Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2011-11-25

2011-11-24: Lawrence Moss, Ryan Scott, Jacaszek, Soft Machine, Slivovitz

Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-11-24

LAWRENCE MOSS / New Paths (Innova)
Un généreux disque double consacré au compositeur américain Lawrence Moss. L’homme affectionne particulièrement les suites musicales pour petits ensembles (duos, trios, quatuor et quintettes). Cet album propose donc une pléthore de courts mouvements. Un peu ordinaire comme approche, très “old school” dans le domaine de la musique classique contemporaine. Il y a du beau sur New Paths, mais rien qui m’a frappé.
A generous 2-CD set of works by American composer Lawrence Moss. The man is an adept of the music suite for small ensembles (duets, trios, quartets, quintets). This album contains a hord of short musical movements. Nothing original in his approach, very “old school” in terms of contemporary classical music. New Paths contains some nice things, but nothing here really strikes my fancy.



RYAN SCOTT / Maki Ishii Live (Innova)
Le percussionniste canadien interprète trois œuvres du compositeur japonais Maki Ishii (décédé en 2003), dans un concert avec l’Esprit Orchestra d’Alex Pauk enregistré par la CBC. Trois pièces avec beaucoup de souffle, de mouvement et d’action. Impressionnant surtout, poignant parfois. Recommandé.  [Ci-dessous: Tout l’album est en écoute libre sur Soundcloud.]
Canadian percussionist Ryan Scott performs three works by Japanese composer Maki Ishii, in a concert with Alex Pauk’s Esprit Orchestra, recorded by the CBC. All three works are breathing life, movement, and action. Mostly impressive, occasionally moving. Recommended.  [Below: Stream the whole album for free on Soundcloud.]

JACASZEK / Glimmer (Ghostly International - merci à/thanks to Dense Promotion)
Michal Jacaszek est actif depuis une dizaine d’années, mais c’est la première fois que j’entends son travail. Sur Glimmer, il mélange musique contemporaine, post-classique et baroque – textures électroniques et clavecin, guitare acoustique et clarinette basse. Une combinaison originale appuyée par une bonne plume. Musique ambiante aux basses vrombissantes qui captent l’attention. [Ci-dessous: Un extrait de “Dare-gale”.]
Michael Jacaszek has been active for a decade, but this is my first contact with his music. On Glimmer, he is blending contemporary music, post-classical music, and baroque elements – electronic textures and harpsichord, acoustic guitar and bass clarient. A unique combination supported by strong composition skills. Ambient music with deep rumbling bass frequencies that caught my attention.  [Below: An excerpt from “Dare-gale.”]

SOFT MACHINE / Drop (Moonjune)
Je ne sais trop pourquoi, mais ce disque de Soft Machine publié en 2006 avait complètement passé sous mon radar. Merci à Leonardo qui me l’a gracieusement envoyé! Concert enregistré à l’automne 1971, Drop documente un alignement peu connu de Soft Machine: Ratledge, Dean, Hopper et le batteur Phil Howard. La musique (entre Fourth et Fifth) prend une direction différente, beaucoup plus free jazz, sous l’influence combinée de Howard et Dean. Les pièces sont déconstruites, ultra-énergiques. Ce qui explique l’absence de “Facelift”, qui n’aurait tout simplement pas survécu à ce traitement. Ça ne deviendra pas mon “live” préféré de Soft Machine, mais c’est un document intéressant.
I’m not sure why, but this Soft Machine CD from 2006 had flown under my radar. Thanks, Leonardo, for bringing me up to speed! A live recording from Fall 1971, Drop documents a little-known SM line-up: Ratledge, Dean, Hopper, and drummer Phil Howard. The music (in-between Fourth and Fifth) takes a different direction, a lot freer, under the double influence of Howard and Dean. Tunes are deconstructed and performed in almost Fire Music fashion. Which explains why there’s no “Facelift”in this set – Hopper’s signature tune wouldn’t have survived such treatment. Drop won’t become my favourite live Soft Machine, but it’s an interesting enough document.

