Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2010-05-14

2010-05-14: Milica Paranosic, J.C. Combs, Curlew, John Zorn

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-05-14


MILICA PARANOSIC / Give to Grow (Electroshock Records)

Un très beau disque, court (30 minutes), constitué de chansons mélangeant plain-chant, tradition serbe et musique du Ghana, avec beaucoup de voix angéliques. Huit chansons courtes, chargées d’émoi spirituel. Ça me fait penser au premier disque de Boris Kovač sur Victo, en moins grandiloquent. Une belle surprise.

A beatufil record, short (30 minutes), consisting of songs that blend Gregorian chant, Serbian traditional folk, and music from Ghana. Lots of angelic vocals. Eight short spiritually-charged songs. Made me think of Boris Kovač’s first album for Disques Victo. A nice surprise.


J.C. COMBS / Safe Passage (Electroshock Records)

Safe Passage propose dix collages sonores constitués de sons trouvés et d’enregistrements “accidentels”. Unebelle galerie de scènes du quotidien transformées en moments surréalistes. Il faudra que lui consacre une écoute plus attentive, parce qu’il a tendance à se fondre dans le décor, mais il y a du potentiel.

Safe Passage features ten sound collages made from found sounds and “accidental recordings”. A fine gallery of daily scenes turned into surreal moments. I need to devote a more dedicated listen to this record, as it tends to blend into the background, but it definitely has potential.


CURLEW / A Beautiful Western Saddle/The Hardwood (Cuneiform)

Lorsque j’ai commencé à m’intéresser à la musique actuelle et à la production de l’étiquette Cuneiform, le groupe Curlew avait passé l’apogée de sa carrière. Cette réédition de leur classique A Beautiful Western Saddle me donne l’occasion de parfaire mon éducation. Il s’agit d’un album de chansons (cas unique pour Curlew) composées sur des textes du grand poète Paul Haines et chantées par Amy Denio, ici à titre d’invitée. C’est très beau, très fin, très new-yorkais fin des années 80. L’art song approchée à la new-yorkaise, avec une équipe du tonnerre: Tom Cora, Ann Rupel, Davey Williams, Pippin Barnett (qu’advient-il de lui?) et le maître d’œuvre, George Cartwright. N’attendez pas de grands éclats ou des thèmes décoiffants. Ici, les choses se passent subtilement, dans un joyeux mélange d’influences. Cette réédition ajoute à l’album original une version du film-concert The Hardwood, que je n’ai pas encore regardé. Je ferai à nouveau rapport lorsque ce sera fait. [Ci-dessous: Un extrait de “Still Trying”, trouvé sur le site de Cuneiform.]

When I started paying attention to avant-garde music and the Cuneiform label’s catalogue, Curlew was already past its prime. This reissue of their classic opus A Beautiful Western Saddle gives me an opportunity to catch up. This is an album of songs (a unique case in Curlew’s discography) on poems by Paul Haines, sung by Amy Denio appearing here as a guest. It’s very nice, subtle, and very late ‘80s New-York avant-garde. Art song a la New York, with an all-star cast: Tom Cora, Ann Rupel, Davey Williams, Pippin Barnett (whatever is he doing nowadays?), and group leader George Cartwright. Don’t expect anything thunderous or hair-raising. Just some beautiful artsy music with a heady blend of influences. This reissue includes a DVD of the concert film The Hardwood, which I haven’t watched yet. I’ll report again once I have. [Below: An excerpt from “Still Trying,” found on Cuneiform’s website.]

http://www.cuneiformrecords.com/realaudio/Curlew-StillTrying.mp3


JOHN ZORN - THE DREAMERS / Ipos: Book of Angels, Volume 14 (Tzadik)

Je ne suis pas un grand fan de Zorn (je manque de budget!), mais certains trucs j’aime beaucoup. Et, au risque de paraître plate et facile, j’aime beaucoup The Dreamers - c’est léger, légèrement kitsch, un peu troublé. Et The Dreamers s’attaquant au corpus de Masada? Pourquoi pas. Et Ipos sonne exactement comme on s’y attendrait: une version plus juive et jazzée des Dreamers. Tel qu’annoncé.

