Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2011-05-26

2011-05-26: Mark Fell, Gebrüder Teichmann, Jason Robinson, Carlo de Rosa, Wadada Leo Smith

Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-05-26

MARK FELL / Manitutshu (Editions Mego - merci à/thanks to Forced Exposure)
Un double maxi (2x12”) qui paraît peu après Multistability (chez Raster-Noton) et qui recycle deux projets parallèles: les avancées de l’album UL8 et une série de sons qu’a conçu Mark Fell pour un synthétiseur virtuel de Native Instruments (et ultimement rejetés). Trois pièces principales (“Acid In The”, “Manitutshu” et “Occultation”) présentées en diverses versions, soit avec divers assemblages de sons et une voix d’ordinateur qui introduit lesdites variations. Bref, un mélange étrange entre un disque de techno minimaliste (chose que Fell fait très bien, voir encore une fois Multistability) et une démo. Après une demi-heure d’expositions, on a droit à un interminable remixage signé Mat Steel, qui allonge une pièce de 2 minutes sur 15 minutes. Bref, ça manque de viande en tant qu’album et, approché comme un maxi, c’est déstabilisant.
A double 12” released soon after Multistability (that one is on Raster-Noton) and recycling two parallel projects: the forays made on the album UL8 and a series of sounds designed by Mark Fell for a software synthesizer from Native Instruments (and ultimately rejected). Three main pieces (“Acid In The,” “Manitutshu” and “Occultation”) in several versions, i.e. with different sets of sounds and a computer voice announcing sounds as they come in. In other words, a strange blend between a minimal techno record (something Fell does very well, see again Multistability) and a synthesizer demo record. After a half hour of exhibitions comes a tiresome remix by Mat Steel who turns a two-minute track into 15 minutes of near-pointless repetitions. Approached as an album, this release lacks meat around the bone; as a 12”, it’s still destabilizing.

GEBRÜDER TEICHMANN / Kraut und Rüben: Gebrüder Teichmann Play Staubgold (Staubgold - merci à/thanks to Forced Exposure)
Quatrième volume de la série de mixes …Plays Staubgold. Après Peter Grummich, Alec Empire et Markus Detmer, c’est au tour du duo Gebrüder Teichmann de produire un mix d’une heure à partir du catalogue de l’étiquette Staubgold. Ils se concentrent surtout sur la seconde moitié du catalogue, mais couvrent une bonne partie du spectre musical de l’étiquette, de la techno minimaliste d’Institut fuer Feinmotorik au dub de Mapstation, en passant par la chanson électro de Jasmina Maschina et le rock actuel de Heaven And et Kammerflimmer Kollektief. Cela dit, la formule a fait son temps et la quasi-absence de nouveau matériel rend l’exercice plutôt inutile, mais si l’album s’écoute bien.
The fourth volume in the …Plays Staubgold series. After Peter Grummich, Alec Empire and Markus Detmer, it’s now duo Gebrüder Teichmann’s turn to produce a one-hour DJ mix out of Staubgold’s catalogue. They focus mostly on the second half of the label’s output, but cover a respectable chunk of its large stylistic palette, from the minimal techno of Institut fuer Feinmotorik to Mapstation’s dub, by way of electro singstress Jasmina Maschina and the avant-rock stylings of Heaven And and Kammerflimmer Kollektief. That being said, the formula has run its course and the near-absence of new material makes the exercise rather pointless, even though the album flows nicely.

JASON ROBINSON / The Two Faces of Janus (Cuneiform)
Certains ont critiqué la récente réorientation partielle de Cuneiform vers le jazz actuel. Pourtant, difficile de trouver à redire sur la sélection jazz de cette étiquette, comme l’atteste ce disque. Le saxo Jason Robinson présente ici un disque à l’écriture fine et aux prestations solides. Je préfère d’ailleurs ce projet au groupe Cosmologic. Un groupe souple, des thèmes mélodiques, des solos bien sentis – et la présence de Marty Ehrlich sur la moitié des pièces. Un bémol: la présence de fondus en sortie, chose regrettable en jazz actuel (quoi, le solo suivant était pourri?) et particulièrement décevante dans la pièce-titre.
Some have critiqued Cuneiform’s recent partial reorientation toward crewative jazz. Yet, it’s hard to critique the label’s actual jazz selection, as this disc shows. Saxman Jason Robinson presents here a finely composed album featuring strong performances. I prefer this to the output of Cosmologic. A supple band, good melodies, heartfelt solos – and the presence of Marty Ehrlich on half of the tracks. One sour note: some tracks fade out, something I find regretable in creative jazz (what, the next solo stunk?) and particularly disappointing in the title track.

