Journal d'écoute / Listening Diary
2010-02-05
R.I.S.S. / Color& Style (Unit Records)
Quelle est cette mode soudaine de reprendre des chansons de Radiohead en mode jazz? En plus de l’Amnesiac Quartet hier (qui ne faisait que ça), voici maintenant deux ensembles suisses qui glissent des reprises de Radiohead dans leur répertoire! R.I.S.S. est un quatuor (le nom correspond aux initiales des membres). Au programme, trois originales, plus des reprises de Radiohead, Nirvana, Björk, plus “House of the Rising Sun”. Talentueux, mais un peu mièvre - la ligne de saxo dans “High & Dry” fait muzak au possible. Ironiquement, la meilleure pièce du disque est une originale du pianiste Stefan Rusconi, “Gallieni”, qui place une belle mélodie bien sentie hors des sentiers battus.
What’s up with this suddent trend of covering Radiohead songs jazz-style? After Amnesiac Quartet (reviewed yesterday), here we have two Swiss jazz ensembles who slip in Radiohead songs into their repertoire! R.I.S.S. is a quartet (their name corresponds to the members’ initials). On the menu: three originals, plus covers of Radiohead, Nirvana, and Björk, plus “House of the Rising Sun.” Talented, but a bit cheesy - the sax line in “High & Dry” is too muzak-sounding for its own good. Ironically, the best track on this CD is an original by pianist Stefan Rusconi, “Gallieni” - it has a nice, heartfelt melody that eschews clichés.
CONTREBAND / Contreband (Unit Records)
Un trio dirigé par le pianiste électrique Colin Vallon, dont le jeu au Fender Rhodes est à faire rêver. Un autre trio de jazz suisse, donc. Et encore des reprises de Radiohead et de Nirvana (dont “In Bloom”, aussi interprétée par R.I.S.S.), à travers quelques originales de Vallon. L’ambiance est feutrée, délicate, moderne dans ses harmonies mais très vieux club de jazz par l’ambiance. Les compos de Vallon m’enchantent, beaucoup plus que les reprises. D’ailleurs, la lecture de “Paranoid Android” manque franchement de panache, trop dépouillée, il ne s’y passe pas grand chose.
A trio led by electric pianist Colin Vallon, whose Fender Rhodes playing is divine. So it’s another Swiss jazz trio, and once again, they cover some Radiohead and Nirvana (“In Bloom” was also featured on the R.I.S.S. disc), interspersed with Vallon originals. It’s velvety, delicate, modern chord-wise, but old jazz club-like ambience-wise. Vallon’s compositions are a thrill, much more so than the covers. In fact, their take on “Paranoid Android” is lacklustre, too stripped down, and there isn’t much happening.
EL HOMBRE ASTRAL / Tierra (Musea Parallèle)
Un groupe de prog métal espagnol. En fait de prog métal, c’est relativement léger (ce qui me convient très bien). Bon chanteur, des mélodies accrocheuses, de bons musiciens. Pas une copie carbone des plus grands noms du genre. Certains textes sont ridicules “Me Hablan Los Culos”? Come on... Je ne suis pas assez fan du son pesant du prog métal pour revenir à ce disque à l’avenir, mais j’ai passé un bon moment.
A prog metal band from Spain. Actually, from a prog metal point of view, Tierra is rather light (which suits me fine). Good singer, catchy melodies, strong musicianship. And these guys are not a carbon copy of one of the big names in the field. Some lyrics are downright stupid (“Me Hablan Los Culos”? Come on...) I’m not enough of a fan of prog metal’s heaviness to come back to this CD in the future, but I did enjoy listening to it.
2e écoute/2nd listen: THE DAEDALUS SPIRIT ORCHESTRA / Ampulla Magnifying (ind.)
J’aime beaucoup. Et, chose indétectée à la première écoute, j’entends une solide influence d’Echolyn, ce qui a l’heur de me plaire. Et la flûte allège beaucoup le son du groupe qui, autrement, tendrait vers le pesant. Beau jeu de nuances, arrangements variés. Il se passe beaucoup de choses dans ce prog, mais c’est très bien organisé, méticuleux. Bravo.