I am not a great fan of Zorn’s music (I don’t have enough money for that!), but some things I truly like. And at the risk of sounding boring and easy, I truly like The Dreamers - it’s light, slightly kitsch, a little troubled. And The Dreamers taking on the Masada songbook? Sure, why not. Ipos is exactly what you expect: a Jewish and jazzier version of The Dreamers. As advertised.

2010-05-13

2010-05-13: Anatoly Pereslegin, Dmitry Mazurov, Ross Bolleter, Diaz-Infante/Mota/Robair/Rodrigues, Václavek/Dvořáček/Zimmermann/Macht

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-05-13

ANATOLY PERESLEGIN / Xenophobia (Electroshock Records)

Anatoly Pereslegin compose de la musique électronique très bruitiste, très conceptuelle et très longue. Xenophobia présente trois pièces de 20 à 27 minutes chacune, toutes coulées dans le même moule: hautes fréquences chuintantes et continues, grondements évanescents. C’est long, étiré, à la fois planant et violent, changeant et statique. Et le disque ne laisse pas une pause suffisante entre les pièces pour reprendre son souffle: ça coupe sec et ça reprend aussitôt. Ça me rappelle beaucoup le travail de Zbigniew Karkowski et de Tetsuo Furudate. Une, c’est bien (ça décape les oreilles et ça laisse dans un état second), mais trois c’est de la redite. Tout de même, je compte en diffuser une sur Délire actuel une de ces quatre.

Anatoly Pereslegin makes very noisy and conceptual and long electronic music. Xenophobia features three works, 20 to 27 minutes each, all made using the same mold: continuously screeching high frequencies, evanescent low rumbles. Sounds are long and stretched out, the music is ambient yet violent, changing yet static. And there’s not enough time between the tracks to let you take a breather – one track ends abruptly and the next one starts immediately. I’m strongly reminded of the work of Zbigniew Karkowsky and Tetsuo Furudate. One piece is fine (it scrubs your ears clean and leaves you in an altered state, dizzy), but three of them gets repetitive. Still, I intend to broadcast one track on Délire Actuel one of these days.

DMITRY MAZUROV / Creature on a Lavatory Pan (Electroshock Records)

Un album qui joue sur plusieurs plans à la fois. Il commence en mode électronique expérimentale ambiante, avec des textures caverneuses, puis, plus tard, on a droit à un solo de piano impressionniste. Entre les deux, Creature on a Lavatory Pan passe de l’instrumentale tendrelette au bruitisme plastique, en passant par l’électronique d’inspiration allemande. Trop fourre-tout. Il aurait gagné à être ramassé en moins de 78 minutes.

This album tries many different things at once. It starts in ambient experimental electronic mode, with abyssal textures, then later features an impressionistic piano solo. In between, Creature on a Lavatory Pan goes from the sickly-sweet instrumentals to artsy noise and German-style electronic music. Too much of a mish-mash. It could have been tidied up and edited from this 78-minute set to something shorter.

ROSS BOLLETER / Night Kitchen: An Hour of Ruined Piano (Emanem)

Heureux hasard: le FIMAV a lieu la semaine prochaine, et Érick D’Orion y présentera une installation à base de pianos en ruine s’inspirant du travail de Ross Bolleter. Et voilà qu’arrive un nouveau disque de Bolleter chez Emanem, un petit bijou intitulé Night Kitchen. 14 improvisations courtes sur cinq pianos en ruine. Ça fait, toc, clac et dongngngng. Aucun de ces pianos ne produit une note stable. Et Bolleter connaît leurs particularités par cœur. Et les utilise à merveille, combinant, sonorités et textures en constructions sonores bruitistes, soit, mais tendres et délicates. Berceuses claudiquantes pour maison hantée.

How convenient! FIMAV starts next week, and there I’ll be seeing (and hearing) a sound installation by Érick D’Orion with ruined pianos, inspired by the work of Ross Bolleter. And there comes a new record by Bolleter on Emanem, a gem of a CD called Night Kitchen. 14 short improvisations on five ruined pianos. The music goes tock, clac and dongngngngn. None of these pianos produces a stable tone. And Bolleter knows all of their indiosyncrasies by heart. And he puts them to great use, combining sounds and textures into noisy yet very delicate and tender constructs. Limping lullabies for a haunted house.

