Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

Home of François Couture's music journalism and activism.

2009-12-31

2009-12-31: BJ Nilsen, Jon Rose, Édouard-Léon Scott de Martinville

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-12-31

BJ NILSEN / The Invisible City (Touch - merci à/thanks to Forced Exposure)

Il semble que BJ Nilsen ait définitivement abandonné le pseudo Hazard. The Invisible City est, je crois, son disque le plus “musical” à ce jour. Il est beaucoup moins axé sur le “field recording” (quoi que cette pratique soit toujours présente en filigrane), fait appel à beaucoup d’instruments et développe même, parfois, des rythmes embryonnaires et des bribes de mélodies. Les huit pièces du disque sont tout de même des constructions sonores, des compositions ambiantes, relativement abstraites, où les sons se mêlent, se référencent les uns les autres, se masquaradent, mais forment un tout très convaincant. Ce disque possède aussi une unité sonore, certains sons revenant d’une pièce à l’autre, sans pour autant donner au tout l’apparence d’une seule oeuvre en plusieurs mouvements. Je trouve ce disque plus convaincant que The Short Night et fort agréable. Ça me fait presque penser à Shenzou de Biosphere.

It seems that BJ Nilsen has definitively abandoned his Hazard moniker. The Invisible City may be his most “musical” album to date. It is a lot less focused on field recordings (although they remain a part of the sonic fabric) and uses lots of instruments, even developing into embryonic beats and fragmental melodies. Still, the eight pieces making up this album remains sound constructs, rather abstract ambient compositions where sounds are intertwined, referencing one another, masquerading as one another, and forming a very convincing whole. This record also bears a sonic unity, with certain sounds reappearing in differents parts of the album, although not enough to give it a feel of one-work-in-several-movements. This album is more convincing than The Short Night and quite enjoyable. It reminds me somewhat of Biosphere’s Shenzou.

JON ROSE / Double Indemnity (Heyermears Discorbie)

Un disque de 2004, récemment acquis à petit prix. J’aime beaucoup Jon Rose, autant sa musique que ses délires mythocrates (son personnage de Johannes Rosenberg). Cela dit, pour du Rose, Double Indemnity offre un concept musical mince. Il s’agit d’une pièce continue de 45 minutes pour violon double - un violon à dix cordes fait de deux violons unis par la tête, comme des frères siamois. Il s’agit donc d’une oeuvre minimaliste, où Rose fait valser simultanément deux archets sur les cordes Malgré les variations d’approche (limitées), ça devient lassant. Heureusement, le livret offre quelques textes délirants sur les moeurs musicales d’une tribue papoue fictive et celles des siamois. Décidemment pas un essentiel dans la discographie de Rose.

A CD released in 2004, but I recently acquired it. I’m very fond of Jon Rose, as much for his music than his mythocratic deliriums (his Johannes Rosenberg character). That said, for a Rose album, Double Indemnity is a bit thin on musical concept. This is a continuous 45-minute piece performed on the double violin, a 10-string violin consisting of two violins joined at the head, like Siamese twins. It’s a minimalistic piece, where Rose uses two bows simultaneously on the instrument. Despite the various techniques he uses, it gets tiresome after a while. Luckilly, the booklet offers crazy articles about the musical habits of a fictive African tribe and Siamese twins. Definitely not essential Rose.

ÉDOUARD-LÉON SCOTT DE MARTINVILLE / Au Clair de la Lune (Parlortone - merci à/thanks to Forced Exposure)

Terminons l’année 2009 avec cet objet inusité. Cette critique sera celle dont la rédaction, au pro rata de la durée du disque, m’aura demandé le plus de temps! L’étiquette Dust-to-Digital a inauguré un subsidiaire consacré au vinyle (Parlortone) en publiant le plus vieil enregistrement de voix humaine connu. En 1860 (17 ans avant Thomas Edison), Édouard-Léon Scott de Martinville réalisait un “phonautogramme” de 20 secondes de la chanson “Au clair de la lune”, soit une gravure sur cylindre de papier enfumé de sa propre voix. Des ingénieurs ont réussi à restituer cette onde sonore et... voilà! Ce court fragment est publié sur un 45 tours à une face. 20 secondes de grésillements et d’un scientifique (pas un chanteur!) qui s’exécute pour tester son appareil. On comprendra qu’il s’agit d’un document historique, point à la ligne. Une belle édition, par contre.

