2009-12-04
PHOENIX ENSEMBLE / Clarinet Quintets (Innova)
Le clarinettiste Mark Lieb et son Phoenix Ensemble offrent ici deux solides quintettes pour clarinette et quatuor à cordes. D’abord, le “Clarinet and String Quartet” de Morton Feldman (1983), un pur délice, parfait exemple de la complexité dans la simplicité qu’atteignait ce compositeur. Et une interprétation TRÈS convaincante. Ensuite, le “Quintet for Clarinet and String Quartet” de Milton Babbitt (1996), qui est complexe, point – une œuvre dense dense dense. Difficile de trouver deux approches aussi diamétralement opposées que celles de Feldman et Babbitt. Pourtant, Clarinet Quintets s’écoute bien d’une traite. Mais ma préférence va clairement au Feldman.
Clarinetist Mark Lieb and his Phoenix Ensemble déliver two strong-footed quintets for clarinet and strings. First up is Morton Feldman’s “Clarinet and String Quartet” (1983), pure gold, a perfect example of the complexity-in-simplicity the composer could achieve. And a VERY convincing performance. Then comes the premiere (and authorized) recording of Milton Babbitt’s “Quintet for Clarinet and String Quaret”, which is complex, period – an extremely dense work. I’d be hard pressed to find two composer more opposed in their esthetics than these two. And yet, this album works out as a single-sitting listen. Still, I definitely prefer the Feldman piece.
NEIL ROLNICK / The Economic Engine (Innova)
Un disque intéressant, au contenu très varié. Comme compositeur de musique contemporaine, Neil Rolnick a une palette plutôt large. La pièce maîtresse du disque est “The Economic Engine”, une solide étude est-ouest pour quatuor à cordes chinois et quatuor à cordes occidental. De belles mélodies, de belles tensions aussi. “Hammer & Hair” pour violon et piano (Todd Reynolds et Kathleen Supové) m’a laissé plus froid - plus conventionnel, malgré une bonne interprétation. “Uptown Jump”, un trio pour flûte, harpe et percussions est fort sympathique et vivant.
An interesting, varied album. As a contemporary classical composer, Neil Rolnick holds a wide palette. The piece de resistance is “The Economic Engine,” a strong East/Wrst study for Chinese string quartet and Western string quartet. Pretty melodies, some nice tensions too. “Hammer & Hair” for violin and piano (Todd Reynolds and Kathleen Supové) left me colder - more conventional, despite a good performance. “Uptown Jump”, a trio for flute, harp and percussion, is quite entertaining and lively.
BERNARD FALAISE & FRANK MARTEL / À l’école du ara (Monsieur Fauteux m’entendez-vous? - merci à/thanks to DAME)
Frank Martel est le meilleur auteur-compositeur-interprète que vous ne connaissez pas. Sérieusement! Son adresse langagière est insurpassée, son absurde animalier aussi (“Fourbe / l’ourson en cage / un joyeux huron / de la mousse, des orteils / et partout des potirons”). Et ce nouveau disque, À l’école du ara, est enfin la suite que j’espérais au sublime Sautons ce repas du midi (on aura beau dire, mais Yé yi you ya était une coche en-dessous, légèrement décevant). Bernard Falaise se cherche de toute la musique (composition ET interprétation), et il se produit ici une parfaite conjugaison d’univers. Je vous garantis que ceci sera la plus courte demi-heure de votre existence. Je suis fou de joie, les joues en feu. [Ci-dessous: Un extrait de “Mouflon choufleur”]
WARNING: Dear French-deaf readers, Frank Martel is a tongue-twisting Quebecois singer-songwriter. He’s not a good singer, nor a great player. Where he shines at his wordplaying like there’s no tomorrow.That said, this time around he entrusted all musical duties (composition AND performance to Miriodor guitarist Bernard Falaise, who goes ape here with short silly ditties. For those in the know, this one is better than Yé yi you ya and a worthy heir to the almighty Sautons ce repas de midi. For those curious about Falaise’s involvement: approach with caution, as this is a songwriter’s album, and it might even come through at times as a children’s songs album. [Below: An excerpt of “Mouflon choufleur”]
http://www.actuellecd.com/fr/audio/?poste=cat_mfmv_17&prog=5186
ACANTHE / Someone Somewhere (Musea)
Un groupe de rock progressif des années 70, originaire de Grenoble. Si j’ai bien compris, ils ont fait des enregistrements, mais n’ont rien publié de leur vivant. Puis, en 2009, son leader Frédéric Leoz a restauré des bandes, auxquelles il a ajouté de nouvelles pistes pour produire ce disque. Musicalement, c’est intéressant, quoi qu’un peu fourre-tout (influences du symphonique britannique, mais aussi du néo-prog). Quelques belles mélodies. Malheureusement, les paroles sont plutôt mauvais, en anglais comme en français (on trouve des deux). Pas de révélation ici, donc.
A ‘70s progressive rock band from Grenoble (France). If I got it right, they recorded some but never released anything. Then, in 2009, their leader Frédéric Leoz restored tapes, to which he added rerecordings to produce this CD. Musically speaking, there are interesting bits, although influences are all over the place (from symphonic groups to the neo-prog wave). Some very nice melodies though. Sadly, the lyrics are pretty bad, be them in French or English (both languages are represented). In a nutshell, not a revelation.
ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Psychedelic Super Piotr (Past & Present - merci à/thanks to Forced Exposure)
Ça groovait derrière le rideau de fer! Cette compilation repique des 45 tours parus en Europe communiste (Tchécoslovaquie, Pologne, Hongrie, Bulgarie) dans les années 60: son mono, influences beat et rock’n’roll, orgue farfisa à gogo, textes incompréhensibles (pour nous) ou dans un anglais rudimentaire. Beaucoup de plaisir (Polanie, Niebiesko Czarni, Trubadurzy), quelques quétaineries, mais surtout la preuve qu’il s’est fait du rock psychédélique là-bas, même si, ici, il demeure du type léger et dansant.
They grooved like the damn behind the iron curtain! Or at least, that’s what this album tries to prove. This comp culls 45s released in Communist Europe (Czechoslovakia, Poland, Hungary, and Bulgaria) in the ‘60s. Mono recordings, Beat and rock’n’roll influences, Farfisa organ galore, foreign-language lyrics (and some in a rudimentary English). Lots of fun (Polanie, Niebiesko Czarni, Trubadurzy), a few cheesy moments, and most of all proof that psychedelic rock took root over there too, although, as represented here, in a light and danceable form.