Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2012-07-19

2012-07-17/18: Van der Graaf Generator, Koji Asano, Dörner/Rodrigues/Moimême/Guerreiro, Seven That Spells


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-07-17/18

VAN DER GRAAF GENERATOR / Alt (Cherry Red/Esoteric)
Un nouveau Van der Graaf Generator, mais à l’intention des fans. Un disque à mettre dans la même catégorie que Time Vaults ou le second disque de Present – parce que la qualité sonore est parfois approximative (mais ici JAMAIS aussi mauvaise que sur Time Vaults) et que les pièces présentées ici sont des improvisations extraits de répétitions. Nous sommes dans le domaine de l’expérimentation et de l’improvisation libre instrumentale, un champ de recherche fertile pour le groupe, même s’il a rarement fait le passage dans la sphère publique. J’ai écouté au complet deux fois d’affilée et je peux dire que j’aime. En fait, Alt est nettement supérieur au second disque de Present: on ne ressent pas ici une impression de “jam”, mais celle d’une recherche sonore et artistique plus poussée, avec des extraits vraiment solides, comme “Dronus,” “Mackerel Ate Them” (violente) et “Extractus.” On va aussi au-delà de l’improvisation en direct pour plonger dans la composition et le montage – “Earlybird”, “Here’s One I made Earlier” – une approche réussie. Ce disque risque fort de demeurer une note de bas de page dans la discographie de VDGG, mais il vallait la peine d’êre publié et je vais y revenir avec plaisir.
A new Van der Graaf Generator record, though this one is a fan-only item, one to file alongside Time Vaults and the second disc on Present – because of the at times approximative sound quality (though NEVER as bad as on Time Vaults) and because all the tracks here are free improvisations taken from rehearsals and sound checks. Alt presents the group’s experimental side, a fertile ground for them, even though they have rarely released this kind of work. I have given it two listens back to back this morning, and I clearly like it. Alt is superior to disc 2 from Present: I don’t get this “jamming” feel. What I hear here is a deeper form of artistic research, more involved, with some really strong bits like “Dronus”, “Mackerel Ate Them” (a violent one) and “Extractus.” And we also go beyond live improvisation with tracks that verge on electroacoustic composition – “Earlybird”, “Here One I Made Earlier” – a successful approach. Though Alt will probably remain a footnote in the group’s discography, it was well worth releasing and I will be coming back to it with pleasure.

KOJI ASANO / Travel Coupons (Solstice)
Quarante-septième disque compact de Koji Asano, mais son premier en 2012. Travel Coupons se découpe en deux mouvements, 11 minutes et 48 minutes. Le matériau sonore est plus limpide qu’à l’habitude. Il s’agit clairement d’instruments acoustiques, des vents (trombone, clarinette) – on dirait presque des “outtakes” des albums de musique de chambre qu’Asano a publié au milieu de la dernière décennie, traités (souvent intensément, de manière granulaire ou par étirement temporel) et assemblés en un continuum, ma foi, fascinant. Dès la première seconde, on reconnait la palette sonore d’Asano – ces notes tenues mais instables, qui vascillent de quelques fractions de ton, juste assez pour donner une impression de tanguage – pourtant l’œuvre dans son ensemble apporte du nouveau: des sources sonores plus directes et un développement moins statique.
Koji Asano’s 47th CD, but his first release for 2012. Travel Coupons is in two movements of 11 and 48 minutes. Sound materials are clearer than usual and feature acoustic instruments, winds mostly (trombone, clarinet) – feels like outtakes from the chamber music CDs he released in the mid-‘00s, heavily treated (granularly or through time-stretching) and assembled into a fascinating continuum. Asano’s soundworld is recognizable from the very first second: long yet unstable notes that hover over fractions of semi-tones, just enough to make you feel out at sea. However, this work brings something new: more tangible sound sources and a less static development.

AXEL DÖRNER - ERNESTO RODRIGUES - ABDUL MOIMÊME - RICARDO GUERREIRO / Fabula (Creative Sources)
Splendide album que ce Fabula. Un concert d’improvisation libre enregistré en décembre 2011 au Portugal. Vraiment, une prestation solide, maîtrisée, étonnante, offrant un équilibre hallucinant entre complicité et détachement. La trompette de Dörner: spartiate, proposant des sons épurés et des textures graveleuses. Ernesto Rodrigues: des textures d’alto plaintives, minimales. Abdul Moimême: l’univers caverneux et instable d’une guitare électrique préparée. Ricardo Guerreiro: un travail numérique souvent fin, subtil, qui s’imbrique entre les propositions acoustiques comme un frère. Une pièce, 45 minutes.
A wonderful album, this Fabula CD. Live free improvisation recorded in Portugal in December 2011. A strong, masterful, stunning performance featuring an incredible balance between interaction and detachment. Dörner’s trumpet: sparse, with stripped-down sounds and gritty textures. Rodrigues: plaintive and minimal alto textures. Moimême: the cavernous soundworld of a strangely prepared electric guitar. Guerreiro: a subtle digital input that often nests itself among the acoustic propositions of his brothers in sound. One track, 45 minutes.