Let’s conclude 2009 with this highly unusual item. This review will have taken me the most time-per-second-of-listening than any other for sure! The Dust-to-Digital label has launched a vinyl-only imprint (Parlortone) with the release on the oldest human voice recording known. In 1860 (17 years before Edison), Édouard-Léon Scott de Martinville produced a 20-second “phonautogram” of the song “Au Clair de la Lune”, i.e. a visual image of sound waves on a cylinder of blackened paper. Engineers have managed to restitute this sound wave and... ta-da! This short fragment is released as a one-sided 7”. 20 secondes of heavy surface noise and the voice of a scientist (not a singer!) going at it for the sake of science. A historical document, period. A nice edition, though.

Critiques AMG Reviews: 2009-12-31

Richard Skelton: Landings

2009-12-30

2009-12-30: Luc Ferrari, Captain Marryat, The Third Ear

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-12-30

LUC FERRARI / Chantal (OHM Éditions)

À moins que je ne me gourre royalement, ce disque propose la même œuvre de 40 minutes que Tuchan Chantal publié par Room40 en format virtuel à l’été 2008. Il s’agit d’une œuvre réalisée en 1977, à la suite de vacances dans un petit village français (Tuchan) ou Luc Ferrari et sa conjointe ont fait la connaissance d’une villageoise (Chantal), jeune femme simple, mais à la tête forte et aux questionnements pertinents. L’œuvre adopte une forme hybride, entre le documentaire (séquences d’entrevues entrecoupées de pauses musicales) et l’art sonore (la confusion occasionnelle de Chantal répondant aux lignes tordues de guitare acoustique). Le tout a néanmoins une facture beaucoup plus audio-vérité que musique acousmatique. Une rencontre agréable, une écoute intéressante, différente. Mais rien de neuf ici, à part la belle présentation sobre d’OHM Éditions, incluant des textes supplémentaires d’ErikM, Jocelyn Robert, François Parra et Jérôme Roy.

Unless I really don’t know what I’m talking about, this CD features the same 40-minute piece as the Tuchan Chantal album released as download-only by Room40 in the summer of 2008. It is a work realized by Ferrari in 1977, after Ferrari and his wife spent their vacation in a small French town (Tuchan) where they met a country girl (Chantal), a young hard-headed woman with relevant interrogations about life and love. The work is in a hybrid form sitting between documentary (interview sequences interspersed with music breaks) and sound art (Chantal’s occasional confusion seems to be answered by the jagged acoustic guitar lines). However, as a whole, Chantal is much more closer to audio-verite than acousmatic music. An enjoyable meeting, an interesting listen, something definitely different. But this OHM Éditions CD offers nothing new, except a sleek sober design and extra texts by ErikM, Jocelyn Robert, François Parra, and Jérôme (all in French).

CAPTAIN MARRYAT / Captain Marryat (Shadoks Music - merci à/thanks to Forced Exposure)

Originaire de Glasgow (Écosse), Captain Marryat a été actif dans les clubs locaux de 1971 à 1975, mais n’a laissé que cet album éponyme autoproduit en 1974 (maintenant réédité par Shadoks). La pochette est affreuse, mais la musique est sympathique: un rock proto-prog, fortement appuyé par l’orgue (plutôt bien joué mais de piètre qualité). Ça fait pensera aux débuts de Uriah Heap, à Beggars Opera, aux deux premiers Eloy aussi. De bonnes chansons où certaines idées sont trop étirées. En fait, ce qui manque à ce disque, ce sont de bons solos. Tout de même un effort intéressant pour l’époque.

