Lucas Abela n’est pas un musicien comme les autres. Il fixe un micro contact à un panneau de verre (relié à une ceinture d’électroniques maison), enduit le panneau de lubrifiant KY et se frotte la face dessus! Dans le feu de l’action, le verre casse et il termine habituellement ses prestations avec quelques entailles sanglantes. C’est de l’art conceptuel. Dégoûtant, soit. Mais sur disque ça donnait de la noise extrême peu intéressante. Rice Corpse est un groupe ad hoc qu’il a formé en Chine avec un batteur free rock et un pianiste.Les improvisations de ce trio sont beaucoup plus intéressantes! Quelque part entre Merzbow et le free rock du Scorch Trio. Et à l’écouter, on en a pas à le regarder! [CI-dessous: Extrait d’une performance solo d’Abela en juillet 2008. Honnêtement, il y a de quoi respecter l’artisite!|
Lucas Abela is not your common musician. He hooks a contact mic (plugged into a belt of home effects) to a pane of glass, then he smears KY on said glass, then rubs his face on said glass! In the heat of the moment, the glass usually breaks, leading to Lucas ending his performances with a bleeding smile. It’s conceptual art. Alright, it’s also disgusting. And taken separately, the sound component of his performances is an uninteresting form of extreme noise. However, Rick Corpse is an ad hoc group he put together while in China, with a free rock drummer and a pianist. The trio’s improvisations are a lot more interesting to listen to! Somewhere between Merzbow and the free rock group Scorch Trio. AND, you don’t have to watch the guy perform! [Below: Amateur video excerpt from a solo Abela performance in July 2008. Honestly, there’s something here worth respecting this artist for!]
D’abord, il ne s’agit pas du meilleur “line-up” de Meridiem (qui comprenait Percy Howard, Charles Hayward, Fred Frith et Bill Laswell), mais de celui formé de Howard, Hayward, Vernon Reid (Living Colour) et Trey Gunn (King Crimson). Full Catastrophe est un document d’archive fraîchement paru. Il consiste en trois pièces studio non datées et sept pièces enregistrées en concert en 1999. Les pièces en studio sont ordinaires (“187” ressort du lot) et l’enregistrement en concert sonne épouvantablement creux. Déjà que la musique de ce groupe, genre de sous-Praxis, affichait peu de viande autour de son os avant-funk; ici, on nage en pleine vacuité. C’est long, monotone et inintelligible (la voix de Howard est souvent perdue).
First of all, this is not Meridiem’s best line-up (which consisted of Percy Howard, Charles Hayward, Fred Frith, and Bill Laswell), but the one with Howard, Hayward, Vernon Reid (of Living Colour) and Trey Gunn (of King Crimson). Full Catastrophe is a recently released archival document consisting of three undated studio pieces (“187” being the highlight) and seven tracks from a live 1999 recording. The studio tracks are mundane and the live stuff has an appallingly hollow sound quality. To start with, this band (something like a sub-Praxis) boasts little meat around its bone, but this recording strips off most if not all of its spirit. It’s long, uneventful, and undecipherable (Howard’s voice is often lost in the mix).
Pour son cinquième album et son vingtième anniversaire, ce groupe néo-prog du Luxembourg (vous en connaissez beaucoup, vous, des groupes de rock progressif du Luxembourg?) a choisi une formule “compilation remodelée”. Au menu, quelques pièces réenregistrées de chacun des albums précédents, plus une nouvelle chanson. L’exercice a le mérite de lisser quelques faux-plis dans les premières chansons du groupe, mais ça ne fait pas de No Name un grand groupe. Pensez à Pallas, à Marillion ou à Pendragon (en moins symphopnique), en mode DIY. Pas mauvais, mais pas particulièrement inspiré ou inspirant, à moins d’être un fana du genre néo-prog.
