2011-06-16: Rodrigues/Rodrigues/Gonçalves/Torres/Moimême/Pereira/Santos/Oliveira, Taming the outback, Ex Guitars/Nilssen-Love/Vandermark

Journal d'écoute / Listening Diary 

2011-06-16

ERNESTO RODRIGUES, GUILHERME RODRIGUES, GIL GONÇALVES, NUNO TORRES, ABDUL MOIMÊME, ARMANDO PEREIRA, CARLOS SANTOS & JOSÉ OLIVEIRA / Suspensão (Creative Sources)

Un octette d’improvisation libre enregistrée en juin 2010. Un grand groupe, un disque double, quatre improvisations d’une vingtaine de minutes chacune, très différentes les unes des autres, mais toutes procédant d’une esthétique silencieuse et bruitiste. La quatrième recèle des passages étonnants, la première rayonne d’une beauté étrange. Notons qu’Ernesto Rodrigues joue de la harpe, des métronomes et des objets en plus de son habituel alto. Beau jeu de confusions croisées entre les techniques étendues sur instruments acoustiques (le tuba de Gonçalves, les percussion d’Oliveira, le violoncelle de G. Rodrigues) et les instruments électriques et électroniques (les guitares préparées de Moimême, les électroniques de Santos). Ce disque ne réinvente pas l’esthétique de Rodrigues et consorts, mais il en propose une illustration convaincante.

A free improvisation octet recorded in June 2010. A large group, a double CD, with four 20-minute improvisations, all different and unique, but all proceeding from a single silence-and-sound-based approach. The fourth piece contains surprising passages, and the first one irradiates a strange beauty. I note that Ernesto Rodrigues is playing harp, metronomes and objects alonside his trusty viola (a first?). Nice interplay of confusions between extended techniques on acoustic instruments (Gonçalves’ tuba, Oliveira’s percussion, G. Rodrigues’ cello) and electric/electronic instruments (Moimême’s prepared guitars, Santos’ electronics). This album does not reinvent the approach of Rodrigues and company, but it does provide a potent illustration of it.

TAMING THE OUTBACK / 1986-1989 (Equation Records)

Un groupe de Southend (Essex, R.-U.) qui, pendant quelques années, a enregistré quelques solides chansons rock alternative. Cette rétrospective d’un CD ramasse tout ce qu’a laissé le groupe: un simple, un mini-album sur cassette, des démos et des enregistrements en concert - 21 chansons en tout. Les huit premières constituent un projet d’album qui n’a jamais abouti - dommage, il y avait  un réel talent dans ce trio. On pense à Echo & The Bunnymen et Peter Murphy en entendant la voix de Tony Sampson. Il y a un côté gothique dans l’attitude, un côté emo avant la lettre dans la livraison et des guitares un peu tordues à l’occasion.

A group from Southend (Essex, UK) who, for a while, recorded a handful of strong alternative rock songs. This CD retrospective culls every trace the trio left behind: a single, a cassette EP, demos and live recordings - 21 songs in all. The first eight tracks compose a planned debut LP that never materialized. Too bad, there was real talent here. I’m reminded of Echo & The Bunnymen and Peter Murphy when listening to Tony Sampson’s voice. There’s something gothic in the attitude, something pre-emo in the delivery, and some of the guitar tracks are twisted.

THE EX GUITARS MEET NILSSEN-LOVE/VANDERMARK DUO / Lean Left (Smalltown Superjazz)

Un concert de mars 2008, une rencontre entre deux duos: Andy Moor et Terrie Hessels (les deux guitaristes de The Ex); le saxo Ken Vandermark et le batteur Paal Nilssen-Love. Lean Left enchaîne les duos et les quatuors. Une rencontre entre free rock et free jazz. Très emballant et électrique, même lorsque strictement acoustique!

