Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2009-11-07

2009-11-06: Kim Cascone, Amy Horvey, Scoolptures, Cleee, Present, Singapore A-Go-Go, Yes

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-11-06

KIM CASCONE / Anti-Musical Celestial Forces (Störung - merci à/thanks to Dense Promotion)

Je suis revenu sur ce disque tôt ce matin pour une écoute attentive, après un premier commentaire hier (2009-11-05). Une œuvre déroutante. La narration, une très courte nouvelle plutôt onirique, occupe les 12 premières minutes, sur fond de bruit statique et de pluie. Puis, alors qu’elle finit sans finir, on entre dans une séquence d’enregistrements sur le terrain disparates, coupés au couteau, comme tant de scènes de vie à travers le monde: ambiance de cuisine dans une localité à la langue étrangère, muezzin appelant à la prière, etc., et des moments de drone électronique apaisant. Un montage déstabilisant. Titre, texte et contenu sonore offrent de multiples interprétations, aucune n’étant parfaitement convaincante. Intriguant, pas désagréable, mais à déconseiller à ceux qui cherchent des certitudes.

I came back to this record for an attentive listen early this morning, following my initial comment yesterday (2009-11-05). It’s a perplexing work. The spoken word – a rather dreamy/film noir short story – takes the first 12 minutes, over a background of static and rain. Then, after it comes to an end without really ending, begins a sequence of unrelated field recordings, spliced together like scenes of lives from around the world: kitchen ambience in a foreign tongue, a muezzins call to prayer, etc., and episodes of peaceful electronic drones. Destabilizing editing. Title, story, and audio content are open to multiple interpretations, none of which makes perfect sense. Intriguing, not unpleasant at all, but not recommended if you’re the kind of listen looking for certitudes.


AMY HORVEY / Interview (Malasartes - merc à/thanks to DAME)

Un joli disque de musique contemporaine pour trompette solo. La Montréalaise Amy Horvey propose un programme varié, allant de la placidité inébranlable de Giacinto Scelci à la vivacité de Cecilia Arditto. Aussi au programme, une pièce d’Anna Höstman et une signée Ryan Purchase inspirée de l’œuvre de Daniil Charms (toujours agréable!). En clôture, une improvisation avec boîtes à musique et électroniques (avec Jeff Morton). L’accent n’est pas sur la virtuosité mais l’ambiance et la texture. Quoique d’approche différente, Interview me fait penser au premier disque solo d’Arve Henriksen...

A pretty record of contemporary music for solo trumpet. Montrealer Amy Horvey delivers a diverse program that runs from the unshaking placidity of Giacinto Scelci to a vivacious composition by Cecilia Arditto. Also featured are pieces by Anna Höstman and Ryan Purchase (the latter is inspired by the works of Daniil Charms, which is always a plus in my book). The disc concludes with an improvisation with Jeff Morton’s music boxes and electronics. The focus is on ambiance and texture more than on technical display. I don’t know why – their approaches are way different – but Interview reminds me of Arve Henriksen’s first solo CD.


SCOOLPTURES / Materiale Umano (Leo Records)

Quatre Italiens que je ne connaissais pas du tout (Nicola Negrini, Achille Succi, Philippe Garcia, Antonio Della Marina): contrebasse, clarinette basse, batterie, ondes sinusoïdales, et tout le monde fait aussi des électroniques. Une approche pluristylistique qui s’inspire à la fois de Cage, de l’impro européenne, du bruitisme, du jazz d’avant-garde et du côté humoristique du rock-in-opposition. C’est une musique sérieuse mais parfois enjouée, souvent vibrante, occupée et soigneusement désorganisée-réorganisée. À explorer plus en profondeur. Ça a du potentiel.

Four Italians I never heard before (Nicola Negrini, Achille Succi, Philippe Garcia, Antonio Della Marina): doublebass, bass clarinet, drums, sine waves, and everyone also uses electronics. A pluristylistic approach that draws inspiration from Cage, European improvisation, noise, avant-garde jazz, and the funny side of Rock-in-Opposition. This is serious music that can sound cheerful, vibrant, busy, and carefully disorganized/reorganized. I need to dig deeper into this disc. Materiale Umano has potential.


CLEEE / Schwarze Sternenlieder (Pantheistic)

J’aime bien Pad Conca (bassiste et multi-instrumentiste des groupes Blast et Otolithen). Dans une récente vente du distributeur Verge, j’ai déniché ce disque à un prix ridicule. Enregistré en 1996, publié sur un minuscule label italien. Crédité à Cleee, mais il s’agit strictement de Conca. Il y a un concept derrière l’album, j’imagine, mais il est expliqué uniquement en allemand et en italien, alors je passe. Musicalement, c’est du très bon Conca: collages sonores; basses en tout genre, utilisées mélodiquement et texturalement; de la musique actuelle comme on l’entendait au Québec à une certaine époque (Bruire, Les Granules). C’est proche d’Otolithen aussi. Bien heureux d’être tombé là-dessus!

I’m very fond of Pad Conca (bassist/multi-instrumentalist from Blast and Otolithen). I a recent clearance sale from Verge Music, I grabbed this CD at a ridiculous price. Recorded in 1996, released on a tiny Italian label. Credited to Cleee, but it’s actually a solo project by Conca. There’s clearly a concept behind the album, but the liner notes are in German and Italian, so I won’t try to summarize it. Musically, this is very good Conca: sound collages, basses of all trades used as melodic and textural instruments, musique actuelle like we used to hear in Quebec at a certain time (Bruire, Les Granules). It also sounds close to Otolithen. Man, am I glad I stumbled upon this one!


