Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2009-12-12

2009-12-11: Eric Watson, Sandro Schneebeli, Lucerne Jazz Orchestra, Ars Nova, The Hylozoists, Caravan

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-12-11


ERIC WATSON / Midnight Torsion (Émouvance)

L’étiquette française Émouvance produit peu mais bien, et ce disque du pianiste Eric Watson en est, encore une fois, la preuve. Cette session studio répartie sur trois jours met en vedette l’écriture de Watson, un jazz métissé de musique contemporaine, moderne, parfois complexe, parfois carrément expérimental, mais toujours senti et souvent sombre. Il est entouré de la vocaliste Élise Caron, du violoniste Régis Huby (impressionnant) et du contrebassiste Claude Tchamitchian. Un beau disque, dense et nécessitant quelques écoutes, où les quatre musiciens partagent l’espace égalitairement. Les titres et les quelques paroles égrénées par Élise Caron font tous référence au célèbre Raven d’Edgar Allen Poe, dont Midnight Torsion semble être une mise en musique. Si c’est bien le cas, c’est réussi. (Ci-dessous: Écoutez “The Chamber Door” sur cette page.]

The French label Emouvance releases seldomly but chooses well, and this CD by pianist Eric Watson is another proof of that. This studio session (captured over three days) features Watson’s composition skills, jazz mixed in with contemporary classical – it’s modern, complex at times, downright experimental here and there, and always depps and genuine and rather dark. He is surrounded by vocalist Élise Caron, violinist Régis Huby (impressive), and bassist Claude Tchamitchian. A beautiful record that requires a few listens to unlock, where the four musicians share the space equally. The titles and bits of lyrics delivered by Caron are all related to Poe’s famous “Raven”. In fact, Midnight Torsion seens to be a musical setting of the poem. And if that’s so, it’s a job well done. [Below: Listen to “The Chamber Door” on this page.]

www.emouvance.com


SANDRO SCHNEEBELI / Scala Nobile (Unit Records)

Une session en quartet pour le guitariste Sandro Schneebeli, avec le bandonéoniste Michael Zisman, le bassiste Daniel Scläppi et le percussionniste Stephan Rigert. Bandonéon oblige, on n’échappe pas à l’occasionnelle référence au tango, mais ce disque est résolument axé sur le jazz, un jazz feutré, louvoyant. Pour le résumer et l’imager, rien de mieux que de mentionner que le quatuor livre une relecture de “Fragile” de Sting. Ça donne une idée du ton. Trop jazzo-gentil pour mon goût personnel.

A quartet session for guitarist Sandro Schneebeli, with bandoneon player Michael Zisman, bassist Daniel Scläppi, and drummer Stephan Rigert. There’s no escaping the obligatory tango references that come with a bandoneon, but the album has a strong focus on soft, sinuous jazz. I could summarize and illustrate it by simply mentioning that the quartet covers Sting’s “Fragile.” It gives a good idea of where Scala Nobile is at. Too cutsy-jazzy for my personal taste.


LUCERNE JAZZ ORCHESTRA / Don’t Walk Too Far (Unit Records)

Un sympathique big band de jazz dirigé par David Grottschreiber. Et des jeunes! Grosse section de cuivres et une sélection de pièces originales qui vont de l’avant-jazz à la musique de mariage réinventée. Quelque part entre le Italian Instabile Orchestra et le Paul Cram Orchestra.

A fun jazz big band led by David Grottschreiber. And all young players! A large brass section, and a nice selection of originals ranging from avant-jazz to reinvented wedding music. Somewhere between the Italian Instabile Orchestra and the Paul Cram Orchestra.


ARS NOVA / Seventh Hell: La Vénus endormie (Musea)

J’ai entendu quelques disques d’Ars Nova dans ma vie, et je crois bien que celui-ci est le plus convaincant du lot: moins métal que les deux derniers, court et ramassé, et un réel vent d’inspiration. Peu de voix, beaucoup de claviers virevoltants et de riffs croustillants. Sans oublier bien sûr la claviériste-compositrice Keiko Kumagai qui, d’un livret de disque à l’autre, trouve toujours de nouvelles manières de se dévoiler. C’est incontestablement la pin-up du rock progressif et les fans du genre savent qu’ils auraient pu faire bien pire...

