Ce fut une grosse semaine, bourrée de nouveautés, et je n’avais plus grand attention à consacrer aujourd’hui. Tout de même deux nouvelles écoutes, avant de mettre iTunes en mode aléatoire et de me consacrer à 100% au boulot.
It’s been a big week of new releases, and honestly, I’m all listened out. Still managed to squeeze two new CDs before firing up iTunes on random mode and turning all my attention to work.
Et si Leonard Cohen avait eu la voix de Jónsi Birgisson de Sigur Ros? Non, ce n’est pas une blague, et à peine une exagération. Patrick Zimmer (l’homme derrière Finn.) a cette voix haut perchée et traînante qui fait la marque de commerce du groupe islandais, mais il écrit des chansons folk douce-amère qui rappellent effectivement celles de Cohen. Ce disque est un album concept, en quelque sorte, aux chansons reliées par des intermèdes instrumentaux qui font penser à (et auxquels participe) Olafúr Arnalds. C’est doux, c’est beau, c’est mélancolique à souhait. Et il y a là une écriture de qualité. [Ci-dessous: deux chansons du disque, interprétées en spectacle en novembre 2008. Enregistrement amateur.]
What if Leonard Cohen had had the voice of Sigur Ros’s Jónsi Birgisson? No, it’s not a joke, and hardly an exaggeration. Patrick Zimmer (the man behind Finn.) has that high-pitched whining voice that has become the Icelandic band’s trademark, and he does write sweet-and-sour folk songs reminiscent of Cohen’s. This record is a concept album of sorts, with songs tied together by instrumental interludes that bring to mind (and actually feature) Olafúr Arnalds. It’s soft, it’s nice, it’s delightfully melancholic. And it’s quality songwriting. [Below: Two songs from the album, performed live in November 2008. Amateur recording.]
Un duo japonais qui se prétend “the next best thing” depuis la vague de rock progressif britannique. Un gros bof. Du progressif instrumental de multi-instrumentiste (batterie programmée), bien torché mais sans voie précise, amalgame d’influences prog et fusion. Quelques moments musclés, une pièce copiée-collée de King Crimson, et le reste passe vite.
A Japanese duo claming to be the next best thing since the heydays British prog rock. What a larf! This is multi-instrumantlists’ instrumental prog rock with programmed drums. Well done, but no real direction, a bunch of obvious prog and fusion influences. Some strong moments, and a copy-paste out of King Crimson’s songbook, but the rest goes by quickly and unnoticed.
Réédition en disque double des deux albums du supertrio d’électronica expérimentale constitué de Fennesz, Jim O’Rourke et Peter Rehberg (Pita). Quasi révolutionnaire à l’époque, maintes fois imitée depuis, cette une musique qui a bien vieilli, somme toute. The Magic Sound Of... était construit sur des échantillons de musique pop parfois incongrus (Gentle Giant!?!), aux accents musak qui contrastaient avec la “glitch” très avant-gardiste dans laquelle ils étaient remoulés. The Return Of... fait plus bruitiste et chaotique. Chaque disque est augmenté d’une pièce bonie. [Ci-dessous: “Fenn O’Berg Theme”, extrait de la version originale (avec pochette originale) de The Magic Of.... La nouvelle version est remastérisée.
Reissue as a 2-CD set of the two albums by this experimental electronica supergroup consisting of Fennesz, Jim O’Rourke, and Peter Rehberg (Pita). Near revolutionnary in the late ‘90s, often copied since, this is music that ages well, overall. The Magic Sound Of... was mostly made of pop music samples, some of them rather incongruous (Gentle Giant!?!), with a strong muzak musk that created a sharp contrast with the highly experimental “glitch” esthetics in which they were recast. The Return Of... is noisier and more chaotic. Each disc boasts one bonus track. [Below: “Fenn O’Berg Theme” from the original version (with original artwork) of The Magic Of... The new version is remastered and sports new artwork.