CARLO DE ROSA’S CROSS-FADE / Brain Dance (Cuneiform)
Plus jazz fusion que le disque de Jason Robinson, Brain Dance met en vedette le bassiste Carlo de Rosa entouré du saxo ténor Mark Shim, du batteur Justin Brown et du jeune pianiste vedette Vijay Iyer (de Fieldwork, entre autres). Une écriture complexe mais vive, qui demande beaucoup de technique sans tout reporter sur la virtuosité pour autant. Très agréable.
More fusion jazz than Jason Robinson’s record, Brain Dance showcases bassist Carlo de Rosa surrounded by tenor sax Mark Shim, drummer Justin Brown and young star pianist Vijay Iyer (of Fieldwork, among other groupings). Complex yet lively writing, music that required a lot of proficiency without relying solely on virtuosity. Very enjoyable.

WADADA LEO SMITH’S ORGANIC / Heart’s Reflections (Cuneiform)
La perle parmi les récentes parutions jazz de Cuneiform, un monument de jazz fusion créatif, actuel et groovy. Ici, Organic (présenté sur une moitié de Spiritual Dimensions) prend la forme d’un big band de 14 musiciens, dont quatre guitares électriques (mais pas de Nels Cline cette fois-ci), deux basses et deux électroniciens. Le cœur de ce disque double consiste en la suite “Heart’s Reflections”, 11 parties, environ une heure, une œuvre dense dans son écriture, enlevante dans ses solos. Le reste de l’album consiste en hommages à Don Cherry, Tom Morrison et Leroy Jenkins – “Leroy Jenkins’s Air Steps” (22 minutes) termine l’album en lion: groove infectieux et une séquence de solos époustouflants, dont celui du guitariste Brandon Ross. [Ci-dessous: Un extrait de la suite, gracieuseté de Cuneiform.]
The gem out of Cuneiform’s recent jazz-related releases, a monument of creative, contemporary and groovy fusion jazz. Here, Organic (featured on one half of Spiritual Dimensions) takes the form of a 14-piece big band that includes, among others, four electric guitarists (no Nels Cline this time, though), two bassists and two electronicians. The heart of this double CD set is the 60-minute, 11-part suite “Heart’s Reflection,” a work dense in writing but uplifting in its solos. The rest of the album consists in homages to Don Cherry, Tom Morrison and Leroy Jenkins – “Leroy Jenkins’s Air Steps” (22 minutes) concludes the album with a roar: infectious groove and a stunning sequence of solos, including a ripper from guitarist Brandon Ross.  [Below: An excerpt from the suite available on Cuneiform’s website.]

2011-05-25: Led Bib, Gutbucket


Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-05-25

LED BIB / Bring Your Own (Cuneiform)
Cinquième album du groupe britannique de jazz-rock-punk actuel Led Bib, et leur deuxième pour l’étiquette américaine Cuneiform. Bring Your Own est le digne successeur de Sensible Shoes: des lignes méodiques jazzés-punkés, des arrangements rappelant les groupes plus bruyants de John Zorn, un clair et réel plaisir de jouer. Le métissage se poursuit. “Moth Dilemma” et “Power Walking” tapent fort et ferme. En fait, seule “Is That a Woodblock?” s’égare dans les méandres d’une improvisation faiblarde – même “Winter”, après un solo de saxo sans couleur, se remet vite sur pied pour une finale canon. Pour le reste, les thèmes sont concis, l’humour présent et le plaisir durable.
The fifth album from British jazz-rock-punk group Led Bib, and their second opus for US label Cuneiform. Bring Your Own is the proud follow-up to Sensible Shoes: jazzy-punkish heads, arrangements reminiscent of John Zorn’s louder bands, the clear and palpable joy of playing. The cross-breeding continues. “Moth Dilemma” and “Power Walking” hit hard and strong. Actually, only “Is That a Woodblock?” looses its way amid a weak improvisation – even “Winter,” after a half-hearted sax solo, manages to pick itself up and finish with a flourish. Elsewhere, it’s all concise themes, humour, and durable enjoyment.

