Pour le dernier volume de cette série (enregistrée entre janvier et novembre 2009, parue entre mai 2009 et juin 2010), Merzbow casse le moule utilisé dans les 12 volumes précédents. 1) Il se fend d’une pièce continue de 50 minutes. 2) La batterie prend le bord. Résultat: du Merzbow catégorie A, punitif mais qui invite à plonger totalement, à se livrer corps et âme aux remous de ce déferlement sonore. Splendide et lumineux. Et ça nettoie les tympans. Et c’est cruel, la chose se terminant aussi abruptement qu’elle a commencé (en plein milieu de nulle part).
For the last volume in this series (recorded between January-November 2009 and released between May 2009 and June 2010), Merzbow shatters the mould used for the previous 12 discs. 1) He indulges in a single 50-minute piece. 2) The drums are out. Result: Grade A Merzbow, punitive but encouraging total immersion, I felt like throwing myself body and soul into this unfurling sound. Splendid and illuminating. And it cleans your eardrums. And it’s cruel - the thing ends as abruptly as it had started (in the middle of nowhere).
L’édition “coffret” de cette série (en boîtier de bois ou en sac de coton) comprend un quatorzième disque, exclusif, qui propose deux pièces supplémentaires, 37 minutes en tout. Deux pièces d’électroniques bruitistes, avec beaucoup de bruit blanc, très différent de la série (sauf le 13e disque). Essentiel? Non, mais un point d’orgue bien senti pour une série déjà excessive. Et, rappelons-le, excessivement belle au point de vue visuel.
The “boxed” edition of this series (either in a wooden box or a cotton carry bag) includes a fourteenth disc, exclusive, with two extra tracks, a total of 37 minutes. Two noisy electronics pieces, with lots of white noise, very different from the series (except Pt. 13). Essential? No, but this overtime period befits this already excessive project. And excessively appealing on a visual level (the series, not the extra disc, as drab as can be).
Un autre titre dans la série de 45 tours publiés par Touch. Ici, une collaboration en concert entre Philip Jeck aux tourne-disques et Marcus Davidson aux claviers. Deux pièces, l’une étant une variation de l’autre, quoi que ce n’est pas évident. “London Tenderberry” est très étrange, avec des glissements microtonaux prononcés dans les claviers (qui vous font d’abord douter de la qualité de votre courroie de tourne-disque). “Tenderberries Version” est beaucoup plus nuancée, moments délicats entrecoupés de silence, jeu très fin. Il y a du potentiel dans ce duo.[Ci-dessous: Vous trouverez un extrait à écouter sur cette page.]
Another title in Touch’s series of 45 rpms. This ione is a live collaboration between Philip Jeck (turntables) and Marcus Davidson (keyboards). Two tracks, one admittedly a variation of the other, although it’s definitely not obvious. “London Tenderberry” is very strange, with insistent microtonal glissandos from the keyboards (at first it will make you question the state of your turntable belt). “Tenderberries Version” is much more nuanced, with delicate moments interspersed with silence. Some fine otherworldly playing - this duo has potention.[Below: Listen to an PM3 sample on this page.]
BRINCH - HALL - FROOM - BRINGS / Harmonious } Dissonance: String Chamber Works (Navona Records)
Quatre œuvres pour cordes (un quatuor, un quintette, une sonate pour violon et un quintette pour clarinette et cordes). Du joli, du solide, et une autre excellente production signée Navona Records. À souligner particulièrement, le “String Quartet No. 1” de Gregers Brinch, interprété par un quatuor dirigé par Vit Muzik (le chef fétiche de Navona) - splendide travail d’écriture, ancré dans la « nouvelle complexité ». Par contre, le “Quintet for Clarinet and Strings” d’Allen Brings est trop cérébral pour rien. Un beau programme tout de même. Les deux autres compositeurs sont Gregory Hall et David Froom. Le CD contient une section CD-Rom avec livret, partitions (toujours intéressant de suivre) et sonneries(!).
