MARTINE ALTENBURGER & JOHN RUSSELL / Duet (Another Timbre)
Tel que promis hier, voici les deux derniers titres de la série “guitare” de l’étiquette Another Timbre, fraîchement parus. Un troisième duo, cette fois formé de la violoncelliste Martine Altenburger et du guitariste John Russell. Une musique 100% acoustique, enregistrée en concert. De l’improvisation à l’européenne: sérieuse, exigente, cérébrale, qui récompense l’écoute attentive par l’intelligence des interactions et le courant d’instinctivisme qui sous-tend le tout. Russell est un guitariste très peu raccoleur - l’écouter est exigeant.
As promised yesterday, here are the last two titles in Another Timbre’s recently released Guitar Series. A third duo, this time consisting of cellist Martine Altenburger and guitarist John Russell. 100% acoustic music, recorded live. European-style improvisation: serious, demanding, cerebral, rewarding attentive listening thanks to the intelligence of the interactions and the instinctivism current running through it. Russell is definitely not a crowd-pleasing guitarist. Listening to him is difficult. But fascinating nonetheless.
MARTIN KÜCHEN, KEITH ROWE & SEYMOUR WRIGHT / Küchen _ Rowe _ Wright (Another Timbre)
Enregistré en concert en juin 2009, cette courte prestation (35 minutes) met en vedette deux saxophonistes et le guitariste Keith Rowe, quoi qu’il faille utiliser le terme guitariste parcimonieusement: l’homme fait tout sauf jouer de la guitare avec sa guitare, posée sur la table et préparée et triturée de sortes sortes de manières. Küchen et Wright jouent très doucement, utilisant des techniques microsoniques et du larsen pour tisser une toile très perméable autour des bruits délicats produits par Rowe. L’éruption d’une radio ondes courtes (idée fétiche de Rowe) apporte peu de choses, somme toute. Pas un grand crû.
Recorded live in June 2009, this short performance (35 minutes) features two alto saxophonists and guitarist Keith Rowe – although that word, “guitarist”, should be used loosely. The man plays anything but guitar with his instrument laid out on the table, prepared and mangled in various ways. Küchen and Wright play very quietly, using microsonic and feedback techniques to weave a highly permeable web around Rowe’s delicate noises. The eruption of a shortwave radio (a Rowe trademark) adds very little to the proceedings. Not one of his greatest moments.
III, le troisième disque de The Alps mais leur premier chez Type Records, offrait un post-rock psychédlique fort agréable. Le Voyage est meilleur en tous points! The Alps est un trio instrumental (guitare, basse, batterie, essentiellement) qui semble puiser son inspiration à la fois chez Pink Floyd, Can et Popol Vuh. Plus une touche guitaristique presque surf (mais un surf tellement laid-back qu’il flotte au milieu du lac plutôt que de chevaucher la vague océane). Planant mais précis, berçant mais jamais ennuyant, et confortablement installé dans une zone de plaisir musical qui frôle le plaisir coupablec’est si simple et en même temps si mûrement réfléchi. Bravo.
III, The Alps’s third album but their first for Type Records, delivered highly enjoyable post-psychedelic rock. Le Voyage (The Journey) is all-around better. The Alps is an instrumental trio (guitar, bass, drums, mostly) who seems to be drawing from Pink Floyd, Can and Popol Vuh. Plus a dash of surf-like guitar (but surf so laid-back it’s floating in the middle of the lake instead of riding an oceanic wave). Trippy but precise, lulling but never boring, and comfortably set in a pleasure zone that’s very close to a guilty pleasure — the music’s so simple yet so thoroughly thought-through. Bravo.
2e écoute/2nd listen: JOHN WOLF BRENNAN, CHRISTY DORAN, BRUNO AMSTAD & PATRICE HÉRAL / Triangulation: Whirligigs (Leo Records)
Les grooves collent à la peau et la voix de Bruno Amstad subjugue, tantôt séductrice, tantôt transformée (par ralentissement) en un rauque lugubre. Et je révise mon opinion précédente: oui, ce disque est long, mais il offre suffisamment de variété pour tenir le coup. Entre les bourdons texturaux et les morceaux funky, on couvre beaucoup de territoire.[Ci-dessous: Une prestation en concert de Triangulation.]
The grooves stick to you and Bruno Amstad’s voice is entrancing, seductive one moment, pitch-shifted to a gloomy growl the next. And I’m revising my earlier opinion: yes, this is a long CD, but it has enough variety to justify it. From textural dirges to funky numbers, there’s a lot of ground being covered.[Below: A live performance by Triangulation.]
L’étiquette Another Timbre (une bonne source de musique improvisée hautement expérimentale) vient de publier une série de disques mettant en vedette la guitare. En voici deux (je couvrirai les deux autres demain). Ap’strophe est un duo formé de Ferran Fages à la guitare acoustique et de Dimitra Lazaridou Chatzigoga à la cithare. Un duo doux, délicat, mais bruitiste. On frotte, on fait vibrer, on prépare, mais on pince très peu. En deux improvisations de 8 et de 40 minutes, on a droit à de nombreuses techniques étendues, mais c’est une écoute difficile, aride. Les amateurs des albums solo de Fages peuvent oublier ici ses pièces abstraites mais élégantes. Je suis déçu de ne pas avoir été séduit, mais il y a ici une recherche sonore intéressante, tout de même.