ERNESTO DIAZ-INFANTE, MANUEL MOTA, GINO ROBAIR & ERNESTO RODRIGUES / Our Faceless Empire (Pax Recordings)

Une solide séance d’improvisation entre deux Portuguais, l’altiste Ernesto Rodrigues et le guitariste (électrique) Manuel Mota, et deux Californiens, soit le guitariste Ernesto Diaz-Infante (à la steel-string acoustique) et Gino Robair (aux surfaces électrifiées). Une musique abstraite, plutôt dénuée d’émotion, faite de gratouillages et de bizouaillages qui tissent des textures floues mais imbues d’une vie propre. Vraiment pas facile d’écoute, mais une belle rencontre d’esprits créatifs.

A strong free improvisation session between two Portugese musicians (Ernesto Rodrigues on viola and Manuel Mota on electric guitar) and two Californians (Ernesto Diaz-Infante on steel-string acoustic guitar and Gino Robair on energized surfaces). Abstract music, rather emotionless, consisting of scratchings and scrubbings and tweakings, producing fuzzy textures that take on a life of their own. Definitely not an easy listen, but a fine meeting of creative minds.

VLADIMÍR VÁCLAVEK, MILOS DVORÁCEK, FRIEDER ZIMMERMANN & MATTHIAS MACHT / Edel (Indies Scope)

Dans un passé maintenant lointain, la scène alternative tchèque, celle de Brno en particulier, frémissait d’artistes avant-gardistes. Malheureusement, depuis une dizaine d’années, l’étoile d’Iva Bittova, Pavel Fajt et Vladimír Václavek a bien pâli, leurs projets ayant perdu beaucoup d’intérêt. Mais voici que Václavek me fait rêver à un futur plus reluisant avec ce disque, Edel, une collaboration avec le guitariste Frieder Zimmermann et les percussionnistes Miloš Dvořáček et Matthias Macht. Des chansons sensibles, intelligentes, complexes, à l’écriture mûrement réfléchie. On retrouve un peu de l’ambiance du Bilé Inferno de Bittova. Le genre de disque avec lequel le plaisir croît avec l’usage, j’en suis certain.

In a now slightly distant past, the Czech alternative scene - especially the one in Brno - thrived with avant-garde artists. Sadly, for the past decade, the music of Iva Bittova, Pavel Fajt and Vladimír Václavek has declined and become much less interesting. However, this new project by the latter has me dreaming of a better future. Edel is a collaboration with guitarist Frieder Zimmermann and percussionnists Miloš Dvořáček and Matthias Macht. Sensible, intelligent, complex, songs that have been carefully thought out. There’s a little of the mood of Bittova’s Bilé Inferno here. And this is clearly the kind of record that will grow on me with each listen.

AMG reviews / critiques: 2010-05-13

FNS: FNS

2010-05-12

2010-05-11/12: Edward Artemiev, Alexander Volodin, Siver/Trepakov, Gary Dibenedetto, -123 min.

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-05-11


EDWARD ARTEMIEV / Invitation to Reminiscences (Electroshock Records)

Le compositeur russe Edward Artemiev est capable du meilleur comme du pire, et on a droit à un peu des deux sur cette “invitation aux souvenirs”. Il s’agit d’une compilation de musiques pour le grand et le petit écran (des titres sont donnés, mais pas de dates). Pionnier de la musique électronique et électroacoustique en ex-URSS, Artemiev, avec le temps, a glissé vers des musiques instrumentales mielleuses, et toute la seconde moitié du disque est consacrée des trucs ronflants et gommeux. Par contre, la première demi-heure propose trois longues chansons en russe et en lithuanien, des œuvres à grand déploiement où la partie électronique fait preuve d’une certaine recherche encore, avec des élans de rock progressif ma foi fort réussis. Mais les 50 minutes de mièvreries qui suivent...

