Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2010-11-20

2010-11-19: Joane Hétu, Bruno Letort, Anderson/Wakeman, Soft Machine Legacy


Journal d'écoute / Listening Diary 
2010-11-19

JOANE HÉTU / Récits de neige (Ambiances Magnétiques)
Je suis en amour avec la musique de Joane Hétu depuis très longtemps. Et de tous ses projets, sa trilogie hivernale est le plus agréable, accessible et touchant. Je viens de voir sa plus récente production sur scène, La Femme territoire, qui marque probablement le début d’une ère nouvelle dans son évolution artistique. Cela fait donc drôle de revenir deux ans en arrière avec Récits de neige, dernier volet tout frais paru de ladite trilogie. Encore une fois, l’œuvre nous porte de décembre à mars, en quatre mouvements regroupant poèmes et anecdotes sur la neige livrées par les musiciens (Hétu, Jean Derome, Diane Labrosse, Pierre Tanguay, Scott Thomson et Alexandre St-Onge). Quatre mouvements qui dépeignent la sérénité des premières neiges, l’angoisse du creux de l’hiver et la frénésie à l’approche du printemps. Ce projet fait ressortir la fibre mélodique de Hétu et les airs mémorables abondent particulièrement dans Récits de neige. Ce disque pourrait bien être le meilleur de la trilogie (même si j’adore Musique d’hiver). Je suis comblé.  [Ci-dessous: Un extrait de la 4e suite.]
I am in love with Joane Hétu’s music, and I have been for a long time. And out of all her projects, her winter trilogy is the most enjoyable, accessible and moving. I recently saw her latest stage production La Femme territoire, which probably signals a new step in her artistic evolution. So it feels a bit strange to back down two years for Récits de neige, the just-out last installment in said trilogy. Once again, the work takes us from December through March in four movements culling winter poems and anecdotes said by the musicians (Hétu, Jean Derome, Diane Labrosse, Pierre Tanguay, Scott Thomson, and Alexandre St-Onge). Four movements picturing the serenity of the first snowfalls, the anguish of the dead of winter, and the frenzy brought by the approach spring. This project highlights Hétu’s melodicism, and memorable tunes abound on Récits de neige. This record could be the best in the trilogy (although I just love Musique d’hiver). The fan in me is thrilled.  [Below: An excerpt from the 4th movement.]

BRUNO LETORT / Lignes (Sub Rosa - merci à/thanks to Forced Exposure)
Un disque étrange et difficile à classifier. Le compositeur Bruno Letort propose une partition orchestrale (interprétée par l’ensemble Musiques Nouvelles dirigé par Jean-Paul Dessy) avec électroniques et voix. Et quelles voix! La Japonaise Kumo Okamoto et le Français Klaus Blasquiz du groupe Magma! Entre musique de chambre et rock de chambre - les musiques sont essentiellement simples, mais leur agencement donne une forme complexe. Je pense au MCH Band pour cette apparente simplicité et l’élément répétitif, à Tim Brady pour l’aspect vocal et l’apport électronique. Pas entièrement convaincu à la première écoute, mais sait-on jamais...
A strange unclassifiable record. Composer Bruno Letort delivers an orchestral score (performed by Musiques Nouvelles under Jean-Paul Dessy) with electronics and vocals. And what vocals! Japanese female singer Kumo Okamoto and legendary Magma frontman Klaus Blasquiz! Between chamber music and chamber rock - the music is basically simple and repetitive, though more complex than it seems. In that regard it makes me think of MCH Band, and of Tim Brady for the vocal element and the electronic input. Not quite convinced on first listen, but you never know...

ANDERSON/WAKEMAN / The Living Tree (Gonzo Multimedia)
Une collaboration entre deux membres clés de Yes, The Living Tree est un disque très doux et planant, nouvel-âge en fait, constitué de neuf chansons mettant en valeur la voix toujours cristalline d’Anderson, accompagnée par les claviers de Wakeman - des claviers délicats tirant sur le mièvre. Clairement, l’intérêt de ce disque ne réside pas dans les arrangements qui sont d’une grande simplicité, mais plutôt dans les très belles mélodies. “Living Tree (Part 1)” et “23/24/11” sont particulièrement jolies et rappellent, par l’écriture, les moments les plus tendres du duo Jon & Vangelis.
A collaboration between two key members of Yes, The Living Tree is a very quiet record, new-agey in fact. Nine new songs highlighting the still-crystalline voice of Jon Anderson, accompanied Rick Wakeman’s keyboards - delicate bordering on cheesy. Clearly, this record’s interest does not lie in its delicately simple arrangements, but in its beautiful melodies. “Living Tree (Part 1)” and “23/24/11” are particularly pretty and remind me of the more tender moments found in Jon & Vangelis’s output.

