTUM)

merci à/thanks to:

*Forced Exposure
*
*Six Média Marketing

COMPLÉMENTS / SUPPLEMENTS:

Vidéo du premier extrait de l’album 3 de Susanna and the Magical Orchestra, à paraître en août

Video for the first single off Susanna and the Magical Orchestra’s 3, to be released in August

La même pièce de Fantasmagoria, en spectacle (vidéo officielle)

The same Fantasmagoria track, live (official video)

The Mentones en spectacle (vidéo amateure)

Live footage of The Mentones (amateur video)

2009-07-28

2009-07-28: Beequeen, The Rational Academy, La Compagnie des arts, Acid Mothers Temple

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-07-28


BEEQUEEN / Time Waits for No One (Herbal International)

Paru à l’origine en 1994, réédité par Herbal International en 2008. Je n’avais pas entendu ce disque à sa sortie originale, et maintenant je comprends très bien qu’on ait ressenti le besoin de le rééditer. C’est, à la base, un excellent Beequeen, mais c’est surtout un disque qui, en 1992-1993 (période de sa composition), était singulièrement en avance sur son époque. Frans de Waard et Freek Kinkelaar ont concocté un album d’électronica expérimentale avant la lettre, dont on sent encore les origines industrielles. Time Waits for No One mérite le statut de classique du genre, au même titre que les premiers Pan Sonic ou Endless Summer de Fennesz.

First released in 1994, reissued by Herbal International in 2008. I hadn’t heard this upon its release, but now I know why someone felt it had to be reissued. To start with, it’s an excellent Beequeen album, but more important, this record was surprisingly ahead of its time back in 1992-1993 (when it was composed). Frans de Waard and Freek Kinkelaar brewed up an experimental electronica album before the term was coined, and you can still hear the Industrial lineage of this music. Time Waits for No One deserves a “classic” status, just as the first few Pan Sonic albums or Fennesz’s Endless Summer.


THE RATIONAL ACADEMY / Swans (Someone Good)

Second disque de ce groupe pop indie australien produit par Lawrence English (la raison pour laquelle je les connais). Sans me déplaire, le premier album ne m’avait pas frappé; même chose pour celui-ci. Il s’agit de pop aigre-douce aux arrangements fouillés, avec chansons courtes (dix en une vingtaine de minutes!), musiciens talentueux et réalisation soignée et inventive. Pourtant, ça lève peu, peut-être parce que, à la base, il manque aux chansons des mélodies attachantes ou émouvantes.

Second EP from this Australian indie pop group produced by Lawrence English (the reason why I’m aware of them). Their first hadn’t made much of an impression, positive or negative, and the same goes for this one. It’s sweet-and-sour pop with studied arrangements, short songs (ten in twenty minutes!), talented musicians, and strong production values. Yet, it doesn’t take off. Might be for a lack of catchy or moving melodies.


LA COMPAGNIE DES ARTS / Détour (Great Winds - Musea)

Une belle surprise. La Compagnie des arts est un quatuor français dirigé par le guitariste classique Benoît Albert, qui signe toute les compositions. L’instrumentation particulière du groupe (hautbois/cor anglais, violon/alto, clarinette/clarinette basse et guitare) le place quelque part entre musique de chambre baroque et klezmer, mais la musique tient plus d’une forme poussée de world-fusion tirant fortement vers l’avant-garde (genre Conventum). Superbe qualité d’écriture (complexe, fouillée, mais enlevante), virtuosité des musiciens, belle production. Bravo! Chaudement recommandé! [Ci-dessous: La page du disque, sur Notes en Stock, où vous pouvez écouter un extrait de chaque pièce. Je vous recommande les quatre mouvements de “Trio’ze”... pour commencer!]

Today’s standout surprise! La Compagnie des arts is a French quartet led by classical guitarist Benoît Albert, whose is writing all their music. The unusual instrumentation (oboe/English horn, violin/viola, clarinet/bass clarinet, and guitar) puts this group somewhere between Early chamber music and Klezmer, but the music’s style is actually an advanced form of acoustic World Fusion with strong avant-garde leanings (Conventum-like). Superb compositions (complex, deep, yet exciting), top musicianship, nice production. Congratulations! Highly recommended. [Below: This link will take you to the album’s page on Notes en Stock, where you can listen to excerpts from all tracks. I recommended all four movements of “Trio’ze”... to start with!]

http://www.notesenstock.net/CD_-_detour.html


Et maintenant, un peu de préparation pour le Délire musical de ce soir, en réécoutant:

And now, time to revisit a couple of CDs for tonight Delire Musical show:

LISA O PIU / When This Was the Future (Subliminal Sounds - merci à/thanks to Forced Exposure)

et/and

SUSANNA AND THE MAGICAL ORCHESTRA / 3 (Rune Grammofon - merci à/thanks to Forced Exposure)

Deux petits bijoux d’albums, où l’écriture est soignée et les voix envoûtantes. Recherchez mes commentaires de première écoute pour en savoir plus. (Tapez le nom de l’artiste ou le titre du disque dans le champ de recherche, coin supérieur gauche).

