Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

Home of François Couture's music journalism and activism.
Showing posts with label Goat. Show all posts
Showing posts with label Goat. Show all posts

2014-10-21

Délire musical, 2014-10-21

DÉLIRE MUSICAL
Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire musical broadcast HERE (look for Délire Musical on the list of shows).

Édition du 21 octobre 2014
Broadcast of October 21, 2014

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

Thème/Theme: VEGETABLE ORCHESTRA / Krautrock - Onionoise (Monkey)

(7:00 pm)




*DÁLAVA
Ej, lásko, lásko
Dálava
3:52
FRANK ZAPPA
Directly from My Heart to You
Weasels Ripped My Flesh
5:17
Ryko
GENTLE GIANT
Plain Truth
Acquiring the Tate
7:36
Vertigo
CYNIC
The Lion’s Roar [extrait/excerpt]
Kindly Bent to Free us
3:15






(7:30 pm)




GOAT
Words
Commune
3:06
Sub Pop
PRINCE & 3RDEYEGIRL
FunknRoll
PlectrumElectrum
4:09
Warner Bros.
FUNKADELIC
Miss Lucifer’s Love
America Eats its Young
5:58
Westbound
TINARIWEN
Tahult in
Imidiwan: Companions
4:11
Indepediente
**ORLANDO JULIUS with THE HELIOCENTRICS
Jaiyede Afro [extrait/excerpt]
Jaiyede Afro
4:30
merci à/thanks to:
**HIM Media


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

DÁLAVA
Tout l’album en écoute libre sur bandcamp.
The whole album is up for streaming on bandcamp.

GOAT
Concert de 50 minutes, 2013, filmé professionnellement.
A 50-minute concert from 2013, professional footage.


2014-10-02

2014-10-01: Faust, Magma, Ensamble Polifónico Vallemato/Sextete La Constelación de Colombia, Tumido, Goat

Journal d'écoute / LIstening Diary 
2014-10-01

FAUST / Just Us (Bureau B)
Un nouveau Faust, qui consiste seulement cette fois en Zappi Diermaier et Jean-Hervé Péron – Just us, effectivement, pas d’invités. Sans manquer de respect aux autrea membres originaux du groupe, je dirais presque que Just Us est un retour aux sources. Chansons bancales, percussions de cuisine, beau mélange de lourdeur dans l’atmosphère et de légèreté dans le propos, alliage de répétitions simples et d’explorations sonores. Solos de guitare déjantés, folie, maîtrise. Une solide addition à la discographie de ce Faust. [Ci-dessous: un extrait de “Sur le ventre”.]
A new Faust, this time consisting of only Zappi Diermaier and Jean-Hervé Péron, no guests – just them, indeed. I mean no disrespect to the other original band members, but I’d say Just Us is almost a back-to-roots album. Hazy songs, kitchen-sink percussion, a fine blend of heavy moods and light discourse, a fusion of simple repetitions and way-out sonic explorations. With disjointed guitar solos, wild creativity, and mastery. A keeper. [Below: A snippet of “Sur le ventre.”]

MAGMA / Rïah Sahïltaahk (Seventh)
Premier de deux nouveaux disques que publie Magma cet automne, Rïah Sahïltaahk propose une version revue, corrigée et réenregistrée de “Rïah Sahïltaahk”, classique du groupe d’abord paru sur son deuxième album, 1001° centigrades, en 1971. La nouvelle version est moins frénétique, plus “soul”, et fait une large place au vibraphone de Benoit Alziary. L’écriture est aussi significativement resserrée – l’original est un fourre-tout d’idées mal assemblées, comme si Christian Vander avait voulu verser le contenu d’un triptyque dans un morceau de 20 minutes. Et alors que l’original se termine sur un petit air de piano à peine esquissé et qui sera développé ailleurs, sur un 45 tours, sous le titre de “Klaus Kombalad”, cette fois on a droit à l’intégration partielle de cette chanson, le temps d’un couplet piano-voix. Honnêtement, Vander aurait dû aller au bout de son idée et greffer carrément une version plein ensemble de “Klaus Kombalad” à la fin de “Rïah Sahïltaak” – ce thème mérite une diffusion plus large. Bref, une solide version, suffisamment différente pour justifier sa sortie. Mais attention: ça donne un disque de seulement 24 minutes.
The first of two new albums to be released this fall by Magma, Rïah Sahïltaahk consists in a revamped, revised and rerecorded version of “Rïah Sahïltaahk”, the classic piece from Magma’s second LP 1001 Degrees Centigrade (1971). The new version sounds less frantic, more soulful, and gives a central role to Benoit Alziary’s vibraphone. The writing has also been tidied up – the original is a hodge-podge of hastily assembled ideas, as if Vander had wanted to throw a triptych’s worth of material into a single 20-minute piece. And where the original concludes on a delicate piano tune that’s barely exposed, and which would be fully developed elsewhere, on a little-known 45rpm, under the title “Klaus Kombalad”, here that song is partially integrated, for one verse with piano and vocals. Honestly, Vander should have gone all the way and graft a complete full-band rendition of “Klaus Kombalad” at the end of “Rïah Sahïltaahk” – that theme deserves more love. So, a strong version, different enough to warrant its stand-alone release. But be warned: this album is only 24 minutes long.

