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2010-04-09

2010-04-09: Khamsa Khala. Mitzlaff/Mira, Moonsun, Anibal Velasquez, Psychedelic Disaster Whirl

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-04-09


KHAMSA KHALA / All Rites Reversed (Lens Records)

Ethno-industriel? C’est ainsi que se présente Khamsa Khala, un duo formé de Don Poe et Neville Harson. All Rites Reversed offre une musique industrielle imbibée de musique nord-africaine. Quelque part entre Current 93 et Kaya Project. Sympathique, bâtard, dépaysant mais pas trop. Ce CD s’accompagne d’un DVD qui propose des versions alternatives des mêmes pièces (en fait, des préversions un peu linéaires et monotones) accompagnant de superbes images tournées caméra à la main au Maghreb (surtout Marrakesh, à juger à l’œil). On se croirait dans un film à petit budget de l’étiquette Sublime Frequencies.

Ethno-industrial? That’s how Khamsa Khala, a duo consisting of Don Poe and Neville Harson, introduce themselves. All Rites Reversed offers industrial music immersed in North-African culture. Somewhere between Current 93 and Kaya Project. Fun, bastardized, exotic but not overtly so. The CD comes with a DVD that contains alternative versions of the same tracks (actually, they’re pre-versions, rawer, more linear and repetitive) supporting gorgeous footage shot camera-in-hand in North Africa (mostly Marrakesh, as far as I can tell). It has the look and feel of one of the Sublime Frequencies label’s low-budget on-location films.


ULRICH MITZLAFF & MIGUEL MIRA / Cellos (Creative Sources)

Le duo de violoncelles est chose rare, comme le fait remarquer Rui Eduardo Paes dans ses notes de livret. Et c’est autant vrai en improvisation libre qu’en musique classique. Ulrich Mitzlaff et Miguel Mira proposent ici huit improvisations, rien au-dessus de dix minutes, toutes centrées sur des jeux texturaux étonnants et des relations musicales inusitées. Et une belle chimie s’installe très tôt entre les deux musiciens.

A duo of cellists is a rare thing, as Rui Eduardo Paes points out in his liner notes. And that’s just as true in free improvisation than in classical music. Ulrich Mitzlaff and Miguel Mira offer eight improvisations, nothing over the ten-minute mark. Each track focuses on surprising textural plays and unusual musical connections. And the musicians clearly have a fine chemistry between them.

MOONSUN (CHRISTOPHE SCHWEIZER) / Cocoa (Unit Records)

Ce disque est crédité à la fois Moonsun et à son directeur, le tromboniste Christophe Schweizer. Il s’agit d’un quintette de jazz avec deux vents (trombone et alto saxo) plus section rythmique typique (piano, contrebasse, batterie). L’écriture de Schweizer est intéressante, un mélange dosé de hard-bop et de jazz actuel, mais c’est simplement trop jazzé à mon goût. Par contre, bravo pour la pochette.

This record is credited to both Moonsun and its leader trombonist Christophe Schweizer. This is a jazz quintet featuring two horns (trombone and alto sax), plus a typical rhythm section (piano, doublebass, drums). Schweizer’s writing is fine, a balanced blend of hard-bop and modern jazz, but it’s all too jazzy for my personal taste. On the other hand, two thumbs up for the cover design.

ANIBAL VELASQUEZ Y SU CONJUNTO / Mambo Loco (Analog Africa - merci à/thanks to Forced Exposure)

On dit que le chanteur-accordéoniste colombien Anibal Velasquez aurait enregistré plus de 300 long-jeu au cours de sa longue carrière latino-américaine. Alors à quel point cette compilation de 10 titres est représentative de son travail, je ne saurais dire - et je ne ferai pas semblant de le savoir. Je ne suis pas spécialiste de ce type de musique, encore moins dans les années 50, 60 et 70. Ce que je peux vous dire, c’est que je me suis amusé avec Mambo Loco. Ce disque propose des chansons effrennées qui s’éliognent des rythmes latins - la rythmique est plus africaine. La qualité sonore est plus que passable compte tenu des sources (et pourrait être meilleure sur la version commerciale - ma copie promo précise que le nettoyage n’était pas terminé). [CI-dessous: Vidéo promotionnelle pour l’album, réalisée par l’étiquette Analog Africa à partir de documents d’archives.]