A show from March 2008, a meeting between two duos: Andy Moor and Terrie Hessels (the guitarists from The Ex); saxman Ken Vandermark and drummer Paal Nilssen-Love. Lean Left consists of duets and quartets. A meeting between free rock and free jazz. Very exciting and electrifying - even when strictly acoustic!

2011-06-15: Dadavistic Orchestra, Jonas Kocher, O Bando, Trúbrot, Comus

Journal d'écoute / Listening Diary 

2011-06-15

DADAVISTIC ORCHESTRA / Dokument .02 (Dust Science - merci à/thanks to Forced Exposure)

Deuxième album du Dadavistic Orchestra, une collaboration entre The Black Dog et trois ex-membres des Psychick Warriors Ov Gaia. Six pièces d’une dizaine de minutes, toutes de l’électronique ultra-ambiante, à saveur minimaliste et texturale - à rapprocher de l’univers des étiquettes 12k et Room40. Sauf que Dokument .02 passe assez inaperçu, peu de signes distinctifs.

A second album for Dadavistic Orchestra, a collaboration between The Black Dog and three ex-Psychick Warriors Ov Gaia. Six 10-minute tracks, all ultra-ambient electronica of the minimal/textural persuasion. Similar to the soundworlds of labels like 12k and Room40. Except that Dokument .02 goes by unnoticed. It lacks character.

JONAS KOCHER / solo (Insubordinations)

Sous une pochette noir et blanc en carton format portefeuille se cache un solo d’accordéon de 35 minutes qui rappelle beaucoup le travail d’Alfredo Costa Monteiro, soit une déconstruction totale du jeu et du rôle de l’accordéon - l’instrument ramené à un souffle et des cliquetis (j’exagère à peine). Et beaucoup de silence et de concentration muette. Écoute aride mais étonnamment prenante. Audacieux et convaincant.

Under a wallet-sized black and white cardboard sleeve hides a 35-minute accordion solo strongly reminiscent of Alfredo Costa Monteiro’s work, i.e. a total deconstruction of the playing and role of the accordion. The instrument is torn down to a breath and clicks (I’m barely exaggerating). And lots of silence and mute concentration. A demanding but surprisingly taking listen. Bold and convincing.

O BANDO / O Bando (Shadoks Music - merci à/thanks to Forced Exposure)

O Bando de Sao Paulo, au Brésil, n’a commis qu’un seul disque, O Bando, en 1969. Shadoks Music vient d’en offrir une première réédition officielle et sanctionnée. C’est de la très bonne pop psychédélique tropicale. Moins psychédélique que Os Mutantes, mais mieux produit que plusieurs de leurs semblables. En fait, ce qui rend O Bando si intéressant avec le recul, c’est la force des arrangements de cuivres et la joie de vivre de ce disque somme toute contestataire. Parfait pour l’été qui approche.

O Bando from Sao Paulo, Brazil, made only one LP, O Bando, released in 1969. Shadoks Music has just released the first official and authorized reissue of this nugget. Very good tropical psychedelic pop. Less psychedelic than Os Mutantes, but better produced than most of its contemporaries. What makes O Bando so interesting in hindsight is the strong brass arrangements and the cheerfulness of what is basically an expression of dissent.

TRÚBROT / Undir Áhrifum (Shadoks Music - merci à/thanks to Forced Exposure)

Paru un an après Trúbrot, Undir Áhrifum poursuit l’inusité mariage chez ce groupe islandais entre le country rock de Crosby, Stills, Nash & Young et le rock progressif de The Nice. La chanteuse Shady Owens n’est plus de la partie, mais on ne perd rien au change. Les compositions gagnent en ambition, les performances en solidité.”Going”, “Sunbath” et “Feel Me” (10 minutes) sont les moments forts d’un disque marquant une évolution importante dans le son de ce groupe. J’ai hâte d’entendre les deux autres albums de Trúbrot, que Shadoks doit rééditer bientôt.

