Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

Home of François Couture's music journalism and activism.

2009-07-10

Van der graafin'

Pas de journal d'écoute ajourd'hui hier ni aujourd'hui - Josée et moi suivons la tournée québécoise de Van der Graaf Generator, en bons fans que nous sommes. Quel fabuleux concert à Montréal hier! Meilleur par un ordre de magnitude que celui du Nearfest, au tout début de la tournée nord-américaine. VDGG est assurément le groupe le plus intense que je connaisse sur scène. Des montagnes russes d'émotion pure! Vous trouverez ci-dessous un extrait de leur prestation au Nearfest (le début de "Scorched Earth").
No listening diary yesterday or today - Josée and I are following Van der Graaf Generator's Quebec tour, like the good fans we are. And what fabulous concert in Montréal last night! Better by an order of magnitude than their Nearfest set at the beginning of the tour. VDGG is definitely the most intense live band I know. A roller-coaster of pure emotion! Below is an excerpt from their Nearfest performance (the first three minutes of "Scorched Earth").




2009-07-09

AMG reviews / critiques: 2009-07-09

[compilation] Modesty Blaise, No. 1: Cheesy Pop for the Connoisseur

2009-07-08: All You Need Is Love, Lionel Marchetti, The Mentones, Quicksilver Messenger Service, The Remote Viewers, Mirthkon

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-07-08

TONY PALMER / All You Need Is Love (Voiceprint)

Il s’agit d’une série télé sur l’histoire de la musique populaire, en 17 épisodes, réalisée par le Britannique Tony Palmer au début des années 70, maintenant rééditée sur DVD par Voiceprint. J’ai reçu les trois premiers épisodes, que j’ai fini de visionner tôt ce matin. La série embrasse large: de l’origine de la musique populaire américaine dans ses racines noires jusqu’au rock, en passant par le blues, le swing, le jazz, la comédie musicale, etc. Le propos date, le montage inclut des choses douteuses et non identifiées, mais il y a de quoi apprendre. Le premier épisode est une introduction à la série et est inclu avec chaque DVD (les épisodes sont vendus séparément). J’ai visionné le deuxième (“The Beginnings”) et le troisième (“Ragtime”). Dans “The Beginnings”, on brosse un solide portrait de l’essor de la musique afroaméricaine, en soulignant à quel point elle était coupée de l’Afrique. Puis, l’épisode se termine par des images de Fela Kuti et de la tournée africaine de Ginger Baker, question de montrer la différence et la convergence. L’épisode sur le ragtime est en fait une bio de Scott Joplin, sujet qui m’intéresse moins. Gros problème de cette série: les épisodes vendus séparément (16 boîtiers pour 17 fois 53 minutes!), alors qu’un coffret avec plusieurs épisodes par disque aurait fait l’affaire. [Ci-dessous: bande-annonce de la série.]

This is a TV series (17 episodes) on the history of popular music, directed by Tony Palmer in the early ‘70s, now reissued on DVD by Voiceprint. I have seen the first three episodes, which I finished watching early this morning. The series covers a lot of ground, from the origins of American popular music in its Afro-American roots up to rock, by way of blues, swing, jazz, musical, etc. The discourse is dated and the editing includes questionable (and occasionally unidentified) footage, but there’s plenty to learn. Episode 1 is an introduction to the series and comes bundled with every DVD (each episode is sold separately). Episode 2, “The Beginnings,” draws a solid portrait of the advent of Afro-American music and its lack of connection to African music. It concludes with footage of Fela Kuti and Ginger Baker’s African project/tour, just to show the difference and convergence between America and Africa. Episode 3, “Ragtime,” is actually a biography of Scott Joplin, which I found less interesting. The big problem with this series is its marketing: 16 episodes sold separately (and 16 Episode 1 discs, in 16 cases, for 17 times 53 minutes of material!). A box set with several episodes per disc would have been just fine. [Below: Official trailer.]


SWISS IMPROVISERS ORCHESTRA / Zwitzerland (Creative Sources)

Un ensemble d’improvisateurs actif depuis 1998, mais je n’en avais pas entendu parler encore. Est-ce leur premier disque? Ils sont neuf (du lot, seul le nom du pianiste Christoph Baumann évoque quelque chose chez moi). Un bon mélange d’impro dirigée, d’impro libre et de composition (ou canevas?). C’est solide, amusant (“Disturbed Tune”, la “Coda”), belles interactions au sein de l’ensemble. Moins guindé que certains autres orchestres. En fait, ça me fait penser beaucoup au Micro-East Collective de la fin des années 90. Un bon disque.

An improvisers’ ensemble active since 1998, but I’m hearing them here for the first time. Is this their first album? They are nine (I only knew Christoph Baumann prior to this). A nice blend of conducted improv, free improv and composition (or structured improv?). It’s strong, fun (“Disturbed Tune,” “Coda”), nice interplay within the ensemble. Less stuck-up than some other orchestras. It reminds me a lot of what the Micro-East Collective was doing in the late ‘90s.

