Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2009-07-18

2009-07-17: Robert van Heumen, Mathieu/Deupree, Bernier/Poulin-Denis, Up All Night

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-07-17

ROBERT VAN HEUMEN / Stranger (Creative Sources)

Encore de l’électroacoustique s’inspirant de l’ère américaine du “Dust Bowl” – c’est un thème fétiche à Robert van Heumen. Stranger est moins saisissant que Fury, son album solo précédent chez Creative Sources. Trop tranquille? Moins audacieux? Je ne sais trop, mais je l’ai trouvé long et plutôt ennuyant, alors que Fury m’avait tenu rivé à mon siège. Je lui accorderai une seconde écoute, plus attentive, question de comprendre ce qui se passe.

Another CD of Dust Bowl-era inspired electroacoustic music from Robert Van Heumen. Stranger is less striking than Fury, his previous disc for Creative Sources. Too quiet? Less daring? I’m not sure, but I found this one long and a tad boring, whereas Fury had me riveted to my seat. I’ll give it a second, more attentive listen to try to find what’s the matter.

STEPHAN MATHIEU & TAYLOR DEUPREE / Transcriptions (Spekk - merci à Dense Promotion)

Un très beau disque de musique ambiante expérimentale, à base de cylindres de cire et de 78 tours, plus guitare ambiante et électroniques à profusion. Une œuvre qui progersse lentement mais sûrement, à pas mesurés. À réécouter en fin de soirée, prêt à planer dans les hautes sphères. Je retiens les qualificatifs les plus forts d’ici là, mais ça pourrait être un disque important. [Ci-dessous: Un extrait de l’album, “Largo”, trouvé sur le site de Spekk.]

A very nice record of experimental ambient music, the basis of which is wax cylinders and 78rpms, plus ambient guitar and lots of electronic textures. Must listen again late at night and ready to take flight. I’ll hold back the major qualifiers until then, but this could be an important release. [Below: “Largo,” the second track on the album, found on Spekk’s website.]

http://www.spekk.net/sounds/KK019_m2.mp3

NICOLAS BERNIER & JACQUES POULIN-DENIS Sur fond blanc (Ekumen - merci à Dense Promotion)

Que c’est beau! Et prenant! Une musique développée à l’origine pour La chambre blanche de la compagnie de danse O Vertigo, mais probablement retravaillé ensuite, parce que Sur fond blanc se tient merveilleusement sur ses propres jambes. Une exquise excursion électroacoustique faites de textures électroniques, de chuchotements, de pulsations contenues et d’ambiances recherchées. Un voyage auditif de haute voltige!

So beautiful! And rapturing! This music was originally composed for O Vertigo’s dance performance La chambre blanche, but it must have been reworked since, for Sur fond blanc stands very well on its own four legs. An exquisite electroacoustic excursion through electronic textures, whispers, restrained beats, and sophisticated moods. A top-rate aural journey!

ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Up All Night: 20 Heavy Nuggets from the Golden Age of Hard Psych (Past & Present - merci à Forced Exposure)

Le titre dit tout: du hard rock d’époque, qu’on pourrait souvent qualifier de proto-métal fortement influencé par (ou, dans certains cas, avant-coureur de) Led Zeppelin et Black Sabbath. Quelques petites merveilles ici, dont des chansons de Tin House, Euclid (une reprise de “Gimme Some Lovin’”), Power of Zeus et Head Over Heels, entre autres. Bon son en général, malgré l’absence de bandes maîtresses dans la plupart des cas, et une sélection qui, sauf deux ou trois titres, tient très bien la route. J’aime pas le métal, mais ce hard-rock fuzzé et pesant à souhait, j’en redemande!

Title says it all: period hard rock. Most of these tracks could be labeled proto-metal and are strongly influenced by (and forebearers of) Led Zeppelin and Black Sabbath. Some true gems in here, like the songs by Tin House, Euclid (a cover of “Gimme Some Lovin’”), Power of Zeus, and Head Over Heels, among others. Good sound, despite the lack of master tapes for most tracks, and a tight selection, with only two or three weak titles. I don’t like heavy metal, but I’ll take a second helping of that brand of fuzzed-out hard rock any time!