Progression by Failure est le projet d’un seul homme, Nicolas Piveteau. Ce premier disque souffre pleinement du syndrome du multi-instrumentaliste: synthétique, clinique, rien de spontané dans cet alignement méticuleux de pistes multiples. Malheureusement, ce disque souffre aussi d’un autre problème commun à bien des projets de rock progressif instrumental: une certain vacuité qui donne constamment l’impression qu’il manque quelque chose d’essentiel à la musique entendue: une voix principale ou un instrument soliste. Cela dit, certains thèmes sont bien jolis.
Progression by Failure is the project of a single man, one Nicolas Piveteau. This album suffers across the board from the multi-instrumentalist’s syndrome: synthetic-sounding, clinical, nothing spontaneous about this careful stack of multitracks. Sadly, the record also suffers from another common issue among instrumental prog rock projects: a certain void in the writing that gives you the impression that there is always a key element missing, like a lead vocal or a soloing instrument. That being said, some themes are very pretty.
Court premier disque de ce projet de Justin Lockey, qui promet une trilogie de mini-albums. The British Expeditionary Force fait dans la chanson folktronique à relents post-rock. C’est bien tourné mais un peu froid et prévisible. C’est agréable mais ça se fond dans le décor. [Ci-dessous: La “bande annonce” de l’album.]
The short debut by Justin Lockey’s project, chapter one in a planned series of three Eps. The British Expeditionary Force is about folktronica songwriting with a post-rock feel. It’s well done, but a bit cold and predictable. Enjoyable, but it quickly fades into the background.[Below: The album’s official “trailer”]
ROGÉRIO BIGUDO & SEAN BERGIN / Mixing It (Pingo Records - merci à/thanks to ToonDist)
Un deuxième disque pour ce duo inattendu, rencontre entre le guitariste acoustique brésilien Rogério Bigudo et le saxophoniste néerlandais d’origine sud-africaine Sean Bergin. Un amalgame de folklore brésilien, de jazz sud-africain et d’improvisation. Le duo interprète des pièces originales et des compositions de Jobim, Villa-Lobos et Dollar Brand, ce qui donne une idée de l’étrange palette musicale de ce disque. Chaleureux, sans prétention et trop court!
A second CD for this unexpected pairing between Brazilian acoustic guitarist Rogério Bigudo and South-Africa-born (now residing in The Netherlands) saxman Sean Bergin. A blend of Brazilian folk, South-African jazz, and improvisation. The pair performs originals and compositions by Jobim, Villa-Lobos, and Dollar Brand, which gives a pretty good idea of the stylistic scope of this release. It’s warm, unpretentious... and too short!
Un disque double qui regroupe des enregistrements inédits de cette bande de lascars improvisateurs, sorte de groupe communautaire de musiciens anarchistes qui poussaient très loin l’art de l’improvisation libre et du décloisonnement entre artistes et public. C’est tribal, ecstatique, parfois rigolo, mais aussi intelligent et dense. Une sorte de Nihilist Spasm Band constitué de gens qui se défont de leur formation de musiciens, plutôt que de gens n’en ayant jamais eu. C’est aussi un document historique de poids, mais on peut facilement faire abstraction de cette dimension et simplement se laisser emporter par l’esprit de partage et dépassement qui souffle sur ces enregistrements.
A 2-CD set of previously unreleased recordings of this band merry improvisers, a kind of communal group of anarchists/musicians who pushed the art of free improvisation and performer/audience debunking to new extents. It’s tribal, extatic, funny at times, but also intelligent and dense. A sort of Nihilist Spasm Band whose members are deconstructing their musical training instead of not having training at all. It’s also an important historical document, but you can easily forget about that dimension and simply get carried away by the spirit of sharing and surpassing of one’s self that blows through these recordings.
