Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2013-10-04

2013-10-02/03: Perelman/Shipp/Maneri, Perelman/Shipp/Dickey/Cleaver, Nicolas Bernier, Seth Smith


2013-10-02/03

IVO PERELMAN, MATTHEW SHIPP & MAT MANERI / A Violent Dose of Anything (Leo Records)
L’association entre Ivo Perelman et Leo Records se poursuit cet automne avec deux nouveaux titres. A Violent Dose of Anything est un projet différent, plutôt original même. Il s’agit encore une fois de musique improvisée en studio, mais pour être utilisée dans un film (du Brésilien Gustavo Galvão). Oui, une musique de film entièrement improvisée, sans que les musiciens aient vu le film en question. Et pour cette session, Perelman a fait appel à un acolyte de longue date (le pianiste Matthew Shipp) et un joker, l’altiste Mat Maneri. J’aime beaucoup Maneri, alors j’attendais de grandes choses de ce disque. Or, je suis déçu – c’est bon, agréable, bien senti, mais la magie n’opère pas vraiment entre Maneri et Perelman. Où est-ce la forme (semi-)courte qui ne leur sied pas? Peut-être qu’avec une deuxième écoute… Toujours est-il que Perelman a publié nombre de disques supérieurs à celui-ci chez Leo ces dernières années.
The association between Ivo Perelman and Leo Records continues this fall with two new releases. A Violent Dose of Anything is a somewhat different and unusual project. This is still a free improvisation studio session, but it was recorded for use in a film (by Brazillian filmmaker Gustavo Galvão). Yes, entirely improvised film music, performed when none of the musicians had actually seen the film. And for this special session, Perelman opted for a sure value (Matthew Shipp on piano) and a wild card (Mat Maneri on viola). I love Maneri, so I was expecting great things from this record. But I’m disappointed. It’s good, enjoyable, honest free improvisation, but I don’t hear the spark, the magic I was expecting. Or is it that the (semi-)short form doesn’t fit this trio well? Perhaps a second listen will change my mind… In any case, Perelman has released several albums superior to this one on Leo in the last few years.

IVO PERELMAN, MATTHEW SHIPP, WHIT DICKEY & GERALD CLEAVER / Enigma (Leo Records)
Les trois musiciens qui participent à cette session aux côtés du saxophoniste Ivo Perelman figurent tous maintes fois sur la floppée d’autres disques parus récemment chez Leo. Mais c’est la seule session (pour l’instant?) à utiliser deux batteurs. Nous avons donc saxo ténor, piano et deux batteries. Musique puissante, dense et intense? Oui. Au point où Perelman a cru bon d’inclure deux duos entre Shipp et lui pour alléger le flot de l’album. Bonne idée. Dickey et Cleaver travaillent bien ensemble, en complétion plutôt qu’en antagonisme. Et Perelman et Shipp pousse l’énergie à fond, entraînés par la section rythmique. Ouf.  [Ci-dessous: un court extrait de l’album.]
All three musicians selected by sax player Ivo Perelman for this session are featured on numerous recent Perelmen CDs out on Leo. But this is the only session featuring two drummers. So we have tenor sax, piano, and two drum kits. Powerful, dense, and intense? You bet. To the point where Perelman saw fit to lighten up the track list with two duos between Shipp and himself. Good idea. Dickey and Cleaver work well together, complementing each other instead of playing off of one another. And Perelman and Shipp seem to draw energy from the percussives, pushing their dynamics further into the fortissimo range. [Below: a short excerpt from the album.]

