2014-12-18
À mon avis, le shakuhachi est la plus belle flûte au
monde. Un son caverneux qui laisse entendre le souffle, qui a du fantôme dans
l’âme et qui, grâce à ses possibilités microtonales, semble exprimer toute la
gamme des mélancolies. Derendinger propose sept airs traditionnels et trois
compositions originales, ces dernières s’intégrant parfaitement dans ces
premiers. Enregistrement impeccable, exécution émouvante, improvisations
judicieuses (la musique pour shakuhachi laisse beaucoup de liberté dans le
développement des thèmes). Que demander de plus? [Ci-dessous: Deux extraits
à écouter sur cette page.]
In my book, the
shakuhachi is the prettiest flute in the world. Its cavernous sound lets you
hear the breath of the player. It is a sound that has a ghost in its soul. And
the instrument’s microtonal capabilities allows the player to express the full
range of human melancholia. Derendinger delivers seven traditional tunes and
three original compositions, the latter blending in perfectly with the former.
Impeccable recording, moving performances, judicious improvisations (in music
for shakuhachi, the player has a lot of freedom when it comes to developing the
theme). What more could I ask for? [Below: This page has two sound clips.]
Un duo claviers (Claudio Vignali) et batterie (Andrea
Grillini), plus Achille Succi au saxo et à la clarinette basse sur trois
morceaux. Jazz électro parfois mordant, aux morceaux courts et bien ficelés.
“Blastmaniac” et “Van Gundy’s Retreat” s’approchent d’un rock progressiste. Ça
me rappelle parfois les projets de Giovanni Di Domenico, avec une pointe de
jazz actuel suisse et l’esprit d’ouverture de Supersilent à leurs débuts. Une
écoute agréable.
A keyboards
(Claudio Vignali) / drums (Andrea Grillini) duo, plus Achille Succi on sax and
bass clarinet on three tracks. Electro-jazz with an attitude. Short and tightly
written tunes. “Blastmaniac” and “Van Gundy’s Retreat” get close to progressive
rock. Reminiscent at time of Giovanni Di Domenico’s projects, with a dash of
Swiss avant-jazz, and the openminded approach of early Supersilent. A fine
listen.
Collaboration étrange et, somme toute, bien avisée
entre l’auteur-compositeur-interprète américain Howe Gelb et le trio autrichien
Radian (Martin Brandlmayr, John Norman et, récente addition, Martin Siewert). Gelb
a d’abord enregistré des chansons que les membres de Radian ont arrangées,
échantillonnées, transformées et faites leur. Tempos lents, pollutions sonores,
multiplication des significations: un disque d’exploration sonore qui garde
l’auditeur au cœur du procédé. La reprise de “Moon River” sur un ton à la Tom Waits
n’était pas nécessaire, mais, pour le reste, c’est très réussi. [Ci-dessous:
“Saturated”.]
Strange but
evidently well advised collaboration between US singer-songwriter Howe Gelb and
Austrian trio Radian (Martin Brandlmayr, John Norman, and recent addition
Martin Siewert). Gelb first recorded songs that Radian later arranged, sampled,
took apart and transformed into something... Radian-like. Slow tempi, audio
pollution, multiplication of significations: an album of sound explorations
that keeps the listener in the heart of the proceedings. The inclusion of a Tom
Waits-like take on “Moon River” was unnecessary, but the rest of the album is
quite successful. [Below: “Saturated.”]