SEVEN THAT SPELLS / Cosmoerotic Dialogue with Lucifer (Beta-lactam Ring Records)
Tiens, j’avais manqué ce disque de 2008 à sa sortie. Avec le temps, Seven That Spells s’est rapproché de plus en plus du territoire d’Acid Mothers Temple, au point où, sur ce disque, les deux groupes sont à peu près interchangeables. Il y a même une jolie femme dévêtue sur la pochette. Cela dit, Cosmoerotic Dialogue with Lucifer propose une très bonne tranche de jam psychédélique exubérant.
Seems I missed this one when it was released in 2008. Seven That Spells have quickly grown closer and closer to Acid Mothers Temple’s territory, to the point where, on this record, they could be mistaken for AMT – down to the presence of a naked girl on the cover. That being said, Cosmoerotic Dialogue with Lucifer is a very good slice of exhuberant psychedelic jamming.

2012-07-17

Délire actuel, 2012-07-24


DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 24 juillet 2012
Broadcast of July 24, 2012

DESCRIPTION
DESCRIPTION
De Drift à Don à Drift: 2 heures de musiques électroniques et électroacoustiques encadrées par un vinyle unique en son genre et un document d’archives signé Don Preston.
Drifting from Don to Drift: 2 hours of experimental electronic and electroacoustic music book-ended by a vinyl release like no other and anchored by an archival release by Don Preston.

(8:00 pm)




ERIKM - ARNAUD RIVIÈRE - DJ SNIFF - MARTIN TÉTREAULT
TEAM
Drift 01
05:44

*DAMIAN VALLES
Movement III
Nonparallel (In Four Movements)
09:58

ERIKM
Ursprung
Transfall
03:15


(8:30 pm)





*MIKA VAINIO - KEVIN DRUMM - AXEL DÖRNER - LUCIO CAPECE
II
Venexia
22:59

*MARIELLE V JAKOBSONS
Crystal Orchard
Glass Canyon
03:47


(9:00 pm)





*DON PRESTON
Electronic Music
Filters, Oscillators & Envelopes 1967-82
15:25

*JIM COLEMAN
Summer Heat
Trees
06:15

Okay Without Reheating
Boner
03:21


(9:30 pm) 





Cervus
Boner
04:58

Deserter (zeimbekiko)
Xenofonia
06:33

Herald Street
Parallel 41
02:56

NOAH CRESHEVSKY
Tomomi Adachi Redux II
Rounded with a Sleep
06:23

ERIKM - ARNAUD RIVIÈRE - DJ SNIFF - MARTIN TÉTREAULT
TEAM (extrait/excerpt)
Drift 01
4:03


merci à/thanks to:


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS


ERIKM - ARNAUD RIVIÈRE - DJ SNIFF - MARTIN TÉTREAULT
Quatuor filmé avant le concert.
Quartet performance filmed at the soundcheck.

MIKHAIL
Vidéomusique pour “The Lullographer”, une autre chanson de Xenofonia.
Music video for “The Lullographer”, another song from Xenofonia.


Délire musical, 2012-07-24


DÉLIRE MUSICAL
Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire musical broadcast HERE (look for Délire Musical on the list of shows).

Édition du 24 juillet 2012
Broadcast Date: July 24, 2012

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

Thème/Theme: Le Rex / Ghostbusters - _Ascona (Unit Records)

(7:00 pm)




MAGMA
Tsaï
Félicité Thösz
03:42
CAN
Deadly Doris
The Lost Tapes
03:10
Spoon
JULIAN COPE
Vive le suicide
Psychedelic Revolution
04:37
Head Heritage
Bad Mood
Minus Touch
06:14
*THE SKIES
2789
Egyptology
04:05

(7:30 pm)




NORTHERN VALENTINE
Black Rose
Fin de siècle
04:24
JOHN ZORN
The Book of Pleasure
The Gnostic Preludes
06:06
TONY CARO & JOHN
Eclipse of the Moon
All on the First Day
03:01
Gaarden
**THE INCREDIBLE STRING BAND
You Get Brighter
Wee Tam
05:50
CALOMITO
Klez
Cane di schiena
04:16

merci à/thanks to:


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

MAGMA
Le final de “Félicité Thösz” (à partir de “Tsaï”) en concert.
“Félicité Thösz” finale (from “Tsaï” onward) performed live.

