Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2014-10-02

2014-10-01: Faust, Magma, Ensamble Polifónico Vallemato/Sextete La Constelación de Colombia, Tumido, Goat

Journal d'écoute / LIstening Diary 
2014-10-01

FAUST / Just Us (Bureau B)
Un nouveau Faust, qui consiste seulement cette fois en Zappi Diermaier et Jean-Hervé Péron – Just us, effectivement, pas d’invités. Sans manquer de respect aux autrea membres originaux du groupe, je dirais presque que Just Us est un retour aux sources. Chansons bancales, percussions de cuisine, beau mélange de lourdeur dans l’atmosphère et de légèreté dans le propos, alliage de répétitions simples et d’explorations sonores. Solos de guitare déjantés, folie, maîtrise. Une solide addition à la discographie de ce Faust. [Ci-dessous: un extrait de “Sur le ventre”.]
A new Faust, this time consisting of only Zappi Diermaier and Jean-Hervé Péron, no guests – just them, indeed. I mean no disrespect to the other original band members, but I’d say Just Us is almost a back-to-roots album. Hazy songs, kitchen-sink percussion, a fine blend of heavy moods and light discourse, a fusion of simple repetitions and way-out sonic explorations. With disjointed guitar solos, wild creativity, and mastery. A keeper. [Below: A snippet of “Sur le ventre.”]

MAGMA / Rïah Sahïltaahk (Seventh)
Premier de deux nouveaux disques que publie Magma cet automne, Rïah Sahïltaahk propose une version revue, corrigée et réenregistrée de “Rïah Sahïltaahk”, classique du groupe d’abord paru sur son deuxième album, 1001° centigrades, en 1971. La nouvelle version est moins frénétique, plus “soul”, et fait une large place au vibraphone de Benoit Alziary. L’écriture est aussi significativement resserrée – l’original est un fourre-tout d’idées mal assemblées, comme si Christian Vander avait voulu verser le contenu d’un triptyque dans un morceau de 20 minutes. Et alors que l’original se termine sur un petit air de piano à peine esquissé et qui sera développé ailleurs, sur un 45 tours, sous le titre de “Klaus Kombalad”, cette fois on a droit à l’intégration partielle de cette chanson, le temps d’un couplet piano-voix. Honnêtement, Vander aurait dû aller au bout de son idée et greffer carrément une version plein ensemble de “Klaus Kombalad” à la fin de “Rïah Sahïltaak” – ce thème mérite une diffusion plus large. Bref, une solide version, suffisamment différente pour justifier sa sortie. Mais attention: ça donne un disque de seulement 24 minutes.
The first of two new albums to be released this fall by Magma, Rïah Sahïltaahk consists in a revamped, revised and rerecorded version of “Rïah Sahïltaahk”, the classic piece from Magma’s second LP 1001 Degrees Centigrade (1971). The new version sounds less frantic, more soulful, and gives a central role to Benoit Alziary’s vibraphone. The writing has also been tidied up – the original is a hodge-podge of hastily assembled ideas, as if Vander had wanted to throw a triptych’s worth of material into a single 20-minute piece. And where the original concludes on a delicate piano tune that’s barely exposed, and which would be fully developed elsewhere, on a little-known 45rpm, under the title “Klaus Kombalad”, here that song is partially integrated, for one verse with piano and vocals. Honestly, Vander should have gone all the way and graft a complete full-band rendition of “Klaus Kombalad” at the end of “Rïah Sahïltaahk” – that theme deserves more love. So, a strong version, different enough to warrant its stand-alone release. But be warned: this album is only 24 minutes long.

ENSAMBLE POLIFÓNICO VALLEMATO – SEXTETO LA CONSTELACIÓN DE COLOMBIA / Fiesta, Que viva la (Staubgold – merci à/thanks to Dense Promotion)
Deux ensembles successifs réunissant les mêmes musiciens. Nous en sommes en Colombie à la fin des années 1990 et au début des années 2000. Les conditions d’enregistrement sont bancales, mais la fête bât son plein.Avec l’Ensamble Polifónico Vallenato, l’accordéon est au centre du son et l’écriture reprend les clichés des musiques traditionnelles de la région. C’est dérisoire et déglingué, un genre de post-trad assumé. Avec l’autre ensemble, les flûtes remplacent l’accordéon, la fête se transforme en furie shamanique – la fête comme exutoire ultime – et on frôle la désorganisation totale. Sympa, différent, presque “outsider”, mais pas révélateur ni essentiel.
Two successive ensembles featuring the same musicians. We are in Columbia, in the late ‘90s and early ‘00s. Recording conditions are haphazard, but there’s a serious party going on. With the Ensamble Polifónico Vallenato, the accordion is at the centre of the sound, and the writing borrows from regional traditional music clichés. It’s full of derision, off-the-wall, a form of sazy post-folk music. With the other ensemble, flutes replace the accordion, and the party turns into shamanic fury – the party is the ultimate outlet – and we teeter on the edge of collapse. Fun, different, “outsider”-like, but neither revelatory nor essential.