The Another Timbre label (a good source of highly experimental improvised music) has just released a series of records focusing on the guitar. Here are two (I’ll cover the other two tomorrow). Ap’strophe is a duo consisting of Ferran Fages on acoustic guitar and Dimitra Lazaridou Chatzigoga on zither. A delicate and quiet duo, but noise-based. Strings and instrument bodies are rubbed stroked, vibrated, and prepared, but the strings are rarely pinched or strummed. Several extended techniques are displayed in the course of two improvisations (8 and 40 minutes), but it’s a demanding, dry listen. Fans of Fages’ solo albums will not find here some of his abstract yet elegant music. I’m a bit disappointed - I was expecting to be taken by this CD - but there’s an interesting sonic research here.
Un autre duo, cette fois entre Håvard Volden à la guitare 12 cordes et Toshimaru Nakamura à la console de mixage sans entrée. Deux pièces d’une vingtaine de minutes chacune, deux improvisations méticuleuses tissant une tension palpable entre bruit et silence. Nakamura réussit toujours à subjuguer à l’aide de quelques gestes sonores simples, parce qu’il a un sens incroyable du placement spatio-temporel. Volden s’insère très bien dans cet univers. Excellent. [Ci-dessous: Un extrait de l’album, trouvé sur le site d’Another Timbre.]
Another duet, this time between Håvard Volden on 12-string guitar and Toshimaru Nakamura on no-input mixing board. Two 20-minute tracks, two meticulous improvisations where noise and silence weave a physical form of tension. Nakamura always manages to enrapture with only a few sound gestures, thanks to his incredible sense of space-time placement. Volden easily finds his place inside this soundworld. Excellent.[Below: An excerpt from the album, found on Another Timbre’s website.]
Splendide disque d’improvisation minutieuse, microsonique diraient certains. Koboku Senjû est un quintette norvégio-japonais: Tetuzi Akiyama, Toshimaru Nakamura, Espen Reinertsen, Eiving Lønning et Martin Taxt. Donc guitare acoustique, console sans entrée, saxo, trompette, tuba. Beaucoup de jeu de larsen chez les vents (techniques développées par John Butcher, en particulier), beaucoup de touches très délicates, superbe jeu d’ensemble, tout en conservant les idiosyncrasies de chaque individu. Pas de sublimation du soi au grand tout ici, même si on n’a pas droit à des envolées solistes, évidemment. Une autre très belle production de l’étiquette Sofa, à se procurer en même que le disque de Mural (Kim Myhr, Jim Denley, Ingar Zach), deux candidats sérieux à la liste de fin d’année 2010.
A splendid CD of microsonic improvisation. Kobuku Senjû is a Norwegian-Japanese quintet: Tetuzi Akiyama, Toshimaru Nakamura, Espen Reinertsen, Eiving Lønning, and Martin Taxt. So we have acoustic guitar, no-input mixing board, sax, trumpet, and tuba. Lots of feedback playing from the winds (the techniques developed by John Butcher are put to good use), lots of extremely delicate festures, splendid group playing while maintaining the idiosyncrasies of each player. There’s no sublimation of the self to the greater whole here, although it doesn’t turn into a string of solos either. Another very fine production from the Sofa label - get it along with the recent CD by Mural (Kim Myhr, Jim Denley, Ingar Zach), two serious candidates to my 2010 year-end list.
LE ORME / Floarian (Universal)
Tiens, terminons l’exploration du coffret de l’intégrale des albums de Le Orme (“The Universal Music Collection” - pour les disques précédents, consultez les entrées du 2010-05-03, 2010-05-04 et 2010-05-05). Florian, neuvième album du groupe progressif italien, paru en 1979, est une aventure entièrement acoustique. Tous les musiciens y mettent du leur: Aldo Tagliapietra se met au violoncelle, Antonio Pagliuca sort le clavecin et l’harmonium, Michi Dei Rossi se met au vibraphone et aux percussions d’orchestre, Germano Serafin sort violon, bouzouki et mandoline. L’écriture s’inspire du classicisme italien, frôle parfois le nouvel âge. Tagliapietra chante moins. Des développements agréables, mais c’est un peu trop douceret. Un disque agréable, très différent, mais honnêtement, je crois que je vais retourner plus souvent à Smogmagica qu’à celui-ci.
Okay, let’s finish listening to this boxset of Le Orme’s complete works (“The Universal Music Collection” - for the previous reocrds, check out the diary entries for 2010-05-03, 2010-05-04, and 2010-05-05). Florian, the Italian prog rock band’s ninth release, is an all-acoustic venture. Every musician pitches in something special Aldo Tagliapietra plays cello, Antonio Pagliuca takes out the harpsichord and harmonium, Michi dei Rossi tickles the vibraphone and plays orchestral percussion, and Germano Serafin whips out a violin, bouzouki, and mandolin. The songwriting draws from Italian classicism, gets very close to New Age at times. Tagliapetra sings less on this album. Nice developments, but it’s a bit too sweet for me. An enjoyable record, very different from everything else they have done, but I think this one will be coming out of the box less often than Smogmagica.