Une belle surprise que ce groupe italien, dont le chanteur fait penser à un croisement entre Peter Gabriel (période Us/Up) et David Sylvian. Ce disque est parue chez Musea, hôte par excellence du rock progressif, mais la musique s’incrit plutôt dans le continuum « pop intelligente et conceptuelle » de Gabriel et de Kate Bush. Arrangements feutrés et recherchés, avec éléments d’autres pays, textures, sections transitoires, mais aussi une certaine immédiateté des mélodies, un aspect éminemment pop. L’album est long (70 minutes) sans le paraître et les pièces ont la forme de suites. À force de transitions douces et de chevilles entre les pièces principales, on en tire l’impression qu’un peu de nettoyage n’aurait pas fait de tort, mais outre cette débauche de préludes et de postludes, Little Enchanted Void est très séduisant et mérite de nombreuses écoutes, qui viendront sûrement. [Ci-dessous: un extrait de “Linear Coil” et un autre de “Walking Near the Line”, trouvés ici.]
This Italian band is quite a nice surprise. The singer sounds like a cross between Peter Gabriel (circa Us/Up) and David Sylvian. This CD is on Musea, the über-prog rock label, but the music on it falls rather along the intelligent conceptual pop continuum that stretches from Gabriel to Kate Bush. Velvety and delicate arrangements, with World Music elements, lots of background textures, transitions, and also easy-to-grasp melodies, and something eminently pop. The album is long (70 minutes) but it doesn’t show, and each song is in suite format. The band goes too far in terms of transitions and hinges between the main tracks -- a little cleaning up would have uncluttered their work, but that orgy of preludes and postludes aside, Little Enchanted Void is a very seductive CD that deserves – and will reward – repeated listen. [Below: Excerpts from the songs “Linear Coil” and “Walking Near the Line,” found here.]
Déjà un nouveau Sebkha-Chott? Il me semble que le précédent, Nigla[h], me tombait dans les bras hier seulement (je sais, c’était en fait l’automne dernier). Une autre œuvre solide de la troupe française, spécialisée dans l’iconoclasterie musicale, le rock-in-opposition musclé, l’avant-prog scatologique. Et au moins, cette fois-ci, les chansons ne sont pas découpées mille millions d’indexs (rien de plus chiant quand on fait de la radio!). Pas pour les âmes sensibles, mais pour les amateurs de Mr. Bungle période DiscoVolante.
A new Sebkha-Chott CD already? It feels like only yesterday when Nigla[h] fell into my lap (I know, it was actually last fall). Another strong work by this French troupe specialized in music iconoclastics, beefed-up rock-in-opposition, scatalogicial avant-prog. At least, this time, the songs aren’t cut up into zillion indexes (doing radio with THAT s**ks!). Not for the faint at heart, but for fans of Mr. Bungle’s DiscoVolante, among other attention-deficit-friendly things.
Le travail de Jon Catler est fascinant. Il a passé des années à développer et maîtriser des gammes non tempérées (comme celle à 64 tons à l’octave qu’il préfère), pour ensuite appliquer ses trouvailles au genre musical le plus simple et le plus rationnel qui soit : le blues. Willie McBlind est un quatuor de delta blues électrique qui pourrait presque passer pour un ensemble “normal”, si ce n’était cette manière étrange qu’ont les solos d’étirer la tonalité de la chanson. En fait, Catler et sa bande vous refont l’oreille de l’intérieur sans que vous ne vous en rendiez compte! En ce sens, Bad Thing est plus accompli que le disque précédent. [Ci-dessous: Willie McBlind interprétant deux chansons de l’album.]
Jon Catler’s work is fascinating. He has spent years developing and mastering Just Intonation scales (like the 64-tone scale he is using here), to eventually apply them to the most simple of all music genres: blues! Willie McBlind is an electric Delta blues quartet that could almost pass as a regular band, if it weren’t for the strange way the solos stretch out on a song’s key. In fact, Catler and co. are rebuilding your ear from the inside out without you noticing! In that regard, Bad Thing is more successful than the first album. [Below: Willie McBlind performing two songs off the new album.]
