Journal d'écoute / Listening Diary
2012-10-11
YVONNE TROXLER / Brouhaha (Innova)
Commençons la journée en musique contemporaine. La
fondatrice du Glass Farm Ensemble a droit ici à un disque complet consacré à
ses œuvres. Cinq pièces de musique de chambre. Je suis peu impressionné – c’est
bien pensé, bien exécuté (par le Glass Farm), mais un peu froid et quelconque.
“Brouhaha” pour violon, violoncelle et bols en verre offre de beaux échanges de
sonorités entre cordes et verre, bien exploités.
Let’s start the day with some contemporary music.
Glass Farm Ensemble founder Yvonne Troxler just released her first full album
as a composer. Five chamber music piece. I’m not impressed – well thought-out
music, competently executed (by the Glass Farm Ensemble), but rather cold and
average. “Brouhaha” for violin, cello and glass bowls includes fine sonics
exchanged between strings and glass.
SO PERCUSSION & GREY MCMURRAY / Where (We) Live (Cantaloupe Music - merci à/thanks to Dot Dot Dot Music)
Un très beau projet, fort inusité, entre le quatuor de
percussions So Percussion et le guitariste-chanteur Grey McMurray (de
itsnotyouitsme). Where (We) Live, le disque, est
le distillat d’un spectacle multimédia incluant aussi vidéo, danse et artisanat
en direct. L’album en soit propose une sélection de chansons alliant musique
contemporaine, folk, avant-rock et post-rock. La voix délicate de McMurray
confère une atmosphère onirique aux musiques qui, si elles incluent beaucoup
d’instruments à percussion, vont bien au-delà de la simple rythmique. “Strange
Steps” et “Strangers All Along” ressortent du lot. Une belle écoute et un
projet qui a de la substance.
A very fine and unusual project between percussion
quartet So Percussion and guitarist/singer Grey McMurray (of itsnotyouitsme). Where
(We) Live, the CD, is a distillation of a multimedia show that also includes
video art, dance, and “master artisan” guest collaborators. The album features
a selection of songs that blend contemporary music, folk music, avant-rock and
post-rock. McMurray’s fragile voice sets the music in a dreamy atmosphere, and
though there are mant percussion instruments involved, the music itself is
rarely beat-driven. “Strange Steps” and “Strangers All Along” stand out. An
enjoyable listen and a project that has meat around the bone.
PIERRE-ANTOINE BADAROUX / Composition No. 6 (Umlaut Records)
Composition No. 6 est une partition graphique pour une
instrumentation acoustique non spécifiée. L’œuvre, qui comporte de la notation
spécifique et des signes plus libres d’interprétation, est ici exécutée par
saxo alto, clarinette, piano, deux contrebasses et batterie. Le compositeur est
au saxo. Chassé-croisé complexe d’événements sonores qui tentent de tisser leur
propre sens, sans tout à fait y réussir. Soulignons un solo véhément d’Eve
Risser au piano.
Composition No. 6 is a graphic score for an
unspecified acoustic instrumentation. Here, the work (which includes specific
notations and less determined codes), is executed on alto sax, clarinet, piano,
two doublebasses and drums. The composer is on sax. Criss-crossing sound events
that try to weave their own sense but don’t quite succeed. Let’s point out Eve
Risser’s fierce piano solo.
AKRON / Voyage of
Exploration (VampiSoul - merci à/thanks to Forced Exposure)
Tout un voyage exploratoire que propose Akron sur ce
premier disque, frais paru chez VampiSoul – un voyage à travers l’univers
combiné de l’exotica et des laboratoires de musique électronique des années 60.
Sérieux! Mélange de twang guitar, de cumbia, d’orgue à go-go, mais aussi
influences du BBC Radiophonic Workshop, des ambiances de Goblin, et du
mélodisme naïf de Sagor & Swing. Et je ne parle pas d’un patchwork, mais
d’un tout cohérent où tout ça s’amalgame. Neuf pièces instrumentales, 31
minutes de plaisir à la fois kitsch et singulièrement raffiné. [Ci-dessous:
L’album en écoute libre.]
On this debut album just out on VampiSoul, Akron
takes us on quite a voyage allright, a voyage of exploration through the
combined soundworlds of exotica and ‘60s electronic music labs. Seriously! A
blend of twang guitar, cumbia, cheesy organ, plus influences from the BBC
Radiophonic Workshop, Goblin’s moody soundtrack music, and the naive melodies
of Sagor & Swing. And it’s not a patchwwork, but a cohesive whole where all
these elements are fully integrated. Nine instrumental tracks, 31 minutes of
extremely sophisticated kitsch. Pure delight. [Below: free streaming of the
whole album.]
DÜN / Eros (Soleil Zeuhl)
Imaginez un croisement entre Magma (période Üdü Wüdü)
et Maneige première période. C’est ça, Eros, le seul et
unique album enregistré par le groupe français Dün. Paru en 1981, réédité par
Soleil Zeuhl une première fois à la fin des années 90, puis à nouveau
maintenant, dans une édition augmentée. Aux quatre pièces initiales, d’une
grande beauté, s’ajoutent des versions alternatives enregistrées deux et trois
ans plus tôt, différentes, et une très belle pièce acoustique. La flûte joue un
rôle prépondérant dans le rock progressiste instrumental de Dün. Puissant,
évocateur, intelligent. [Ci-dessous: Trois extraits de l’album.]
Imagine a cross between Üdü Wüdü-era Magma and
early Maneige. That’s what Eros - this French band’s sole LP -
sounds like. Released in 1981, then reissued on CD by Soleil Zeuhl a first time
in the late ‘90s, and now reissued again in an augmented edition. To the LP’s
original four gorgeous tracks, this new edition adds four alternate versions
recorded two and three years prior, plus a very fine acoustic piece. The flute
plays a prominent role in Dün’s instrumental progressive rock - and take that
word, progressive, in the sense Chris Cutler intended. Powerful, evocative,
intelligent. [Below: Three extracts from the album.]