Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

Home of François Couture's music journalism and activism.

2015-01-17

FUNKADELIC: first ya gotta SHAKE THE GATE


[scroll down for English]

FUNKADELIC
first ya gotta SHAKE THE GATE
(The C Kunspyruhzy Records)

Trente-trois ans après The Electric Spanking of War Babies, George Clinton réactive le nom de groupe Funkadelic – le moins connu, le plus rock, le plus expérimental de ses groupes – pour sortir un album triple de 33 chansons (pour 33 ans d’absence).

Dans les années 70, il y avait Parliament et il y avait Funkadelic, tous deux dirigés par Clinton. Parliament faisait dans le funk dansant, section rythmique bien en évidence, avec des thèmes sci-fi et sexuels. Funkadelic, c’était le funk rock, avec la guitare électrique qui dominait, et des albums aux thèmes plus revendicateurs, aux enchaînements bâtards, aux avancées expérimentales même dans les morceaux plus longs.

Les deux groupes partageaient les même musiciens, et sur scène c’était donc Parliament-Funkadelic, groupe qui puisait dans les deux répertoires sans distinction. Et début 1980, alors que la distinction sur disque est devenue très ténue, Clinton les met à la retraite. Il utilisera un seul groupe faire-valoir, le P-Funk All-Stars.

(Voici Parliament-Funkadelic interprétant “Cosmic Slop” de Funkadelic en 1976. Est-ce Garry Shider qui lance un solo de fou en intro? Je pense bien que oui.)

Alors, first ya gotta SHAKE THE GATE... Funkadelic ou pas Funkadelic?
Disons que c’est Funkadelic, entre autres choses.
Disons que Clinton, fidèle à lui-même, donne plus que ce qu’on en demandait, trait aggravé par sa propension à mal trier le bon grain de l’ivraie.
Disons aussi que les pièces sont souvent inutilement longues.
Disons enfin que l’aspect expérimental de Funkadelic s’est évaporé en cours de route (déjà qu’à partir de Hardcore Jollies...).

Je m’attendais à ce que ce disque de trois heures et demi contienne du meilleur et du pire. Et je n’ai pas été déçu. Il propose plein de bons grooves et quelques morceaux très entraînants. Il roule à fond de train sur l’éclectisme: on passe du funk au disco au hip-hop, même au métal (“Dirty Queen”). C’est généralement très bien produit, à l’exception de deux points majeurs:
1.    La longueur exagérée des morceaux – longueur parfois insultante, d’ailleurs, la ballade “Mathematics of Love”, très sympa autrement, se concluqnt en fondu après 12 minutes!
2.    Le recours intempestif à l’auto-tune. Pourquoi, autrement que pour tenter de camoufler les difficultés vocales de George Clinton et de Sly Stone?
Ce à quoi j’ajouterais, comme autre point négatif, la rareté des guitares, particulièrement sur le premier disque.

Allons y de quelques points positifs maintenant:
1.    Quand les guitares sont là, elles sont jouissives et signalent souvent un regard vers le passé du groupe: “Ain’t That Funkin’ kinda Hard on You?”, “Jolene”, “Yesterdejavu”.
2.    Une reprise réussie de “Bernadette”, la meilleure chanson de tout le catalogue des Four Tops.
3.    Le disque 2 est un feu roulant de bonnes chansons, dont la pièce-titre, seule tentative expérimentale réussie, avec voix accélérées et ralenties et une super piste de didjeridoo!
4.    Sly Stone joue un rôle clé sur le disque. Bootsy Collins fait acte de présence (sa basse est reconnaissable entre toutes sur “Meow Meow”, chanson malheureusement catastrophique), Garry Shider a enregistré quelques solides solos avant d’être emporté par son cancer (en 2010), Fred Wesley et Maceo Parker sont là aussi.


Bref, je m’amuse, même sur certaines des chansons les moins Funkadelic-esques. En fait, depuis dix jours, j’ai écouté ce disque plus de fois que je ne l’aurais cru. Non, il ne remplacera pas les grands albums de la période 1970-1974, mais vous vous amuserez aussi si vous acceptez ces deux points: 1) il y en a pour tous les goûts; et 2) tout ça aurait pu être beaucoup plus court.


Ah oui, et n’hésitez pas à opter pour la version numérique. L’édition triple CD est ringarde au max: jewel case double banal, livret sans photos, zéro créativité dans la mise en page, c’est un objet laid.

Monsieur Délire


FUNKADELIC
first ya gotta SHAKE THE GATE
(The C Kunspyruhzy Records)

Thirty-three years after The Electric Spanking of War Babies, George Clinton has reactivated the band name Funkadelic – his least-known, rockest, most experimental of his bands – to release a 33-song triple album (for 33 years of absence).

In the ‘70s, there was Parliament and there was Funkadelic, both bands led by Clinton. Parliament was doing dance-floor friendly funk with the beat up front and center, the lyrics revolving around sci-fi and sexual themes. Funkadelic was all about funk rock, with the electric guitar being the predominent instrument, and their albums had social/political overtones, weird segues, and the occasional experimental track.