Un groupe islandais (avec un nom pareil!), dont c’est le deuxième disque. Mais qu’est-ce? Punk contortioniste? Hardcore-party-pop absurde? J’ai d’abord pensé à Ne Zhdali, mais ça gueule trop pour que la comparaison tienne. De l’énergie à revendre, un côté Europe de l’Est dans l’approche punk (je pense aussi à quelques groupes tchèques d’avant la Révolution pourpre). Je ne peux pas dire que j’aime vraiment, mais ça a du chien.
An Icelandic band (duh, with a name like that!), and this is their second full-length. But what is it, exactly? Contortionistic punk? Absurdist hardcore party-pop? First I thought of Ne Zhdali, but there’s too much screaming in here for that comparison to hold. Energy by the truckload, an Eastern Europe aspect in their take on punk (I’m also thinking of a few Czech groups from the pre-Velvet Revolution days). I can’t say I really like this music, but it’s got balls.
Émission du 26 mai 2009 Broadcast Date: 26 May 2009
Description Du jazz actuel à l'improvisation électroacoustique: Appelons cela une courbe d'écoute, courbe qui nous a mené du jazz actuel à l'improvisation libre (acoustique), puis à l'improvisation électroacoustique. From avant-jazz to electro-acoustic improv: Let's call it a listening curb, a curb that took us from avant-jazz to free improvisation, and on to electro-acoustic improvisation.
Liste de diffusion / Playlist
JEAN DEROME & LES DANGEREUX ZHOMS +7 / Traquenards (parties 1-6) (15:44) - Plates-formes et Traquenards (Disques Victo)
*DARCY JAMES ARGUE'S SECRET SOCIETY / Phobos (11:02) - Infernal Machines (New Amsterdam) BRUCE FRIEDMAN / Monochromatic Textures (MCT-1) (3:35) - O.P.T.I.O.N.S. (pfMENTUM) UDO SCHINDLER, MARGARITA HOLZBAUER & HARALD LILLMEYER / [2] (4:33) - Rot (Creative Sources)
AGUSTÍ FERNÁNDEZ / Quarto (13:30) - Un llamp que no s'acaba mai (Psi) **SATOKO FUJII & MYRA MELFORD / Utsubo (6:23) - Under the Water (Libra)
PER ANDERS NILSSON, STEN SANDELL & RAYMOND STRID / Grey Zone (5:28) - Beam Stone (Psi) FRANK GRATKOWSKI, CHRIS BROWN & WILLIAM WINANT / Scrabble (10:35) - Wake (Red Toucan)
RENÉ LUSSIER, MARTIN TÉTREAULT & OTOMO YOSHIHIDE / Boum (7:10) - Élektrik Toboggan (Disques Victo) JOHN HUGHES, LARS SCHERZBERG & NICOLAS WIESE / Lungwire (2:24) - Discard Hidden Layers? (Schraum) ALFRED 23 HARTH, HANS JOACHIM IRMLER & GÜNTER MÜLLER / Servicing the Target (3:40) - Taste Tribes (For 4 Ears)
merci à / thanks to: *iC improvised Communications **Braithwaite & Katz Communications
Compléments / Supplements: Darcy James Argue's Secret Society interprétant "Zeno", un autre extrait du disque Infernal Machines. Darcy James Argue's Secret Society performing "Zeno", another track from their album Infernal Machines.