NICOLAS BERNIER / frequencies (synthetic variations) (Entr’acte)
Ça crépite, ça vrombit et ça groove. Le nouveau mini-album de Nicolas Bernier, son premier entièrement constitué de sons synthétisés, évoque les expérimentations électroniques pures de Ryoji Ikeda, la techno ultra-minimaliste de l’étiquette Raster-Noton, l’esthétique glitch plus sale de Pita à ses débuts. Des fréquences se coupent et se recoupent, des sons filtrés à l’extrême s’immiscent à travers les battements. Or, le côté bruitiste de Bernier s’exprime aussi – pollutions, vagues émotives, force de frappe. 24 minutes, 15 pièces très courtes à écouter en mode aléatoire, un disque étonnant. Pas entièrement neuf dans la forme, mais très certainement inattendu.
It crackles, rumbles and grooves. Nicolas Bernier’s new EP, his first opus entirely made of synthesized sounds, evokes the pure electronic experiments of Ryoji Ikeda, the ultra-minimalist techno of the Raster-Noton label, the trashier glitch esthetics of early Pita. Frequencies cut each other, extremely filtered-out sounds seep in through the flaps and pulses. Yet, Bernier’s noisy side is also present – pollutions, emotional waves, a striking force. 24 minutes, 15 very short tracks to be listened to on random mode, a surprising record. Not a new form per se, but an unexpected twist for sure.

SETH SMITH / Lowlife (Fun Dog)
L’étiquette Fun Dog, qui publie des cassettes, a sorti la bande sonore du film Lowlife de Seth Smith (cinéaste et musicien), une fable étrange sur le délire lysergique d’un musicien, sélectionné par le festival Fantasia en 2012. La trame sonore utilise tuba, électroniques et boîtes à rythme (plus séparément qu’ensemble) pour tisser des ambiances inquiétantes et déstabilisantes. Prise seule, la musique se situe quelque part entre le post-industriel et l’expérimentation sonore. Plutôt réussi.
The cassette label Fun Dog has released the soundtrack to Lowlife, a film (and soundtrack) by Seth Smith about a musician’s descent into a drug-induced delirium (it was selected by the Fantasia festival in 2012). The soundtrack uses tuba, electronics and beatboxes (separately, not together) to weave disquieting and destabilizing atmospheres. Taken on its own, the music falls somewhere between post-industrial music and pure sonic experimentation. Rather interesting.

2013-05-01

2013-04-30: Perelman/Shipp/Parker/Cleaver, Perelman/Shipp/Bisio/Dickey


Journal d'écoute / Listening Diary 
2013-04-30

IVO PERELMAN, MATTHEW SHIPP, WILLIAM PARKER & GERALD CLEAVER / Serendipity (Leo Records)
Les trois disques parus simultanément ce mois-ci portent à 24 le nombre d’albums d’Ivo Perelman publiés par Leo Records. Cette session studio devait être un trio, mais par le hasard des choses elle s’est transformée en quartet, d’où ce titre de Serendipity. Une pièce, 43 minutes, du free jazz parfait, Perelman au sommet de sa forme, quatre musiciens ayant beaucoup de vécu ensemble, une conversation aisée dès le début, un élan impeccable. Je vous dis: ce disque est parfait.
The three CDs simulaneously released this month push the number of Ivo Perelman albums available on Leo Records to 24. This studio session was scheduled to be a trio, but the vagaries of life turned it into an impromptu quartet, hence the title Serendipity. One piece, 43 minutes, perfect free jazz. Perelman in top shape, four musicians with lots of shared experiences, easy conversation from the start, impeccable drive. I’m telling you: this record is perfect.

IVO PERELMAN, MATTHEW SHIPP, MICHAEL BISIO & WHIT DICKEY / The Edge (Leo Records)
Parmi les parutions récentes d’Ivo Perelman chez Leo Records, on compte des trios auxquels participent Shipp, Bisio et Dickey. Cette session studio en quartet n’est donc pas une surprise. The Edge varie les ambiances au cours de neuf improvisations courtes ou très courtes (monis de deux minutes dans trois cas). Belle synergie, et splendide solo du contrebassiste Michael Bisio en ouverture de “Clarinblasen”, mais ce n’est pas la magie de Serendipity, ni la connivence de The Art of the Duet (avec Shipp). Un bon disque, mais si vous avez à choisir parmi les trois...
Among Ivo Perelman’s recent releases on Leo Records, there are trios featuring Shipp, Bisio and Dickey. So this quartet studio session doesn’t come as a surprise. The Edge varies the moods in the course of nine short and very short improvisations (three of them are under two minutes long). Fine synergy, and a gorgeous opening solo from bassist Michael Bisio in “Clarinblasen,” but this one doesn’t have the magic of Serendipity nor the “mind-meld” quality of The Art of the Duet (with Shipp). It’s a good record, but if you have to choose between these three CDs...