SOFT MACHINE LEGACY / Live Adventures (Moonjune)
Si l’héritage de Soft Machine perdure, il est évident qu’il perd des plumes. Ainsi, le décès d’Elton Dean et de Hugh Hopper ces dernières années a assenné un dur coup à Soft Machine Legacy. Cela dit, le groupe, maintenant constitué de John Etheridge, Theo Travis, Roy Babbington et John Marshall, poursuit sa course et ce nouveau disque en concert (enregistré en octobre 2009) s’avère très bon… pour qui préfère la période Softs/Alive & Well du groupe. Cela dit, je n’ai rien contre et les prestations sont solides et convaincantes, particulièrement “Grapehound” et “Gesolreut.” Du bon jazz fusion.
Soft Machine’s legacy will be lasting, but it is clearly losing feathers. The death of Elton Dean and Hugh Hopper in recent years has struck a hard blow on Soft Machine Legacy. That said, the band, now consisting of John Etheridge, Theo Travis, Roy Babbington and John Marshall, carries on, and this new live CD (recorded in October 2009) happens to be quite good… if you’re into Soft Machine’s Softs/Alive & Well era. Now, I have nothing against that and the performances are strong and convincing, especially on “Grapehound” and “Gesolreut.” Good fusion jazz.

2010-11-19

2010-11-18: One Man Nation, Mark Fell, Lorenzo Senni, Armchair Traveller, Supersilent


Journal d'écoute / Listening Diary 
2010-11-18

ONE MAN NATION / Suspended in a Vortex in the Middle of a Bowl from Tibet/When I Was Young I was Easily Amused, but not It is all, the Same. And the Same... (Moozak - merci à/thanks to Dense Promotion)
Paru uniquement sur vinyle, semble-t-il, cet album constitue mon premier contact avec Marc Chia et son projet One Man Nation. Deux pièces d’un peu plus de 15 minutes chacune, deux collages électroniques assez denses, dynamiques, presque circulaires dans leur forme. J’ai été happé par cet univers multisémantique et je me suis laissé trimbalé au gré de la fantaisie de l’artiste. Du beau travail. Je veux en entendre plus.  [Ci-dessous: Écoutez quelques extraits du disque sur Soundcloud.]
A vinyl-only release (at least for now), this album is my first contact with Marc Chia and his One Man Nation project. Two 17-minute tracks, two rather dense, dynamic electronic collages, almost circular in form. I was grabbed by this multisemantic universe and I l et myself get carried by the artist’s whim. Nice work. I want to hear more.  [Below: Listen to a few audio clips on Soundcloud.]

MARK FELL / Multistability (Raster-Noton - merci à/thanks to Forced Exposure)
Un disque étonnant et stimulant signé Mark Fell (une moitié du duo snd). Autour du concept de multistabilité, un état entre la stabilité et l’instabilité, témoin de multiples stabilitiés coexistantes. Jeux d’illusion sonore et de transformations croisées sur fond de techno minimaliste. Dans l’esprit de Yasunao Tone et de Ryoji Ikeda – donc oui, formaliste, mais avec une dimension minimal techno déconstruite. Un peu longuet par contre.
A surprising and stimulating record by Mark Fell (half of the duo snd). Around the concept of multistability, a state of multiple simultaneous stabilities. Sonic illusions and crossed-transformations over a minimal techno background. In the spirit of Yasunao Tone and Ryoji Ikeda - so, yes, formalistic, but with an important dimension of deconstructed minimal techno. A bit overlong.