ENSAMBLE POLIFÓNICO VALLEMATO – SEXTETO LA CONSTELACIÓN DE COLOMBIA / Fiesta, Que viva la (Staubgold – merci à/thanks to Dense Promotion)
Deux ensembles successifs réunissant les mêmes musiciens. Nous en sommes en Colombie à la fin des années 1990 et au début des années 2000. Les conditions d’enregistrement sont bancales, mais la fête bât son plein.Avec l’Ensamble Polifónico Vallenato, l’accordéon est au centre du son et l’écriture reprend les clichés des musiques traditionnelles de la région. C’est dérisoire et déglingué, un genre de post-trad assumé. Avec l’autre ensemble, les flûtes remplacent l’accordéon, la fête se transforme en furie shamanique – la fête comme exutoire ultime – et on frôle la désorganisation totale. Sympa, différent, presque “outsider”, mais pas révélateur ni essentiel.
Two successive ensembles featuring the same musicians. We are in Columbia, in the late ‘90s and early ‘00s. Recording conditions are haphazard, but there’s a serious party going on. With the Ensamble Polifónico Vallenato, the accordion is at the centre of the sound, and the writing borrows from regional traditional music clichés. It’s full of derision, off-the-wall, a form of sazy post-folk music. With the other ensemble, flutes replace the accordion, and the party turns into shamanic fury – the party is the ultimate outlet – and we teeter on the edge of collapse. Fun, different, “outsider”-like, but neither revelatory nor essential.

TUMIDO / Nomads (Interstellar Records - merci à/thanks to Dense Promotion)
Nomads est le septième album du groupe Tumido, mais je ne le connaissais pas. Je connaissais un peu ses membres par contre: le batteur Bernhard Breuer joue dans Métalycée; le trompettiste Gigi Gratt est dans Ni; et Mario Stadler aux claviers (lui, jamais entendu parler). Rock instrumental. Grooves sales, mélange de krautrock et de Konono No. 1. Trop sales parfois, la réalisation faisant entrave à la musique à l’occasion. Bien, pas génial. Sur vinyle seulement.
Nomads is Tumido’s seventh album, but I didn’t know this band prior. I knew some of its members though: drummer Bernhard Breuer plays in Métalycée, and trumpeter Gigi Gratt is in Ni; the third member is keyboardist Mario Stadler. Instrumental rock. Dirty grooves, a blend of krautrock and Konono No. 1. Too dirty at times, the production hindering the music in places. Nice, not great. Released on LP only.

GOAT / Commune (Sub Pop)
Hmm. Le premier album de Goat était fracassant. Le “live” qui l’a suivi faisait ressortir certains points faibles du groupe (ses chanteuses, notamment). Commune, second disque studio, suite de l’excellent World Music, me déçoit parce qu’il n’arrive ni à capitaliser sur les forces du premier disque, ni à combler ses lacunes. La première moitié de l’album est trop tranquille. Le groupe y intègre un élément berbère à sa musique, mais au prix d’une partie de son énergie. La seconde moitié revient à l’esprit du premier disque, mais cette fois en s’y collant de trop près. “Goatslaves” et “Gathering of Ancient Tribes”, en particulier, ne démontrent aucune progression chez Goat. Je suis donc un peu confus. Ce n’est pas un mauvais disque, mais l’effet de surprise Goat est passé. Et j’ai l’impression d’entendre sur Commune une copie édulcorée de World Music.
Hmm... Goat’s debut was a smash. The live record that followed highlighted the band’s shortfalls (its singers, mainly). And I find Commune, their second studio opus, the follow-up to the great World Music, disappointing, because it fails to capitalize on the debut’s assets or to improve on their sound and delivery. The first half of the album is too quiet – the band is trying to integrate a Sahara element to their sound, but they do so at the cost of part of their drive. The second half comes back to the spirit of the debut, but now it sticks too close to it. Tracks like “Goatslaves” and “Gathering of Ancient Tribes”, in particular, show no evolution in the band’s songwriting. So I’m confused. It’s not a bad record, but the effect of surprise is gone, and to me Commune sounds like a watered-down copy of World Music.