LE ORME / Piccola Rapsodia Dell’Ape (Universal)
Ce dixième opus synthétise le rock progressif lyrique de Storia o Leggenda et le tournant acoustique de Florian. Paru en 1980, Piccola Rapsodia Dell’Ape est un disque à contre-courant - les autres groupes progressifs s’enlisaient dans des tentatives (infructueuses, sauf un cas d’exception) de suivre l’air du temps. Le Orme, eux, font leur petite affaire et s’en tire avec un disque fort respectable, bien qu’il ne soit pas mémorable. Il y manque de la grandeur, de l’ambition, mais tout de même, je ne grincerai certainement pas des dents quand l’une ou l’autre des huit chansons se pointera le nez en mode aléatoire sur le lecteur iTunes. Pourtant, on sent quand même un essouflement de l’écriture, qui est loin des éclairs de génie de Storia o Leggenda.
Le Orme’s tenth opus blends the lyrical prog rock of Storia o Leggenda with the acoustic direction on Florian. Released in 1980, Piccola Rapsodia Dell’Ape was going against the tide, while other prog bands were unsuccessfully (except for one) trying to get on with the times. Le Orme did their own thing and come out of it with a pretty respectable album, although it’s not memorable. It lacks grandeur, ambition, still, I won’t be cringing when one of these eight songs pops up randomly on my music player. However, the songwriting is definitely weaker, far from the strokes of genius found on Storia o Leggenda.
LE ORME / Orme (Universal)
Yikes! Bon, onze albums, un seul vraiment mauvais, tout de même une excellente moyenne au bâton. Orme était un retour, publié dix ans après Piccola Rapsodia Dell’Ape. Mais comme il est mauvais! Le son des années 90 (programmation, claviers, etc.) ne sied pas du tout à Le Orme. Mais surtout, l’écriture de Tagliapietra est devenue pédestre, quelconque. C’est de la pop progressive sans inspiration - D’un autre monde de Morse Code avait plus de viande à offrir autour de son os!
Yikes! Okay, so eleven records between the early ‘70s and 1990, and only one clunker among them – still a great batting average. Orme was a comeback album released ten years after Piccola Rapsodia Dell’Ape. And man, does it stink! The sound of the ‘09s (programming, keyboards, production) doesn’t fit Le Orme at all. Most of all, though, Tagliapietra’s writing has become so pedestrian. This is uninspired prog-like pop – Morse Code’s D’un autre monde had more meat around its bone!
TOMAS FUJIWARA & TAYLOR HO BYNUM / Stepwise (NotTwo Records - merci à/thanks to improvised communications)
Un duo qui dure, une association qui marche - celle entre le batteur Tomas Fujiwara et le cornettiste Taylor Ho Bynum. Stepwise est un disque rempli de gaieté. Les dix pièces présentées (certaines sont composées, d’autres non) respirent le bonheur, la joie de vivre. Elles gambadent et sautillent, ne tiennent pas en place. Des rayons de soleil sortent du cornet de Bynum, la batterie produit une symphonie faunique. Un jazz actuel resplendissant.[CI-dessous: Sur cette page, vous trouverez deux extraits de l’album, en haut de la section “Selected Discography”.]
An enduring duo, an association that works, between drummer Tomas Fujiwara and cornettist Taylor Ho Bynum. Stepwise is a record filled with joy. The ten pieces (some are composed, others are not), exude happiness and joie de vivre. They saunter and bounce, they can’t stand still. Rays of sunshine come out of Bynum’s cornet, and the drum kit makes an animal symphony. Bright, shiny avant-jazz.[Below: On this page, you’ll find sound clips from the album, at the top of the “Selected Discography” section.]
MIKE NORD & GEORG HOFMANN / The Flow: Music for Improvised Dance (Leo Records)
Un autre duo, avec un batteur, mais un projet très différent. Le guitariste Mike Nord et le batteur Georg Hofmann ont publié quelques disques chez Leo (dans des groupes plus grands), sans jamais m’impressionner. Par contre, ce projet duo est bien agréable. Enregistré en concert et improvisé en présence de danseurs (dont on perçoit occasionnellement les mouvements dans l’enregistrement). Une musique texturale, parfois ambiante, presque intimiste, avec une belle tension. Ça ne casse rien, mais ça développe une ambiance prenante, soutenue. Du beau boulot.
Another duo, also with a drummer, but this is a whole different project. Guitarist Mike Nord and drummer Georg Hofmann have released a few CDs on Leo Records (as part of larger groups), but they never impressed me. This duo outing, however, makes a fine listen. Recorded live and improvised with dancers (they can be heard occasionally on the recording). Textural music, ambient at times, almost intimate, with a nice tension. It’s not ground-breaking, but it develops and sustains a gripping ambience. Nice work.