I’ve heard a few Ars Nova albums in my time, and I think this one’s the most convincing of them: less metal than the last two, shorter and tighter, and a gust of inspiration running through it. Little vocals, lots of spinning keyboards and crunchy riffs. And let’s not forget keyboardist-composer extraordinaire Keiko Kumagai who, from CD booklet to CD booklet, finds new ways of uncovering herself. She IS prog rock’s pin-up girl, and fans know they could do a lot worse…


THE HYLOZOISTS / L’île de Sept Villes (Outside Music)

Un groupe de la Nouvelle-Écosse, une découverte de l’ami Daniel (merci!). Un mélange de post-rock et de groove popsyke. Ça me rappelle les Soundcarriers. Hyper-positif comme musique, et ça fait du bien. Paru début 2009. Je crois que c’est leur troisième disque. Joli vibraphone.

A band from Nova Scotia, one of my buddy Daniel’s finds (thanks man!). A blend of post-rock and popsyke groove. It reminds me of The Soundcarriers. Hypoer-positive music, makes me feel good. Released in early 2009. I think this is their third release. Some nice vibraphone parts.


CARAVAN / For Girls Who Grow Plump in the Night (Eclectic Discs)

C’est vendredi PM et je me permets une écoute personnelle – pas quelque chose que je DOIS écouter, pas un nouvel arrivage. Un choix tout personnel. J’adore le côté facétieux-country de ce disque - et évidemment les grosses pièces progressives. Un grand Caravan.

It’s Friday afternoon and I’ll allow my self a freebie – not something I HAVE to listen to (for various reasons), not a new arrival. A personal pick. I love the mock-country aspects of this record – and of course the long progressive tracks. A top Caravan album.

2009-12-10

2009-12-10: Imaginary Friends, Cosmosophy, Raph Dumas & The Primaveras, Sun Ra, Makoto Kawabata

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-12-10

ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Imaginary Friends: Audio Poetry Collected By Nova (Ultimae Records - merci à/thanks to John Bourke P.R.)

Nova est un poète italien, Massimo Terranova. Imaginary Friends est un recueil de onze poèmes courts, accompagnés de très belles photos et de musique électro ambiante. Je ne connaissais personne sur ce disque outre Rena Jones et, après une écoute, je ne connais personne de plus - c’est à dire que le disque coule d’un bloc, sans différences notables entre les styles des artistes (quelques noms: Field Rotation, Kevin Andrews, Murya, Hol Baumann, James Murray). C’est calme, apaisant, léché, et la présentation visuelle (un digipack à trois panneaux) est superbe. Une production quatre étoiles si vous appréciez ce genre. Évidemment, à moins de lire l’italien, pas moyen de savoir s’il y a des liens tissés entre poésie, photo et musique.

Nova is an Italian poet, Massimo Terranova. Imaginary Friends is a collection of eleven short poems accompanied by beautiful photographs and ambiant electronica. Rena Jones is the only artist on this comp I knew beforehand and, after listening to the whole thing, she remains the only one I knew – the album flows seamlessly, without significant differences between the artists (a few names: Field Rotation, Kevin Andrews, Murya, Hol Baumann, James Murray). It’s quiet, peaceful, well designed, and the visual presentation (a three-panel digipack) is stunning. A four-star production if you dig ambient electronica. Of course, unless you can read Italian, you won’t know to what extent (if any) the poems, photos, and audio tracks are intertwined.

COSMOSOPHY / Organic Space Age (Elestial Records - merci à/thanks to John Bourke P.R.)

J’ai récemment commenté un disque de Dymons (Daniel Symons), un percussioniste qui fait dans le world-space music. Voici qu’il récidive avec Cosmosophy, un projet en duo avec le flûtiste Pearce Van Der Merwe. Organic Space Age propose une belle dose de space rock aux forts accents arabisants et à composante électronique. Quelque part entre Astralasia et le côté plus “trippy” d’Ozric Tentacles - en fait, la différence avec OT réside dans l’absence presque totale de guitare. Van Der Merwe s’avère un bon flûtiste, mélodique et entraînant. Donc un space rock beaucoup moins rock. Sympathique.

I recently commented an album by Dymons (Daniel Symons), a percussionist steeped in world music. He’s back with Cosmosophy, a duo project with flautist Pearce Van Der Merwe. Organic Space Age delivers a healthy dose of space rock with strong Arabic leanings and electronic basis. Somewhere between Astralasia and the trippier side of Ozric Tentacles - in fact, the main difference with OT resides in the near-total absence of guitars. Van Der Merwe proves to be a good flute handler, melodic and catchy. Not-so-rock space rock. A fun record.