2009-07-17

2009-07-16: Carrier/Lambert, Joe Morris, Tintinabulum, Robert Calvert

Journal d'écoute / Listening Diary

2007-07-16

FRANÇOIS CARRIER & MICHEL LAMBERT / Nada (Creative Sources)

Le duo montréalais (sax/flûte et batterie) propose un premier disque chez la portuguaise Creative Sources. Un solide disque d’improvisations libres par un duo établi de longue date. Un côté très free jazz. Carrier a un style qui rappelle Paul Dunmall et Lambert est un batteur free de finesse plutôt que de vitesse. Nada est peut-être moins captivant que Kathmandu (leur disque précédent, chez FMR), mais tout de même très solide. Les lignes mélodiques improvisées de Carrier sont parfois tendres sans être doucereuses, parfois urgentes sans agresser.

The Monrteal duo (sax/flute and drums) here offers a first opus on the Portuguese label Creative Sources. A strong free improvisation record from a well-established duo. Very free-jazzy. Carrier’s style is reminiscent of Paul Dunmall, and Lambert is a subtle drummer (as opposed to a manic one). Nada may not be as captivating as their Kathmandu record (their previous one, on FMR), but it’s still a solid effort. Carrier’s improvised melodies can be tender without getting sweet, and urgent with aggressing you.


JOE MORRIS / Wildlife (AUM Fidelity)

Simultanément, deux disques de Joe Morris: son trio d’impro libre européenne The Necessary and the Possible (concert du FIMAV 2008, chroniqué mardi dernier) et ce Wildlife, un trio de free jazz à l’américaine. Au-delà de l’approche, une autre différence s’impose: sur le premier, Morris est à la guitare acoustique; ici, il joue de la contrebasse. Il est accompagné du saxo Petr Cancura (ténor et alto) et du batteur Luther Gray. Une musique tendue, nerveuse, urgente. Pas nécessairement très originale – moins que ce que Morris fait avec une guitare – mais plus que décente. Cela dit, en me basant sur ces deux disques, je préfère le travail de Morris en mode guitaristique, mais je généralise probablement à outrance.

Two Joe Morris CD simultaneously released: his European-style free improv trio The Necessary and the Possible (their FIMAV 2008 concert, reviewed last Tuesday), and this Wildlife, an American-style free jazz trio. Beyond the approach itself, there’s another big difference between these two projects: on the first one, Morris plays acoustic guitar; here, he’s on doublebass, backed by saxman Petr Cancura and drummer Luther Gray. Tense, nervous music, lots of urgency. Not necessarily very original – less so that what Morris does with a guitar – but more than decent. That said, based on these two records, I’d say I prefer Morris in guitar mode, but I know I’m overgeneralizing at this point.


TINTINABULUM / Not the Wind, Not the Flag (Barnyard Records)

Wow! Un duo (Colin Fisher à la guitare, Brandon Valdivia à la batterie), une seule pièce de près de 40 minutes. Ça débute en mode ultraminimaliste quasi-acoustique, feldmanesque, pour terminer en mode sludge metal, à la Sunn 0)))! Avec le recul, Tintinabulum utilise la tactique des Necks: altérations subtiles et graduelles pour provoquer un chamboulement complet qui passe presque inaperçu. Brillant et brillamment exécuté! [Ci-dessous: deux extraits trouvés sur le site de Barnyard.]

Wow! A duo (Colin Fisher on guitar, Brandon Valdivia on drums), a single 40-minute piece. It starts as an ultra-minimalist quasi-acoustic, Feldmanesque piece, and ends in full sludge metal mode, Sunn 0))) style. In retrospect, Tintinabulum is using The Necks’ technique: subtle, gradual alterations of a repetitive motif to completely overturn the piece, unnoticed. Brilliant and Brilliantly executed. [Below: Two excerpts found on Barnyard’s website.]

http://www.barnyardrecords.com/files/notthewind1one.mp3

http://www.barnyardrecords.com/files/notthewind2two.mp3

ROBERT CALVERT AND MAXIMUM EFFECT / Live at the Stars and Stripes, Carlisle 1986 (Voiceprint)

J’apprécie Hawkwind autant que n’importe quel autre amateur de rock psychédélique, space rock, rock progressif et autres vieilleries démodées, mais lorsqu’on sort des albums classiques pour tomber dans les projets satellitaires et les archives, mon intérêt baisse vite. Ce disque double chronique la tournée de l’ex-Hawkwind Robert Calvert avec Maximum Effect, un duo plutôt punk renforcé d’une boîte à rythmes. Le concert occupe les deux tiers de l’album, le reste consiste en démos quatre pistes préparés par Calvert en vue de la tournée. Le son est acceptable, et Calvert a le feu sacré, mais l’accompagnement musical est très moyen, froid et clinique. Et les versions des chansons d’Hawkwind sont peu inspirées. À laisser aux accros indécrottables du groupe.