On peut compter sur Leo Records pour nous faire découvrir des musiciens de jazz russes. Le saxophoniste Alexey Kruglov a la jeune trentaine. Le voici en compagnie du batteur Oleg Udanov (du Jazz Group Archangelsk), plus un pianiste, un bassiste et une chanteuse faisant des apparitions ici et là. Seal of Time est un cycle de compositions très solide, fort en émotions et retournements. “Poet” m’a fait immédiatement penser à Ivo Perelman: le même feu, la même urgence. Un bon disque, mais surtout très prometteur. Il faudra surveiller ce Kruglov: en plus d’avoir un jeu solide et poignant, il semble avoir des idées.
Count on Leo Records to put Russian jazzmen out there. Saxophonist Alexey Kruglov is in his early thirties. Here he is with drummer Oleg Udanov (of jazz Group Archangelsk), plus a pianist, a bassist and a singer making appearances here and there. Seal of Time is a very strong compositional cycle, rich in emotions and twists. “Poet” immediately made me think of Ivo Perelman: same fire, same urgency. A good record but most of all a very promising record. Keep an eye on this Kruglov: not only does he has a sure-footed and poignant tone, but he seems to have good ideas too.
CLAUDE TCHAMITCHIAN / Another Childhood (Émouvance)
Un album solo signé par le directeur de l’élégante étiquette française Émouvance. Un disque soigné, composé de neuf improvisations entre deux et neuf minutes. Des idées claires, exposées et développées minutieusement, avec une bonne dose d’émotion, sans surfaire pour autant. Ce disque n’allumera pas les passions, mais il récompense l’écoute attentive. Et une très belle prise de son.
A solo album signed by the owner of the elegant French label Émouvance. A carefully made record consisting of nine improvisations (2-9 minutes). Clear ideas exposed and developed with care and a good dose of feeling - not overdone though. This record will not fire you up, but it rewards attentive listening. And a beautiful audio capture.
LE ORME / Verità Nascoste (Universal)
Les choses se replacent. Sur ce septième album (1977), Le Orme reprend du mieux. Tolo Marton a quitté, mais le groupe le remplace. Différence: Germano Serafin convient beaucoup mieux au son de Le Orme ET il ne participe pas à l’écriture des chansons. Résultat: exit l’américanisation, exit les petites instrumentales simplistes. Sans être un grand disque (comme l’est Storia o Leggenda), Verità Nascoste est un pas dans la bonne direction. Il n’y a rien ici de réellement mémorable, mais ce disque s’écoute bien et se reconnaît plus facilement comme étant de Le Orme, avec plus de voix, plus de claviers, plus d’élégance et de lyrisme.
Things are getting back in place. On this seventh release (1977), Le Orme is recuperating following the near fiasco of Smogmagica. Tolo Marton is gone, but replaced. However, Germano Serafin’s guitar style fits Le Orme’s sound much better AND he doesn’t take part to the songwriting. Result: the Americanisation is over, the short and simple instrumentals are gone. Verità Nascoste is not a great album (like Storia o Leggenda, its follow-up), but it’s a step in the right direction. There’s nothing truly memorable here, but it’s a fine listen, and it’s easier to acknoeldge as Le Orme, with more vocals, more keyboards, more elegance and lyricism.
LE ORME / Storia o Leggenda (Universal)
Peut-être le plus grand “come-back” de l’histoire du rock progessif. Après deux albums très moyens et fortement affligés du syndrome de mi-carrière, voilà qu’avec ce huitième opus, Le Orme revient en force au son de ses belles années. Storia o Leggenda est l’égal de Uomo di Pezza et Contrappunti. Ici, le groupe réussit définitivement à convaincre que l’ajout d’un guitariste était une bonne idée. L’écriture est maintenant revenue au rock progressif symphonique, mais dans un format court. Beaucoup d’émotion, de lyrisme. Tagliapietra n’a jamais si bien chanté, Pagliuca ramène les claviers à l’avant-plan, mais surtout l’écriture a retrouvé sa fougue. Alors que la plupart des groupes de rock progressif, italiens et britanniques, connaissent alors un passage à vide, Le Orme se tape une nouvelle jeunesse. Ce disque est un bijou, du vrai bonbon, et je le recommande chaudement comme point d’entrée aux néophytes.
This might be the most impressive come-back in the history of progressive rock. After two mediocre albums that screamed mid-career crisis, with this eighth release (1977) Le Orme is back to the stylings of its golden age. Storia o Leggenda is on the same level as Uomo di Pezza and Contrappunti. And here, the band finally manage to convince that adding a guitarist was a good idea. The songwriting is back to symphonic progressive rock, although in a short form. Lots of feeling, lots of Italian lyricism. Tagliapietra never sung so well, and Pagliuca is bringing the keyboards back to the front, but mostly the songwriting feels vital again. While most prog rock bands, in Italy and England, were running on empty, Le Orme has found its second wind. This album is a gem, and I strongly recommended to newcomers as a point of entry.