Two gems, with well-honed songwriting and entrancing female vocals. For more information (and links to samples), look for my original first-listen comments. (Enter the artist’s name or album’s title in the Search field, upper-left corner).


ACID MOTHERS TEMPLE & THE MELTING PARAISO U.F.O. / Absolutely Freak Out (Zap Your Mind!) (PSF Records)

L’écoute, hier, du dernier disque d’Acid Mothers Temple (Are We Experimental?) m’a inspiré un retour dans la discographie de ce groupe exubérant et exutoire. Pendant quelques jours, j’écouterai et chroniquerai un disque par jour. Le tout mènera fort probablement à une édition de Délire Actuel consacrée entièrement à AMT, d’ici la fin août. Paru en 2001 (2002 sur CD), ce disque appartient encore au AMT première manière: mélange de speed rock lysergique et de pièces planantes à souhait. Cotton Casino est encore de la partie, Magic Aum Gigi aussi (en fait, ils sont douze). Un disque généreux (deux heures) et bien équilibré, dans la veine de Geocentric Worlds of Acid Mothers Temple. Un bon point de départ, en fait, par sa représentativité, la qualité du son et la présence de “The Incipient Light of the Echoes,” une pièce d’une rare élégance et retenue (claviers superposés et voix).

Listening yesterday to Acid Mothers Temple’s latest CD (Are We Experimental?) has inspired me to revisit parts of this exhuberant group’s catalog. For the next few days, I will be listening and commenting on one record a day. This should lead to an all-AMT edition of my radio show Delire Actuel sometime before the end of August. Released in 2001 (2002 for the CD edition), Absolutely Freak Out (Zap Your Mind!) still belongs to AMT’s first era: a blend of lysergic speed rock and trippy-drony tracks. Cotton Casino is still on board, so is Magic Aum Gigi (there are 12 of them on this release). A generous two-hour opus, well balanced, similar in content and approach to Geocentric Worlds of Acid Mothers Temple. A good starting point too, thanks to its representativeness, its sound quality, and the presence of “The Incipient Light of the Echoes,” a piece displaying a rare level of elegance and restraint.

2009-07-27

2009-07-27: Thomas Helton, Norberto Lobo, Rec.tangle, Carolyn Hester, Acid Mothers Temple

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-07-27


THOMAS HELTON / Saga (FreeBass Productions)

Voici le troisième CDR autoproduit de ce contrebassiste. Helton fait dans l’improvisation libre. Avec le temps, il a développé des techniques étendues intéressantes, qu’il met à profit sur la pièce titre, un onze minutes bien senti et étonnamment émouvant, où l’artiste combine râclements atonaux de l’archet et répétition de deux notes pincées. Le reste du disque est moins solide, quoique une pièce en concert reprenne le même leitmotiv. Il y a aussi une pièce en concert de son Core Trio (le reste du disque est en solo), assez réussie mais à la qualité sonore décevante (elle est présentée comme un bonus). La présentation physique est sommaire: CDR dans une boîtier de plastique mince avec carte imprimée maison en noir et blanc.

This is this doublebassist’s third self-released CDR. Helton is free improviser who has developed interesting extended techniques. He puts these techniques to good use on the title 11-minute track, a commanding and surprisingly moving piece where he combines atonal bow strokes and a fingered two-note leitmotiv. The remainder of the album is less strong, although one live piece comes back to the same figure. There’s also one live piece by his Core Trio (the rest is solo), rather good but poorly recorded (at least it’s presented as a bonus track). Physical presentation is bare: a CDR in a slim jewel case with a home-printed black-and-white card.


NORBERTO LOBO / Pata Lenta (Mbari Musica - merci à/thanks to Forced Exposure)

Court mais très agréable, ce disque du guitariste portugais Norberto Lobo (son deuxième, semble-t-il). De la guitaire acoustique solo, sans artifice ni prétention. Sa musique s’inspire de la tradition guitaristique portugaise, mais dérive aussi de la folk alternative (Fahey, Basho-Junghans). Certains le connaîtront pour ses premières parties des concerts de Lhasa de Sela au Canada. Rien à redire sur ce CD.

Short and sweet, this CD by Portuguese guitarist Norberto Lobo (his second, the press release says). Solo acoustic guitar without make-up or pretense. Lobo’s music draws from Portugal’s guitar tradition and alternative folk (Fahey, Basho-Junghans). Some will remember him for his Canadian dates opening for Lhasa de Sela.


