Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

Home of François Couture's music journalism and activism.

2010-01-29

2010-01-29: Myra Melford, Stefan Aeby Trio, The Deadalus Spirit Orchestra, VIoleta de Outono

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-01-29


MYRA MELFORD’S BE BREAD / The Whole Tree Gone (Firehouse 12 - merci à/thanks to improvised communications)

Un très beau disque de la pianiste new-yorkaise Myra Melford en sextuor (Cuong Vu, Ben Goldberg, Brandon Ross, Stomu Takeishi, Matt Wilson). C’est aussi le disque le plus jazz et le plus accessible qu’a publié Firehouse 12 à ce jour. Melford écrit des pièces agiles, aux mélodies souples. Et si ses solos sortent des sentiers battus, c’est strictement d’un point de vue harmonique. Le rythme, le groove sont toujours présents. Dans la plage des musiques jazz que j’écoute, je qualifierais The Whole Tree Gone de disque léger. Cela dit, il est très agréable. Ça faisait longtemps que je n’avais pas écouté Ben Goldberg, un clarinettiste au ton splendide. Le guitariste Brandon Ross vaut aussi le détour. Mais, évidemment, c’est le jeu vif de Melford qui vole la vedette.

A very nice record by New York pianist Myra Melford and her sextet (Cuong Vu, Ben Goldberg, Brandon Ross, Stomu Takeishi, Matt Wilson). It’s also the jazziest and most accessible record released by Firehouse 12 to this date. Melford writes agile pieces fitted with graceful melodies. And though her solos stray away from beaten paths, they do so strictly on harmonic level, for the beat, the groove, remains constant. In the range of jazz music I listen to, I’d qualify The Whole Tree Gone as light jazz. Very enjoyable. And I hadn’t heard clarinetist Ben Goldberg in a while - he’s got such as superb tone. Guitarist Brandon Ross is also a major attraction. But of course, Melford and her vivacious playing steal the show.


STEFAN AEBY TRIO / Are You…? (Unit Records)

Un trio suisse, piano/basse/batterie. Une écriture mélodique, souple, caressante. Une exécution un tantinet froide (une constante dans le jazz moderne suisse). Joli mais peu marquant. Par contre, la pochette est splendide et mérite une mention spéciale.

A Swiss trio, piano/bass/drums. Melodic, supple, caressing writing. A tad cold in the execution (something of a constant in modern Swiss jazz). Pretty but rather unremarable. However, the cover artwork is splendid and deserves a special mention.


THE DAEDALUS SPIRIT ORCHESTRA / Ampulla Magnifying (Vocation Records)

The Daedalus Spirit Orchestra est un groupe français qui chevauche le rock progressif métallisant et l’avant-prog. En fait, j’entends dans Ampulla Magnifying autant de 5UU’s que d’OSI. Mélange étrange? Pas tant que ça. Pas lorsqu’il s’appuie sur une écriture musicale intelligente et bien assumée. Le chanteur Eric Lorcey (aussi guitariste) chante dans un anglais parfois laborieux, mais compréhensible. Ses textes sentent malheureusement la traduction mot-à-mot, au point où on souhaiterait qu’il les chante en français, pour leur donner plus de crédibilité (hé Eric, je suis traducteur, je pourrais peut-être t’arranger ça). Outre ce point particulier, Ampulla Magnifying est un disque d’une solidité surprenante, qui offre une courbe d’écoute serrée, à l’intérêt soutenu. Je vais certainement y revenir quelques fois pour mieux l’apprivoiser. J’y trouve un son original et qui m’intrigue. [La page MySpace du groupe (lien ci-dessus) offre plusieurs pièces en écoute.]

The Daedalus Spirit Orchestra is a French band sitting on the fence between metal-leaning progressive rock and avant-prog. In fact, I hear in Ampulla Magnifying equal parts 5UU’s and OSI. A strange blend? Not that much, especially when it relies on intelligent songwriting. Singer Eric Lorcey (also the band’s guitarist) sings in English - his pronunciation can be labored, but he is intelligible. Sadly, his lyrics have a distinct word-by-word translation feel that robs them of some of the credibility they could have (hé, Eric, I’m a translator by trade, maybe I could help!). Beside that, Ampulla Magnifying is a surprisingly strong record with a tightly-kept listening curve that sustains interest. I’ll surely get back to this one a few times to get to know it better. There’s a unique sound here, and it intrigues me. [The band’s MySpace (link above) lets you listen to several tracks from the album.]