Paru en 1971, le premier album du groupe belge Brainticket est son plus psychédélique, son plus expérimental et, malheureusement, son plus décousu. On tente des choses, mais on les porte rarement à maturité (en ce sens, les deux disques suivants sont bien meilleurs). Le gros problème étant l’interminable “Brainticket”, 26 minutes réparties en deux parties (dont la première est subdivisée en deux, format vinyle d’époque oblige). Construite sur un simple riff d’orgue, elle présente un peu de tout (vociférations féminines, électroniques planantes, bruitisme étrange, cut-up), mais le tout sonne plutôt gratuit et ne réussit pas à captiver ou faire voyager. Pas inintéressant (et “Black Sand” qui ouvre l’album est fort bien), mais un disque qui a mal vieilli et qui pèche par excès.
Released in 1971, the debut album by Belgian band Brainticket is their most psychedelic, experimental and, sadly, shaky. They’re trying things but they’re not bringing them to term (the next two LPs are much better in that regard). The album’s biggest issue is the overlong “Brainticket”, 26 minutes over two parts - and the first part is itself split in two due to LP side duration issues. Consisting of a simple organ riff, the track features a little of everything (female rants, trippy electronics, strange noises, cut-ups), but it all sounds haphazard, and it fails to captivate or take you somewhere. Not uniniteresting (and the opener “Black Sand” is a pretty good song), but this record has not aged well and is overindulgent.
LE ORME / Felona e Sorona (Universal)
Le troisième disque du groupe italien Le Orme (voir l’entrée du 2010-05-03 pour les deux premiers) est considéré à juste titre comme un classique du rock progressif mondial. Il a de l’ampleur, de l’ambition et du panache. Album concept un peu alambiqué, mais la qualité de l’écriture est soutenue, même si certaines parties de voix semblent inconfortables pour Aldo Tagliapietra. Et malgré le bel effort de Peter Hammill (de VDGG) à produire un livret anglais respectable, la version originale italienne est nettement supérieure - les parties de voix y sont tellement plus naturelles.
Italian progressive rock band Le Orme’s third album (see the diary entry for 2010-05-03 for the first two) is rightfully considered a worldwide prog rock classic. It has scope, ambition, and panache. A slightly convoluted concept album, but the songwriting is strong throughout, although some vocals seem uncomfortable for Aldo Tagliapietra. And despite VDGG’s Peter Hammill’s commanding effort at writing a decent English libretto, the Italian original version remains superior - the vocals sound so much more natural.
LE ORME / Contrappunti (Universal)
Numéro quatre, 1974, pour plusieurs le sommet de l’art de Le Orme... et ça se discute. J’ai personnellement un faible pour Uomo di Pezza, mais Contrappunti “meilleur album de Le Orme” est une déclaration qui ne saurait me choquer. Les lourdeurs de Felona e Sorona sont dissipées, remplacées par une fougue renouvelée, particulièrement présente dans la pièce titre, dont le thème tortueux évoque à la fois ELP et Van der Graaf Generator (“Meurglys III” avant la lettre). Superbe.
Number four, 1974, and for many Le Orme’s crowning achievement… it’s debatable. I personally prefer Uomo di Pezza, but I can live without statement like “Contrappunti is Le Orme’s best record.” Felone e Sorona had some leadedness in the arrangements that has now been lifted and replaced by renewed fire, especially in the title track, whose twisted theme is reminiscent of both ELP and Van der Graaf Generator (“Meurglys III” before it was recorded). Splendid.
LE ORME / In Concerto (Universal)
L’obligatoire album en concert (1974) et celui-ci, comme tous les autres à l’époque, offre une qualité sonore bien moyenne - les power trio comme Le Orme, au son somme toute assez mince, souffrent le plus du traitement “album live”. Cela dit, malgré l’abondance de hautes, le manque chronique de fréquences intermédiaires et les problèmes de mixage, In Concerto offre de solides prestations. Étrangement, on a retenu pour ce disque beaucoup de matériel du premier album, Collage. Pour le reste, outre la finale de Ferona e Sorona, on remarque la longue inédite Truck of Fire, complexe et puissante. Il y a de l’enflure et de l’exagération sur In Concerto, comme sur la plupart des albums en concert de l’époque (solo de clavier, solo de batterie, etc.). Approchez-le comme un complément si vous chante, après vous être tapé les quatre premiers disques. Et surtout, ne venez pas à celui-ci en espérant un raccourci, un “best-of”.
The obligatory live album (1974), and like all the others of its kind in the ‘70s, it offers mediocre sound quality – power trios like Le Orme, with a rather thin group sound to start with, have suffered the most from the live album treatment. That said, despite too many highs, not enough middle frequencies, and mixing issues, In Concerto delivers strong performances. Strangely, most of the material selected represents the first album Collage. For the rest, beside Ferona e Sorona’s finale, there is a long otherwise-unavailable composition entitled Truck of Fire, a complex and powerful number. There’s overindulgence and exaggeration a-plenty on In Concerto, like on most live albums of the era (keyboards solo, drums solo, etc.). Approach it as a discographical add-on if you wish, after getting acquainted with the first four records. But whatever you do, don’t expect to find here a “best-of” or a shortcut to Le Orme’s oeuvre.