**IQ / Ryker Skies (extrait/excerpt: 6:00) - Frequency (InsideOut) KOTEBEL / Legal Identity v1.5 (3:54) - Ouroboros (Musea) VAN DER GRAAF GENERATOR / (We Are) Not Here (4:06) - Trisector (EMI)
THIS WILL DESTROY YOU / Threads (5:39) - This Will Destroy You (Magic Bullet) *TREMBLING BELLS / Your Head is the House of Your Tongue (5:22) - Carbeth (Honest Jons)
*ROTFRONT / Sovietoblaster (3:09) - Emigrantski Raggamuffin (Essay Recordings) GOGOL BORDELLO / Super Theory of Super Everything (Side One Dummy) LES GRANULES / La Bombe (2:15) - Au Royaume du silencieux (Ambiances magnétiques) *ROB E.G. / Jezebel (2:15) - An Outbreak of Twangin' [compilation] (Psychic Circle)
KORPIKLAANI / Spirit of the Wilderness (4:24) - Voice of Wilderness (Napalm Records)
J’ai triché. J’ai écouté le nouveau IQ en fin de soirée hier (j’avais déjà publier mon journal d’écoute du jour). Je l’ai repris ce matin, ce qui a mis en mode progressif une partie de la journée. SI ce n’est pas votre tasse de thé, descendez aux deux derniers disques du jour.
I cheated. I listened to IQ’s latest CD late last night, when my diary entry for the today was already posted. I listened again this morning, which put me in a prog rock mood. If you don’t care about prog, browse down to the last couple of CDs for today.
IQ / Frequency (InsideOut - merci à/thanks to Six Média Marketing)
J’ai décidé d’arrêter de justifier ou de tenter d’expliquer mon amour indéfectible (certains diraient “irrationnel”) pour IQ. C’est tout simplement un de ces rares qui réussit à toucher mes nerfs sensibles, à chaque fois. En gros, IQ se classe parmi mes cinq groupes rock préférés, à vie. Point.
Alors, nous y voilà. Frequency, cinq ans après la parution de Dark Matter, qui fut un sommet dans la carrière de ce groupe et le meilleur disque de rock progressif de 2004. La barre est haute. De plus, coup de théâtre fin 2007: Martin Orford, claviériste original du groupe, a quitté le navire (et a publié un disque solo plus que satisfaisant depuis). Donc, une appréhension, petite mais présente. Fondée? NON! Diantre, non! Frequency m’a gagné dès la première écoute, hier soir, sentiment renouvelé et renforcé ce matin. Aussi bon que Dark Matter ou Subterranea? Non. Mais meilleur que Seventh House ou Ever. De l’excellent rock néo-progressif fondé sur des mélodies sensibles et touchantes, des moments de tension, et un jeu d’émotions. Et la voix de Peter Nicholls, irrésistible à mes oreilles. Et la guitare de Mike Holmes qui prend un peu plus de place. Ce disque n’a pas de pièce épique coup de canon à la “Harvest of Souls” (sur Dark Matter), mais il offre un bon équilibre entre pièces à développement (“The Province”, “Stronger Than Friction”), rockers (“Frequency”) et pièces plus tempérées (“Life Support”, “Ryker Skies”). Un must pour les amateurs de prog. Évidemment, la production et la qualité des musiciens sont irréprochables. Du grand art. [Ci-dessous: une vidéo filmée par un fan lors d’un concert récent d’IQ, pièce titre du nouveau disque.]
I have decided to stop trying to justify or explain my unqualified (some would prefer “irrational”) love for IQ. It’s simply one of those rare bands that manage to strike my deeper self every single time. I rate IQ among my five personal best rock bands of all time. Period.
So here we are. Frequency, five years after the release of Dark Matter, which marked a new artistic high in the group’s career and was THE best prog rock album of 2004. The bar was high. Add to that the fact that original keyboardist Martin Orford left in late 2007 (he has released a more-than-satisfactory solo album since). So there was apprehension, to some degree. Motivated apprehension? NO! Darn it, no! Frequency won me over the first time last night, and again (and even more strongly) on second listen this morning. Is this album up there with Dark Matter and Subterranea? No. But it’s better than Seventh House or Ever. It’s great neo-progressive rock built on sensitive and moving melodies, moments of tension, and emotive games. Oh, and Peter Nicholls’ voice, always irresistible to my ears. And Mike Holmes’ guitar taking a little more spotlight than usual. This record doesn’t have an epic masterpiece like “Harvest of Souls (on Dark Matteri), but it proposes a strong balance between more complex pieces (“The Province,” “Stronger Than Friction”), rocking numbers (“Frequency”), and more tempered tracks (“Life Support,” “Ryker Skies”). A must for prog fans. As usual, production and musicianship are top quality. [Below, a recent fan-filmed performance of the album’s title track.]