REC.TANGLE / Heavy Maple (Melodic - merci à/thanks to Forced Exposure)

Un classique oublié de la vague krautrock? Un album prog de Serge Gainsbourg? Ni l’un ni l’autre: il s’agit du premier opus d’Adrien Rodes, un Français installé à Brighton. Il s’agit d’instrumentales un peu motorik, un peu yéyé – autrement dit: lourdes mais fraîches. On pense à Stereolab, mais en plus popsych. Irrésistible et susceptible de déveloper une dépendance! [Pour entendre des extraits, rendez-vous sur la page MySpace de l’artiste (lien ci-dessus).]

A forgotten Krautrock-era gem? A progressive rock album by Serge Gainsbourg? No and no, for this is the debut opus by Adrien Rodes, a French-born musician working out of Brighton, UK. His instrumental music is slightly motorik with a ye-ye feel – in other words: heavy yet fresh. It sounds like a popsyke version of Stereolab. Irresistible and addictive! [To hear samples, go to the artist’s MySpace page linked above.]


THE CAROLYN HESTER COALITION / The Catolyn Hester Coalition (Sunbeam -merci à/thanks to Forced Exposure)

Chanteuse folk dont l’étoile a monté dans l’entourage de Bob Dylan, Hester a commis deux albums de folk rock psychédélique en 1969-1970, tous deux réédités par Sunbeam. Cet éponyme offre un joli agencement de chansons bien écrites, aux arrangements populaires mais parfois audacieux et aux paroles résolument de leur époque. Notons que la dame possède une voix qui m’a surpris, quelque part entre Joan Baez et Dagmar Krause (sérieusement, à deux ou trois reprises, je me serais pensé dans un disque de Slapp Happy). “Magic, Man” est un must. [Ci-dessous: La page du site de Sunbeam où vous pouvez écouter des extraits de chaque pièce de l’album.]

A folk singer whose star rose from within Bob Dylan’s inner circle, Hester also released two psychedelic folk tock LPs in 1969/1970, both now reissed on Submean. The first one offers a nice balance of well-written songs in pop arrangements with occasionally bold traits, and lyrics that are unmistakably of the era. Note that the lady’s voice took me by surprise: somewhere between Joan Baez and Dagmar Krause (seriously, two or three times I could have thought myself in a Slapp Happy record). “Magic, Man” is a must. [Below: Sunbeam’s website page where you can listen to samples from every track.]

http://www.sunbeamrecords.com/CAROLYN_HESTER/CAROLYN_HESTER.html


THE CAROLYN HESTER COALITION / Magazine (Sunbeam - merci à/thanks to Forced Exposure)

Ce sont des disques courts, alors je me suis enfilé la paire en rafale. Magazine est plus sombre et intimiste que le premier disque; la voix de Hester perd aussi sa qualité Krause-ienne (où est-ce que mon oreille s’habitue?). Plus ordinaire aussi, dans les arrangements, plus accessible. Un disque de folk-rock bien fait mais pas particulièrement original ou mémorable.

Since both records are short, I took them in both in succession. Magazine is darker and more intimate than the eponymous LP; Hester’s voice has also lost its Krause-ian qualities (or is my ear getting accustomed to it?). This album also features straighter, more accessible arrangements. It’s a well done folk rock record, but it has nothing to make it memorable.


ACID MOTHERS TEMPLE / Are We Experimental? (Prophase Music)

C’est rare qu’Acid Mothers Temple réussit à me surprendre. Après tout ces disques, on sait à quoi s’attendre! Pourtant, ce petit dernier a de quoi étonner. D’abord: 11 pièces, dont la plus longue fait à peine huit minutes. Ensuite, il s’agit clairement d’une sélection de pièces plus expérimentales et brossant un tableau sonore étonnamment large, allant du drone guitaristique aux tableaux claviéristiques, en passant par les expérimentations vocales et les envolées de guitares. AMT vu sous plusieurs angles pris individuellement et étudiés brièvement. On croirait que la présence de pièces courtes en ferait un bon point de départ pour les néophytes, quelque chose de plus accessible, mais non!

Acid Mothers Temple rare manage to surprise me. After all those records, I know what to expect! And yet, this latest release is surprising nonetheless. First of all, here we have 11 tracks, the longest barely crossing the eight-minute mark. Then, this is clearly a selection of more experimental tracks covering larger-than-usual territory extending from guitar drones to keyboard landscapes, vocal experiments, and guitar flights. It’s AMT observed from various angles, in short time frames. You’d think it would make Are We Experimental? more accessible and a good place to start with this band, but no!