I appreciate Hawkwind as much as the next fan of psychedelic rock, space rock, progressive rock, and other old out-of-fashion styles, but out of their classic LPs, when you get to side projects and archive material, I quickly lose my interest. This 2-CD set chronicles a tour by ex-Hawkwind Robert Calvert with Maximum Effect, a rather punkish duo backed by a drum machine. The concert fills one disc and a half, the rest consisting of Calvert’s pre-tour four-track demos. Sound is decent, and Calvert still had the fire, but the musical accompaniment is very average, cold and clinical. And their take on Hawkwind’s songs is uninspired. Leave it to to the completists.

2009-07-16

AMG reviews / critiques: 2009-07-16

Tim Olive: The Specialist

2009-07-15: Millefleurs, In Sand

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-07-15

MILLEFLEURS / Millefleurs (Creative Sources)

Millefleurs est un ensemble vocal dirigé par Christoph Schiller. Précisons: ensemble vocal expérimental – imaginez une douzaine de Phil Minton et de Joane Hétu en puissance. Une belle surprise. Douze pièces, chacune avec un alignement différent de chanteurs (de un à dix). Des pièces abstraites, texturales, gutturales, sans paroles. Ça devient un peu long (70 minutes), en éliminant justicieusement deux ou trois pièces on aurait obtenu un disque plus resserré, à la force d’attraction plus nourrie. Tout de même un bon album.

Millefleurs is a vocal ensemble led by Christoph Schiller. More precisely: an experimental choir. Imagine a dozen vocalists in the vein of Phil Minton and Joane Hétu joining forces. It’s a nice surprise. Twelve pieces, each featuring a different line-up of singers (between one and ten). Abstract, textural, guttural pieces without words. It gets long (70 minutes), and with two or three selected tracks edited out the album would have been tighter and better sustained the listener’s attention, but it’s still a strong album.

IN SAND / Whatever (Uneasy Listening)

Improvisations libres de chambre – c’est le descriptif qui figure à l’endos du boîtier. Et ça décrit très bien la musique d’In Sand, un quintet avec Richard Padley (guitare électrique), Satoko Fukuda (violon), Danny Kingshill (violoncelle), Gus Garside (contrebasse, électroniques) et Thor Magnusson (portable). De l’impro sensible, non idiomatique mais avec des affinités plus “musique contemporaine” que “jazz” (en cherchant loin). Beau travail de groupe. Et les pièces sont courtes, ce qui est rare et difficile en impro. Ni le groupe ni l’étiquette ne mentionne un site web, mais on peut consulter la page MySpace de Garside.

Free chamber improvisation – that’s how the music is described on the back cover, and it works. In Sand is a quintet featuring Richard Padley (electric guitar), Satoko Fukuda (violin), Danny Kingshill (cello), Gus Garside (doublebass, electronics), and Thor Magnusson (laptop). Sensitive improv, non idiomatic but leaning toward contemporary music instead of jazz. Good group feel. And the pieces are short, something rare and hard to do it in free improv. Neither group nor label have a website, but you can check out Garside’s MySpace page.

2009-07-14

Délire actuel, 2009-07-14

DÉLIRE ACTUEL

Émission du 14 juillet 2009
Broadcast Date: 14 July 2009


SUJET
TOPIC
Parcours libre: Sans thématique précise, un parcours musical qui nous a mené de la musique baroque revisitée au bruitisme dévergondé, puis à l'improvisation libre douce et sereine... entre autres choses!
Freeform Journey: No specific topic tonight. Just a fanciful listening curve that took us from revisited Baroque to unbriddled noise, and then to delicate free improvisation... among other things!