RAPH DUMAS & THE PRIMAVERAS / Ode to Tanguy Jo (Enjoy Recordings - merci à/thanks to John Bourke P.R.)

Toute une histoire de famille accompagne ce disque – le grand-père de Raphael Dumas, surnommé Tanguy Joe, était un Catalan exlié en France pour fuir Franco, il y a fondé un orchestre de bal catalan qui fusionnait des éléments rock, dont s’inspire ce disque – mais, à l’écoute, ça semble chiqué, un peu comme le concept derrière Señor Coconut. Par contre, tout comme Señor Coconut, la musique est irrésistiblement kitsch et groovy. Rythmes légèrement latins et funky, avec une bonne section de cuivres (arrangements du saxophoniste Alex Augé). Deux ou trois pièces me tombent sur les nerfs – trop faciles, trop répétitives, trop insistantes – mais le reste est joyeusement dansant et anachronique.

There’s a whole family story going with this record – Raphael Dumas’s grandfather, aka Tanguy Joe, was a Catalan who emigrated to France to flee Franco’s regime. There he formed a Catalan ballroom band that started blending in rock elements with its traditional stylings, and that’s where this album takes its roots. Listening to it, this whole background sounds shaky if not fake, a little like the concept behind Señor Coconut. However, the music is irresistibly kitsch and groovy, as with Señor Coconut. Slightly latin and funky beats, with a good brass section (arranged by saxman Alex Augé). Two or three tracks are irritating – too easy, repetitive, and insistent – but the rest is marvelously driving and anachronistic.

SUN RA AND HIS INTERGALACTIC MYTH SCIENCE SOLAR ARKESTRA / The Antique Blacks (Art Yard - merci à/thanks to ReR)

Voici un très bon Sun Ra, enregistré en concert en août 1974, publié sur Saturn la même année et fraîchement réédité par Art Yard. Un petit ensemble (neuf musiciens, dont John Gilmore, Marshall Allen, Danny Davis, James Jackson et Clifford Jarvis) et une sélection inhabituelle de pièces, dont quelques-unes exclusives à ce disque. Tout particulièrement, d’excellentes pièces sur texte narré: “There is Change in the Air”, “The Antique Blacks” et “The Ridiculous I and the Cosmos Me”. Aussi, “This Song is Dedicated to Nature’s God”, un de ces singalongs contagieux si typiques de Sun Ra. Un disque plus politique que la moyenne de Sun Ra, avec un bon son d’ensemble et quelques solides surprises. Recommandé.

Here’s another very good Sun Ra, recorded live in August 1974, released on Saturn that same year, and now freshly reissued by Art Yard. A rather small Arkestra (nine players, among them John Gilmore, Marshall Allen, Danny Davis, James Jacson, and Clifford Jarvis) performing an unusual set of pieces, some being exclusive to this album. Worth special mention are these excellent musical narratives: “There is Change in the Air”, “The Antique Blacks,” and “The Ridiculous I and the Cosmos Me.” There’s also “This Song is Dedicated to Nature’s God,” one of Sun Ra’s typical singalong chants. A more political record than average, with a good band sound, and some worthy surprises. Recommended.

MAKOTO KAWABATA / Inui 2 (VHF)

J’arrive en retard à cette série. Faut dire que, même si je suis un fan d’Acid Mothers Temple, les projets de son gourou Makoto Kawabata me laissent habituellement plutôt froid (je pense, entre autres, à Tsurubami et Rebel Powers). Mais cette série est différente: une musique paisible, forte en instruments ethniques, sereine. Je préfère le premier volume, mais j’aime l’instrument à anche (shenai?) dans celui-ci.

I’m a late bloomer on this series. Gotta say that, though I am a fan of Acid Mothers Temple, the projects of its guru Makoto Kawabata usually leave me cold (I’m thinking, among others, of Tsurubami and Rebel Powers). But this series is something else: peaceful music, heaby on ethnic instrumentations, serene. I prefer Vol. 1, but I do like the reed instrument (shenai?) in this one.

Soirée d'ouverture du FIMAV 2010 annoncée / FIMAV unveils its 2010 opening night line-up!