PRESENT / Barbaro (ma non troppo) (Ad Hoc Records)

2001! Le dernier album studio de Present, High Infidelity, remontait à 2001! Il était plus que temps, si vous voulez mon avis. Le nouveau bébé (l’accouchement fut long et difficile) s’intitule Barbaro (ma non troppo) et propose trois longues compositions: “Vertiges”, que le groupe joue en concert depuis au moins 2006, “A Last Drop”, que je n’avais jamais entendu, et une version dépoussiérée, testostéronisée et terrorisée d’un classique d’Univers Zero, “Jack the Ripper”, un highlight des concerts de Present ces dernières années. Une production impeccable, un son pesant à souhait, des pièces glauques aux répétitions obsédantes... du grand Present, quoi! Content content content! Et c’est pas tout! À ce disque studio s’ajoute un DVD contenant près de 3 HEURES de matériel vidéo, dont les deux sets de Present au Rock in Opposition de 2007, un set au festival de Gouveia en 2006 et quelques archives des années 90. Plus must que ça, ça se fait pas! (Je regarde les vidéos ce weekend et j’en ferai rapport.)

2001! Present’s previous solo album, High Infidelity, goes back to 2001! It was about time they came up with a new one! The new baby (the delivery was long and painful) is called Barbaro (ma non troppo) and features three long compositions: “Vertiges,” which the band has been performing live since at least 2006; “A Last Drop,” which I had never heard before; and a dusted-down, testosterone-boosted, and terrorized version of Univers Zero’s classic “Jack the Ripper,” a highlight of the band’s live set for the past few years. Impeccable production, a sound that’s heavy and overbearing, bleak compositions with obsessive repetitions… top-notch Present, in other words! Happy happy happy! And that’s not all! This studio CD comes with a DVD with near 3 HOURS of video footage, including Present’s two sets at Rock in Opposition 2007, a set from the 2006 Gouveia Festival, and archive material going back to the ‘90s. What more can you ask for?!? I haven’t watched the DVD yet, so I’ll report back later this weekend.


PERE UBU / London - Texas (ReR Megacorp)

Pere Ubu chez ReR Megacorp? Pourquoi donc? Hmm... si vous posez la question, c’est que vous oubliez qu’à la fin des années 80, ce grand nom du post-punk possédait deux batteurs, dont Chris Cutler (proprio de ReR). London - Texas est un enregistrement en concert de 1989. Ce n’est pas la période la plus glorieuse de Pere Ubu en studio: l’écriture est simple (pas autant que sur Story of My Life, mais tout de même) et souvent peu inspirée... En concert, par contre, c’est une autre histoire: un set solide, un joli mélange de chansons courantes et de vieux classiques. Et un bon son, meilleur que la moyenne des bootlegs officiels que publie le groupe depuis quelques temps.

Pere Ubu at ReR Megacorp? Why? Hmm… If you had to ask, then you forgot that for a while in the late ‘80s, ReR proprietor Chris Cutler was one of Pere Ubu’s two drummers. London - Texas is a live recording from 1989. This is not Pere Ubu’s most glorious era: the songs are deceivingly simple (though not as much as on Story of My Life) and often uninispired… in the studio, that is… Live, it’s a different beast: a strong set, a nice blend of then-current and old songs. And good sound, much better than the average “official bootleg” the band’s been cranking out lately.


ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Singapore A-Go-Go (Sublime Frequencies - merci à/thanks to Forced Exposure)

Mon appréciation pour ces compilations incroyablement kétaines demeure un mystère pour mon entourage et moi. Toujours est-il que j’aime ces collections de vieux 45 tours de pop exotique en langue étrangère. Singapore A-Go-Go se classe parmi les meilleures du genre auxquelles l’étiquette Sublime Frequencies a donné le jour. Superbes voix chinoises, métissage de musique d’opéra pékinois et de funk, de pop bubblegum et de folklore asiatique. Je ne suis pas un connaisseur de ce répertoire, mais William Gibson a concocté une jolie séquence de pièces qui donne envie de voir un remake asiatique d’Austin Powers!

I’m a sucker for this kind of incredibly cheesy compilations, and why remains a mystery to me and my friends. Still, I LOVE these collections of old and foreign-language exotic pop 45s. Singapore A-Go-Go ranks among the best ones the Sublime Frequencies label has released. Splendid Chinese vocals, a freaky blend of Pekinese opera music and funk, bubblegum pop and Asian folklore. I’m not a connoisseur of this repertoire, but I can say William Gibson put together a pretty and fun tracklist that will make you wish for an Asian remake of Austin Powers!


YES / The Lost Broadcasts (Voiceprint)

Un DVD court (43 minutes) mais intéressant, regroupant trois apparitions télévisées de Yes en début de carrière. Au menu: une session de novembre 1969 filmée en noir et blanc (“No Opportunity...”, “Survival” et “Looking Around”), un lip-synch de “Time and a Word” en février 1970, puis “Yours is No Disgrace” et “All Good People” (trois prises différentes) en avril 1971. À noter que les deux premières sessions ont Pete Banks à la guitare. Sympathique, très d’époque, Jon Anderson est bien givré et Bill Bruford sourit et s’amuse comme un fou!

A nice though short (43 minutes) DVD culling three TV appearances by Yes in their early years. One session from November 1969 filmed in black and white (“No Opportunity...”, “Survival,” “Looking Around”), a lipsynch on “Time and a Word” from February 1970, and “Yours Is No Disgrace” and “All Good People” (three different takes) from April 1971. Note that guitarist Pete Banks is featured on the first two sessions. This footage is very much of its time, but still fun to watch. Jon Anderson is nicely toasted, and Bill Bruford is smiling and having fun like nobody’s business!