Released the year after Trúbrot, Undir Áhrifum continues with this Icelandic band’s unique blending of Crosby, Stills, Nash & Young’s country rock and The Nice’s progressive rock. Female singer Shady Owens is now out, but nothing’s lost. The compositions have grown more ambitious and the performances are stronger. “Going”, “Sunbath” and “Feel Me” (10 minutes) are the highlights on a record signaling a substantial evolution in the band’s sound. I’m eagerly awaiting the last two Trúbrot albums soon to be reissued by Shadoks.

COMUS / East of Sweden: Live at the Melloboat Festival 2008 (Gnostic Dirt - merci à/thanks to Forced Exposure)

Quand même, tout un événement: c’est en Suéde, en mars 2008, que le groupe de folk-progressif britannique Comus est remonté sur scène pour la première en 34 ans. Avec la formation “classique” du disque First Utterance moins Rob Young qui a décliné l’offre. Ce disque propose un “set” de 45 minutes, plus un rappel où le groupe rejoue “Song to Comus” qui avait ouvert le concert. Autre événement: il s’agit de ma première exposition au répertoire de Comus. Et je suis conquis. Car, malgré les défaillances vocales (mineures) de Roger Wootton et un jeu d’ensemble imparfait, je perçois facilement la finesse des compositions. C’est clair: j’ai besoin des enregistrements d’époque! Petite déception quant à la brièveté du disque, joie quant à l’inclusion d’une reprise de “Venus in Furs”, jubilation d’entendre pour la première fois (dans mon cas) “Diana”, “Drip Drip” et “Song to Comus”. Si quelqu’un tient le compte, inscrivez un converti de plus.

Still, quite an event: in Sweden, March 2008, British progressive folk band Comus walked on stage for the first time in 34 years. With the “classical” line-up of the First Utterance LP minus Rob Young who declined the invitation. This CD features a 45-minute set plus an encore reprising the opener “Song to Comus.” Here’s another event: this is my first exposure to Comus’ repertoire. And I am won over. Because, beyond Roger Wootton’s (occasionally) off-key vocals and less-than-perfect ensemble playing, I can easily hear the finesse in the songwriting. It’s clear: I need the original recordings! A small disappointment: the shortness of the concert. A joy: the inclusion of a cover of “Venus in Furs.” A jubilation: hearing for the first time (in my personal case) the songs “Diana”, “Drip Drip” and “Song to Comus.” If anybody out there is keeping count, please add 1 to the number of converts.

Délire actuel, 2011-06-14

DÉLIRE ACTUEL

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You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 14 juin 2011

Broadcast of June 14, 2011

DESCRIPTION

DESCRIPTION

L’avant-jazz selon Cuneiform, entre autres choses: Une oreille sur les parutions récentes de Cuneiform, volet jazz (le volet rock de l’étiquette a fait l’objet du dernier Délire actuel), plus d’autres nouveautés en jazz actuel.

Avant-Jazz According to Cuneiform, Among Others: An ear on Cuneiform’s recent jazz releases (their rock releases have been featured last week), and other avant-jazz releases.

LED BIB / Is That a Woodblock? (4:45) - Bring Your Own (Cuneiform)

KEN THOMSON’S SLOW/FAST / Wanderangst (9:36) - It Would Be Easier If (Intuition)

CARLO DE ROSA’S CROSS-FADE / For Otto (7:13) - Brain Dance (Cuneiform)

MISTER MOHOP AND LARGE SHAPE / Pur (6:36) - Barockoko (Unit Records)

THE MICROSCOPIC SEPTET / Evidence (5:42) - Friday the 13^th: The Micros Play Monk (Cuneiform)

TRIO DEROME GUILBEAULT TANGUAY / Rip, Rig and Panic (5:32) + Danse à l’Anvers (4:53) - Danse à l’Anvers (Ambiances Magnétiques Jazz)

WADADA LEO SMITH / Leroy Jenkins’s Air Steps (22:29) - Heart’s Reflections (Cuneiform)