For its fifth release and 20th anniversary, this Neo-Prog band from Luxemburg (do you know a lot of those?) opted for a “remodeled best of” approach. The CD features two or three songs from each of their previous albums, rerecorded, plus a new song. This process allowed them to straighten out a few crooked things in their earlier efforts, but it doesn’ make No Name a great band. Think of Pallas, Marillion or Pendragon in DIY mode. It’s not bad, but it’s not particularly inspired or inspiring, unless you’re a die-hard neo-prog fan.
JOËLLE LÉANDRE & WILLIAM PARKER / Live at Dunois (Leo Records)
Ce n’est pas la grande prestation sidérante de beauté à laquelle on pourrait s’attendre, mais voilà tout de même une belle collaboration entre ces deux grands, grands contrebassistes-improvisateurs. Enregistré en janvier 2009. La finale, avec Léandre qui vocalise comme elle seule sait le faire, est à frissonner de plaisir.
This may not be the fabulous performance one might expect, but it’s still a very fine collaboration between two MAJOR improvising bassists. Recorded in January 2009. The finale, where Léandre vocalizes as only she can, sends shivers of pleasure down my spine.
Une pièce composée pour une chorégraphie d’Adrienne Hart. Très jolie suite constituée de piano et de violons acoustiques et traités, dans un style post-rock ambient intimiste sans être trop mélancolique. C’est le meilleur disque de Broderick que j’ai entendu à ce jour: concis, direction précise, exécution soignée, un beau feeling. Je pense à Sylvain Chauveau et à l’écurie de l’étiquette Type (Ryan Teague, Helios, etc.). [Ci-dessous: bande-annonce du disque et du spectacle.]
A piece written for a dance by Adrienne Hart. Very pretty suite featuring acoustic and treated piano and violin. This is the best CD by Broderick I have heard so far: concise, focused, well executed, nice feeling. I’m thinking of Sylvain Chauveau and the Type label’s roster (Ryan Teague, Helios, etc.).[Below: Album’s official video trailer.]
DON SIMON, KLIMPEREI & TELEFUNKEN / 25 Songs Looking for Ears (Acidsoxx Musicks)
Dans cette équation, il y a pour moi une constante (Klimperei) et deux inconnues (Don Simon et Telefunken). Malheureusement, la présentation du disque n’offre aucun détail sur qui sot ces gens. Par contre, la musique est typiquement Klimpereienne: une musique de jouets, naïve et bancale, simple mais instable, et follichone à souhait. Il y a plus d’instruments qu’à l’habitude et c’est peut-être un peu plus punché et sale, mais pour le reste, c’est du Klimperei tout craché. Tant mieux! [Ci-dessous: Extrait de “I Love Your Temporal Lobe”, provenant du site d’Acidsoxx.]
To me, in this equation, there is one constant (Klimperei) and two unknown variables (Don Simon and Telefunken). Sadly, the CD packaging gives no detail about the parties involved. However, the music is typically Klimperei-like: toy music, naive and shaky, simple but hastily thrown together, and very whimsical. There are more instruments in the mix than usual, and the writing might be a bit punchier and dirtier, but in all other respects, this is pure Klimperei. And that’s just fine by me! [Below: Excerpt from “I Love Your Temporal Lobe” found on Acidsoxx’s website.]
TARAB / Take All of the Ships from the Harbour, and Sail Them Straight to Hell (23Five)
À première écoute (plutôt distraite, ça bouge beaucoup ici aujourd’hui), voilà un disque d’art sonore particulièrement intéressant. L’ouverture (un boum issu des profondeurs de fréquences en flottement) est saisissante. Une composition lente et minutieuse de textures métalliques et aquatiques. Mais ce n’est pas du drone. C’est plutôt près de la musique électroacoustique ou de l’art sonore d’un Daniel Menche ou même d’un John Duncan. Je dois absolument le réécouter dans des conditions parfaites. Je flaire la perle.