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

VYACHESLAV GUYVORONSKY / Intervention I: Ouverture (12:08) - Interventions into Bach & Mozart (Leo Records)
EVELYN PETROVA / Mysterious Forest (6:50) - Living Water (Leo Records)

CHARITY CHAN / Fallen In & Out (4:15) - Somewhere the Sea and Salt (Ambiances magnétiques)
PETER EVANS / Five (10:19) - Nature/Culture (Psi)


MARTEAU ROUGE & EVAN PARKER / Trois, tourne mon coeur (7:16) - Live (In Situ)
*NATE YOUNG / Sleep Anxiety (5:15) - Regression (Ideal)
**TIM OLIVE / [4] (3:19) - The Specialist (EM Records)

**SPUNK / Bipolarity (10:06) - Kantarell (Rune Grammofon)
ESTEBAN ALGORA, ALESSANDRA ROMBOLÁ & INGAR ZACH / Ámbar (7:45) - ...de las piedras (Another Timbre)

OCTANTE / 2904 (extrait/excerpt: 17:00) - Lúnula (Another Timbre)

BRETHREN OF THE FREE SPIRIT / The Sun Tears Itself from the Heavens and Comes Crashing Down Upon the Multitude (8:00) - The Wolf Also Shall Dwell with the Lamb (Important)

merci à/thanks to:
*Dense Promotion
**Forced Exposure

COMPLÉMENTS / SUPPLEMENTS:

Brethren of the Free Spirit en concert
Live footage from Brethren of the Free Spirit

Délire musical, 2009-07-14

DÉLIRE MUSICAL

Émission du 14 juillet 2009
Broadcast Date: 14 July 2009


LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

*Thème/Theme: VRIL / Baffling Calcium Lantern Light - The Fatal Duckpond (ReR Megacorp)

MIRTHKON / Banana (3:00) - Vehicle (AltrOck)
UPSILON ACRUX / In-A-Gadda-DeVito (5:07) - Radian Futura (Cuneiform)
THE STICKMEN / Joy Toy (1:03) - Insatiable (Cuneiform)
*THE SCENE IS NOW / Bank (3:00) - Total Jive (Lexicon Devil)

VAN DER GRAAF GENERATOR / All That Before (6:26) - Trisector (EMI)
MAGMA / Nono (6:45) - Attahk (Seventh/Le Chant du Monde)

*LACROSSE / I See a Brightness (3:12) - Bandages for the Heart (Tapete Records)
DAN DEACON / Paddling Ghost (4:38) - Bromst (Carpark)
MERIDIEM / The Girl on the Back of the Motorcycle (5:41) - A Pleasant Fiction (Pangea/Voiceprint)

OZRIC TENTACLES / Oddweird (extrait/excerpt: ) - The Yumyum Tree (Snapper)

merci à/thanks to:
*Forced Exposure


COMPLÉMENTS / SUPPLEMENTS:

Une autre pièce de Magma du même disque de Magma, "The Last Seven Minutes", en concert cette fois.
Another song off the same Magma album, "THe Last Seven Minutes", here performed live.


Et une autre pièce du même disque de Mirthkon, également en concert.
And another song off the same Mirthkon album, also live.

2009-07-14: Ned Bouhalassa, Sylvain Chauveau, Black Feather, Morris/Fell/Ward, Saint Dirt Elementary School

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-07-14

NED BOUHALASSA / Gratte-cité (empreintes DIGITALes)

En fait, j’ai terminé l’écoute de ce disque hier soir (pas eu le temps d’écrire un commentaire); je l’avais commencé il y a trois semaines. C’est qu’il s’agit d’un DVD-audio en 5.1 -- et non seulement ça, mais de Ned Bouhalassa, chose trop rare. Je voulais donc l’écouter sous les meilleures conditions possibles. Et je ne suis pas déçu! Bien qu’il soit chez empreintes DIGITALes, Bouhalassa offre une musique qui sort du moule de l’électroacoustique académique. Son passé techno continue de hanter sa démarche et sa manière, ce qui résulte en une musique étonnante et divertissante, mais aussi profonde, imagée et intrigante pour l’oreille. Des épisodes de breakbeat parsèment les moments de pure plasticité sonore, les prises de son sur le terrain sont vivantes, éminemment urbaines, le montage trépigne. La suite “Urban Cuts”, qui intègre des parties de violoncelle et de batterie, est un “must”. Fortement recommandé, autant aux amateurs d’électroacoutique que pour ceux qui souhaitent apprivoiser la bête. [Ci-dessous: la première partie d’Urban Cuts.]