LORENZO SENNI / Dunno (Presto - merci à/thanks to Dense Promotion)
Un court disque (30 minutes), le premier long-jeu (mais à peine) de l’électronicien Lorenzo Senni, fondateur de l’étiquette Presto. Senni fait de l’electronica expérimentale à la sauce Mego - moins formaliste que Mark Fell, mais encore dans l’univers sonore de Tone, Ikeda, Florian Hecker aussi. Un son radical, tranchant, réifié, mais entièrement électronique et - qui plus est - numérique. Pas agréable, pas ultra nouveau non plus, mais stimulant.
A short record (30 minutes), the first (barely) full-length by Presto founder Lorenzo Senni. Senni makes Mego-style experimental electronica – less formalistic than Mark Fell, though still in the soundworld of Tone, Ikeda, and Florian Hecker. A radical sharply-cut sound, reified, entirely electronic and digital. Not enjoyable, not brand new either, but stimulating.

ARMCHAIR TRAVELLER / Schöne Aussicht (Staubgold - merci à/thanks to Forced Exposure)
Un nouveau disque d’Armchair Traveller! Neuf ans après The Perfect Record pour No Man’s Land! Et chez Staubgold en plus! Les guitares préparées de Silvia Ocougne! Les instruments à vent en PVC de Werner Durand! La harpe de verre de Hella von Ploetz! Le violoncelle et les percussions maison de Sebastian Hilken! Un réel plaisir que de retrouver ce groupe que je croyais disparu. Schöne Aussicht propose de longues pièces explorant des relations musicales et sonores inusitées à travers une formule somme toute très accessible. Très heureux.
A new record by Armchair Traveller! Nine years after The Perfect Record for No Man’s Land! And released on Staubgold! The prepared guitars of Silvia Ocougne! The home-made PVC wind instruments of Werner Durand! Heil von Ploetz’s glass harp! The cello and home-made percussions of Sebastian Hilken! Pure joy to rekindle with this group I thought was over and out. Schöne Aussicht features long tracks exploring unusual musical and sonic relations within a rather accessible form. Happy happy happy.

SUPERSILENT / 10 (Rune Grammofon - merci à/thanks to Forced Exposure)
Le groupe norvégien Supersilent continue d’évoluer, de se transformer. Ce dixième opus fait suite à 9, paru l’an dernier, en ceci qu’il poursuit l’œuvre de la version trio du groupe (Arve Henriksen, Ståle Storløkken, Helge Sten), mais exit les trois orgues. Cette fois, on a droit à du piano à queue, de la trompette, des claviers, des électroniques et de la guitare électrique. Surtout, on a droit à 12 courtes pièces - du jamais vu pour Supersilent. De courtes pièces toutes fragiles, mélodiques ou atmosphériques ou les deux, c’est selon. Le groupe n’a jamais été aussi tendre, ni aussi accessible. LE point de départ pour initier des auditeurs plus conventionnels à la magie de Supersilent. Et un bon disque au demeurant, mais très différent des précédents (comme l’était 9, 6 et 4 en leur temps).
Norwegian band Supersilent keeps on evolving and changing. This tenth opus follows up on last year’s 9 in as it continues the adventures of the band’s recent trio line-up (Arve Henriksen, Ståle Storløkken, Helge Sten), though not on three organs anymore. This time around we are treated to Steinway grand, trumpet, keyboards, electronics and electric guitar. Most of all, we are treated to 12 short tracks – a first for Supersilent. Short fragile tracks, melodious or atmospheric, depending. The band has never sounded so tender, so acessible. THE starting point to initiate more conventional listeners to the magic of Supersilent. And a good opus for the fans, though very different from what they have done previously (as was 9, 6 and 4 in their time).

2010-11-18

2010-11-17: Ana Milosavljevic, Ken Thomson, Mario Pavone, Marutti/Balbo


Journal d'écoute / Listening Diary 
2010-11-17

Une journée d’écoute très diversifiée, des disques épars, restes d’envois.
A highly diverse listening program today - unrelated orphaned records, so to speak.