They say Columbian singer/accordionist Anibal Velasquez has recorded over 300 LPs in his long career. So to what extent this 10-track compilation gives a good idea of his oeuvre, I have no idea. I’m not a specialist of this kind of Latin music, especially when it comes to the ‘50s, ‘60s and ‘70s. What I can tell you, however, is that I had fun with Mambo Loco. This record features frantic songs that stray away from Latin beats - there’s something definitely African going on here. Sound quality is more than fair given the sources (and could be better on the commercial release, since it is printed on my promo copy that sound quality is not final). [Below: Promotional video for the album, produced by the Analog Africa label from archival documents.]


ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Psychedelic Disaster Whirl (Past & Present - merci à/thanks to Forced Exposure)

“16 rare & wyld 45’s lotsa loud fuz! 1967! No Flower Power” clame la pochette de cette compilation d’abord parue en 1986 et maintenant rééditée par Past & Present. Effectivement, ces 16 chansons n’ont rien à voir avec le flower power. Il s’agit de rock psychédélique très acide qui pousse tantôt vers le hard rock sombre, tantôt vers le rock garage, voire punk. De solides chansons de The Plague, The Inexpensive Handmade Look et The Boy Blues, entre autres. Disons que, côte ouest pour côte ouest, nous sommes ici dans le camp d’Iron Butterfly, pas celui de The Mamas & The Papas. Et même, Iron Butterfly, c’était plutôt gentil et sans conséquence comparativement à cette brochette de groupes. Sympa.

“16 rare & wyld 45s lotsa loud fuz! 1967! No Flower Power” claims the cover of this compilation album first released in 1986 and now reissued on CD by Past & Present. And indeed, these 16 nuggets have nothing to do with flower power. This is highly acid psychedelic rock here leaning toward dark hard rock, there leaning toward garage/punk rock. Some strong tracks from The Plague, The Inexpensive Handmade Look and The Boy Blues, among others. Let’s say that, as West Coast psychedelia goes, the bands here fall closer to Iron Butterfly than to The Mamas & The Papas. And actually, Iron Butterfly sound a bit trite and safe compared to this bunch of bands. Good stuff.

2010-04-08

2010-04-08: Mark O'Leary, Heaven And, Panter/Flynn, Brainticket, Flash, Lesni Zver

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-04-08


MARK O’LEARY / 4 Urban Landscapes (Creative Sources)

Mark O’Leary, guitariste de Cork (Irlande), s’intéresse depuis quelques temps à l’enregistrement de terrain et à l’électroacoustique. 4 Urban Landscapes propose quatre pièces d’une dizaine de minutes chacune, toutes mettant en vedette la ville de Cork. O’Leary a réalisé des enregistrements sur le terrain, qu’il a plus ou moins manipulé ensuite. Par exemple, dans “Shandon”, il nous fait visiter plusieurs lieux significatifs de la ville, une visite guidée condensée, où la réverbération de l’église est reportée sur tout le reste. Les voix des crieurs de journaux dans “Echo” deviennent un leitmotiv à travers un jeu d’interactions entre la ville et ses habitants (un travail subtil et réussi). Dans “The Stone Cutter”, les sons d’un atelier de tailleur de pierres sont plus fortement manipulés pour créer du rythme et une ambiance d’un autre temps. Un disque discret, quiet, un poème sonore à une ville qu’O’Leary a clairement dans la peau.

Cork guitarist Mark O’Leary has been dabbing in field recording and electroacoustics lately. 4 Urban Landscapes features for 10-minute tracks showcasing the city of Cork, Ireland. O’Leary made fields recordings that he later treated to a certain extent. For instance, “Shandon” takes us to significant lcations in Cork, a condensed guided tour, where the church’s resonance is carried to the other locations. The newspaper criors in “Echo” provide a leitmotiv for a set of interactions between the city and its inhabitants (a subtle and successful work). In “The Stone Cutter,” the sounds of a stonecutter’s shop are heavily treated to form a beat and atmospehre from a bygone era. A quiet, peaceful record, a sound poem to a city clearly running in O’Leary’s veins.