Four works for strings (a quartet, a quintet, a violin sonata, and a quintet for clarinet and strings). Beautiful music, strnog music, and another splendid production from Navona Records. Worth mentioning is Gregers Brinch’s “String Quartet No. 1” performed by a quartet led by Navona’s favorite conductor Vit Muzik - splendid composition rooted in New Complexity. Sadly, Allen Brings’s “Quintet for Clarinet and Strings” is too cerebral for its own good. Still, a fine program. The other two composers are Gregory Hall and David Froom. The CD includes a CD-Rom section with virtual booklet, scores (always nice to be able to follow along), and ringtones(!).
JOHN BILOTTA & DAVID GAINES / Conversations: Keyboard and Chamber Music by John Bilotta and David Gaines (Navona Records)
Un disque plus ordinaire regroupant des œuvres diverses de deux compositeurs, John Bilotta et David Gaines (on n’explique pas dans le livret pourquoi on a souhaité rapproché le travail de ces deux compositeurs - dommage). Joli mais pas marquant, à l’exception de “Shadow Tree” pour flûte alto et guitare de Bilotta, un petit bijou de musique de chambre.
This one is a lot less impressive. It features various works by two composers, John Bilotta and David Gaines (and nowhere in the booklet is it explained why specifically these two). The music is cute but doesn’t leave a mark, except for Bilotta’s “Shadow Tree” for alto flute and guitar, a little chamber music jewel.
[En passant, j’ai pris une pause-repas entre le disque précédent et celui-ci; j’aime les contrastes, mais tout de même...] Ce volume est sale, bruyant et merveilleux. Un excellent équilibre entre ténacité et variété - du moins lorsqu’on parle de Merzbow. La musique est lourde, insistante, mais truffée de détails et de surprises (les apparitions du synthé et de la guitare électrique). Ça brasse et ça ROCK! Un des deux ou trois meilleurs titres de la série. Très décoiffant.
[By the way, I had lunch between the previous record and this one; I like contrasts, but still...] This volume is dirty, noisy, and glorious. Perfect balance between relentlessness and diversity - on a Merzbow scale of course. The music is heavy, insistent, but full of details and surprises (synth and electric guitar appearances). It shakes and it ROCKS! Among the two or three best releases in this series.
On peut toujours compter sur Klimperei pour proposer un bon disque. Cela dit, je trouve Quai des hannetons, fraîchement paru, meilleur que les deux ou trois derniers titres de ce projet de musique de jouet. Christophe Petchanatz soloïse avec lui même sur 22 pièces instrumentales pleines de mélodiques tendres (parfois saignantes) et exutoires, dans des arrangements brique-à-brac toujours aussi charmants. Orgie de ukuleles et de sifflements sur “Vert Pahl”, brillant hommage au non moins brillant Frank Pahl!
You can always count on Klimperei to turn in a good record. That said, I find the freshly-released Quai des hannetons to be much better than the last two or three albums by this toy music project. Christophe Petchanatz is soloing with himself on 22 instrumental tracks filled with tender (occasionally bleeding) and exultory melodies, performed in rackety arrangements as charming as ever. And an orgy of ukuleles and whistling in “Vert Pahl”, a brillant homage to the no-less brilliant Frank Pahl.
Saluons l’entrée des disques Victo dans l’ère virtuelle! Le catalogue de l’étiquette associée au FIMAV commence à faire son apparition chez les pourvoyeurs de musique numérique. J’en profite pour me procurer Nous Autres (dont je n’avais que la première édition sur vinyle). Resituons le contexte. Nous sommes en 1987. Le FIMAV en est à ses premières années, le collectif Ambiances Magnétiques commence à s’imposer. Et le directeur du FIMAV, Michel Levasseur, a l’idée de génie de présenter René Lussier à Fred Frith, de leur demander de monter un concert ensemble. Ces deux guitaristes développaient alors parallèlement des musiques fort compatibles. C’est un mariage béni des dieux (d’ailleurs, Lussier collaborera à maints projets de Frith, dont Keep the Dog et le Fred Frith Guitar Quartet; Frith participera au fabuleux Le Trésor de la langue de Lussier). Nous autres, le tout premier disque publié par Victo, documente ce concert où Frith et Lussier apportent chacun leurs compositions et leurs invités spéciaux (par exemple, Tenko chantant sur “Ketsui” de Frith, Geneviève Letarte interprétant “Iceberg” de Lussier). Des musiques folles, complexes, dans l’esprit RIO métissé de l’avant-trad cher à Lussier. Ce n’est pas la meilleure prise de son sur un disque Victo, mais l’enthousiasme (et l’importance historique) compense amplement. La réédition sur CD ajoute quatre titres enregistrés en studio en 1992.