Russian composer Edward Artemiev is capable of the best and the worst, and we get some of both on this Invitation to Reminiscences. This is a compilation of film and TV music (series titles are given, but no dates). A pionneer in ex-USSR electronic/electroacoustic music, Artemiev, with time, has slipped into slightly cheesy instrumental music, and the whole second half of the album is devoted to pompous, honey-drenched tunes. However, the first half-hour consists of three long songs in Russian and Lithuanian, large-scope works where the electronic part still shows genuine research and there’s a successful progressive rock-influenced drive. But the 50 minutes that follow are SOOOO syrupy.


ALEXANDER VOLODIN / Unfinished Journey (Electroshock Records)

Un superbe disque d’électroacoustique signé Alexander Volodin, entendu pour la dernière fois en 2004 chez Electroshock. Unfinished Journey propose trois œuvres: “Different Things” (20 minutes), triptyque de musique concrète réinventée; “Silver Thread” (10 minutes), pièce ambiante qui passe inaperçue due à sa position; et “There, House Stood” (41 minutes), pièce fleuve au narratif flou mais riche en sonorités miroitantes et en constructions bruitistes finement ciselée. Beaucoup de finesse dans cette dernière œuvre. Un disque étonnant et très solide.

A splendid album of electroacoustic music by Alexander Volodin, last heard in 2004 on Electroshock. Unfinished Journey features three works: “Different Things” (20 minutes), a triptych of reinvented concrete music; “Silver Thread” (10 minutes), an ambient track that goes by unnoticed due to its position; and “There, House Stood” (41 minutes), an epic composition with a fuzzy narrative but a wealth of shimmering sounds and finely-crafted noise constructs. Lots of finesse in the latter piece. A surprising, and surprisingly strong record.


2010-05-12


VALERY SIVER & KIRILL TREPAKOV / Music from the Russian Pages (Electroshock Records)

Les livrets de l’étiquette Electroshock sont souvent avares de détails. Ce disque de Valery Siver, par exemple: chaque titre de pièce est accompagnée d’une mention du type “selon les motifs du poème “Les Âmes mortes” de Gogol”. Parle-t-on d’une simple inspiration? A-t-on dérivé des éléments compositionnels à partir de structures narratives? De quoi s’agit-il au juste? Aucune idée. Toujours est-il que de la sorte, Music from the Russian Pages référence une dizaines de classiques de littérature russe. Sans qu’aucun mot ne soit prononcé, puisqu’il s’agit de musique instrumentale, une musique essentiellement mélodique, mélange d’électronique à la Jean-Michel Jarre et de nouvel âge à base de piano ou de guitare, plus une occasionnelle touche bruitiste, sous forme de pollutions électroniques dérangeantes sans être convaincantes. Je suis très ambivalent à propos de ce disque, qui incarne bien le paradoxe d’Electroshock, une étiquette qui s’intéresse la musique électronique sous toutes ses formes, des plus expérimentales aux plus passéistes.

Electroshock’s CD booklets are often thin on details. Take this record by Valery Siver: each track title is completed by a mention like “on the motives of Gogol’s poem ‘The Dead Souls’.” Were they inspired by these works? Were compositional elements derives from their narrative processes? No idea. Still, Music from the Russian Pages references ten classics of Russian literature. Without a single word being spoken or sung, as this is all melodic instrumental music, a blend of Jean-Michel Jarre-like electronic music and piano or guitar-based new age music, plus an occasional noise element in the shape of disturbing electronic pollutions that fail convince of their relevance. This record leaves me uncertain. It surely embodies the Electroshock paradox, the paradox of a label interested in electronic music in all its guises, from the most experimental to the most backward-looking.


GARY DIBENEDETTO / Twin Towers (Electroshock Records)

Gary Dibenedetto est un électroacousticien américain - que fait-il sur une étiquette russe? Aucune idée, mais Chris DeLaurenti a probablement quelque chose à voir là-dedans. Toujours est-il que Twin Towers est un disque intéressant regroupant sept œuvres courtes utilisant des matières sonores relativement restreintes. La pièce titre (oui, sur le 11-09 2001) est sobrement et sombrement réussie. “Oh, You’re So Adollarable” est joyeusement caustique. Pas du grand travail, mais du beau travail.