Those bands shared the same pool of musicians, and on stage there was a single band, Parliament-Funkadelic, who played cuts from both bands’ repertoire. In the early ‘80s, when the dividing line between the bands on record had grown super-thin, Clinton disbanded them both. Later he would use the moniker P-Funk All-Stars.

(Here’s Parliament-Funkadelic performing Funkadelic’s “Cosmic Slop” in 1976. Is that Garry Shider soloing the intro away? I think it is.)

So, first ya gotta SHAKE THE GATE... Funkadelic or not?
Let’s say it’s Funkadelic, among other things.
Let’s say Clinton, true to himself, has given us more than we asked for, a trait augmented by his propensity to be unable to separate wheat from chaff.
Let’s also say that most of the 33 tracks are needlessly long.
Finally, let’s say that the experimental aspect of Funkadelic has disappeared along the way (although, to be fair, by Hardcore Jollies it was already often missing in action).

With an album three hours and half long, I was expecting both the best and the worst. That’s pretty much what I got. This record is full of good grooves and some very catchy numbers. It runs the gamut of eclecticism, from funk to disco to hip-hop, even heavy metal (“Dirty Queen”). It’s generally well produced, though I have two major issues with it:
1.    Track duration – way too long. The length can even be insulting at times, like the ballad “Mathematics of Love”, a rather good track, except that it FADES OUT after 12 MINUTES!
2.    The exagerated reliance on auto-tune. Why, if not to try to hide the fact that George Clinton and Sly Stone have lost a lot of vocal range?
I’ll add one final negative comment: guitars are rare, especially on disc 1.

Now for the positive aspects of first ya gotta SHAKE THE GATE:
1.    When there are guitars, they’re a joy to behold and they often signal a song that cast a look at the band’s past, like “Ain’t That Funkin’ kinda Hard on You?,” “Jolene,” and “Yesterdejavu.”
2.    A successful cover of “Bernadette,” the best song ever recorded by The Four Tops.
3.    Disc 2 contains a slew of good to great tracks, including the title track, the only successfully experimental foray on the album – lots of sped-up/slowed-down vocals and odd sounds, including didjeridoo!.
4.    Sly Stone plays a key role on most of the album. Bootsy Collins makes an appearance (his bass work perfectly recognizable on “Meow Meow,” sadly a terrible song – and sadlier: catchy just the same, Garry Shider recorded a few strong solos before succumbing to cancer in 2010, Fred Wesley and Maceo Parker are also there.


I’m having fun with this album, even with some of the songs that are the less Funkadelic-like. In fact, for the past two weeks, I’ve listened to this album more times than I thought I would. No, it won’t replace the great LPs of the 1970-1974 era, but you will have fun with it too, as long as you accept two things first: 1) it has a something for everybody (and everything’s not for everybody), and; 2) the whole thing could have been a lot shorter.


One final thing: don’t hesitate to buy the digital version over the physical one. The triple CD edition is ugly as shit: basic double-size jewel case, no photos in the booklet, zero creativity layout-wise.

 Monsieur Délire

2015-01-14

2015, année de changements pour Monsieur Délire / 2015, a year of change for Monsieur Délire

[scroll down for English]

2015, année de changements pour Monsieur Délire

À l’hiver 2015, je célèbre mes vingt ans de radio et presque autant d’années de journalisme musical. À mes débuts, je m’étais promis d’arrêter avant de devenir un de ces critiques blasés qui m’irritent tant. Aujourd’hui, je constate qu’il est temps que j’arrête, ou qu’à tout le moins je ralentisse grandement le pas, si je veux éviter d’en arriver là.

Vous voyez, depuis une quinzaine d’années, j’ai chroniqué plus de 500 disques par année. Ce rythme m’a plu longtemps, mais aujourd’hui c’est devenu trop. Il y a toujours de nouveaux disques à écouter sur mon bureau, et pas toujours des trucs que j’ai envie d’écouter. Corollairement, j’aimerais consacrer plus de temps aux bons disques. Enfin, j’en ai assez d’écrire à la va-vite quelques phrases à chaud sur chacune de mes écoutes.

Car c’est là le format que j’avais choisi pour ce journal d’écoute que je publie depuis 2009 sur le blogue Monsieur Délire (http://blog.monsieuredelire.com) : de la chronique à chaud qui me permet de tout écouter ce qu’on m’envoie et de faire un premier tri dans mes écoutes. Je sens que je me répète, et ce journal est devenu lourd à porter. J’y consacre beaucoup de temps, tout en devant demeurer dans la superficialité des choses. Sincèrement, je n’en peux plus.

En parallèle, depuis trois ans, j’ai recommencé à faire de la musique, sous le nom de CE François Couture (http://www.cefrancoiscouture.com). Et je veux consacrer plus de temps à ma musique.

L’année 2015 sera donc marquée par deux grands changements pour Monsieur Délire, changements que j’annonce officiellement aujourd’hui :

1) J’annonce la fin immédiate de mon journal d’écoute. Je continuerai à publier des chroniques de disques sur Monsieur Délire, mais beaucoup plus rarement. Et ce que je publierai sera plus fouillé. Ultimement, j’espère sélectionner un ou deux disques par semaine, que j’aborderai plus en profondeur. MISE À JOUR LE 17 MAI 2016: Ma retraite du journalisme musical est entière et irrémédiable.