I finally finished listening to this album last night (couldn’t write about it then); I had started three weeks ago. Why so long? Well, it’s a 5.1 DVD-audio – and by Ned Bouhalassa, something too rare to take it in casually. So I waited for optimal listening conditions. And it was worth the wait! Bouhalassa may be releasing music on empreintes DIGITALes, but his music is outside the box of academic electroacoustics. His techno background still rears its head in his artistic process and style. As a result, his music is surprising and entertaining, but also deep, image-filled and ear-intriguing. Breakbeat episodes cut through moments of pure sonic plasticit and, vivid and eminently urban field recordings. The editing is jumpy and frantic. The “Urban Cuts” suite (featuring cello and drumkit parts) is a must-hear. Strongly recommended to electroacoustics fans and newcomers alike. [Below: “Urban Cuts,” part 1]

http://www.electrocd.com/fr/audio/?poste=cat_imed_0895&prog=2093


SYLVAIN CHAUVEAU / Touching Down Lightly (Creative Sources)

Sylvain Chauveau chez Creative Sources? Oui, c’est surprenant, mais à l’écoute de Touching Down Lightly, on comprend que les étiquettes habituelles de cette vedette post-classique aient décliné. C’est que cette œuvre est, de loin, la plus spartiate de Chauveau. Il s’agit d’un solo de piano de 45 minutes, dans lequel on trouve plus de silence que de notes. Cela dit, à défaut d’être belle (ça prend plus de substance pour parler de beauté), c’est une pièce agréable, qui joue la tension et l’évanescence avec goût. On pense à Morton Feldman, mais aussi aux Necks et à Bohren und der Club of Gore. Et la douceur et la mélancolie sont 100% Chauveau.

Sylvain Chauveau on Creative Sources? What’s going on? Upon listening, I quickly understand why his regular outlets passed on Touching Down Lightly. This work is by far his most Spartan. It’s a 45-minute piano solo in which there is more silence than notes. That said, if the piece isn’t beautiful (with that little actual substance, there can’t be beauty - and that’s not an esthetic judgment), it’s a pretty enjoyable piece that plays elegantly on tension and evanescence. I’m thinking about Morton Feldman, but also The Necks and Buhren und der Club of Gore. And the sweetness and melancholia are 100% Chauveau.


BLACK FEATHER / Silhouette (Other Electricities)

Sous le nom Black Feather se cache Harald Froland, ex-guitariste de Jaga Jazzist. Silhouette est donc son premier album solo et y participent de nombreux musiciens (passés et présents) de ce groupe électro-jazz norvégien. Cela dit, Silhouette sonne très peu comme du Jaga Jazzist. Il s’agit plutôt de chanson rock indie, très agréable d’ailleurs. Froland a une voix discrète mais agréabe, ses mélodies sont plaisantes et ses arrangements souvent plus grand que nature (en cela, oui, il y a une ressemblance avec JJ). À souligner: “Razor Blade” et “The Ballad of Ion Thief” à la finale quasi symphonique. Ce disque sera disponible à compter du 15 septembre.

Behind this moniker hides ex-Jaga Jazzist guitarist Harald Froland. This is his first solo CD and it features a number of musicians (past and present) from the Norwegian electro-jazz outfit. That said, Silhouette shares very little with JJ’s soundworld. Froland is doing indie rock. Enjoyable songs. Froland as a discreet but pleasant voice, his melodies are catchy and his arrangements often larger than life (and, yes, there goes a similarity with JJ). Worth of note are “Razor Blade” and “The Ballad of Ion Thief” and its near-symphonic finale. This CD will be released on September 15.


JOE MORRIS, SIMON H. FELL & ALEX WARD / The Necessary and the Possible (Disques Victo)

C’était un excellent concert du FIMAV 2008 et ça donne un tout aussi excellent disque. Morris (guitare acoustique), Fell (contrebasse) et Ward (clarinette) avaient déjà travaillé ensemble, mais pas en trio. Leur chimie est instantanée et profonde. Morris (qui a appris la contrebasse) développe un dialogue passionnant avec Fell, et l’instrument de Ward s’immisce naturellement dans la conversation, pour une séance de philosophage musical à trois. Trois grands improvisateurs qui ont su tirer le maximum de conditions de concert optimales.

