2014-03-05
Le 52e album de Koji Asano (publié
uniquement sous forme numérique) propose deux tranches d’environ 35 minutes
chacune (“Part 1” et “Part 2”). Elles forment un tout, soit une pièce constituée
essentiellement de hautes fréquences, au développement très lent. Au début, on
est dans le domaine de l’électronique ambiante - accords simples et mélodiques
qui changent suivant des modes éprouvés. Vers la fin, on réalise que cet
univers sonore a glissé progressivement vers un état bruitiste de larsens
douloureux. Pour comprendre comment on en est arrivé là, il faudra reprendre
depuis le début. “Part 1” est plus agréable à l’oreille que “Part 2”, très
agréable en fait, malgré les manipulations granulaires, l’absence de basses
fréquences et la longueur.
Koji Asano’s 52nd album (only released in digital form)
consists of two slices of about 35 minutes each (“Part 1” and “Part 2”). They
form a whole, a slow-developing piece consisting mostly of high frequencies. At
first, we’re in ambient electronic music territory – simple melodious chords
changing following trusted modes. Toward the end, you realize that this
soundworld has gradually slipped into a noise state filled with painful
feedbacks. To understand how we got there, you’ll need to start over. “Part 1”
is more enjoyable than “Part 2” – actually, it is very enjoyable, despite
[actually more because of] granulation experiments, lack of bass frequencies,
and length.
Le quatrième album de Pierre
Alexandre Tremblay chez empreintes DIGITALes (savez-vous combien
d’électroacousticiens ont publié quatre disques ou plus chez cette prestigieuse
étiquette? On les compte sur une seule main) est un disque compact double qui
propose cinq œuvres mixtes composées entre 2008 et 2013. Chacune fait appel à
un instrumentiste, des traitements, un système interactif et une bande de sons
fixés. Tremblay compose ici pour la clarinette basse, le piano (deux fois), la
table de Babel de Jean-François Laporte et la soprano Peyee Chen. Chaque pièce
est complexe et renferme plusieurs strates de sens. La plus agressive est “Un
clou, son marteau, et le béton” pour piano, une étude dans les dynamiques les
plus extrêmes. Ma préférence va à “Still, Again” pour la soprano Peyee Chen, un
opéra à une voix en 14 minutes qui a beaucoup de punch. Quant aux vibrations les
plus étranges, on les trouve dans “Mono no aware” pour Laporte, où il est
impossible de départager entre sons fixés, interprète et interaction
homme-machine.
Pierre Alexandre Tremblay’s fourth album for empreintes DIGITALes – do
you know how many electroacoustic composers have released four albums or more
on this prestigious label? You won’t need more than one hand – is a double CD
set featuring five mixed works composed between 2008 and 2013. Each piece
involves an instrumentalist, treatments, an interactive system, and fixed
sounds. Tremblay composed for bass clarinet, piano (twice), Jean-François
Laporte’s Babel table, and soprano singer Payee Chen. Each piece is complex,
with many levels of meaning. The most aggressive one is “Un clou, son marteau,
et le béton” for piano, an etude in extreme dynamics. My favorite here is
“Still, Again” for soprano Peyee Chen, a 14-minute single-voice opera that
packs a lot of punch. As for the strangest vibrations, they come from “Mono no
aware” for Laporte, where it gets impossible to distinguish between fixed
sounds, performer, and man-machine interaction.
Autre coup de maître de
l’étiquette allemande Staubgold dans son programme de réédition de la pop
déjantée britannique. Après une solide réédition des 49 Americans, voici Family
Fodder, un groupe qui figurait sur la sacro-sainte liste de Nurse With Wound. Monkey Banana Kitchen totalise 80
minutes et regroupe le microsillon du même nom (1980), le mini-album Schizophrenia Party (1981) et les 45
tours Film Music (1981) et The Big Dig (1982). Excellente pop
métissée – new wave, krautrock, psychédélique, RIO. Des trucs très accrocheurs
(“Dinosaur Sex”, anti-hit de neuf minutes, “Organ Grinder” à l’humour teuton,
“Love Song”, indescriptible) et tout aussi séditieux. Pensez The Pop Group, The
Work, Zero Pop. Avec une chanteuse française pour certains morceaux (“Savoir
Faire”, “Cerf Volant”), ce qui évoque fortement ce que sera Stereolab à ses
débuts. Je n’avais aucune idée de l’existence de Family Fodder et ce disque est
une révélation. [Ci-dessous: “Bass
Adds Bass”]
Another masterstroke from German label Staubgold who keeps reissuing the
oddest things in UK odd pop. After a commanding reissue of The 49 Americans,
here comes Family Fodder, a group that appeared on the sacrosainct Nurse With
Wound List. Monkey Banana Kitchen is seconds away from a total of 80 minutes
and culls the same-title LP from 1980, the Schizophrenia Party EP (1981) and the singles Film Music (1981) and The Big Dig (1982).
Excellent hybrid pop – new wave, krautrock, psychedelia, RIO. There’s some seriously
catchy bits in here (“Dinosaur Sex,” a 9-minute non-hit; “Organ Grinder” and
its teutonic humour; “Love Song”, undescribable), and some seditious ones too.
Think The Pop Group, The Work, Zero Pop. With a French singer on a few tracks
(“Savoir Faire”, “Cerf Volant”) that strongly evoke what Stereolab would sound
like at the beginning. I had no idea this band existed, and this CD is a
revelation. [Below: “Bass Adds Bass.”]
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