Journal d'écoute / Listening Diary
2012-05-10
NAKATANI TINER DRAKE / Ritual Inscription (Epigraph Records)
Une journée vinyle aujourd’hui, en commençant par la
première publication d’une nouvelle étiquette de vinyle, Epigraph Records.
Basée à Bakersfield (Californie) et cofondée par le trompettiste-improvisateur
Kris Tiner et le disquaire Ronald Ramirez. Ritual Inscription
documente un concert entre Tiner, le guitariste Jeremy Drake et le flamboyant
batteur japonais Tatsuya Nakatani. Deux improvisations de 18 et 13 minutes,
deux feux roulants. Le jeu de Drake demeure essentiellement textural, ce qui
laisse à Tiner le soin de tirer des salves de notes fumantes et de borborygmes
contrôlés, tandis que Nakatani déploie des trésors d’invention à la batterie,
frappant et frottant peaux et cadres avec une pléthore d’objets. La magie
opère, on écoute le souffle court.
[Ci-dessous: Écoutez tout l’album sur bandcamp.]
Today’s vinyl day, starting with the first release
from a new LP label called Epigraph Records, based in Bakersfield (California)
and cofounded by improvising trumpeter Kris Tiner and record store owner Ronald
Ramirez. Ritual Inscription documents a concert by Tiner,
electric guitarist Jeremy Drake and flamboyant Japanese drummer Tatsuya
Nakatani. Two improvisations, 18 and 13 minutes long. Two rollercoaster rides.
Drake’s playing being mostly textural and noise-based, Tiner is free to fire
strings of burning-hot brass lines and well-controled blurts and blasts, while
Nakatani wields unbridled creativity at h is drum kit, striking and brushing
skins and frames with a plethora of objets. The magic is there, and I was
holding my breath throughout. [Below:
Listen to the whole album on bandcamp.]
TONY, CARO AND JOHN / All on the First Day (Gaarden Records)
Le 2012-05-08, j’ai chroniqué un nouveau disque de
Tony Doré dont la médiocrité ne laissait pas soupçonner la qualité d’All on
the First Day. Nous sommes au début des années 70 et trois amis,
Tony, Caro et John, enregistrent en une journée et avec les moyens du bord
suffisamment de matériel pour produire un long-jeu, All on the First Day. Une
grande rareté sur le marché des collectionneurs, jusqu’à ce que Shadoks, puis
Gaarden Records, le réédite. J’ai écouté la réédition sur vinyle rouge de
Gaarden et je suis séduit. Il s’agit de musique folk progressive dont
l’influence première provient clairement de l’Incredible String Band, ce qui me
va à merveille. “Apocalypso”, “Swordsman of Samoa” et “Eclipse of the Moon”
partagent vraiment la folie métissée d’humour et de flower power de l’ISB, avec
un petit côté Pearls Before Swine pour compléter le tout. En plus, étonnamment
maîtrisé pour un premier disque. Chaudement recommandé.
On 2012-05-08, I reviewed an album by Tony Doré of
recent material that definitely did not gave a hint as to the quality of All on
the First Day. We are in the early ‘70s and three friends, Tony, Caro and
John, spend a day recording enough material on a shoestring budget to produce a
long-player, All on the First Day. It stayed a very rare item on
the collectors’ market, until Shadoks and Gaarden reissued it. I have listened
to Gaarden’s reissue on red vinyl, and I’m won over. This is progressive folk
music with a very strong influence from the Incredible String Band, which suits
me real fine. “Apocalypso,” “Swordsman of Samoa” and “Eclipse of the Moon”
truly share the zany mix of humour, flower power and experimentation of the
ISB, with a little Pearls Before Swine on the side. Plus, it’s a surprisingly
well assured album for a debut. Strongly recommended.
Mon premier contact avec Violens, sur qui je trouve
bien peu d’info: c’est un trio, possiblement new-yorkais. Fragment #1
s’inscrit dans une série de six mini-albums en format vinyle 10” produits par
Monopsone, chacun à 500 exemplaires, et dont les trois premiers sont
disponibles dès maintenant. Les cinq chansons offertes ici appartiennent à la
descendance du rock alternatif des années 80 – j’entends The Cure, Love and
Rockets et Echo and The Bunnymen dans la basse appuyée, les guitares
atmosphériques et la voix traînante. Bien fait, réussi, j’aime bien “Be Still”.
My first exposure to Violens, about whom I found
very little info: they are a trio, possibly from New York. Fragment
#1 is part of a collection of six 10” EPs to be released by French label Monopsone,
500 copies each. The first three are available now. The five songs included
here belong to the legacy of ‘80s alternative rock – I hear The Cure, Love and
Rockets, and Echo and The Bunnymen in the insistent bass lines, atmospheric
guitars, and draggy vocals. Well done for what it means to be, and I like “Be
Still.”
Volume 2 de la série (voir l’entrée précédente sur
Violens). Premier contact avec Zaza. Encore une atmosphère très années 80, mais
plus new wave: Violens via Human League. Avec un fort quelque chose de The The
dans “Burn and Build”. Moins convaincant que Violens.
Volume 2 in the series (see the previous entry on
Violens). Also my first contact with Zaza. The mood is still the ‘80s, though
now more of a new wave approach: Violens through the lens of The Human League.
With a strong scent of The The in “Burn and Build.” Less convincing than
Violens.
La raison qui m’a fait acheté cette série de
mini-albums, c’est ce troisième volume signé Epic45, un joli duo britannique de
pop sombre (ils faisaient dans le post-rock avant). Quatre chansons soignées,
dont une reprise de Tears for Fears (“Ideas as Opiates”, crédible). Des trois
groupes, Epic45 est celui qui possède un son plus distinctif. “Defeat” est
l’égale des pièces de leur dernier album. Fragment #3 n’est
pas un point tournant ou un haut-fait dans leur carrière, mais c’est une courte
galette agréable.
The reason that brought me to buy this series of EP
is this third volume by Epic45, a fine dark pop British duo (they used to play
instrumental post rock). Four sophisticated songs, including a Tears for Fears
cover (“Ideas as Opiates”, credible). Of all three bands, Epic45 is the one
with the most distinctive sound. “Defeat” is worth anything on their latest
full length. Fragment #3 is not a career highlight, but it’s an
enjoyable short platter.