2014-07-10
Belle prestation captée en octobre 2012 et présentée
en ordre inverse, avec d’abord un trio de 36 minutes, puis un solo chacun d’une
dizaine de minutes. Il s’agit d’improvisation à l’européenne, à tendance
microsonique. D’ailleurs, Dörner laisse beaucoup de place au silence et aux
chuintements délicats dans son solo. Willers (guitare acoustique,
électroniques) est beaucoup moins spartiate dans le sien et va jusqu’à
s’approcher de l’idiome jazz. La pièce en trio est d’un intérêt soutenu,
proposant une synthèse des individualités de chacun. Convaincant.
A fine
performance recorded in October 2012 and presented in reverse order: first a
36-minute trio improvisation, followed by a 10-minute solo from each musician.
This is European-style free improvisation with a tendancy toward microsonics.
Dörner leaves a lot of room to silence and breathing in his solo feature.
Willers (acoustic guitar, electronics) is a lot less Spartan and actually comes
close to the jazz idiom at times. The trio piece is interesting throughout and
offers a convincing synthesis of individualities.
Je connais un seul autre disque du Trio Vopá, et il
remonte à 2006. Trio Vopá se compose de Roland Spieth à la trompette, Cornelius
Veit à la guitare et Axel Haller à la basse. Ils font dans l’improvisation
libre à écoute profonde, à techniques étendues et à interventions mesurées.
Quatorze courtes pièces (rien au-delà de six minutes), décrites en un seul mot:
“whirr”, “din”, “filtrate”, des titres qui résument l’esprit ou la manière de
chaque morceau. Satisfaisant, mais ça manque de signes distinctifs, ça a
tendance à se fondre dans le décor trop facilement.
I know of only
one other record by Trio Vopá, and it was released in 2006. Trio Vopá consists
of Roland Spieth on trumpet, Cornelius Veit on guitar, and Axel Haller on bass.
They play free improvisation based on deep listening, extended techniques, and
careful interventions. Fourteen short tracks (nothing above six minutes)
described in a single word: “whirr,” “din,” “filtrate,” titles that sum up the
spirit or approach of each piece. Satisfying, but the music lacks
distinguishing signs and it tends to fade into the background too easily.
Le meilleur disque de ma matinée: ce quatuor de jazz
actuel dirigé par le trompettiste Danny Gouker. Avec Eric Trudel au saxo ténor,
Adam Hopkins à la basse et Nathan Ellman-Bell à la batterie. Aucun de ces
musiciens ne m’était familier. Ils gagnent à être connus et on gagne à les
connaître. Des compositions qui tirent le meilleur des capacités de chacun, une
approche sérieuse mais pince-sans-rire. Certains morceaux m’ont fait pensé à
Led Bib ou Gutbucket: rapide, tordu, fou. Des morceaux qui ont de la substance
et qui, soudain, se dissolvent pour recristalliser en partie seulement.
Recommandé. [Ci-dessous: “Pogo Stick”.]
The best CD I’ve
heard today so far: this avant-jazz quartet led by trumpet player Danny Gouker.
With Eric Trudel on tenor sax, Adam Hopkins on bass, and Nathan Ellman-Bell on
drums. I wasn’t familiar with any of them. Well, they’re definitely worth
getting to know. The writing draws the best from them. The music is both
serious and tongue-in-cheek. Some pieces reminded me of Led Bib and Gutbucket:
fast, twisted, crazy. You have a groove and a head, and suddenly things
dissolve and recrystalize, but only in part. Recommended. [Below: “Pogo
Stick.”]
MAX LODERBAUER, CLAUDIO
PUNTIN & SAMUEL ROHRER / Ambiq (Arjunamusic – merci à/thanks to John
Bourke P.R.)
Collaboration étonnante entre l’électroniciste Max
Loderbauer et deux musiciens du jazz actuel/improvisé: le clarinettiste Claudio
Puntin et le percussionniste Samuel Rohrer. La clé de voûte de ce disque: le
synthétiseur Buchla 200e qu’explore à fond Loderbauer sur ces onze titres.
Éléments d’électronica rétro, de free jazz, de grooves déconstruits. Je
craignais quelque chose de trop monochorde, mais non, ça plane, ça bataille, ça
funk même ici et là.
A surprising
collaboration between electronicist Max Loderbauer and two avant-jazz/free
improvisation musicians: clarinet player Claudio Puntin and percussionnist
Samuel Rohrer. The main reason for this album is the Buchla 200e synthesizer
that Loderbauer is using throughout these eleven tracks. Elements of retro
electronica, free jazz, deconstructed grooves. I feared it would all tracks
would sound the same, but no, the music trips, fights, even funks out here and
there.