VIOLETA DE OUTONO / Live at Rio ArtRock Festival ’97 (Rock Symphony)

Le titre dit tout: un album en concert, en version quatuor (avec Fabio Ribeiro aux claviers). Une bonne captation, une sélection touche-à-tout qui comprend des reprises de “Tomorrow Never Knows” et de “Astronomy Domine”. Je m’attendais à un peu plus d’énergie de ce disque, mais tout de même. Bon point de départ pour qui s’intéresse à ce groupe brésilien de rock psychédélique, quoi que je recommanderais plutôt de commencer par le meilleur, soit leur second disque Em Toda Parte.

Title says it all. Here Violeta de Outono is featured as a quartet (with Fabio Ribeiro on keys). Very good recording, a track list that covers a bit of everything, including covers of “Tomorrow Never Knows” and “Astronomy Domine.” I was expecting a little more energy from the album, but it’s still satisfying. A good starting point for whoever interested in this Brazilian psychedelic rock band, although I would recommend starting with their best studio album, i.e. their second LP Em Toda Parte.

2010-01-28: Lauzier/Martel, Côté/Dontigny, Merzbow, Masal, Violeta de Outono, Sun Ra

Journal d'écoute/Listening Diary

2010-01-28


PHILIPPE LAUZIER & PIERRE-YVES MARTEL / Sainct Laurens (&records)

Philippe Lauzier (saxo) et Pierre-Yves Martel (viole de gambe) compte parmi les plus actives recrues recrues de la décennie 2000 chez Ambiances Magnétiques. Ce premier disque en duo (chez &records, l’étiquette de Michel F. Côté) est tout bonnement sublime. Une série de pièces circonspectes, où chaque son est étudié mais coule de source. Un voyage à l’intérieur des instruments impliqués (ceux ci-haut, plus clarinette basse, tubes, mélodica, petits haut-parleurs, radios, micros contacts), mais surtout à l’intérieur d’une relation musicale profonde entre les deux protagonistes. On sent clairement que ces deux-là ont fait et continuent de faire des découvertes ensemble. Une écoute exigeante mais un très beau disque. [Ci-dessous: Un extrait de “Brazos”. Deux autes extraits de l’album dans la “radio” d’actuellecd.com.]

Philippe Lauzier (sax) and Pierre-Yves Martel (viola da gamba) are two of the most active recrutes of late in Ambiances Magnétiques’ fold. This, their first duo CD (out on &records, Michel F. Côté’s imprint) is downright splendid. A series of careful pieces in which each sound is weighted yet flows naturally. A journey inside the instruments involved (those abovementioned, plus bass clarinet, tubes, melodica, small speakers, radios, and contact mikes), but foremost inside a deep-running musical relationship between the two protagonists. You can clearly feel how these two have been and are still making discoveries together. A demanding listen but a beautiful album. [Below: An excerpt: “Brazos.” Two more audio clips in actuellecd.com’s “radio.”]

http://www.actuellecd.com/fr/audio/?poste=cat_et_06&prog=5293


MICHEL F. CÔTÉ & A_DONTIGNY / La Notte Fa (&records)

Ouf, un disque joyeusement sale, une collaboration entre le batteur-bruiteur Michel F. Côté et l’artiste échantillonneur a_dontigny (Aimé Dontigny de morceaux_de_machines). Explosions de batterie, pièces aux rythmiques claudicantes, dénaturation de citations sonores impromptues, jeux irrévérencieux. C’est entraînant, intriguant, ça se voudrait peut-être repoussant mais ça ne l’est pas du tout. Beau travail sonore, belle énergie, beau sens de garoché mesuré. Bravo! Et tout à fait dans la continuité des derniers projets sur disque de Côté, soit (juste) Claudette et le duo Vulgarités avec Isaiah Ceccarelli.

Wow, this is one fun, dirty collaboration between drummer/noisician Michel F. Côté and sampling artist a_dontigny (Aimé Dontigny of morceaux_de_machines). Explosions of drums, limping pieces, decontextualized audio quotes, irreverential games. It’s driving, intriguing, it’s trying to be ugly but it ain’t! Nice sonic work, nice energy, nice way to sound sloppy yet under control. Kudos! And La Notte Fa is totally in line with Côté’s latest recording projects, namely (juste) Claudette and Vulgarités, his duo with Isaiah Ceccarelli.


MERZBOW / Bariken (Blossoming Noise)

Après le Côté/Dontigny, Merzbow semblait un choix logique et je ne me suis pas trompé. J’ai été blasé de Merzbow pendant un temps, mais dernièrement, j’ai repris goût à l’art brutal mais hautement sophistiqué du japanoisician en chef - et, honnêtement, je ne saurais dire si c’est à cause de lui ou de moi. Qu’à cela ne tienne, j’ai beaucoup aimé cette première écoute de Bariken, paru à la fin de 2009 chez Blossoming Noise. Cinq pièces, les quatre premières de longueur moyenne (9 à 12 minutes), la dernière d’une demi-heure. Un bruitisme intense, punitif, mais toujours ce sentiment de toucher à une facette d’éternité au centre de ce glorieux foutoir sonore.