HEAVEN AND / Bye and Bye I’m Going to See the King (Staubgold - merci à/thanks to Forced Exposure)

Deuxième album de Heaven And (Tony Buck, Steve Heather, Martin Siewert et zeitlom). Je le trouve plus marquant et consistant que le premier. “Babylon”, la pièce d’ouverture, fait penser énormément à David Torn - le son de la guitare de Siewert, mais aussi la rythmique hachurée à deux batteries (Buck et Heather). Un disque instrumental relativement accessible pour qui aime le rock avant-gardiste, disons, dans la veine de l’étiquette Constellation (dans ses côtés moins post-rock, je pense à HangedUp, Fly Pan Am, etc.). Les pièces ont un caractère immédiat, mais de la profondeur aussi dans les arrangements et les textures. Du beau boulot.

Heaven And’s second album. This one’s more consistent and remarkable than the first one. “Babylon,” the opening track, has a strong David Torn feel - Martin Siewert’s guitar sound, but also the choppy two-drumkits beat (Tony Buck and Steve Heather). A relatively accessible instrumental album for fans of avant-rock, say, in the vein of the Constellation label’s less post-rock side (I’m thinking of HangedUp, Fly Pan Am, etc.). The tracks have an immediate quality, backed by deep arrangements and textures. Solid work.


GARY PANTER & DEVIN FLYNN / Devin and Gary Go Outside! (Ecstatic Yod - merci à/thanks to Forced Exposure)

Qui sont-ils? Le communiqué les présente comme des génies des arts visuels (Panter était designer pour Pee Wee’s Playhouse). Bon. Ça expliquerait le titre, puisque Go Outside! fait plutôt dans l’outsider psych ou quelque chose du genre. Un disque court (30 minutes) où Devin et Gary font un freak out qui mélange chansons originales et chansons remémorées (et non créditées), comme “Take Your Clothes Off When You Dance” des Mothers of Invention qui se pointent en plein milieu de “Behind the Sunglass”. C’est rigolo, inventif, disjoncté, ça sent le patchouli de partout. On dirait une rencontre entre Dredd Foole et les Residents.

Who are they? The press release introduces them as visual arts geniuses (Panter was a set-designer on Pee Wee’s Playhouse). Okay. That might explain the title, since Go Outside! has an outsider psych quality to it. A short CD (30 minutes) where Devin and Gary freak out through a set of original songs and interpolated (and uncredited) remembered songs, like The Mothers of Invention’s “Take Your Clothes Off When You Dance” in the middle of “Behind the Sunglass.” It’s entertaining, creative, zany, and the smell of pot is everywhere. It feels like a meeting between Dredd Foole and The Residents.


BRAINTICKET / Psychonaut (Purple Pyramid)

Devin et Gary ouvrait la voie à un peu de psychédélique, alors voici le second disque de Brainticket (1972). Ce groupe a de sérieuses affinités stylistiques avec Amon Düül II, pourtant il est trop souvent ignoré. C’est la première fois que j’écoute Psychonaut et j’aime beaucoup. Moins de synthés que sur le troisième album, un feeling presque Popol Vuh par moments, presque Clearlight à d’autres. Des chansons éclatées, psychédéliques à souhait. Court mais très agréable. Dommage que la qualité sonore de cette réédition laisse à désirer (gravure anémique).

Devin and Gary made me yearn for some psychedelic rock, so here is Brainticket’s second album (1972). This band is stylistically on par with Amon Düül II, yet it is way too often overlooked. This is my first run-through of Psychonaut and I like it a lot already. Less synths than on their third album, almost Popol Vuh-sounding at times, hints of Clearlight elsewhere. Freaky songs, high on psychedelic content. Short but highly enjoyable disc. Too bad the sound quality on this reissue is lacking (anemic remastering).


FLASH / Flash (Purple Pyramid)

Flash est le groupe qu’a formé Peter Banks après son renvoi de Yes. Paru en 1972, ce premier disque est presque un bijou et certainement le meilleur de ce groupe. On y trouve aussi Tony Kaye, claviériste fraîchement débarqué de Yes. Pour les amateurs de Yes première période, ce disque est un must. Les amateurs de Starcastle (oui, il y en a) y trouveront leur compte aussi. Parfois trop positif, trop tra-la-la dans les harmonies vocales, mais “Small Beginnings” et “Dreams of Heaven” sont solides. Et on s’imagine facilement Jon Anderson chanter ce matériel. Le meilleur disque qu’ait fait Banks après Yes.

