Journal d'écoute / Listening Diary
2012-07-11
Le saxophoniste brésilien enchaîne les parutions
depuis quelques mois, à la suite d’un regain de créativité. The Foreign
Legion fait suite à Family Ties et à The
Hour of the Star – ce dernier disque présentait son nouveau
quatuor (avec Matthew Shipp, Joe Morris et Gerald Cleaver), tandis que Family
Ties approfondissait sa relation avec un sous-groupe dudit quatuor
(seulement Morris et Cleaver). The Foreign Legion
propose un autre sous-groupe qui, cette fois, exclut Morris. Nous avons donc
saxo ténor, piano et batterie. Et ça brasse beaucoup. Perelman est en feu,
chaque accord plaqué par Shipp le catapultant vers de nouveaux sommets sonores.
“An Angel ‘s Disquiet” et “An Abstract Door” sont des improvisations
enlevantes, dont les nuances (car il y en a) sont occultées par la pure
puissance du jeu.
Brazilian sax player Ivo Perelman has been releasing
record after record in the last few months, the result of a recent bout of
creativity. The Foreign Legion is the follow-up to Family
Ties and The Hour of the Star – the latter CD introduced his
new quartet (with Matthew Shipp, Joe Morris, and Gerald Cleaver), while Family
Ties focused on a sub-group of said quartet (Perelman, Morris, Cleaver). The
Foreign Legion offers another sub-grouping: Perelman, Shipp, Cleaver. So we
have tenor sax, piano, and drums. And together they make quite a ruckus.
Perelman is on fire, each chord struck with a little power by Shipp is
propelling him toward new levels of passion. “An Angel’s Disquiet” and “An
Abstract Door” are thrilling improvisations whose nuances (and there are) get
obfuscated by the sheer power of the sax.
L’album offert en juillet aux abonnés de New Braxton
House (et disponible à la carte pour les autres) propose un deuxième concert
issu de la série “Braxton at 60: A Celebration” présentée en 2005. Il s’agit
cette fois d’un grand orchestre de 31 anciens élèves de Braxton. En deux sets
d’une heure chacun, ce groupe revisite deux “vielles” compositions, la 164 et
la 165, en y interposant d’autres autres aux niveaux secondaires et tertiaires,
dont la 220, la 346 et la 336. Parmi les interprètes, on remarque Taylor Ho
Bynum, Matt Bauder, Pheeroan Aklaff, James Fei, Charlie Kohlhase, Steve Lehman,
Seth Misterka, Kevin O’Neil, Scott Rosenberg, Jon Shiurba et Aaron Siegel. Le
son est très bon et le premier set est tout bonnement splendide. Malgré le
nombre de musiciens en présence, tout se déroule dans le calme, avec des
moments de silence complet, des bouts furieux et plusieurs passages où on a
recours à des sous-ensembles. C’est l’antithèse du projet Echo Echo Mirror
House et son enchevêtrement d’instruments. Recommandé.
The album offered to New Braxton House subscribers
in July (and available a la carte to others) delivers a second concert from the
2005 “Braxton at 60: A Celebration” series. This time we are treated to an
orchestra of 31 ex-students of Braxton. In the course of two one-hour sets,
this group revisits two “old” compositions, No. 164 and 165, with Nos. 220, 346
and 336 ranking among the composition interpolated on the secondary and
tertiary levels. Among the performers are Taylor Ho Bynum, Matt Bauder,
Pheeroan Aklaff, James Fei, Charlie Kohlhase, Steve Lehman, Seth Misterka,
Kevin O’Neil, Scott Rosenberg, Jon Shiurba, and Aaron Siegel. Sound quality is
very good and the first set is gorgeous. Despite the number of muicians,
everything goes smoothly and calmly, with moments of complete silence, furious
bouts, and several passages featuring sub-groupings. This is the complete
contrary of the instrument pile-up of the Echo Echo Mirror House project.
Recommended.
Réédition sur vinyle du premier album solo de Tomoko
Sauvage (2009), dont la démarche
artistique est singulière: elle s’est fabriqué des bols en porcelaine auxquels
sont intégrés des hydrophones (micros sous-marins). Avec ces bols, elle explore
les propriétés électroacoustiques de l’eau. C’est tout: des bols, de l’eau, un
peu de fil de fer et des cuillères à pot. Sept pièces aux sonorités fascinantes
- on croirait entendre un orchestre de bols tibétains. Une musique étonnamment
percussive, cristalline, aquatique.
[CI-dessous: “Amniotic Life 1”]
A vinyl reissue of the first solo album by Tomoko
Sauvage (2009), whose artistic process is unique: she has made procelain bowls
that integrate hydrophones (water microphones). With these bowls, she explores
the electroacoustic capabilities of water. That’s it: bowls, water, metal wire
and wood spoons. Seven pieces full of fascinating sounds. You’d think there’s a
whole orchestra of Tibetan bowls in there. Or a gamelan. Surprisingly
percussive music, crystalline, aquatic.
[Below: “Amniotic Life 1.”]
Pour qui trouverait Minus Touch, le
dernier “gros” disque d’Edward Ka-Spel, trop axé sur la chanson, A Pleasure
Cruise Through 9 Dimensions (qui l’a suivi de très près),
présente l’autre face de son travail. Ce disque en édition physique très
limitée (mais accessible chez les marchands de musique numérique) propose
quelques pièces de musique qualifiée de concrète – il s’agit en fait de musique
instrumentale, essentiellement électronique, avec, oui, un fond
d’électroacoustique. Plus abstrait, donc, mais toujours aussi onirique et
inquiétant. Un disque qui peut faire penser à Dream Logic X.
If some of you find Minus Touch,
Edward Ka-Spel’s last “major” release, too song-centric, A
Pleasure Cruise Through 9 Dimensions (released soon after) features the
other side of his work. This limited edition release (although the digital
version is widely available) contains music qualified by the record label as
musique concrète” – it’s actually instrumental, mostly electronic music with,
yes, a foot in the electroacoustic world. More abstract, but still as dreamy
and softly menacing as Ka-Spel’s other releases. It reminds me of Dream
Logik X.