Gary Dibenedetto is an American electroacoustician - what is he doing on a Russian label? No idea, but Chris DeLaurenti might have something to do with it. Still, Twin Towers is an interesting CD culling seven short works, each using a relatively small palette of sound materials. The title track (yes, about 9/11) is a restrained and dark piece. “Oh, You’re So Adollarable” is cheerfully sarcastic. Not a great record, but a fine record.


-123 MIN. / Dream (Indies Scope)

-123 min. est le meilleur groupe soul-rock de la République tchèque. Groove impeccable, chanteur à la voix chaude et poignante, aucune trace d’accent dans son anglais. Dream est la suite logique de Mom, disque qui marquait un sommet, le terme d’un perfectionnement constant au fil des premiers albums. La recette est donc répétée, à mon plus grand plaisir. Rien à redire sur cette grappe de nouvelles chansons, toutes infectieuses et superbement réalisées. Oui, c’est commercial, mais c’est diablement bien fait. En fait, je ne connais aucun groupe sur la planète qui peut rivaliser avec l’énergie et la chaleur de -123 min. dans ce créneau bien précis. Et l’inclusion d’une chanson en arabe (“Sol”) ajoute une nouveauté. [Ci-dessous: Indies offre une chanson complète de l’album en téléchargement gratuit.]

-123 min. is the best soul rock band in the Czech Republic. Impeccable groove, a warm singer, no trace of foreign accent in his English. Dream is the logical follow-up to Mom, the album where -123 min. achieved a peak, the culmination of an improvement process that ran through their first albums. So the recipe has been repeated this time, and I’m very glad. There’s nothing to say against this bunch of new songs, all infectious and splendidly produced. Of course it’s commercial, but so darm well done, and it has SOUL. I know of no band on the bland who can challenge the energy and warmth of -123 min. in this specific style. And the inclusion of a song in Arabic (“Sol”) adds a novelty. [Below: Indies offers this complete song from the album for free download.]

-123 min: Subterranean Underground (mp3)

2010-05-11

Délire actuel, 2010-05-11

DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 11 mai 2010
Show aired on May 11, 2010

DESCRIPTION
DESCRIPTION


FIMAV 2010, 2/2: La programmation complète du Festival international de musique actuelle de Victoriaville (du 20 au 23 mai 2010), présentée concert par concert. Ce soir: les concerts à l'affiche lesamedi 22 et le dimanche 23 mai.
FIMAV 2010, 2/2: The line-up of the 2010 Festival International de Musique Actuelle de Victoriaville, presented concert by concert. Tonight: the line-ups for Saturday the 22nd and Sunday the 23rd.

X. CHARLES, I. GRYDELAND, C. WALLUMROD & I. ZACH / Le détachement (6:15) - Dans les arbres (ECM)

PERLONEX & CHARLEMAGNE PALESTINE / [1] (extrait/excerpt: 4:00 - 10:00 = 6:00) - Live at Porgy & Bess, Vienna, Vol. 2
PHILIPPE LAUZIER & PIERRE-YVES MARTEL / Sepik (1:58) - Sainct Laurens (&records)

JIM DENLEY & KIM MYHR / Interlaced Echoes Etching (1:55) - Systems Realignment (and/OAR)
CATHERINE JAUNIAUX, NED ROTHENBERG & BARRE PHILLIPS / [4] (6:09) - While You Were Out (Kadima Collective Recordings)

MALCOLM GOLDSTEIN & PETER NIKLAS WILSON / Monsun Afterthoughts (3:15) - Monsun (True Muze)

*BILL DIXON / Durations of Permanence (extrait/excerpt: 5:24) - Tapestries for Small Orchestra (Firehouse12)
CARLA KIHLSTEDT, MATTHIAS BOSSI & SHAHZAD ISMAILY / Boulogne Bells (8:11) - Causing a Tiger (Disques Victo)

JACQUES DEMIERRE & URS LEIMGRUBER / [1] (extrait/excerpt: 7:00) - Six, AMR Festival 2007

