2009-10-15
ERIC CORDIER / Osorezan: Selected Field Recordings 1993-2006 (Herbal Records)
Paru en 2007 mais frais reçu. Un superbe disque par un grand artiste sonore de terrain. Cordier se limite à saisir les sons sur place, tels qu’ils se présentent. Pour varier le point de vue, il se déplace. D’un intérêt tout particulier, la pièce titre, un triptyque autour d’un volcan japonais dont les émanations de souffre font bouillonner l’eau qui s’y trouve. Aussi, un feu de joie dans la campagne française et des scènes de vie urbaines. Un beau disque où la réalité, captée sur le vif, est transfigurée par les haut-parleurs.
Released in 2007, but it just reached me. A splendid record by a great field recordist. Cordier sticks to capturing sounds on the spot, as they occur. And he moves around to provide us with various vantage points. Of particular note is the title track, a triptych around a Japanese volcano - gas emanations making water boil. There is also a bonfire in the French countryside, and urban scenes. A beautiful CD where reality captured as it happens is transfigured by the loudspeakers.
OLIVIER CAPPAROS & LIONEL MARCHETTI / EQUUS (Grand Véhicule) (Pogus)
Une pièce de musique concrète 33 minutes commandée par l’INA GRM et réalisée en 2001-2002. Ce n’est pas du grand Marchetti, mais c’est du bon Marchetti tout de même. Évidemment, le cheval en est le thème principal, exploré à travers de nombreux signifiés possibles. Une pièce très calme, où le son s’élève rarement (mais efficacement). Ma première écoute, légèrement distraite, est agréable mais peu révélatrice. Je me promets bien de réécouter en lui consacrant toute mon attention plus tard.
A 33-minute musique concrete piece commission by INA GRM and realized in 2001-2002. It’s not a great Marchetti opus, but it’s a fine one just the same. Of course, horses are the main theme, explored through several possible meanings. A very calm piece, where sound levels rarely rise (but do so efficiently). My first, slightly distracted listen was enjoyable but revealed little. I look forward to investing a half-hour of undivided attention in this work.
CINDYTALK / The Crackle of My Soul (editions Mego - merci à/thanks to Dense Promotion)
Ce groupe serait actif de 1982, mais j’avoue ne pas l’avoir connu avant ce disque. Cela dit, The Crackle of Soul serait leur premier album depuis 1995, alors... Un disque étonnamment solide de musique électronique expérimentale, tout à fait en phase avec ce qu’on attend de l’étiquette eMego: audacieux, déroutant et d’une grande qualité sonore. Des musiques abstraites mais charnelles, arythmiques mais mobiles, texturales mais pas uniquement. J’ai l’impression que je vais m’accrocher à ce disque. [Ci-dessous: Extrait d’un concert récent (première de quatre parties)]
This group is active since 1982, it says on the press release, but this is the first time I come across them. The Crackle of Soul is their first album since 1995. A surprisingly strong record of experimental electronic music, exactly what you’d expect from eMego: bold, misdirecting, with superior sound quality. This music is both abstract and organic, arhythmic and mobile, textural though not exclusively so. I feel like I’ll get hook to that one. [Below: A recent live performance by Cindytalk, part 1 of 4.]
CHRISTOPHER ROBERTS / Last Cicada Singing (Cold Blue)
Un court disque (28 minutes) de compositions modernes pour qin solo. Le qin est une guitare traditionnelle chinoise que Christopher Roberts approche un peu comme une lapsteel - une excellente idée et un très beau disque. Des pièces calmes, introspectives, qui se développent lentement. C’est peut-être un tantinet trop propre et gentil, mais pourquoi bouder son plaisir? La pièce titre (11 minutes) pousse un peu plus loin ce son lapsteel. Dans la série de mini-albums à petit prix de l’étiquette Cold Blue.
A short CD (28 minutes) of modern compositions for solo qin. The qin is a Chinese traditional guitar, an instrument Christopher Roberts approaches a little bit like a lapsteel – a great idea and a very nice record. Quiet, introspective, slow-unfolding pieces. It may be a tad bit to clean and gentle, but don’t snob your pleasure! The title track pushes the lapsteel-sound thing further, with great results. Released in Cold Blue’s low-priced EP series.
TRESBASS / Filderen (Unit Records)
Vous aimez les basses? Moi aussi. Tresbass est un trio de jazz suisse qui fait dans le bas registre: Peter Landis au saxo (surtout baryton, basse et contrebasse), Jan Schlegel à la basse électrique et Herbert Kramis à la contrebasse. Leur musique est étonnamment délicate, compte ce qu’une telle instrumentation pourrait produire. En fait, c’est même trop délicat. On souhaiterait qu’ils s’énervent quelque part. Leurs improvisations sont bien exploratoires, mais outre la rareté de ce type de formation, ça demeure trop convivial. Ce qui ne veut pas dire que ce n’est pas bon! Beaucoup de souplesse dans le jeu et de bons jeux territoriaux entre contrebasse et basse électrique.
You like bass? Me too. Tresbass is a Swiss jazz trio devoted to the lower spectrum: Peter Landis on sax (mostly baritone, bass, and contrabass sax, me thinks), Jan Schlegel on electric bass, and Herbert Kramis on doublebass. Their music is surprisingly delicate, considering what this instrumentation could do. Too delicate, actually. While listneing, I often wished things would get wilder. Their improvisations tread experimental grounds, but the whole thing is too listener-friendly for its own good. I’m not saying it’s a bad record, though: lots of sensitivity in the playing, and some nice territorial interplay between doublebass and electric bass.