From Glasgow (Scotland), Captain Marryat were active in local clubs in 1971-1975, and they only recorded this 1974 self-produced LP (now reissued by Shadoks). The cover jacket is terrible, but the music is fun. It’s proto-prog rock heavily relying on the organ (rather nicely played but cheap-sounding). It makes me think of early Uriah Heap, Beggars Opera, and the first two Eloy. Good songs, but some ideas get overstretched. Actually, what this album lacks is good solos. Still, a nice effort for the times.

THE THIRD EYE / Awakening... (Shadoks Music - merci à/thanks to Forced Exposure)

La saga du rock psychédélique sud-africain se poursuit chez Shadoks. Cette étiquette réédite maintenant le catalogue de The Third Eye, à commencer par Awakening..., premier long-jeu du groupe paru en 1969. Il s’agit d’un disque de reprises (comme le premier Abstract Truth, d’ailleurs). Un psychédélique assez pesant (la norme en Afrique du Sud au tournant des années 70), plutôt inventif, souvent poignant. Leur version de “All Along the Watchtower” avec cuivres est saisissante. Et leur lecture de “Society’s Child” de Janis Ian possède une connotation raciale plus qu’évidente, en ces années où culminait l’apartheid (malheureusement, la voix de fausset du chanteur, dans les parties hautes, fait pitié à entendre). Un disque qui a du cran, avec beaucoup d’orgue enlevant et bien senti (plus que chez Captain Marryat).

Shadoks continues to plough the fields of South-African psychedelic rock. Up now is this reissue of The Third Eye’s debut LP Awakening... (1969). This is a covers album (like Abstract Truth’s debut). Rather heavy psych (it was quite a trend in South Africa at the turn of the ‘70s), rather creative, often poignant. Their version of “All Along the Watchtower” with brass section is striking. And their reading of Janis Ian’s “Society’s Child” takes on an even stronger and more ominous racial connotation, in these peaks years of the apartheid (sadly, the male singer’s falsetto in the high passages is downright terrible). This record has bite, and lots of uplifting organ (a lot better than on the Captain Marryat album).

2009-12-29

Délire actuel, 2009-12-29

DÉLIRE ACTUEL

Édition du 29 décembre 2009
Show aired on 29 December 2009

DESCRIPTION
DESCRIPTION


Le Top 30 des musiques exigeantes de 2009 (1/2): Nous y voilà! La crème de l'année 2009 - du moins parmi ce qui a franchi mes tympans. Vous trouverez ici le communiqué officiel et la liste complète. Ci-dessous, le contenu de l'émission de ce soir (les positions 30 à 16, dans le désordre; la suite la semaine prochaine).
DA'S 2009 Demanding Music Top 30 (1/2): Here we are! The cream of the 2009 crop - at least out of what made its way to my eardrums. Here you will find the official press release and complete list. Below is the playlist for tonight's show (numbers 30-16, in semi-order; the rest will be presented next week).

*AARON MARTIN / New Madrid (6:55) - Chautauqua (Preservation)
SZILARD MEZEI WIND QUINTET / Hep 6 (6:30) - Neztük az esot / We Were Watching the Rain (Leo Records)
**DARIUS JONES TRIO / Meekness (5:35) - Man'ish Boy (AUM Fidelity)

SOPHIE AGNEL / Part One (extrait/excerpt: 5:30) - Capsizing Moments (Emanem)
MC MAGUIRE / Narcissus auf Bali (extrait/excerpt: 6:55) - Trash of Civilization (Innova Recordings)
***ANTHONY PATERAS & ROBIN FOX / You're All Answers (5:35) - End of Daze (Editions Mego)

ROTHKAMM
/ SUN (3:00) - ALT (Baskaru)
RODÉOSCOPIQUE / Autan Noir (6:51) - Rodéoscopique (Audiogram)