2009-11-05

2009-11-05: Baktruppen, Kim Cascone, Berger Rond, Random Hold

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-11-05

BAKTRUPPEN / 1986-2008 (+3dB - merci à/thanks to Dense Promotion)

Baktruppen est un collectif d’artistes-performeurs de Bergen, en Norvège. Cette troupe s’est attiré une solide renommée au fil de ses pièces/actions/événements, lesquels intègrent souvent de la musique. Musique qui, pour la première fois, paraît sur disque. 1986-2008 est un coffret de 3 CD plus un livret bourré de photos fascinantes. Malheureusement, aucun texte explicatif: pas de présentation sur Baktruppen, pas de contexte historique, rien, outre une liste énumérant les participants aux 105 extraits et les pièces d’où ils sont tirés. Une belle occasion manquée. Cela dit, ces 105 extraits, présentés dans un joyeux désordre a-chronologique, varient énormément en style et en qualité. On passe du récitatif (rarement en anglais) aux électroniques expérimentales, aux chœurs spontanés, aux improvisations bruitistes, etc. C’est parfois intéressant, très déroutant. Je sens qu’il y a là une recherche artistique pertinente, fouillée et fort probablement passionnante, mais ce coffret, par péché d’omission, ne permet pas d’approfondir.

Baktruppen is a collective of performing artists from Bergen (Norway). This troupe has garnered a strong reputation through the years and its plays/actions/events, which often integrate music. Music which, for the first time, is being released. 1986-2008 is a 3-CD boxset with a booklet full of fascinating photos. Sadly, there’s no liner notes: no biographical overview, no historical background, only a list of credits for the 105 excerpts (and the plays they were taken from). Too bad. That said, those 105 tracks feature a cheerful a-chronological mishmash of styles and quality levels. We’re taken from narrations (rarely in English) to experimental electronics, spontaneous choirs, noise improvisations, and more. It’s occasionally interesting, and generally disconcerting. I can feel relevant artistic work in there, something developed and most probably captivating, but this notes-lacking boxset doesn’t allow me to go deeper, and it’s a shame.

KIM CASCONE / Anti-Musical Celestial Forces (Störung - merci à/thanks to Dense Promotion)

Une courte pièce (30 minutes) de Kim Cascone qui s’écoute comme un hörspiel. Il s’agit d’une composition de field recordings à laquelle se greffe la récitation d’une nouvelle aux accents de rêve et de science-fiction. Cascone est un texturaliste de première. Je vais réécouter ce disque avec attention. Ma première réaction est très positive, mais j’ai été dérangé et le texte requiert une attention indivise. J’y reviendrai bientôt.

A short 30-minute piece by Kim Cascone that goes down like a hörspiel. It’s a field recording composition with a spoken-word narration of the dream/sci-fi kind. Cascone is a first-class texturalist. I’ll have to give this one another, very attentive listen. My first reaction is very positive, but things came up while it was playing, and clearly the text requires my undivided attention. I’ll report back soon on this one.

BERGER ROND / Instruit mental: Music from 2004 to 2009 (ind.)

Tiens donc, cette compilation s’était égarée parmi les disques à écouter. Vincent Bergeron propose ici une sélection de pièces tirées de ses cinq disques allant de Casse-tete de l’Existence ou tout dernier Audiomachie / Logomachie, dont il a retiré les parties vocales pour en faire des instrumentaux. Pourquoi pas. Si sa voix semi-récitative semi-chantée vous indispose, voici l’occasion d’étudier de près les juxtapositions surréelles dont sont faites ses compositions. Rien de facile ici, et beaucoup d’étrangeté, même sans les voix.

Oops, I had lost this compilation amid the stuff I have to listen to. Here, Vincent Bergeron delivers a selection of tracks taken from his five previous records (stretching from Casse-tête de l’Existence to his latest Audiomachie / Logomachie), with all vocals stripped off. Why not. If his speech-singing voice grates you, here’s an opportunity to get up close and personal withi his surreal sonic juxtapositions. Be warned: nothing here is easy and a lot of it is utterly strange, even without the vocals.

RANDOM HOLD / Differing Views (Voiceprint)

Ailleurs dans ce journal d’écoute, j’ai écrit (à propos de la compilation View with Suspicion) que Random Hold n’avait jamais passé proche d’égaler le sommet que constitue leur premier album The View from Here. Je persiste et signe après l’écoute de Differing Views, un album double qui réunit tout ce que le groupe endisqué par la suite, à l’exception du nouvel album prévu pour la fin 2009 et de quelques pièces parues sur le document d’archive Overview. Il s’agit donc des albums Burn the Buildings (1982) et Nine Ways to Win (1984?), plus des démos, des remix et deux pièces du groupe Georgia II (un projet studio avorté auquel auraient participé Peter Hammill et Stuart Gordon, mais je ne détecte pas leur présence sur les deux pièces incluses). C’est de la pop synthétique d’époque. Cela dit, même en réorientant son style, David Ferguson a continué d’écrire des chansons glauques et troubles (“Cityclean”, “Walking on the Edge”, “Second Cross”, “Lying on the Floor”) qui, avec une approche différente, auraient eu le bagoût des classiques de View from Here. Dans l’état, Differing Views offre un corpus inégal, au matériel fortement daté. Tout dépend de votre résistance aux années 80. À signaler la présence d’un (petit en pixels) vidéo de 30 minutes en spectacle, alors que Sue Raven en était la frontwoman (je ne l’aime pas - et son interprétation de “What Happened to You” prouve qu’elle n’était pas taillée pour le vieux matériel).