2012-07-16: Barrett/Park, Robert Hampson, Julian Cope


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-07-16

RICHARD BARRETT & HAN-EARL PARK / Numbers (Creative Sources)
Mars 2011, Institut de Sonologie à La Haye: l’électronicien Richard Barrett (du duo Furt) et le guitariste Han-earl Park travaillent ensemble à la création d’une musique à la fois spontanée et pressentie, une musique qui part dans plusieurs directions à la fois (c’est d’ailleurs la marque de commerce de Furt). La guitare est spatialisée à outrance, les électroniques s’y enchevêtrent, manipulant en direct et ajoutant par coups pointillistes qui rendent impossible l’isolation de l’une ou l’autre des contributions. Résultat: une musique électroacoustique vive, étourdissante et pertinente, qui nargue nos talents de poursuite.
March 2011, Institute of Sonology, The Hague: electronician Richard Barrett (of Furt) and guitarist Han-earl Park are working together to create music both spontaneous and premeditated, music that launches into several directions at a time (that’s Furt’s trademark). The guitar is wildly spatialized, and the electronics intermingle with it, manipulating in real-time, adding pointillistic fluries of sounds that make it impossible de isolate a single contribution. The result is lively, relevant, dizzying electroacoustic music; music that seems to be daring us to try and catch it.

ROBERT HAMPSON / Répercussions (editions Mego - merci à/thanks to Dense Promotion)
Robert Hampson (aka Main) poursuit sa carrière d’électroacousticien avec Répercussions. Trois œuvres au programme : “Répercussions”, aux coups de tambour spacieux, réverbérés, et aux électroniques un peu “old school”, ce qui confère à l’œuvre un son très GRMien. “De la Terre à la Lune”, plus aérienne, est mystérieuse à souhait. Tout en évitant les clichés, Hampson arrive à lui donner un caractère SF fort agréable. Enfin “Antarctica Ends Here” nous fait passer en mode musique expérimentale ambiante. L’espace presque infini constitue le fil d’ariane de cet album réussi. Édition CD + DVD 5.1.  [Ci-dessous: un avant-goût de l’album sous forme de montage.]
Robert Hampson (aka Main) carries on in his recent electroacoustic career with Répercussions. Three works: “Répercussions” with sparse reverberated drum strokes and “old school”-sounding electronics that give the piece a GRM-like feel. “De La Terre à la Lune”, more aerial, marvelously mysterious – Hampson manages to give it a science-fiction feel without resorting to clichés. Finally, “Antarctica Ends Here” sees him go in experimental ambient mode. Near infinite space is the thread that runs through this quite successful album. Released as a CD + DVD with 5.1 surround mix.  [Below: Edited highlights from the album.]

JULIAN COPE / Black Sheep (Head Heritage)
Mon écoute récente de Psychedelic Revolution (2012) a relancé mon intérêt pour Julian Cope et je constate, à l’écoute de Black Sheep (2008), que j’aurais dû raccroché plus tôt! Excellent tour de chant psychédélique. Plus discret que le dernier-né – disons plus Autogeddon que Peggy Suicide – mais des chansons solides, comme “Psychedelic Odin”, “Feed My Rock’n’Roll” et “Dhimmi is Blue”. Quelques longueurs, mais rien de trop dommageable.
I recently heard Psychedelic Revolution (2012), which rekindled my interest in Julian Cope and, listening to Black Sheep (2008), I think I should have got back on that train a while back! This is a very good psychedelic song cycle. Somewhat quieter than his latest opus – say, more Autogeddon than Peggy Suicide – but a strong set of songs, like “Psychedelic Odin,” “Feed My Rock’n’Roll” and “Dhimmi is Blue.” A couple of overlong passages, but nothing too damaging.

