Journal d'écoute/Listening Diary
2009-11-27
NHK / NHK [Unununium] (Raster-Noton - merci à/thanks to Dense Promotion)
L’étiquette d’électro expérimentale Raster-Noton publie depuis le printemps 2009 une série de neuf 12 pouces (une vingtaine de minutes chacun, aussi disponibles en téléchargements) intitulée “Unun”, suivant les numéros atomiques grecs des éléments chimiques 111 à 119. “Unununium” [111] est l’affaire du duo japonais NHK, qui livre six courtes pièces aux pulsations véhémentes, aux mélodies squelettiques et aux bruits galopants. C’est frénétique, presque dansable, dans l’esprit des premiers Pita, avec la facétie des premiers Farmers Manual aussi.
Since sprint 2009, the experimental electro label Raster-Noton is releasing a series of nine 12” EPs (also available as downloads) entitled “Unun”, following the Greek atomic numbers for chemical elements 111-119. “Unununium” [111] features the Japanese duo NHK, who deliver six short high-pulsating pieces, with skeletal melodies and galopping beats. It’s frantic, almost danceable, in the spirit of the first Pita albums and the whimsy of early Farmers Manual.
GRISCHA LICHTENBERGER / Treibgut [Ununbium] (Raster-Noton - merci à/thanks to Dense Promotion)
L’élément 112 (Ununbium) est l’œuvre de Grischa Lichtenberger, un Allemand qui m’est inconnu. Son approche techno-glitch est plutôt crue mais tout à fait en phase avec le son de Raster-Noton, trop peut-être. Ça manque de signes distinctifs, mais ses cinq pièces bougent et se contortionnent à souhait.
Element 112 (Ununbium) is the work of Grischa Lichtenberger, a German artist I didn’t know about. His techno-glitch approach is raw but very attuned to the Raster-Noton sound – too attuned, maybe. It lacks something distinctive, but his five tracks move and twist a lot.
AOKI TAKAMASA / RN-Rhythm-Variations [Ununtrium] (Raster-Noton - merci à/thanks to Dense Promotion)
L’élément 113 (Ununtrium) est l’œuvre d’Aoki Takamasa, un Japonais dont je n’avais jamais entendu parler non plus. Il fait dans la techno minimaliste dansante. Très peu de glitch. Peu de surprises aussi. Variations rythmiques, soit, et certaines sont assez intéressantes, mais ça demeure froid et relativement conventionnel.
Element 113 (Ununtrium) is the work of Aoki Takamasa, a Japanese artists I never heard of either. Danceable minimal techno. Very little glitch. Very little surprises too. Rhythm variations indeed, and some variations are interesting, but the whole remains cold and rather conventional.
MIKA VAINIO / Vandal EP [Ununquadium] (Raster-Noton - merci à/thanks to Dense Promotion)
L’élément 114 (Ununquadium) est l’œuvre de Mika Vaino (Pan Sonic) et, de loin, le meilleur des quatre premiers numéros de la série. Vainio y va de son approche la plus dansante, ce qui ne l’empêche pas de surprendre, de dévier, de manier le rythme comme si c’était quelque chose de sale et de rustre.
Element 114 (Ununquadium) is the work of Mika Vaino (of Pan Sonic fame) and is, by far, the better of the first four installments in the series. Vainio goes for his more danceable approach, which doesn’t prevent surprises and deviations. He handles rhythms as if they were dirty, coarse things.
HASSE POULSEN / L’Art abstrait n’a pas dit son dernier mot (Quark Records)
Le guitariste Hasse Poulsen invité par un festival Danois à composer du matériel pour un sextuor local assemblé pour l’occasion (des membres des groupes Takuan et Trio Trang). Poulsen s’inspire ici de la musique de Louis Sclavis et produit sa propre version d’une musique actuelle légère, tendre, à la fois rigolote et bien sentie. On pense à Sclavis, oui, mais aussi à Derome et Lussier, entre autres. C’est fin, intelligent et agréable. J’aime.
Guitarist Hasse Poulsen was invited by a Danish festival to compose material for a local sextet assembled for the occasion (members of the groups Takuan and Trio Trang). Poulsen drew inspiration from the music of Louis Sclavis to come up with his personal take on light/sweet creative music, both funny and thought-out. I’m thinking Sclavis of course, but also Derome and Lussier. It’s sophisticated, intelligent, and quite enjoyable. I like.
JULIAN COLBECK / Back to Bach (Voiceprint)
Je connais surtout Julian Colbeck comme le claviériste de Steve Hackett dans les années 90 et claviériste fantôme de Yes et ABWH. Début des années 90 (1992?), il a commis ce disque, des interprétations des Préludes et Fugues de Bach. Les pièces sont jouées par le pianiste Jonathan Cohen et Colbeck ajoutent des pistes de synthés et de percussions électroniques. Le résultat est lamentable - et présenté en double(!!), avec et sans la piste de piano, pour qui voudra s’accompagner. Avec piano, ça sonne comme une relecture nouvel-âgeuse de Bach. Sans piano, ça sonne comme de la musique générique pour fonds sonores. Et ça sonne TRÈS début 90. J’ai abandonné en cours de route.
I know Julian Colbeck mostly as Steve Hackett’s keyboardist in the ‘90s and the ghost keyboardist for Yes and ABWH. In the early ‘90s (1992?), he released this platter, a set of interpretations of Bach’s Preludes and Fugues. The pieces are performed by pianist Jonathan Cohen, to which Colbeck adds synth tracks and programmed percussion. The results are terrible, and delivered twice (!), with and without the piano track, in case you’d like to play along. With piano, it sounds like a new-agey take on Bach. Without piano, it sounds like generic library music. And it sounds VERY early ‘90s. I gave up after 20 minutes, couldn’t take any more of it.
LINDSAY COOPER / Sahara Dust (Intakt)
Je me suis procuré ce vieux disque (1993) à petit prix dernièrement, parce qu’il est impossible de se tromper avec Lindsay Cooper, encore moins lorsqu’elle confie le chant au grand Phil Minton. Diantre que j’aime Minton! Quelle voix, quelle charge émotive, quel étonnement perpétuel! Mais Cooper est la grande vedette de Sahara Dust; son écriture est ici coulante, poignante, complexe mais si immédiate. De la grande musique actuelle qui a évolué naturellement du Rock-in-Opposition de Henry Cow vers quelque chose de plus musique contemporaine, sans devenir guindée. Sahara Dust est plus “musique actuelle” et moins “rock” que Oh Moscow!, mais tout aussi enlevante. Superbe.
I recently acquired this old CD (1993) at a small price, because you just can’t go wrong with Lindsay Cooper, especially when she entrusts vocal duties to the great Phil Minton. Darn, do I love that guy! What voice, what emotional depth, what endless amazement! Cooper’s the real star though, and her writing flows naturally, poignantly, in a complex yet immediate form. Great musique actuelle that evolves naturally from Henry Cow’s rock-in-opposition toward contemporary classical, without stiffing up in the process. Sahara Dust is more “musique actuelle” and less rock that Oh Moscow!, but just as rapturing. Splendid.
MAGMA / Ëmëhntëhtt-Ré (Seventh)
Je suis complètement séduit et je le répète: meilleur que K.A., que j’ai pourtant encensé profusément à sa sortie en 2004. Ce disque est complètement dément, plus extatique que tout ce que Magma a fait avant. Un rush phénoménal! Viva Magma! Hamataï!
I am totally seduced and I’ll say it again: better than K.A., which I had copiusly lauded upon its release in 2004. This CD is demented, more ecstatic than anything Magma recorded before. A phenomenal rush! Viva Magma! Hamataï!