JASON ROBINSON / Cerberus Reigning (7:42) - Cerberus Reigning (Accretions)

JASON ROBINSON / Persephone’s Scream (9:24) - The Two Faces of Janus (Cuneiform)

*PITOM / In the Merit Of… (4:14) - Blasphemy and Other Serious Crimes (Tzadik)

GHOST TOWN TRIO / Can’t Help Falling in Love (5:37) - No Tits But Hits (Unit Records)

Merci à/thanks to:

* Braithwaite & Jatz Communications

COMPLÉMENTS

SUPPLEMENTS

LED BIB

Vidéo officielle pour la pièce “Is That a Woodblock?”

Official video for “Is That a Woodblock?”

TRIO DEROME GUILBEAULT TANGUAY

En concert, au lancement de l’album Danse à l’Anvers.

Live at the Danse à l’Anvers CD release party.

Délire musical, 2011-06-14

DÉLIRE MUSICAL

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Édition du 14 juin 2011 (rediffusion le 20 juin)

Broadcast Date: 14 juin 2011 (rebroadcasted on June 20)

LISTE DE DIFFUSION

PLAYLIST

Thème/Theme: BOUD DEUN / Ralis - The Stolen Bicycle (Cuneiform)

*JENNY HVAL / Golden Locks (6:18) - Viscera (Rune Grammofon)

SIGUR RÓS / [3] (6:33) - ( ) (Fat Cat Records)

THE FIERCE & THE DEAD / Flint (5:29) - If It Carries on Like This We Are Moving to Morecambe (ind.)

BRINK MAN SHIP / Instant Replay (5:02) - Instant Replay (Unit Records)

HIGH TONE / Day Break Leaving (4:44) - Underground Wobble (Jarring Effects)

VROMB & LUCIEN FRANCŒUR / The Future is Now (4:20) - Avant Ailleurs (Oral)

TANGERINE DREAM / Ultima Thule Part I (3:22) - Alpha Centauri (Esoteric)

SYNAESTHESIA / Descartes (4:30) - Ephemeral (Hypnotic Records)

CLAUDE LAMOTHE / D’Afrique en Amérique (2:30) - Vivace (Analekta)

Merci à/thanks to:

*Forced Exposure

COMPLÉMENTS

SUPPLEMENTS

THE FIERCE & THE DEAD

Écoutez l’album au complet ci-dessous. Achetez-le (au prix de votre choix) ici:

Listen to the album below. Buy it (name your price) here:

JENNY HVAL

Vidéo officielle de la chanson “How Gentle”, tirée du même album.

Official video for the song “How Gentle” from the same album.

2011-06-14: Ka-Spel/Silverman, Memorize the Sky, Anthony Levin-Decanini, Dietrich/Hall, Martin Tétreault

Journal d'écoute / Listening Diary 

2011-06-14

Tiens, j’ai envie de faire tourner le bon vieux tourne-disque ce matin...

I feel like giving the old turntable a spin this morning.

EDWARD KA-SPEL & THE SILVERMAN / The Thirty Year Itch (Beta-Lactam Ring Records)

Un beau microsillon lancé à l’automne 2010 pour souligner le 30e anniversaire du groupe The Legendary Pink Dots, dont Edward Ka-Spel et The Silverman sont les piliers. Sur la face A, une longue pièce dans laquelle Ka-Spel raconte une histoire de solitude joliment tordue - rien de moins qu’un conte musical. La face B propose deux pièces instrumentales correctes mais moins marquantes. Ce n’est ni du LPD, ni quelque chose appartenant typiquement aux projets solos de l’un ou de l’autre.

A fine LP released in the Fall of 2010 to celebrate the 30^th anniversary of The Legendary Pink Dots, of which Edward Ka-Spel and The Silverman form the core unit. On Side A is a long piece in which Ka-Spel tells a finely twisted tale of solitude – a bona fide tale set to music. Side B features two instrumental tracks, both fine though less distinctive. This is not LPD, nor does it sound quite like the solo projects of one or the other.