Tiens donc, bien que Bring Your Own (ci-dessus) soit solide, il m’a un peu moins accroché que le précédent Led Bib, alors que je trouve instantanément ce nouveau Gutbucket meilleur que A Modest Proposal, leur premier disque pour Cuneiform. Ce quatuor new-yorkais tape fort dans le jazz-rock lui aussi, sans le côté anarchique de Led Bib et avec un quelque chose de plus pesant et, simultanément, de plus avant-prog. J’entends dans Flock Kayo Dot et Time of Orchids, mais aussi Ruins et Boom. Sur cet album, l’écriture (tous les membres composent) est à la fois plus efficace et moins formulée. “Fuck You and Your Hipster Tie” et “Zero is Short for Idiot” soulignent bien cette différence par rapport au disque précédent, mais c’est la “Born Again Atheist Suite” en trois parties qui donne la pleine mesure du talent de ce groupe. Chaudement recommandé, spécialement aux fans de Forever Einstein… et Kayo Dot, pourquoi pas.  [Ci-dessous: Un extrait de l’album, gracieuseté de Cuneiform.]
Funny. Though Bring Your Own (see above) is a strong release, it grabbed me less strongly on first listen than the previous Led Bib, while I instantly find this new Gutbucket better than their previous Cuneiform release A Modest Proposal. This New York quartet also hits hard jazz-rock style, although without Led Bib’s anarchic leanings and with a heavier edge and more of an avant-prog stance. I’m hearing Kayo Dot and Time of Orchids in Flock, but also Ruins and Boom. On this album, the songwriting (all members compose) is both more efficient and less formulaic. “Fuck You and Your Hipster Tie” and “Zero is Short for Idiot” highlight the difference between this and the previous release, but the piece that delivers the band’s full range of talent is the three-part “Born Again Atheist Suite.” Heartily recommended to fans of Forever Einstein… and why not, Kayo Dot too.  [Below: An excerpt of the album found on Cuneiform’s website.]

2011-05-25

2011-05-24: John Chantler, Lucia Mense, Chaton/Moor, The Ratchet Orchestra

Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-05-24

JOHN CHANTLER / The Luminous Ground (Room40 - merci à/thanks to Dense Promotion)
Paru sur vinyle et en téléchargement, The Luminous Ground propose 40 minutes de musique sur synthétiseur modulaire. Une belle recherche musicale, murie et accomplie, qui ne peut faire autrement que de sonner un peu psychédélique, un peu spatiale, un peu rétro. J’ai gardé un faible souvenir du disque précédent de Chantler pour Room40, mais celui-ci laissera une marque plus durable. Moins extrême que Oneohtrix Point Never et avec l’intention d’exploiter les capacités autogénératrices des synthés modulaires. Une réussite.
Released on LP and as a download, The Luminous Ground features 40 minutes of modular synthesizer music. A fine musical research, matured and accomplished. Of course, it can’t help sound a bit psychedelic, spatial, and retro. Chantler’s previous record for Room40 hasn’t left much of a mark on me, but this one will last longer in my memories. Less extreme than Oneohtrix Point Never, and the intent here is to explore the self-generating capabilities of modular synths. Well done.