ANA MILOSAVLJEVIC / Reflections (Innova)
La violoniste Ana Milosavljevic propose un disque de musique contemporaine pour violon et électroniques (principalement). Un peu fourre-tout: compositions ambiantes et texturales avec bande ou ordinateur, conjuguées à des œuvres très mélodiques et émotives, avec une forte saveur est-européenne. À certains endroits (“Before and After the Tekke”, tout particulièrement), on pense beaucoup à Boris Kovac. Pour le reste, certaines pièces tombent à plat (“Undertow”), d’autres séduisent par leur ambition (“Wolf Chaser” d’Eve Beglarian).
Violinist Ana Milosavljevic has released an album of contemporary music for (mostly) violin and electronics. It’s a mixed bag: ambient/textural compositions with tape or computer, paired with highly melodious and emotive works with a strong East-European flavour. In some places (“Before and After the Tekke”), I’m strongly reminded of Boris Kovac. Elsewhere, some pieces fall flat (“Undertow”) while others are seductively ambitious (“Wolf Chaser” by Eve Beglarian).

KEN THOMSON AND SLOW/FAST / It Would Be Easier If (Intuition - merci à/thanks to Braithwaite & Katz)
Le saxophoniste de Gutbucket dans un projet plus jazz, en quintette. Beau mélange de mélodisme et d’audace, avec métriques complexes, (“Wanderangst”), revirements (“No, No, No”) et humour tordu (“Goddamn You Ice Cream Truck”). Belle complicité entre Thomson et le trompettiste Russ Johnson. Fans de Gutbucket et de Led Bib, jetez-y une oreille, vous ne serez pas déçus.
Gutbucket saxman in a jazzier quintet project. A nice mix of melodicism and boldness, with complex metrics (“Wanderangst”), twists (“No, No, No”) and a warped form of humour (“Goddamn You Ice Cream Truck”). Nice interplay between Thomson and trumpeter Russ Johnson. Fans of Gutbucket and Led Bib, you won’t be disappointed.

MARIO PAVONE & ORANGE DOUBLE TENOR / Arc suite t/pi t/po (Playscape Recordings - merci à/thanks to Improvised Communications)
Le contrebassiste Mario Pavone a célébré ses 70 ans la semaine dernière. Le voici avec un nouveau projet, un sextette baptisé Orange Double Tenor. Arc Suite est le résultat d’une bourse de création. Il s’agit d’un jazz effrené, dont les racines se trouvent dans la scène loft de New York des années 80. Un jazz créatif extraverti, porté par la trompette de Dave Ballou et les saxos de Tony Malaby et Jimmy Greene. Le pianiste Peter Madsen, Pavone et le batteur Gerald Cleaver (nettement plus efficace ici qu’avec Rodrigo Amado) forment une section rythmique redoutable.  [Ci-dessous: Un extrait de “West of Crash”.]
Bassist Mario Pavone celebrated his 70th birthday last week. Here he is with a new project, a sextet christened Orange Double Tenor. Arc Suite is the outcome of an artist grant. It’s frantic jazz rooted in the ‘80s NYC loft sound. Creative extroverted jazz carried by Dave Ballou’s trumpet and the saxes of Tony Malaby and Jimmy Greene. Pianist Peter Madsen, Pavone, and drummer Gerald Cleaver (much more effective here than with Rodrigo Amado) form a redoubtable rhythm section.  [Below: An audio clip from “West of Crash.”]

Je connaissais peu ou pas ces artistes avant d’entendre ce disque. Il s’agit d’une bonne colaboration entre deux électroniciens qui tissent un univers insectoïde faits de clics et de clacs, de grésillements et de bourdonnements. Bien fait, étrange, un peu aliénant.
I know little or nothing about these two artists before auditioning this record. It’s a fine collaboration between two electronicians weaving an insectoid universe made of cliks and claks, drones and buzzes. Nicely done, strange, just a bit alienating.

2010-11-17

2010-11-16: RV Paintings, Korber/Prins, Faravelliratti


Journal d'écoute / Listening Diary 
2010-11-16

RV PAINTINGS / Samoa Highway (The Helen Scarsdale Agency - merci à/thanks to Dense Promotion)
Paru en format vinyle, ce disque du duo californien RV Paintings propose une musique embrumée, des drones aux racines psychédéliques enfouies profondément. Je l’écoute tôt ce matin et ça convient parfaitement à mon réveil: embrumé dans l’exécution mais focalisé dans la démarche. On peut penser à l’univers du Jewed Antler Collective.
Released as an LP, this record by Californian duo RV Paintings features cloudy music, drones deeply rooted in psychedelia. I’m listening to it early in the morning, and it’s perfectly suited to my awakening: foggy in the execution,  focused in the artistic process. Brings to mind the soundworld of the Jewed Antler Collective constellation.