It was an excellent concert at FIMAV 2008 and it makes an excellent CD. Morris (acoustic guitar), Fell (doublebass) and Ward (clarinet) had worked together previously, but not as a trio. They develop an instant and deep-running chemistry. Morris (who also plays bass in some projects) develops a fascinating dialogue with Fell, and Ward’s instrument slips into the conversation naturally, for a session of three-headed musical philosophy. Three great improvisers getting the best out of an opportunity to perform in optimal conditions.


SAINT DIRT ELEMENTARY SCHOOL / Ice Cream Man Dreams (Barnyard Records)

Un disque surprenant et très agréable. Il s’agit d’un ensemble dirigé par Myk Freedman. Neuf musiciens, instrumentation acoustique (sauf un synthé analogique et une lap steel). Une musique un peu jazzée, surtout foraine. Une version ontarienne de la Fanfare Pourpour? Je vais apprécier de plus en plus avec chaque écoute, je crois. [Ci-dessous: Extrait de “Clicking with the Clique”, tiré du site de Barnyard.]

A striking and quite enjoyable record. This is an ensemble led by Myk Freedman. Nine musicians, acoustic instrumentation (save an analog synth and Freedman’s lap steel). The music is a slightly jazzy but most fair-like. Ontario’s answer to Fanfare Pourpour? I will be digging this more and more with each listen I’m sure. [Below: Excerpt of “Clicking with the Clique,” from Barnyard’s website.]

http://www.barnyardrecords.com/files/dirtcliques.mp3


2009-07-13

2007-07-13: Davies/Rives/Rodrigues/Rodrigues/Santos, David Berezan, Fang/O'Toole, Circulus

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-07-13

RHODRI DAVIES, STÉPHANE RIVES, ERNESTO RODRIGUES, GUILHERME RODRIGUES & CARLOS SANTOS / Twrf Neus Ciglau (Creative Sources)

Une improvisation de 34 minutes, avec harpe, saxo soprano, alto, violoncelle et électroniques, aucun de ces instruments n’étant utilisé conventionnellement ou produisant des sons associables immédiatement. De l’impro retenue, où dit et non-dit ont la même importance, où les sons s’entrechoquent rarement, sans pour autant tomber dans la complaisance. Un ravissement esthétique.

A single 34-minute improvisation with harp, soprano sax, viola, cello, and electronics, none of these instruments being used conventionally or producing instantaly-recorgnizable sounds. Restrained improv, where it is played and left unplayed are equally important, where sounds rarely clash, without actually falling down to complacency. Esthetical rapture.

DAVID BEREZAN / La Face cachée (empreintes DIGITALes)

Premier disque de cet Albertain d’origine chez empreintes DIGITALes. Berezan a suivi la filière académique et sa musique acousmatique correspond tout à fait l’idée qu’on se fait d’un disque de cette étiquette. Un disque au demeurant très réussi, surtout dans sa première pièce (“Cyclo”) et sa dernière pièce (“Hannibal”). Le reste est un peu anonyme, mais ces deux oeuvres valent le déplacement. Bon sens du déplacement sonore et de l’image auditive qui frappe. On sent l’influence de Jonty Harrison, mais aussi de Gilles Gobeil, il me semble. Paru en format stéréo haute fidélité sur DVD audio-vidéo. [Ci-dessous: “Cyclo”.]

This is this Alberta-born composer’s debut CD on empreintes DIGITALes. Berezan comes from academia and his acousmatic music perfectly fits the empreintes DIGITALes style. It’s a successful record, notable mostly for the first (“Cyclo”) and last (“Hannibal”) pieces. The rest is slightly anonymous-sounding, but those two works are worth the price of admission. Good sense of sonic movement and a flair for the aural image that will strike. I can feel Jonty Harrison’s influence, perhaps Gilles Gobeil’s too. Released in hi-fi stereo format on a DVD-audio/video. [Below: “Cyclo.”]

http://www.electrocd.com/fr/audio/?poste=cat_imed_0896&prog=2076

LIU FANG & MICHAEL O’TOOLE / Changes (Philmultic)

Un superbe disque où pipa et guitare acoustique se rencontre – pas seulement les instruments, mais leur histoire aussi. Au menu: pièces traditionnelles chinoises et musique baroque (un concerto de Vivaldi réarrangé) et pièces modernes occidentales (Philip Glass) et orientales (Toshiyuki Hiraoka). Un programme audacieux et élégant, interprété avec grâce et sensibilité par deux virtuoses. [Ci-dessous: Une pièce de l’album, interprétée en concert.]