LUCIA MENSE / Electronic Counterpoint (Satelita - merci à/thanks to Dense Promotion)
La flûte a la cote ces jours-ci. Après l’album de Manuel Zurria (voir l’entrée du 2011-05-17), voici que Lucia Mense propose un récital de flûte à bec avec électroniques. Enregistré devant public en 2009, ce programme comporte des œuvres récentes de Georg Hajdu, Marc Sabat, Sascha Lemke, Manfred Stahnke et Ulrich Krieger (les trois premiers participent aussi en jouant des électroniques en temps réel). Une sélection variée qui va des six courtes danses pour cinq flûtes de Sabat (un cycle intitulé “Erbsen”) au bourdon de flûte contrebasse manipulé dans Max/MSP signé Krieger (“Black Smoker”). Electronic Counterpoint est moins impressionnant que loops4ever de Zurria, surtout en raison d’une qualité de production moindre.
The flute is in these days. Out on the heels of Manuel Zurria’s album (see the 2011-05-17 entry), here comes Lucia Mense with a recorded-and-electronics recital. Recorded live in 2009, the program features recent works from Georg Hajdu, Marc Sabat, Sascha Lemke, Manfred Stahnke and Ulrich Krieger (the first three also play live electronics on the album). A diverse selection that runs from Savat’s six short dances for five recorders (a cycle entitled “Erbsen”) to the Max/MSP-treated subbass flute drone “Black Smoker” by Krieger. Electronic Counterpoint is less impressive than Zurria’s loops4ever, mostly due to lesser production values.

ANNE-JAMES CHATON & ANDY MOOR / Transfer/2: Princess in a Car (Unsounds - merci à/thanks to Dense Promotion)
Deuxième volet de la tétralogie Transfer (quatre 45 tours), avec deux pièces autour des voitures. Dans la première, Chaton narre (dans son style très détaché) les derniers moments de la princesse Diana, avant son accident fatidique. Dans la deuxième, il nous entretient de chaque voiture qu’a possédé Grace Kelly (également décédée dans un accident de la route). Les musiques d’Andy Moor ajoutent toute l’intensité émotive que la voix de Chaton n’a (intentionnellement) pas. Moins frappant musicalement que Transfer/1: Departures, mais les textes sont plus troublants.  [Ci-dessous: Écoutez des extraits des deux pièces sur cette page.]
Second installment in the Transfer tetralogy (four 7”s), with two tracks about cars. In the first one, Chaton tells (in his deadpan voice) the last moments of Princess Diana before her fatal car accident. In the second one, he tells about all the cars Grace Kelly came in possession with (she also died in a car accident). Andy Moor’s music add all the emotional intensity Chaton’s voice intentionally excludes. Less striking musically than Transfer/1: Departures, but the texts are more troubling.  [Below: Sound clips from both tracks on this page.]

LE concert inattendu du FIMAV 2011 fut celui du Ratchet Orchestra, un monstrueux big band montréalais de 30 musiciens dirigés par le contrebassiste Nicolas Caloia. Ce concert survenait après quelques jours de studio qui devraient donner naissance à un premier “vrai” disque qui traduira la grandeur et le progrès de cet ensemble. En attendant, il y a toujours cet album de démos et divers enregistrements en concert (entre 1996 et 2009) paru l’an dernier et disponible sur la plupart des plateformes numériques. On peut y constater la force de l’ensemble, même si la qualité sonore n’est pas toujours au rendez-vous, ni les meilleures des compositions entendues cette fin de semaine.
THE unexpected concert at FIMAV 2011 was The Ratchet Orchestra, a humongous Montréal-based big band of 30 musicians led by doublebassist Nicolas Caloia. This concert took place after the band spent a few days in the studio, and hopefully a bona fide debut album should come out soon to testify to the greatness and progress of this ensemble. Meanwhile, there is always this collection of demos and live recordings (1996-2009) released last year and available on most digital music platforms. You can hear the strength of the ensemble, even though the sound quality doesn’t give the whole picture, and the band’s best compositions had yet to be written.

2011-05-24

Délire actuel, 2011-05-24


DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 24 mai 2011
Broadcast of May 24, 2011

DESCRIPTION
DESCRIPTION
Retour sur le FIMAV 2011 / Dixon et Braxton: Première heure: Les bons coups et les déceptions du FIMAV 2011. Deuxième heure: Des nouveautés de Bill Dixon (au FIMAV l’an dernier) et d’Anthony Braxton (au FIMAV cette année).
FIMAV 2011 Round-Up / Dixon and Braxton: 1st hour: The highs and lows of FIMAV 2011. 2nd hour: New releases from Bill Dixon (who was at FIMAV last year) and Anthony Braxton (who was at FIMAV this year).