Flash is the band Peter Banks put together after he got sacked from Yes. Released in 1972, this eponymous debut is a near-gem and certainly the band’s finest effort. Also playing on it is Tony Kaye, Yes’ freshly fired keyboardist. For fans of early Yes, this album is a must. Fans of Starcastle (yes, there are a few) will enjoy it too. The music is occasionally too much on the positive side, with too much bombast in the vocal harmonies, but “Small Beginnings” and “Dreams of Heaven” are strong songs. And you can so easily picture Jon Anderson singing them. This is Banks’ best post-Yes record.


LESNÍ ZVER / Lesní Zvěř (Indies Scope)

Du joli travail d’un groupe tchèque qui mélange acid jazz, drum’n’bass et musique texturale. Y a du Tortoise, du Strings of Consciousness, même du Necks dans cet éponyme de Lesní Zvěř, un quatuor. Surtout des chansons, quelques instrumentales, une trompette proéminente, une attitude décontractée, un peu faux-fait-maison. Pas ultra original mais infectueux et, lorsque l’album prend fin, on a hâte de recommencer. [Ci-dessous: Un exrait de la chanson “Gotcha”. Plusieurs autres extraits sur le site d’Indies.]

Some fine work by a Czech band that blends acid jazz with drum’n‘ bass and textural music. There’s some Tortoise in there, some Strings of Consciousness, even some Necks in quartet Lesní Zvěř’s eponymous CD. Mostly songs, a few instrumentals too, prominent trumpet, laid-back attitude, slightly faux-home-made. Not super original, but infectuous, and when the album was over I was looking forward to listen again. A good sign. [Below: An excerpt from the song “Gotcha”. Listen to clips of all the songs on Indies’ website.]

2010-04-07

Tout le FIMAV dévoilé! / FIMAV completely unveiled!

Pas de journal d'écoute aujourd'hui, parce que j'étais à Victoriaville pour la conférence de presse du Festival international de musique actuelle de Victoriaville. Oui, enfin, LA conférence qui révèle tout - et qui lève l'embargo sur la programmation. Je peux donc enfin en discuter à loisir! (Vous le savez, je suis conseiller à la programmation du FIMAV, nous avons travaillé un an et demi à cette programmation!)

Au-delà des 20 concerts déjà annoncés, ce qu'il faut savoir c'est que le FIMAV a repensé son expérience festival. Ainsi, le festival sera présenté sur 4 jours au lieu de 5 pour faciliter les déplacements des festivaliers. Pendant tout le festival, trois installations sonores seront accessibles gratuitement. Trois court métrages seront présentés. Mais surtout, la salle du Cégep a été abandonnée et remplacée par une DEUXIÈME salle au Colisée, Colisée où un bar/lieu de rencontre sera aussi aménagé. OUI, un "hub" pour les festivaliers, accessible en tout temps (je crois).

La programmation de cette année a peu de grands noms. Soit. Mais les Zorn, Frith et Patton et tous venus dernièrement et il fallait faire de la place aux jeunes. Elle offre aussi beaucoup de Québécois. Soit. Mais ces Québécois présentent des projets inédits très excitants. Prenez le risque et ne vous inquiétez pas. Le FIMAV 2010 est truffé de découvertes à faire et risque d'être l'édition avec l'expérience festival la plus enrichissante à ce jour.

Tous les détails ICI: http://www.fimav.qc.ca


No listening diary today, for I was in Victoriaville, at the Festival international de musique actuelle de Victoriaville's press conference. Yes, finally, THE press conference that unveils it all – and lifts the embargo on the programming. So I can finally discuss the programming! (You know it, I'm an artistic advisor at FIMAV, and we've been working on this line-up for 18 months.)