MEMORIZE THE SKY / Creeks (Broken Research)

Le trio Memorize the Sky propose avec le microsillon Creeks quelque chose qui diffère assez de son premier album, tout en poursuivant dans la même veine. Aaron Siegel, Zach Wallace et Matt Bauder explorent une musique minimale sans être minimaliste. Creeks consiste en deux pièces continues, sans titres. La face A est aride et peu concluante, mais la face B est empreinte d’une beauté rêveuse qui m’a accroché instantanément. J’avais beaucoup aimé le premier disque (chez 482 Music); celui-ci témoigne d’une évolution intéressante.

With this LP, the trio Memorize the Sky delivers something rather different than their debut album, while pushing further in the same direction. Aaron Siegel, Zach Wallace and Matt Bauder are exploring minimal music without acting like Minimalists. Creeks consists in two untitled side-long tracks. Side A is dry and rather inconclusive, but side B is steeped in a dreamy beauty that instantly had my ears pricked. I loved this trio’s debut album (on 482 Music); this one documents it evolving in interesting ways.

ANTHONY LEVIN-DECANINI / Pairings/Birth Plan (Broken Research)

Ouf! Transition marquée entre ce microsillon et le précédent. Deux pièces (“Pairings” et “Birth Plan”), chacune déclinée en quelques mouvements. Anthony Levin-Decanini fait approche le bruitisme d’une manière inusitée. Ses pièces sont des collages de sons agressifs (larsen, métaux) livrés en courtes poussées entrecoupées de silence. C’est du moins le cas dans “Birth Plan”, pièce qui évoque Merzbow écouté sur des hauts-parleurs au fonctionnement intermittent. Quant à “Pairings” on dirait un Merzbow extrêmement ralenti par l’âge, mais toujours volontaire. Une écoute joyeusement déstabilisante. Un artiste à surveiller.

Phew! What a transition between this LP and the previous one! Two tracks (“Pairings” and “Birth Plan”), each split into a handful of movements. Anthony Levin-Decanini approaches noise music from an unusual perspective. His works are collages of aggresive sounds (feedback, metal) delivered in short bursts interspersed with silence. At least, that’s the case in “Birth Plan”, a piece that sounds like Merzbow over intermittently-working loudspeakers. And “Pairings” sounds like Merzbow severely slowed down by old age, yet still willing and driven. An enjoyably destabilizing listen. I’ll keep an ear on this guy.

DON DIETRICH & BEN HALL / Spitfire (What The? - merci à/thanks to Broken Research)

Un dernier microsillon pour aujourd’hui. Une collaboration entre Don Dietrich (saxo hurleur de Borbetomagus) et le batteur Ben Hall (à la tête de l’étiquette Broken Research, incidemment). Spitfire, un titre évocateur et bien choisi. Trois improvisations tonitruantes, feux roulants de cris primaux. Bref, un demi-Borbetomagus avec batterie, ça décape autant qu’un Borbetomagus complet!

A final LP for today. This one is a collaboration between Don Dietrich (one of Borbetomagus’ scorching saxmen) and drummer Ben Hall (who, incidentally, runs Broken Research). Spitfire, an evocative, well-thought title. Three LOUD improvisations, rolling salves of primal screams. In other words, one half of Borbetomagus + drums peels oyur wallpaper as well as a full-fledged Borbetomagus!

