Journal d'écoute / Listening Diary
2013-03-28
MARC BEHRENS / Queendom
Maybe Rise (Crónica - merci
à/thanks to Dense Promotion)
Très beau disque de Marc Behrens, magicien de l’art
sonore. Deux pièces au programme: la longue “Maybe Rise” qui combine des
enregistrements de terrain pour promener l’auditeur à travers des paysages
sonores hyperréalistes, et “Queendom”, plus courte, composée uniquement
d’échantillons de la voix de la vocaliste Yôko Higashi. Deux univers
complètement différents, mais qui se complètent très bien et offrent une écoute
captivante.
Beautiful new record from sound art magician Marc
Behrens. Two works: the long-form “Maybe Rise,” which combines field recordings
in a way that takes the listening through hyperrealist soundscapes, and the
shorter “Queendom,” made only of samples of vocalist Yôko Higashi. Two totally
different universes that happen to complement each other perfectly. A
captivating listen.
PATRICK MARTIN / Alto (Petit
Label)
Petit Label fait de très belles microéditions. À
témoin : ce CD du saxophoniste Patrick Martin présenté dans une pochette
cartonnée sérigraphiée à 100 exemplaires, accompagné d’un petit livre de poèmes
intitulé Rien n’est plus beau qu’un trait d’alto ex-nihilo. Des
poèmes fort à propos, au vocabulaire riche, à l’imagerie un peu obtuse, comme
la pièce de 15 minutes que propose le disque: bruits de bouche et d’embouchure,
clés, petits bruits de la vie intérieure – du musicien et de l’instrument,
organisées d’une manière vivante, touchante, troublante. Très réussi.
Petit Label makes gorgeouns microeditions. Proof:
this CD from sax player Patrick Martin, housed in a serigraphed cardboard
sleeve in 100 copies, accompanied by a booklet of poems in French. The poems
pertain to the music and use a rich vocabulary and a slightly hermetic imagery,
just like the 15-minute piece that comprise the CD: mouth and mouthpiece
sounds, key sounds, the little sounds of inner life – the musician’s and the
instrument’s – organized in a vivid, touching, troubling way. Artistically
successful.
ALEXANDR VATAGIN / Serza (Valeot -
merci à/thanks to Dense Promotion)
Troisième album solo d’Alexandr Vatagin, un petit
joyau de post-rock métissé d’électronica ambiante. Le violoncelle de Vatagin
est central à l’instrumentation, mais on trouve aussi beaucoup d’invités, dont
des membres de Trapist, Epic 45 et Tupolev. Une demi-heure à peine, mais
concentrée, sans pour autant donner une musique surchargée. Mais surtout, Serza est
plus distinctif et personnel que ses deux premiers disques; c’est une œuvre
mûre et aboutie. [Ci-dessous:
Écoutez l’album sur bandcamp.]
Third solo album from Alexandr Vatagin, a small gem
of post-rock blended with ambient electronica. Vatagin’s cello is central to
the instrumentation, but there’s also a host of guests, among them members of
Trapist, Epic 45, and Tupolev. The CD is only 30 minutes long, but the music is
concentrated – not that it feels overstuffed. Most importantly, Serza
is more distinctive and personnal than the man’s previous two albums. It is a
mature work, fully realized. [Below:
Listen to the whole album on bandcamp.]
KEIJI HAINO, JIM O’ROURKE & OREN AMBARCHI / Now While It’s Still
Warm Let Us Pour In All The Mystery (Black Truffle - merci à/thanks to Forced Exposure)
Quatrième album de ce trio bien établi. Les disques
précédents étaient longs et présentaient des pièces longues. Cette fois, Haino,
O’Rourke et Ambarchi ont opté pour un album relativement court (45 minutes)
constitué de pièces relativement courtes (3 à 10 minutes). Ça change beaucoup
la donne, et pour le mieux. Certaines pièces sont très délicates – la première
consiste en verres à vin (avec la participation de Charlemagne Palestine!), la
voix de Haino et un solo de guitare bien développé. D’autres moments plus
agités, mais partout un sens du cérémonial, la ritualistique typique de Haino.
Ce trio mérite un vrai nom, quelque chose qui sonnerait comme fushitsusha...
Fourth album from this well-established trio. Their
previous records were long and featured long tracks. Well, this time Haino,
O’Rourke and Ambarchi have opted for a relatively short total duration (45
minutes) and six relatively short pieces (3 to 10 minutes). That changes a lot
of things, and for the better. Some pieces are extremely delicate + the first
features wineglasses (with Charlemagne Palestine as a guest!), Haino’s haunting
voice, and a well-developed guitar solo. Other pieces rock out more, but
everything is steeped in Haino’s typical ceremonial. This trio deserves a name
to call their own, something that would sound like fushitsusha...