SLIVOVITZ / Hubris (Moonjune)
Leonardo Pankovic de Moonjune a pris bonne note, dans ma chronique sur le nouveau Slivovitz, Bani Ahead (entrée du 2011-10-18) de ma remarque à l’effet que je n’avais pas entendu le disque précédent de ce groupe italien de prog fusion. C’est maintenant chose faite (merci Leonardo!). Et je suis à même de constater que Bani Ahead représente un bon pas en avant. Hubris propose une musique plus fusion, à l’écriture complexe et jouée avec virtuosité, mais il lui manque une étincelle, le mordant qui fait décoller plusieurs pièces sur Bani Ahead. Bref, ce disque de 2009 ne prend pas aux tripes autant que le suivant.
Moonjune’s Leonardo Pankovic took note, from my review of Slivovitz’s new CD Bani Ahead (diary entry of 2011-10-18), that I had not heard this Italian fusion prog band’s previous album. Now I have (thanks Leonardo!), and I realize that Bani Ahead represents a solid step forward for the band. The music on Hubris is more fusion based, with complex writing and virtuoso execution, but it lacks the spark, the bite that propels many of the tracks on Bani Ahead. Simply put, this 2009 opus doesn’t grip you by the balls like their next one does.

2011-11-24

2011-11-23: Domino, 1982, Erb/Baker/Zerang, Caravan, Hans Reichel R.I.P.

Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-11-23

DOMINO / Domino’s Tales (Slam Productions)
Domino est un trio de jazz moderne composé de Marco Colonna à la clarinette basse et aux saxos soprano et baryton, du vibraphoniste Francesco Lo Cascio et du contrebassiste Lillo Quaratino. De belles improvisations relativement tonales, assez jazzés, feutrées, intelligentes, impressionnistes. Un beau début de journée en douceur.
Domino is a modern jazz trio consisting of Marco Colonna on bass clarinet and baritone/soprano sax, vibes player Francesco Lo Cascio, and bassist Lillo Quaratino. Nice improvisations, rather tonal, jazzy, velvety, intelligent, and impressionistic. A fine morning-starter.

1982 / Pintura (Hubro)
Splendide session d’improvisation fragile entre le joueur de violon Hardanger Nils Økland (son album solo chez Rune Grammofon demeure un objet sonore d’une grande beauté), Sigbjørn Apeland à l’harmonium et le percussioniste Øyvind Skarbø. Huit pièces, 34 minutes en tout, plein de moments mélancoliques et grelottants. La combinaison violon Hardanger (un violon traditionnel norvégien à cordes sympathiques) et harmonium offre une vétusté attendrissante.  [Ci-dessous: Un extrait de l’album.]
A beautifully fragile improvisation session between Hardanger fiddler Nils Økland (his solo CD on Rune Grammofon remains a sound object of great beauty), Sigbjørn Apeland on harmonium, and percussionist Øyving Skarbø. Eight pieces, a total of 34 minutes filled with melancholia and chilly northern winds. Pairing the Hardanger fiddle (a traditional Norvegian violin with sympathetic strings) with the harmonium produces an endearingly antique sound.  [Below: A track from the album.]

CHRISTOPH ERB - JIM BAKER - MICHAEL ZERANG / Erb/Baker/Zerang (Veto Records)
Rencontre d’improvisation libre à Chicago entre le saxophoniste (ténor) et clarinettiste (basse) suisse Christoph Erb, Jim Baker au synthé analogique et au piano, et le percussionniste Michael Zerang. De l’improvisation aride, très exigeante pour l’oreille. J’aime beaucoup Zerang, et il essaie clairement de créer quelque chose ici, mais la communication passe mal et la musique ne semble aller nulle part. Décevant.
A fre improvisation meeting in Chicago between Swiss tenor sax/bass clarinet player Christoph Erb, Jim Baker on analog synth and piano, and percussionist Michael Zerang. Dry improvisations, very demanding on the ears. I like Zerang a lot, and he is clearly trying to create something here, but sparks don’t fly and the music seems to go nowhere. Disappointing.