OLAF RUPP, MARINO PLIAKAS & MICHAEL WERTMÜLLER / Adito 1 (3:01) - Too Much Is Not Enough (FMP)
MIRTHKON / Kharms Way (6:49) - Vehicule (altrOck)
LED BIB / Squirrel Carnage (7:16) - Sensible Shoes (Cuneiform)

VIALKA / Premiers pas (6:38) - Succès planétaire international (VIA/Dual Plover)
SPEAK EASY / Backchat 2 (7:32) - Backchats (Creative Sources)
QUATUOR BOZZINI / Restes de slogans (3:11) + Phrases décousues (2:25) + Entrée dans le sommeil (1:18) - Hozhro (Collection QB)

*KINIT HER / The Arc of Acuity (2:54) - Glyms or Beame of Radicall Truthes (Hinterzimmer Records)


Merci à/Thanks to:
*Dense Promotion
**Improvised Communications
***Forced Exposure



COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

ANTHONY PATERAS & ROBIN FOX
Extrait en concert.
Live footage.


LED BIB
Pour ceux et celles qui ne l'auraient pas vu, l'excellent vidéo pour "Sweet Chili".
For those who haven't seen it yet, the great video for "Sweet Chili".

Délire musical, 2009-12-29

DÉLIRE MUSICAL

Édition du 29 décembre 2009
Broadcast Date: 29 December 2009

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST


Thème/Theme: *RAPH DUMAS & THE PRIMAVERAS / ZOdiac - Ode to Tanguy Jo (Enjoy Recordings)

OVALE / Météore (4:30) - Slalom (Great Winds/Musea)
JOHN FUNKHOUSER TRIO / Fugue (5:41) - Time (ind.)
JERRY LEAKE / Caldera (4:51) - Cubist: Shapes of Sound and Time (Rhombus Publishing)

**COSMOSOPHY / Galactivation (extrait/excerpt: 5:00) - Organic Space Age (Elestial Records)
JAKOB / Malachite (6:34) - Solace (Graveface Records)

*THE EX / Hidegen fujnak a szelek (3:19) - 30 (Ex Records)
KORPIKLAANI / Cottages & Saunas (3:16) - Voice of Wilderness (Napalm Records)
TIN MACHINE / Prisoner of Love (4:50) - Tin Machine (EMI)

ANTOINE BERTHIAUME / Biscuit volé (3:09) - Small Tease (Ambiances Magnétiques)

merci à/thanks to:
*Dense Promotion
**John Bourke P.R.



COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

THE EX
La même chanson en concert, 2006.
Same song, live, 2006

Le Top 30 des musiques exigeantes 2009 de DA / DA's 2009 Demanding Music Top 30

[English & list lower]

Sherbrooke, le 29 décembre 2009 — L’émission radiophonique Délire Actuel consacrée aux musiques exigeantes (CFLX-FM, Sherbrooke, Québec) annonce aujourd’hui son palmarès des 30 disques à ne pas manquer en musique expérimentale pour 2009. Cette liste regroupe 30 titres représentant la crème des musiques exigeantes, soit la frange avant-gardiste ou expérimentale de tous les genres musicaux (musique contemporaine, jazz actuel, improvisation libre, avant-rock, électronique, etc.).

« Ce que j’appelle musique exigeante recoupe les notions de musique actuelle, expérimentale, d’avant-garde, novatrice, etc., explique François Couture, coréalisateur de l’émission. Évidemment, je n’ai pas tout entendu ce qui s’est fait en 2009, loin de là! Donc, je ne prétends pas présenter LES 30 meilleurs disques de l’année, mais bien MES 30 meilleurs disques! Néanmoins, vu les quelque 600 disques soumis à mon attention cette année, j’espère que les artistes et les étiquettes de disque concernées sauront s’enorgueillir de figurer dans ce Top 30. »

Délire Actuel présentera son Top 30 lors de deux éditions spéciales qui seront diffusées ce soir (29 décembre) et mardi prochain (4 janvier), de 20 h à 22 h (heure de l’Est), sur les ondes de CFLX. Un extrait de chaque disque y sera présenté. La liste des 30 disques sélectionnés par François Couture a été publié ce matin sur le blogue Monsieur Délire (blog.monsieurdelire.com). On peut syntoniser CFLX au 95,5 FM dans la région de Sherbrooke ou sur le web au www.cflx.qc.ca.