Critiques AMG Reviews: 2009-12-10

Raoul Sinier: Tremens Industry

2009-12-09: Nicolas Collins, Dempster/Heasley/Glick Rieman, Thembi, Akira Kosemura

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-12-09


NICOLAS COLLINS / Devil’s Music (EM Records - merci à/thanks to Forced Exposure)

EM Records réédite deux albums importants de Nicolas Collins, un artiste expérimental qui fut un pionnier du sampling. Paru sur vinyle en 1986, Devil’s Music est un feu roulant de soubresauts musicaux échantillonnés et collagés à la va-vite, qui tissent leur propre logique obtuse au fil de longues pièces suremballées. Le disque 1 présente l’album original (deux pièces) et un collage d’ondes radio de 25 minutes réalisé en 1988, jamais paru. Le disque deux comprend Real Landscape, une cassette de 1988 qui est une réinterprétation de Devil’s Music (le terme remix” ne convient pas vraiment), une vidéo de “Devil’s Music” en concert, et un logiciel reproduisant les cricuits électroniques utilisés pour la pièce et permettant de se faire sa propre musique du yab’! Une jolie touche. [Ci-dessous: “Devil’s Music A”, trouvée sur le site de Nicolas Collins, qui contient BEAUCOUP de matériel audio.]

EM Records have reissued two key albums by Nicolas Collins, an experimental artist and sampling pioneer. Released as an LP in 1986, Devil’s Music is a roller coaster of hastily sampled and collaged audio spurts that weave their own obtuse logic in the course of long overexcited tracks. Disc 1 of this twofer features the original album (two sidelong trancs) plus a 25-miunte radio collage commissioned in 1988 and never released. Disc 2 features Real Landscape, a cassette release from 1988, a reinterpretation of Devil’s Music (“remix” doesn’t quite describe it), plus a live video of “Devil’s Music” and a software reproducing the electronic circuitry used for the piece, so you can make your own devil’s music! Nice touch. [Below: “Devil’s Music A”, found on Nicolas Collins’s website, which contains a LOT of audio material.]

http://www.nicolascollins.com/music/devilsmusica.mp3


Après ce disque très actif, j’ai besoin d’un après-midi tout en détente...

After this hyperactive double set, I need a quiet afternoon...


STUART DEMPSTER, TOM HEASLEY & ERIC GLICK RIEMAN / Echoes of Syros (Full Bleed Music)

Un beau concert de septembre 2008, avec le tromboniste Stuart Dempster du Deep Listening Band (il joue aussi de la conque et du didjeridoo), le tubiste Tom Heasley (aussi aux électroniques) et Eric Glick Rieman au piano électrique préparé. Des trois, c’est l’approche de Rieman qui est la plus intrigante - souvent difficile à identifier et associer. Un disque en deux parties: une longue improvisation de 34 minutes, puis trois impros plus courtes. De belles ambiances, des échanges attentifs. Très agréable pour l’amateur d’impro et très invitant à une écoute profonde.

A fine concert from September 2008, with Deep Listening Band trombonist Stuart Dempster (he also plays conch and didjeridoo), tuba player Tom Heasley (also with electronics), and Erick Glick Rieman on prepared electric piano. Of these three, Rieman is the most intriguing player, often hard to identify and correlate. A record in two parts: first a 34-minute improvisation, then three shorter ones. Nice moods, attentive exchanges. Very enjoyable if you dig free improvisation, and irresistably inviting deep listening.


THEMBI / Morning Melody (Dreaming/Musea)

L’histoire d’un amour sans lendemain, mis en musique sous forme de rock électro-ambiant. Pas mauvais dans les passages mélancoliques ou romantiques (il y a du XII Alfonso là-dessous), franchement plat dans les passages excités - on tombe dans le groove disco cliché. Passé les trois ou quatre premiers titres, ça manque d’inspiration, c’est prévisible. Bof.

The story of a short-lived passion, set to music electro-ambiant rock style. Not bad in the sad stretches (there’s a XII Alfonso influence I’m sure), downright boring in the upbeat passages, where it falls into cliched disco grooves. Past the first three or four tracks, inspiration falls short and the whole thing becomes predictable.


AKIRA KOSEMURA / Polaroid Piano (Someone Good)

Un très court disque de piano solo, avec un peu de guitare sur quatre pièces (par Muneki Takasaka) et des prises de son sur le terrain signées Lawrence English. Des pièces instrumentales délicates, fragiles, enregistrées au naturel. Des instantanés de douceur. Très beau.

A very short solo piano CD, with a little bit of guitar on four tracks (by Muneki Takasaka) and field recordings by Lawrence English. Delicate, fragile instrumentals recorded “au naturel”. Polaroids of sweetness. Beautiful.