KORBER PRINS / RI 1.5442 (Cavity - merci à/thanks to Dense Promotion)
Un duo de 74 minutes entre le guitariste Tomas Korber et l’électronicien Gert-Jan Prins. J’appréhendais légèrement ce disque: l’univers de Korber est si épuré, si spartiate, si délicat, que je craignais que Prins soit l’éléphant dans la boutique de porcelaines. Aucune inquiétude: Prins fait des interventions délicates, ambiantes sans devenir doucereuses. L’écoute approfondie est ici très enrichissante. Il y a des longueurs, mais la première demi-heure est particulièrement soutenue.
A 74-minute duo between guitarist Tomas Korber and electronician Gert-Jan Prins. I was apprehending this record: Korber’s soundworld is so stripped down and raw, I was afraid Prins would turn out to be the elephant in a china shop. No worry though: Prins makes delicate interventions, ambient without getting sweet. Deep listening is very rewarding here. Some of it is too long, but the first half-hour is particularly consistent.

FARAVELLIRATTI / Lieu (Boring Machines / Coriolis Sounds)
Une belle et douce collaboration entre Nicola Ratti et Attila Faravelli - le premier fait dans l’électroacoustique ambiante, l’autre passe son ordinateur dans des haut-parleurs préparés. Résultat: six pièces bourdonnantes, confortables, aux ambiances riches, embrumées et quasi-mélodiques.
A beautiful and quiet collaboration between Nicola Ratti and Attila Faravelli - the former makes ambient electroacoustics, the latter runs his computer output through prepared loudspeakers. Six droning, comfortable pieces with rich, cloudy, near-melodious ambiences.

2010-11-16

Délire actuel, 2010-11-16


DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 16 novembre 2010
Show aired on November 16, 2010

DESCRIPTION
DESCRIPTION
La guitare électrique : Pour faire suite à l’émission avant-rock de la semaine dernière, deux heures de parutions récentes mettant en évidence la guitare électrique.
Electric Guitar: As a follow-up to last week’s avant-rock show, here’s two hours worth of recennt releases featuring the electric guitar.

TIM BRADY / Frame 24: 57 Ways of Playing Guitar (15:20) - 24 Frames: Trance (Ambiances Magnétiques)
CHRISTIAN MARCLAY / Graffiti Composition 2 (7:01) - Graffiti Composition (Dog w/a Bone)

RICHARD PINHAS / Schizophrenia (extrait/excerpt: 18:00) - Metal/Crystal (Cuneiform)

*SCORCH TRIO / Melaza (3:14) + Bambalán (5:23) - Melaza (Rune Grammofon)

SCOTT FIELDS / Ghost Trio (19:35) - Samuel (New World Records)

DAVID FIRST / A Bet on Transcendence Favors the House (16:07) - Privacy Issues (XI Records)

*STIAN WESTERHUS / Thy Gospel (7:50) - Pitch Black Star Spangled (Rune Grammofon)

merci à/thanks to:
COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

TIM BRADY
Montage vidéo du concert 24 Frames.
Video montage of Tim Brady 24 Frames concert.

SCORCH TRIO
En concert, 2007.
Live, 2007.

Délire musical, 2010-11-16


DÉLIRE MUSICAL
Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste).
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Édition du 16 novembre 2010   (rediffusion le 22 novembre)
Broadcast Date: Nov. 16, 2010  (rebroadcasted on Nov. 22)

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

Thème/Theme: *TEHO TEARDO / Break - Soundtrack Work 2004-2008 (Expanding Records)

**
CHAWEEWAN DUNMERN / Lam Toey Chaweewan (3:55) - The Sound of Siam (Soundway Records)
**SUN CITY GIRLS / The Imam (4:09) - Funeral Mariachi (Abduction)
NEGATIVLAND PRESENTS / Your Skin is Gelatin (2:31) - Thighmotactic (Seeland)
KATERINE / Bien Mal (1:53) - Philippe Katerine (Barclay)

