Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2011-04-01

2011-03-31: Normand/Bent Spoon, Trembling Bells, Pitom, Floh de Cologne

Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-03-30

ÉRIC NORMAND & BENT SPOON DUO / Circuitry (Bug Incision Records)
Une collaboration enregistrée à Calgary entre le bassiste-électronicien Éric Normand de Rimouski et le duo Bent Spoon, soit Chris Dadge et Scott Munro, qui jouent tous deux des cordes (violon et alto), du sk-1 et des électroniques. Une belle session, courte mais soutenue, étrange assemblage de sons disparates, bruitistes, tissant un univers singulier mais cohérent dans son dadaïsme. Je l’ai écouté deux fois de suite, pour le plaisir d’entrer dans le détail des relations sonores. Une parution TRÈS limitée sur cdr.
A collaboration recorded in Calgary between Rimouski bassist/electronician Éric Normand and Bent Spoon a duo consisting of Chris Dadge and Scott Munro, both playing strings (violin and viola), sk-1 and electronics. A fine session, short but focused, a strange assemblage of disjointed noisy sounds weaving a singular soundworld, yet coherent in all its dadaism. I listened to it two times in a row, just for the pleasure of moving deeper into its sonic relationships. A VERY limited CDR release.


2011-03-31 

TREMBLING BELLS / The Constant Pageant (Honest Jon’s Records - merci à/thanks to Forced Exposure)
On peut mesurer l’excellence d’un groupe au nombre d’albums qui nous font dire “wow”. Pour Trembling Bells, j’en suis à trois en trois. The Constant Pageant marque une évolution sur Carbeth et Abandoned Love, tout en maintenant la qualité de l’écriture et l’intensité du jeu. La guitare électrique est plus présente, donnant à l’album une allure résolument plus rock. Mais la veine folk demeure très forte dans des chansons à vous tordre le cœur comme “Just as the Rainbow” et “Where Do I Go From You?”, dans la médiévalesque “Goathland” aussi. L’élément humoristique rencontré sur les disques précédents est moins présent, tout en demeurant un facteur. Et la voix de Lavinia Blackwall demeure le pôle d’attraction de ce groupe, si belle, pure et hantante. Trembling Bells est le meilleur groupe de folk rock depuis Steeleye Span. Nul ne devrait l’ignorer.  [Ci-dessous: un extrait de “Just as the Rainbow”. Écoutez des extraits de toutes les chansons ici.]
You can measure the awesomeness of a band by the number of “wow”-worthy albums it releases. With Trembling Bells, I’m at three out of three. The Constant Pageant signals an evolution from Carbeth and Abandoned Love, allthewhile maintaining the same songwriting quality and intense playing. The electric guitar is more to the forefront, giving this outing a resolutely rockier side. However, the folk vein remains strong in heart+tearing songs like “Just as the Rainbow” and “Where Do i Go From You?,” the mediavelesque “Goathland” too. The comical element found on previous records is toned down though still factored in. And Lavinia Blackwall’s beautiful voice remains the main attraction, so pure and yearning. Trembling Bells is the best folk rock group since Steeleye Span. Don’t pass on them!  [Below: An excerpt from “Just as the Rainbow.” Preview the whole album here.]

PITOM / Blasphemy and Other Serious Crimes (Tzadik - merci à/thanks to Braithwaite & Katz)
Deuxième album pour ce groupe de jazz-rock juif d’avant-garde - ou quelque chose du genre. Dirigé par le guitariste Yoshie Fruchter, ce quartette pèse lourd. Ça me fait parfois penser à une version juive de Zu (violon en plus). Oui, pas bête comme comparaison. L’approche est neuve, mais pas vraiment originale, et au fil du disque elle devient prévisible. Mais c’est bien fait et les fans de rock actuel aux racines juives trempées dans l’avant-metal devraient apprécier.
A second album for this Jewish avant-jazz-rock - or something like that - group. Led by guitarist Yoshie Fruchter, this quartet sounds and feels heavy. Makes me think of a Jewish take on Zu (plus violin). Yep, that comparison’s actually quite close to it. The approach is new, but not really original, and as the record plays on, it grows predictable. That said, it’s well done and fans of avant-rock with Jewish roots steeped in avant-metal should enjoy.

FLOH DE COLOGNE / Fließbandbabys Beat-Show (Westpark)
Ma première rencontre avec ce groupe important du freak-rock/kraut-rock. Paru en 1970, ce vinyle a dû paraître bien étrange à l’époque! Récitatifs (je ne comprends rien à l’allemand), musiques échevelées métissant folk et rock, mais d’une manière décousue. Quelque part entre Pearls Before Swine et le premier disque de Faust. Avec le recul, à l’écoute je pense surtout aux joyeuses élucubrations du groupe tchèque Ty Syčáci. Divertissant, malgré la barrière linguistique.
My first meeting with this seminal freak-rock/krautrock band. Released in 1970, this LP must have sounded pretty strange at the time! Recitations (I’m German deaf), and a crazy , disjointed blend of folk and rock music. Somewhere between Pearls Before Swine and and first Faust LP. Though, in hindsight, the closest comparison I hear are the cheerful elucubrations of Czech group Ty Syčáci. Entertaining despite the language barrier.