LE ORME / Smogmagica (Universal)
In Concerto marquait la fin d’une première époque pour Le Orme. Paru en 1975, Smogmagica signale le début d’autre chose. Le groupe s’éloigne du rock progressif pour produire ce qui convient d’appeler son album “américain”: les titres références les canyons et Los Angeles, et au trio original s’ajoute Tolo Marton, sa guitare électrique bluesée et son harmonica. La présence de Marton est rapidement établie: la pièce d’ouverture, “Los Angeles”, lui laisse un solo généreux. Marton participe d’ailleurs à l’écriture des chansons. Résultat: un son qui demeure en partie celui de Le Orme (les voix, les mélodies, une certaine ambiance), mais l’écriture est radicalement simplifiée. À l’exception de “Los Angeles”, plus développée, les pièces sont courtes et présentent souvent une seule idée, assez simple. Mais ce n’est pas cette simplicité ni la présence d’une guitare qui inquiète le plus: le claviériste Toni Pagliuca ne joue presque plus. Alors qu’il nous avait habitué à des parties de clavier multiples et simultanées, le voici se concentrant sur une seule ligne mélodique, investissant beaucoup de temps et d’énergie à créer de nouveaux sons (et certains sont originaux, mais pour en faire quoi?). Cela dit, j’ai une certaine affection pour Smogmagica, dont les thèmes sont souvent efficaces, même s’ils sont d’une simplicité désarmante. Plusieurs autres groupes progressifs, d’Italie et d’ailleurs, passeront par cette même transformation deux ou trois ans plus tard. En 1975, Le Orme font office de pionniers - c’est peut-être la seule raison pour laquelle cela ne les aura pas sabordé.
In Concert marked the end of a first era for Le Orme. Released in 1975, Smogmagica signals the beginning of something else. The band stepped away from prog rock and produced what could be called their “American” album: the titles evoke canyons and Los Angeles, and to the original trio is grafted Tolo Marton, his bluesy electric guitar and his harmonica. Marton’s presence is quickly and firmly established in the album opener “Los Angeles”, where he gets a lengthy solo. Marton also contributes to the songwriting. As a result, we have here a sound that is still in part Le Orme’s (the vocals, melodies, and certain feel), but the writing has been radically simplified. Except for the more elaborate “Los Angeles”, tracks are short and often expose a single rather simple idea. However, what’s daunting on Smogmagica is not the presence of a guitar or the dumbed-down material, but the fact that keyboardist Toni Pagliuca has all but stopped playing. While he had us used to his multiple keyboard parts, here he focuses on single melodic lines, paying much more attention to crafting his synth tones and doing something worthwhile with them. That all said, I am rather fond of Smogmagica, because the themes are generally efficient and catchy, despite their simplicity. Several other prog rock groups would go through this transformation two or three years later. In 1975, Le Orme were pionneers in that regard, and that might be the only reason why it didn’t kill their career.
Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste). You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).
Édition du 4 mai 2010 Show aired on May 4, 2010
DESCRIPTION DESCRIPTION
FIMAV 2010, 1/2: La programmation complète du Festival international de musique actuelle de Victoriaville (du 20 au 23 mai 2010), présentée concert par concert. Ce soir: les concerts à l'affiche le jeudi 20 et vendredi 21 mai. La suite mardi prochain. FIMAV 2010, 1/2: The line-up of the 2010 Festival International de Musique Actuelle de Victoriaville, presented concert by concert. Tonight: the line-ups for Thursday the 20th and Friday the 21st of May 2010. To be continued next Tuesday.
LAND OF KUSH / Against the Day (8:35) - Against the Day (Constellation) VIALKA / 100% Hello (3:48) + Always Against (4:23) - Succès planétaire international (VIA/Dual Plover)
ALEXIS BELLAVANCE, NICOLAS BERNIER & ERICK D'ORION / Le Duel (extrait/excerpt: 7:10) - Il Buono, Il Brutto, Il Cattivo: études (album gratuit/free album: No Type)
S. CIROTTEAU, B. LACASSE, C. S. MASSICOTTE & É. NORMAND / Partie 1 (extrait/excerpt: 3:44) - Face à la dérive (Ambiances Magnétiques) P.O.W.E.R. / (Do Me) Love (4:38) - Cowboy Loves (Le Son 666) -- avorté: problème de lecteur/aborded: CD player issue
MANKIND / Charming (3:00) - Ice Machine (Ambiances Magnétiques) FORTNER ANDERSON & MICHEL F. CÔTÉ / She Derams of Wild Horses (7:00) - Six Silk Purses (Wired on Words)
NABAZMOB Une courte vidéo sur la première de Nabazmob. A short film about the premiere of Nabazmob.
Téléchargez gratuitement le premier CD-ROM interactif de Birgé et Schmidt: Free download of Birgé and Schmidt's first collaboration, an interactive CD-ROM. http://www.machiavel.net/
BELLAVANCE/BERNIER/D'ORION Une courte vidéo promotionnelle de ce trio bruitiste. A short promotional film about this noise trio.
