2014-04-03
Hmm... J’avais aimé Keraaminen
Pää, mais ce S U U me laisse
fort perplexe. Exit la subtilité des arrangements et la suavité de la voix. Il
ne reste ici d’Islaja qu’une électro pop minimaliste qui, à force de s’évertuer
à sortir des sentiers battus, ne réussit qu’à manquer toutes ses cibles – pas
intéressant comme pop, ordinaire comme électro “expérimentale”. Bof.
Hmm... I liked Keraaminen Pää, but this S
U U leaves me wondering. Gone are the subtle
arrangements and the suave vocals. What’s left of Islaja (ex-Avarus, ex-Kemialliset
Ystävät) here is a brand of minimal electro-pop that tries so hard to be edgy
it fails on all counts – not interesting enough as pop music, too mediocre as
“experimental” electronica. Pass.
Automat est un trio allemand aux membres
plutôt hétéroclites: le guitariste Joachim Arbeit (Einstürzende Neubauten), le
batteur Achim Färber (Project Pitchfork) et le bassiste zeitblom. Ce premier
album propose quatre instrumentales et trois chansons, chacune de celles-ci
avec un invité (Lydia Lunch, Genesis Breyer P-orridge et Blixa Bargeld).
Musiques répétitives aux grooves léchés, généralement trop longues. Les
chanteurs invités (plutôt trois diseurs que chanteurs, d’ailleurs) permettent
de varier la sauce, et Lydia Lunch se prête très bien au jeu. L’instrumentale
“SXF” a un fort côté frippien, rappelant l’album Under Heavy
Manners. Bref: intéressant, mais j’espérais quelque chose de plus
audacieux.
Automat is a German trio with
oddly-assorted members: Einstürzende Neubauten guitarist Joachim Arbeit,
Project Pitchfork drummer Achim Färber, and bassist zeitblom. This debut CD
features four instrumentals and three songs, each sung by a guest (Lydia Lunch,
Genesis Breyer P-orridge, and Blixa Bargeld). Repetitive groove-driven music,
usually going on for too long. The guest singers (more like guest reciters)
bring in some variety, and Lydia Lunch does a very fine job here. The
instrumental track “SXF” has a strong Fripp-like feel reminiscent of the Under Heavy Manners EP. In short: interesting, but I was expecting something less
straightforward.
Enfin, un disque à la hauteur de mes
attentes: un rock accessible mais puissant, émotif, capable d’être direct quand
la chanson le permet, capable d’être inventif ailleurs et d’intégrer cette
inventivité au reste. Hokei est un quatuor polonais guitare, basse et deux
batteries, plus un peu de synthé. Des membres de Stwory, Ed Wood, T’ien Lai,
etc., qui s’inspire de beaucoup de choses (j’entends du krautrock et du
post-rock, du punk et du bruitisme aussi). Et ça marche. Très bien même. À
surveiller.
Finally, a record that lives up
to expectations: accessible yet powerful rock, emotional too, capable of being
direct when the song allows it, capable of being inventive elsewhere and
integrating this inventiveness to the whole. Hokei is a Polish quartet: guitar,
bass, two drummers, plus some synth work. Members of Stwory, Ed Wood, T’ien
Lai, etc., and they draw from a vast range of influences – I can hear some
krautrock, post-rock, punk, and noise rock too. And it works out fine. Very
fine. I’ll keep an eye on these guys.
Pour son troisième album chez Cuneiform,
le chef d’orchestre Ed Palermo propose encore du Zappa... et un peu plus. Il
s’agit d’un album double. Sur le premier disque: huit autres arrangements
audacieux et très divertissements de morceaux de Frank Zappa. Palermo n’est pas
un puriste: il s’amuse et nous amuse avec ses détours, ses parenthèses et ses
décisions saugrenues – cela dit, Zappa n’était pas puriste non plus envers sa
propre musique, qu’il remodelait et transformait à qui mieux mieux. Ainsi,
“Lumpy Gravy” est une étonnante réécriture de passages souvent ignorés de cette
œuvre majeure”; les “Dog Breath Variations” et les “Uncle Meat Variations”
n’ont jamais connu autant de variations du vivant de Zappa; Palermo prend
“America Drinks and Goes Home” au pied de la lettre (C pour crooning!), et même
la si tordue “Inca Roads” a droit des chemins de travers (avec l’aide de
Napoleon Murphy Brock!). Maintenant, sur le disque 2: des compos originales de
Palermo. Beaucoup plus jazzé. Il y a beaucoup d’humour dans l’écriture de
Palermo, et ses musiciens sont excellents, mais le matériel n’est pas tout à
fait à la hauteur. Évidemment, je [comme la plupart des auditeurs] suis
beaucoup plus familier avec le matériel du disque 1. Ainsi, peut-être qu’après
quelques écoutes, le clivage me paraîtra moins prononcé. [CI-dessous: Une
originale de Palermo: “Why is the Doctor Barking?”]
For his third album on Cuneiform,
big band leader Ed Palermo delivers more Zappa... and more. This is a 2-CD set.
On disc 1: eight more bold and highly entertaining arrangements of Zappa
nuggets. Palermo is no purist: he’s having fun and he’s entertaining us with
detours, brackets, and odd calls – that being said, Zappa was no purist either
when it came to his own music, always busy reshaping it and transforming it. So
“Lumpy Gravy” is actually a stunning rewrite of one of the lesser-known passages
of this magnum opus; “The Dog Breath Variations” and “The Uncle Meat
Variations” never had this many variations in them; “America Drinks and Goes
Home” is taken to the letter (C is for crooning!), and even the already twisted
“Inca Road” takes side roads (with Napoleon Murphy Brock singing!). Now, disc 2
consists of Palermo originals. And it’s a LOT more jazz oriented. Palermo’s
writing is full of wit and humour, and he has excellent musicians, but the
material is not match to disc 1. Of course, I [like more listeners] am much
more familiar with the material on disc 1, so maybe, with a few more listens, the
difference will seem less striking. [Below: “Why Is The Doctor Barking?”, a
Palermo original.]