CARAVAN / In the Land of Grey and Pink [40th Anniversary Deluxe Edition] (Deram)
Decca avait déjà produit une belle réédition de cette œuvre majeure du groupe Caravan en 2000, mais cette édition 40e anniversaire va plus loin en ajoutant, entre autres, un mixage 5.1 signé Steven Wilson. Sur l’album original, tout a été dit: point culminant de la scène du rock progressif dit “de Canterbury” (1970); moment où deux grands compositeurs arrivent à maturité simultanément: Richard Sinclair et David Sinclair; chef d’œuvre de l’esprit britannique, à la fois facétieux et réfléchi. Dans son mix 5.1, Wilson (le dieu du 5.1, je ne le dirai jamais assez) fait de l’orgue de David Sinclair la grande vedette de ce disque – dans “Nine Feet Underground” tout particulièrement, chaque entrée en scène, chaque changement de timbre survient d’un angle d’écoute différent. Claviers et guitares sont souvent placés vers l’arrière pour laisser la section rythmique devant (une approche qu’il reprend dans son mix 5.1 de Starless and Bible Black de King Crimson). Le mixage est glorieux et profite pleinement de la clarté des bandes originales. Le DVD offrant le 5.1 propose aussi de nouveaux mixes stéréo et deux chansons enregistrées pour la télé allemande. Il s’accompagne aussi de deux CD qui reprennent l’album original, les pièces bonis annexées par l’édition Decca et de nouvelles pistes inédites. En tout, 14 pièces bonis, dont un mix différent de “Nine Feet Underground” (signé Wilson), une version en concert de la même, des chansons enregistrées pour la BBC et plusieurs maquettes. Le bonheur total, sans exagération.
Decca had already released a fine reissue of this major Caravan opus back in 2000, but this 40th Anniversary edition goes further and adds, among other things, a 5.1 mix by Steven Wilson. Everything has been said about the original 1970 LP: the culmination of the so-called “Canterbury” progressive rock scene; the moment where two great composers came to maturity: Richard Sinclair and David Sinclair; a masterpiece of the British mindset, both fanciful and thoughtful. Wilson’s 5.1 mix (and he’s the King of surround sound, I’ll never write that enough it seems) turns David Sinclair’s organ into the star of the album – in “Nine Feet Undeground,” every organ entry or timbre change comes in from a different listening angle. Most keybaords and guitars are placed toward the back of the soundfield to leave the rhythm section and vocals in front (an approach he would also use for King Crimson’s Starless and Bible Black). The 5.1 mix is glorious and fully taps into the clarity of the original tapes. In addition to the 5.1 version, the DVD includes new stereo mixes by Wilson and two tracks recorded for the German TV. That DVD comes with two CDs that present the original album mix, all the bonus tracks appended on the 2000 Decca reissue, plus extra previously unreleased tracks. All in all, there’s 14 bonus tracks here, including an alternate mix of “Nine Feet Underground” (by Wilson), a live version of said track, a BBC session, and several demos. I’m in heaven, and it’s not an overload like some other such sets.

HANS REICHEL / Yuxo: A New Daxophone Operetta (a|l|l)
Hans Reichel est décédé hier à l’âge de 62 ans. On se souviendra de lui surtout comme l’inventeur du daxophone, instrument singulier composé d’une langue de bois fixée dans un bloc muni de micros contracts et qu’on joue à l’aide d’un archet et d’un stoppeur (le dax). Yuxo (2002) est son dernier disque consacré au daxophone, une collection charmante de pièces rigolotes, voire farfelues, réalisées par superposition de nombreuses pistes de daxophone. Un chef-d’œuvre en tous points. Merci, Hans.  [Ci-dessous: La plus belle documentation de son travail disponible sur le web. Tous les instruments dont il joue, il les a fait de ses mains.]
Hans Reichel died yesterday. He was 62 years old. He will be remembered mostly as the inventor of the daxophone, a unique instrument consisting of a wooden tongue set into a block equipped with contact microphones and played with a bow and a stopper (a dax). Yuxo (2002) is the last record he devoted to the daxophone, a charming collection of funny tongue-in-cheek pieces made of layers upon layers of daxophone tracks. A true masterpiece.  [Below: The best documentation of his work out there on the web. All the instruments he plays here, he made himself.]