LES FILLES ÉLECTRIQUES Montage d'extraits du spectacle La Salle des pas perdus. A montage of excerpts from the production La Salle des pas perdus.
LYDIA LUNCH & PHILIPPE PETIT Vidéo promotionnelle du projet Twist of Faith. Promotional video for the Twist of Faith project.
DÉLIRE MUSICAL Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste). You can listen (stream or download) to the latest Délire musical broadcast HERE (look for Délire Musical on the list of shows).
Édition du 4 mai 2010 Broadcast Date: May 4, 2010
(avec/with François Couture seulement/only; Stéphane Rocheleau absent pour cause de mal de dent/out because of a toothache) LISTE DE DIFFUSION PLAYLIST
Thème/Theme: CONTREBAND / In Bloom - Contreband (Unit Records)
EPLEMOYA SONGLAG / Vinndans i Jo `Ansjaloen (5:14) - Eplemoya Songlag (NorCD) *LISA O PIU / Was It the Moon (3:48) - Behind the Bend (Subliminal Sounds) JÓNSI / Kolnidur (3:56) - Go (XL Recordings)
BRASSTRONAUT / Requiem for a Scene (4:52) - Old World Lies (Fontana North) PETER HAMMILL / The Great Experiment (5:14) - Enter K (Fie!) *HARDAL / Baska (2:45) - Nasil? Ne Zaman? (Shadoks)
*WATERLOO / Guy in the Wrong Neighbourhood (2:56) - First Battle (Guerssen) *BIG SLEEP / Aunty James (4:45) - Maximum Prog (Past & Present) ALGERNON / Timekiller (3:52) - Ghost Surveillance (Cuneiform)
CHRISTIAN VANDER / You Glory the One (extrait/excerpt: 2:30) - To Love (Seventh)
JOHN WOLF BRENNAN, CHRISTY DORAN, BRUNO AMSTAD & PATRICE HÉRAL / Triangulation: Whirligigs (Leo Records)
J’ADORE commencer la semaine avec une surprise totale comme ceci. Comprenez-moi bien: je suis très familier avec la musique du pianiste John Wolf Brennan et j’ai entendu sa première collaboration avec le guitariste Christy Doran et le percussioniste Patrice Héral, parue sous le titre Triangulation il a deux ou trois ans. De la bonne impro libre. Voilà qu’arrive ce deuxième disque sous le titre Whirligigs. Bon. Le trio est devenu un quatuor avec l’ajout du vocaliste Bruno Amstad (de New Bag). Bien. Mais dès le début du disque, force est de constater une transformation totale: ce quatuor fait dans le jazz-funk groovy avant-gardiste. La musique est improvisée, mais repose constamment sur le rythme. Le chanteur n’est pas un chanteur au sens traditionnel, mais il vocalise tout de même, quelque part entre le dub, le funk actuel de Dean Bowman et les techniques étendues d’un Phil Minton. Un disque un peu long (75 minutes, sans que l’approche varie vraiment), mais splendide, plein de bons grooves, de riffs tordus, d’explorations vocales. Brennan est plutôt discret, mais son jeu d’orgue vaut le détour.
I just LOVE starting the week with something unexpected like that. You see, I’m very familiar with Swiss pianist John Wolf Brennan’s output, and I have heard (and liked) his first collaboration with guitarist Christy Doran and percussionist Patrice Héral, released under the title Triangulation two or three years ago. Fine. The trio has now become a quartet with the addition of vocalist Bruno Amstad (of New Bag). Cool. However, right from track one, this new album proves to be a total transformation: the new quartet is playing groovy avant-garde jazz-funk. The music is still improvised, but it relies on rhythm, constantly. And the singer is not really a singer, but a vocalist whose style falls somewhere between dub, Dean Bowman’s avant-funk stylings, and the extendes techniques of a Phil Minton. The album is a tad long (75 minutes without much diversity), but splendid, with tons of good grooves, twisted licks, and vocal experiments. Brennan is rather discreet, but his organ playing is worth the price of admission.
FRANK GRATKOWSKI, SIMON NABATOV & MARCUS SCHMICKLER / Deployment (Leo Records)
Le saxophoniste allemand Frank Gratkowski est une valeur sure chez Leo Records. Ces disques d’improvisation libre sont toujours au moins intéressants, parfois brillants. Deployment penche vers la brillance, parce qu’il repose sur une relation bien établie avec le pianiste Simon Nabatov et l’ajout d’un facteur x, l’électronicien Marcus Schmickler. Certains trouveront que ce dernier se fait trop discret, mais ses textures apportent juste ce qu’il faut de déstabilisation pour empêcher Gratkowski et Nabatov de tomber en mode free jazz. Réussi.