After the Côté/Dontigny CD, Merzbow seemed like a logical next step, and it proved the right choice. I was blasé on Merzbow for a while, but lately I came back to the master japanoisician’s unique brand of highly sophisticated brutal art, and honestly, I couldn’t say if he’s better now or if I’m just in a better frame of mind. Nevertheless, I seriously enjoyed my first listen of Bariken, an album released on Blossoming Noise in late 2009. Five tracks, the first four are of medium duration (8-12 minutes), the last one is a half hour long. Intense, punitive noise, though there’s always that feeling of touching on some facet of eternity in the midst of this glorious free-for-all.


MASAL / Galgal (Musea)

Belle surprise. Masal est un groupe français d’allégence zeuhl/avant-prog, avec un premier album en 1982 (paru sous le nom de son leader Jean-Paul Prat) que je n’ai pas entendu. Près de 30 ans plus tard survient cet opus, un disque joliment bien tourné, propulsé par un piano qui rappelle plus Present que Magma. Moins martial que Magma, mois angoissant que Present, moins grandiloquant que l’un et l’autre aussi. L’écriture est un peu répétitive et ça manque peut-être de mordant, de personnalité dans l’exécution, mais c’est un bel effort et un disque que je réécouterai quelques fois avec plaisir.

A nicee surprise. Masal is a French band of zeuhl/avant-prog persuasion who released a first album in 1982 (under the name of its leader Jean-Paul Prat), which I haven’t heard. Now, almost 30 years later, comes this second opus, a well-rounded record driven by a piano that’s more reminiscent of Present than Magma. Less martial than Magma, less troubling than Present, less grand than either of them also. The writing is a bit repetitive, and it the performance lacks some bite and character, but it’s a fine effort and an album I’ll come back to a few times for sure.


VIOLETA DE OUTONO / Ilhas (Voiceprint Brazil)

[Pour ma chronique sur les deux premiers disques de Violeta de Outono, voir le journal d’écoute du 2010-01-27.] Un saut dans le temps jusqu’en 2003, avec Ilhas. Le batteur a changé (c’est Gregor Izidro maintenant), un claviériste s’ajoute sur une base d’invité (Fabio Ribeiro). Ilhas est un disque plus pop, quoi que l’influence de Gong est bien présente (une chanson sonne étrangement comme “Tried So Hard”). Il n’y a rien de désagréable sur ce disque, et j’aime décidemment la voix de Golfetti, mais Ilhas manque de signes distinctifs pour se démarquer. Moyen.

[See my reviews of Violeta de Outono’s first two albums in the listening diary entry of 2010-01-27.] Moving up to 2003 with Ilhas. The drummer has changed (now it’s Gregor Izidro), a keyboardist is on board as a guest (Fabio Ribeiro). Ilhas is more pop, although the Gong influence is still there (one song sounds suspiciously similar to “Tried So Hard”). There’s nothing irritating on this record, and I definitely like Golfetti’s singing, but Ilhas lacks distinctive traits. An average record.


SUN RA / Nuits de la Fondation Maeght, Vols. 1 & 2 (Universe)

Simplement pour le plaisir, j’écoute ce superbe album (bon, deux disques vendus séparément, en fait, mais tirés du même concert) de 1970. C’est la quintessence de Sun Ra: tout y est: les chansons jazz (“Enlightenment”), les impros extrêmes (“Sky”), les explorations claviers-percussions (“The Cosmic Explorer”) - bref, le facile et l’exigeant, l’expérimental et le ritualistique, le festif et l’agressif, avec, en plus, une bonne qualité sonore (ce qui ne s’applique pas à tous les Sun Ra, loin de là). Ce n’est un “best-of” par contre, mais pour qui souhaite goûter à ce grand jazzman multiforme dans toute sa gloire, avec tout son ensemble, voici l’album par excellence. Si vous détestez celui-ci, n’essayez plus.

Just for the fun of it, I dusted down this splendid album (well, two albums, sold separately, but sourced from the same concert) from 1970. This is quintessential Sun Ra. It has everything: jazz songs (“Enlightenment”), extreme free improv (“Sky”), synth/percussion explorations (“The Cosmic Explorer”) - the accessible and the demanding, the experimental and the ritualistic, the festive and the gnarly, plus good sound quality to boot. This ain’t a “best-of” album, but this is THE set to get for anyone wishing to have a taste of this great multifacetted jazzman, accompanied by his full band. If you hate this one, don’t dig deeper into Sun Ra.