Elsewhere in my listening diary, I have written (about the best-of CD View with Suspicion) that Random Hold had never come close to matching the peak that was their first LP The View from Here. I maintain that earlier comment after going through the 2-CD set Differing Views, which culls everything the group recorded afterward, save for the brand new album promised for late 2009 and a few tracks already included on the Overview archive CD. What you get here is the LPs Burn the Buildings (1982) and Nine Ways to Win (1984?), plus demos, remixes, and two tracks from Georgia II (an aborted studio project that included Peter Hammill and Stuart Gordon, except I can’t identify them in any of the two tracks included). The music is ‘80s synth pop. David Ferguson continued to write bleak, troubled songs (“Cityclean”, “Walking on the Edge”, “Second Cross”, “Lying on the Floor”) that, approached differently, could have had the oomph of earlier Random Hold. As is, Differing Views is a mixed bag of mediocre pop and missed opportunities. Disc 2 also includes a small-sized 30-minute live video of the band from 1981, when the leader singer was Sue Raven (I don’t like her, and her rendition of “What Happened to You” prooves she wasn’t cut to sing the old stuff).

2009-11-04: The Sales Department, Dymons, AA Kismet

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-11-04


THE SALES DEPARTMENT / Measured Life (Noise Factory - merci à/thanks to John Bourke P.R.)

Ex-Beef Terminal, MD Matheson vaque maintenant (surtout) sous le pseudo The Sales Department, un projet d’électro chill sympathique et racé. Measured Life évoque Aphex Twin et Boards of Canada. L’accent est mis sur des climats mélodiques et des textures planantes. La pulsation est omniprésente, mais rarement appuyée. Une musique urbaine qui coule de source, faite avec goût et talent.

MD Matheson (aka Beef Terminal) is now mostly active under the alias The Sales Department, an enjoyable and sophisticated chill room-electronica project. Measured Life brings to mind Aphex Twin and Boards of Canada. The focus is on melodic moods and trippy tectures. There is always a pulse going, but it is rarely put to the fore. Urban music that flows naturally, produced tastefully and with talent.


DYMONS / Druid’s Brew (Elestial Records - merci à/thanks to John Bourke P.R.)

Dub du monde. Dymons – le pseudo de Daniel Symons, un Anglais globetrotter maintenant installé en Suisse – fait du dub du monde, une musique qui intègre dub jamaïcain, percussions africaines et chant arabe. Le danger était que ça donne n’importe quoi, mais la sauce tient bien. C’est que les percussions africaines se mêlent très bien au dub (pourquoi n’entend-t-on pas plus de ça?). Et la chanteuse Amina Djahnine, présente sur deux des sept pièces, a un ton feutré et plannant qui convient à merveille aux explorations de Dymons, qui avoisinent le space rock détendu d’Ozric Tentacles – sans la guitare d’Ed Wynn. Pour un premier disque, une autoproduction en plus, Druid’s Brew propose une vision musicale qui embrasse large mais étreint bien. Seul point négatif: Symons a tendance à trop étirer ses pièces. Celles-ci contiennent peu de matériel écrit et les jams s’éternisent. La plupart pourrait être écourtée d’une ou deux minutes sans nuire à rien.

Call it “World Dub”. Dymons - aka one Daniel Symons, an English globetrotter currently residing in Switzerland – is making World Dub, i.e. music blending Jamaican dub with African percussions and Arabic vocals, As it turns out, African percussion go very well with dub (why hasn’t this been done more?). And singer Amina Djanine, featured on two tracks out of seven, has a velvet and spacy tone that befits Dymons’ sonic explorations, which get close to Ozric Tentacles’ relaxed brand of space rock – minus Ed Wynne’s guitar work. For a debut album – and a self-produced one at that – Druid’s Brew proposes an ambitious but successful musical vision. The only down point: Symons tends to stretch out his tracks too long. They contain little compositional material, and the jams just drag on. Most of the tracks could have one to two minutes taken out of them without affecting their outcome.


AA KISMET / What’s the use of crying when the wolves have arrived (ZZZZZZ Records)

Non, non, ce n’est pas un nouveau AA Kismet (y a pas assez de justice dans le monde pour mériter ça), mais bien le second classique de cette collaboration survoltée entre Bob Drake (Thinking Plague, 5UU’s, Hail) et Lukas Simonis (Vril, Perfect Vacuum, etc. etc. etc.). Bien qu’un grand fan de Drake, je n’avais pas encore ce disque, que je viens de ramasser à petit prix chez Verge Music (grosse vente-débarras, allez jeter un oeil). La production n’est pas phénomènale, mais quel délicieux disque de chansons pop tordues, absurdes et marrantes. Drake et Simonis y jouent les hommes-orchestres et s’échangent les parties de voix. À classer dans le rock-in-opposition farfelu ou dans l’avant-surf, à défaut d’avoir une meilleure catégorie! [Ci-dessous: la chanson “Smellpop” - deux autres chansons complètes du disque sur le site de Bob Drake.]