2009-12-08

Délire actuel, 2009-12-08

DÉLIRE ACTUEL

Édition du 8 décembre 2009
Show aired on 8 December 2009

DESCRIPTION
DESCRIPTION


DAME 2009: Ambiances magnétiques et ses étiquettes soeurs (regroupées sous l'ombrelle DAME) sont le fleuron de la musique actuelle québécoise. Alors que DAME fait sa vente habituelle de fin d'année, nous jetons un regard sur la production des 12 derniers mois.
DAME 2009: Ambiances Magnétiques and its sister labels (grouped under the umbrella company DAME) are the jewel of Quebec's musique actuelle crown. As DAME is having its annual year-end sale, here's a look back at the last 12 months worth of releases.

KLAXON GUEULE / Yasmine soubresaute (3:55) + Bunita gît (2:37) - Infininiment (Ambiances Magnétiques)
BERNARD FALAISE & FRANK MARTEL / Ouroulalala (4:33) + La Tarentule attend (2:36) - À l'école du ara (Monsieur Fauteux m'entendez-vous?)
PIERRE LABBÉ 4TET / Corpus (5:39) - Manivelle ((Ambiances Magnétiques)

TIM BRADY / Impossible Pizzicato Machine (7:53) - My 20th Century ((Ambiances Magnétiques)
AMY HORVEY / Quatro Pezzi per Tromba Sola [Giacinto Scelsi] (10:19) - Interview (Malasartes)

QUATUOR BOZZINI / Re-synchronisation [Michel Gonneville] (7:47) - Hozhro (Collection QB)

QUASAR / Geyser Ghetto [Michel Frigon] (9:33) - Miroir des vents (Collection QB)
RAINER WIENS / Kawthoolie (1:42) + Douple Up (3:35) - Shadows of Forgotten Ancestors ((Ambiances Magnétiques)
PHILIPPE LAUZIER, P.-Y. MARTEL, K. MYHR & M. TÉTREAULT / Fonderie (4:35) - Disparition de l'usine éphémère ((Ambiances Magnétiques)

TAXONOMY / Épilogue (9:45) - 10 Taxonomical Movements ((Ambiances Magnétiques)
GANESH ANANDAN & HANS REICHEL / Once upon a time... (4:43) - Self-Made ((Ambiances Magnétiques)
MANKIND / Charming (3:00) - Ice Machine ((Ambiances Magnétiques)

SÉBASTIEN CIROTTEAU, B. LACASSE, C. S. MASSICOTTE & E. NORMAND / Partie 1 (extrait/excerpt: 10:00) - Face à la dérive ((Ambiances Magnétiques)



COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

DAME
La vente étiquette rouge!
The annual red tag sale!
http://www.actuellecd.com/fr/boutique/spc_rouge/

PIERRE LABBÉ 4TET
En concert, lors du lancement du disque.
Live at the CD release party.


RAINER WIENS
Une vidéo (officielle?) sur la pièce titre de l'album "Shadows of Forgotten Ancestors".
An (official?) video on the title track from "Shadows of Forgotten Ancestors".

Délire musical, 2009-12-08

DÉLIRE MUSICAL

Édition du 8 décembre 2009
Broadcast Date: 8 December 2009

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST


Thème/Theme: MR.TUBE & THE FLYING OBJECTS / Put Me Back on YR Side - Listen Up? (Sweet Nothing)

GONG / Escape Control Delete (extrait/excerpt: 6:00) - 2032 (G-Wave)
SLOCHE / J'un oeil (4:47) - J'un oeil (ProgQuébec)
PING / The Customer & The Manufacturer (3:30) - Discotheque of Darkness (Luftwaffel Records)

*BERNARD FALAISE & FRANK MARTEL / Il y a que (3:02) - À l'école du ara (Monsieur Fauteux, m'entendez-vous?)
*PAPA BOA / Jean Barinbeau (5:30) - Tête à queue (Ambiances Magnétiques)
*CORDÂME / Passage obligé (3:35) - Migration (Malasartes)

KWOON / Blue Melody (6:05) - Tales and Dreams (Les Lucioles de minuit)
CALIFONE / Bunuel (4:26) - All My Friends Are Funeral Singers (Dead Oceans)

**IAIN MATTHEWS & SEARING QUARTET / Reservoir (5:43) - Joy Mining (Fledg'ling)

merci à/thanks to:
*DAME
**Forced Exposure


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

GONG
Film d'animation sur une chanson du nouvel album 2032.
Animation short over a song from the new album 2032.