2) J’annonce que je cesserai mes activités radiophoniques à la fin de la saison hiver-printemps 2015. Délire musical et Délire actuel tireront donc leur révérence au début du mois de juin le 19 mai 2015.

Conséquemment, je demande à tous les artistes, labels et publicistes qui me font parvenir des disques de ne plus m’adresser systématiquement leurs parutions. C'est inutile. Demandez-moi d’abord si je souhaite les recevoir. Je ne dirai pas non à tout; je choisirai ce qui est susceptible de m’intéresser le plus.

Merci de votre compréhension et, surtout, merci de m’avoir alimenté en nouveautés, suivi et fait confiance pendant toutes ces années.

Sincèrement,

François Couture
blog.monsieurdelire.com
cefrancoiscouture.com



2015, a year of change for Monsieur Délire

In January 2015, I am celebrating 20 years of activity as a college/community radio DJ and almost as many years as a music journalist/reviewer. Back when I started, I had made myself a promise : never to become one of those blasé critics that soooo get on my nerves. Today, I realize that it is time for me to stop, or at least to slow down considerably, so that I don’t reach the point where I would be breaking that promise.

You see, for the past 15 years, I have been reviewing over 500 records a year. I enjoyed that rhythm for a long time, but now it has become too much to bear. I always have a tall to-listen-to pile of records on my desk, and they’re not always the ones I want to listen to at that moment. In parallel, I would like to spend more quality time with the ones that are really good. Finally, I am tired of quickly typing a handful of sentences about every new record I listen to.

For that is the format I had chosen for the listening diary I have been publishing since 2009 on Monsieur Délire (http://blog.monsieurdelire.com): on-the-spot reviews that allowed me to give everything a listen and helped me sort through all those records afterward. I feel like I have been repeating myself increasingly, and this diary has become a burden. I spend a lot of time on it, yet I never get to go deeper. Sincerely, I can’t do this anymore.

There’s also the fact that, for the past three years, I have (re)started to make music, under the moniker CE François Couture (http://www.cefrancoiscouture.com). And I would like to spend more time working on my music.

Therefore, 2015 will signal two major changes for Monsieur Délire, changes that I am officially announcing today:

1) I am putting an end to my listening diary immediately. I intend to continue to publish album reviews on Monsieur Délire, but at a much slower pace. And they will be more in-depth reviews. Ultimately, I believe that I will pick one or two records a week to explore in a more serious manner. And those will be the only reviews I will publish. UPDATE 2016-05-17: My retirement from music journalism is now complete and irrevocable until further notice.

2) I will stop producing my radio shows at the end of the 2015 Winter/Spring season, which means that Délire musical and Délire actuel will retire in early June on May 19, 2015

In consequence, I would like to ask all the artists, labels, and publicists who are sending me records to stop systematically sending me records. It's useless. Please ask me first if I’m interested. I won’t say no to everything ; I will hand-pick the ones I want to listen to and, perhaps, review. I won’t review everything anymore.

Thank you for your understanding and, most of all, thank you for all the music, for following me, and for trusting me all these years.

Sincerely,

François Couture
blog.monsieurdelire.com
cefrancoiscouture.com


2015-01-13

Délire actuel, 2015-01-13

DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 13 janvier 2015
Broadcast of January 13, 2015

Montréal underground: Deux heures sur deux microétiquettes montréalaises: Small Scale Music et Cuchabata Records.
Montreal Underground: Two hours on two Montreal-based micro-labels: Small Scale Music and Cuchabata Records.

(8:00 pm)




BCH+C
Taking a Shot Pt. 1
Live: Taking a Shot
16:46
BORD À BORD
The Boss
Bord à bord
03:25

(8:30 pm)




JEFF HENDERSON, VICKY METTLER, RAPHAËL FOISY & FÉLIX LACHANCE
4
Built Like a Brick Shithouse
06:56
ELLWOOD EPPS & YVES CHARUET
Cinquième Passe
La Passe
08:25
BLACK GIVRE
Stellarator
Explosion Therapy
08:36
BLACK GIVRE
Drill
Explosion Therapy
00:49

(9:00 pm)




SHINING WIZARD
Dead Transmission
Cuch Fest IX
06:38
GENS CHRÉTIENS
Live à la Casa del Popolo [extrait/excerpt]
Live à la Casa del Popolo
19:00

(9:30 pm)




Vraiment ma pointe de PIZZA
Cuch Fest IV
03:41
Ballad for Junkies & Ants
Fantôme populaire
04:39
TIT
Titanium Alloy: Titanium
Man of War
06:43
Atrito-afeito
Mammifères
Natures mortes
07:33



COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

SHINING WIZARD
Un set de 17 minutes filmé en amateur, mais bien filmé
A 17-minute set, amateur filming, but well done.

BLACK GIVRE
Cinq minutes en concert, août 2013.
A five-minute performance from August 2013.