Let’s welcome Les Disques Victo to the virtual age! The FIMAV-related label’s catalogue is starting to become available from music downloads purveyors. I took the opportunity to get Nous Autres (I only had the original LP release). Let’s talk context. The year is 1987. FIMAV is in its first years, and the Ambiances Magnétiques collectives is starting to be seen as a reference in Quebec. FIMAV director Michel Levasseur has the genius idea of introducing René Lussier to Fred Frith and ask them to put on a concert together. Both guitarists had been following parallel, compatible musical paths lately. It’s a match made in heaven (and Lussier would work in several of Frith’s projects, such as Keep the Dog and the Fred Frith Guitar Quartet, while Frith would participate to Lussier’s landmark album Le Trésor de la langue). Nous autres, Les Disques Victo’s very first release, documents this one-time event. Frith and Lussier each contribute some of their compositions and special guests (for instance, Tenko sings on Frith’s “Ketsui” while Geneviève Letarte sings Lussier’s “Iceberg”). Crazy, complex RIO-like music apired with Lussier’s own brand of avant-traditional music. This is not the best sound recording on Victo, but the level of enthusiasm (and historic significance) largely compensates. The CD reissue adds four studio titles from 1992.
SOFT MACHINE / NDR Jazz Workshop, Hamburg, Germany, May 17, 1973 (Cuneiform Records)
Un document d’une qualité saisissante - vive la télé d’état allemande! Voici Soft Machine dans le line-up qui enregistrera l’album Seven - et ceci est le premier enregistrement en concert de ce groupe à voir le jour. Cuneiform propose un CD et un DVD, ensemble. Au menu, d’abord un set en quatuor qui reprend l’essentiel de la partie “en concert” de Six (“All White”, “37 ½”, etc.), avec Roy Babbington qui remplace Hugh Hopper, récemment parti. Le second set présente une version sextet (à Ratledge, Jenkins, Marshall et Babbington s’ajoutent le saxo Art Themen et le guitariste Gary Boyle d’Isotope). Le premier set est solide mais un tantinet statique; le second est enlevant à souhait, avec une splendide version de “Chloe and the Pirates”, un “Stumble” ferme et un solo de batterie à la fibre expérimentale. En boni sur le DVD, la seule interprétation en concert de 1983” de Hugh Hopper, avec la participation de ce dernier et un rappel improvisé. Encore une fois, la qualité de l’image et du son font de ce document presqu’un essentiel - et la qualité de la performance fait oublier que CE Soft Machine n’est plus tout à fait LE Soft Machine.[Ci-dessous: La bande annonce du DVD.]
A document of stunning quality - all hail German television! This is Soft Machine in the line-up that would record Seven, and this is the first live recording by this group to come out. Cuneiform offers a CD+DVD package. The tracklist includes one quartet set that covers most of the live part of the Six album (“All White, “37 ½”, etc.), with Roy Babbington filling in for the recently-departed Hugh Hopper. The second set sees the quartet expand to a sextet (to Ratledge, Jenkins, Marshall and Babbington are added saxman Art Themen and Isotope guitarist Gary Boyle). The first set is strong if a little stiff; the second one is thrilling and includes a splendid rendition of “Chloe and the Pirates,” a firm “Stumble”, and an experimental drums solo. On the DVD, an audio-only extras section includes the only live performance ever of Hugh Hopper’s “1983” (with the composer’s participation), and an improvised encore. Once again, the sound and image quality make this document a near-essential item, and the quality of the performance will make you forget that THIS Soft Machine isn’t quite THE Soft Machine.[Below: Cuneiform’s official trailer for this DVD.]