2011-11-22

Délire actuel, 2011-11-22


DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 22 novembre 2011
Broadcast of November 22, 2011

DESCRIPTION
DESCRIPTION
Parcours électronique: Deux heures de parutions récentes en électronique expérimentale, électroacoustique et art sonore.
Electronic Journey: Two hours of recent releases in experimental electronica, electroacoustic music, and sound art.

*DEAD VOICES ON AIR / Moon (19:16) - Michael and the Angels Fought (Lens Records)
VROMB & LUCIEN FRANCOEUR / No Vacancy (2:46) (Oral)

MC MAGUIRE / The Discofication of Mongols (extrait/excerpt: 10:32) - Nothing Left to Destroy (Innova Recordings)
MIKE COOPER / A Dream of Arrival (8:01) - Radio Paradise (Johnny Kafta's Kids Menu)

*MATHON / Momentum (3:48) - Terrestre (Everest Records)

*PHARAOH CHROMIUM / Atomic Side (17:15) - Electric Cremation (Grautag Records)
*BYETONE / Helix (5:05) - SyMeTa (Raster-Noton)
*VEGA / The Autotelic (4:06) - Wormsongs (ARTEkSOUNDS)

MINAMO / Bound Letters (7:41) - Documental (Room40)
PIMMON / Passing, Never to Be Held (6:24) - The Oansome Orbit (Room40)

KOJI ASANO / Polar Parliament II (extrait/excerpt: 8:00) - Polar Parliament (Solstice)

merci à/thanks to:

MIKE COOPER
Vidéo officielle pour “The Migrant Song”, de l’album Radio Paradise.
Official video for “The Migrant Song”, off Radio Paradise.

Délire musical, 2011-11-22

DÉLIRE MUSICAL
Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire musical broadcast HERE (look for Délire Musical on the list of shows).

Édition du 22 novembre 2011 (rediffusion le 28 novembre)
Broadcast Date: November 22, 2011 (rebroadcasted on Nov. 28)

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

Thème/Theme: YANN TIERSEN / La lettre d'explication (2:30) - L'absente (Ici d'Ailleurs)

POCKET ORCHESTRA / Imam Bialdi (6:25) - Phoenix (altrOck)
JONO EL GRANDE / The Goat (4:23) - Phantom Stimulance (Rune Grammofon)
THE SWEDISH SAX SEPTET / Frog Tune (3:30) - Riff-Ola (Music of the World)

 STICK MEN / Soup (5:45) - Soup (Stick Men Records)
SAINT DIRT ELEMENTARY SCHOOL / Goodbye Ting (5:16) - Abandoned Ballroom (Barnyard Records)

*BUMP / Winston Built the Bridge (3:07) - 2 (Shadoks Music)
* THE INCREDIBLE STRING BAND / A Half-Remarkable Question (5:07) - Wee Tam (Fledg'ling)
BIRCH BOOK / The Carnival is Empty (4:13) - Fortune & Folly (Helmet Room Recordings)

JOHN ZORN / The Eternals (extrait/excerpt: 4:00) - At the Gates of Paradise (Tzadik)


Merci à/thanks to:




COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

JONO EL GRANDE
Sur scène à l’édition 2011 du festival Zappanale.
Live at the 2011 Zappanale Festival.

STICK MEN
Vidéo promotionnelle sur le groupe.
Promotional video.