No, no, it’s not a new AA Kismet record (there’s not enough justice in the world for that to happen). This is the second classic opus from this overcharged collaboration between Bob Drake (Thinking Plague, 5UU’s, Hail) and Lukas Simonis (Vril, Perfect Vacuum, etc. etc. etc.). I’m a big Drake fan, but somehow I didn’t have this album yet. I just grabbed it for peanuts at Verge Music (they’re having a big clearance sale, check it out). It’s not one of Bob’s best productions, but what a delightful record of twisted, absurd, and side-splitting pop songs. Drake and Simonis are doing their twin-one-man-band act and trading off lead vocals. File under zany rock-in-opposition or avant-surf, for lack of a unique, custom-fit category! [Below: “Smellpop” - two more complete songs available on Bob Drake’s website.]

http://www.bdrak.com/sounds/others/aa-smellpop.mp3

2009-11-04

2009-11-03: Supersilent, Marina Rosenfeld, Sobralasolas! 1, Cordâme, No Zen

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-11-03


2e écoute/2nd listen: SUPERSILENT / 9 (Rune Grammofon - merci à/thanks to Forced Exposure)

Une petite merveille! J’ai réécouté ce bijou tôt ce matin, dans le calme absolu d’une maison endormie, et il offre une écoute d’une fabuleuse profondeur. Comme je l’ai dit quelques jours plus tôt, pour la première fois, Supersilent se retrouve en trio (le batteur est parti) et n’utilise ici que trois orgues Hammond. Une musique recueillie, quiète, mais pleine de jeux de textures et d’interactions fines. Quatre longues pièces, souvent quasi-silencieuses, mais le souffle créatif est soutenu. Un pur ravissement.

It’s a gem! I gave this CD a second spin early this morning, while the house was still asleep and perfectly still, and it gave me a fabulously deep listening experience. As I reported last week, Supersilent is presented as a trio for the first time ever (the drummer called it quits), and the musicians are using only three Hammond organs. Reflective music, quiet music, but replete with textural games and minute interactions. Four long pieces, often near-silent, but constantly supported by a creative breath of fresh air. Pure delight.


MARINA ROSENFELD / Plastic materials (Room40)

Compositrice et platiniste new-yorkaise, Marina Rosenfeld publie peu mais bien. Ce nouveau disque est l’œuvre la plus centrée et la mieux tournée que j’aie entendue d’elle. Il s’agit d’un cycle électronique, où chaque pièce est un agencement étagé de sons traités, d’électroniques, d’instruments (piano surtout), de voix et de sons issus du tourne-disques (bruits de fond texturaux). Une œuvre introspective, fine mais pleine de sursauts, de sauts d’humeur (parfois mal avenus, d’ailleurs), avec les voix (parlées et chantées) d’adolescentes sur trois pièces – des extraits de son installation “Teenage Lontano”. Un bon disque de musique à mi-chemin entre l’électroacoustique et l’électronique expérimentale ambiante, tout à fait en ligne avec l’esthétique développée depuis quelques années par l’étiquette australienne Room40.

New York-based composer and turntablist Marina Rosenfeld releases little but chooses well. This new CD is the most focused and best-rounded work I have heard from her to this day. It is an electronic music cycle where each piece features a multilayered arrangement of manipulated sounds, electronics, instruments (mostly piano), voices, and vinyl-related sounds (as textural backgrounds). An introspective work, delicate yet full of spikes (occasionally unwelcomed spikes, as a matter of fact), and the spoken and sung voices of female teenagers on three tracks – excerpts from her installation “Teenage Lontano.” A good album of music sitting halfway between electroacoustics and experimental ambient, perfectly attuned to the esthetics the Australian label Room40 has been developing over the past few years.


ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Sobralasolas!, épisode 1 (OHM Éditions)

Une œuvre étrange, typique de l’art sonore qu’on attend du camp Avatar. Cette collaboration s’écoute comme un hörspiel (une œuvre d’art radiophonique). Elle met en vedette DinahBird, Jérôme Joy, Caroline Bouissou, Björn Eriksson, Gregory Whitehead et Kaffe Matthews. Tous contribuent un bout de quotidien: qui diffuse en direct sur le web ce qui se passe dans sa cuisine, qui raconte des anecdotes sur son entourage, qui énumère les variations de jaune qui peuplent son environnement, etc. Mis en commun via Internet, ces éléments de réel tissent une réalité virtuelle étrange, aux significations absurdes mais pas dénuées de hasards heureux. Par contre, ça vient lassant. Une citation de Lily Tomlin qui oriente la réflexion: “La réalité n’est qu’une intuition collective.”

A strange work so typical of the sound art you expect from the Avatar crew. This collaboration is to be approached like a hörspiel (a radio art work). It features DinahBird, Jérôme Joy, Caroline Bouissou, Björn Eriksson, Gregory Whitehead, and Kaffe Matthews. They all contribute bits of their daily reality: one is streaming live over the net whatever happens in his kitchen, another tells stories about his surroundings, another lists the various shades of yellow around her, etc. Pooled via Internet, these elements weave a strange form of virtual reality with absurd meanings and occasional moments of serendipity. Interesting idea, but it gets tiresome toward the end. The liner notes include this telling quote by Lily Tomlin: “Reality is nothing but a collective hunch.”


CORDÂME / Migration (Malasartes - merci à/thanks to DAME)

Je n’avais pas été impressionné par le premier disque de Cordâme, mais ce deuxième opus, Migration, me plaît beaucoup. Le trio du contrebassiste montréalais Jean-Félix Mailloux se fait ici quintette (Marie-Neige Lavigne au violon, Julie-Odile au violoncelle, Rémi Giguère aux guitares, Ziya Tabassian aux percussions) et même sextette sur deux pièce (avec l’ajout du batteur Pierre Tanguay). Des musiques qui métissent jazz et musique juive, presque toutes en cordes. Ça vous dit quelque chose? Oui, à recommander chaudement aux amateurs du Masada String Trio et de Bar Kokhba de John Zorn. Moins “edgy”, mais si vous êtes attiré par la beauté sans retenue de ces projets, vous trouverez votre compte dans Migration. [CI-dessous: Un extrait de la pièce-titre.]