ETRON FOU LELOUBLAN / Comment choisir son infirmière (3:25) - À Prague (
Gazul)
UZ JSME DOMA / Droplet (3:52) - Caves (Cuneiform)
TARA FUKÍ / Sens (3:32) - Sens (Indies Scope)
**ISLAJA / Joku toi radion (3:54) - Keraaminen pää (Fonal)

**THE INCREDIBLE STRING BAND / My Name is Death (2:44) - The 5,00 Spirits or The Layers of the Onion (Fledg’ling)
PETER BLEGVAD / That’ll Be Him Now (3:57) - Just Woke Up (ESD)
JOANNA NEWSOM / Esme (7:55) - Have One on Me (Drag City Records)

BRUFORD LEVIN / Bruford Levin Upper Extremities (Gonzo Media Group)

merci à/thanks to:


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

PETER BLEGVAD
La même chanson, en concert.
The same song, live

 

2010-11-15: Zeitkratzer, Xavier Charles, Ingar Zach, The Ex, Ghédalia Tazartes


Journal d'écoute / Listening Diary 
2010-11-15

ZEITKRATZER / Old School: Alvin Lucier (Zeitkratzer Records - merci à/thanks to Dense Promotion)
Après John Cage et James Tenney, voici que l’ensemble acoustique Zeitkratzer dévoue un disque complet aux œuvres d’Alvin Lucier. Ce minimaliste fantaisiste a composé plusieurs pièces dont la partition consiste simplement en instructions écrites ou en explications de concepts. Par exemple, “Opera with Objects” (11 minutes) exige de chaque musicien qu’il tapote avec des crayons sur un objet, en modifiant graduellement le rythme qu’il se choisit, sans se synchroniser aux autres interprètes. Point. Parfois amusantes, mystifiantes à leur meilleur, souvent lancinantes, voire agaçantes, les œuvres de Lucier pardonnent rarement. Et Zeitkratzer ne fait pas de cadeaux: les cinq pièces retenues pour ce disque sont difficiles à l’écoute mais pertinentes. Une réalisation convaincante.
Aftern John Cage and James Tenney, acoustic ensemble Zeitkratzer devotes a complete album to the works of Alvin Lucier. This fanciful minimalist composer has written pieces whose score consists simply in written instructions and concepts explanations. For instance, “Opera with Objects” (11 minutes) requires that each musician use pencils to tap out a rhythm on an object, gradually changing that rhythm without every synchronizing with the other performers. Period. At times funny, mystifying at their best, often languid, irritating even, Lucier’s works take no prisoners. And Zeitkratzer aren’t sugar-coating it – the five works selected for this release are a difficult though relevant listen. A convincing production.

ZEITKRATZER / Whitehouse (Zeitkratzer Records - merci à/thanks to Dense Promotion)
Après le old school, voici le new school selon Zeitkratzer. L’ensemble de musique de chambre contemporaine entièrement acoustique (mais aux techniques de jeu et d’amplification très étendues) propose un court programme (27 minutes) d’arrangements d’œuvres de William Bennett, l’homme derrière le projet bruitiste Whitehouse. Reinhold Friedl, directeur de Zeitkratzer, semble se plaire parfaitement dans l’univers mathématique un peu sordide de Bennett. Les six pièces proposées ici sont bruitistes, soit, mais étrangement, et la lecture faite est aussi originale que le sont les enregistrements... originaux. Bref, une réinvention plus qu’une recréation, et parmi les nombreux exercices similaires de Zeitkratzer, celui-ci ressort comme étant particulièrement confondant.
After the old schol, here’s the new school according to Zeitkratzer. The all-acoustic (though it uses extended playing and amplification techniques) contemporary chamber music ensemble delivers a short (27-minute) program of arrangements of works by William Bennett, the man behind the noise project Whitehouse. Zeitkratzer director Reinhold Friedl seems completely at ease in Bennett’s sordid mathematical soundworld. The six tracks featured here are noisy of course, but strangely so, and these readings are just as original as the original recordings. Music reinvented, not recreated, and among Zeitkratzer’s many similar exercises, this one stands out as a particularly astounding.

