Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

Home of François Couture's music journalism and activism.

2012-11-02

2012-11-01: Quarz, Lawrence English, Living by Lanterns


Journal d'écoute / Listening Diary
2012-11-01

QUARZ / Five Years on Cold Asphalt (Crónica - merci à/thanks to Dense Promotion)
Quarz est un projet collaboratif initié et dirigé par Alexandr Vatagin (de l’étiquette Valeot, membre du groupe Tupolev). Ce premier disque consiste en une seule pièce de 34 minutes, bâtie par accrétion, alors qu’elle circulait parmi les musiciens participants, soit Nicolas Bernier, Stefan Németh, Aelxander Schubert et Martin Siewert. Se sont ajoutés ensuite des pistes de batterie de Bernhard Breuer et des enregistrements de terrain de David Schweighart. Vatagin a ensuite mixé soigneusement le tout en une pièce éthérée voguant entre l’électronique expérimentale ambiante, le drone électrique et l’improvisation délicate. C’est bien, agréable à l’oreille du connaisseur, mais parfois un tantinet insubstantiel – le fil conducteur est parfois très ténu.
Quarz is a collaboration project started and led by Alexandr Vatagin (Tupolev, Valeot Records). This debut album consists of a single 34-minute track built by accretion as it bounced around the musicians involved: Nicolas Bernier, Stefan Németh, Alexander Schubert, and Martin Siewert. Then, drums tracks by Bernhard Breuer and field recordings by David Schweighart were added. Vatagin mixed all these contributions into an ethereal piece that float between experimental ambient electronica, electric drone, and quiet free improvisation. It’s fine, enjoyable for the connoisseur, but occasionally insubstantial – the main thread grows very thin at times.

LAWRENCE ENGLISH / For/Not For John Cage (Line - merci à/thanks to Dense Promotion)
Un projet hommage à John Cage dont la préparation a généré d’autres pièces apparentées, d’où ce titre “pour/pas pour John Cage”. Musique très très ambiante, immatérielle. Je suis ambivalent. À première écoute, c’est à la fois du English, mais pas du bon English – quelque chose manque. Aussi délicat que A Colour for Autumn, sans la beauté. Or, chez English, les mots manquent pour décrire ce qui réussit et ne réussit pas, le pourquoi devenant très subjectif.
An homage to John Cage project that yielded other material, hence the title For/Not For John Cage. Extremely ambient music, immaterial. I’m not sure what to think. On first listen, this is recognizable as Laswrence English music, but it’s not good English – something’s missing. As delicate as A Colour for Autumn, without the beauty. The problem is that, with English’s music, words fail to describe what works and what doesn’t, the why being extremely subjective...

LIVING BY LANTERNS / New Myth/Old Science (Cuneiform)
Un peu de contexte: dans le cadre d’une commande, le batteur Mike Reed a eu accès aux archives de Sun Ra à Chicago. En écoutant des centaines d’heures de bandes (Sun Ra était porté sur la documentation à outrance), il est tombé sur une répétition de 1961. Avec l’aide du vibraphoniste Jason Adasiewicz, il a extrapolé du matériel musical à partir des esquisses de compositions qu’on peut y entendre. Ainsi, New Myth/Old Science ne contient pas de la musique de Sun Ra, mais bien l’aboutissement (par d’autres personnes) de germes qu’il avait plantés il y a cinquante ans de cela. Or cette musique, interprété par un ensemble de neuf musiciens, dont les susmentionnés, Taylor Ho Bynum et Mary Halvorson, est tout à fait de son temps – de notre temps: un jazz actuel vif, complexe, en phase avec la scène actuelle de Chicago, en phase d’ailleurs avec les autres projets de Reed et d’Adasiewicz. “Think Tank” est un must. [Ci-dessous: Téléchargez gratuitement la pièce “Forget”.]
A bit of background: as part of a commission, drummer Mike Reed gained access to Sun Ra’s Chicago-based archives. Listening to hundreds of hours of tapes (Sun Ra was keen on documenting everything), he came across a rehearsal tape from 1961. Enlisting the help of vibes player Jason Adasiewicz, he extrapolated musical material out of the sketches of unpublished compositions worked on that night. So New Myth/Old Science does not contain Sun Ra music per se, but rather other people’s end result obtained from seeds planted by Ra some fifty years ago. Yet, this music (performed by a cast of nine musicians, among whom the aforementioned, Taylor Ho Bynum, and Mary Halvorson) is resolutely of its time – our time: lively, complex avant-jazz of the Chicago variety, in tune with Reed and Adasiewicz’s other projects. “Think Tank” is a must-hear. [Below: Cuneiform offers “Forget” as a free download.]