2009-12-08: Konrad Sprenger, Duncan Ó Ceallaigh, Van der Papen, Dirac, Starke, T.Phan, Vandermark 5

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-12-08


KONRAD SPRENGER / Versprochen (Schoolmap - merci à/thanks to Dense Promotion)

On me dit que “Versprochen” peut signifier à la fois vœu, promesse et lapsus - drôle de programme pour un drôle de long-jeu (oui, sur vinyle seulement, ou en téléchargement). Je ne connaissais pas Konrad Sprenger (de son vrai nom Jörg Hiller) avant ce disque. Sa galette de douze titres est un amalgame étrange mais hautement divertissant d’influences, de tendances, d’instruments et de styles, le tout finement coulé en pièces étonnantes mais solides, très difficiles à décrire (il s’y passe beaucoup de choses) mais pourtant assez accessibles (ce qui s’y passe est clair). Une seule pièce m’a déplu, “Wanderheuschrecke”, qui est soit du kitsch ironique mal assumé ou tout simplement une très mauvaise idée (jazz-rock/kosmik-music mièvre). Pour le reste, faudra que j’y revienne, Sprenger offre quelque chose de mûri.

I’m told that “Versprochen” can mean pledge, promise and slip of the tongue – a strange program for a strang LP (yep, vinyl only - or download). I didn’t know Konrad Sprenger (aka Jörg Hiller) prior to this record. This 12-track platter is an unusual though highly entertaining aggregate of influences, trends, instruments, and styles, all sophisticately molded into surprising and strong pieces. It’s very hard to describe (there’s a lot happening), yet it remains relatively accessible (what happens is clear). There’s only one track that displeased me, “Wanferheuschrecke” – it’s either ill-thought ironic kitsch or simply a bad idea for cheesy jazz-rock/kosmic music. The rest of it is might fine and mature, and I’ll want to give it at least another listen.


DUNCAN Ó CEALLAIGH / Psalms (Parvo Art - merci à/thanks to Dense Promotion)

Duncan Ó Ceallaigh est le proprio de la micro-étiquette Parvo Art, qui publie des mini-CDr en éditions limitées. Psalms est son second mini-album pour Parvo Art et son troisième en tout. Les trois pièces du disque ont pour titre des numéros de psaumes, et l’album au complet est méditatif et révérentiel, avec une touche gothique (choeurs, orgue). De la belle musique électronique ambiante, pas complaisante. Souhaitons que cette musique soit rééditée plus tard et connaisse une plus grande diffusion.

Duncan Ó Ceallaigh is the owner of the Parvo Art label, which releases extrememly limited runs of mini-CDRs. Psalms is his second EP for Parvo Art and his thirs overall. The three pieces all have psalm numbers for titles, and the album as a whiole is meditative and reverential, with a touch of Gothic (choirs, organ). Beautiful ambiant electronic music, no complacency. Here’s hoping this music gets reissued on a friendlier format to enjoy wider distribution.


VAN DER PAPEN / Paths (Parvo Art - merci à/thanks to Dense Promotion)

Les jumeaux Christoph et Ronald Lonkowsky publient leur second EP sous le nom Van Der Papen. Paths, un mini-CD chez en édition très limitée Parvo Art, est un truc très urbain, très techno ambiant, très GAS. Bien fait mais peu de surprises et ça ne m’accroche pas, sans m’irriter pour autant.

Twins Christoph and Ronald Lonkowsky released their second EP as Van der Papen. Paths, a mini-CD EP released by Parvo Art in a very limited edition, is a very urban thing, very ambient techno, very GAS. Nicely done, but little surprises, and it doesn’t grab. It doesn’t irritate me either, mind you.


DIRAC / Emphasis (Spekk - merci à/thanks to Dense Promotion)

Superbe. Les membres de Dirac (Peter Kutin, Daniel Lercher et Florian Kindlinger) tissent un riche univers sonore à partir de guitares, enregistrements sur le terrain et percussions. Drones savoureux, boîtes à musique, ambiances discrètes qui s’immiscent en arrière-plan. Une musique rêveuse mais pas mélancolique, captivante mais pas angoissante, du côté froid du spectre sans être glaciale. Vraiment, du très beau travail. [Ci-dessous: Un extrait de “This is Your 4am Wake-Up Call”]

Splendid! Dirac’s members (Peter Kutin, Daniel Lercher, and Florian Kindlinger) weave a rich sonic world out of guitars, field recordings, and percussion. Tasty drones, music boxes, quiet ambient sounds filtering in from the background. Dreamy music that doesn’t rely on melancholy; captivating music that won’t get you tensed up; cold music, not chilling music. [Below: An excerpt of “This is Your 4am Wake-Up Call”]

http://www.spekk.net/sounds/KK021_m1.mp3


2e écoute/2nd listen: STARKE / A Letter from Yesterday (Mü-Nest - merci à/thanks to Dense Promotion)

En préparation du Délire musical de ce soir... Toujours agréable (voir mon commentaire du 2009-11-30), mais ça manque de signes distinctifs...