On first listen (and a rather unfocused one, I must admit; things are hectic around here today), this is a very interesting piece of sound art. The introduction (a sonic blast that emerges from the depths of floating frequencies) is stunning. A slow-paced and finely-detailed composition of metallic and aquatic textures. But it’s not a drone, more like a piece of electroacoustic music or sound art a la Daniel Menche or even John Duncan. I must absolutely give this one a second listen under perfect conditions. This might be a gem.
Une rencontre en janvier 2008 entre le grand saxophoniste improvisateur et le trio Marteau Rouge (Jean-François Pauvros, Jean-Marc Foussat, Makoto Sato). Je m’attendais à quelque chose de tonitruant (genre Étage 34), mais non. C’est dense et intense, mais subtil aussi. Un peu longuet comme disque (76 minutes), mais solide. Cela dit, ce n’est pas un “must” pour les amateurs d’Evan. [Ci-dessous: Marteau rouge (sans Parker) en concert, 2007, film amateur.]
A meeting in January 2008 between the great improviser/sax player and the French trio Marteau Rouge (Jean-François Pauvros, Jean-Marc Foussat, Makoto Sato). I was expecting something thundering (like Étage 34, perhaps?), but I was wrong. This is dense and intense, but subtle too. The CD runs a bit too long (76 minutes), but this is solid stuff. That being said, I wouldn’t call it a must for fans of Parker, who has released better albums eslewhere this year. [Below: Marteau rouge (without Parker), live amateur footage, 2007.]
PERFECT VACUUM / A Guide to The Music of the 21st Century (Acidsoxx Musicks)
En voilà un étrange! Collaboration entre le guitariste Lukas Simonis et le chanteur (?) iconoclaste Dave Marsh. À classer sous “pop/rock”, mais c’est dire bien peu de choses. Il y a de l’americana aussi (sous la forme d’un banjo folichon), et de la psychédélose, et de l’avant-garde, et du ridicule consumé. C’est coloré, voire bigarré et franchement rigolo (déroutant aussi, pour les âmes qui ne soupçonnent rien de tordu à l’entrée), mais est-ce que ça tient debout? À voir au fil des écoutes. Pour l’instant, c’est un joli divertissement pour amateur de rock déjanté et d’avant-prog. Quelque part entre Condor Moments et un Bob Drake clownesque plutôt que morbide. [Ci-dessous: Un extrait de l’album provenant du site d’Acidsoxx.]
Now, here’s a strange one! A collaboration between guitarist Lukas Simonis (AA Kismet, Vril, etc.) and singer(?)/iconoclast Dave Marsh. File under “pop/rock,” though this leaves a lot wanting, because there’s also some Americana in there (silly banjo), and psychedelia, and avant-garde, and a healthy dose of ridicule. It’s colorful (extremely so at times) and pretty funny (disorienting too if you walk in unsuspectingly), but does it hold up? We’ll see with the next few spins. For now though, it makes fine entertainment for a fan of avant-prog and silly avant-rock like me. Somewhere between Condor Moments and a silly Bob Drake. [Below: An excerpt from the album, taken from Acidsoxx’s website.]
Il ne faut pas se fier aux apparences. Par exemple, c’est pas parce qu’on fait partie du groupe Wolf Eyes qu’on fait nécessairement de la grosse “noise” sale. Ce disque solo de Nate Young a beaucoup à offrir aux amateurs de musique électronique et éléectroacoustique. Oui, ça gronde dans le soubassement, mais la musique est adroitement sculptée, avec un solide sens de la tension. C’est évocateur, mais pas cinématique (je commence à détester ce mot). En fait, c’est trop glauquement esthétique pour être cinématique!
Don’t judge a book by its cover, Mama used to say. For instance, just because you’re a member of Wolf Eyes doesn’t mean you’re doing all-out noise music. This solo album by Nate Young has much to offer to fans of electronic or electroacoustic music. Yes, it rumbles a lot, but the music is skillfully sculpted and shows a keen sense of tension and release. It’s evocative, but not in the “cinematic” sense (I’m starting to hate that word). In fact, it’s too gloomy and focused to be cinematic!