2012-11-22

2012-11-21: Billow Observatory, The Slaves, Frank Gratkowski Quartet, Perelman/Morris/Cleaver


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-11-21

BILLOW OBSERVATORY / Billow Observatory (Felte - merci à/thanks to Dense Promotion)
Premier album d’un duo danois composé de Jonas Munk (Manual) et Jason Kolb (Auburn Lull). Musique expérimentale ambiente à base de guitare atmosphérique (pensez Robert Fripp, Lawrence English, etc.). Très délicat sans être fragile, des ambiances bien portées, un disque qui s’écoute probablement très bien – je dis probablement parce que la copie promo que j’ai reçu a des blancs entre les pièces alors que celles-ci sont clairement enchaînées (il faudrait que les compagnies de disque comprennent qu’on ne peut pas faire un bon travail de critique sans avoir le vrai objet – un vinyle dans ce cas, qui semble fort joli à partir des photos que j’ai pu trouver, mais allez savoir – fin de la montée de lait).
Debut album from a Danish duo consisting of Jonas Munk (Manual) and Jason Kolb (Auburn Lull). Ambient experimental music built from atmospheric guitar tracks (think Robert Fripp, Lawrence English, etc.). Very delicate though not fragile, well-carried moods, a record that must provide a very enjoyable listen – I say “must” because the promo CDr I received has blanks between tracks that are clearly meant to be segues (I wish record labels could understand that reviewers can’t do a decent job if they don’t have the real thing in hand – a double LP in this case, and it looks pretty from the pictures I could find online, but what do I know, all I got was a white cardboard sleeve – end rant).

THE SLAVES / Ocean on Ocean (The Helen Scarsdale Agency - merci à/thanks to Dense Promotion)
Je ne connaissais pas The Slaves avant d’entendre ce disque. Il s’agit d’un duo de Portland, Orégon. Ocean on Ocean, un vinyle (je n’ai reçu qu’une copie gravée dans une pochette anonyme), paraît la semaine prochaine chez Helen Scarsdale. C’est du shoegazing bien fait, très planant, mélancolique à souhait, avec un léger fond de sludge/doom. On est en terrain connu, mais l’exécution est fort satisfaisante.
I didn’t know The Slaves – a duo from Portland, Oregon – before listening to this record. Ocean on Ocean, an LP (I only received a burned CDr in a blank sleeve) comes out next week on Helen Scarsdale. It’s crafty shoegazing, trippy, highly melancholic, with a slight sludge/doom undercurrent. We’re in known territory, but the execution is top notch.

FRANK GRATKOWSKI QUARTET / Le vent et la gorge (Leo Records)
Leo Records a publié simultanément TROIS disques de Frank Gratkowski et TROIS disques d’Ivo Perelman – une orgie de saxophone. J’en chroniquerai deux par jour (un chacun) d’ici à vendredi. À commencer, donc, par Le vent et la gorge, le tout dernier du quartet de Gratkowski, de loin son groupe le plus régulier. Et il s’agit d’une œuvre solide, même si elle s’inscrit parfaitement en continuité avec les disques précédents de ce groupe. La suite “Harm-oh-nie” (huit parties, 31 minutes) est un joli tour de force qui met intelligemment en valeur les trois acolytes du saxophoniste (Wolter Wierbos au trombone, Dieter Manderscheid à la contrebasse, Gerry Hemingway à la batterie). Un disque généreux (74 minutes) mais qui a passé très vite.
Leo Records has simultaneously released THREE new Frank Gratkowski CDs and THREE new Ivo Perelman CDs – it’s an orgy of saxophones. I will review two (one each) per day between today and Friday. Starting with Le vent et la gorge (“The Wind and the Throat”), the latest from Gratkowski’s long-standing quartet. It’s a strong opus, even though it’s no departure from previous efforts. The “Harm-oh-nie” suite (8 parts, 31 minutes) is a quite a tour de force and intelligently showcases the sax player’s acoytes (Wolter Wierbos on trombone, bassist Dieter Manderscheid, drummer Gerry Hemingway). It’s a very generous record (74 minutes), but it went by very fast.