TRONDHEIM JAZZ ORCHESTRA & KIM MYHR / Aeolian Bloom (4:14) + Thorns, Nodes (2:28) + Stolon (1:31) - Stems and Cages (MNJ Records)

**ANNE JAMES CHATON & ANDY MOOR / Newspaper (7:32) - Le Journaliste (Unsounds)

TANYA TAGAQ
/ Fire - Ikuma (5:10) - Auk/Blood (Ipecac)

RENÉ LUSSIER
/ Tombola Rasa (4:41) - Tombola Rasa (La Tribu)

merci à/thanks to:
*Improvised Communications
**Dense Promotion


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

FIMAV
Site web officiel:
Official website:

BILL DIXON
Courte bande-annonce du documentaire présenté sur le DVD du coffret Tapestries for Small Orchestra.
Short preview of the documentary featured on the DVD of the Tapestries for Small ORchestra set.


KIM MYRH
Extrait du premier concert avec le Trondheim Jazz Orchestra.
An excerpt from his first performance with Trondheim Jazz Orchestra.


ANNE-JAMES CHATON & ANDY MOOR
Court extrait en concert.
Short live clip.

Délire musical, 2010-05-11

DÉLIRE MUSICAL
Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire musical broadcast HERE (look for Délire Musical on the list of shows).

Édition du 11 mai 2010
Broadcast Date: May 11, 2010

(avec/with François Couture et/and Stéphane Rocheleau)

LISTE DE DIFFUSION

PLAYLIST


*Thème/Theme: VERNON & BURNS / A Touch of the Vapours - The Light at the End of the Dial (Gagarin Records)

KAYO DOT / Abyss Hinge 1: Sleeping Birds Sighing in Roscolux (3:45) - Coyote (Hydra Head)
DOUBT / Laughter (6:25) - Never Pet a Burning Dog (Moonjune)
THE BAD PLUS / Velouria (5:37) - Give (Columbia)

BIRCH BOOK
/ Life's Lace (3:53) - A Handful of Days (Helmet r00m)
**TREMBLING BELLS / All Good Men Come Last (3:35) - Abandoned Love (Honest Jon's Records)
BILL FRISELL / Chick Old Hen (3:55) - The Willies (Nonesuch)

LE ORME / Il Musicista (4:43) - Storia o Leggenda (Universal)
**PHANTOM BAND / Gravity (5:27) - Freedom of Speech (Bureau B)

MIRIODOR
/ Igor, l'ours à moto (extrait/excerpt: 3:00) - Jongleries élastiques (Cuneiform)

merci à/thanks to:
*Dense Promotion
**Forced Exposure



COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

Désolé, rien cette semaine
Sorry, nothing this week

2010-05-10

2010-05-10: Antanas Jasenka, Yney, Evan Parker, Wooley/Lytton

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-05-10


Après un hiatus de cinq, l’étiquette russe d’électronique expérimentale Electroshock Records est enfin de retour, avec une dizaine de nouveaux titres, rien de moins! J’en commence l’exploration aujourd’hui, à raison de deux CD par jour probablement. Ça prendra quelques jours, soyez patients.

After a five-year hiatus, Russian experimental electronic label Electroshock Records is finally back in service, and with a dozen new releases no less! Today I start exploring this treasure chest, probably at the pace of two CDs a day. So please bear with me, it’ll take a little while.


ANTANAS JASENKA / Point/Circle (Electroshock Records)

Je n’ai rien entendu d’Antanas Jasenka depuis 2004. J’avais beaucoup aimé ces deux disques précédents chez Electroshock (DeusExMachina et An Artist and a Plane), deux albums d’électroacoustique bruitiste et rageuse. Point Circle prend une toute autre direction. La pièce principale, “In/Out” (44 minutes en six parties), est une œuvre studieuse et délicate, presque silencieuse, où l’ordinateur est allié à divers instruments, de la flûte à la sirène, en passant par le piano électrique. Un travail très fin, sensible, qui m’a charmé l’oreille et titillé l’esprit par sa recherche sonore. Cette pièce est complétée par “Out off Čiurlionis“ (23 minutes), une pièce ou Jasenka et Antanas Kučinskas manipulent la prestation d’un quatuor à cordes de Mikalojus Konstantinas Čiurlionis. Pas aussi intéressant.