DÉLIRE ACTUEL Émission du 9 juin 2009 Broadcast Date: 9 June 2009
DESCRIPTION Hommage à Hugh Hopper (RIP): Le grand bassiste Hugh Hopper est décédé dimanche dernier (7 juin 2009) d’une leucémie. Il avait 64 ans et, jusqu’en juillet 2008, il était encore actif et créatif. C’était un compositeur de grand talent (des chansons comme “Facelift” et “Was a Friend” demeureront gravées dans ma mémoire) et un fabuleux bassiste (sa basse “fuzz”!). L’émission de ce soir lui est entièrement consacrée. Tribute to Hugh Hopper (RIP): The great bass player Hugh Hopper died last Sunday (7 June 2009) of leukemia. He was 64 and, until July 2008, was still very much active and creative. He was a very talented composer (songs like “Facelift” and “Was a Friend” will remain forever etched in my brain), and a fabulous musician (with his very own fuzz bass sound). Tonight’s show was entirely devoted to him. LISTE DE DIFFUSION PLAYLIST SOFT MACHINE / Facelift (10:05) - Virtually (Cuneiform)
BRAINVILLE 3 / The Rubiyat of Honorium Tonsilitisk (1:54) - Trial by Headline (ReR Megacorp)
HUGHSCORE / Was a Friend (7:05) - Delta Flora (Cuneiform)
COMPLÉMENTS SUPPLEMENTS Vous trouverez des liens vers la bio de Hugh Hopper, mon commentaire initial sur son décès et mes commentaires sur quelques-uns de ses disques dans mon journal d’écoute du 8 juin 2009.
You can find links to Hugh Hopper’s bio, my initial comment on his death and my comments on a handful of the records spinned tonight in the 8 June 2009 entry of my Listening Diary.
SOFT MACHINE: In Concert ‘71
SOFT MACHINE LEGACY: Facelift, live London 2007
HUMI: The Shape of a Haze, live in London, Nov. 2007.
Émission du 9 juin 2009 Broadcast Date: 9 June 2009
LISTE DE DIFFUSION PLAYLIST
Thème/Theme: CHAPI CHAPO ET LES PETITES MUSIQUES DE PLUIE / Buzhug - Assemblage de pièces comeladiennes du plus bel effet (Gazul)
MIRIODOR / Écart-type (6:35) - Avanti! (Cuneiform) SEBKHA-CHOTT / Bienvenue à Babylone (7:34) - De la persistence de la mythologie chottienne en ??? vélos (Musea)
THE BLACK HEART PROCESSION & SOLBAKKEN / A Taste of You and Me (3:58) - In the Fishtank, Vol. 11 (Konkurrent) *JACK BEAUREGARD / Wednesday (2:28) - Everyone is Having Fun (Tapete) VAN DER GRAAF / The Wave (3:15) - The Quiet Zone/The Pleasure Dome (EMI)
ARGOS / Killer (4:35) - Argos (Musea) *ASYLUM / Suzy's Back (2:38) - The Electric Asylum [comp.] (Past & Present) *LACROSSE / My Stop (3:40) - Bandages for the Heart (Tapete)
MARTIN & HAYNES / My Technical Difficulties Led to Rhythmical Complexities (3:56) - Freedman (Barnyard Records)
Je débute en musique électroacoustique ce matin. Ce nouveau disque de Jacques Tremblay est inégal, mais pas inintéressant. Trois pièces. D’abord, “Espresso espressivo” (12 minutes) est consacrée au café. Je n’aime pas le café (je suis du type thé), mais j’ai bien apprécié cet élégant montage de jeux de formes et des sons autour du grain brun (quoi que la référence à Gainsbourg était trop facile, presque indigne). “L’énigme anima” (9 minutes) est la pièce la plus abstraite du programme, d’une esthétique très près d’Yves Daoust. La pièce de résistance de ce disque est “Empathies entropiques” (47 minutes), sur l’altérité, à partir de convesations en diverses langues, saisies au vol (ou mises en scène de la sorte). Certains passages sont captivants et inventifs (“La petite Camille”), d’autres sont péniblement longs (“Haïti troubadour”). Je ne suis pas convaincu que le compositeur réussit à transmettre l’idée d’échange culturel, de réciprocité. En fait, je demeure carrément ambivalent face à cette (trop) longue œuvre. À réécouter pour me faire une meilleure idée. [Ci-dessous: Un extrait d’Espresso Espressivo qui s’ouvrira sur le site d’empreintes DIGITALes]