I wasn’t impressed with Cordäme’s debut CD, but I definitely like this second opus entitled Migration The trio of Montreal doublebassist Jean Félix Mailloux has expanded to a quintet (Marie-Neige Lavigne, violin; Julie-Odile, cello; Rémi Giguère, guitars; Ziya Tabassian, percussion), and even to a sextet on two tracks (with the addition of Pierre Tanguay on drums). The music blends jazz with Jewish music and prominently features the strings. Is it ringing a bell? Yep, this one is highly recommended to fans of John Zorn’s Masada String Trio and Bar Kokhba. Less edgy, but if you’re drawn by the sheer, shameless beauty of those projects, Migration won’t disappoint you. [Below: A sound clip of the title track.]

http://www.actuellecd.com/fr/audio/?poste=cat_mam_010&prog=5019


NO ZEN / Live! Au Upstairs (Malasartes - merci à/thanks to DAME)

No Zen est le nouveau groupe du saxophoniste montréalais Damian Nisenson. J’avais bien aimé son dernier disque en trio. Voici un quartet formé du guitariste Bernard Falaise, du contrebassiste Jean Félix Mailloux et du batteur Pierre Tanguay. Un jazz actuel à la montréalaise, avec des touches latines et juives, plus une influence rock. C’est probablement la session la plus tranquille qu’ait enregistré Falaise, mais il s’en tire plutôt bien. Quant au maître d’œuvre et compositeur du groupe (Nisenson), son saxo léger et légèrement plaintif règne en maître tout au long du disque.

No Zen is Montreal saxman Damian Nisenson’s latest band. I’m fond of his previous CD with his trio. Here’s a quartet consisting of guitarist Bernard Falaise, bassist Jean Félix Mailloux, and drummer Pierre Tanguay. Montreal-style avant-jazz with Latin and Jewish touches, plus a rock influence that taps into Falaise’s peculiar talent. It’s probably the softest session Falaise has ever participated in, but he does a convincing job. Nisenson’s light and lightly plaintive sax sound rules throughout.

2009-11-03

Délire actuel, 2009-11-03

DÉLIRE ACTUEL

Édition du 3 novembre 2009
Show aired on 3 November 2009

DESCRIPTION
DESCRIPTION


Post-quoi? / Field recording: Première heure: On se perd dans les catégories, d'autant plus que les artistes font exprès de nos jours pour métisser les genres et brouiller les cartes. Post-quoi, donc? Post-rock, post-folk, post-classique, post-nouvel-âge, entre autres post-quelques choses. Deuxième heure: L'art du field recording, à travers quelques parutions récentes et récemment reçues.
Post-What? / Field Recording: First hour: We're at a loss amidst the genre labels, and artists are purposefully blending styles and getting us confused. So, post-what? Post-rock, post-folk, post-classical, post-new-age, among other post-whatchamacallits. Second hour: The art of field recording, through a handful of recent and recently-received releases.

*SLOWCREAM / Vibration (8:16) - And (Nonine)
**HEATHER WOODS BRODERICK / Left (4:54) - From the Ground (Preservation)
**BLACK TO COMM / Jonathan (6:42) - Alphabet 1968 (Type)

*AARON MARTIN / Orange to Eyeball (7:10) - Chautauqua (Preservation)
**ANDREA BELFI & MACHINEFABRIEK / [Part 2] (7:27) - Pulses & Places (Korm Plastics)

*LEYLAND KIRBY / Sadly, the future is no longer what it was (9:52) - Sadly, the future is no longer what it was (History Always Favours the Winners)


ERIC CORDIER / Osorezan (19:53) - Osorezan: Selected field recordings 1993-2006 (Herbal International)

ERIC LA CASA & CÉDRIC PEYRONET / La roche des fées (6:53) - La Creuse (Herbal International)

**RUSSELL HASWELL / Ant Colony (9:59) + Electroswat (3:14) - Wild Tracks (Editions Mego)

**GILLES AUBRY / [1] (8:38) - Berlin Backyards (Crónica)


Merci à/Thanks to:
*Forced Exposure
**Dense Promotion


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

ANDREA BELFI & MACHINEFABRIEK
En concert, septembre 2009, pour le lancement de ce disque:
Live, September 2009, at the launch party for this CD:


ERIC CORDIER
Une collaboration avec un autre musicien et un vidéaste, sans lien avec la pièce présentée ce soir, simplement pour le plaisir...:
A collaboration with another sound artist and a video artist, no relation to the work presented tonight - just for the beauty of it:

Délire musical, 2009-11-03

DÉLIRE MUSICAL

Édition du 3 novembre 2009
Show aired on 3 November 2009

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST


Thème/Theme: *JONNY TRUNK / Multiplication - Jonny Trunk's Scrapbook (Trunk Records)

GONG GLOBAL FAMILY / You Can't Kill Me (6:39) - Live in Brazil, 20 November 2007 (Voiceprint)
QUANTUM FANTAY / Blocktail (5:13) - From Herzberg to Living Room (Quantum Fantay)
DUB TRIO / Who Wants to Die (3:23) - Another Sound is Dying (Ipecac)

THE BLACK HEART PROCESSION / Tangled (4:13) - The Spell (Touch and Go)
NARR / Zepter des Narren (6:01) - Oxymore dans la chrysalide des rêves (Musea)

THE OCTOPUS PROJECT / I Saw the Bright Shinies (4:00) - Hello, Avalanche (Peek-a-boo Records)
**FLAMING TUNES / Breast Stroke (3:34) - Flaming Tunes (Life and Living)
AMY X NEUBURG AND THE CELLO CHIXTET / Hey (4:19) - The Secret Language of Subways (MinMax Music)
*GROUP BOMBINO / Boghassa (4:07) - Guitars from Agadez, Vol. 2 (Sublime Frequencies)

merci à/thanks to:
*Forced Exposure
**ReR USALien



COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

QUANTUM FANTAY
Bande-annonce du CD+DVD Kaleidothrope:
Trailer for the Kaleidothrope CD+DVD:


GROUP INERANE
Ce n'est pas Group Bambino, mais un groupe frère de Touaregs, celui qui faisait l'objet du volume 1 dans la série Guitars from Agadez:
It's not Group Bambino, but a related Touareg band, the one featured on Volume 1 of the Guitars from Agadez series:


2009-11-02

2009-11-02: Liquid Stranger, The Embassadors, Bratko Bibic & The Madleys, Slapp Happy, The Family Curse

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-11-02

LIQUID STRANGER / The Intergalactic Slapstick (Interchill Records - merci à/thanks to John Bourke P.R.)