Un disque très bien d’électro chill signé Bluetech, soit Evan Bartholomew (qui, sous son vrai nom, a aussi commis des musiques post-classique). Love Songs to the Source est mixé avec un fort penchant dub, tout en demeurant dans l’univers planant de la musique chill. Jolies collaborations avec Dr. Israel et Katrina Blackstone. L’ouverture “Seed To Soil”, très dub, et la clôture “Escape”, ambiante, planante et mélodique à souhait, résument le parcours de cette longue galette (76 minutes). Et une autre splendide pochette, marque de commerce d’Interchill.[Le site d’Interchill (ci-dessus) propose de nombreux extraits à écouter.]
A very fine record of electro-chill signed Bluetech, aka Evan Bartholomew (who, under his real name, has also recorded post-classical music). Love Songs to the Source is mixed with a strong dub leaning, while staying close to the trippy soundworld of chillout music. Nice collaborations with Dr. Israel and Katrina Blackstone. The dub-flavoured opener “Seed To Soil” and the ambiant, trippy, melodic closer “Escape” sum up the sonic palette of this long platter (76 minutes). And another gorgeous cover, one of Interchill’s distinctive marks.[Interchill’s website (above) offers a lot of audio previews.]
Du deep techno intelligent, avec, occasionnellement, une tendance à expérimenter avec les textures. Plutôt linéaire en surface, mais pas unidimensionnel. Il se passe beaucoup de choses en filigrane. Pas mauvais du tout, mais un peu trop techno pour mes goûts personnels.
Intelligent deep techno with an occasional foray into textural experiments. Rather linear on the surface, but not one-dimensional. There’s a lot going on in filigree. Not bad at all, but a bit too techno for my own taste.
Intéressant trio de musiciens américains aux origines orientales (Maroc, Pakistan et Iran). Du bon jazz actuel où l’électronique vient altérer la réalité, subtilement et presque sans le remarquer. Toutes les pièces sont signées Amino Belyamani (le pianiste). Un jazz moderne qui fleure la scène européenne, avec un peu plus de chaleur, voire de romantisme. Un peu surprenant venant de l’étiquette Accretions (habituellement plus expérimentale que ça).
Interesting trio of American musicians with foreign origins (Morocco, Pakistan, and Iran). Good avant-jazz where electronics come in to alter reality in a subtle, almost undetected way. All the tunes are pianist Amino Belyamani’s. Modern jazz with a strong European flavour, though a little warmer, even romantic at times. Surprising coming from the Accretions label (usually releasing music more experimental than that).
Avec des titres comme “Transformed into Food” (venant d’un végétalien) et “Dismemberment of Nature”, voilà un volume qui ne s’annonce pas jovial. Effectivement. On n’y trouve rien de nouveau non plus. Le barrage percussif qui distingue ce projet est devenu éminemment prévisible à ce stade. Tout de même une belle énergie et une efficacité toute merzbowesque. Dans la moyenne de la série.
With titles like “Transformed into Food” (coming from a vegan) and “Dismemberment of Nature”, this volume wasn’t going to be cheerful. Bingo. It also has nothing new to offer. The percussive barrage that is the signature sound of this series has grown extremely predictable by now. Still, a fine energy and a typical Merzbowan efficiency. An average title for this series.
Quelle belle surprise que ce disque d’un compositeur de musique par/pour ordinateur. Trois œuvres, trois moments forts. D’abord, “Cascando” (1977), réalisation de l’étrange pièce “Radio Play” de Beckett, où un Narrateur (voix naturelle de John Nesci), une Voix (synthèse numérique à partir d’une lecture de Steven Gilborn) et une Musique (synthèse numérique à partir de la Voix) déconstruisent l’histoire racontée au fil d’un métadiscours. Un peu long mais très réussi. Puis suit “Fades, Dissolves, Fizzles” (1995), une pièce pour ordinateur solo toute en petits gestes sonores très délicats, tintements et frisotis. Enfin “Violin Variations” (2009) pour violon et ordinateur, quatre courts mouvements d’échanges élégants entre réel et virtuel. Je suis conquis.[Ci-dessous: Un extrait de “Fades, Dissolves, Fizzles” trouvé sur le site de New World.]