2014-01-07

2014-01-05/06: John Luther Adams, Hannes Lingens, Diatribes, RLW/SRMeixner, Andrew Young, Goat

Journal d'écoute / Listening Diary
2014-01-05/06

JOHN LUTHER ADAMS / In the White Silence (New World Records)
En octobre, je me suis offert, pour mon anniversaire, quelques disques du compositeur alaskois John Luther Adams qui manquaient à ma collection. Et j’attends le moment idéal pour en faire l’audition – des moments rares, semble-t-il. Mais tôt ce matin, moment parfait pour écouter In the White Silence, une œuvre lumineuse de 1998, composée à la mort de son père. Instrumentation inusitée: cordes, célesta, harpe, vibraphones. Structure répétitive (ABAC répétée cinq fois) alternant textures abstraites, passages mélodiques et contrepoints. Beaucoup de silence, d’espace, de scintillements et de miroitements. C’est ce genre de beauté un peu confuse que j’aime le plus dans l’œuvre d’Adams. Oui, “In the White Silence” pourrait faire une demi-heure de moins (ou deux heures de plus) et ça changerait bien peu de choses, mais la durée retenue (75 minutes) transmet bien l’idée des grands espaces et de la répétitivité des paysages de l’Alaska.
Back in October, for my birthday, I gave myself a few CDs by composer John Luther Adams – old titles I was missing. And I have been waiting for ideal moments to listen to them since, which seem to happens once a month. However, early this morning was the perfect oportunity to audition In the White Silence, a brilliant work from 1998, composed when Adams’ father passed away. Unusual instrumentation: strings, celesta, harp, vibraphones. Repetitive structure (ABAC repeated five times) alternating abstract textures, melodic passages, and counterpoint. Lots of silence, space, scintillations and moirés. This type of slightly confused beauty is what I like the most in Adams’ œuvre. Yes, “In the White Silence” could be a half hour shorter (or two hours longer) and it wouldn’t change much, but its actual duration (75 minutes) conveys the notion of Alaska’s wide spaces and repetitive landscapes.

HANNES LINGENS / Four Pieces for Quintet (INSUB.)
L’étiquette Insubordinations, qui a commencé comme netlabel gratuit, puis est passé à la production de CD physiques, a eu une idée novatrice: revenir à l’album par téléchargement, mais payant cette fois, et en offrant un produit physique qui accompagne l’album virtuel (pour l’occasion, elle s’est rebaptisée INSUB.). Elle vient de publier deux titres dans cette nouvelle série, dont Four Pieces for Quintet de Hannes Lingens, qui se présente sous la forme d’un coffret cartonné format portefeuille qui contient une affiche A3 reproduisant les partitions graphiques de Lingens, accompagnées d’une entrevue… et c’est tout. Pour la musique, il faut utiliser le code de téléchargement imprimé sur l’affiche. Belle idée de compromis entre le règne du fichier numérique et l’attachement à l’objet physique. Parlons maintenant du contenu: quatre pièces de cinq minutes pour quintette (alto, clarinette deux contrebasses et l’accordéon de Lingens), constituées de notes tenues d’une durée déterminée par la partition, celle-ci consistant en blocs de couleurs, chacun représentant une note et un bloc temporel de 15 secondes. Simple, minimaliste, plutôt froid, mais non dénué de charme, et réussi dans l’exécution.
The label Insubordinations, which started out as a free netlabel, then moved on to CD releases, has had an innovative idea: pay-per-download releases assorted with a physical sleeve (and for the occasion, it rechristened itself INSUB.). INSUB. just released the first two titles in this new series, one of which being Four Pieces for Quintet by Hannes Lingens. The physical product consists in a wallet-sized cardboard sleeve containing an A3-size poster reproducing Lingens’ graphic scores plus an interview… and that’s all. To hear the album, you have to use the download code printed on the poster. Nice compromise between the tyranny of the digital file and the attachment to the physical object. Now, about the music: four five-minute pieces for quintet (viola, clarinet, two doublebasses, and Lingens’ acordion), consisting of sustained notes of a duration and pitch determined by the score. The score itself is a series of coloured blocks, each block accounting for 15 seconds of playtime. Simple, minimalistic, rather cold, but not without its charm, and the execution is convincing.