XAVIER CHARLES / Invisible (Sofa)
Xavier Charles propose ici un album de clarinette solo. Ses techniques étendues sur l’instrument sont au centre de cet album, un disque un peu aride mais fascinant. La prise de son très rapproche, le jeu de clés et autres explorations sonores du corps résonant que forme la clarinette rapprochent beaucoup le travail de Charles à celui de John Butcher sur le saxo.
Xavier Charles delivers a solo clarinet album. His extended techniques are the focus of Invisible, a slightly arid record - but a fascinating listen. The close-miking, the key-tapping and other sonic explorations of the clarinet as a resonating body put Charles’ work very close to what John Butcher does with the saxophone.

INGAR ZACH / M.O.S. (Sofa)
Wow. Un solo de percussion (grosse caisse, boîtes sruti, “drone commander” et objets) de 37 minutes, délicat au début, super intense au final, un univers sonore développé méticuleusement, sans exclure une dose d’émotion. Bravo.
Wow. A 37-minute percussion solo (bass drum, sruti boxes, “drone commander” and objects). Starts out delicate, gets super-intense - a soundworld developed meticulously, without ruling out a dose of feeling. Bravo.

 THE EX / Catch My Shoe (Ex Records - merci à/thanks to Dense Promotion)
Woo-hoo! Un nouvel album studio de The Ex! Le premier depuis Turn en... 2004! Le groupe s’est transformé sérieusement depuis: départ de la contrebassiste, départ du chanteur G.W. Sok, arrivée du nouveau chanteur Arnold de Boer - si vous faites le compte, ça laisse Katerina, Andy et Terrie avec Arnold - sans parler des expériences éthiopiennes du groupe et de cette tournée “Brass Unbound”, début 2010, qui laisse une trace en la présence très remarquée du trompettiste Roy Paci sur deux titres. Catch My Shoe est un disque assez “catchy”, malgré le ton plutôt monocorde de Boer (j’aimais beaucoup Sok, j’aurai besoin de temps pour m’habituer). Pas aussi essentiel que Turn, mais bon, solide même. “Maybe I Was a Pilot”, “Cold Weather is Back” et “Tree Float” méritent toute une place durable dans le répertoire du groupe. Et on a droit à une reprise de Mammoud Ahmed: “Eoleyo”! Par contre, rien sur ce disque n’a la force de frappe d’un “Listen to the Painters”...  [Ci-dessous: “Maybe I Was the Pilot”, la version “single”, en téléchargement gratuit sur le site de Pitchfork.]
Woo-hoo! A new studio full-length album from The Ex! The first one since Turn in… 2004! The band has changed considerably since then: the bassist is gone, singer G.W. Sok has left, a new singer in Arnold de Boer has arrived – if you’ve been keeping scores, that leaves Katerina, Andy and Terrie with Arnold. And in the meantime there have been Ethiopian experiences and that early 2010 tour dubbed “Brass Unbound” which can be felt in the highly remarkable presence of trumpeter Roy Paci on two tracks. Catch My Show is a rather catchy record, despite de Boer’s rather monotone vocals (I was very fond of Sok, it will take me some time to get used to the new guy). Not as essential as Turn, but good stuff nonetheless. “Maybe I Was a Pilot,” “Cold Weather is Back” and “Tree Float” deserve regular spots in the band’s setlists. And we are treated to a cover of Mammoud Ahmed’s “Eoleyo”! However, there is nothing on this record as infectuously good as “Listen to the Painters”…  [Below: “Maybe I Was the Pilot”, single version, a free download offered by Pitchfork.]

GHÉDALIA TAZARTES / Ante-Mortem (Hinterzimmer Records - merci à/thanks to Dense Promotion)
Ghédalia Tazartes vit dans son propre univers (et Vincent Bergeron vit juste à côté). Cet univers est peuplé de collages sonores étranges, ludiques, voire ridicules mais d’un ridicule dadaïste  que je trouve irrésistible. Ante-Mortem pourrait bien être l’album le plus solide que j’aie entendu de lui - le plus fou aussi, jusqu’au débile “Ave Maria” qui lui sert de conclusion. Chansons détournées et musique concrète iconoclaste emballées dans un album insensé et pourtant très cohérent. J’adore!  [Ci-dessous: “Huit”, et un cas très clair où une pièce ne peut rendre justice à la diversité de ce disque. Bien que...]
Ghédalia Tazartes lives in his own universe (where Vincent Bergeron may be his next-door neighbour). And that universe is filled with strange, playful, occasionally ridiculous Dada sound collages. I find that irresistible. Ante-Mortem could be his strongest release yet – his craziest too, down to its conclusion, a retarded version of “Ave Maria.” Hijacked songs and iconoclastic musique concrète wrapped up in a demented yet highly consistent album. I’m loving it!  [Below: “Huit” - and a clear case of one-track-can’t-give-you-a-representative-idea-of-the-album. Although...]