2010-01-28

2010-01-27: Human Skab, Licht/Connors, Eric Minen, Lost World Band, Violeta de Outono

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-01-27


HUMAN SKAB / Thunder Hips and Saddle Bags (Family Vineyard)

Je ne sais trop quoi penser. Voici l’histoire: ce disque réédite une cassette parue en 1986, enregistrée par un garçon de dix ans. Il chante des textes étranges (mélange de puérilité enfantine et de flashs profonds), crie et tape sur tout ce qu’il trouve, mobilier ou instruments. Ça semble réel (c’est-à-dire qu’on voudrait croire à l’arnaque mais que rien ne porte à croire que ça en soit une). C’est de l’outsider art, de l’art brut, la créativité débordante d’un enfant “laché lousse”. Enregistré avec les moyens du bord. Est-ce que c’est bon? Non, absolument pas. Est-ce que ça a de la valeur? J’imagine, pour qui s’intéresse à l’outsider art. Est-ce plus qu’une bizarrerie? Pas dans mon livre. En fait, je n’envisage pas réécouter Thunder Hips and Saddle Bags.

I’m at a loss for words. Here’s the story: this CD is a reissue of a cassette first released in 1986, recorded by a ten-year-old boy. He’s singing odd lyrics (a mix of childishness and deep flashes), screaming, and hitting anything in sight, furniture or instruments. It sounds real (i.e. you’d think it’s a con, but nothing actually suggests it is). It’s outsider art, art brut, the overspilling creativity of a child let loose. Recorded with lo-fi home-taping means. Is it any good? Not at all. Is it of any value? I guess so, for folks interested in outside art. Is it more than a novelty? Not in my book. In fact, I can’t picture myself listening again to Thunder Hips and Saddle Bags.


ALAN LICHT & LOREN CONNORS / Into the Night Sky (Family Vineyard)

Into the Night Sky est le sixième album d’Alan Licht et Loren Connors, mais quatre de ceux-ci sont indisponibles en ce moment. Ce disque consiste en deux improvisations de 24 minutes, enregistrées en concert, à dix ans d’intervale (1996 et 2006). Que dire: c’est sublime. Les univers de ces deux guitaristes électriques s’intersectent parfaitement. Cette musique est plus bruitiste que The Lost Mariner (chroniqué la semaine dernière), ancrée dans l’univers de la guitare électrique, mais ça demeure un blues minimaliste, déconstruit, mélancolique et béatifique. “Map of Dusk” est particulièrement réussie. [Ci-dessous: Un extrait de “Map of Dusk”.]

Into the Night Sky is the sixth collaboration between Alan Licht and Loren Connors (though four of them are unavailable at this time). This CD features two 24-minute improvisations recorded live ten years apart (1996 and 2006). What can I say, it’s sublime. The soundworlds of these two guitarists perfectly intersect. The music is noisier than on The Lost Mariner (reviewed last week), rooted in the universe of the electric guitar, but it remains minimalistic blues, deconstructed, melancholy, and heavenly. “Map of Dusk” is particularly successful. [Below: An excerpt from “Map of Dusk.”]

http://mp3.fvrec.com/fv75_mapofdusk-excerpt.mp3


ERIC MINEN / ElectroMoods (Dreaming/Musea)

Dreaming est le subsidiaire “new age” de Musea, mais les disques d’Eric Minen font plutôt dans la musique instrumentale, point. Quelque part entre le rock (beaucoup de guitares aériennes) et l’électro. De jolies pièces aux ambiences à peine trouble, de bonnes mélodies, des transitions soignées. Ça me fait penser un peu à Fonya, que je n’ai pas entendu depuis des lustres. Rien de très marquant sur ElectroMoods, mais voilà un disque qui tisse une ambiance agréable, sans prétention.

Dreaming is Musea’s “new age” imprint, but Eric Minen’s records are better described as instrumental music, period. Somewhere between rock (lots of aerial guitar lines) and electronica. Pretty tracks full of near-peaceful moods, sound melodies, sophisticated transitions. I’m reminded of Fonya (whom I haven’t heard in ages). Nothing remarkable on ElectroMoods, but this record weaves an enjoyable ambience in an unpretentious way.


LOST WORLD BAND / Sound Source (Musea)

Lost World est un groupe russe. J’ai entendu leur album précédent chez Musea, Awakening the Elements, et Sound Source lui est grandement supérieur. Un rock progressif instrumental, axé sur le mélodisme et non la virtuosité, avec un guitare électrique plutôt métal, violon, flûte, claviers et batterie. Le disque est généreux (un peu trop, il aurait pu être réduit de 10 minutes), avec 16 pièces, la plupart de 3 à 5 minutes. Beau travail de la part des instrumentistes, solides arrangements. Malheureusement, la production est déficiente: tout se fait la pédale au plancher, avec peu de nuances. Tout de même un bon disque, bien écrit et inspiré.