Sherbrooke, December 29, 2009 — The demanding music radio show Délire Actuel (CFLX-FM, Sherbrooke, Quebec) unveiled today its top 30 experimental music albums you shouldn’t have missed in 2008. This list culls 30 titles, the 2009 crème de la crème in demanding music, i.e. the avant-gardist or experimental fringe in every music genre (contemporary, avant-garde jazz, free improvisation, avant-rock, electronica, etc.).

“What I call demanding music covers the notions of experimental music, avant-garde music, innovative music, musique actuelle, etc.,” explained François Couture, producer of the show. “Obviously, I haven’t heard everything released in 2009! So, I am not pretending that these are THE best records of the year, but they are MY best 30 records of the year. And, since they were selected from somewhere around 6000 submissions, I hope that the artists and record labels can find a little pride in appearing on this Top 30.”

Two special editions of Délire Actuel will be broadcasted tonight (December 29) and next Tuesday (January 4), from 8 pm to 10 pm (EST), on CFLX. A track from each selected CD will be featured. The Top 30 was posted this morning on the blog Monsieur Délire (blog.monsieurdelire.com). You can tune in to CFLX at 95.5 FM in the Sherbrooke area, or anywhere over the web at www.cflx.qc.ca.

Le Top 30 des musiques exigeantes 2009 de Délire Actuel

Délire Actuel’s 2009 Demanding Music Top 30

Format des notices : Artiste Titre Étiquette

Nouveautés et rééditions combinées. Présentation par ordre alphabétique.

Reference format: Artist Title Label

New releases and new reissues combined. Alphabetical order.

1. Henry Cow The Road: Volumes 1-5 + Volumes 6-10 ReR Megacorp

2. Magma Ëmëhntëtt-Rê Seventh Records

3. Supersilent 9 Rune Grammofon

4. Vainio, Mika Aíneen Musta Puhelin (Black Telephone of Matter) Touch

5. Kreng L’autopsie phénoménale de Dieu MIasmah

6. Bouhalassa, Ned Gratte-cité empreintes DIGITALes

7. Furt Sense Psi

8. Derome, Jean Plates-formes et traquenards Disques Victo

9. Dixon, Bill Tapestries for Small Orchestra Firehouse 12

10. Miriodor Avanti! Cuneiform

11. Alva Noto - Ryuchi Sakamoto - Ensemble Modern Utp_ Raster-Noton

12. Brady, Tim My 20th Century Ambiances Magnétiques

13. Victor Ensemble, Fay The Freesong Suite Greene Avenue Music

14. Hildegard lernt fliegen ...vom fernen Kern der Sache Unit Records

15. Rubin, Justin Nostalgia Innova Recordings

16. Vialka Succès planétaire international Vialka

17. Speak Easy Backchats Creative Sources

18. Quatuor Bozzini Hozhro Collection QB

19. Kinit Her Glyms or Beame of Radicall Truthes Hinterzimmer Records

20. Led Bib Sensible Shoes Cuneiform

21. Rothkamm ALT Baskaru

22. Rodéoscopique Rodéoscopique Audiogram

23. Mirthkon Vehicle AltrOck

24. Rupp, Olaf - Marino Pliakas - Michael Wertmüller Too Much is Not Enough FMP

25. Pateras, Anthony - Robin Fox End of Daze Editions Mego

26. Jones Trio, Darius Man’ish Boy (A Raw & Beautiful Thing) AUM Fidelity

27. MC Maguire Trash of Civilizations Innova Recordings

28. Agnel, Sophie Capsizing Moments Emanem

29. Mezei Wind Quartet, Szilárd We Were Watching the Rain Leo Records

30. Martin, Aaron Chautauqua Preservation

2009-12-28

2009-12-27/28: Rothkamm, Akiyama/Nakamura, Richard Barrett, Berg-Und Talfahrt, Heavy Jelly