LIONEL MARCHETTI / Knud, un nom de serpent (Le Cercle des entrailles) (Intransitive Recordings)

Si je tiens Lionel Marchetti en si haute estime, c’est principalement à cause de ce disque. C’est le disque de musique concrète que j’ai écouté le plus dans ma vie, après Forêt profonde et Sous le regard d’un soleil noir de Francis Dhomont. Marchetti retourne à l’essence même de la musique concrète: le collage et la superposition de sons sans liens, pour en faire jaillir la poésie et que l’oreille (et le cerveau qui y est attaché) se tisse sa propre histoire. Knud s’ouvre sur un griot africain en pleine transe, auquel se superpose bientôt un hymne religieux particulièrement gaga. Pour le reste: enregistrements de treks, fusées de rire sur fond de machines, et une pléthore d’autres sons, triviaux ou non, formant une épopée auditive qui vous laissera pantois... ou confus... ou les deux. Paru à l’origine en 2001, épuisé, et maintenant réédité (nouvelle pochette, pareil pour le reste). [Ci-dessous: Un extrait de l’album, trouvé sur le site d’Intransiive.]

If I have such a good opinion of Lionel Marchetti, it is mostly because of this album. Thia ia the musique concrète record I have listened to the most over the years, after Francis Dhomont’s Forêt profonde and Sous le regard d’un soleil noir. Marchetti goes back to the very essence of musique concrète: a collage and superimposition of unrelated sounds in order to let poetry fly and let the ear (and the brain attached to it) make up its own narrative. Knud opens with an African storyteller in trance, soon joined by the kitschiest religious hymn. The rest is all trekking field recordings, bouts of laughter, machinery, and tons of other trivial and less trivial sounds, arranged in an aural odyssey that will leave you breathless… or confused… or both. First released in 2001, sold out for a while, and now reissued (new artwork but the music is the same). [Below: An Excerpt from the album, found on Intransitive’s website.]

http://media.brainwashed.com/intransitive/sounds/int014.mp3

STEUART LIEBIG/THE MENTONES / Angel City Dust (pfMENTUM)

Du delta blues sale aux sonorités toujours un peu à côté. Oui, du blues actuel, qui n’a pas peur de l’atonalité. Avec le fabuleux bassiste Steuart Liebig, et l’harmoniciste Bill Barrett, qui ne fait qu’améliorer son rôle avec le groupe avec chaque nouveau disque. Celui-ci est leur troisième. Personnellement, je crois préférer Nowhere Calling, mais je n’ai rien à redire sur celui-ci, qui est peut-être encore plus facile d’approche.

Dirty delta blues that always sounds a bit off. Yep, avant-blues that isn’t scared of stepping outside the scale. With the fabulous bassist Steuart Liebig, and harmonica player Bill Barrett whose has been improviing his role in the group with each release. This is their third CD. I personally prefer Nowhere Calling, but I have nothing negative to say about this one. It might be an even easier listen than the first two.

QUICKSILVER MESSENGER SERVICE / Reunion (Voiceprint)

Le vénérable “jam band” de la côte ouest a connu en fait une courte heure de gloire, mi-années 60 (à l’époque, ils étaient les égaux de Grateful Dead et de Jefferson Airplane, même si l’histoire a poussé leur nom hors de la liste des grands). Personnellement, je n’ai jamais été un mordu de QMS, mais je respecte ce qu’ils ont fait. Puis, les réunions se sont succédées, épisodiques et d’un intérêt décroissant. La dernière en lice est survenue en 2006, autour des membres originaux Gary Duncan et David Freiberg, entourés de musiciens plus jeunes. Reunion tente de chroniquer un concert de cette tournée. Oui, tente. Parce que, sur mon exemplaire, les disques 1 et 2 sont interchangés (pas trop grave) et les deux premières pièces du disque 2 (marqué 1) sont en fait la même piste mise deux fois! Au-delà de ces bévues, disons que les messieurs ne sont plus en voix et que la prestation au complet est plutôt bancale.

The venerable West-Coast jam band ended up having a relatively short time at the top, in th emid-‘60s (back then, they were seen on equal standing with the Grateful Dead and Jefferson Airplane, though history has relegated them to the B list since). Personally, I have never gotten into QMS, although I do respect their original accomplishments. Then, the reunions began, short-lived and of decreasing interest. The latest happened in 2006 and featured two original members, Gary Duncan and David Freiberg, supported by younger musicians. Reunion attempts to chronicle one concert from that tour. Yes, “attempts,” for my copy has discs 1 and 2 swapped around (not too bad) AND the first tracks on disc 2 (mislabeled 1) are actually the same track repeated! These manufacturing mistakes aside, let’s just say that there isn’t much voice left in these guys, and the whole performance is shaky.