THE EX / 24 Problems (7:06) - Catch My Shoe (Ex Records)
THE EX GUITARS MEETS NILSSEN-LOVE/VANDERMARK DUO / Lean Over (4:34) - Lean Left (Smalltown Superjazz)

PETER BRÖTZMANN / Nr. 7 (4:46) - 14 Love Poems Plus 10 More (FMP)

RICHARD PINHAS & MERZBOW / Rhizome Encore-0110101011 (11:18) - Rhizome (Cuneiform)

HENRY COW + ROBERT WYATT / Little Red Riding Hood Hits the Road (5:50) - Concerts (ReR Megacorp)

THE RATCHET ORCHESTRA / Wish (extrait/excerpt: 5:00) - Bundled (ind.)


BILL DIXON / Section I (24:31) - Envoi (Les Disques Victo)

ANTHONY BRAXTON / Act 1 (extrait/excerpt: 8:16) - Trillium R: Shala Fears for the Poor - Composition No. 162 (New Braxton House)
ANTHONY BRAXTON / Comp. No. 219 + No. 221 + (Lang-Music) for three shifting orchestras and six soloists Part 2 (extrait/excerpt: 4:20) - Three Orchestras (GTM) 1998 (New Braxton House)
ANTHONY BRAXTON / Comp. No. 349 (extrait/excerpt: 6:30) - Sextet (Boston) 2005 (New Braxton House)

ANTHONY BRAXTON / Comp. No. 191C (extrait/excerpt: 4:00) - Solo (Skopje) 1995 (New Braxton House)


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

THE RATCHET ORCHESTRA
L’album Bundled est disponible gratuitement sur cdBaby.com.
The album Bundled is available for free on cdBaby.com.
http://www.cdbaby.com/cd/ratchetorchestra

Délire musical, 2011-05-24


DÉLIRE MUSICAL
Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire musical broadcast HERE (look for Délire Musical on the list of shows).

Édition du 24 mai 2011 (rediffusion le 30 mai)
Broadcast Date: May 24, 2011 (rebroadcasted on May 30)

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

Thème/Theme: MARCUS FJELLSTRÖM / LM105 - Library Music (Kafkagarden)

*M. OSTERMEIER / Floorboards, well worn (3:54) - The Rules of Another Small World (Tench)
LAURA GIBSON & ETHAN ROSE / Old Waters (2:39) - Bridge Carols (Baskaru)
JOANNA NEWSOM / Soft as Chalk (6:28) - Have One on Me (Drag City)

THE PATTERN THEORY / Ideas of Fun (5:21) - The Pattern Theory (Valeot)
**KREIDLER / Kremlin Rules (extrait/excerpt: 4:15) - Tank (Bureau B)
EXPLOSIONS IN THE SKY / Trembling Hands (3:30) - Take Care, Take Care, Take Care (Temporary Residence)

RITUAL / The Hemulic Voluntary Band (4:53) - The Hemulic Voluntary Band (InsideOut)
GOBLIN / Mark Il Bagarozzo (5:03) - Il Fantastico Viaggio del Bagarozzo Mark (Cinevox)
POLLEN / Tout l’temps (3:33) - Pollen (ProgQuébec)

APPARAT ORGAN QUARTET / Ondula Nova (extrait/excerpt: 4:00) - Apparat Organ Quartet (Skelt)

Merci à/thanks to:


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

THE PATTERN THEORY
En concert, 2009, vidéo amateure.
Live, 2009, amateur video.

2011-05-23

FIMAV 2011, un compte-rendu / FIMAV 2011, a personal account: Jour 4 / Day 4


Jour 4 (22 mai 2011)
Day 4 (May 22, 2011)

Soyons honnête / Full disclosure
Je suis biaisé. J'ai participé a l'élaboration de la programmation du FIMAV 2011 comme conseiller artistique. Cela dit, je suis libre d'en dire ce que je veux et c'est ce que je ferai.
I am biased. I played a part in the development of FIMAV 2011's programming as artistic advisor. That being said, I am free to say whatever I want, and I intend to do just that.