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-12-27


FRANK ROTHKAMM / Zahra Fugues (Flux Records)

Une autre proposition incongrue de Frank Rothkamm, second volet de sa Tetralogy. Zahra Fugues est son premier disque entièrement acoustique (mais doit-on le prendre au mot?) depuis des lustres. Il s’agit d’une série de 26 courtes pièces pour piano à huit mains, toutes les siennes (par la magie du multipiste), toutes s’inspirant de ce qu’il a retenu de l’art de la fugue. La facture est classique en surface, beaucoup plus schizophrénique en profondeur (influences éclectiques), occasionnallement carrément étrange (le décalement des parties dans “Zahra Fugue 21”, à la limite de l’accidentel et de l’intentionnel. Par le style et l’instrument, Zahra Fugues est à rapprocher d’Opus Spongebobicum, mais c’est une autre bête, qui peut être agréable et douce à l’écoute si vous connaissez peu la musique classique, et s’avérer troublante, voire dérangeante, si vous êtes versé dans la fugue.

Another odd proposition from Frank Rothkamm, the second installment in his Tetralogy series. Zahra Fugues is his first all-acoustic release in a long time (or so he says, should we believe him?). This is a sequence of 26 short pieces for eight-hand piano (all his, thanks to multitracking), all inspired by what he has retained from his studying the fugue. The format is superficially classical, and a lot more schizophrenic when you dig deeper (eclectic influences), or downright strange (the off-time playing in “Zahra Fugue 21”, on the border between accidental and intentional). By the style and featured instrument, Zahra Fugues is to be put alongside Opus Spongebobicum, but it’s a different beast, one that can be enjoyable and sweet to listen to if you don’t know much about classical music, troubling or disturbing if you’re well versed in the art of the fugue.



2009-12-28


TETUZI AKIYAMA & TOSHIMARU NAKAMURA / Semi-Impressionism (Spekk - merci à/thanks to Dense Promotion)

La délicate guitare acoustique de Tetuzi Akiyama, qui s’exprime par phrases fragmentaires et évasives, mise en duo avec les fréquences arides mais douces du pupitre de mixage sans entrée de Toshimaru Nakamura. Trois pièces captées au fil d’une tournée en mai 2008, trois moments d’improvisation abstraite mais engageante, relativement calme, jamais stridente, mais pourtant grossièrement équarrie. L’impressionnisme est une notion bien relative, somme toute, mais le sérieux de la démarche de ce duo est, lui, incontestable. [Ci-dessous: Un extrait de l’album.]

The delicate acoustic guitar of Tetuzi Akiyama, who expresses himself throgh fragmented, fleeting phrases, duetting with the arid yet sweet frequencies from Toshimary Nakamura’s no-input mixing board. Three pieces captured during in a tour in May 2008, three moments of abstract yet engaging abstract improvisation - relatively quiet, never ear-splitting, yet somewhat roughly shaped. Impressionism can be a relative notion, but the seriousness of this duo’s artistic endeavor makes no doubt. [Below: An excerpt from the album.]

http://www.spekk.net/sounds/KK020_m1.mp3


RICHARD BARRETT / Adrift (Psi)