MARTIN TÉTREAULT - LE QUATUOR DE TOURNE-DISQUES / Points, lignes avec haut-parleurs (Oral)

Martin Tétreault présente son Quatuor de tourne-disques, un projet développé tout récemment. Aux tourne-disque: Nancy Tobin, Alexander MacSween, David Lafrance et Magali Babin. Tétreault à la composition et la direction d’ensemble. La plupart des pièces de ce court disque sont des compositions ou des improvisations dirigées (trois sont des improvisations libres). Les partitions graphiques des compositions sont incluses dans la pochette. Il s’agit d’une musique très abstraite faite de bruits de tourne-disque (aucune citation), plus proche des arts visuels (certaines figures sont presque palpables) que de la matière musicale. Concept intéressant, mais une première écoute ne m’a pas convaincu du résultat. Faudra que j’y revienne. L’album inclut un CD stéréo et un DVD ambiophonique 4.0.

Martin Tétreault introduces his Turntable Quartet, a very recent project. Featuring Nancy Tobin, Alexander MacSween, David Lafrance and Magali Babin on turntables. Tétreault on composition and direction. Most of the tracks on this short record are compositions or conducted improvisations (three are free improvisations). The graphic scores for the compositions are included in the sleeve. This is highly abstract music made of turntable sounds (no vinyl quotes), closer to the visual arts (some figures are almost palpable) than music. An interesting concept, but the first listen didn’t convince me as to the results. I’ll have to give a few tries. The album comes with a stereo CD and a 4.0 surround sound DVD.

2011-06-13: Watson/Davidson, The Last Hurrah!!, Jenny Hval, Tangerine Dream

Journal d'écoute / Listening Diary 

2011-06-13

CHRIS WATSON & MARCUS DAVIDSON / Cross-Pollination (Touch - merci à/thanks to Forced Exposure)

Dois-je vraiment renchérir sur la renommée mondiale du preneur de son Chris Watson? Ce nouveau disque, rien de moins que splendide, propose deux nouvelles pièces. “Midnight at the Oasis” compresse en 28 minutes une nuit dans le désert de Kalahari - un montage délicat de sons d’animaux qui s’écoute en mode immersif - rien de didactique ou de nouvel-âgeux là-dedans: simplement un art de la prise de son sur le terrain et du montage, sans traitements. “The Bee Symphony” (20 minutes) est une collaboration avec Marcus Davidson et met en scène deux sources sonores: une ruche et des voix humaines, arrangées par Davidson en un chœur qui répond et se mêle aux bourdonnements. Un must.

Do I really need to add to sound engineer Chris Watson’s world reknown? This new disc, nothing short of gorgeous, features two new pieces. “Midnight at the Oasis” compresses one night in the Kalahari desert into 28 minutes – a delicate montage of animal sounds to be listened to in immersive mode – nothing didactic or new-agey about it: simply the art of field recording and editing, without any digital treatment involved. “The Bee Symphony” (20 minutes) is a collaboration with Marcus Davidson and features two sound sources: a beehive and human voices arranged by Davidson into a choir that answers to and intermingles with the bees. A must-have.

THE LAST HURRAH!! / Spiritual Non-Believers (Rune Grammofon - merci à/thanks to Forced Exposure)

Quelle jolie chose étrange! Le réalisateur norvégien HP Gundersen a monté un projet folk-pop psychédélique intitulé The Last Hurrah!! avec la chanteuse country Heidi Goodbye et un effectif tournant de musiciens. Spiritual Non-Believers, première parution du groupe, est constitué de trois pièces - deux chansons et une suite de 30 minutes. Les chansons sont très sympas, avec un air vieillot qui leur sied bien. La suite, “The Ballad of Billy and Lilly”, propose une histoire tordue racontée en tableaux folk psychédélique un peu décousus, le fil conducteur étant la guitare acoustique drone de Gundersen. Pas parfaitement solide, mais intrigant et agréable.

What a nice and strange thing! Norwegian producer HP Gundersen has put together a psychedelic folk-pop project called The Last Hurrah!! with country singer Heidi Goodbye and a rotating cast of musicians. Spiritual Non-Believers, the group’s debut, is made of three tracks - two songs and a 30-minute suite. The songs are fun with an oldie feel that fits them well. The suite, “The Ballad of Billy and Lilly,” features a sordid storyline told in slightly disjointed psych-folk tableaux. The connecting thread is Gundersen’s drone acoustic guitar. Not perfect, but intriguing and enjoyable.