Let’s start the day with some electroacoustic music. This new CD by Jacques Tremblay is uneven, but certainly not uninteresting. Three works. First is “Espresso Espressivo” (12 minutes), a piece about... coffee! I don’t like coffee (I’m a tea man), but I appreciate this classy collage of form plays and sound plays around the brown bean (although the reference to Gainsbourg is so easy it’s cheap). “L’énigme anima” (9 minutes) is the most abstract piece on the program, and its esthetics is very close to Yves Daoust. The piece de résistance is “Empathies entropiques” (47 minutes), about otherness and based on conversations in various foreign languages, seemingly captured on the fly. Some sections are captivating and original (“La petite Camille”) but others are tiringly long (“Haiti troubadour”). I am not convinced that the composer succeeds in conveying the idea of cultural exchange and reciprocity. In fact, I’m downright uncertain about this (over)long piece. I’ll need to give it another listen if I want to make up my mind. [Below: An excerpt from Espresso Espressivo you can listen to on empreintes DIGITALes’ website.]
VYACHESLAV GUYVORONSKY / Interventions into Bach & Mozart (Leo Records)
Ce trompettiste russe est un cas à part. C’est un improvisateur-compositeur baroque-moderne, tendance déjà fort présente sur son disque Caprichos de l’an dernier (exquis, au demeurant). Celui-ci est un projet de longue haleine développé à partir d’oeuvres de Bach et de Mozart, auxquelles il greffe ses propres compositions qui sont à la fois indépendantes et contrapuntiques de l’original. Le résultat est étonnant et, ma fois, très agréable. Déstabilisant aussi. À soulignez, “Intervention I” (32 minutes), sur la Franzosische Ouverture de Bach, réarrangée et recomposée pour accordéon (Evelyn Petrova!), flûte, contrebasse, trompette et voix.
This Russian trumpeter is in a league of his own. He is a Baroque-Modern improvising composer, something that has become clear to me with his previous Leo CD, the exquisite Caprichos. This here project was started ten years ago and consists in works by Bach and Mozart, upon which Guyvoronsky has grafted compositions of his own, pieces that are self-standing yet function as counterpoints to the great masterpieces. The results are stunning and thoroughly enjoyable, but also destabilizing to say the least. I must point out the 32-minute “Intervention I”, based on Bach’s Franzosische Ouverture, here rearranged and overcomposed for accordion (Evelyn Petrova!), flute, bass, trumpet, and voice.
On fusionne aujourd’hui des genres autrefois opposés, voire contradictoires. Électro-métal? C’est le meilleur descriptif que je trouve pour ce groupe, formé de Jason Selden (de la scène drum’n’bass) et Submerged. Le son réside quelque part entre Isis/Lento et OSI/Chroma Key. Guitares TRÈS pesantes, un côté très rock progressif sur “Driving These Icy Roads” (la meilleure pièce du disque), mais aussi une langueur et des longueurs qui font traîner les choses. Bref, l’idée est bonne, mais l’exécution serait à resserrer. Tout de même une surprise de taille venant d’une étiquette de drum’n’bass. Produit par Bill Laswell.