 DIATRIBES / Augustus (INSUB.)
Et voici le deuxième titre de cette série, le premier album “solo” du duo Diatribes: Cyril Bondi au tambour et aux objets, d’incise à l’ordi et aux objets. Ce duo de percussionnistes (d’abord et avant tout) roule sa bosse depuis un bon bout de temps, et ils vivent des fascinantes aventures. C’est donc avec des attentes élevées que j’ai abordé ce disque, constitué d’une seule improvisation de 38 minutes. Attentes comblées, m’empressai-je d’ajouter. Une musique riche, qui mêle calme et tempête, presque-silence et boucan, et qui passe plusieurs états d’âme. Symphonie d’objets et de sons hétéroclites, dont le mode d’itération perd rapidement de son importance à mesure qu’on se trouve happé par le discours sonore de ces deux grands conteurs de l’abstrait.  [Ci-dessous: Un extrait d’“Augustus”.]
And this is the second title in the series, the first “solo” album by the percussion duo Diatribes: Cyril Bondi on floor tom and objects, d’incise on laptop and objects. This duo has been around for a while, and they have been having fascinating adventures, so I approached this album – a single 38-minute improvisation – with high expectations. Well, expectations met! Rich music that ranges from calm to storm, from near-silence to full-on racket, with several intermediate states in-between. A symphony of diverse objects and sounds whose origin quickly becomes irrelevant as we get sucked into the narrative of these master storytellers of the abstract world.  [Below: An excerpt from “Augustus.”]

RLW & SRMEIXNER / Just Like a Flower When Winter Begins (Monotype – merci à/thanks to Dense Promotion)
Collaboration entre Ralf L. Wehowsky (de P16.D4) et Stephen Meixner (de Contrastate) autour de la notion de succès populaire. Onze morceaux qui tiennent à la fois du collage, du plunderphonics, de l’électroacoustique et du hörspiel. Amusant, profond, ridicule, très solide et conçu pour vousperdre joliment. [Ci-dessous: Un court extrait de “Old Hearts Rejuvenated”.]
Collaboration between Ralf L. Wehowsky (of P16.D4) and Stephen Meixner (of Contrastate), around the notion of the pop hit. Eleven pieces that are somewhere between collage, plunderphonics, electroacoustics, and hörspiel. Fun, deep, ridiculous, very strong, and designed to lose you.  [Below: A snippet from “Old Hearts Rejuvenated.”]

ANDREW YOUNG / Inkplaces (Spectropol)
Mini-album du jeune électroacousticien Andrew Young (22 ans). Sons de piano, enregistrements de terrain, beaucoup d’autres choses aussi dans cette toile sonore dont la logique interne m’échappe. Intéressant, prometteur, mais pas pleinement abouti – et loin de moi l’idée d’exiger cet aboutissement à un si jeune âge. C’est pourquoi je tenterai de garder un oeil sur lui.
EP from a 22-year-old electroacoustician, Andrew Young. Piano sounds, field recordings, lots of other things too in this sonic tapestry… whose internal logical escapes me. Interesting, promising, but not fully formed – and I wouldn’t expect a fully-formed artistic vision from an artist this young. That’s why I’ll try to keep an eye on him.

GOAT / Live Ballroom Ritual (Rocket Recordings)
Album en concert enregistré fin juillet 2013. Côté énergie et intensité, ce disque démontre que Goat mène un groove d’enfer sur scène. Ma seule déception – et ce qui fera que je reviendrai beaucoup plus souvent vers leur album studio World Music que vers ce live – c’est que les deux chanteuses faussent considérablement. Ça me déplait. On dirait qu’elles ne s’entendent pas. Dommage. Autrement, le groupe joue toutes les chansons de World Music, plus les deux faces du single “Stonegoat”, et on a droit à une version de dix minutes de “Det Som Aldrig Förändras” croisée avec une chanson traditionnelle suédoise “Kristallen den Fina”) – le moment fort.
Live album recorded in late July 2013. In terms of drive and intensity, this album demonstrates that Goat can shake some serious ass on stage. My only disappointment – and the reason why I will spin their studio debut World Music more often than this live set – is that their two female singers often sing out of key here. It’s annoying. It feels like they can’t hear themselves sing. Too bad. Otherwise, the band performs all the songs on World Music, plus both sides of the “Stonegoat” single. The highlight is the 10-minute version of “Det Som Aldrig Förändras” with a Swedish traditional folk song interpolated.