2010-11-15

2010-11-12: Maggi Payne, Christopher Bailey, Neurobot, Brasil and The Gallowbrothers Band


Nournal d'écoute / Listening Diary 
2010-11-12

MAGGI PAYNE / Arctic Winds (Innova)
Maggi Payne compose de la musique électroacoustique. Les septs œuvres présentées ici (1996-2009) démontrent une remarquable constance dans l’esthétique. Payne favorise les petits sons chuintants et clinquants, qu’elle étire, brouille et obscurcit pour peindre des paysages sonores aux formes troubles, parfois riches, parfois dénudés. Intéressant.
Maggi Payne composes electroacoustic music. The seven works featured here (1996-2009) feature remarkably consistent aesthetics. Payne like small whistling and clinking sounds, which she stretches, blurs and opacifies to paint fuzzy sonic landscapes that can be rich or stark, depending on the piece. Interesting.

CHRISTOPHER BAILEY / Immolation Ritual (Innova)
Un disque étonnant regroupant des musiques mixtes (instruments et bande) de Christopher Bailey. J’ai particulièrement aimé “Mergurs Ehd Ffleweh Bq Nsolst”, qui utilise la voix multipistée de Sukato pour monter une stupéfiante incantation au soleil. Mentionnons aussi “NanoSymph”, une symphonie numérique en bonne et due forme, quatre mouvements et tout et tout, en 60 secondes.
A surprising album of mixed music (for instruments and tape) by Christopher Bailey. My personal highlights are “Mergurs Ehd Ffleweh Bq Nsoist,” a stunning incantation to the Sun using the multitracked voice of Sukato, and “NanoSymph,” a by-the-book four-movement digital symphony... in 60 seconds flat.

NEUROBOT / Petla Bohumína (Monotype Records)
D’abord l’histoire: le trio polonais Neurobot n’existe plus depuis 2003. Le matériel qui constitue Petla Bohumína a été enregistré en 2001, pendant une session studio de six heures. Puis, en 2005, on a collagé un album à partir de ces éléments, album qui vient tout juste de voir le jour. C’est un petit bijou d’électronique laptop, entre électroacoustique, plunderphonics et bruitisme - entre L’Autopsie phénoménale de Dieu de Kreng et Revolutionary Pekinese Opera de Ground-Zero. Une écoute absorbante, continue, où l’auditeur est balancé le long d’une trame narrative hirsute mais somme toute sensée. On ne peut que se désoler que ce trio n’ait pas persévéré.  [Ci-dessous: Un extrait de “Petla Bohumína.” Il y a d’autres extraits sur le site de Monotype.]
First, the story: Polish Neurobot has ceased activities since 2003. The material on Petla Bohumína was recorded in 2001, in a rare six-hour studio session. Then, in 2005, the an album was assembled (almost collaged) out of these recordings, and that album just came out. It’s a small gem of abstract laptop electronica, somewhere betwee musique concrète, plunderphonics, and moise – between Kreng’S L’Autopsie phénoménale de Dieu and Ground-Zero’s Revolutionary Pekinese Opera. An absorbing continuous listen that took me through a hairy narrative that made sense in its own way. It’s a shame this trio didn’t carry on. [Below: An excerpt from “Petla Bohumína.” More audio clips on Monotype’s website.]

BRASIL & THE GALLOWBROTHERS BAND / In the Rain, In the Noise (Cat | Sun)
Cinquième album de ce groupe post-folk très planant. Celui-ci est issu d’enregistrements en concert et s’avère très délicat. Il s’efface, presque. Agréable mais, à quelque part, peu commettant. The Blithe Sons offrent le meilleur point de comparaison, je crois.
Fifth full-length by this trippy post-folk band. This one was assembled from live recordings – but you wouldn’t notice – and proves to be very delicate. Self-effacing, even. Enjoyable though somewhat non-engaging. The Blithe Sons come to mind.