IVO PERELMAN, JOE MORRIS & GERALD CLEAVER / Living Jelly (Leo Records)
Une autre permutation à trois du quatuor actuel d’Ivo Perelman, mais cette fois Joe Morris est à la guitare plutôt qu’à la contrebasse. Session studio, décembre 2011, tout le monde en grande forme. Le saxo ténor de Perelman est en parfaite phase avec Morris et le batteur Gerald Cleaver – ces musiciens ont joué souvent ensemble auparavant, ils se comprennent bien, et les cinq improvisations libres offertes ici coulent de source.
Another trio permutation of Ivo Perelman’s current quartet, although this time Joe Morris is playing guitar instead of bass. A studio session from December 2011, with all in great shape. Perelman’s tenor sax is in symbiosis with Morris and drummer Gerald Cleaver – these three have played with each other extensively in the past, they understand each other, and the five free improvisations contained herein sound as natural as can be.

2012-07-12

2012-07-11: Perelman/Shipp/Cleaver, Anthony Braxton, Tomoko Sauvage, Edward Ka-Spel


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-07-11

IVO PERELMAN, MATTHEW SHIPP & GERALD CLEAVER / The Foreign Legion (Leo Records)
Le saxophoniste brésilien enchaîne les parutions depuis quelques mois, à la suite d’un regain de créativité. The Foreign Legion fait suite à Family Ties et à The Hour of the Star – ce dernier disque présentait son nouveau quatuor (avec Matthew Shipp, Joe Morris et Gerald Cleaver), tandis que Family Ties approfondissait sa relation avec un sous-groupe dudit quatuor (seulement Morris et Cleaver). The Foreign Legion propose un autre sous-groupe qui, cette fois, exclut Morris. Nous avons donc saxo ténor, piano et batterie. Et ça brasse beaucoup. Perelman est en feu, chaque accord plaqué par Shipp le catapultant vers de nouveaux sommets sonores. “An Angel ‘s Disquiet” et “An Abstract Door” sont des improvisations enlevantes, dont les nuances (car il y en a) sont occultées par la pure puissance du jeu.
Brazilian sax player Ivo Perelman has been releasing record after record in the last few months, the result of a recent bout of creativity. The Foreign Legion is the follow-up to Family Ties and The Hour of the Star – the latter CD introduced his new quartet (with Matthew Shipp, Joe Morris, and Gerald Cleaver), while Family Ties focused on a sub-group of said quartet (Perelman, Morris, Cleaver). The Foreign Legion offers another sub-grouping: Perelman, Shipp, Cleaver. So we have tenor sax, piano, and drums. And together they make quite a ruckus. Perelman is on fire, each chord struck with a little power by Shipp is propelling him toward new levels of passion. “An Angel’s Disquiet” and “An Abstract Door” are thrilling improvisations whose nuances (and there are) get obfuscated by the sheer power of the sax.