Beyond the 20 concerts (already announced in February), what you NEED to know is that FIMAV has rethought its festival experience. So the festival will be presented over 4 days instead of 5, to make things easier on everyone. Throughout the festival, three sound installations will be accessible for free. And three short films will be presented. More important, the Cegep venue has been dropped and replaced by a SECOND stafge at the Colisee, where there will also be a bar/meeting place. YES, an actual hub accessible at all times (I think).

This year's programming includes few major acts, that's true. But the Zorns, Friths and Pattons had all been featured recently, and it was time to showcase other talents. The programming also includes a lot of Quebecers. True. But these Quebecers will be presenting brand new and exciting projects. So take the risk and don't worry. FIMAV 2010 is full of discoveries to be made, and it should prove to be the most enriching festival experience ever.

Full details here: http://www.fimav.qc.ca

2010-04-06

Délire actuel, 2010-04-06

DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 6 avril 2010
Show aired on April 6, 2010

DESCRIPTION
DESCRIPTION


Portrait musical: Sylvain Chauveau / Électroniques: Une émission en deux temps. 1) Portrait musical du compositeur-électronicien français Sylvain Chauveau. 2) Une heure de parutions récentes en musique électronique expérimentale.
Musical Profile: Sylvain Chauveau / Electronics: Two topics tonight: 1) A musical profile of young French composer/electronician Sylvain Chauveau (first hour. 2) An hour's worth of new releases in experimental electronic music.

*SYLVAIN CHAUVEAU / From Stone to Cloud (4:21) - Singular Forms (Sometimes Repeated) (Type Records)
SYLVAIN CHAUVEAU / Touching Down Lightly (extrait/excerpt: 5:00) - Touching Down Lightly (Creative Sources)
ON / Your Naked Ghost Comes Back At Night and Flies Around My Bed (7:08) - Your Naked Ghost Comes Back At Night and Flies Around My Bed (Les disques du soleil et de l'acier)

SYLVAIN CHAUVEAU / Never Let Me Down Again (5:39) - Down to the Bone: An Acoustic Tribute to Depeche Mode (Les Disques du soleil et de l'acier)
ARCA / Le puits face au ciel (5:22) - Angles (Les Disques du soleil et de l'acier)
SYLVAIN CHAUVEAU / Je suis vivant et vous êtes morts (6:42) - Le Livre noir du capitalisme (Les Disques du soleil et de l'acier)

*SYLVAIN CHAUVEAU / Composition 8 (6:11) - S. (Type Records)
*SYLVAIN CHAUVEAU / A Cloud of Dust (7:39) - Singular Forms (Sometimes Repeated) (Type Records)


**M. OSTERMEIER / September Again (3:49) - Percolate (Parvoart Recordings)
**NEVE / Impromptu (2:14) + Marvel (2:50) - Centigrade (Parvoart Recordings)
*LUIGI ARCHETTI & BO WIGET / Stück 37 (6:30) - Low Tide Digitals III (Rune Grammofon)

*LUIGI ARCHETTI / 6 (6:08) + 13 (2:48) - Null (Die Schachtel)
PHILIPPE PETIT / A Swirling Mix of Dystopia (11:06) - Silk-Screened (Trace Recordings)
MATHIAS DELPLANQUE / Parcelle 1 (4:24) - Parcelles 1-10 (Bruit clair)

GEOFF GERSH
/ The Wise, The Wicked, The Simple (7:34) - These Predicaments (Deep Listening Institute)


merci à/thanks to:
*Forced Exposure
**Dense Promotion



COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

SYLVAIN CHAUVEAU
En concert, 2008 (vidéo amateure).
Live, 2008 (amateur video)


LUIGI ARCHETTI
En concert, septembre 2009.
Live, September 2009

Délire musical, 2010-04-06

DÉLIRE MUSICAL
Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire musical broadcast HERE (look for Délire Musical on the list of shows).