What a nice surprise, this record from computer music composer. Three works, three highlights. First up is “Cascando” (1977), a realization of Samuel Beckett’s odd “Radio Play”, where a Narrator (the natural voice of John Nesci), a Voice (computer synthesis based on a reading by Steven Gilborn), and a Music (computer synthesis based on the Voice) are disassembling the story being told through meta-narration. A bit long but artistically successful. Then comes “Fades, Dissolves, Fizzles” (1995), a solo computer piece made of very delicate gestures, twinkles and fizzles indeed. Finally, “Violin Variations” (2009) for violin and computer, four short movements of elegant exchanges between actual and virtual. I am enthralled.[Below: An excerpt from “Fades, Dissolves, Fizzles” found on New World’s website.]
Un très beau disque proposant un programme d’œuvres pour piano de David Mahler, interprété par Nurit Tilles. La musique de Mahler s’inspire du minimalisme américain, sans s’y cantonner. Si la pièce titre de cette collection rappelle beaucoup Philip Glass, la suite “Day Creek Piano Works and The Teams Are Waiting in the Fields” a le formalisme facétieux d’un Tom Johnson. Surtout, on trouve sur ce disque de nombreux beaux moments, où l’inspiration transcende l’idée, le concept, le canevas. La musique de Mahler est simple mais pas simpliste, et l’interprétation qu’en fait Tilles est nuancée sans être trop recherchée (ce qui irait à l’encontre de ladite simplicité).
A beautiful record offering a program of solo piano works by David Mahler performed by Nurit Tilles. Mahler’s music draws inspiration from American minimalism, but it doesn’t stick to it. The title track of this collection is strongly reminiscent of Philip Glass, but the suite “Day Creek Piano Works and The Teams Are Waiting in the Fields” displays a Tom Johnson-like fanciful formalism. Most importantly, this record holds several beautiful moments where inspiration transcends the idea, the concept, the framework. Mahler’s music is simply but never simplistic, and Tilles’ interpretations are nuanced without getting labored (which would have killed said simplicity).
Pour le Volume 10, Merzbow passe en mode bulldozer: une pièce en trois parties conçues pour annihiler les sens. Deux choix possible: rester à la hauteur de ce mur qui écrase ou s’infiltrer dans ce mur pour mieux découvrir les subtilités qui se cachent derrière - certains disques de Merzbow rendent cette deuxième option plus facile (et plus satisfaisante). Pas celui-ci.
For Volume 10, Merzbow goes into bulldozer mode: one piece in three parts designed to annihilate your senses. Two options: either stay at the level of the wall of sound that crushes you or infiltrate that wall to see the subtleties hiding behind it. Now, some of Merzbow’s records make that second option easier (and more rewarding). Not this one.
Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste). You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).
Édition du 20 juillet 2010 (rediffusion le 25 juillet) Show aired on July 20, 2010 (repeated on July 25)
DESCRIPTION DESCRIPTION Musiques électroniques et électroacoustiques : Deux heures de musiques issues de l'électricité entre relais et résistances ou de celle qui nourrit les neurones virtuels d'un ordinateur. Nouveautés et rééditions récentes. Electronic & Electroacoustic Music: Two hours of music born out of relays and resistors, or the virtual neurons of computers. New releases and reissues.
SUPERTERZ / 2:00 AM (11:53) - Insomnia (Unit Records) *RAN SLAVIN / Some nights when our dreams were scratched away, we tried to remain calm with the Single String Charmer (5:07) - The Mediterranean Drift (Crónica)
*LAWRENCE ENGLISH / Without Sanctuary (4:59) - Incongruous Harmonies (Touch Seven)
VIOSAC / Part 3 (19:17) - Dawning Luminosity (VioSac)
TOM HAMILTON / Modhera (7:56) - Pieces for Kohn / Formal and Informal Music (Kvist Records) *RDECA RAKETA / Old Girl, Old Boy (extrait/excerpt: 10:00) - Old Girl, Old Boy (Mosz)
*GILLES AUBRY / Part 1 (extrait/excerpt: 12:00) - Les écoutis Le Caire (Gruenrekorder)
RAN SLAVIN Téléchargez l'album "The Mediterranean Drift" gratuitement et légalement ici. Download freely and legally the album "The Mediterranean Drift" here.