Lost World is a Russian band. I’ve heard their previous CD for Musea, Awakening the Elements, and Sound Source is a much better proposition. Instrumental progressive rock with a focus on melody instead of chops, with a rather metal-sounding electric guitar, violin, flute, keyboards, and drums. It’s a generous album (a little too much, actually; it could’ve have shorten by 10 minutes), with 16 tracks, most between 3 and 5 minutes long. Nice work from all musicians, strong arrangements. Sadly, the production is lacking, everything happening at full volume, with little nuances. It’s still a good record, well written and inspired.


VIOLETA DE OUTONO / Violeta de Outono (Voiceprint Brazil)

À la suite de ma critique du DVD hommage à Syd Barret de Violeta de Outono, ce groupe de rock progressif brésilien m’a contacté et envoyé leur catalogue. Je commence donc ici à explorer leur discographie. Paru à l’origine en 1987, réédité par Voiceprint Brazil en 2007, le premier disque du groupe, éponyme, promet déjà de grandes choses. Violeta de Outono est un trio (Fabio Golfetti à la guitare et au chant, Angelo Pastorello à la basse, Claudio Souza à la batterie) qui propose des chansons punchées, plutôt courtes (3 à 6 minutes) et bien tournées. Très accessible, sans excès solistiques ou bruitistes. Violeta de Outono est un bon disque de pop-rock psychédélique, à l’accessibilité comparable au Magic Mushroom Band (pour rester dans l’époque). Pas un son encore pleinement formé, mais prometteur. Et la facture sonore de l’album ne fait pas du tout mi-80. La réédition compte quatre chansons en extra, dont une reprise convaincante de “2000 Light Years from Home” des Rolling Stones.

Following my short review of Violeta de Outono’s Syd Barrett tribute DVD, the Brazilian psychedelic rock group contacted me and sent me their back catalog. So here I start exploring that pile of records. First released in 1987 and reissued by Voiceprint Brazil in 2007, the band’s eponymous debut already promises grand things to come. Violeta de Outono is a trio (Fabio Golfetti on guitar and vocals, Angelo Pastorello on bass, Claudio Souza on drums) with short, punchy, well-written songs (3-6 minutes). Very accessible, no excessive solos or noise. Violeta de Outono is a good psychedelic pop-rock record, as accessible as the Magic Mushroom Band (to stick to the same era). It’s not yet an entirely-formed sound, but it’s promising. And you wouldn’t guess it was recorded in the mid-‘80s.


VIOLETA DE OUTONO / Em Toda Parte (Voiceprint Brazil)

Ce second disque, paru en 1989, est nettement meilleur. Le groupe se distance de l’approche pop-rock psychédélique du Magic Mushroom Band pour assumer ses racines dans Gong: claviers spatiaux, guitare glissando, un peu de sitar et de mandoline. Des chansons plus lysergiques mais toujours accessibles, du vrai beau travail. Je vais réécouter ce disque maintes fois, avec plaisir. En termes de rock psychédélique des années 80, il se classe facilement parmi les meilleurs (et, encore une fois, aucune trace d’un son “années 80”). Chaudement recommandé. [Ci-dessous: Ce lien vous mènera à quelques extraits de ce disque et des autres albums de Violeta de Outono.]

Released in 1989, this second album is much better. The band steps away from the psycn pop-rock sound of the Magic Mushroom Band and embraces its Gong roots: spacy synths, glissando guitar, a touch of sitar and mandolin. Songs are more lysergic but just as accessible - quality work. I’ll be listening to this one again time and time again. In terms of ‘80s psychedelic rock, this one easily ranks among the best ones (and again, no hint of an ‘80s sound). Highly recommended. [Below: This album will take you to a page with audio samples from this and the other albums by Violeta de Outono.]

http://www.violetadeoutono.com/audio_violeta.php

2010-01-26

Délire actuel, 2010-01-26

DÉLIRE ACTUEL

Édition du 26 janvier 2010
Show aired on 26 January 2010

DESCRIPTION
DESCRIPTION


Autour de Furt / Échantillonnage: Une émission en deux temps. Première heure: Les membres du duo Furt (dont le plus récent disque, Sense, a fait le Top 30 2009 de Délire actuel) multiplient les parutions, ensemble et séparément, depuis quelques mois. Survol de ce sursaut prolifique. Deuxième heure: Puisque Furt travaille beaucoup l'échantillonnage, voici une heure de parutions et rééditions récentes autour de l'échantillonnage.
Around Furt / Sampling: A two-part show. First hour: The members of Furt (whose latest CD Sense was included in Délire Actuel's 2009 Top 30) have released a slew of albums lately. A look at this spurt of productions. Second hour: Since Furt is sampling duo, here's an hour's worth of recent releases and reissues around the art of sampling.