Preparing for tonight’s Delire Musical... This one’s still fine (read my initial comments on 2009-11-30), but it lacks personality...


T.PHAN / Last Warrior (Musea)

Croyez-le ou non, derrière le nom T.Phan se cache Stéphan Gaussarieu, qui fut le batteur du groupe rock progressif français Tai Phong dans les années 70, première aventure musicale d’un dénommé Jean-Jacques Goldman. “So what?” me direz-vous et vous n’avez pas tort. Après tout: 1) Qui se souvient de Tai Phong (moi; je n’ai pas détesté Windows); 2) Ce genre de retour n’est-il pas voué à l’échec? Concernant le second point, je répondrais oui, règle générale, mais Last Warrior est mieux réussi qu’on le croirait. Musicalement, on retrouve des traces de Tai Phong (rock mélodique aux développements planants) et beaucoup de Jade Warrior (les deux groupes partageaient une influence japonaise, incidemment). Par contre, là où le bât blesse, c’est que comme chanteur, Gaussarieu est loin de Goldman. En fait, ses parties de voie sont oubliables au mieux, embêtantes au pire (“The Bridge”) - aurait mieux valu embaucher un chanteur. Pour le reste, de belles musiques, un rock progressivant, bien senti, qui ne s’impose pas. Par contre, la production fait très homme-orchestre - il y manque un son de groupe.

Believe it or not, but behind T.Phan hides Stephan Gaussarieu, once the drummer in ‘70s French prog rock band Tai Phong, which launched singer Jean-Jacques Goldman’s career (Goldman has been a huge French star in the ‘80s/’90s). “So what?” you might say, rightfully so. After all: 1) Who remembers Tai Phong (well, I do; I kind of liked their Windows LP); 2) Isn’t this kind of comeback doomed from the beginning? As per the second item, I’d say yes, generally, but Last Warrior is better than what you expect. Musically, I hear traces of Tai Phong (melodic rock with trippy developments) and a lot of Jade Warrior (incidentally, both bands had strong interests in Japanese culture). However, the comparison to Tai Phong hurts on the vocals. Gaussarieu is no Goldman. In fact, his vocals are forgettable at best, embarrassing at worst (“The Bridge”) - he could have hired a decent singer. For the rest, there’s good music, prog-leaning rock, heartfelt, not in-your-face at all. However, the production is of the one-man-band variety – the album lacks a group feel.


THE VANDERMARK 5 / Annular Gift (NotTwo)

Ça faisait longtemps que je n’avais pas écouté le Vandermark 5 – depuis Burn the Incline et leur concert au FIMAV. Pas que je n’aime pas, au contraire, mais je ne croisais pas leurs disques, et il y a tant de choses à écouter, et, et, et... Ce nouvel opus enregistré en concert n’est pas génial, mais tout de même très divertissant. Ken Vandermark et sa bande continuent de faire un jazz pesant, qui brasse la cage, qui souffle fort. Quelques longues pièces sur ce long disque.

I hadn’t listened to the Vandermark 5 in a while - not since Burn the Incline and their FIMAV appearance. It’s not that I don’t like them, on the contrary, but I wasn’t coming across their records, and there’s so much out there to listen to, and, and, and... This new live opus isn’t fantastic, but it’s still quite entertaining. Ken Vandermark and co. keep on playing a heavy, hard-hitting, loud-blowing NRG jazz. And there are some long tracks on this long record.

