4TET - DIFFERENT SONG / Step in to the Future (Leo Records)
Ce quatuor consiste en trois jazzmen/improvisateurs
suisses (Michel Wintsch au piano, le bassiste Bänz Oester et le batteur Norbert
Pfammatter) entourant la joueuse de pipa/guqin Yang Jing. Step in to the
Future est leur premier disque, mais ils travaillent
ensemble depuis un bon moment. Tous les membres du groupe (sauf le batteur)
contribuent des compositions, qui consistent en splendides mélanges de
traditions, de périodes et d’approches – de “Café longtemps d’Oester, où le
jazz français se mélange au pipa, jusqu’à “Water Lily” de Jing, dominée par un
motif de piano à doubles croches rappellant le minimalisme américain. On trouve
aussi quelques improvisations libres. Du jazz entre deux mondes, bien écrit,
original, inusité et surtout très délicat dans l’ensemble.
This quartet consists of Swiss improvising jazzmen
Michel Wintsch (piano), Bänz Oester (doublebass) and Norbert Pfammatter (drums)
surrounding Chinese pipa/guqin player Yang Jing. Step in to the
Future is their first release, but they have been working together for a
while. All band members save Pfammatter contribute compositions, which consist
of beautiful blends of traditions, eras and approaches – from Oester’s French
jazz-inflected “Café longtemps” being subdued to the pipa, to Jing’s “Water
Lily” featuring a continuous 16th-note piano motif evoking American
minimalism. There are also group free improvisations. In-between jazz, well
written, original, unusual, and overall very delicate.
L’altiste Szilárd Mezei propose un nouveau disque chez
SLAM Productions, un nouveau sous-groupe de son grand ensemble, enregistré au
Loft de Cologne en juin 2010. L’ensemble propose un mélange de cuivres et de
cordes, incluant tuba et contrebasse, plus batterie. Des compositions fouillées
comme à l’habitude, avec un peu plus de jazz qu’à l’habitude, plus de moments
qui swingent et qui jovialisent. Mais le pathos n’est jamais loin et
l’improvisation libre occupe encore une place importante dans ces longues
pièces (presque toutes dans les 10 minutes et plus). Une proposition solide.
Violist Szilárd Mezei is back with a new record on
SLAM Productions recorded at the Loft in Köln, June 2010, and featuring yet
another sub-grouping of his large ensemble. This line-up features brass and
string instruments, including tuba AND doublebass, plus a drummer.
Sophisticated compositions as usual, with a bit more jazz infused in them –
more swinging and cheery moments than usual. However, pathos is never far away,
and free improvisation still holds a key part in these long pieces (almost all
in the 10+minute range). A strong proposition.
Troisième album du percussionniste-producteur Sven
Kacirek, dont j’ai bien aimé le dernier opus The Kenya Sessions. Scarlet
Pitch Dreams est bien différent - exit les collaborations
africaines. Ce disque est plus recentré sur les percussions de Kacirek, avec
beaucoup de pistes fines et de marimbas, plus quelques invités, dont le
contrebassiste John Echardt et la chanteuse Jana Plewa. Une musique
électronique aux fondements très acoustiques, ce qui offre une approche
différente. Très chill, léger fond WorldBeat, mais dans une
atmosphère qui lui est propre. Très agréable. Sur les tablettes dès la semaine
prochaine.[Ci-dessous:
Vidéomusique officielle pour la chanson “Turned into What You Listen To”.]
Third album from percussionist/producer Sven
Kacirek, whose latest opus The Kenya Sessions I really liked. Scarlet
Pitch Dreams is a different beast though - no more African collaborations.
This record focuses a lot more on Kacirek and his percussion work – lots of
finely-detailed tracks, and lots of marimbas. A handful of guests, including
doublebassist John Eckhard and singer Jana Plewa. Electronic music with strong
acoustic foundations, for a very different approach. Ambient, slightly
WorldBeat driven, but in a mood all its own. Quite enjoyable. Out next week.[Below: Official music video for the
track “Turned into What You Listen To.”]
Nous sommes en 1994, 9 Lives to Wonder vient
de paraître et les Legendary Pink Dots préparent une tournée française qui comportera,
entre autres, une résidence parisienne de trois soirs. Pour l’occasion, le
groupe répète beaucoup plus de matériel, question d’offrir au public trois
soirées entièrement différentes. The French Collection
propose deux heures et demie, soit 22 chansons interprétées pendant cette
tournée. Le répertoire couvre tout: du tout premier album (“Breakday”) jusqu’au
plus récent (“Hotel Z”, “Nine Shades to the Circle”, “A Crack in Melancholy
Time”). On a droit à plusieurs classiques, comme “Fifteen Flies in the
Marmalade, “Love in a Plain Brown Envelope” et “Aarzhklahh Olgevezh”, mais
aussi à des raretés comme “Siren”, “Tower 2” et “Premonition 13”. Le son est
excellent, le line-up est classique (Silverman, Van Hoorn, de Kleer, Moore,
Steeg, Ka-Spel) et le groupe est au sommet de son art. Un must pour les fans
et, somme toute, un excellent point de départ pour les autres.[Ci-dessous: Sur cette page, vous
pouvez écouter 90 secondes de chacune des 22 chansons.]