Édition du 6 avril 2010
Broadcast Date: April 6, 2010

(avec/with Stéphane Rocheleau remplaçant/filling in for Daniel Ouellette)

LISTE DE DIFFUSION

PLAYLIST


Thème/Theme: ZNR / Avrile en Suede - Barricade 3 (ReR)

*THE INCREDIBLE STRING BAND / The Eyes of Fate (4:00) - The 5000 Spirits or The Layers of the Onion (Fledg'ling)
HARVEY MILK / One of Us Cannot Be Wrong (5:16) - Courtesy and Good Will Toward Men (Relapse)
ANTOINE BERTHIAUME / Lotsa Fizz (3:23) - Small Tease (Ambiances Magnétiques)

PYGMY LUSH / Hurt Everything (3:11) - Bitter River (Robotic Empire)
**BUDAM / Da Da Da Die (3:46) - Twisted Cabaret, Volume 1 (Volvox Music)
BARRY CLEVELAND / Lake of Fire (4:22) - Hologramatron (Moonjune)

HANGEDUP / Klang Klang (3:35) - Clatter for Control (Constellation)
RUINS / Komnigriss (1:59) - Tzomborgha (Ipecac)
MASAL / Banzaï (5:27) - Galgal (Musea)

BEPPE CROVELLA / Tarabos (extrait: 4:00) - What's Rattlin' on the Moon (Moonjune)

merci à/thanks to:
*Forced Exposure
**Dense Promotion


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

HANGEDUP
Le duo HangedUp en concert, 2003 (vidéo amateure).
The duo HangedUp, live amateur footage from 2003.

2010-04-06: Skiff++, Rdeca Raketa

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-04-06

SKIFF++ / .next (Creative Sources)

Ce disque a été enregistré au STEIM en 2008. Il met en vedette trois artistes de l’ordinateur portable: Jeff Carey, Robert van Heumen et Bas van Koolwijk. Les deux premiers font du son, le dernier de l’image (non représenté sur le disque, outre la pochette, mais il interagissait avec les musiciens pendant la prestation). Une musique électroacoustique bigarrée, assez dense, active sans être vive, avec peut-être un manque de cohésion - mon attention tendait à dériver. Pas inintéressant, mais pas marquant non plus. Je tenterai d’y revenir.

This CD was recorded at STEIM in 2008. It features three laptop artists: Jeff Carey, Robert van Heumen, and Bas van Koolwijk. The first two are sound artists, the third one does visuals (unrepresented on this album except for the cover artwork, but he was interacting with the musicians during the performance). Eclectic electracoustic music, rather dense, lively but not frantic, perhaps a bit short on cohesion - my attention tended to drift off. Not uninteresting, but not striking either. I’ll try to get back to it.

RDECˇA RAKETA / Old Girl, Old Boy (Mosz - merci à/thanks to: Dense Promotion)

Rdeča Raketa est un duo viennois d’électroniques en direct. Old Girl, Old Boy est une prestation continue enregistrée en concert. Maja Osojnik et Matija Schellander utilisent jouets, magnétophones, basse électrique et électroniques maison pour créer des fresques bien contrôlées, riches en détails mais rondement menées. Ici, l’attention ne se perd pas, elle est constamment sollicitée. J’ai pensé à Fenn’o’Berg - même ludisme caché derrière la dimension expérimentale, mais aussi à My Cat Is An Alien (sans l’aspect psychédélique). Un disque très satisfaisant.

Rdeča Raketa is a Viennese live electronics duo. Old Girl, Old Boy is a single continuous live performance. Maja Osojnik and Matija Schellander play toys, tape recorders, electric bass and home-made electronics to create well-controled frescos. The music is rich in details and unfolds at a healthy pace. No chance for my attention to drift off here, as it was constantly engaged. I’m thinking of Fenn’o’Berg - same playfulness hiding behind the experimental aspect - but also of My Cat Is An Alien (minus the psychedelia). A very satisfying listen.

Pour le reste, de la réécoute en préparation du Délire musical de ce soir (dont le douBt, superbe, et l’Incredible String Band, dont j’apprivoise de plus en plus les premiers albums, avec beaucoup de plaisir d’ailleurs.

For the rest of the day, I’m sticking to relistening to stuff from last week for tonight’s Delire Musical, including the great CD by douBt, and the first four albums by The Incredible String Band, which I’m growing more fond of with each spin.