2012-11-01

2012-10-31: Koji Asano, Lata, Clockwork Orchestra, Jack Dupon


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-10-31

KOJI ASANO / Mileage Reimbursement (Solstice)
À chacun sa musique d’Halloween, mais cette nouvelle œuvre de Koji Asano pourrait faire fuir nombre de déguisés ce soir – c’est qu’Asano n’entend pas le son comme le commun des mortels. Mileage Reimbursement consiste en une seule pièce de 64 minutes. Monolithique et statique, sans être carrément répétitive (ou alors sur un cycle trop long pour que je puisse mettre le doigt dessus). On semble entendre: des textures de cordes soutenues, sortes de glissandos atonaux; des accords pointus, soit de piano, soit d’orchestre, soit des deux; d’occasionnelles notes de cuivres (trompette, cor); et des roulements de caisse claire. En fait, tout cela pourrait bien être une pièce pour orchestre déconstruite, recombinée et filtrée par granulation – oui, cette granulation si caractéristique d’Asano, qui donne à toute sa musique un air d’étirement temporel, de sursaturation numérique, d’interférence. À plusieurs moments j’ai eu l’impression que, si ce voile bruitiste pouvait se lever ne serait-ce que quelques secondes, j’arriverais à identifier la source orchestrale. Or, je ne la connais peut-être pas – c’est peut-être même une composition d’Asano. Mystère. Énigme. Asano.
To each his own Halloween music, but this new piece by Koji Asano could easily keep trick-or-treaters at bay tonight. You see, Asano doesn’t hear sound like you or even me. Mileage Reimbursement consists of a single 64-minute piece. Monolithic, static, though not exactly repetitive (or if it is repetitive, it would be over a cycle that is too long for me to pinpoint). I feel like I’m hearing: sustained strings textures, like atonal glissandos; piano chords or orchestral cues; occasional brass notes (trumpet, horn); and snare drum rolls. Actually, all this could be a piece for orchestra, deconstructed, recombined, and heavily processed by granulation – yes, the granulation so characteristic of Asano’s works, the treatment that often fives his music a sense of temporal stretching, digital oversaturation, and interference. At several points in the piece, I felt like I could identify the orchestral work if only the noise veil would lift for only a few seconds. Yet, I probably don’t known the piece – and it might even be one of Asano’s own compositions. Mystery. Puzzle. Asano.

LATA / Starlings (Exotic Pylon Records - merci à/thanks to Dense Promotion)
Lata, c’est Jacob Burns de Cindytalk, et Starlings est son premier album solo. Ce disque consiste en une seule piste de 44 minutes, mais il s’agit en fait d’une suite en neuf mouvements (et on aurait facilement pu la diviser en neuf pistes). Musique électronique allant de la techno chill à l’ambiant expérimental, avec de bons thèmes et des textures bien choisies. L’ensemble est plutôt cinématique, évocateur, agréable d’écoute. Pas phénoménal, mais convaincant.
Lata is Cindytalk’s Jacob Burns, and Starlings is his solo debut. This CD features a single 44-minute track, although the piece itself is in nine separate movements. Electronic music ranging from chill techno to experimental ambient, with some good themes and well thought-out textures. The album as a whole is quite cinematic, evocative, and enjoyable. Nothing phenomenal, but convincing work.

