Journal d'écoute / Listening Diary
2013-09-26
THE LEGENDARY PINK DOTS /
Code Noir (Beta-lactam Ring)
Je suis allé voir les Dots à Montréal hier soir (bon
concert, même s’il était très fortement axé sur le nouvel album, que je trouve
un peu trop statique) et j’en ai profité pour ramassé ce Code Noir, l’album exclusif à la tournée. Quarante minutes de
maquettes autour de la création du dernier disque, The Gethsemane Option (statique, oui, mais bon tout de même). Des
versions très différentes, des essais, une ambiance somme toute moins glauque –
et moins “produite” que Gethsemane.
I went to see The
Legendary Pink Dots play in Montreal last night (a fine concert, although the
set list featured the new album a lot, which meant long static pieces), and I
took the opportunity to grab this tour CD, Code Noir. Forty minutes of material recorded
for/around the last record The Gethsemane Option. Alternate version, demos and ideas, in an ambience that proves to be
less bleak (and “produced”) than Gethsemane.
LONNIE HOLLEY / Keeping a
Record of It (Dust to Digital – merci
à/thanks to Forced Exposure)
Deuxième album de Lonnie Holley (j’ai manqué le
premier) qui, notons le, est un artiste vivant qui produit en ce moment – le
seul dans le catalogue de Dust to Digital, étiquette qui se consacre
habituellement aux musiques du passé. Holley est un “outsider artist” qui a
commencé à endisquer dans la soixantaine. Il a une voix étrange, un peu creuse,
une articulation parfois difficile à comprendre, et il s’improvise un
accompagnement au clavier. Oui, je sais, vous avez l’impression que je viens de
décrire Normand L’Amour. Détrompez-vous. Holley n’est ni absurde, ni kitsch.
Ses chansons longues et répétitives me rappellent Marianne Nowotny et certaines
musiques africaines, en plus d’un certain blues des bas-fonds américains. Avec
la participation de membres des Black Lips et de Deerhunter. [Ci-dessous: Le
moment fort de l’album, “Six Space Shuttles and 144,000 Elephants.”]
Second album by
Lonnie Holley (I missed the first one) who, it’s worth mentioning, is alive and
recording now – a rarity in the catalogue of Dust to Digital, a label usually
devoted to music from the past. Holley is an outsider artist who started
recording in his 60s. He has a strange voice, slightly hollow, his
pronunciation is difficult to follow, and he improvises accompaniments on a
keyboard – Quebecois readers might recognize Normand L’Amour in this
description, but they would be misled: Holley’s music is neither dada nor
kitsch. His long and repetitive songs remind me of Marianne Nowotny and some
African music styles, plus the blues from the dumps. Members of Black Lips and
Deerhunter feature as guests. [Below: The highlight of the album, “Six Space
Shuttles and 144,000 Elephants.”]
THE REMOTE VIEWERS /
Crimeways (The Remote Viewers)
David Petts n’arrête jamais. Voici déjà un nouvel
album de son groupe The Remote Viewers. Il s’agit d’une suite à City of Nets, deuxième volet d’une
trilogie qui sera complétée en 2014. Crimeways
est un disque souvent froid, dont la musique, hybride de rock-in-opposition et
de musique de chambre contemporaine, semble poser des énigmes. Un disque
cérébral, quoi. Les quatre premières pièces, quatre minutes et demie chacune,
posent les jalons de ce qui suit: pulsation carrée (mais rythmiques parfois
complexes), harmonies complexes de saxophones (il y en a quatre), facture
minimaliste. En fin d’album, “Mass Isolation”, 13 minutes, pousse le
minimalisme plus loin, comme si elle éliminait tour à tour les suspects ne
collant pas aux pièces à conviction. Non, ce n’est pas si systématique que ça,
et la finale bouge pas mal. [Ci-dessous:
La pièce d’ouverture, “Crimewaves”.]
David Petts is
unstoppable. The Remote Viewers already have a new album out. Thi is the
follow-up to City of Nets and
the second installment in a trilogy to be completed in 2014. Crimeways is often cold and its music, a hybrid of
rock-in-opposition and contemporary chamber music, feels like a crime novel. In
other words, it’s a cerebral record. The first four pieces, each a four minutes
and a half long, set the cast and surroundings: square pulse (though rhythms
can be complex), complex saxophone harmonies (with four saxes), minimalist
stance. At the tail end of the album, the 13-minute “Mass Isolation” pushed
minimalism further, as if it were eliminating one by one suspects who don’t fit
the evidence. No, it’s not that systematic, and the finale shakes things up. [Below: The opening track “Crimewaves.”]
FAIRFIELD SKI / Fairfield Ski
(Guerssen – merci à/thanks to Forced Exposure)
Ce CD présente un album jamais paru, le seul d’un
groupe britannique appelé Fairfield Ski… qui a eu la malchange d’avoir un
mauvais gérant (pas un gérant véreux, juste un gérant sans talent).
Enregistrées en 1973, ces neuf chansons sentent les Beatles et Procol Harum –
éléments de rock psychédélique et de proto-progressif, quelques bonnes idées,
mais un chanteur qui manque de force et de charisme. En fait, soyons honnêtes:
les quatre musiciens du groupe étaient des pros. S’ils avaient pu publier cette
première galette, puis progresser, ils auraient pu livrer un solide deuxième ou
troisième disque. Or, dans l’état (et plutôt bien enregistré), Fairfield Ski manque de caractère.
This CD presents
an album that never got released, the sole recordings of a UK band called
Fairfield Ski… who had the bad luck of falling on a bad manager (not a crooked
one, just an untalented one). These nine songs from 1973 smell of The Beatles
and Procol Harum – elements of psychedelic rock and proto-progressive rock,
some good ideas, but the singer lacks strength and charm. Actually, I should be
honest: all four musicians were pro, and if they had been given the chance to
release this first platter, than work some more on their material, they could
have delivered a strong second or third opus. However, as it is (and it was
pretty well recorded), Fairfield Ski lacks character.