2011-11-22: Joane Hétu


Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-11-22

JOANE HÉTU / Filature (Ambiances Magnétiques)
Il aura fallu cinq ans à Filature pour passer de la scène au disque. Entretemps, le théâtre sonore de Joane Hétu a poursuivi son évolution vers des formes nettement plus dépouillées. Dans le cheminement qui, à ce jour, l’a mené de Musique d’hiver à La Femme territoire, Filature fait office de point tournant, de carrefour entre plusieurs approches passées, présentes et futures. Elle intègre texte, danse et projection vidéo (ces deux derniers aspects étant absents du disque) – voie que la dame poursuivra ensuite beaucoup plus loin – mais se fonde sur la vie antérieure de l’artiste qui a été tisserande. Le texte raconte cette expérience, expérience qui nourrit la structure même de l’œuvre: un premier mouvement de “chaîne” interprété uniquement par les hommes (Del Fabbro, Derome, Guilbeault, Tanguay, Venba); un deuxième mouvement de “trame” interprété par les femmes (Auclair, Gignac, Hétu, Labrosse, Roger); enfin, un mouvement de “motif” auquel tous participent. Le pendant masculin est métrique, répétitif, “groundé”; le pendant féminin est aérien, créatif, fantasque; le dernier mouvement combine le tout - et semble combiner tout le bagage de Hétu, de Wondeur Brass et Justine à Nous perçons les oreilles, en passant par Musique d’hiver. Une œuvre dense, synthétique, mais accessible et qui porte encore ses racines rock-in-opposition.  [Ci-dessous: Ce lien ouvrira le lecteur média du site actuellecd.com, qui offre quelques extraits de l’album.]
It took five years for Filature to transit from stage to record. Meanwhile, Joane Hétu’s sound theatre has evolved toward much more stripped-down forms. On the path that has led Hétu from Musique d’hiver to La Femme territoire, Filature represents a turning point, a crossroads where her past, present and future approaches have met. The piece integrates text, dance, and video art (the last two aspects are missing on the CD) – a path on which she would later travel much further – but it is based on the artist’s past life as a weaver. The text tells this experience, an experience that also provides the very structure of the work: a first “warp” movement  performed only by the men (Del Fabbro, Derome, Guilbeault, Tanguay, Venba); a second “weft” movement performed by the women (Auclair, Gignac, Hétu, Labrosse, Roger); and a “motif” movement performed by all. The male component is metrical, repetitive, grounded; the female component is aerial, creative, whimsical; the final movement combines it all – and seems to bring together all of Hétu’s background, from Wondeur Brass and Justine to Nous perçons les oreilles, by way of Musique d’hiver. A dense, synthetic work, though still accessible and showing its rock-in-opposition roots. [Below: This link will open actuellecd.com’s media player, where you can listen to a few audio clips.]

2011-11-21: Francisco López, Berrocal/Fenech/Tazartès, Vladislav Delay, Asmus Tietchens

Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-11-21

FRANCISCO LÓPEZ / Untitled #275 (Unsounds - merci à/thanks to Dense Promotion)
Deuxième apparition de Francisco López chez Unsounds, l’étiquette d’Andy Moor et de Yannis Kyriakides. Fait rarissime: “Untitled #275” se décline en deux mouvements, au lien d’être une seule pièce. Le 1er movement est une composition pour piano aux préparations mécaniques; Reinier van Houdt en est l’exécutant. Le 2e mouvement est une œuvre électroacoustique faite à partir de l’enregistrement du 1er mouvement. La pièce au piano est aride et complexe. Le second mouvement est beaucoup plus fin et engageant. Untitled #275 signale une nouvelle direction pour López.
Second release by Francisco López on Andy Moor and Yannis Kyriakides’ Unsounds label. An ultra rare case where a López untitled composition number designates a work in two movements instead of a single monolithic piece. Movement 1 is a composition for mechanically-prepared piano; Reinier van Houdt is the performer. Movement 2 is an electroacoustic piece made from the recording of Movement 1. The piano piece is arid and complex. Movement 2 is more sophisticated and engaging. Untitled #275 signals a new direction in López’s work.