RDECA RAKETA Prestation en concert. Live performance.
DÉLIRE MUSICAL Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste). You can listen (stream or download) to the latest Délire musical broadcast HERE (look for Délire Musical on the list of shows).
Édition du 20 juillet 2010 (rediffusée le 25 juillet) Broadcast Date: July 20, 2010 (repeated July 25) LISTE DE DIFFUSION PLAYLIST
*ERGO PHIZMIZ / Busby Berkley (2:05) - Things to Do and Make (Care In the Community Recordings) BEIRUT / Brandenburg (3:38) - Gulag Orkestar (Ba Da Bing) EPLEMOYA SONGLAG / Alle Man (2:58) - Eplemoya Songlag (NORCD) LAURA GIBSON AND ETHAN ROSE / Leaving Believing (2:40) - Bridge Carols (Baskaru)
OLAFUR ARNALDS / Tunglid (4:28) - ...And they Escaped the Weight of Darkness (Erased Tapes) **TRUBROT / An Tin (4:32) - Trubrot (Shadoks) **SVANFRIDUR / The Woman of our Day (3:11) - What's Hidden There? (Shadoks)
PELICAN / Ephemeral (5:10) - What We All Come to Need (Southern Lord) O.S.I. / False Start (3:06) - Blood (InsideOut Music) TERRA EX / Dark (4:05) - Somnia (Musea) KLOTET / Halplats Hades (2:24) - Det har aldrig hänt och kommer aldrig hända igen (Musea)
ERGO PHIZMIZ L'homme en action en studio - une improvisation. The man in action in the studio - an improvisation. PELICAN Vidéo promotionnelle pour la chanson "Final Breath" du même album. Promotional video for the song "Final Breath" off the same album.
Tiens, une autre rareté sud-africaine rééditée par Shadoks. Celle-ci n’a rien à voir avec le rock psychédélique heavy de Freedom’s Children ou The Third Eye. Le duo frère-sœur des Cooper propose de la chanson folk psychédélique s’inspirant des Mamas & The Papas. Des chansons courtes, parfois bien tournées (“The Mad Professor”, “Edge of Eternity”), mais aussi des trucs très ordinaires, voire carrément plats (“She’s My Woman”).D’un certain intérêt, pas d’un intérêt certain.
Hey, another South-African rarity reissued by Shadoks. This one has nothing to do with the heavy psychedelic rock of Freedom’s Children or The Third Eye. The sister-brother duo of the Coopers plays psychedelic folk songs that seem to draw their inspiration from The Mamas and the Papas. Short songs, some of them well written (“The Mad Professor”, “Edge of Eternity”), but some are also mediocre (“She’s My Woman”). More of a collector’s item.
Contrairement aux deux disques chroniqués le 2010-07-16, il s’agit bien ici d’une collaboration. Tim Blechmann utilise des boîtes de haut-parleurs qui vibrent; Seijiro Murayama utilise une caisse claire comme boîte résonante et des micros. Ensemble, ils ont produit une pièce 42 minutes aux détails minutieux, un art sonore microscopique qui rappelle la musique de Kontakt der Jünglinge à certains égards (par l’ambiance et le type d’écoute, et non par l’approche ou les outils). Captivant à sa manière.
Unlike the two CDs reviewed on 2010-07-16, this one is an actual collaboration. Tim Blechmann uses boxes of vibrating speakers; Seijiro Murayama uses a snare drum as a resonant body. Together they have produced a 42-minute piece featuring fine details, microscopic sound art reminiscent of the music of Kontakt der Jünglinge to some extent (the ambience and the form of listening, not the approach or tools). Captivating in its own way.