Encore du beau temps, jusqu’au dernier concert. Merveilleux! Et une autre belle journée de programmation. Décidément, une superbe édition cette année, vécue avec de nombreux amis et ma douce Marie-Éve qui s’initiait à la musique actuelle.
Great weather once more, down to the final concert. Fantastic! And another fine day of programming. This year’s festival is definitely a stand-out, and I had the chance of living it among friends and with my sweet Marie-Eve, who got her creative music initiation.

PETER BRÖTZMANN SOLO
Tout ce que j’espérais de ce concert: que Brötzmann révèle son côté lyrique. Si Brötzmann mérite sa réputation d’outre-souffleur, seul sur scène il se révèle plus délicat, développant une palette émotive insoupçonné et même de jolis airs de jazz (allant jusqu’à une reprise de Coleman). Splendide.
All I was hoping for from this concert: Brötzmann revealed his lyrical side. The man deserves his reputation as an over-blower, but solo he turns out to be more delicate, developing an unsuspected range of emotions, and even a few pretty jazz melodies (down to an Ornette Coleman cover). Splendid.

7K OAKS
Un quatuor étoile qui nous en a mis plein les oreilles: improvisation libre métissant rock pesant, textures bruitistes et vernis contemporain. Un peu long, mais intense et soutenu. Très impressionné par le batteur Fabrizio Spera.
An all-star quartet that fed us meaty music: free improvisation blending heavy rock, noisy textures and contemporary classical stylings. A bit long, but intense and consistent. I was very impressed with drummer Fabrizio Spera.

JAAP BLONK
Un tour de chant signé Jaap Blonk, c’est toujours sidérant: l’homme a de l’humour, le sens du comique. Et il s’appuie sur des textes dada qui font ressortir ces traits. Cela dit, peu de nouveautés dans ce concert qui prenait l’allure d’une rétrospective de sa carrière. Tout de même agréable et, à en juger par les réactions de l’assistance, toujours aussi confondant.
A recital from Jaap Blonk is always stunning: the man as humour and a stand-up comedian’s sense of timing. And he relies on Dada texts that can bring forth these traits. That said, there was little new material in this concert that turned out to be a retrospective of sorts. Still quite enjoyable and, judging from the audience’s reactions, still just as confusing.

IG HENNEMAN SEXTET
J’ai de la difficulté avec ce type de recherche d’une musique composée mais improvisée. C’était froid, distant, désincarné. À ce titre, Danielle Palardy Roger arrive à faire mieux, avec des canevas d’improvisation plus vivants. Les instrumentistes étaient intéressants séparément, mais l’ensemble m’a laissé froid.
I have issues with this type of research of a form of composed/improvised music. It was cold, distant, disembodied. Danielle Palardy Roger does better with livelier improvisation canvases. The performers were interesting separately, but the ensemble as a whole left me cold.

COMICOPERANDO
Par où commencer. Oui, Dagmar Krause n’était pas à son meilleur (mal assurée, la voix fragile). Oui, Karen Mantler ne devrait pas chanter. Oui, le bassiste John Edwards aurait dû chanter plus (sa voix est celle qui se rapproche le plus de l’intonation de Wyatt). Et oui, l’ensemble a failli déraper à quelques reprises. Mais c’était la musique de Wyatt. Traitez-moi de nostalgique, je m’en fous. J’ai pu entendre “Alife”, “Sea Song” et “September the Ninth” sur scène; je suis un homme heureux.
Where do I start... Yes, Dagmar Krause was not at the top of her game (ill-assured, fragile voice). Yes, Karen Mantler shouldn’t sing. Yes, bassist John Edwards shoud sing more (he has the voice closest to Wyatt’s unique intonations). And yes, the ensemble came close to slipping on a few occasions. But it was Wyatt’s music. Call me nostalgic, I don’t care. I got to hear live performances of “Alife”, “Sea Song” and “September the Ninth”; I’m a happy man.

2011-05-22

FIMAV 2011, un compte-rendu / FIMAV 2011, a personal account: Jour 3 / Day 3


Jour 3 (21 mai 2011)
Day 3 (May 21, 2011)

Soyons honnête / Full disclosure
Je suis biaisé. J'ai participé a l'élaboration de la programmation du FIMAV 2011 comme conseiller artistique. Cela dit, je suis libre d'en dire ce que je veux et c'est ce que je ferai.
I am biased. I played a part in the development of FIMAV 2011's programming as artistic advisor. That being said, I am free to say whatever I want, and I intend to do just that.