I really like this one. And – it eluded me on first listen – I hear a serious Echolyn influence, which can only rub me the good way. And the flute lightens up what would have been a heavy sound otherwise. Nice dynamics, varied arrangements. There’s a lot happening in this prog rock, but it’s well organized and tidy. Bravo.
ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Maximum Prog (Past & Present - merci à/thanks to Forced Exposure)
Le sous-titre de cette compilation: “16 rare gems from the golden age of British progressive rock”. Le mot clé: rare. Vous risquez peu de reconnaître quelqu’un sur ce disque (outre Quiet World, dans lequel jouait Steve Hackett avant de se joindre à Genesis). Par contre, vous y ferez des découvertes. J’ai été très impressionné par la qualité des chansons incluses. La plupart de ces groupes ont sombré dans l’oubli après un seul long-jeu, mais il y avait du talent: Aardvark, Second Hand, Brainchild, Titus Groan, Czar et Goliath ont tous des chansons solides et complexes. Le mot “progerssif” n’est pas utilisé à tort. Évidemment, pas de longues suites (on parle ici essentiellement de “singles”), mais il s’agit bien de rock progressif, plus pop dans certains cas, plus hard rock ailleurs, symphonique même (dans le cas de Don Shinn, un organiste qui a inspiré Keith Emerson dans sa performance sur scène). Recommandé aux amateurs de prog.
The subtitle of this compilation says: 16 rare gems from the golden age of British progressive rock. The key word here is “rare”. You’re unlikely to recognize the artists featured (except maybe Quiet World, the band Steve Hackett played in before joining Genesis). However, discoveries await. I am quite impressed with the quality of the material herein. Most of these bands have fallen into oblivion after only one LP, but many had talent: Aardvark, Second Hand, Brainchild, Titus Groan, Czar, and Goliath all have strong, complex songs on this comp. And the word “progressive” is not false advertisement. Okay, no epic tracks here (the focus is on singles), but this is progressive rock alright, some leaning more toward pop, some more toward hard rock, and a couple of tracks are downright symphonic (Don Shinn, the organ player that inspired Keith Emerson to develop his circus-like live act). Recommended to prog fans.
WATERLOO / First Battle (Guerssen - merci à/thanks to Forced Exposure)
Un groupe belge qui a publié un seul long-jeu, en 1970 (maintenant réédité par Guerssen). Il s’agit d’un très bon disque de rock progressif bluesé, avec une solide parenté avec le Jethro Tull des débuts, jusqu’au chanteur Dirk Bogaert qui joue de la flûte à la Rahsaan Roland Kirk. Des chansons courtes pour la plupart, un peu abrasives, beaux arrangements. C’est vif et excitant, j’aime beaucoup. La réédition ajoute six chansons enregistrées après ce premier disque, et elles sont encore meilleures (et mieux enregistrées). Si vous aimez le rock progressif d’inspiration bluesée (Jethro Tull, Blodwyn Pig et le reste), First Battle vous intéressera sûrement. Pas un essentiel, ne serait-ce que parce qu’il est très obscur, mais il s’agit d’un cas où l’histoire et le public ont manqué la coche. [Ci-dessous: un extrait de l’album, “Guy in the Wrong Neighbourhood”, trouvé sur le site de Guerssen.]
Waterloo is a Belgian band who released only one LP, in 1970 (now reissued by Guerssen). It’s a very good record of bluesy progressive rock, with a strong filiation to early Jethro Tull - down to singer Dirk Bogaert also playing flute in a breathy, Rahsaan Roland Kirk style. Mostly short, slightly abrasive songs, with pretty arrangements. Vivid and exciting, I definitely like. And the reissue adds six titles recorded after the LP, and they’re even better (and better recorded). If you like blues-tinged prog rock (Jethro Tull, Blodwyn Pig and the likes), First Battle is a sure thing. Not a must-have, if only because it’s so obscure, but this is a case where rock history and audiences have missed the boat. [Below: A track from the album, “Guy in the Wrong Neighbourhood”, foundon Guerssen’s site.]
http://www.guerssen.com/fotos//mostres/guy_in_the_wrong_neighborhood.mp3