HAL RAMMEL / Midwest Disquiet (Penumbra Music)
Le retour de Hal Rammel, artiste autodidacte et multidisciplinaire. Midwest Disquet est un disque de solos de palette amplifiée. “De quoi?” De palette amplifiée: une palette de peintre sur laquelle sont fixées de nombreuses tiges de métal reliées à des pick-ups. Rammel les pince et les frappe surtout, les frotte parfois. Inventé et réalisé par l’artiste, cet instrument a une palette sonore (désolé pour le jeu de mots) assez restreinte, mais Rammel en tire des sonorités intéressantes et une musique très vive et affairée. Sympathique. Les comparaisons avec Hugh Davies et Mark Applebaum (son instrument Mousetrap) sont de rigueur. Midwest Disquiet est paru sur CD dans une pochette normale (210 exemplaires) et dans une pochette surdimensionnée format 45 tours (99 exemplaires), très élégante.
Maverick artist Hal Rammel is back. Midwest Disquiet is an album of amplified palette solos. “Of what?” you ask. Amplified palette: a painter’s palette fitted with numerous metak rods and pick-ups. Rammel hits and pinches them, mostly, and occasionally rubs them. Designed and made by the artist, this instrument has a rather limited sound palette (sorry, couldn’t resist), but Rammel coaxes out of it some interesting sounds, and his music is quite lively and busy. Nice. Comparisons with Hugh Davies and Mark Appelbaum (his “mousetrap” instrument) are in order. Midwest Disquiet is out on CD in a normal sleeve (210 copies) but also available housed in an elegant 7”-sized sleeve (99 copies).
Vous savez, la série 13 Japanese Birds s’inspire du Catalogue d’oiseaux d’Olivier Messiaen (séries de pièces pour piano solo s’inspirant, parfois imitant, les chants de divers oiseaux). Eh bien, sur “Hiyodori”, on y croirait presque. Et “Across the Earth” propose, en plus de la batterie et des électroniques bruitistes, un solo de guitare électrique! Merzbow se transforme en groupe noise rock le temps d’une pièce! Pourquoi pas? C’est réussi.
You know, Merzbow’s 13 Japanese Birds series was inspired by Olivier Messiaen’s Catalogue d’oiseaux (“Bird Catalog”, a series of piano solos inspired by birdsongs that are often transcribed in the score). Well, on “Hiyodori”, I could almost hear the birdsongs. And “Across the Earth” features an electric guitar solo, in addition to the drumming and noise electronics. Here, Merzbow sounds like a true noise rock band! And why not? Well done.
Voici un autre groupe de jazz d’avant-garde aux accents avant-progressifs fort sympathique - ils commencent à être légion chez l’étiquette Circum-Disc (Happy House, Quartet Base, le fabuleux projet Hué/Circum, sans oublier La Grande Perezade et le Circum Grand Orchestra!). À la composition, le guitariste Ivann Cruz et le bassiste Mathieu Millet. En première ligne, le trompettiste Christian Pruvost (fort impressionnant). Derrière labatterie, Charles Duytschaever. Au menu, trois pièces, toutes complexes sans être trop chargées, et vives d’une exactitude livrée rondement. Du bonbon bien croquant![Ci-dessous: Vous trouverez sur cette page deux extraits de l’album à écouter.]
Here’s another mighty fine avant-garde jazz outfit with avant-prog leanings – the French label Circum-Disc has growing number of them in its catalog (Happy House, Quartet Base, the fantastic Hué/Circum project, not to mention La Grande Perezade and the Circum Grand Orchestra!). Guitarist Ivann Cruz and bassist Mathieu Millet handle the composing. On the front line is trumpeter Christian Pruvost (very impressive). And behind the drums sits one Charles Duytschaever (I don’t think I’ve crossed his path before). On the menu, three tracks, all complex though not too dense, and lively and delivered with precision and attitude. A delicious hard candy to my ears![Below: On this page you can listen to two tracks from the album.]