2009-12-07

2009-12-07: GVSU New Music Ensemble, Andrew Pekler, The Necks

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-12-07

GVSU NEW MUSIC ENSEMBLE / In C Remixed (Innova)

Les enregisrements et versions du célèbre “In C” de Terry Riley se multiplient. Pourtant, je ne me lasse pas d’entendre cette pièce, d’une simplicité mais d’une efficacité à tout épreuve. Cela dit, In C Remixed a réussi à me saturer pour un temps. Le Grand Valley State University New Music Ensemble (17 musiciens) propose ici une lecture relativement courte de l’œuvre (20 minutes), soumise à plusieurs remixeurs. In C Remixed est un album double (un peu moins de 140 minutes) proposant 18 remixes, plus l’enregistrement original du GVSU. La brochette de remixeurs est variée et hétéroclite, tout comme les résultats, d’ailleus. À souligner, les propositions de Jack Dangers, Glenn Kotche (percussive, comme il se doit), Nico Muhly (sensuelle), DJ Spooky (étrange) et David Lang (très déconstruite). Je ne nommerai pas les platitudes, mais il y en a: du mièvre surtout. Et trop de remixeurs s’attachent au do du piano, la noire insistante qui sert de colonne vertébrale à l’œuvre.

Recordings and versions of Terry Riley’s famous “In C” keep piling up. And yet, I don’t get tired of hearing this so simple and so efficient piece. That said, In C Remixed managed to satiate me for a while. The Grand Valley State University New Music Ensemble (17 musicians) delivers a rather short reading of the piece (20 minutes), which was then handed out to remix artists. In C Remixed is a 2-CD set (a little under 140 minutes) featuring 18 remixes, plus the GVSU’s original recording. The cast of remixers is varied and uneven, like the results. Worth nothing are the contributions by Jack Dangers, Glenn Kotche (percussive, as expected), Nico Muhly (sensual), DJ Spooky (strange), and David Lang (severly deconstructed). I won’t point out the boring bits, but there are some. And too many remixers latch onto the eight-note C pulse that provides the piece’s backbone.

ANDREW PEKLER / Entanglements in the Orthopedic Sensorium (Schoolmap - merci à/thanks to Dense Promotion)

Pour sa première parution chez Schoolmap (l’étiquette de Giuseppe Ielasi), Andrew Pekler propose un collage de fragments et restes d’albums précédents, montés en quatre “enchevêtrements” ma foi fort sympathiques. Musique électronique qui oscille entre l’abstrait et le naïf, le pulsif et l’agressif, et qui cherche à faire voyager sans forcer la note onirique. Pas toujours captivant, mais assez réussi.

For his first release on Schoolmap (Giuseppe Ielasi’s label), Andrew Pekler delivers a collage of fragments and leftovers from his previous albums, edited and mixed into four highly enjoyable “entanglements.” Electronic music switching between abstract and naive, pulsating and aggressive. Music that takes you on a journey without playing the cinematic card. Not always captivating, but pretty well done.

THE NECKS / Silverwater (ReR Megacorp)

La magie des Necks est indescriptible et doit être vécue (et en spectacle, encore plus) pour la croire. L’effet hypnotique de leur musique, qui utilise exclusivement la forme longue, transporte, engourdit, puis saisit et vous fait sortir de votre torpeur. Sur Silverwater, le trio altère sa façon de faire, d’une ou deux façons. D’abord, si la pièce est continue sur 67 minutes, elle présente, au lieu de l’habituelle courbe unique (doux, crescendo graduel, plateau incandescent, retombée rapide), plusieurs blocs formant des cycles relativement rapides de montées et chutes d’intensité. La palette sonore est quelque peu différente aussi: Chris Abrams utilise orgue, clavier et un piano à la prise de son “sale” (à défaut d’un meilleur terme), alors que Lloyd Swanton passe la première moitié du disque à jouer plus de percussion (de main) que de contrebasse, semble-t-il. Superbe minimalisme maximaliste, encore une fois. The Necks seront à la Sala Rossa de Montréal le 24 janvier 2010.

The Necks’s magic is undescribable and must be experienced (even better in live context) to be believed. The hypnotic effect of the music, which comes exclusively in long form, transports you, lulls you, than grasbs you by the balls and shakes you out of your cocoon. On Silverwater, the trio slightly alters its m.o. First, though the album features a continuous 67-minute piece, it adopts, instead of the usual single curve (quiet, then gradual crescendo, incandescent peak, quick catharsis), several blocks forming relatively fast cycles of peaks-and-catharsises. The sound palette is also a bit different: Chris Abrams is playing organ, keyboard, and piano with a “dirty” sound capture (for lack of a better word), while Lloyd Swanton spends the first half of the record playing more (hand) percussion than doublebass, or so it seems. Fabulous maximalist minimalism, once again. The Necks will be at La Sala Rossa, Montreal, on January 24, 2010.