TUMIDO / Nomads (Interstellar Records - merci à/thanks to Dense Promotion)
Nomads est le septième album du groupe Tumido, mais je ne le connaissais pas. Je connaissais un peu ses membres par contre: le batteur Bernhard Breuer joue dans Métalycée; le trompettiste Gigi Gratt est dans Ni; et Mario Stadler aux claviers (lui, jamais entendu parler). Rock instrumental. Grooves sales, mélange de krautrock et de Konono No. 1. Trop sales parfois, la réalisation faisant entrave à la musique à l’occasion. Bien, pas génial. Sur vinyle seulement.
Nomads is Tumido’s seventh album, but I didn’t know this band prior. I knew some of its members though: drummer Bernhard Breuer plays in Métalycée, and trumpeter Gigi Gratt is in Ni; the third member is keyboardist Mario Stadler. Instrumental rock. Dirty grooves, a blend of krautrock and Konono No. 1. Too dirty at times, the production hindering the music in places. Nice, not great. Released on LP only.

GOAT / Commune (Sub Pop)
Hmm. Le premier album de Goat était fracassant. Le “live” qui l’a suivi faisait ressortir certains points faibles du groupe (ses chanteuses, notamment). Commune, second disque studio, suite de l’excellent World Music, me déçoit parce qu’il n’arrive ni à capitaliser sur les forces du premier disque, ni à combler ses lacunes. La première moitié de l’album est trop tranquille. Le groupe y intègre un élément berbère à sa musique, mais au prix d’une partie de son énergie. La seconde moitié revient à l’esprit du premier disque, mais cette fois en s’y collant de trop près. “Goatslaves” et “Gathering of Ancient Tribes”, en particulier, ne démontrent aucune progression chez Goat. Je suis donc un peu confus. Ce n’est pas un mauvais disque, mais l’effet de surprise Goat est passé. Et j’ai l’impression d’entendre sur Commune une copie édulcorée de World Music.
Hmm... Goat’s debut was a smash. The live record that followed highlighted the band’s shortfalls (its singers, mainly). And I find Commune, their second studio opus, the follow-up to the great World Music, disappointing, because it fails to capitalize on the debut’s assets or to improve on their sound and delivery. The first half of the album is too quiet – the band is trying to integrate a Sahara element to their sound, but they do so at the cost of part of their drive. The second half comes back to the spirit of the debut, but now it sticks too close to it. Tracks like “Goatslaves” and “Gathering of Ancient Tribes”, in particular, show no evolution in the band’s songwriting. So I’m confused. It’s not a bad record, but the effect of surprise is gone, and to me Commune sounds like a watered-down copy of World Music.


2014-10-01

2014-09-30: Jason Kahn, Olivia Louvel, Paal Nilssen-Love, Lindsay/Nilssen-Love

Journal d'écoute / Listening Diary 
2014-09-30

JASON KAHN / Noema (Editions)
Un disque étonnant, autopublié sur vinyle double, qui propose uniquement des collages sonores faits à partir d’enregistrements de terrain réalisés au Japon. 37 vignettes – tout est très court, rien au-dessus de 2:30 – de la vie quotidienne: enfants à l’école, centre d’achats, cigales. Il y a un certain travail de composition – de décomposition en fait, les enregistrements subissant des interruptions (insertion de blancs) et du montage. C’est beau, bien capté et présenté simplement. Les interruptions m’agacent un peu; elles ne me semblent pas nécessaires, même si je comprends la métaphore avec l’idée de souvenirs incomplets. Tout de même très agréable. Vinyle 180 gr dans une pochette en carton peinte à la main.
A surprising record self-published as a double LP and featuring sound collages realized with field recordings made in Japan. 37 vignettes – they’re all very short, nothing over 2:30 – from everyday life: kids in a school yard, shopping centres, insects on the balcony. There is a certain level of composition at play – or de-composition, with interruptions (suddent insertions of pauses) and editing. It’s nice, well recorded, and presented simply. I have issues with the interruptions, although I do understand that they are a metaphor for the gaps in our recollections. Still, an enjoyable record. 180 gr, hand-painted cardboard sleeve.