2010-04-05

2010-04-05: Jonas Kocher, Miniatur Orchester, Incredible String Band, Phantom Band

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-04-05


JONAS KOCHER / Materials (Creative Sources)

Un disque court (35 minutes) et minutieux, enregistré au STEIM, lieu de prédliection pour développer des instruments et interfaces étranges, ou encore des techniques d’enregistrement microscopique. Jonas Kocher propose un programme de sept pièces courtes, en solo, dont les titres énumèrent les matériaux utilisés pour les créer. Par exemple, “Bellow, bow” annonce le soufflet d’un accordéon et un archet (joué sur quoi, on ne sait trop). Au fil du disque, on trouve aussi des boutons (de vêtements), une cymbale, de laine d’acier et des électroniques (très discrètes). Il faut monter le son, faire fi des bruits extérieurs et accorder ses oreilles à l’univers lilliputien de Kocher. Cet univers n’est pas riche en rebondissement mais propose des textures qui, si elles ne sont plus inusitées, ont tout de même de quoi intriguer. Le parti-pris minimaliste n’est pas trop aliénant, et son utilisation du soufflet d’accordéon, bien que limitée par nature, est intéressante.

A short (35 minutes), meticulous CD recorded at STEIM, the perfect place to develop strange instruments and interfaces or microscopic recording techniques. Jonas Kocher presents seven short solo pieces with titles that list the materials used to make them. For instance, “Bellow, bow” announces the bellow of an accordion and a bow (played on what, I’m not sure). In the course of the album, we also encounter buttons, a cymbal, steel wool, and very quiet electronics. You have to turn up the volume, ignore extraneous sounds, and attune your ears to Kocher’s lilliputian soundworld. His universe is not feature-rich, but it includes intriguing textures, even though they are not all as unheard-of as they would have been ten or fifteen years ago. His minimalist stance is not too alienating, and his use of the accordion’s bellow, though limited by design, is quite interesting.


MINIATUR ORCHESTER / Pro Specie Rara (Unit Records)

Premier album de cet ensemble qui se décrit comme étant “dixiebalkanimproworldbeat”. Mouais. Bon. Disons qu’il s’agit d’un septette à deux batteurs et vents qui s’amuse à mélanger les influences. C’est généralement sympathique, pas nécessairement léger. Ça s’approche parfois de l’Orkestre des pas perdus, en moins fou. Les rythmes sont créatifs, mais les lignes mélodiques manquent parfois d’originalité. 17 courtes pièces (rien au-dessus de quatre minutes).

The debut album by this ensemble self-described as “dixiebalkanimproworldbeat.” Well. It is a septet consisting of two drum kits and horns, and they clearly enjoy mix-and-matching styles and influences. It’s mostly fun, enjoyable, not necessarily light. I was often reminided of a slightly less over-the-top Orkestre des pas perdus. The beats are quite creative, but the melodies occasionally lack originality. 17 short pieces (nothing over four minutes).


2e écoute/2nd Listen: THE INCREDIBLE STRING BAND / The Hangman’s Beautiful Daughter (Fledg’ling - merci à/thanks to Forced Exposure)

Comme je m’y attendais (voir ma chronique du 2010-04-01), plus j’écoute celui-ci, plus il me plaît. “A Very Cellular Song” (13 minutes) et “Three Is A Green Crowd” (presque huit) sont rigolotes, riches et joyeusement disjonctées. “The Minotaur’s Song” aussi, malgré son côté Monty Python (“I’m a lumberjack and I’m okay...”) qui a mal vieilli. Je comprends mieux le statut quasi-mythique de ce disque. Mais ma préférence va encore à The 5000 Spirits, réécouté pendant la fin de semaine de Pâques.

As I expected (see my review on 2010-04-01), the more I listen to this one, the more I like it. “A Very Cellular Song” (13 minutes) and “Three is A Green Crowd” (almost eight) are funny, rich, and marvelously disjointed. “The Minotaur’s Song” is something too, despite its Monty Python feel (“I’m a lumberjack and I’m okay...”), which hasn’t aged well. I better understand the near-mythical status of this record. Still, my preference goes to The 5000 Spirits, which I also revisted during the Easter weekend.