Nowadays, the most opposite music genres get the blending treatment. Electro-Metal? It’s the best I can find to describe this group consisting of Jason Selden (a drum’n’bass artist) and Submerged. The music lies somewhere between Isis/Lento and OSI/Chroma Key. VERY heavy guitars, a prog rock influence on “Driving These Icy Roads” (the album’s highlight), but also a languid pace and overstretched tracks that make the whole thing drag. In other words: good idea, but the execution needs to be tightened up. Still quite a surprise coming from what is basically a drum’n”bass label. Bill Laswell in the producer’s chair.
Et maintenant, un peu de préparation pour le Délire musical de ce soir:
And now, for some preparation for tonight’s Délire musical:
Une deuxième écoute fort satisfaisante (première écoute ici). C’est définitivement le disque le plus sombre du groupe depuis Rencontres, au début des années 80. Sombre, mais ô combien palpitant, dense et riche au niveau compositionnel. Disque de l’année? Hmmm... p’têt’ bien... Mon collègue Dave Lynch du All-Music Guide a écrit une critique très judicieuse ici.
A very satisfying second listen (find my first comments here). This is definitely Miriodor’s darkest album since Rencontres in the early ‘80s. Dark but oh so thrilling, dense, and compositionally rich. Best album of 2009? Hmmm, might be. And I totally agree with my AMG colleague Dave Lynch’s review (here).
2e écoute/2nd listen: FINN. / The Best Low-Priced Heatbreakers You Can Own (Erased Tapes)
Peut-être un peu trop mélo dans les violons, mais tout de même un très beau disque de folk-pop. L’influence Sigur Rós, si évidente à la première écoute, s’atténue quelque peu pour laisser ressortir la touche personnelle dans l’écriture. (Premier commentaire ici.)
Might be a little too sweet in the strings department, but it’s still a very nice folk-pop album. The Sigur Rós influence, overwhelming on first listen, has pulled back a bit to let the personal songwriting come through. (My first comments here.)
J’ouvre l’ordinateur ce matin et la première nouvelle à me sauter aux yeux: la mort, hier, du grand bassiste Hugh Hopper. Je suivais sa carrière depuis longtemps (non, pas depuis Soft Machine, je suis trop jeune) et j’avais énormément de respect pour Hopper le compositeur, le musicien et l’homme. J’ai échangé à quelques reprises avec lui et il était d’une gentillesse fort attachante. On le savait malade depuis l’été dernier (leucémie diagnostiquée en juin 2008), mais le coup est dur à encaisser, tout de même. Il laisse derrière lui une grande œuvre, des disques merveilleux, dont l’épisode Soft Machine n’est que la pointe de l’iceberg. Je consacre toute ma journée d’écoute à revisiter quelques disques. Les nouveautés peuvent attendre...
So I turn on the computer this morning, and the first piece of news to appear on the screen is the death, yesterday, of the great bassist Hugh Hopper. I had been following his career for a long while (non, not since Soft Machine, I’m too young for that), and I had tremendous respect for the composer, the musician, and the man. I have had the pleasure of exchanging emails with him, and he was an endearingly nice mine to converse with. He had been diagnosed with leukemia in June 2008 and we knew he was ill. Still, this is a hard blow. He leaves a very significant body of work, out ofwhich his stint with Soft Machine is only the tip of the iceberg. I will spend my whole day revisiting some of his records. The pile of new releases can wait...
On l’associe surtout au soi-disant “rock progressif de Canterbury” et au jazz-rock, mais Hopper avait aussi un fort penchant expérimental. Il excellait dans le collage sonore et le travail de boucles. Il a produit peu dans ce sens, mais ce sont d’excellents disques, à commencer par son premier album solo, l’inquiétant 1984. Beaucoup plus récent, Jazzloops (2002) marquait un retour à cette forme, retour fort réussi d’ailleurs. Onze pièces consistant en des boucles de basses, de claviers et d’échantillons, avec la participation de nombreux invités. Forme expérimentale, résultat assez accessible.