ANTHONY BRAXTON / Alumni Orchestra (Wesleyan) 2005 (New Braxton House)
L’album offert en juillet aux abonnés de New Braxton House (et disponible à la carte pour les autres) propose un deuxième concert issu de la série “Braxton at 60: A Celebration” présentée en 2005. Il s’agit cette fois d’un grand orchestre de 31 anciens élèves de Braxton. En deux sets d’une heure chacun, ce groupe revisite deux “vielles” compositions, la 164 et la 165, en y interposant d’autres autres aux niveaux secondaires et tertiaires, dont la 220, la 346 et la 336. Parmi les interprètes, on remarque Taylor Ho Bynum, Matt Bauder, Pheeroan Aklaff, James Fei, Charlie Kohlhase, Steve Lehman, Seth Misterka, Kevin O’Neil, Scott Rosenberg, Jon Shiurba et Aaron Siegel. Le son est très bon et le premier set est tout bonnement splendide. Malgré le nombre de musiciens en présence, tout se déroule dans le calme, avec des moments de silence complet, des bouts furieux et plusieurs passages où on a recours à des sous-ensembles. C’est l’antithèse du projet Echo Echo Mirror House et son enchevêtrement d’instruments. Recommandé.
The album offered to New Braxton House subscribers in July (and available a la carte to others) delivers a second concert from the 2005 “Braxton at 60: A Celebration” series. This time we are treated to an orchestra of 31 ex-students of Braxton. In the course of two one-hour sets, this group revisits two “old” compositions, No. 164 and 165, with Nos. 220, 346 and 336 ranking among the composition interpolated on the secondary and tertiary levels. Among the performers are Taylor Ho Bynum, Matt Bauder, Pheeroan Aklaff, James Fei, Charlie Kohlhase, Steve Lehman, Seth Misterka, Kevin O’Neil, Scott Rosenberg, Jon Shiurba, and Aaron Siegel. Sound quality is very good and the first set is gorgeous. Despite the number of muicians, everything goes smoothly and calmly, with moments of complete silence, furious bouts, and several passages featuring sub-groupings. This is the complete contrary of the instrument pile-up of the Echo Echo Mirror House project. Recommended.

TOMOKO SAUVAGE / Ombrophilia (Aposiopèse)
Réédition sur vinyle du premier album solo de Tomoko Sauvage (2009), dont  la démarche artistique est singulière: elle s’est fabriqué des bols en porcelaine auxquels sont intégrés des hydrophones (micros sous-marins). Avec ces bols, elle explore les propriétés électroacoustiques de l’eau. C’est tout: des bols, de l’eau, un peu de fil de fer et des cuillères à pot. Sept pièces aux sonorités fascinantes - on croirait entendre un orchestre de bols tibétains. Une musique étonnamment percussive, cristalline, aquatique.  [CI-dessous: “Amniotic Life 1”]
A vinyl reissue of the first solo album by Tomoko Sauvage (2009), whose artistic process is unique: she has made procelain bowls that integrate hydrophones (water microphones). With these bowls, she explores the electroacoustic capabilities of water. That’s it: bowls, water, metal wire and wood spoons. Seven pieces full of fascinating sounds. You’d think there’s a whole orchestra of Tibetan bowls in there. Or a gamelan. Surprisingly percussive music, crystalline, aquatic.  [Below: “Amniotic Life 1.”]


EDWARD KA-SPEL / A Pleasure Cruise Through 9 Dimensions (Beta-lactam Ring Records)
Pour qui trouverait Minus Touch, le dernier “gros” disque d’Edward Ka-Spel, trop axé sur la chanson, A Pleasure Cruise Through 9 Dimensions (qui l’a suivi de très près), présente l’autre face de son travail. Ce disque en édition physique très limitée (mais accessible chez les marchands de musique numérique) propose quelques pièces de musique qualifiée de concrète – il s’agit en fait de musique instrumentale, essentiellement électronique, avec, oui, un fond d’électroacoustique. Plus abstrait, donc, mais toujours aussi onirique et inquiétant. Un disque qui peut faire penser à Dream Logic X.
If some of you find Minus Touch, Edward Ka-Spel’s last “major” release, too song-centric, A Pleasure Cruise Through 9 Dimensions (released soon after) features the other side of his work. This limited edition release (although the digital version is widely available) contains music qualified by the record label as musique concrète” – it’s actually instrumental, mostly electronic music with, yes, a foot in the electroacoustic world. More abstract, but still as dreamy and softly menacing as Ka-Spel’s other releases. It reminds me of Dream Logik X.

