2014-06-12
HANS
KOCH, GAUDENZ BADRUTT & ALEXANDRE BABEL / Species-Appropriate Animal
Husbandry (Creative Sources)
Très
solide session studio enregistrée en juin 2012. Improvisation libre faite de
bruits -sillements, chuintements, grommellements – produits par une clarinette
basse (Koch, des techniques magistrales), des électroniques (Badrutt,
mystérieux) et des percussions (Babel, maître du cache-cache avec les sons des
deux autres). Sept pièces d’une à dix minutes, des énigmes à profusion et
beaucoup, beaucoup d’écoute.
Very strong studio session recorded in June 2012. Free improvisation
consisting of small sounds – whining, rustling, grumbling – produced by a bass
clarinet (Koch, commanding techniques), electronics (Badrutt, mysterious), and
percussion (Babel, excellent at playing hide-and-seek with the other two’s
sounds). Seven tracks, one to ten minutes long, with plenty of enigmatic stuff
going on and lots and lots of deep listening.
Croyez-moi:
l’ensemble Wrack de Kyle Bruckmann est l’un des ensembles de jazz actuel les
plus excitants aux États-Unis – de la trempe d’Audio One. L’écriture de
Bruckmann est riche, complexe, sensible, originale et divertissante. Ce disque
propose un cycle de compositions inspirées par les romans de Thomas Pynchon:
une courte “ouverture” suivie de trois mouvements de 15 à 20 minutes chacun. Je
m’attendais à beaucoup d’impro, mais non, l’écriture est serrée, avec beaucoup
de références au jazz et des rebondissements à n’en plus finir. Et un très bel
alignement à sept qui inclut Jen Paulson à l’alto, Jeb Bishop (trombone) et Tim
Daisy (batterie), sans oublier Bruckmann, un hautboïste hors pair. [Ci-dessous:
“Overture”]
Take my word for it: Kyle Bruckmann’s Wrack is one of the top
avant-jazz ensemble in the US right now – up there with Audio One. His writing
is rich, complex, sensitive, personal, and entertaining. This record features a
cycle of compositions inspired by the novels of Thomas Pynchon: a short
“overture” followed by three movements of 15 to 20 minutes in duration. I was
expecting a lot of improvisation, but no, this is tightly-written material with
lots of jazz references and surprises a-plenty. Very fine septet line-up
featuring, among others, Jen Paulson on viola, Jeb Bishop on trombone, and Tim
Daisy on drums – and let’s not forget Bruckmann, an unmatched oboe player. [Below: “Overture.”]
J’ai
chroniqué le premier disque du Ton Trio en 2009. Depuis, le saxophoniste Aram
Shelton a pris du gallon et il a revampé son groupe, d’où ce Ton Trio II. Il
est maintenant accompagné de Scott Brown à la basse et d’Alex Vittum à la
batterie. On and On est un album de jazz bien
construit, aux thèmes accrocheurs, lyriques même. “Orange Poppies” et
“Turncoats” sont mémorables. Écriture engageante, interprétations soutenues,
c’est du bon jazz créatif américain, à la hauteur des groupes de Keefe Jackson
ou de James Falzone.
I reviewed the first Ton Trio CD in 2009. Since then, sax player Aram
Shelton has gained experience and revamped his band, hence Ton Trio II. This
time he is backed by Scott Brown on bass and Alex Vittum on drums. On and On is a well-built jazz
album full of catchy, lyrical themes. “Orange Poppies” and “Turncoats” are
memorable. The writing is engaging, the performances endearing. This is some
good American creative jazz on par with the bands of Keefe Jackson or James
Falzone.
ARTISTES
VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Everything is Shit: Punk in Brussels 1977-79 (Sub Rosa – merci à/thanks to Forced Exposure)
Lourde
compilation (le CD a deux fois plus de chansons que le vinyle) qui s’intéresse
à la mouvance punk de Bruxelles, à l’époque où l’underground de cette ville
suivait avec beaucoup d’attention le développement du punk et du no-wave. Les
groupes qui figurent ici ont été éphémères, instables et très peu documentés.
On a droit à quelques faces de 45 tours, mais surtout à des démos, des
enregistrements bancaux – des traces recueillies puis nettoyées autant que
possible (ça reste rude comme qualité sonore dans plusieurs cas). Le punk,
c’est pas mon fort, et il y a bien des trucs sur ce disque qui ne vont pas
au-delà de l’intérêt documentaire. Sauf pour les quatre chansons de Raxola, qui
ont beaucoup, beaucoup de gueule.
A heavy compilation (the CD offers twice the amount of material the LP
has) focusing on the punk movement in Brussels, at a time when the underground
there was following the punk and no-wave movements up close. The bands
represented here were short-lived, unstable, and largely undocumented. There’s
a few 7” sides, but for the most part the material was salvaged from demo and
rehearsal tapes. There’s just so much you can do to clean this stuff up, so
there’s still plenty of rough edges. Punk is not my forte, and most of the
songs here don’t go beyond a certain docmentary interest. Except for the four
Raxola songs, which are just mind-blowing in their own way.