PHANTOM BAND / Phantom Band (Bureau B - merci à/thanks to Forced Exposure)

L’étiquette Bureau B poursuit sa réédition du catalogue Sky, cette glorieuse étiquette électronique/krautrock allemande du tournant des années 80. Voici les deux premiers albums (sur trois) du Phantom Band réuni en 1980 par le batteur de Can, Jaki Liebezeit. Le premier disque, l’éponyme Phantom Band poursuit sur une lancée similaire aux derniers Can - oui, ceux sur lesquels on lève le nez, généralement. Le simple fait de changer le nom du groupe permet de regarder ce disque avec un regard différent. Et, ma foi, malgré qu’il trahisse facilement son âge, il se laisse écouter. Liebezeit est entouré du percussioniste Olek Gelba (aux tendances antillaises/jamaïcaines), du claviériste Helmut Zerlett, du guitariste Dominik von Senger et du bassiste-chanteur Rosko Gee. Ce dernier possède une voix androgyne qui confère à la musique un son disco-soul un peu déstabilisant, sans que ce soit mal fait. “I’m the One,” par exemple, est bien réussie. Cela dit, je préfère les instrumentales comme “For M.” ou “Absolutely Straight.” Un disque sympathique mais froid de la froideur typique des productions de 1980 (Conny Plank suivait la tendance à ce moment-là). Un krautrock influencé par le courant reggae qui balaie alors l’Europe.

The Bureau B label carries on with its reissue program of the Sky catalog, that glorious German electronic/krautrock label from the turn of the ‘90s. Here come the first two (out of three) albums by Phantom Band, brought together in 1980 by Can drummer Jaki Liebezeit. The first album, eponymous, picks up where Can had left - yes, those Can albums we usually disdain. But the fact that the band’s name on the cover is different allows us to approach the material differently. And, well, despite its age, which shows a lot, this album is a fun listen. Liebezeit is surrounded by percussionist Olek Gelba (with strong Carribbean/Jamaican leanings), keyboardist Helmut Zerlett, guitarist Dominik von Senger, and drummer/singer Rosko Gee. The latter’s androgynous voice gives the music a disco/soul feel that’s a bit destabilizing, although it ain’t bad. “I’m the One,” for instance, is well done. However, I prefer the instrumental tracks, like “For M.” or “Absolutely Straight.” A fun record but the production is cold, as was often the case in 1980 (here, Conny Plank is definitely going along with the current trend). This is krautrock influenced by the reggae wave that was sweeping Europe at the time.


PHANTOM BAND / Freedom of Speech (Bureau B - merci à/thanks to Forced Exposure)

Ce second disque est nettement supérieur au premier, et la raison en est bien simple: Rosko Gee a quitté le groupe. Sa voix à la Donna Summers est remplacée par celle beaucoup plus terre-à-terre du poète (aujourd’hui on dirait slammeur) Sheldon Ancel. Exit le côté plus disco, bonjour une dimension plus expérimentale. La musique demeure très krautrock, très Can: répétitive, lancinante, exploiratoire à l’intérieur du rythme dicté par Jaki Liebezeit et complété par Olek Gelba. L’influence dub est encore plus prononcée (“E.F. 1”). Les textes d’Ancel sont intéressants, ses performances conviennent parfaitement au style développé par le groupe. Une belle surprise, presque une révélation. Fans de Can qui ne connaissez pas Phantom Band, précipitez-vous sur cet album. [CI-dessous: Un extrait de “Brain Police”. D’autres extraits de l’album (et du premier, ci-dessus), sur le site de Bureau B.]

This second album is much stronger than the first one, and there’s one main reason for that: Rosko Gee is gone. His Donna Summers-like voice has been replaced by a spoken word artist with a down-to-earth attitude, Sheldon Ancel. The disco feel is gone, replaced by a more experimental aspect. The music remains very much in the krautrock realm - it’s very Can-like: repetitive, exploratory inside the beat dictated by Liebezeit and complemented by Olek Gelba. The dub influence is stronger here (“E.F. 1”). Ancel’s lyrics are interesting and his performances are a perfect fit with the style developed by the band. A nice surprise, almost a revelation. Can fans who weren’t aware of Phantom Band should run to this particular record. [Below: An excerpt of “Brain Police.” More audio samples from the album (and the first one too, see above) on Bureau B’s website.]

http://www.bureau-b.com/Snippets/PhantomBand/BrainPoliceSn.mp3