FURT / Uranus: Limen XI (2:47) + Limen XII (6:03) - Sense (Psi)
GRUTRONIC / Plonk (8:18) - Essex Foam Party (Psi)

EVAN PARKER / Set Part 1 (intro) (5:28) + Set Part 2 (extrait/excerpt: 4:10) - Set (Psi)

RICHARD BARRETT / Codex VII (20:13) - Adrift (Psi)


*NICOLAS COLLINS / Devil's Music B (16:33) - Devil's Music (EM Records)
MIKE COOPER / Paumala (Sunset Beach) (6:26) - Rayon Hula (Room40)

MIKE OLSON / Incidental 3 (10:06) - Incidental (Henceforth)

CHRISTOF MIGONE / Disco sec (extrait/excerpt: 4:33) - Disco Sec (OHM Éditions)

BOB OSTERTAG / w00t (extrait/excerpt: 10:00) - w00t (ind.)


Merci à/Thanks to:
*Forced Exposure


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

FURT
Le site web de Furt offre plusieurs concerts intégraux en téléchargement.
Furt's website contains several complete live performances in free download.
http://www.furtlogic.com/furtcds.html

BOB OSTERTAG
De même, w00t est l'un des 15 albums de Bob Ostertag offerts en téléchargement gratuit sur le site de l'artiste.
Similarly, w00t is one of 15 albums Bob Ostertag lets you download for free on his website.
http://www.bobostertag.com/music-recordings.htm

Délire musical, 2010-01-26

DÉLIRE MUSICAL

Édition du 26 janvier 2010
Broadcast Date: 26 January 2010

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST


Thème/Theme: *LOBISOMEM / Dhegiha Group - Brightest Solids (Tall Corn Music)

KING CRIMSON / Happy Family (4:17) - Lizard (Inner Knot)
BEARDFISH / Pop Poem (4:11) - Rökstenen (Musea)
ECHOLYN / A Little Nonsense (3:37) - Suffocating the Bloom (ind.)

BEPPE CROVELLA / As If (4:14) - What's Rattlin' On The Moon? (Moonjune)
*STARKE / Again (5:02) - A Letter from Yesterday (Mü-nest)

SUFJAN STEVENS / Dear Mr. Supercomputer (4:20) - The Avalanche (Asthmatic Kitty)
**COBRA KILLER / Good Time GIrl (4:19) - Uppers & Downers (Monika)
***ROSHI FEAT. PARS RADIO / The Isle of Eigg (5:03) - The Sky and the Caspian Sea (GEO)

SIGUR RÓS / Ára Batur (extrait/excerpt: 4:30) - Med sud i eyrum vid spilum endalaust (XL Recordings)
Lien
merci à/thanks to:
*John Bourke P.R.
**Forced Exposure
***Dense Promotion


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

ECHOLYN
La même chanson, en spectacle au ProgDay 95 (leur dernier concert des années 90).
The same song, performed live at ProgDay '95 (their last concert of the '90s)



ROSHI feat. PARS RADIO
"Night Swimming", un autre extrait de l'album The Sky and the Caspian Sea.
"Night Swimming", another song from the album The Sky and the Caspian Sea


2010-01-26: Slow Six, Balmorhea, Ólafur Arnalds

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-01-26


SLOW SIX / Tomorrow Becomes You (Western Vinyl)

J’aime BEAUCOUP l’album précédent de Slow Six, Private Times for Public Places, mais à la première écoute, il m’avait fait peu d’impression. Tomorrow Becomes You me fait la même chose pour l’instant. C’est que la musique de Slow Six se présente comme du post-rock sans en être. Elle procède d’une logique plus près de la composition orchestrale contemporaine et cache en son sein des manipulations électroacoustiques peu apparentes en surface. Résultat: la première écoute livre un post-rock un peu mou, un peu trop contemplatif. C’est à l’écoute très rapprochée et répétée que j’ai compris les richesses et la beauté de Private Times... Et je vais donc laisser la chance à Tomorrow Becomes You de réussir le même tour de magie. À suivre.

I like Slow Six’s previous album Private Times for Public Places a LOT, but on first listen it hadn’t made much of an impression. Tomorrow Becomes You seems to follo the same path for now. Slow Six’s music presents itself as post-rock, but that’s not what it is. Its underpinning logic is closer to contemporary classical music and deep inside the music hide electroacoustic manipulations that won’t really show at the surface. Result: The first spin delivers rather soft, too contemplative post-rock. It’s only upon closer and repeated listening that I came to grasp the riches and beauty of Private Times..., so I’ll give Tomorrow Becomes You the same opportunity to work its magic. To be continued.