Richard Barrett du duo Furt a connu une grosse année discographique en 2009: un nouveau Furt, le dernier Evan Parker, et maintenant ce disque solo, qui présente trois longues pièces enregistrées en concert en 2007-2008. Ces trois pièces explorent des structures improvisationnelles, des canevas dont le but consiste à faciliter la collaboration multiniveaux entre plusieurs improvisateurs. Trois pièces dédiées à Mauricio Kagel, Paul Rutherford et Vinko Globokar, entre 20 et 37 minutes chacune. La première et la dernière mettent en vedette un grand ensemble, la seconde se limite à la pianiste Sarah Nicolls. Dans chacune Barrett est aux électroniques. Une musique aux avenues multiples, aux procédés parfois arcanes, généralement vivante mais parfois appesantie, semble-t-il. Surtout, un disque long, à écouter en deux séances, ou même une pièce à la fois. Parce que l’interaction entre les musiciens requiert une attention soutenue.

Richard Barrett (of the duo Furt) has had a big release schedule in 2009, with a new Furt, the latest Evan Parker CD, and now this solo album featuring three long works recorded live in 2007-2008. These three pieces explore improvisation structures, compositions designed to facilitate a multilevel collaboration between several improvisers. Three pieces dedicated to Mauricio Kagel, Paul Rutherford, and Vinko Globokar, all between 20 and 37 minutes. The first and last ones feature large ensembles, while the second one sticks to pianist Sarah Nicolls. Barrett plays electronics in all of them. Music with multiple directions, occasionally arcane processes, usually lively though occasionally leaden. A long album best listened to in two or even three sittings. Because the interaction between the musiciens requires your whole attention.


BERG-UND TALFAHRT / A Night in Sana’a: Live at Deutsches Haus (Arm)

Berg-und Talfahrt, c’est le grand saxophoniste allemand Peter Brötzmann et son bras droit, le batteur Michael Zerang, en visite à Sana’a, au Yémen, en décembre 2004, pour un concert en compagnie de musiciens locaux. Toutes les pièces interprétées sur ce disque, sauf deux traditionnels, sont signées Brötzmann et font ample usage de l’instrumentation arabe classique (violon, violoncelle, darbuka, ney, kanun). Ceci n’est pas ce que vous attendez de Brötzmann. Ce n’est pas de l’impro free jazz tonitruante. Il s’agit plutôt d’un jazz fortement arabisé, à peine jazz dans sa facture en fait, très écrit, contenu et élégant, vibrant à l’occasion aussi. Malheureusement, c’est aussi un peu guindé, et la qualité de l’enregistrement laisse à désirer. Pour les complétistes de Brötzmann ou les irréductibles des musiques arabes.

Berg-und Talfahrt is German sax giant Peter Brötzmann and his swingman drummer Michael Zerand visiting Sana’a, Yemen, in December 2004 for a performance with local musicians. All the pieces appearing on the CD save two traditionals are penned by Brötzmann and make ample use of Arab classical music instrumentation (violin, cello, darbuka, ney, kanun). This is not what you expect from Peter. This is not testosterone-driven free jazz improv, but a highly Arabicized form of jazz, written-down, contained, elegant, and occasionally vibrant. Sadly, it’s also a bit stuck-up and the recording quality is sub-par. For Brötzmann completists and Arab music fans only.

ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Dr. Boogie presents Heavy Jelly: Essential Instrumentals (Sub Rosa, merci à/thanks to Forced Exposure)

Depuis quelques temps, l’étiquette belge Sub Rosa s’amuse en compagnie de Dr. Boogie, un collectionneur qui a le tour de compiler des raretés. Son dernier fait d’armes, Heavy Jelly, s’intéresse aux instrumentaux des années 50 et 60 mettant en vedette le saxo ou l’orgue. Une jolie sélection, des plages bien nettoyées, beaucoup de grooves, certains mémorables, d’autres moins.

For a while now, Belgian label Sub Rosa has been hanging out with Dr. Boogie, a rarities-compiling collector. His latest feat is this Heavy Jelly, a comp focusing on ‘50s/’60s instrumentals featuring sax or organ. Nice selection, good audio clean-up, and lots of grooves, some memorable, some not.