Hopper’s name is mostly associated with so-called “Canterbury prog rock” and jazz-rock, but he also had serious interests in experimental music. He was great at sound collage and loopwork. He has recorded little music in that genre, but the few records he has released are excellent, starting ith his first solo album, the disquieting 1984. Jazzlooops is much more recent (2002) and marked a come-back to this form of work – and a succesful one at that. Eleven pieces consisting of bass/keyboard/sample loops, with several guests chiming in. Very accessible considering the experimental nature of the project.
Mi-fin des années 90, Hugh Hopper a connu un regain d’activité du côté rock et chanson. Cela a donné lieu à une série d’excellents disques, à mon avis sa période post-Soft Machine la plus intéressante. Delta Flora (1999) est la dernière de trois collaborations avec le groupe Caveman Shoestore (d’où le nom Hughscore). C’est un excellent disque d’avant-rock avec des fortes tendances prog et fusion, mais la couleur dominante est d’une teinte “rock alternatif” qui, à l’époque, détonnait, mais qui 10 ans plus tard se rèvèle en avance sur son temps. Ce disque contient la meilleure version de la chanson “Was a Friend” (que Hopper a aussi endisqué avec Robert Wyatt et Lisa S. Klossner), ainsi qu’une excellente version de son classique “Facelift”, entre autres grands moments. Delta Flora demeurera mon disque favori toutes catégories de Hopper. C’est aussi l’une des plus grandes réussites de l’étiquette Cuneiform Records. Bref, un essentiel.
In the mid-to-late-‘90s, Hugh Hopper rekindled his interest in the rock side of things and songwriting, which led to a series of fabulous records, something that I personally consider to be his best post-Soft Machine period. Delta Flora (1999) is the last of three collaborations with the group Caveman Shoestore (hence, the name Hughscore). This is an excellent avant-rock record with strong prog and fusion leanings, but a dominating alt-rock colour that surprised back than but, 10 years down the path, proves to have been ahead of its time. This CD features the best recorded version of the song “Was a Friend” (which Hopper also recorded with Robert Wyatt and Lisa S. Klossner), and an excellent revamped reading of his classic “Facelift”, among other high marks. Delta Flora will remain my favorite record on Hugh. It’s also one of Cuneiform Records’ best-ever releases. In short, a must-have.
HUGH HOPPER & ALAN GOWEN / Two Rainbows Daily (Cuneiform)
Une écoute pénible, pas à cause de la musique (au contraire!) mais en raison de ses résonances funestes. Vous voyez, cette collaboration entre Hopper et le claviériste Alan Gowen (Gilgamesh, National Health) remonte à 1978, deux ans avant que Gowen ne meurt... de leucémie. Et donc près de 30 ans avant que Hopper ne succombe à la même maladie. Triste triste triste. Two Rainbows Daily est un beau disque de pièces instrumentales douces-amères. On y entend seulement la basse électrique et les claviers (surtout le miniMoog). C’est lent, paisible et introspectif à souhait. [Ci-dessous: un extrait trouvé sur YouTube.]
A difficult listen, not because of the music (quite the contrary!), but for this record’s funereal resonances. You see, this collaboration between Hopper and keyboardist Alan Gowen (Gilgamesh, National Health) was recorded in 1978, two years prior to Gowen’s death… from leukemia. And so 30 years or so before Hopper would die from the same illness. So sad. Two Rainbows Daily is a beautiful record of sweet-and-sour instrumental pieces, featuring only electric bass and analog synths (mostly the miniMoog). It’s slow, peaceful, and so introspective. [Below: An excerpt found on YouTube.]
