2014-07-17
Groupe d’improvisation libre
composé de Peter Alexius (guitare, boucles), Joe Hertenstein (batterie), Joker
Nies (électroniques) et Sebastian Gramss (contrebasse). Gravities ne se conforme pas à l’approche microsonique de
l’improvisation habituellement adoptée chez Creative Sources. On est ici dans
un univers plus rock. Les couches sonores s’accumulent, se bousculent. Il ya du
rythme, du bruit, on est plus proche du “jam” expérimental que de
l’improvisation libre à l’européenne. En plus, les pièces sont courtes.
Alignement intéressant, son d’ensemble bien maîtrisé. Ils me font penser aux
italiens Scoolptures.
Free improvisation group consisting of Peter Alexius (guitar, loops),
Joe Hertenstein (drums), Joker Nies (electronics), and Sebastian Gramss
(doublebass). Gravities does not fit the usual approach to free improvisation championed by
Creative Sources. This is more rock-oriented. Sound layers accumulate and fight
for dominance. There’s rhythm, noise, we’re closer to an experimental jam
session than European free improvisation. And tracks are short. Interesting
line-up, well-developed group sound. They remind me of the Italian band
Scoolptures.
Prolifique, le saxo ténor Rich
Halley. Même quartet de jazz (Michael Vlatkovitch, Clyde Reed, Carson Halley),
nouveau répertoire. Halley maintient le cap avec son jazz plutôt hard-bop aux
élans free jazz. La pièce titre et “Of Fives and Sixes” se détachent du lot en
raison de l’écriture et du jeu d’ensemble. Pour le reste, c’est bon mais sans
surprises.
Tenor sax player Rich Halley is a prolific guy. Same jazz quartet (w/
Michael Vlatkovitch, Clyde Reed, Carson Halley), new material. Halley stays on
the same course with his rather hard-bop jazz crossed with free jazz. The title
track and “Of Fives and Sixes” stand out, thanks to tighter writing and rounder
group playing. The rest is good but a bit more of the same.
À ce stade, vous devriez déjà
savoir que ce projet de Bill Wells n’est ni un trio, ni jazz, qu’il n’est
écossais qu’en partie et qu’il n’a pas reçu de distinction “nationale”.
D’ailleurs, il ne joue pas de “standards”, quoi que sur ce nouvel opus (son
troisième, voilà au moins quelque chose de vrai), les chansons adoptent une
forme standard. Leur exécution l’est moins, par contre: Wells joue des
échantillons. Et cette fois il est accompagné de trois chanteuses, point à la
ligne. L’album consiste en une dizaine de chansons qui allient la fragilité de
Robert Wyatt au détachement de Donna Regina. C’est joli, précieux et limité à
sa plus simple expression. C’est aussi diantrement efficace. [Ci-dessous: La
si bonne et wyattienne “Surprising Word”.]
At this point, you should already know that this project led by Bill
Wells is neither a trio nor a jazz outfit, that it’s only partially Scottish,
and that it hasn’t received a national endorsement. Also, it doesn’t play
standards, although the songs on this new opus (its third, that at least is
true) are written in a standard format. Their execution isn’t standard though:
Wells plays only samples, and he is only backed by three female lead singers. The
album consists of ten songs that blend Robert Wyatt’s fragility with Donna
Regina’s detachment. Pretty, precious, stripped down, and surprisingly
effective. [Below: “Surprising Word,” so pretty and Wyatt-like.]
La pianiste Vera Kappeler dans un
programme d’airs de Paul Burkhard (compositeur d’opérettes suisse) revus et
corrigés. Certains morceaux sont réarrangés en profondeur, modernisés, mais il
reste suffisamment de leur essence pour se sentir en pleine période de l’après-guerre.
Un seul morceau s’éloigne nettement de sa source, et c’est l’air le plus connu
de Burkhard, “O Mein Papa”, interprété au piano préparé. Quelque chose de
vétuste et de kitsch émane de ce projet; je ne suis pas sûr d’aimer. En fait,
Kappeler ne réussit pas à me convaincre que ce répertoire mérite une telle
attention.
Pianist Vera Kappeler in a program of tunes by Swiss operetta composer
Paul Burkhard. Some pieces have been extensively rearranged and modernized, but
there is enough of their essence remaining to feel back in the post-WW2 era.
Only one track strays far away from its source, and it’s Burkhard’s best-known
tune “O Mein Papa,” performed on a prepared piano. There is something
antiquated and kitsch emanating from this project, and I’m not sure I like it.
Actually, Kappeler did not manage to convince me that this repertoire deserves
such attention.
On m’a remis ce disque au FIMAV
2014. Admettons d’emblée qu’il est nettement supérieur à la prestation de
Carrier et Lambert au dit festival. Enregistré devant public en avril 2013, ce
disque saisit en haut vol ce trio maintenant bien établi. Belle écoute, lyrisme,
angles d’approche variés, concentration dans le jeu mais fluidité dans les
interactions. Un très bon crû, meilleur qu’une partie du matériel de ce trio
disponible sur Leo Records.
I was given this CD at FIMAV 2014, and it is much better than Carrier
and Lambert’s performance at FIMAV. Recorded live in April 2013, it captures
this now well-established trio in full flight. Nice listening, lyricism, varied
musical angles, focused playing, fluid interacting. A very good one, better
than some of the material this trio released on Leo.
Je suis revenu du FIMAV avec cet
achat, un Merzbow de 2002 tout à fait génial. J’aime Merzbow, depuis longtemps,
et il est extrêmement prolifique, tout le monde le sait. Pourtant, de temps en
temps, il réussit encore à me surprendre, comme avec Ikebukuro Dada, un disque où il fait grand usage d’échantillons de
musique classique (ou contemporaine?), et de manière déstabilisante – des
insertions brutales, des boucles mal emboîtées, bref des moments de bonheur
saisissants. Après une écoute, ce disque s’est catapulté dans mon top 5 des
meilleurs Merzbow. [Ci-dessous: “Big Foot (Mix 2)”.]
I came back from FIMAV with this Merzbow CD from 2002 in my bags. It’s
wonderful. I love Merzbow. I’ve loved for a long time. And you know how
prolific he is. And yet, from time to time, he still manages to surprise me,
like with this Ikebukuro Dada, a record where he often uses classical/contemporary music samples in
destabilizing ways – brutal insertions, claudicating loops, striking moments of
joy. After a single listen, this one has already found a place in my Merzbow
all-time top 5. [Below: “Big Foot (Mix 2).”]