German sax player Frank Gratkowski is what you could call a sure value in Leo Records’ catlogue. His free improvisation records are always at least interesting and occasionally brilliant. Deployment tends toward the later. It rests on a firmly-established relationship with pianist Simon Nabatov and the addition of an X factor in electronician Marcus Schmickler. Some will find Schmickler ot be too discreet here, but his textures bring just the right amount of destabilization to prevent Gratkowski and Nabatov from falling back on a free jazz mode. Successful.
Quartet of Happiness est un étrange groupe de jazz qui vaque à la frontière de la comédie et de la pédagogie: moitié groupe jazz d’humoristes, moitié projet éducatif pour écoliers. Mais leur approche est originale, leur musique créative, leur projet pavé de bonnes intentions, et je comprends le guitariste avant-jazz Eric Hofbauer de leur faire une place sur son étiquette. L’aspect pédagogique peut devenir lassant sur disque, mais certains numéros comiques ont un petit côté Frank Zappa très agréable (“Who’s Got Rhythm?”, un concours rythmique; “So You Think You Can Jazz?”, une parodie de télé-réalité; “Music History”, une histoire de la musique comprimée en neuf minutes).
Quartet of Happiness is a strange jazz quartet working on the edge of comedy and education: it’s half a comedy jazz group, half an educational project for students. But their approach is original, their music creative, and their project lined with the best intentions, so I understand why avant-jazz guitarist Eric Hofbauer signed them to his label. The educational aspect gets a little tedious on record, but some of the comedy numbers have a very enjoyable Frank Zappa flavor (the rhythm contest in “Who’s Got Rhythm?”, the reality show parody “So You Think You Can Jazz?”, the nine-minute “Music History” lesson).
LE ORME / Collage (Universal)
Wayside Music offrait un coffret de l’intégral de Le Orme à petit prix, il n’était pas question que je résiste. J’ai plus qu’une connaissance de passage des grands du rock progressif italien (PFM, Banco, Area, etc.), mais, étrangement, j’ai peu croisé la carrière de Le Orme. Alors plongeons, en commençant par le premier disque, Collage, 1971. Rarement a-t-on vu groupe produire un premier album d’une telle qualité. Tout les éléments du son Le Orme sont déjà en place, ou presque. Il y a l’exception d’un certain élément pop, reste de Formula 3, formation mère de Le Orme. La pièce-titre demeure un classique du genre. J’aime le fait que Le Orme soit un trio ayant à sa tête un claviériste sans que ça ne paraisse vraiment - pas de gros showcase de claviers à la ELP. L’écriture demeure reine, pas la virtuosité. Ce n’est pas le plus renversant des Le Orme, mais c’est un premier effort diablement mûr.
Wayside Music was offering a box set of the complete albums of Le Orme at a small price, so I just couldn’t say no. I have more than a passing acquaintance with the Italian prog rock greats (PFM, Banco, Area, etc.), yet, strangely, I have very rarely crossed Le Orme’s path. So let’s dig in, starting with their first album, Collage, 1971. Rarely has a band released such a strong debut album. Le Orme’s elements are all in place already, except for the lingering pop feel, a remain from Formula 3 (the band that preceded Le Orme). The title track remains a prog rock classic. I like the fact that, for a keyboard-led trio, Le Orme is not showcasing keyboards a la ELP. The songwriting reigns, not flashy chops. This is not the most striking of Le Orme’s records, but it’s a darn fine debut.
LE ORME / Uomo di pezza (Universal)
Wow. Que dire de plus? Oui, c’est la première fois que j’écoutais Uomo di pezza. Oui, ça manquait à ma culture. Définitivement. Je suis enthousiasmé au possible. Voilà un TRÈS grand classique du rock progressif, qu’il soit italien ou d’ailleurs. Ce disque a tout pour lui: une écriture complexe mais compacte, variée mais soutenue; une prestation fabuleuse, un très bon son. Aldo Tagliapietra livre ici certaines de ses meilleurs prestations de chanteur. “Una Dolcezza Nuova” et “Alienazione” s’imposent à la première écoute, mais j’ai l’impression que les sept pièces de ce disque finiront parmi mes préférées. Ce disque est l’égal de Per Un Amico de PFM, Darwin! de Banco et Crac d’Area.[Ci-dessous: Le meilleur des deux mondes: un medley de “Sguardo Verso Il Cielo” de Collage et “Una Dolcezza Nuova” d’Uomo di Pezza, en concert, avec orchestre, en 1972.]
Wow. What more can I say? Yes, this was my first exposure to Uomo di pezza. And yes, it was lacking to my culture. I am extremely enthusiastic about this, Le Orme’s second album (1972). This record has everything going for it: complex yet compact, varied yet unfailing songwriting; great performances; very good sound. Aldo Tagliapietra gives some of his best-ever vocal performances. “Una Dolcezza Nuova” and “Alienzione” stand out on first listen, but I have a feeling all seven tracks will end up in my list of favorites. This album is on par with PFM’s Per Un Amico, Banco’s Darwin!, and Area’s Crac.[Below: The best of both worlds: a medley of “Sguardo Verso Il Cielo” from Collage and “Una Dolcezza Nuova” from Uomo di Pezza, live with an orchestra, 1972.]