JAC BERROCAL - DAVID FENECH - GHÉDALIA TAZARTÈS / Superdisque (Sub Rosa - merci à/thanks to Dense Promotion)
Super disque indeed! Une collaboration à la hauteur des attentes que peuvent évoquer la juxtaposition, sur une même ligne, des noms de Jac Berrocal, David Fenech et Ghédalia Tazartès. Chansons improvisés, avec Tazartès surtout au chant, Berrocal surtout à la trompette et Fenech surtout à la guitare électrique, au tourne-disque et aux petits instruments. Un disque amusant, confondant et joliment subversif.  [Ci-dessous: Trois extraits à écouter sur cette page.]
Super record indeed! A collaboration that matches the expectations that arise when juxtaposing on the same ARTIST line the names of Jac Berrocal, David Fenech, and Ghédalia Tazartès. Improvised songs, with Tazartès mainly on vocals, Berrocal mainly on trumpet, and Fenech mainly on electric guitar, turntable, and small instruments. A fun, puzzling, and marvelously subversive record.  [Below: You'll find three sound clips on this page.]
VLADISLAV DELAY / Vantaa (Raster-Noton - merci à/thanks to Dense Promotion)
Vladislav Delay fait son entrée chez Raster-Noton. Il a clairement le physique (musical) de l’emploi! Vantaa est une œuvre murie de musique électronique issue de la techno, avec des éléments dub et des ambiances plus feutrées. À mes oreilles habituées aux excentricités les plus folles, ce disque coule presque comme de l’eau. Mais il résiste bien à une écoute plus attentive. Une bonne cuvée, ce dixième Delay.
Vladislav Delay arrives at Raster-Noton. He clearly has the musical profile to fit in with the R-N crowd! Vantaa is a matured work of electronic music with techno roots, dub elements, and ambient textures. To these ears used to the most eccentric eccentricities, this record goes down very well, like fresh water. Yet, it fairs well under a more attentive listen. A fine vintage, this 10th Delay release.

 ASMUS TIETCHENS / Soirée (Line)
Soirée est le plus beau disque d’Asmus Tietchens depuis un bail. Il y atteint un rare niveau de beauté délicate, une beauté qui transcende le concept et la méthode (deux dimensions toujours centrales et souvent fascinantes de son œuvre). Pour Soirée, Tietchens a recyclé d’anciennes compositions, puis a recyclé ces recyclages, etc. jusqu’à la 10e génération. Le résultat ne laisse rien transparaître de l’original et est, à tout compte fait, une œuvre nouvelle. [Ci-dessous: Un extrait de l’album.]
Soirée is Asmus Tietchens’ best record in a while. It reaches a rare level of delicate beauty, beauty that transcends the concept and the technique (two central and often fascinating aspects of his work). For Soirée, Tietchens a recycled old pieces, then recycled these recyclings, etc. down to the 10th generation. The results leave nothing to be traced back to their origins and are, in all regards, brand new compositions.  [Below: a sound clip from the album.]
Asmus Tietchens: Soirée (extrait/excerpt 1)

2011-11-21

2011-11-18: Les 1000 Cris, Dave Willey & Friends, Camembert


Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-11-18

LES 1000 CRIS / Murmures (Vand’Oeuvre)
Fond jazzé, voix lyrique (Géraldine Keller), florilège de textes d’auteurs des quatre coins du monde. Murmures est un projet soigneusement muri et développé. L’exécution est précise. Malheureusement, les chansons écrites par François Guell et Nicolas Arnoult sont un peu quelconques, malgré qu’elles aient des affinités avec le jazz actuel, le rock-in-opposition et la musique actuelle québécoise (Jean Derome, Pierre Cartier).
jazz foundations, operatic vocals (Géraldine Keller), a collection of poems from the four corners of the world. Murmures has been carefully developed and matured. And it is flawlessly executed. Sadly, the songs written by François Guell and Nicolas Arnoult lack oomph, or at least a spark, despite their affinities with avant-jazz, rock-in-opposition, and Quebecois musique actuelle (Jean Derome, Pierre Cartier).