The year is 1994, 9 lives to Wonder
has just been released, and The Legendary Pink Dots are about to embark on a
French tour that will include a three-night residency in Paris. For this
occasion, The LPD have rehearsed many more songs than usual, in the hope of
presenting three completely different programs. The French
Collection features two and a half hours, i.e. 22 songs performed during that
tour. The repertoire covers... everything: from Ancient Daze
(“Breakday”) up to the then-current album (“Hotel Z”, “Nine Shades to the
Circle”, “A Crack in Melancholy Time”). We are treated to several classics like
“Fifteen Flies in the Marmalade,” “Love in a Plain Brown Envelope” and
“Aarzhklahh Olgevezh,” but also rarities such as “Siren,” “Tower 2” and
“Premonition 13.” Sound is excellent, the line-up is classic (Silverman, Van
Hoorn, de Kleer, Moore, Steeg, Ka-Spel), and the band is in top shape. A must-have
for fans and all in all a great jump-in point for newcomers.[Below: That page lets you listen to
90 second clips of all 22 songs.]
Le titre de ce disque impose une écoute “cinématique”. Et, oui, la musique de Stuart Sweeney fait fortement penser à une musique de film. 16:9, son premier album, est un croisement entre l’univers post-classique d’Olafúr Arnalds et l’authentique musique de film de Teho Teardo. Délicates ambiances tantôt électroniques tantôt acoustiques, avec cordes et piano, le tout très doux, avec une pointe de mélancolie et de douleur assumée. Pas super original dans le rendu, mais soigneux et bien senti. Recommandé.
This record’s title forces a “cinematic” listen. And yes, Stuart Sweeney’s music is strongly reminiscent of film music. 16:9, his debut album, is a cross between the post-classical stylings of Olafúr Arnalds and the authentic soundtrack music of Teho Teardo. Delicate ambiences, electronic here, acoustic there, with strings and piano, all very quiet, with a dab of melancholia and assumed pain. Not super original in the how, but artistically done and heartfelt. Recommended.
Une belle, très belle fusion entre musiques traditionnelles du Kenya et électronica. Le parallèle avec Kaya Project (sélectionné au Top 50 des musiques éclectiques 2010 de Délire Musical) est évident, quoi que l’approche de Kacirek fasse usage de plus d’enregistrements de terrain. Une fusion cannibalisée, soit, très World Beat dans ce qu’elle a parfois de plus colonisatrice, mais tout de même très réussie. Jugez-en par la vidéomusique de la chanson “Dear Anastasia”, construite autour d’une chanson d’Ogoya Nengo, chanteuse octogénaire kenyane.
A fine, very fine fusion between traditional Kenyan music and electronica. The parallel with Kaya Project (a Delire Musical 2010 Top 50 selection) is obvious, akthough Kacirek’s method calls for more extensive field recording usage. It’s cannibal World Fusion, as colonialist as can be, but it’s still very well done. Judge for yourself with the official music video for “Dear Anastasia” built around a song by octogenarian Kenyan singer Ogoya Nengo.
Une collaboration entre Christophe Petchanatz et Dominique Grimaud, essentiellement un duo de guitares - ce qui ne cadre pas avec l’image habituelle qu’on se fait de Klimperei. (radiolaires) est un Klimperei atypique – à elle seule, la présence d’une pièce de 11 minutes en dit beaucoup. Certains passages intéressants, mais je devrai réécouter pour passer par-dessus l’effet de surprise et la déception initiale.
A collaboration between Christophe Petchanatz asnd Dominique Grimaud, basically a guitar duo - which doesn’t fit the mold of previous Klimperei outings. (radiolaires) is atypical Klimperei - by itself, the presence of an 11-minute track speaks volume. Some interesting bits, but I will have to listen again to overcome my surprise and initial disappointment.
Troisième album pour ce groupe cubain de rock progressif symphonique. The Way fait moins Flower Kings que Jagannath Orbit et, franchement, cette première écoute est très satisfaisante. Je craignais presque le pire de l’épique “Spring Knocks on the Door of Men” (27 minutes) mais non, elle passe bien, et la finale de l’album, “Cosmic Man,” est splendide. Le mix est un peu pesant, mais l’écriture coule de source.
A third album for this Cuban symphonic progressive rock group. The Way sounds less Flower Kings-y than Jagannath Orbit and, frankly, I found this first listen quite satisfying. I was fearing the worst from the epic “Spring Knocks on the Door of Men” (27 minutes) but, no, it goes down well, and the album finale “Cosmic Man” is a splendid track. The mix is a bit heavy, but the songwriting flows nicely.