CLOCKWORK ORCHESTRA / Friends Without Names (White Label Music - merci à/thanks to Dense Promotion)
Amusant, ce disque: Paul Mangan, un irlandais, écrit et réalise de chansons plutôt naïves sur des instruments électroniques désuets: boîtes à rythmes, casios, etc. Ces chansons réussissent à proposer une certaine fraîcheur à partir d’une instrumentation poussiéreuse. Pensez à Dan Deacon sans l’agacement. Sympa.  [Ci-dessous: Vidéomusique officielle pour la chanson “Talking to the Flowers”.]
This CD’s fun. Paul Mangan, an Irishman, writes and produces rather naive songs on outdated electronic equipment: beatboxes, Casios, you know. These songs manage to sound fresh despite their dusty instrumentation. Think a less annoying Dan Deacon. Quite enjoyable. [Below: Official music video for the song “Talking to the Flowers.”]

JACK DUPON / Bascule à vif (Transit Music Group/Musea)
Fort de deux solides disques studio, voilà que le groupe français de rock progressif déjanté Jack Dupon livre un disque double en concert. Un live de 110 minutes capté en octobre 2011. Une énergie folle à souhait pour coiffer des textes débiles appuyés par des musiques qui empruntent autant à Etron Fou Leloublan qu’à King Crimson. La seule chose qu’on puisse reprocher à Bascule à vif, c’est l’absence de nouveau matériel – On a droit à presque tout le matériel du second album, Démon hardi, (dans le désordre), plus “Cousine” et la “Trilogie des mouches” (une demi-heure, tout de même) du premier opus. Solos plus longs, moments de folie, et on sent que le groupe est à son meilleur devant public. [Ci-dessous: Écoutez tout l’album.]
With two studio albums on their belt, French avant-prog rock band Jack Dupon have delivered a double live album. A 110-minute concert recorded in October 2011. Zany energy driving absurdist lyrics backed by music falling somewhere between King Crimson and Etron Fou Leloublan. Bascule à vif’s only downside is the lack of new material – the band performs most of their second album, Démon hardi (tracks are sequenced in a different order), plus “Cousine” and the half-hour “Trilogie des mouches” from their debut CD. Longer solos, moments of craziness, and it is clear that this band is at its best in front of an audience. [Below: Stream the whole album.]

2012-10-31

2012-10-30: Cold Blue Two, Roedelius/Chaplin, Steve Moore


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-10-30

ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Cold Blue Two (Cold Blue Music)
Dans les années 80, une petite étiquette, Cold Blue, lançait une compilation qui allait mettre sur la carte un groupe de compositeurs de la côte ouest américaine. Ces compositeurs partageaient tous une certaine esthétique: musique délicate visant le beau et le simple à travers le prisme de la modernité et de l’avant-garde. Voici que Cold Blue récidive avec Cold Blue Two, compilation d’une heure qui propose des œuvres courtes de (entre autres) Daniel Lentz, Ingram Marshall, John Luther Adams, Chas Smith, Rick Cox, Jim Fox, Michael Jon Fink, Gavin Bryars, et James Tenney. Parmi les interprètes, on compte le quatuor à cordes ETHEL, l’accordéoniste Guy Klucevsek et le clarinettiste Marty Walker. L’ensemble s’écoute d’un trait avec plaisir – c’est dire que la cohésion esthétique autour de Cold Blue perdure, sans pour autant substituer l’homogénéité à la créativité. “Sky with Four Suns” d’Adams est splendide, mais ce n’est qu’une des nombreuses splendeurs sur ce disque.
In the ‘80s, a small independent label called Cold Blue released a compilation that would put a whole group of composers from the US West Coast on the map. Those composers shared a certain style: delicate music that aimed for beauty and simplicity through the lens of modernity and the avant-garde. Thirty years later, Cold Blue delivers another compilation album featuring short works by (among others) Daniel Lentz, Ingram Marshall, John Luther Adams, Chas Smith, Rick Cox, Jim Fox, Michael Jon Fink, Gavin Bryars, and James Tenney. Among the performers are the ETHEL string quartet, accordionist Guy Klucevsek, and clarinettist Marty Walker. The album as a whole goes down very well – the esthetic cohesion around the Cold Blue name carries on, but creativity rules over homogeneity. Adams’ “Sky with Four Suns” is gorgeous, but there’s plenty of other splendors waiting for you on this CD.