BALMORHEA / Constellations (Western Vinyl)

2008: Rivers Arm, le premier album de Balmorhea, se classe dans le Top 50 de Délire Musical. 2009: All is Wild, All is Silent, le deuxième album de Balmorhea, se classe dans le Top 50 de Délire Musical. 2010 commence à peine que Balmorhea publie un nouveau disque. L’histoire se répètera-t-elle? Fort possiblement, quoique... À première écoute, Constellation me frappe moins qu’All is Wild. Je me souviens parfaitement après une écoute d’All is Wild..., je jubilais. Après Constellations, je suis heureux, mais pas extatique. Ce groupe de post-rock/post-classique (un critique du Vital Weekly les qualifie de “chambient”, pour musique de chambre ambiante) conserve la même approche: douces pièces cinématiques, avec force cordes. Cela dit, Constellations est moins dramatique que son prédécesseur. Un travail plus fin, plus subtil? Peut-être bien que oui. À suivre aussi. [Ci-dessous: Prestation en direct de “Night Squall”.]

2008: Rivers Arm, Balmorhea’s debut, ranked in Delire Musical’s Top 50. 2009: All is Wild, All is Silent, Balmorhea’s second album, ranked in Delire Musical’s Top 50. 2010: They year has barely begun and Balmorhea releases a new CD. Will history repeat itself again? Most probably, although… On first listen, I find Constellations less striking than All is Wild... I mean, I remember being elated after listening to the previous record. After Constellations, I’m happy, but I’m not ecstatic. This post-rock/post-classical group (a Vital Weekly reviewer just called them ‘chambient’, as in ambient chamber music) sticks to the same recipe: quiet cinematic pieces with lots of strings. That said, Constellations is less overtly dramatic than its older sibling. Does that mean it’s more sophisticated and subtle? I’m not sure yet. Also to be continued. [Below: Live performance of “Night Squall”, one of the new tracks.]

Balmorhea - Take Away Show - Night Squall from valerie toumayan on Vimeo.


ÓLAFUR ARNALDS / Dyad 1909 (Erased Tapes)

Un mini-album chez Erased Tapes qui fait suite au superbe Eulogy for Evolution. Dans le genre post-classique, Ólafur Arnalds est un maître: superbes arrangements de cordes minimalistes et mélancoliques.. Dyad 1909 est court, sombre, et compte deux moments plus techno - intrusions rythmico-électroniques surprenantes mais de bon goût. En fait, je crois que ce disque est une trame sonore assemblée à partir d’œuvres précédentes (je reconnais “3326” de Eulogy, ainsi que “Vid vorum smá”).

An EP following up on the splendid Eulogy for Evolution from 2007. In the post-classical field, Ólafur Arnalds is king; splendid arrangements of minimalist and melancholy-drenched strings. Dyad 1909 is a short, dark album with two techno-style moments thrown in - surprise yet tasteful electro-beat insertions. This album might be a soundtrack pieced together from previously available material (I recognize “3326” from Eulogy, and “Vid Vorum Smá” sounds familiar too).

2010-01-25

2010-01-23/25: Magma, César Bolaños, Françoise Toullec

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-01-23


MAGMA / Bourges 1979 [AKT XV] (Seventh Records)

Paru fin 2008, cet enregistrement en concert de type “bootleg officiel” offre un document de qualité sur une période de Magma souvent honnie. Tant pis pour ceux qui n’aiment pas! Non, ce n’est plus le Magma glauque, martial et cérébral des deux trilogies (et j’adore, ne vous méprenez pas), mais ce groupe performe aussi à merveille en mode extatique/soul/gospel. D’accord, ce n’est pas l’alignement de musiciens le plus impeccable que le groupe ait connu, mais ça groove beaucoup. “Retrovision” demeure une composition plus faible que la moyenne de Christian Vander, mais elle elle est livrée ici avec une fougue incroyable. “The Last Seven Minutes” en souffre d’ailleurs, comme si le groupe était essouflé. Suit un “Ürgon Gorgo” de 12 minutes très convaincant. Quant au solo de batterie de 20 minutes, c’est encore un de ces “Korusz” que s’infligeait Vander pour faire plaisir au public. La version de MDK est loin d’être définitive, mais elle s’envole tout de même. Satisfaisant pour le fan, qualité sonore agréable même pour le novice. Ce disque est offert en téléchargement payant chez quelques fournisseurs (eMusic à tout le moins) - c’est ce que je recommande, plutôt que payer le prix d’or pour un exemplaire physique de ce disque double. [Ci-dessous: Extrait de “Retrovision” en concert (pas le même concert, mais une version approchante).]

