Journal d'écoute / Listening Diary
2012-07-17/18
VAN DER GRAAF GENERATOR / Alt (Cherry
Red/Esoteric)
Un nouveau Van der Graaf Generator, mais à l’intention
des fans. Un disque à mettre dans la même catégorie que Time Vaults ou le
second disque de Present – parce que la qualité sonore est parfois
approximative (mais ici JAMAIS aussi mauvaise que sur Time Vaults) et
que les pièces présentées ici sont des improvisations extraits de répétitions.
Nous sommes dans le domaine de l’expérimentation et de l’improvisation libre
instrumentale, un champ de recherche fertile pour le groupe, même s’il a
rarement fait le passage dans la sphère publique. J’ai écouté au complet deux
fois d’affilée et je peux dire que j’aime. En fait, Alt est
nettement supérieur au second disque de Present: on ne ressent
pas ici une impression de “jam”, mais celle d’une recherche sonore et
artistique plus poussée, avec des extraits vraiment solides, comme “Dronus,”
“Mackerel Ate Them” (violente) et “Extractus.” On va aussi au-delà de
l’improvisation en direct pour plonger dans la composition et le montage –
“Earlybird”, “Here’s One I made Earlier” – une approche réussie. Ce disque
risque fort de demeurer une note de bas de page dans la discographie de VDGG,
mais il vallait la peine d’êre publié et je vais y revenir avec plaisir.
A new Van der Graaf Generator record, though this
one is a fan-only item, one to file alongside Time Vaults
and the second disc on Present – because of the at times
approximative sound quality (though NEVER as bad as on Time
Vaults) and because all the tracks here are free improvisations taken from
rehearsals and sound checks. Alt presents the group’s
experimental side, a fertile ground for them, even though they have rarely
released this kind of work. I have given it two listens back to back this
morning, and I clearly like it. Alt is superior to disc 2 from Present:
I don’t get this “jamming” feel. What I hear here is a deeper form of artistic
research, more involved, with some really strong bits like “Dronus”, “Mackerel
Ate Them” (a violent one) and “Extractus.” And we also go beyond live
improvisation with tracks that verge on electroacoustic composition –
“Earlybird”, “Here One I Made Earlier” – a successful approach. Though Alt
will probably remain a footnote in the group’s discography, it was well worth
releasing and I will be coming back to it with pleasure.
KOJI ASANO / Travel Coupons (Solstice)
Quarante-septième disque compact de Koji Asano, mais
son premier en 2012. Travel Coupons se découpe en
deux mouvements, 11 minutes et 48 minutes. Le matériau sonore est plus limpide
qu’à l’habitude. Il s’agit clairement d’instruments acoustiques, des vents
(trombone, clarinette) – on dirait presque des “outtakes” des albums de musique
de chambre qu’Asano a publié au milieu de la dernière décennie, traités
(souvent intensément, de manière granulaire ou par étirement temporel) et
assemblés en un continuum, ma foi, fascinant. Dès la première seconde, on
reconnait la palette sonore d’Asano – ces notes tenues mais instables, qui
vascillent de quelques fractions de ton, juste assez pour donner une impression
de tanguage – pourtant l’œuvre dans son ensemble apporte du nouveau: des
sources sonores plus directes et un développement moins statique.
Koji Asano’s 47th CD, but his first
release for 2012. Travel Coupons is in two movements of
11 and 48 minutes. Sound materials are clearer than usual and feature acoustic
instruments, winds mostly (trombone, clarinet) – feels like outtakes from the
chamber music CDs he released in the mid-‘00s, heavily treated (granularly or
through time-stretching) and assembled into a fascinating continuum. Asano’s
soundworld is recognizable from the very first second: long yet unstable notes
that hover over fractions of semi-tones, just enough to make you feel out at
sea. However, this work brings something new: more tangible sound sources and a
less static development.
AXEL DÖRNER - ERNESTO RODRIGUES - ABDUL MOIMÊME - RICARDO GUERREIRO /
Fabula (Creative Sources)
Splendide album que ce Fabula. Un
concert d’improvisation libre enregistré en décembre 2011 au Portugal.
Vraiment, une prestation solide, maîtrisée, étonnante, offrant un équilibre
hallucinant entre complicité et détachement. La trompette de Dörner: spartiate,
proposant des sons épurés et des textures graveleuses. Ernesto Rodrigues: des
textures d’alto plaintives, minimales. Abdul Moimême: l’univers caverneux et
instable d’une guitare électrique préparée. Ricardo Guerreiro: un travail
numérique souvent fin, subtil, qui s’imbrique entre les propositions
acoustiques comme un frère. Une pièce, 45 minutes.
A wonderful album, this Fabula
CD. Live free improvisation recorded in Portugal in December 2011. A strong,
masterful, stunning performance featuring an incredible balance between
interaction and detachment. Dörner’s trumpet: sparse, with stripped-down sounds
and gritty textures. Rodrigues: plaintive and minimal alto textures. Moimême:
the cavernous soundworld of a strangely prepared electric guitar. Guerreiro: a
subtle digital input that often nests itself among the acoustic propositions of
his brothers in sound. One track, 45 minutes.
SEVEN THAT SPELLS / Cosmoerotic Dialogue with Lucifer (Beta-lactam Ring Records)
Tiens, j’avais manqué ce disque de 2008 à sa sortie.
Avec le temps, Seven That Spells s’est rapproché de plus en plus du territoire
d’Acid Mothers Temple, au point où, sur ce disque, les deux groupes sont à peu
près interchangeables. Il y a même une jolie femme dévêtue sur la pochette.
Cela dit, Cosmoerotic Dialogue with Lucifer propose une très
bonne tranche de jam psychédélique exubérant.
Seems I missed this one when it was released in
2008. Seven That Spells have quickly grown closer and closer to Acid Mothers
Temple’s territory, to the point where, on this record, they could be mistaken
for AMT – down to the presence of a naked girl on the cover. That being said, Cosmoerotic
Dialogue with Lucifer is a very good slice of exhuberant psychedelic
jamming.