HANS JOACHIM ROEDELIUS & CHRISTOPHER CHAPLIN / King of Hearts (Sub Rosa - merci à/thanks to Dense Promotion)
Collaboration entre Roedelius et l’électronicien Christopher Chaplin, qui agit ici à titre de remixeur des bandes fournies par Roedelius. Cette collaboration a pris son envol dans le cadre d’une émission radiophonique de la BBC, avant de se prolonger pour ce disque (qui intègre des extraits de ladite émission). Au final, King of Hearts est un album doux, agréable mais insubstantiel. C’est joli, mais peu conséquent.
A collaboration between Roedelius and electronic artist Christopher Chaplin, here remixing the material provided by Roedelius. This collaboration started on a BBC radio show, before being expanded for this album (which includes material from said show). King of Hearts is a mellow album, enjoyable but forgettable. I didn’t see a reason to hit the stop button, but I don’t find a reason to hit play again.

STEVE MOORE / Light Echoes (Cuneiform)
L’étiquette Cuneiform revient à la musique électronique (on en trouvait beaucoup dans son catalogue à une certaine époque – Piero Milesi, Forrest Fang, etc.) avec un album solo de Steve Moore du duo Zombi. De l’électronique old school à l’allemande – “Ancient Shorelines II”, 28 minutes, évoque nettement le travail de Klaus Schulze (circa Timeline) et de Tangerine Dream (circa Ricochet). Et même si l’approche plus rétro que celle de Roedelius et Chaplin, le résultat est plus satisfaisant. Il y a un certain classicisme dans Light Echoes, une pureté de forme qui me plaît. [Ci-dessous: Téléchargez gratuitement la pièce “Tyken’s Rift”.]
Cuneiform Records is coming back to electronic music (it was releasing a lot of it in a different century – Piero Milesi, Forrest Fang, etc.) with a solo CD by Zombi’s Steve Moore. Old-school German-style electronic music – “Ancient Shorelines II,” 28 minutes, is strongly reminiscent of Klaus Schulze (circa Timeline) and Tangerine Dream (circa Ricochet). And although Moore’s approach is a lot less avant-garde than Roedelius and Chaplin’s, I find the results more satisfactory. There is a certain form of classicism, a purity of form in Light Echoes that I find endearing. [Below: Cuneiform offers the track “Tyken’s Rift” as a free download.]

2012-10-30

Délire actuel, 2012-10-30


DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 30 octobre 2012
Broadcast of October 30, 2012

DESCRIPTION
DESCRIPTION
RIP David S. Ware / Post-Rock: 1re heure: Hommage à David S. Ware, décédé le 18 octobre, en trois pièces. 2e heure: Le nouveau Godspeed You Black Emperor et musiques apparentables.
RIP David S. Ware / Post-Rock: 1st hour: A tribute to David S. Ware in three selection. Ware died on October 18. 2nd hour: The new Godspeed You Black Emperor and compatible musics.