2012-07-16

2012-07-12/13: ETHEL, Diatribes/Moimême/Chabas/Rodrigues/Torres, Berthet/Vonlanthen/Bondi, Ilitch


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-07-12/13

ETHEL / Heavy (Innova)
Le nouveau disque du quatuor à cordes ETHEL est un CD, bien qu’il soit emballé comme un 7 pouces. C’est d’ailleurs une pochette splendide – Innova fait rarement dans le fétichisme de l’objet, mais c’est très réussi. J’aime ETHEL – leur interprétation de Dream House de Mary Ellen Childs m’avait fort plus il y a quelques années. Heavy regroupe huit œuvres, toutes de compositeurs différents. Elles ont toutes une certaine “lourdeur” – soit qu’elles s’inspirent du blues ou de la soul, soi qu’elles ont une approche très appuyée du quatuor à cordes. À souligner: “La Citadelle” de Raz Mesinar, une longue pièce obsédante; l’étrange “Sphere[‘]s” de John Halle, et le “String Quartet No. 2: Four Thoughts on Marvin Gaye” de Don Byron qui ouvre le disque avec brio. Dans l’ensemble, Heavy offre une écoute très agréable, plutôt variée, avec beaucoup de surprises et une certaine accessibilité.
The new release by string quartet ETHEL is a CD, despite it being packaged like a 7”. It boasts a gorgeous cover – Innova rarely caters to obkect fetichists, but this time they did, and it’s quite a treat. I like ETHEL – their recording of Mary Ellen Childs’ Dream House is what attracted me to their work a few years ago. Heavy features eight works by eight composers. They all share a certain heaviness – eitheir from their inspiration in blues or soul music, or in their see-saw approach to the string quartet. Worth singleing out are Raz Mesinar’s long and obsessive “La Citadelle”; John Halle’s strange “Sphere[‘]s”; and Don Byron’s “String Quartet No. 2: Four Thoughts on Marvin Gaye”, the brilliant disc opener. Overall, Heavy delivers a highly enjoyable and rather varied listen. Accessible music with lots of surprises.

DIATRIBES, ABDUL MOIMÊME, EDUARDO CHABAS, ERNESTO RODRIGUES & NUNO TORRES / Brume (Creative Sources)
Un sextuor à cinq noms (Diatribes est un duo de percussionnistes formé de Cyril Bondi et D’Incise) jouant des improvisations libres constitués de bruits et de textures microscopiques. Objets sur tambour basse, ordinateur, guitare préparée, trompette, alto, saxophone. J’aime cette palette sonore, et j’aime les instrumentistes en présence, mais Brume offre trop peu de variations pour résister à quelques écoutes. Mon intérêt vacille et les cinq pièces sont, tout compte fait, interchangeables.
A sextet, though five names are on the marquee (Diatribes is actually a percussion duo consisting of Cyril Bondi and D’Incise), playing free improvisations made of microscopic sounds and textures. Objects on a bass drum, laptop, prepared guitar, trumpet, viola, alto sax. I like this sound palette, and I like these musicians, but Brume offers too little diversity to maintain my interest beyond a listen or too. In the end, any track could be mistaken for any other on this album.

CHRISTOPHE BERTHET, VINZ VONLANTHEN & CYRIL BONDI / Silo (Leo Records)
Parlant de Cyril Bondi, le voici dans un rôle plus couramment associé à celui du batteur, dans un trio sax-guitare-batterie de musique improvisée. Treize pièces courtes qui ratissent assez large, du free jazz à tendance fusion jusqu’à l’improvisation non idiomatique, en passant par des ambiances plus texturales et microsonores. Berthet et Vonlanthen y vont de dialogues très créatifs, mais c’est le travail de Bondi qui m’a fasciné du début à la fin: son jeu déconstruit, démultiplié entre la frappe et le frottement, le tambour et l’objet sonore.
Speaking of Cyril Bondi, here he is in a role more generally associated with that of a drummer, in a free improvisation sax/guitar/drums trio. Thirteen short pieces covering a rather large range of styles, from fusion-leaning free jazz to non-idiomatic free improvisation, and on toward more textural and microsonic realms. Berthen and Vonlanthen have highly creative exchanges, but what fascinated me throughout was Bondi’s playing: his deconstructed playing, demultiplied between hits and strokes, drums and sounding objects.

ILITCH / La Maïeutique de la quantique (Beta-lactam Ring Records)
Ilitch (Thierry Müller) produit peu mais surprend toujours. Cet album paru l’an dernier propose du nouveau matériel dans une veine krautrock/space rock qui rappelle à la fois Can, Neu et Acid Mothers Temple. Basique dans la forme, mais fourni dans le fond. Et joliment sale.
Ilitch (Thierry Müller) releases little but always takes you by surprise. This album of new material released last year is in a krautrock/space rock vein. Reminiscent of Can, Neu, and Acid Mothers Temple. Basic form, with lots of extras in the sonics. And quite dirty music too, which I thoroughly enjoy.