Temps superbe quoique plus frais, et une autre très belle journée. Ma douce Marie-Ève a eu droit à son réel baptême du FIMAV (après un concert hier), avec quatre des six concerts au programme. Expérience très positive!
A splendid day, though a bit chiller, and another fine day of programming. My sweet Marie-Eve got her real FIMAV initiation (after one show yesterday), as she went to four of the six concerts scheduled today. A highly positive experience!

ZEENA PARKINS & THE ADORABLES
Adorable, en effet. Un tout nouveau projet de composition, dominé par l’art de la juxtaposition et du contraste qu’exerce Parkins depuis de nombreuses années. Beaucoup de harpe, et Preshish Moments a servi des électroniques audacieuses et solidement contrôlées. Surveillez la sortie sur disque d’un album studio de ce trio: c’est Zeena à son meilleur.
Adorable indeed. A brand new composition project dominated by Parkins art of juxtaposition and contrast. Lots of harp, and Preshish Moments delivered bold and firmly-controlled electronics. Watch the release of this trio’s first studio album: it’s Zeena at her best.

THE RATCHET ORCHESTRA
Vingt-neuf musiciens montréalais réunis sur scène par le contrebassiste Nicolas Caloia, dont les compositions s’inspirent beaucoup de Sun Ra et de George Crumb. Du grand big-band actuel. Caloia est passé maître dans l’art de superposer des trames musicales aux rythmes décalés, des masses sonores qui s’affrontent avant de se fondre. Ce groupe a fait beaucoup de chemin dernièrement. Vivement un disque qui lui rendra justice. En intro, la litanie de Sun Ra: “Don’t you know it, it’s after the end of the world.” Oui, nous sommes le 21 mai. La fin du monde devait se produire à 18 h 00.
Twenty-nine Montréal musicians brought on stage by bassist Nicolas Caloia, whoe compositions draw a lot from Sun Ra and George Crumb. Great avant-big band music. Caloia is a master at superimposing musics with non-matching rhythmics, masses of sounds that tackle each other before melding together. This orchestra needs a record that will do it justice, and quick. They opened with the Sun Ra chant “Don’t you know it, it’s after the end of the world.” We’re on May 21. The end of the world should have happed at 6 o’clock. Ha ha ha.

MIA ZABELKA
Cette violoniste tchèque propose un spectacle intimiste mais mince. Son jeu de violon avec “delay” et mise en boucle s’avère très simple, voire simpliste. Un concert agréable, soit, mais sans plus.
This Czech violonist delivered an intimate performance, but her playing with delay effect and looping proves to be very simple, almost simplistic. Enjoyable, but thin.

PETER BRÖTZMANN TRIO
Splendide concert coup de poing. Paal-Nilssen Love: impressionnant!
A splendid hard-knocking performance. Paal-Nilssen Love was more than impressive!

ANTHONY BRAXTON
Je suis décu. “Echo Echo Mirror House” n’est pas un développement majeur dans la démarche de Braxton. J’ai l’impression que ce sera plutôt une note de bas de page. Les sept musiciens utilisent sept iPod pour faire jouer des extraits d’œuvres de Braxton, en plus de jouer. Résultat: huit couches de musique. C’est trop.
I’m disappointed. “Echo Echo Mirror House” is not a key development in Braxton’s work, more like a footprint. All seven musicians have iPods to play excerpts from Braxton’s works, in addition to playing. Result: eight layers of music. It’s too much.

PIVIXKI
Une prestation magistrale de ce duo grindcore-contemporain. Le batteur Max Kohane est tout ce que Patrick Dion de La Part Maudite n’était pas: il transcende son style de base, fait preuve de finesse et d’imagination. Une finale essouflante. Excellente utilisation de fragments électroniques préenregistrés pour lier la performance.
A commanding performance from this contemporary grindcore duo. Drummer Max Kohane is everything La Part Maudite’s Patrick Dion was not: he transcends his basic style with finesse and creativity. An exhilirating finale. Excellent use of prerecorded electronic fragments to tie the concert together.