(8:00 pm)




*DAVID S. WARE/PLANETARY UNKNOWN
Precessional 2
Live at Jazzfestival Saalfelden 2011
18:18


(8:30 pm)





DAVID S. WARE QUARTET
Utopic
Wisdom of Uncertainty
15:34

DAVID S. WARE STRING ENSEMBLE
THREADS
Threads
13:01
Thrill Jockey


(9:00 pm)





We Drift Like Worried Fire
Allelujah! Don't Bend! Ascend!
20:07

After the Plague
Ivory
05:04


(9:30 pm)





**LOCRIAN & CHRISTOPH HEEMANN
Edgeless City
Locrian & Christoph Heemann
15:03

***2KILOS & MORE feat. BLACK SIFICHI
User OK Feelings Rejected
kurz vor5
07:27


merci à/thanks to:

COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

DAVID S. WARE
Article du New York Times annonçant le décès de David S. Ware (en anglais)
New York Times article about David S. Ware’s death.

David S. Ware: A World of Sound (en anglais), un documentaire sur l’homme et l’œuvre.
Watch David S. Ware: A World of Sound, a film about the man and his work.



Délire musical, 2012-10-30


DÉLIRE MUSICAL
Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire musical broadcast HERE (look for Délire Musical on the list of shows).

Édition du 30 octobre 2012
Broadcast Date: Octobre 30, 2012

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

Thème/Theme: MIKE OLDFIELD / Tubular Bells, Part 1 - Tubular Bells (Virgin)

(7:00 pm)




ZOMBIE ZOMBIE
Halloween Main Theme
Zombie Zombie Plays John Carpenter
4:44
Versatile Records
ZOMBI
Orion
Cosmos
2:50
Relapse Records
BOB DRAKE
Some Advice About Zombis
Bob’s Drive-In
2:55
ReR Megacorp
ALVARIUS B.
Dracula Frizzi
Blood Operatives of the Barium Sunset
3:35
Abduction
STEVE HACKETT
Vampyre with a Healthy Appetite
Guitar NOIR
5:21
Viceroy
MATT ELLIOTT
How Much in Blood?
Howling Songs
1:48
Ici d’Ailleurs

(7:30 pm)




BONZO DOG BAND
The Monster Mash
Tadpoles
2:59
EMI
CHELSEA WOLFE
Demons
Apokalypsis
3:14
Pendu Sound
APHRODITE’S CHILD
The Four Horsemen
666
5:48
Mercury
GOBLIN
Dr. Frankenstein
Roller
5:55
Cinevox
THE LEGENDARY PINK DOTS
Condition Green (extrait/excerpt:
A Perfect Mystery
5:29
Soleilmoon


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

BONZO DOG BAND
“The Monster Mash” sur une émission “pour enfants”.
Performing “The Monster Mash” on a “children’s show”.

2012-10-29

2012-10-26: Weigner/Weinmann, John Cage, Mystery


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-10-26

EPHRAIM WEGNER & JULIA WEINMANN / Eins Bis Sechzehn (Crónica / Anti-Matter Plant - merci à/thanks to Dense Promotion)
Un disque de 20 minutes dans une pochette carrée de 6-1/2 po de côté, accompagné d’une série de photographies prises dans des hôtels de bord de mer abandonnés. La matière sonore a été enregistré dans les endroits représentés sur les photos – on peut écouter et observer en parallèle. La musique d’Ephraim Wegner est faite donc d’enregistrements de terrains tissés serrés, évocateurs de décrépitude et de vide, mais aussi de plaisir (le bruit des vagues, des rires d’enfants lorsqu’on s’approche de l’eau à la toute fin). Un très bel objet.
A 20-minute CD in a square 6-1/2” sleeve also containing a set of photographs taken in abandoned beach-side hotels. Sound material were also recorded in the decrepit rooms and halls pictured – you can listen and look simultaneously. Ephraim Wegner’s music consists of tightly-woven, evocative field recordings where emptiness and abandon meet with the sound of waves and children’s laughter (as we get closer to the water in the end). A beautiful object.