CHRISTOPHE CHARLES + I8U / Unter den linden + Und Transit (Non-Visual Objects)
Non, ce n’est pas une collaboration, mais bien un CD partagé entre Christophe Charles et i8u (la Québécoise France Jobin) qui ont droit chacun à une demi-heure. Charles propose une unique pièce de 30 minutes, concoction d’enregistrements de terrain et ambiants placés à l’extrême frontière de l’audible - je dois absolument réécouter pour m’en faire une bonne idée, elle est passée épouvantablement inaperçue. La proposition d’i8u est plus substantielle (du moins, au premier coup d’oreille), tout en respectant l’esthétique très microscopique de l’étiquette (qui correspond à la sienne, d’ailleurs). Cinq pièces donc, aux bourdons plus présents, aux couleurs froides, aux sons parfois en creux - “Montag” est très agréable. Mais ça ne vaut pas son dernier album chez Room40.
No, this is not a collaboration. It is a split CD with Christophe Charles and i8u (Quebecer France Jobin) contributing a half hour of material each. Charles offers a single 30-minute track, a concoction of field and ambient recordings arranged at the very threshold of audibility – I’ll have to listen again under perfect conditions to figure it out, as it went by almost completely undetected. i8u’s proposition is more substantial (at least on first listen), while keeping close to the microsound aesthetic of this label (which happens to fit her own too). Five tracks with heavier drones, cold colours, and occasionally hollow sounds. “Montag” is quite enjoyable. But it’s no match to her recent full-length on Room40.
Même série, même principe. Je connaissais déjà Asher, mais pas Fourm. Asher livre cinq pièces à l’écoute difficile, des enregistrements de piano dans des ambiances réelles fortement dégradées - du gros grain de bruit de fond retraité. C’est une esthétique très précise, mais aride, et je n’y perçois pas l’impression hivernale que lui y voit. Les longues pièces de Fourm sonnent moins formalistes - mais ne le sont pas moins. Belle recherche en une sorte de sculpture sonore. On sent de la spontanéité même si ça doit être très méthodique.
Same series, same principle. I knew Asher already, but this is my first exposure to Fourm. Asher delivers five tracks of a difficult listen, piano recordings in highly degraded ambient sound - coarse-grained re-treated background noise. As an artistic approach, it’s very precise but dry, and I don’t get the winter feeling Asher says he sees in these pieces. Fourm’s two longer tracks sound less formalistic, which doesn’t mean they aren’t. Fine research in a certain form of sound sculpture. I can feel spontaneity despite the fact that this music must be very methodical.
Du très solide. Concis, dynamique, lourd mais pas monolithique (enfin, pour du Merzbow). Et “Mesmerism” est possiblement la meilleure pièce courte de Merzbow (5 minutes) que j’aie entendu.
Strong stuff. Concise, dynamic, heavy though not monolithic (well, for Merzbow, that is). And “Mesmerism” might be the best Merzbow short track (5 minutes) I ever heard.
Donc, Shadoks Music a décidé de faire pour l’Islande ce qu’elle avait fait pour l’Afrique du Sud: en rééditer les perles de rock progressif et psychédélique du tournant des années 70. Après Svanfridur et Trúbrot (chroniqués la semaine dernière), voici Ódmenn, un quatuor qui a enregistré que cet album double éponyme, paru fin 1970 (et réédité sur un CD). Un rock bluesé et exploratoire, avec quelques chiffres indicateurs impairs, des solos de guitare acidulés, de bonnes mélodies et un “freak-out jam” de 20 minutes en guise de face D (“Frelsi”, sympathique mais narcissique). Pas aussi impressionnant ou original que Trúbrot, mais un effort solide qui semble combiner des influences du rock psychédélique de la côte ouest américaine et celles du hard rock britannique.
So Shadoks Music has decided to do for Iceland what it did two years ago for South Africa: reissue their lost prog and psych rock gems from the turn of the ‘70s. So after Svanfridur and Trúbrot (reviewed last week), here is Ódmenn, a quartet who recorded only one album, this double-LP eponymous release from late 1970 (reissued on one CD). Bluesy, exploratory rock, with a couple of odd time signatures, acid guitar solos, nice melodies, and a 20-minute freak-out jam on the fourth LP side (“Frelsi”, enjoyable but quite overindulgent). Not as impressive as Trúbrot, but a strong effort that seems to combine influences from US West Coast psychedelic rock and British hard rock.