OLIVIA LOUVEL / Beauty Sleep (Cat Werk Imprint – merci à/thanks to Dense Promotion)
Cinquième album d’Olivia Louvel, mais je ne la connaissais pas auparavant. Chanson électro-pop brumeuse qui rappelle parfois Donna Regina, à d’autres moments Jenny Hval. Plutôt monochrome. Agréable, mais rien qui se distingue, et qu’une impression vague qui se dégage de mon écoute.
Olivia Louvel’s fitfh album, but it’s the first one I hear. Foggy electro-pop songs reminiscent at times of Donna Regina, at times of Jenny Hval. Rather monochromatic. Enjoyable, but nothing striking, and this listen leaves with only a vague impression.

PAAL NILSSEN-LOVE / Large Unit: First Blow (PNL Records)
Le batteur Paal Nilssen-Love (The Thing, etc.) est passé en mode big band l’an dernier. Ce mini-album (20 minutes) propose un premier document, en concert (juillet 2013). L’ensemble de 10 musiciens inclue deux batteurs, deux bassistes, une section de cuivres (avec tuba), un guitariste et l’électroniciste bruitiste Lasse Marhaug de Jazzkammer. Une grosse équipe. “Culius” consiste en morceaux écrits qu’interprètent deux sous-ensembles, en alternance: mélange de Charles Ives et de “conduction” à la Butch Morris, c’est efficace et décapent. “Motfølge” est une improvisation dirigée plus “orthodoxe” et joyeusement bruyante. Dans les deux pièces les tourne-disque de Marhaug occupent une place de choix.
Drummer Paal Nilssen-Love (The Thing, etc.) has gone big band last year. This Ep (20 minutes) is a preliminary document of sorts, a live set from July 2013. The 10-piece ensemble includes two drummers, two bassists, a horn section (with tuba), a guitarist, and Jazzkammer’s Lasse Marhaug on turntable and electronics. “Culius” consists in composed bits performed in clashing fashion by sub-groupings: a blend of Charles Ives and Butch Morris-style conduction. Fun and trashy. “Motfølge” is a more “orthodox” conducted improvisation (or so it feels), spirited and noisy. Marhaug features extensively in both tracks.

ARTO LINDSAY & PAAL NILSSEN-LOVE / Scarcity (PNL Records)
Court disque (25 minutes) qui documente cette rencontre en concert en juillet 2013 à Rio de Janeiro. Nilssen-Love joue comme s’il avait le feu au derrière; Lindsay se prend pour Thurston Moore. Beaucoup d’énergie, mais que ça, rien d’autre. Une folie débraillée sans  rien pour la subsumer.
A short CD (25 minutes) documenting this live encounter, July 2013, in Rio de Janeiro. Nilssen-Love plays his ass off; Lindsay goes into noise guitar berserker mode à la Thurston Moore. Lots of energy, and that’s it, nothing else. Unruly craziness without anything to subsume it.


2014-09-30

Délire actuel, 2014-09-30

DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 30 septembre 2014
Broadcast of September 30, 2014

Parcours libre: Post-classique, composition pour guitare électrique, électronique, improvisation collective – un parcours libre qui couvre beaucoup de terrain en peu de pièces.
Freeform Journey: Post-classical, composition for electric guitar, electronics, collective improvisation – this freeform aural journey covers a lot of ground with very few tracks.

(8:00 pm)




*SARAH PEEBLES
Resinous Fold 7 (for Smoke)
Delicate Paths - Music for Shô
06:00
*HILDUR GUÐNADÓTTIR
Strokur
Saman
07:30
ALESSANDRA NOVAGA
Erosive Raindrops
La chambre des jeux sonores
09:27

(8:30 pm)




ANNE-F JACQUES & TIM OLIVE
2
Dominion Mills
07:52
*PAUL BARAN
Himmelstrasse
The Other
12:46
Fang Bomb

(9:00 pm)




LA FORÊT ROUGE
Frelatage
Cassette
11:43
*LIMPE FUCHS, CHRISTOPH HEEMANN & TIMO VAN LUIJK
Dark Animals
Macchia Forest
09:58
Streamline

(9:30 pm)




*EXPERIMENTAL AUDIO RESEARCH
All Things Being Equal
All Things Being Equal
16:11
*JOHN CHANTLER
November Pts I+II
Even Clean Hands Damage the Work
11:00
merci à/thanks to:


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

SARAH PEEBLES
Une vidéo hypnotique sur une musique de Sarah Peebles, musique incluse sur l’album Delicate Paths.
A hypnotic video with music by Sarah Peebles, and this track is included on her latest album Delicate Paths.