JENNY HVAL / Viscera (Rune Grammofon - merci à/thanks to Forced Exposure)

Je suis subjugué par la voix, les textes et les douces ambiances de Jenny Hval, dont Viscera est le premier disque (après deux albums sous le pseudo Rockettothesky). Par la voix et l’écriture, elle pourrait être décrite comme un croisement entre Iva Bittova, Joanna Newsom et Turid (la sirène de folk suédoise des années 70, à découvrir aussi si vous ne la connaissez pas). Elle est accompagnée du guitariste Havard Volden et du percussionniste Kyrre Iaastad, dans des arrangements très délicats oscillant entre la folk acoustique et la folktronica (l’album est produit par Deathprod de Supersilent, pour donner une idée). “Portrait of the Young Girl as an Artist”, “Golden Locks” et “Viscera” sont d’une perfection esthétique difficile à décrire. Très chaudement recommandé à tous, puisqu’il s’agit de chansons accessibles.  [Ci-dessous: “Portrait of the Young Girl as an Artist.”]

I am stunned by the voice, the lyrics and the soft moods of Jenny Hval. Viscera is her debut album (after two records as Rockettothesky). Through her voice and songwriting, she evokes a cross between Iva Bittova, Joanna Newsom and Turid (the siren of Sweden’s ‘70s folk scene - check her out if you don’t know her). Hval is backed by guitarist Havard Volden and percussionist Kyrre Iaastad in very delicate arrangements ranging from acoustic folk to folktronica (Supersilent’s Deathprod is producing, to give you an idea). “Portrait of the Young Girl as an Artist,” Golden Locks” and “Viscera” are so esthetically perfect they get hard to describe. Very strongly recommended to everyone, as these are accessible songs.  [Below: “Portrait of the Young Girl as an Artist.”]

TANGERINE DREAM / Electronic Meditation + Alpha Centauri + Atem + Pergamon (Esoteric)

eMusic a récemment ajouté quelques titres de Tangerine Dream (hors années Virgin) à son catalogue. J’ai donc fait une orgie de TD cet après-midi, à commencer par trois des quatre premiers disques du groupe, puis Pergamon (1986), le premier TD à avoir touché mes oreilles à l’adolescence. Les débuts de ce grand groupe de musique électronique sont pour le moins palpitants: le côté brouillon, éclaté, dément d’Electronic Meditation (1970, mit Klaus Schulze!); l’approche extrêmement spatiale et psychédélique d’Alpha Centauri (1971), l’expérimentalisme ultra-lent et aride de Zeit (1972, pas écouté aujourd’hui, mais il m’est plus familié), enfin Atem (1973) où le décor se place réellement pour l’avènement de la période “Virgin” du groupe (qui commence avec Phaedra en 1974). Quant à Pergamon, ce “live” a plutôt bien vieilli, mais appartient à une toute autre époque (compositionnelle et technologique).

eMusic recently added a few Tangerine Dream titles (outside the Virgin Years) to its catalogue. So this afternoon I indulged in a TD orgy, with three of the band’s first four LPs, plus Pergamon (1986), the first TD that touched my teenage ears. This great electronic music band’s beginnings are quite a ride: the trimless, far-out side of Electronic Meditation (1970, mit Klaus Schulze!); the extremely space music (and spaced) approach of Alpha Centauri (1971), the ultra-slow and dry experimentalism of Zeit (1972, I didn’t spin it today but I’m more familiar with it), and finally Atem (1973), where the stage gets finally set for the group’s “Virgin” years (starting with 1974’s Phaedra). As for Pergamon, this live album has aged rather well, although it belongs to a whole different era, composition wise and technology wise.