Premier de deux disques en collaboration avec la chanteuse Lisa S. Klossner, contemporains au projet Hughscore (1997). De la chanson avant-pop-alterno-électro, synthétique (mais beaucoup d’invités, dont Elton Dean), des textes denses, une livraison vocale qui fait penser à Anne Clark, si celle-ci avait su chanter. Il y a une comparaison à faire avec le groupe The Remote Viewers. Un très beau disque plein d’étranges et sinueuses mélodies, dont une inquiétante version de “Was a Friend” (popularisée par Robert Wyatt).
The first of two records in collaboration with singer Lisa S. Klossner, from the same period as the Hughscore project (1997). Avant-alternative-electro-pop songs, synthetic sounding (though there’s a lot of guests, including Elton Dean), dense lyrics, and a vocal delivery that evokes Anne Clark if she’d ever known how to sing. A comparison with The Remote Viewers is in order too. A very fine CD full of strange and meandering melodies, plus a disquieting version of “Was a Friend.”
Paru en 1977, réédité par Cuneiform en 2007, Hopper Tunity Box est un album essentiel. Compositions de Hopper interprétées par un solide groupe (Elton Dean, Nigel Morris, Gary Windo, Mark Charig, etc.), dans une veine jazz-rock, mais avec ce côté pesant dans les basses typique à Hopper. Les amateurs de Third de Soft Machine ont intérêt à ne pas laisser passer ce disque! Agréable d’un bout à l’autre, c’est un disque qui a très bien vieilli. Il était audacieux à l’époque et demeure difficile à classer aujourd’hui.
Released in 1977 (and reissued by Cuneiform in 2007), Hopper Tunity Box is an essential item. Compositions by Hopper performed by a stellar group (Elton Dean, Nigel Morris, Gary Windo, Mark Charig, amon others) in a jazz-rock vein, with the bass-heavy style so typical of Hugh. Fans of Soft Machine’s Third need to hear this! Enjoyable from A to Z, this one is aging very well. It was bold back then and remains hard to pin down now.
HUGH HOPPER & JULIAN WHITFIELD / In a Dubious Manner (Burning Shed)
Collaboration parue en 2003. Hopper et Whitfield aux guitares/basses, boucles, claviers et voix (Whitfield), pour un disque de chansons rythmées et légèrement glauques, dans un genre alternatif à boucles presque hip-hop. C’est sans prétention mais très bien fignolé, et ça fait ressortir, encore une fois, le talent de Hopper pour composer des chansons punchées qui sortent de l’ordinaire.
A collaboration released in 2003. Hopper and Whitfield on basses/guitars, loops, keys, and vocals (Whitfield), for a record of beat-driven and slightly sombre songs, in a loop-based alternative style that occasionally verges on hip-hop. Unpretentious but fienly chiselled. Once again, it highlights Hopper’s talent at writing punchy unusual songs.
J’ai mis l’accent sur les projets plus rock de Hugh. Il fallait conclure cette journée d’écoute avec un projet plus typique de son travail jazz-rock. Voici un très beau quatuor d’improvisation avec Simon Picard (saxo), Steve Franklin (claviers) et Charles Hayward (batterie). Une musique issue du jazz-rock de Canterbury, développée à travers les projets post-Soft Machine (Soft Head, Soft Heap, Soft Machine Legacy). Du jazz improvisé qui grogne et qui jappe. Et qui démontre qu’en 2007 encore, l’homme recelait encore beaucoup de créativité.
I instinctively went mostly for Hugh’s rock projects today, but I just had to conclude this day’s worth of listening with one of his more typical jazz-rock projects. This is a very fine improvisation quartet featuring Simon Picard (sax), Steve Franklin (keys) and Charles Hayward (drums). Music with roots into Canterbury jazz-rock, developed through the post-Soft Machine projects (Soft Head, Soft Heap, Soft Machine Legacy). Improvised jazz-rock that barks and bites,and shows how, as late as 2007, Hopper still had a lot of creativity in him.