J’avais bien aimé le premier album de Liquid Stranger (The Invisible Conquest, 2007), mais ce second opus me déçoit : les aspects plus planant et space rock sont presque entièrement disparus, à la faveur des côtés dubstep et reggae. La voix prend plus d’importance aussi. Du coup, Liquid Stranger perd de son originalité et sa musique devient plus prévisible, plus générique. Un disque de dub sympathique, sans plus.

I liked Liquid Stranger’s debut CD (The Invisible Conquest, 2007), but I find this second opus disappointing: the trippy and space rock aspects of the music are almost entirely gone, in fabour of its dubside and reggae sides. And vocals are more prominent. This robs Liquid Stranger of some of their originality, as the music becomes more predictable and generic-sounding. It’s still a fine dub record, but that’s it.

THE EMBASSADORS / Coptic Dub (Nonplace- merci à/thanks to John Bourke P.R.)

Ouuuuh. Difficile de ne pas tomber sous le charme de ce dubjazz fusion. Le saxophoniste (et organiste, et joueur de steel drum) Hayden Chisholm poursuit l’aventure des Embassadors, qui se veut un trio de groove jazz dont le son à la base très acoustique est appuyé par le mixage (et la « dubification ») de Burnt Friedman. Le contrebassiste Matt Penman ancre la musique du groupe avec une souplesse ferme, tandis que le batteur Jochen Rueckert faribole tout en finesse. Le saxo de Chisholm est enregistré de près, pour intégrer le souffle au son de l’instrument. Sexy.

Oooooh. How could one not fall for this fusion dubjazz sound. Saxman – and organist, and steel drum player – Hayden Chisholm carries on with The Embassadors’ journey into groove jazz, the acoustic sound of the band being supported by the mixing and dubification of Mr. Burnt Friedman. Bassist Matt Penman anchors the band’s music with firm flexibility, while drummer Jochen Rueckert messes around with a lot of finesse. Chisholm’s saxophone is recorded up close, so that the breath sounds are integrated to the instrument’s tone. Sexy!

BRATKO BIBIC & THE MADLEYS / Live at Alpentöne (Bergtöne)

Confusion de titres. Vous verrez peut-être ce disque listé sous le titre Ein guter Geist aus Grünenwald - Verkörperungen, Good Spirit from Greenwood - Incorporations, ou encore Live at Alpentöne. Il documente un concert de Bratko Bibic et ses Madleys (un quintette), en compagnie de l’ensemble suisse Rämschfädra (un autre quintette) et de l’euphoniste Shirley Ann Hofmann. Total : 11 musiciens sur scène, interprétant les airs tendres, dansants et parfois complexes du grand accordioniste, autrefois leader de Begnagrad et Nimal, et membre de l’Accordion Tribe. De très beaux arrangements, mais peu de nouvelles pièces. Tout de même recommandé, puisque Bibic n’endisque pas assez!

A confusion of titles. You might see this CD listed as Ein guter Geist aus Grünenwald - Verkörperungen, Good Spirit from Greenwood - Incorporations, or Live at Alpentöne. It documents a concert by Bratko Bibic and The Madleys (a quintet), augmented with the Swiss ensemble Rämschfädra (another quintet) and euphonium player Shirley Ann Hofmann. Total: 11 musicians on stage, performing the sweet, sour, and dancing tunes of the great accordionist, ex-leader of Begnagrad and Nimal, and member of Accordion Tribe. Beautiful arrangements, though very little new material. Still recommended, for Bibic isn’t recording enough!

SLAPP HAPPY / Live in Japan, May 2000 (Voiceprint)

Ce concert était-il disponible légalement avant? Nouveauté ou réédition? Toujours est-il que voilà un document sur la reformation passagère de Slapp Happy (Dagmar Krause, Peter Blegvad, Anthony Moore) en 2000. Au menu, des chansons puisées tout au long de la carrière du groupe, de Sort Of à Ça va (le disque studio de la reformation), plus deux chansons du répertoire solo de Blegvad. Slapp Happy n’a jamais été un projet de scène et, les rares fois qu’ils se sont produits, c’était en s’appuyant sur un groupe d’accompagnateurs. Pas cette fois. Il n’y a que la voix de Krause, la guitare acoustique de Blegvad et le clavier (surtout du piano) de Moore. Une version acoustique et aérienne, pas toujours réussi – chansons et musiciens ont pris de l’âge et manquent parfois de mordant (« Michelangelo », en particulier). Pour le complétiste. Nouveaux venus, tournez-vous d’abord vers le mythique opus Acnalbasac Noom.

Was this concert perviously available legally? Is this a new release or a reissue? In any case, here is a live CD documenting the brief reformation of Slapp Happy (Dagmar Krause, Peter Blegvad, Adrian Moore) in 2000. The tracklist features songs culled throughout the group’s career, from Sort Of up to Ça va (the reformed group’s sole studio album), plus two songs out of Blegvad’s solo repertoire. Slapp Happy was never designed as a live project, and whenever the band attempted to take the stage, they did so with a back-up band. Not on this tour though. All you have is Krause’s voice, Blegvad’s acoustic guitar, and Moore’s keyboard (usually a piano setting). An acoustic version of Slapp Happy that doesn’t always good down right – songs and musicians have aged and occasionally lack some bite (in “Michelango,” especially). A title for completists. Newcomers need to get the classic Acnalbasac Noom first!