2011-03-31

2011-03-29: McCormick Percussion Group, Rick Frystak, De Nazaten/Carter


Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-03-29

MCCORMICK PERCUSSION GROUP / The Music of Gui Sook Lee (Ravello)
Deuxième disque de cet ensemble de percussion pour l’étiquette Ravello. Celui-ci propose cinq œuvres (toutes dans les dix minutes) de la compositrice Gui Sook Lee. Particulièrement apprécié “Refrain” et la simplicité apparente de “Ostinato in Springtime”. Par contre, j’ai trouvé “The Movement” longue et incohérente. Un bon enregistrement (pas une évidence avec un ensemble de percussions de concert). Un disque moins monotone qu’on pourrait l’imaginer.
A second CD for the Ravello label from this percussion ensemble. This one features five works (all around 10 minutes in duration) from composer Gui Sook Lee. I’m fond of “Refrain” and the apparent simplicity of “Ostinato in Springtime.” However, I found “The Movement” long and incoherent. A fine recording (not a given with concert percussion ensembles). This record is less monochord than you might expect.

RICK FRYSTAK / Blue Light Vista (InTone Music)
Très agréable, ambiant, néo-classique un peu dans l’esprit des productions de l’étiquette Cold Blue Music (Rick Cox, Jim Fox, etc.), un petit côté Johann Johannsson aussi. Piano, guitares, beaucoup d’ambiances synthétisées, mais le tout est très organique, rêveur, mélodique sans être facile, ou plutôt oui, facile, mais sans complaisance. Une belle écoute délicate.
Highly enjoyable, ambient, neo-classical in the spirit of the Cold Blue Music label’s productions (Rick Cox, Jim Fox, etc.), with a little bit of Johann Johansson too. Piano, guitars, lots of ambient synths, but the whole sounds organic, dreamy, melodious without getting obsequous. A pleasurable, delicate listen.

DE NAZATEN & JAMES CARTER / For Now (ind.)
Du bon temps sous le soleil avec cette deuxième collaboration entre le saxo baryton américain James Carter et la fanfare néerlandaise De Nazaten (huit musiciens: cuivres, sousaphone, deux caisses claires). Il y a même une composition de Joost Buis (tromboniste de jazz, même si à l’évocation de son nom, c’est le trombone fou de Palinckx que j’entends avant tout!). “Carter kaseko” a un côté antillais fort jovial. Parfois cacophonique - léger manque de précision dans l’alignement ici et là - mais généralement solide. Et bon vivant.
Good times under the sun with this second collaboration between US baritone saxman  James Carter and Dutch fanfare De Nazaten (eight musicians: brass, sousaphone, two snare drums). There’s even a composition by Joost Buis (jazz trombonist, although to me his name always brings to mind the mad trombonist from Palinckx). “Carter kaseko” has a cheerful Antigua feel. Occasionally chaotic - a slight lack of tightness in places - but generally strong. And bon vivant.

2011-03-29

2011-03-28: Boris Savoldelli, Copernicus, Marbin, Thierry Payssan, La Théorie des Cordes


Journal d'écoute / Listening Diary 
2011-03-28

Un retour à l’esprit d’Insanology pour Boris Savoldelli. Biocosmopolitan présente le côté grand public, charmeur et mélodique de ce chanteur-homme-orchestre - la réponse italienne à Bobby McFerrin. Divertissant et riche en textures vocales de toutes sortes, Biocosmopolitan propose aussi des touches instrumentales choisies - la participation du bassiste Jimmy Haslip sur la pièce titre est particulièrement agréable. La voix de Savoldelli est juste et invitante, sans être merveilleuse, mais c’est surtout au chapitre des arrangements multipistes et en boucles que l’homme brille. Et ça, il y en a partout sur ce disque.  [Ci-dessous: La bande-annonce du disque.]
Boris Savoldelli returns to the spirit of Insanology. Biocosmopolitan presents the wide-appeal, charming, melodious side of this one-man-singing-band - Italy’s answer to Bobby McFerrin. Entertaining and rich in vocal textures of all kinds, Biocosmopolitan also offers selected instrumental touches - the participation of bassist Jimmy Haslip on the title track is particularly nice. Savoldelli’s voice is true and enticing, not fabulous though - his strength resides in his creative use of multitracking and looping. And there’s a ton of that all over this record.  [Below: The album’s preview clip.]
BIOCOSMOPOLITAN - ENG from FRAME LAB on Vimeo.


COPERNICUS / Cipher and Decipher (Moonjune Records)
L’étiquette Moonjune s’est engagée dans un programme de réédition des albums de Copernicus, mais celui-ci est une création toute nouvelle. Et honnêtement, je suis impressionné. Les textes du poète-vociférateur sont très solides (physique nucléaire philosophie existentialiste) et ses musiciens en pleine forme pour lui fournir des vamps free-rock torrides. Avec l’âge, Copernicus la voix de Copernicus prend une teinte qui rappelle presque celle de Lewis Black - sans la vulgarité. L’homme est inquiétant quand il nous exorte à devenir subatomique. Une magie opère ici à un niveau supérieur que sur Disappearance, qui souffrait de longueurs.
The Moonjune label is engaged in a reissue program of Copernicus’ albums, but Cipher and Decipher is a brand new creation. And honestly, I’m impressed. The rambling poet’s lyrics are very strong (nuclear physics and existentialism) and his musicians provide him with scorching free-rock vamps. With age, Copernicus’ voice is starting to sound like Lewis Black’s - minus the vulgarities. The man is menacing when exorting us to turn subatomic. There’s magic happening here, at a higher level than on his previous effort Disappearance, which was overlong.