I haven’t heard anything by Antanas Jasenka since 2004. I am fond of his two earlier records for Electroshock (DeusExMachina and An Artist and a Place), two platters of feisty and noisy electroacoustic music. The main piece here, “In/Out” (44 minutes in six parts) is a serious and delicate work, very quiet at times, where the computer is paired with various instruments, from flute to siren and electric piano. Highly detailed work, sensitive. It charmed my ears and titillated my mind. This piece is rounded up by “Out off Čiurlionis” (23 minutes), where Jasenka and Antanas Kučinskas reinterpret in real time the recorded performance of a string quartet by Mikalojus Konstantinas Čiurlionis. Not as interesting as “In/Out.”


YNEY / Micro Macro (Electroshock Records)

Sous le pseudo YNEY se cache Igor Shaposhnikov, un électronicien et multi-instrumentiste qui propose ici une généreuse galette de musique électronique plutôt ambiante, avec des touches de fokltronica et de composition plus formelle et expérimentale. Certains passages sonnent un peu facile, surtout en début d’album, mais d’autres transportent et proposent des atmosphères inusitées. Un travail sérieux et assez original.

Behind the pseudo YNEY lies Igor Shaposhnikov, an electronic artist and multi-instrumentalist offering here a generous slab of rather ambient electronic music, with touches of folktronica and more formal/experimentla composition. Some bits sound a bit too easy, especially early in the album, but other tracks transport you into unusual atmospheres. Serious, rather original work.


EVAN PARKER / Whitstable Solo (Psi)

Enregistré dans une église de Whistable, en Angleterre, un superbe album solo du grand saxophoniste Evan Parker. Voici un disque à l’égal du splendide Lines Burnt in Light de 2001. Huit solos, cinq à quinze minutes, chacun un petit bijou d’expression humaine et transhumaine en souffle continu, miracle virtuose et illumination esthétique. Le chant de l’âme. [Ci-dessous: Je n’ai pas trouvé d’extrait de l’album sur le web, mais voici un solo de Parker devant public, quelques mois après l’enregistrement de Whitstable Solo, tout à fait représentatif (mais sans l’acoustique merveilleuse de l’église).]

Recorded in a church in Whitstable, England, a brilliant solo album by the great saxophonist Evan Parker. This one is on the same level as the splendid Lines Burnt in Light from 2001. Eight solos, 5-15 minutes each, each one a gem of human and transhuman expression using circular breathing, each one a virtuosic miracle and an aesthetic illumination. [Below: I couldn’t find an excerpt from the album on the web, but here’s a live solo from Parker, a few months after the recording of Whitstable Solo, quite representative (except for the fabulous acoustics of the church, here missing.]


NATE WOOLEY & PAUL LYTTON / Creak Above 33 (Psi)

Un TRÈS bon disque d’improvisation libre mettant en vedette un duo qui, s’il semble étrangement assorti sur papier, s’avère aussi convaincant que possible: le trompettiste Nate Wooley, issu du jeune free jazz américain, et le percussionniste Paul Lytton, pilier de l’impro libre britannique depuis les années 70. Creak Above 33 présente quatre longues improvisations où les deux musiciens rivalisent d’ingéniosité pour alimenter leur dialogue à coups de petits gestes simples mais virtuoses. Le recours aux électroniques (amplificateur pour Wooley, électroniques maison pour Lytton) mêlent les cartes et garde l’oreille sur le qui-vive.

A VERY good free improvisation record featuring a duo that may seem oddly assorted on paper but proves to be more than convincing: trumpeter Nate Wooley, with a background in recent American free jazz, and percussionist Paul Lytton, a pillar of British free improvisation since the ‘70s. Creak Above 33 features four long improvisations where both musicians rival in innovativeness to feed their dialogue with small, simple yet virtuosic gestures. The use of electronics (an amplifier for Wooley, home-made electronics for Lytton) mixes things up and keeps your ears on edge.