A beautiful album where pipa and acoustic guitar meet – not only the instruments, but their long history. On the program: traditional Chinese pieces and Baroque msic (a rearranged Vivaldi concerto), plus Western (Philip Glass) and Eastern (Toshiyuki Hiraoka) modern compositions. A bold and elegant program, gracefully and sensitively performed by two virtuosos. [Below: One of the album’s tracks performed live.]

CIRCULUS / Thought Becomes Reality (Mythical Records/Voiceprint)

Troisième album du groupe britannique Circulus, qui fait dans la pop-rock psychédélique métissée de musique médiévale. Disons un croisement entre le Magic Mushroom Band et Steeleye Span. Pas désagréable du tout comme idée. Malheureusement, le résultat est un peu trop commercial, sans surprise réelle. La même chose vaut pour les textes. Tout de même des moments agréables, comme “Michael’s Garden”, “Sumer is Incumen In” and “Fortunate Ones,” une relecture du traditionnel “Kemps Jig” popularisé par Gryphon (entre autres).

The third CD from this British band, who plays Medieval-infused psychedelic pop/rock – a cross between the Magic Mushroom Band and Steeleye Span. Not unpleasant at all on paper. Sadly, the actual music is a bit too commercial and predictable, and so are the lyrics. Still, this album has its fair share of pleasurable tracks, like “Michael’s Garden,” “Sumer is Incumen In,” and “Fortunate Ones,” the latter a re-reading of the traditional tune “Kemps Jig” (popularised by Gryphon, among other performers).


2009-07-12

2009-07-11: Grønvold/Volden, Leigh/Hara, Meridiem, Vril, Simon Steensland

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-07-11

De retour de deux concerts de Van der Graaf Generator en deux jours, pas tout à fait remis physiquement (et le serai-je jamais mentalement? le voudrais-je?). Obligation de travailler en ce samedi, ce qui, au moins, me donne l’occasion de faire un peu d’écoute en même temps. Commençons calmement...

Back from back-to-back Van der Graaf Generator concerts, and I’m not entirely over it, physically and mentally (and would I want to be?). Need to catch up on work on this fine Saturday... At least it gets me the opportunity to do some listening. I’ll start smoothly.

DANIEL MEYER GRØNVOLD & HÅVARD VOLDEN / Daniel Meyer Grønvold & Håvard Volden (Creative Sources)

Un disque très court (29 minutes) mais satisfaisant, mettant en vedette deux guitaristes jouant de l’acoustique “tabletop”, des électroniques maison et un dictaphone (Grønvald) ou un discman (Volden). De l’improvisation texturale, haute en résonances, posée et minutieuse.

A very short (29 minutes) but satisfying record featuring two guitarist playing tabletop acoustic, lo-fi electronics, and a dictaphone (Grønvald) or discman (Volden). Textural improvisation strongly relying on quiet resonances, well thought out and careful.

GEOFF LEIGH & YUMI HARA / Upstream (Moonjune)

Le second disque de Yumi Hara chez Moonjune. Le premier était en duo avec Hugh Hopper. Cette fois, un duo avec le flûtiste et saxophoniste Geoff Leigh (Henry Cow, nombreux projets liés au jazz-rock de type Canterbury). Une collaboration solide, toute en nuances. Des pièces douces, introspectives, frôlant parfois le drone. Plus de chant de la part de Hara, dont la voix hante plus qu’elle n’envoûte (ce qui n’est pas un mauvais point). Leigh est plein de ressources, multipliant les approches et les instruments. Un beau disque à réécouter à tête reposée. Une belle découverte, plutôt accessible, pas tout à fait “impro libre” mais certainement pas jazz-rock non plus. [Ci-dessous: La page de l’album sur le site de Moonjune, avec plusieurs extraits audio et deux vidéos en concert.]