J’avais entendu ce trio russe de rock progressif auparavant, à quelques reprises, mais ils ont réellement capté mon attention dernièrement seulement, par leur participation au Volume 3 de la série Spaghetti Epic. Et voilà que Musea réédite un de leurs premiers enregistrements, la suite The Paris Symphony, enregistrée en 1997. La musique du groupe est alors encore TRÈS proche de son influence première, soit Emerson, Lake & Palmer. Heureusement, ces Russes tirent leur inspiration des meilleurs côtés d’ELP: la complexité instrumentale de Tarkus, par exemple, avec une batterie volubile, une basse qui fraye son propre chemin à travers les progressions d’accords, et un jeu d’orgue virtuose, toujours sur le point de sombrer dans le chaos sans jamais céder à la tentation. La qualité sonore est moyenne et il y a des longueurs, mais les amateurs d’ELP et des Six Wives de Rick Wakeman trouveront leur compte.
I had heard this Russian instrumental prog rock trio a few times before, I really took notice only on the strength of their recent contribution to Volume 3 of the Spaghetti Epic series. Here, Musea reissues one of their first recordings, a 1997 suite. The music was still VERY close to ELP, the group’s main influence. Luckilly, the trio draws inspiration from the better aspects of ELP’s music, namely the complex songwriting o a track like “Tarkus,” with talkative drumming, bass lines that lay their own path through the chord changes, and organ parts that hover on the verge of chaos. Sound quality is average, and there are boring moments, but fans of ELP or Rick Wakeman’s Six Wives... will find something to chew on here.
Rock néo-progressif, encore une fois, américain cette fois (Portland, Orégon). Un groupe sympathique dirigé par un certain Ethan (pas de nom de famille). Des comparaisons à IQ et à Pendragon dans l’écriture, à Steve Thorne pour la voix, à Advent pour certaines sonorités. Pas mauvais mais pas particulièrement inspiré (et plutot cliché en ce qui a trait à ce genre de progressif) et plutôt long. Je lui donnerai à une seconde écoute quand le flot de nouveautés printanières se tarrira, mais pour l’instant il se fond dans la masse.
More neo-progressive rock, from the US this time (Portland, Oregon). A fine group led by a certain Ethan (no surname). Comparisons to IQ and Pendragon for the songwriting, Steve Thorne for the vocals, and Advent for a certain sound signature. Not bad, but not particularly inspired (and rather cliché when it comes to this kind of prog). Oh, and long. I’ll probably give this a second listen once the spring flow of new releases slows down, but for now, this one doesn’t stand out.
RICH WEST / Mayo Grout’s Known Universe (pfMENTUM)
Un projet de longue haleine du batteur avant-jazz Rich West, dont les premières bases ont été enregistrées en 1991! Un jazz d’avant-garde qui oscille entre la musique actuelle de Jean Derome et un jazz-rock mutant. Solide, tordu, étrange, avec un récitatif étonnant sur “I’m a Cockroach; Adapt, Adapt”. Une douzaine de musiciens, dont Emily Hay et Eric Johnson (oui, de Motor Totemist Guild) et le bassiste Steuart Liebig.
A long-haul project from avant-jazz drummer Rich West, the first bases of which have been recorded back in 1991! Avant-garde jazz oscillating between Jean Derome’s brand of musique actuelle and mutant jazz-rock. Strong, twisted, strange, with a surprising narration in “I’m a Cockroach; Adapt, Adapt.” A dozen musicians, including Emily Hay and Eric Johnson of Motor Totemist Guild fame, plus bassist Steuart Liebig.