2012-07-03

2012-07-02: Joel Grip, Rivière/eRikm/Tétreault/DJ Sniff, Morris/Parker/Cleaver


Journal d'écoute / Listening Diary
2012-07-02

JOEL GRIP / Pickelhaube (Umlaut Records)
Un album solo du contrebassiste suédois Joel Grip, paru en format vinyle. La prise de son est intéressante - micros multiples placés autour du musicien, mais ce dernier développe un vocabulaire assez limité au fil de ces six pièces. Et il manque à cette musique un peu d’âme pour lui faire transcender ce vocabulaire.
A solo album from Swedish doublebass player Joel Grip, released as an LP. Interesting approach to recording the bass, with multiple microphones setup around the musician, but Grip develops a rather limited vocabulary in the course of these six pieces. And the music lacks a bit of soul to successfully transcend said vocabulary.

ARNAUD RIVIÈRE, ERIK M, MARTIN TÉTREAULT & DJ SNIFF / Drift-01 (Art Kill Art)
Voici un disque que vous ne pourrez jamais télécharger! Premier d’une série annoncée par Art Kill Art et qui se consacrera à réinventer le format vinyle. À la base de Drift-01 se trouve un concert à quatre tourne-disqueurs (les susnommés). Sauf que vous n’entendrez qu’un seul à la fois, parce que leurs contributions sont isolées, chacune sur son sillon. Qui plus est, ces sillons se croisent: l’aiguille de votre tourne-disque voguera de l’un à l’autre – poids du bras de lecture, réglage de l’anti-skate, usure de l’aiguille, propreté du vinyle influenceront le rendu de chaque pièce (il y en a quatre, sur deux disques 10”). Une écoute différente à chaque fois. Re-qui plus est: les quatre compères utilisent beaucoup les bruits de surface dans leur art sonore, au point où vous confondrez ce qu’ils font avec leur aiguille et ce que fait la vôtre. Jouissif. Non, méta-jouissif! Édition limitée à 444 exemplaires.  [Ci-dessous: Ce lien propose une vidéo du concert.]
Here’s a record you can’t download! The first installment in an Art Kill Art series devoted to rethinking the vinyl format. At the start, Drift-01 documents a live performance by a quartet of turntablists (the above-mentioned). Except that you can only hear one of them at a time, since their individual contributions are isolated on separate grooves. Furthermore, these grooves intersect: your stylus will drift from one to another and back – tonearm weight, antiskate, stylus wear and surface cleanliness will all influence the playback (and length) of each track – there are four, one per side of this 2 x 10” set. Futhermore again: these musicians use a lot of surface noise in their sound art, to a point where you’ll have a hard time distinguishing between what they do with their styluses and what your own stylus is doing. Quite a thrill. You might even call it a meta-thrill. Limited to 444 copies.  [Below: There’s video footage of the live performance at this link.]

JOE MORRIS, WILLIAM PARKER & GERALD CLEAVER / Altitude (Aum Fidelity - merci à/thanks to Improvised Communications)
L’étiquette de free jazz américain AUM Fidelity célèbre ses 15 ans avec deux parutions musclées. Voici la première: une première rencontre sur scène entre Joe Morris (à la guitare), William Parker et Gerald Cleaver. Altitude propose des extraits de leur concert à The Stone en juin 2011. Solide, lyrique, fluide, surtout dans la première demi-heure (“Exosphere”). Belle chimie entre Morris et Parker - c’est la première fois que je les entends côte à côte.
US free jazz label AUM Fidelity is celebrating its 15th anniversary with two star-studded releases. Here’s the first one: the first live meeting between Joe Morris (on guitar), William Parker and Gerald Cleaver. Altitude features excerpts from their live debut at The Stone in June 2011. Strong, lyrical, fluid improvisations, especially the first half-hour (“Exosphere”). Fine chemistry going on between Morris and Parker – it’s my first time hearing them playing together.