Yumi Hara’s second CD for Moonjune. The first one was a duo session with Hugh Hopper. This time, she is playing with flutist/saxophonist Geoff Leigh (of Henry Cow and several jazz-rock projects loosely tied to the Canterbury sphere). A strong collaboration, very nuanced. Quiet, introspective pieces occasionally verging on drones. More singing from Hara, whose voice is haunting more than rapturing (which is not a bad thing). Leigh is very resourceful, approaching the music in many different ways and with several instruments. A fine record I will happily listen to again once I’m well rested. A nice discovery, rather accessible, not quite “free improv” but definitely not a jazz-rock record either. [Below: This album’s page on Moonjune’s website, with several audio samples and two live videos.]

http://www.moonjune.com/MJR027.htm

MERIDIEM / A Pleasant Fiction (Pangea/Voiceprint)

Ma première expérience avec Meridiem a été fort négative (un disque en concert au son douteux). Cet album studio (d’abord paru en 2004, réédité en 2009) est nettement plus intéressant. Percy Howard (l’homme derrière ce projet) a un bon sens de la chanson et il sait s’entourer. Malheureusement, le livret ne donne pas de détail sur qui fait quoi, mais participent au disque, entre autres, Bill Laswell, Vernon Reid et Charles Hayward (la base du groupe), plus Buckethead, Jarboe, Matt Donner, Renee Nelson, Robert Rich et Happy Rhodes. C’est une production laswellienne: couches multiples de sons, fort accent sur le rythme, électroniques texturales, trituration des voix. Mais il s’agit de bonne pop alternative appuyée sur des fondements presque hip-hop. Très agréable et accessible (à mon échelle, du moins).

My first contact with Meridien left a bad impression (a live CD with a bad sound). This studio album (first released in 2004, reissued in 2009) is much more interesting. Percy Howard – the man behind this project – has a sound sense of song, and he knows how to handpick a strong team. Sadly, the bookley doesn’t say who does what, but the list of participants include, among others: Bill Laswell, Vernon Reid and Charles Hayward (the nucleus of the group), plus Buckethead, Jarboe, Matt Donner, Renee Nelson, Robert Rich, and Happy Rhodes. It’s a typical Laswellian production: multiple layers of sounds, focus on rhythm, textural electronics, treated vocals. But it’s good alternative pop-rock with a hip-hop basis. Very enjoyable and accessible (well, compared to my usual listens).

VRIL / The Fatal Duckpond (ReR Megacorp)

Un bon second disque pour Vril, plusieurs années après le premier, mais moins excitant à première écoute que le premier. Le côté “surf rock pour amateur de RIO” est atténué, même si on est encore quelque part en marge de l’univers sonore de Forever Einstein. Si l’écriture est moins instantanément accrocheuse, l’interprétation et le mixage (Bob Drake, dieu du studio) sont irréprochables. Pour ceux qui ne connaissent pas, Vril = Lukas Simonis (guitare), Bob Drake (basse) et Chris Cutler (batterie), plus pour ce disque Pierre Omer (guitare).

A good second album for Vril several years after their debut, although this one is less exciting on first listen. The “surf rock for the RIO fan” side as been toned down, although we are still in the margins of the soundworld of Forever Einstein. If the writing is less instantly catchy, the musicianship and mixing (Bob Drake, studio God) are quite imrpessive. For those not in the know, Vril = Lukas Simonis (guitar), Bob Drake (bass), and Chris Cutler (drums), plus on this record Pierre Omer (guitar).

SIMON STEENSLAND / Fat Again (AltrOck)

Un retour pour Simon Steensland, semble-t-il, mais je ne l’ai jamais entendu avant ce disque. Cela dit, wow! De l’avant-prog très près d’Univers Zéro (période Heatwave) et Present, avec Morgen Agren et Robert Elovsson du Mats/Morgan Band et Einar Baldursson de Gösta Berlings Saga, entre autres. Une écriture intense, pesante, complexe, mais avec une certaine dose d’humour aussi. Encore un coup soilde de l’étiquette AltrOck!

A come-back for Simon Steensland, or so the press releases says, ‘cause I hadn’t heard this guys prior to Fat Again. That being said, wow! Avant-prog very close to Heatwave-era Univers Zero and Present, with Morgen Agren and Robert Elovsson (of Mats/Morgan Band) and Einar Baldursson (of Gösta Berlings Saga). Intense, heavy, complex rock with a healthy dose of humor. Another top release from the AltrOck label!