Sylvia Hallett n’endisque pas assez souvent! Cette violoniste-électronicienne approche l’improvisation libre d’une manière inusitée, surtout pour quelqu’un qu’on associe à la scène londonienne: elle utilise beaucoup le bourdon, la transe, la psalmodie. Arc est son trio de longue date avec le violoncelliste Danny Kingshill et le contrebassiste Gus Garside. Ce disque constitué de courtes improvisations est un pur délice. [Ci-dessous: extrait d’un concert récent du trio, qui ne figure pas sur le disque, mais qui en donne une bonne idée.]
Sylvia Hallett simply doesn’t record often enough! This violinist/electronicist approaches free improvisation from an unusual angle, especially for someone usually associated with the London scene: she makes heavy uses of acoustic drones, trance states, and vocal litanies. Arc is her long-standing trio with cellist Danny Kingshill and bassist Gus Garside. This collection of short improvisations is pure delight. [Below: a video excerpt from a recent live performance of the trio - it doesn’t appear on the CD, but it gives a good idea of it.]
Elle est l’une des pianistes les plus audacieuses d’aujourd’hui, avec peut-être Cor Fuhler. Capsizing Moments la présente en solo (est-ce son premier disque solo depuis Solo en 2000?), au piano préparé, qu’elle appelle d’ailleurs “piano extensif”. Le terme est bien choisi pour cet assortiment de résonances et de timbres métalliques et plastiques qui s’ajoutent et se substituent aux sonorités normales de l’instrument. Mais ce qui impressionne surtout chez Agnel, c’est l’intensité et l’émotion du souffle créateur. Une fois accepté son univers sonore incongru, l’écoute est étonnamment aisée, portante.
She is one of the boldest pianists of today, alongside Cor Fuhler, perhaps. Capsizing Moments features her solo (is this her first solo album since the 2000 CD Solo?) at the prepared piano, which she calls “extensive piano,” a well-chosen phrase to describe the range of peculiar metallic and plastic resonances and timbres she adds and substitutes to the instrument’s normal sound palette. But what is most impressive about Agnel is her intense and emotional creativity. Once you accept her unusual soundworld, the listening gets surprisingly easy and carries you off.
ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Assemblage de pièces comeladiennes du plus bel effet (Gazul)
Un hommage au grand compositeur iconoclaste Pascal Comelade, avec une vingtaine d’artistes des scènes avant-prog, musique de jouet et expérimentale qui réinterprètent ses “grands succès”. Très réussi, surtout à cause de la liberté d’interprétation, qui convient tout à fait à l’univers mi-onirique mi-enfantin de sa musique. Quelques noms à signaler: Pierre Bastien, 60 étages, Faust, Jac Berrocal, Otomo Yoshihide, Toupidek Limonade et Richard Pinhas.
A tribute to the great iconoclastic composer Pascal Comelade, featuring twenty artists from the avant-prog, toy music, and experimental scenes covering the man’s “greatest hits.” Very well done, mostly thanks to the poetic licence most musicians have taken with Comelande’s music, a licence that befits his half dreamy, half childlike universe. A few names appearing on this CD: Pierre Bastien, 60 étages, Faust, Jac Berrocal, Otomo Yoshihide, Toupidek Limonade, and Richard Pinhas.
Anciennement connu sous le nom de Fully Celebrated Orchestra (dont faisait partie Taylor Ho Bynum), le trio du saxophoniste Jim Hobbs fait du bon jazz progressiste, à la fois mélodique et audacieux. La pièce d’ouverture, “Moose and Grizzly Bear’s Ville”, est un bijou de mélodie obtuse.
Previously known as The Fully Celebrated Orchestra (which used to feature Taylor Ho Bynum), saxophonist Jim Hobbs’ trio plays some very good progressive jazz with a melodic and a bold side to it. The opening track, “Moose and Grizzly Bear’s Ville,” has a fabulously obtuse melody.