JOHN CAGE / Song Books (Sub Rosa - merci à/thanks to Dense Promotion)
John Cage a écrit “Song Books”, deux cycles de “chansons” pour Cathy Berberian et Simone Rist, en 1970. Jamais ils n’ont été enregistrés intégralement. Jusqu’à présent. Ces cycles consistent en 90 compositions pour chanteur, chanteur et électroniques, gestes ou gestes et électroniques. L’album double publié par Sub Rosa met en vedette les chanteurs Gregory Rose et Loré Lixenberg, plus Robert Worby aux électroniques, dans un enregistrement de 2012. Pour limiter l’ampleur du projet tout en représentant les 90 chansons, le réalisateur Robert Worby a pris bonne note d’une indication de Cage stipulant qu’on pouvait superposer les chansons. Ainsi, quatorze chansons sont présentées intégralement; les autres sont superposées en sept “Song Books Mixes” – une bonne idée qui permet de contourner le problème que posait certaines chansons consistant uniquement en gestes scéniques. L’album double présente une créativité foisonnante, débordante, folle et systématique tout à la fois. Certains passages sont très répétitifs, alors que d’autres fascinent. Les électroniques utilisées sont simples mais efficaces. Force est de constater que ce corpus méconnu de Cage méritait cette édition critique (le livret est fort instructif), en ce 100e anniversaire de naissance. Cela dit, je recommande d’assimiler cet album à petites doses – tout d’une traite, ça devient lassant.
John Cage wrote “Song Books”, two cycles of “songs” for Cathy Berberian and Simone Rist, in 1970. It hasn’t been recorded in full – until now. These cycles consist of 90 compositions for singer, singer and electronics, theatric actions, or theatric actions and electronics. The double album released by Sub Rosa features singers Gregory Rose and Loré Lixenberg, plus Robert Worby on electronics, in recordings made in 2012. In order to limit the scope of the project while making sure recordings of all 90 songs were present, producer Robert Worby made use of a note by Cage saying that the songs could be superimposed. Therefore, only fourteen songs are presented as stand-alone pieces; the other ones are superimposed in seven “Song Books Mixes” – a smart idea that also solved the issue of some songs consisting only of rather sound-less actions. This double CD portrays Cage as a man with unbridled, overflowing, crazy and systematic creativity, all at the same time, which we all know is true. Electronics are simple and efficient. This little-known opus from Cage clearly deserved a critical reissue like this one (with a well-researched booklet), especially on his 100th birthday. However, I recommend listening to it in small doses – all at once, it gets tiresome.

MYSTERY / The World is a Game (Unicorn)
Je ne suis pas un fin connaisseur de Mystery, mais ce tout nouvel opus est fort satisfaisant. Un rock progressif symphonique léché, très belle production, avec de la chaleur, de la finesse, une approche très rock sans tomber dans le hard-rock à outrance de certains groupes. Clairement, je préfère le chanteur Benoit David dans ce contexte-ci plutôt qu’avec Yes (Fly from Here). C’est que l’homme a une voix solide qui mérite d’être jugée sur ses propres qualités. Le guitariste Michel St-Pere pourrait parfois éliminer quelques overdubs de guitare rythmique, mais son écriture et solide, particulièrement dans “Pride”. Le groupe est complété par Antoine Fafard de Spaced Out aux claviers et Nick D’Virgilio de Spock’s Beard à la batterie. Une équipe solide qui livre un album à la hauteur des attentes.
I am not a Mystery connoisseur, but I find this new opus quite satisfactory. Sleek symphonic progressive rock, with stellar production, warmth, finesse, resolutely rock without getting bombastically hard-rockish about it like so many other prog bands. I prefer singer Benoit David in this context than with Yes (Fly from Here). The man has a strong voice that deserves to be weighted on its own merits. Guitarist Michel St-Pere could cut back a bit on rhythm guitar overdubs, but his songwriting is strong, especially in “Pride.” The band is rounded up by Spaced Out’s Antoine Fafard on keys and Spock’s Beard’s Nick D’Virgilio on drums. A strong team delivering a strong album.