THE FAMILY CURSE / White Medicine (merci à/thanks to xo publicity)

Un rock hurlant, expérimental, complètement déjanté. “Teen Challenge” sonne comme les Butthole Surfers avec une chanteuse, ailleurs on pense à Godflesh. Megan Tweed hurle de manière TRÈS convaincante, mais les chansons reposent aussi sur une solide base musicale. C’est violent, mais agile.Ça n’a pas la vitesse ou l’exubérance du premier Painkiller, mais ça y ressemble, en pent.

Screeching experimental off-the-wall rock. “Teen Challenge” sounds like The Butthole Surfers with a frontwoman; elsewhere the music can sound like Godflesh. Megan Tweed screams VERY convincingly, but the songs also rely on strong musicianship. This music is violent yet agile. It may not match the speed and exhuberance of the first Painkiller, but it gets close to it, in a heavier, slower fashion.

2009-11-01

2009-10-31: Raoul Sinier, The Legendary Pink Dots

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-10-31


2e écoute/2nd listen: RAOUL SINIER / Tremens Industry (Ad Noiseam - merci à/thanks to Dense Promotion)

J’ai été injuste et incomplet dans mon commentaire du 2009-10-30. La musique de Raoul Sinier procède bien d’une certaine forme de techno, mais elle est plus que ça. On y trouve un travail instrumental minutieux, une recherche de rythmes assez tordue et un joyeux sens du drame et de l’humour. Ses chansons (deux) sont à oublier, mais ses instrumentales ont du mordant. Même un petit côté progressif dans “Alternative Rush”. Quelque part entre Amon Tobin et Pierre Vervloesem (!). Mais surtout, Tremens Industry s’accompagne d’un DVD qui compte de nombreuses vidéos signées Sinier, certaines sur la musique du disque, d’autres sur d’autres musiques (de son disque précédent, peut-être?). Et ces petits films sont exquis: dessin animé, stop-motion, intégration entre environnements/personnages réels et personnages animés. Des créatures vivant entre les murs, des robots bien intentionnés, et une étrange histoire d’amour entre un homme et une poitrine de poulet. Sinier est un artiste étonnant, original, aux multiples talents et dimensions. À découvrir pour sa musique, ses œuvres vidéo ou les deux. [Ci-dessous: le premier extrait vidéo, la pièce titre “Tremens Industry” + la bande-annonce de l’album. Consultez la page de Raoul Sinier sur youtube, vous y trouverez plusieurs autres vidéos.

I was unfair and incompelte in my initial commentaire from 2009-10-31. Raoul Sinier’s music does proceed from techno music, but it’s much more than that. There’s deetailed instrumental playing, a wicked research into rhythms, and a cheerful sense of drama and humour. Forget his songs (two of them), but his instrumentals have bite. And even some progressive rock leanings in “Alternative Rush”. Somewhere between Amon Tobin and Pierre Vervloesem (!). And Tremens Industry also includes a DVD with several videos by Sinier, some featuring the album’s music, others with other tracks (from his previous record?). And these are exquisite shorts: cartoons, stop-motion, virtual characters integrated into/with real environments and characters. Creatures living inside the walls, well-intentioned robots, and the strange love story between a man and a chicken breast. Sinier is a surprising, highly original, multitalented artist. Definitely worth discovery, for his music, his video art, or both. [Below: The first video single from the album, the title track “Tremens Industry”, plus a trailer for the album. Check out Raoul Sinier’s YouTube channel for several other videos.]


THE LEGENDARY PINK DOTS

Chez moi, l’Halloween se passe en compagnie des Legendary Pink Dots. Toute la journée, la discographie des Dots et de leur chanteur Edward Ka-Spel tonne dans la maison en lecture aléatoire – nous avons une trentaine de titres des Dots et une dizaine de Ka-Spel, c’est loin du compte complet, mais ça suffit amplement). La musique de ce vénérable groupe néerlandais mélange l’onirisme d’une musique expérimentale axée sur le cinématique à la froideur de la cold wave et à l’étrange qui a sous-tendu une partie de la scène industrielle. Quelque soit l’époque (du début des années 80 à aujourd’hui) ou l’angle (chanson, musique concrète, musique ambiante), la musique des Legendary Pink Dots ne manque jamais de nous mettre dans un état second, réceptif aux apparitions fantômatiques et manifestations spectrales en tout genre. :-) [Ci-dessous: Les Legendary Pink Dots sont présentement en tournée pour célébrer leur 30e anniversaire. Un extrait de concert: “Hellsville” à Bucarest.]

In my home, Halloween is spent with The Legendary Pink Dots. All day, their discography (and their leader Edward Ka-Spel’s) can be heard throughout the house on random mode – we have around thirty LPD titles a dozen Ka-Spel titles, far from complete but more than enough to fill the day. The music of this venerable Dutch group blends the dreaminess of a cinematic-focused experimental music with the coldness of the cold wave sound and the strangeness that ran through the Industrial scene. Whatever the era (from the early ‘80s to now) or angle (songs, concrete music, ambient music), the Dots’ music never fails to put us all in an altered state of mind that makes us receptive to ghostly apparitions and spectral manifestations. :-) [Below: The Legendary Pink Dots are currently on tour to celebrate their 30th anniversary. Here’s “Hellsville” from their performance in Bucharest.]