Très bonne compilation de chansons enregistrées entre 1969 et 1981 par quatre grands noms de l’afro-funk du Bénin: Gnonnas Pedro, Antoine Dougbé, El Rego et Honoré Avolonto. Cette musique du Bénin est peu connue à l’extérieure de l’Afrique (où l’aura de Fela Kuti domine encore largement) ou même à hors des frontières du pays. Cette compilation démontre que c’est à tort! Bonne qualité sonore en plus. Dansant, hypnotique, extatique parfois. El Rego est particulièrement enlevant.
A very fine compilation of songs recorded between 1969 and 1981 by Benin’s four masters of Afro-funk: Gnonnas Pedro, Antoine Dougbé, El Rego, and Honoré Avolonto. This music from Benin is very little known outside Africa (where Fela Kuti’s aura still shines blindingly) or even outside the country. This comp shows how wrong we have been to ignore it! And it offers decent sound quality. Dancing, hypnotic, and occasionally ecstatic, with El Rego’s tracks being particularly feverish.
Oui, voilà un nom de groupe (de rock progessif bien sûr) qui n’inspire pas confiance. Pourquoi diantre s’affubler du titre d’un album médiocre de Genesis (disons, au mieux, “controversé”)? Abacab fait dans le rock progressif pesant (beaucoup de guitares, peu de claviers) sans être métal et conceptuel de type engagé. Mal de Terre est un pamphlet écologiste au message lourd et à la rime peu subtile. De plus, à près de 80 minutes, c’est long et quelque peu monotone. Le groupe sait ce qu’il fait et le fait plutôt bien, mais la magie qui opère dans les premières chansons s’atténue lorsque le ton ne change pas, que l’histoire devient très prévisible et que le message est martelé avec tant insistance.
Yes, there’s a band name (a prog rock band, what else?) you won’t feel like trusting. Why the heck would you take your name from a mediocre (or at the very best “controversial”) Genesis album? Abacab plays heavy progressive rock, with lots of guitars and little keyboards, without crossing over to prog metal. And their album is of the conceptual, socially-conscious type. Mal de Terre (“Earthache,” for a litteral translation) is an environmental pamphlet with a leaden message and not-so-subtle lyrics. Furthermore, at close to 80 minutes, it gets long and monotonous. The group knows what its doing and does it rather well, but the magic that happens in the first few songs quickly peters out as the tone stays unchanged, the plot gets predictable, and the message is hammered on relentlessly. In French.
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Search the blog to find my listening diary entries about these artists.
Et sur Délire Actuel demain soir (26 mai): Appelons cela une courbe d'écoute, une courbe qui nous mènera du jazz actuel à l'improvisation libre, puis à l'improvisation électroacoustique. Avec les musiques de:
And on Délire Actuel tomorrow (May 26): Let's call it a listening curb, a curb that will take us from avant-jazz through to free improvisation, and then electroacoustic improvisation. Featuring music by:
Jean Derome et les Dangereux Zhoms +7, René Lussier/Martin Tétreault/Otomo Yoshihide, James Argue, Bruce Friedman, Agustí Fernández, Satoko Fujii & Myra Melford, Nilsson/Sandell/Strid, Alfred 23 Harth & Günter Müller, EKG, +++
Écoutez Délire Musical (mardi 19h, heure de l'Est) et Délire Actuel (mardi 20h, heure de l'Est) sur les ondes de CFLX 95,5 FM dans la région de Sherbrooke, 96,3 FM sur le câble, ou www.cflx.qc.ca sur le web.
Listen to Délire Musical (Tuesday 7pm, EST) and Délire Actuel (Tuesday 8pm, EST) on CFLX 95.5 FM in the Sherbrooke area, 96.3 on cable radio, or www.cflx.qc.ca on the web [click on "En direct" on the menu, then on a feed.]