MARBIN / Breaking the Cycle (Moonjune Records)
Marbin est une association entre le guitariste Dani Rabin et le saxophoniste Danny Markovitch. Leur groupe compte aussi un bassiste, Steve Rodby, et le batteur Paul Wertico. Breaking the Cycle propose 11 pièces, la plupart courtes, dans une veine jazz fusion instrumental métissé d’autres influences - du blues ici (“Bar Stomp”), de la chanson là (“Winds of Grace”), le lyrisme du rock progressif (“Western Sky”), etc. C’est mélodique, joliment joué, inspiré, mais pas marquant ni mémorable.
Marbin is the association between guitarist Dani Rabin and saxophoniste Danny Markovitch. Their band also has a bassist in Steve Rodby and drummer Paul Wertico. Breaking the Cycle features 11 tracks, most of them short, in an instrumental fusion jazz style with many other influences thrown in - blues here (“Bar Stomp”), songwriting here (“Winds of Grace”), prog rock lyricism (“Western Sky”), etc. Melodious, well played, inspired, but neither striking nor memorable.

THIERRY PAYSSAN / Dans la maison vide (Musea)
Quelques années après son frère jumeau Jean-Luc, voici que Thierry Payssan, moitié claviéristique du groupe Minimum Vital, se commet en solo. Dans la maison vide est constitué de courtes instrumentales, principalement au piano, avec ici et là des touches d’orgue, de synthé et de rythmes programmés. Mais l’accent est mis sur la mélodie romantique et néo-classique, avec parfois des développements plus progressifs. Joli, un peu fleur bleue, moins convaincant d’un point de vue artistique que Pierrots et Arlequins de Jean-Luc Payssan. Une note de bas de page dans la vénérable discographie de Minimum Vital.
A few years after his twin brother Jean-Luc, here’s Thierry Payssan - the keyboard half of French prog rockers Minimum Vital - in his first solo outing. Dans la maison vide [“In the Empty House”] is made of short instrumental, mainly piano tracks, with touches of organ, synth and programmed beats. But the focus rests on romantic, neo-classical melodies, with a more progressive-like development here and there. Pretty, a little too cute, less artistically convincing than Jean-Luc Payssan’s Pierrots and Arlequins. A footnote in Minimum Vital’s venerable discography.

LA THÉORIE DES CORDES / Premières vibrations (Musea Parallèle)
À la base un trio guitare/claviers/batterie, ici augmenté d’un bassiste-saxophoniste. Français. Instrumental. Compositions intéressantes mélangeant rock progressif et jazz-rock, avec des passages plus lourds (“Renaissances”). Pièces longues (7 à 10 minutes) mais bien construites, sans exagérer dans les solos. Du boulot solide. “Le Bas Art de l’épouvante” tape le bon clou.
Basically a guitar/keyboards/drums trio, here augmented with a bassist-slash-saxophonist. French. Instrumental. Interesting compositions blending prog rock and jazz rock with heavier influences (the track “Renaissances”). Pieces are long (7-10 minutes) but well constructed, with no exaggeration in the solos department. Solid work. “Le Bas Art de l’épouvante” hits it right on the nail.

Délire musical, 2011-03-29


DÉLIRE MUSICAL
Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire musical broadcast HERE (look for Délire Musical on the list of shows).

Édition du 29 mars 2011 (rediffusion le 4 avril)
Broadcast Date: March 29, 2011 (rebroadcasted on April 4)

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

Thème/Theme: BONZO DOG BAND / Dr Jazz - Tadpoles (EMI)

VAN DER GRAAF GENERATOR / Snake Oil (5:20) - A Grounding in Numbers (Esoteric)
VIALKA / There Is No Love (4:17) - La Poursuite de l’excellence (VIA)
*UNITED SCUM SOUNDCLASH / Salamander Devil (5:21) - Machine Gun (Soopa)

**CODES IN THE CLOUDS / Where Dirt Meets Water (4:52) - As the Spirit Wanes (Erased Tapes)
NOËTRA / Soir et basalte (4:47) - Neuf songes (Musea)

**SOURDELINE / La Fontaine (4:56) - Jeanne d’Aymé (Guerssen)
IN GOWAN RING / Rivertime Tome (7:38) - The Twin Trees (Shayo)

**KREIDLER / New Earth (extrait/excerpt: 5:00) - Tank (Bureau B)

merci à /thanks to:

COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

VAN DER GRAAF GENERATOR
“La Rossa” (1976), interprétée en concert avant il y a 3 jours.
“La Rossa” (1976), performed live 3 days ago.