Released in late 2008, this is an “official bootleg”-type live recording, a quality document from a Magma era often frowned upon. Too bad for those who can’t dig it! No, it’s not the gloomy, martial, cerebral Magma of the two trilogies, but this band performs marvelously well in ecstatic/soul/gospel mode. Granted, it’s not the greatest line-up of musicians the band has had or would have, but these guys sure can groove. “Retrovision” is still a below-average composition, but it is delivered with incredible energy - so much so that “The Last Seven Minutes” seems to suffer, the musicians sounding a bit out of wind. The 12-minute rendition of “Urgon Gorgo” is convincing. As for the 20-minute drum solo, well, it’s another on eof those “Korusz” Vander inflicted upon himself to satisfy his audience. “MDK” has sounded much better than this version, but it still takes off. This album is satisfying for the fan, and the enjoyable sound quality (a mixing board recording, no doubt) won’t deter newcomers. Know that this title is available as a digital download from various vendors (eMusic at the very least), and that’s what I recommended, instead of paying a hefty price for a physical copy of this 2CD set. [Below: An excerpt of “Retrovision”, live (not the same concert, but a comparable version).]



2010-01-25


CÉSAR BOLAÑOS / Peruvian electroacoustic and experimental music (1964-1970) (Pogus)

On peut compter sur l’étiquette Pogus pour déterrer des trésors électroacoustiques de la sorte. Cet album double réunit l’essentiel de la production électroacoustique pure et mixte de César Bolaños, compositeur péruvien et l’un des développeurs du studio CLAEM (premier grand studio électronique du Pérou). Ses pièces électroacoustiques sont très intéressantes et plus vivantes, règle générale, que celles qui sortaient du GRM à la même époque. Ses pièces pour instruments et bandes sont parfois moins réussies, quoiqu’il y ait beaucoup de viande autour de l’os. Les deux “Divertimento” sont à signaler, ainsi que “Canción sin Palabras” pour deux pianistes et bande. C’est dans ses œuvres à grand déploiement (“I-10-AIFG/Rbt-1” pour performers, instrumentistes, projectionnistes, etc.; “Ñacahuasa” pour orchestre et récitant) que Bolaños perd le fil de l’expression pour s’enliser dans le concept et la mécanique. Tout de même, une belle production et une page d’histoire d’une musique méconnue: l’électroacoustique sud-américaine. (Cf. aussi le beau disque Pogus consacrée à Jorge Antuñes).

You can count on the Pgus label to unearth electroacoustic treasures like this one. This 2CD set culls the better part of the pure and mixed electroacoustic oeuvre of César Bolaños, Peruvian composer and one of the men behind the CLAEM studio (Peru’s first electronic studio in the early ‘60s). His electroacoustic pieces are quite interesting and more lively, in general, than what was coming out of the GRM at the time. His works for instrument(s) and tape are occasionally less stellar, although there’s a lot of meat around the bone. The two “Divertimento” pieces are particularly fine, along with “Canción sin Palabras” for two pianists and tape. If Bolaños looses sight of expression to get entangled in concepts and mechanics, it is in his large-scape works (“I-10-AIFG/Rbt-1” for performers, instrumentalists, projectionists, etc.; “Ñacahuasa” for orchestra and recitator). Still, this is a great production and a page of history about a little known repertoire: South-American electroacoustic music. (See also Pogus’s fine CD devoted to Jorge Antuñes).


FRANÇOISE TOULLEC & LA BANQUISE / El[le] (Gazul/Musea)

Un beau disque où les genres se mélangent, se confondent et renaissent. La pianiste Françoise Toullec et son quintette La Banquise (piano, voix, contrebasse, batterie, sax/électroacoustique) proposent un disque fait de pièces écrites et d’improvisations, constitués autour d’idées et de poèmes divers. Certaines pièces prennent la forme de chansons de jazz actuel, alors que d’autres flirtent avec le rock-in-opposition, voire la musique actuelle à la québécoise. Il y a de très beaux moments sur el[le], mais l’album dans son ensemble est un peu trop gentil à mon goût.

A fine record where genres are blended, bended, and reborn. Pianist Françoise Toullec and her quintet La Banquise (piano, vocals, doublebass, drums, sax/electroacoustics) offer an album of compositions and improvisations revolving around various concepts and poems. Some pieces are presented as avant-jazz songs, others flirt with rock-in-opposition, or even Quebec-style “musique actuelle”. There are some very fine moments on el[le], but as a whole, I find this album a little too...lukewarm to my taste.