DAVE WILLEY & FRIENDS / Immeasurable Currents (Altrock)
Quel beau disque, quel beau projet, quel bel alignement! Le multi-instrumentiste Dave Willey (Curlew, Thinking Plague, Hamster Theatre) a réuni une équipe toutes-étoiles d’avant-prog pour rendre hommage à son père, le poète Dale Willey. Douze poèmes sont mis en chanson sur Immeasurable Currents, par Dave, mais aussi par Mike Johnson, Elaine di Falco et Hugh Hopper. Et tout au long du disque, Willey est appuyé par les talents musicaux de Deborah Perry (Thiking Plague), Elaine di Falco (Hughscore), Wally Scharold, Hugh Hopper, Mike Johnson (Thinking Plague) et Dave Kerman (5uu’s, Present). Entendre Perry et di Falco chanter, non pas sur un même disque, même dans une même chanson , tiens du rêve éveillé. Les chansons parfois tendres, parfois anguleuses, tout à fait dans l’esprit de Hamster Theatre et Thinking Plague. Un disque à savourer souvent pour apprivoiser ses nuances.
What a beautiful record, project, and line-up! Multi-instrumentalist Dave Willey (Curlew, Thinking Plague, Hamster Theatre) has brought together an all-star avant-prog team to pay tribute to his father, poet Dale Willey. Twelve of his poems are set to song on Immeasurable Currents, by Dave and Mike Johnson, Elaine di Falco, and Hugh Hopper. And throughout the record, Willey is supported by the musical talents of Deborah Perry (Thiking Plague), Elaine di Falco (Hughscore), Wally Scharold, Hugh Hopper, Mike Johnson (Thinking Plague), and Dave Kerman (5uu’s, Present). To hear Perry and di Falco sing, not on ly on the same record but in the same song, gets into wet dream territory. At times tender, elsewhere jagged, the songs are definitely in the spirit of Hamster Theatre and Thinking Plague. A record worth savoring often to get used to its subtleties.

CAMEMBERT / Schnörgl Attahk (Altrock)
J’ai beaucoup de plaisir avec ce disque, le premier album en bonne et due forme (après un EP) du groupe Camembert. Ce nom n’est pas un hasard: ces Français s’inspirent beaucoup de Gong - et autant celui de Daevid Allen (l’album, bien qu’il soit instrumental, développe le thème d’une invasion de petits être gélatineux, les Schnörgl, venus de l’espace sur un vaisseau en forme de camembert) que celui de Pierre Moerlen (un titre comme “La danse du chameau” donne une petite idée). Très bon rock progressif métissé de fusion et d’éléments psychédélisants. Belle écriture mélodique, belle complexité des arrangements, belle musicalité aussi (soulignons la participation du guitariste de Yugen). Super-sympathique. Et le groupe compte dans ses rangs un harpiste et un vibraphoniste.
I’m having a lot of fun with this record, Camembert’s first full-length (after one EP). Camembert is the perfect name for a French band drawing a lot of inspiration from Gong – both Daevid Allen’s (though entirely instrumental, the album develops the theme of an invisation by small gelatinous beings called Schnörgl, who come to Earth from outer space in a camembert-shaped spaceship) than Pierre Moerlen’s (a title like “La danse du chameau” – The Camel’s Dance – gives you a little idea). Very good progressive rock blended in with fusion and psychedelia. Fine melody-based writing, complex arrangements, fine musicianship (I must point out a guest appearance by Yugen’s guitarist). Super fun guys. AND the band’s line-up includes a harp player and a vibes player.