THE REMOTE VIEWERS / Sinister Heights (The Remote Viewers)

Je suis un fan des Remote Viewers depuis une dizaine d’années, dès la première fois que j’ai entendu la voix mielleuse et inquiétante de Louise Petts. Les choses ont quelque peu changé depuis, surtout dernièrement, alors que le groupe a délaissé la chanson pour se concentrer sur la composition instrumentale complexe. Sinister Heights est un album double auto-produit (sur CDR) mettant en vedette David Petts et Adrian Northover, ainsi qu’une pléthore d’invités (dont John Edwards, Caroline Kraabel, Darren Tate et Dave Tucker). Stylistiquement, c’est très proche du disque October Rush de leur coffret Control Room, quoique que le premier disque fasse beaucoup appel au rythme. Une écriture solide, qui allie mélodisme, accessibilité et recherche, le tout enveloppé dans cette aura “film noir” qui demeure (quoique atténuée par l’absence de Louise). Le second disque est plus sombre et laisse plus de places aux choeurs de saxo tortueux typiques du groupe. Si, comme moi, vous avez accepté le changement de direction des Remote Viewers, voici un très bon album, fort en contenu à digérer graduellement. Si vous vous attendiez à des chansons glauques, vous êtes prévenus.

I am been a fan of The Remote Viewers for over a decade, ever since I heard the sweet and disquieting voice of Louise Petts for the first time. Things have changed since then, especially lately, as the group has turned away from the song format to focus on complex instrumental compositions. Sinister Heights is a self-released double CDR set featuring David Petts and Adrian Northover, plus a long list of guests (among which are John Edwards, Caroline Kraabel, Darren Tate, and Dave Tucker). Stylisitically, this is very close to October Rush, disc 1 of the Control Room boxset, although the first of the two discs relies more heavily on rhythm. Strong writing blending melodicism, accessibility, and experimentation, with those angular sax lines, all wrapped into the “film noir” aura that is typical to this band (although less strongly since Louise’s departure). If, like me, you have come to terms with the group’s change of direction, this is a very good album with lots of material to be digested slowly. And if you are still expecting dark, moody art songs, well you’ve been warned.

MIRTHKON / Vehicle (AltrOck)

Convaincu à la première écoute: quel fabuleux disque de ce groupe américain, mixé par Dan Rathbun de Sleepytime Gorilla Museum. Vehicle tombe quelque part entre le premier Sleepytime et le dernier Beardfish -- oui! Très rock progressif, mais aussi fortement RIO, avec un côté métal indéniable. Et que dire de la pochette, truffée de parodies tordues et d’histoires étranges. Un délice pour amateur d’avant-prog! [Ci-dessous: un extrait de “Kharms Way” trouvé sur le site du groupe. D’autres extraits à cet endroit.]

I’m convinced on first listen: what a fabulous CD from this American group, mixed by Sleepytime Gorilla Museum’s Dan Rathbun. Vehicle falls flat in between SGM’s first and Beardfish’s latest – seriously! Very progressive rockish, but also resolutely RIO, with an undeniable avant-metal base. And a gorgeous booklet filled with visual parodies and twisted stories. An avant-prog fan’s delight! [Below: An excerpt from “Kharms Way” found on the group’s website. More samples there too.]

http://www.mirthkon.com/audio/KHA_Sample.mp3


2009-07-07

Délire actuel, 2009-07-07

DÉLIRE ACTUEL

Émission du 7 juillet 2009
Broadcast Date: 7 July 2009


SUJET
TOPIC
Le Top 15 de la mi-2009: Une tradition à Délire actuel: un palmarès des six premiers mois de l'année. Ces disques feront-ils partie de la revue de fin d'année en décembre? Certains oui, d'autres p'têt pas - tout dépend de ce que l'avenir rapproché nous réserve! En attendant, voici les disques à ne pas manquer en 2009, jusqu'à présent. Sous chaque sélection vous trouverez un micro-commentaire.
The Mid-2009 Top 15: It's a Delire Actuel tradition: the mid-year best-of list! Will these records be part of the year-end list in December? Some will, some might not - it all depends on what the rest of the year will bring. Meanwhile, these are records you shouldn't let pass you by in 2009. Under each selected track is a very short commentary (French/English).

LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

QUARTET BASE / OB1 (6:22) - Allo? (Circum Disc)
Un jazz actuel qui tape. / Hard-hitting avant-jazz.
JEAN DEROME ET LES DANGEREUX ZHOMS +7 / Ta Ferveur (5:09) - Plates-formes et traquenards (Disques Victo)
Le meilleur disque de Jean depuis belle lurette. Deux oeuvres complexes et touffues. / Jean's best record in ages. Two complex and dense works.
SPEAK EASY / Backchat 2 (7:34) - Backchats (Creative Sources)
De l'impro libre de haut niveau, avec deux vocalistes survoltés. / Top-grade free improvisation, featuring two highly-strung vocalists.

*ANTHONY PATERAS & ROBIN FOX / Prelude (3:26) - End of Daze (Editions Mego)
Ce duo australien joue au ping-pong avec les électroniques. / This Australian duet plays electronics like it were table tennis.
MATHEW ADKINS / Urban Soundscape (7:05) - [60]Project (empreintes DIGITALes)
Une collaboration de masse autour de la musique concrète. / A mass collaboration around musique concrète.
SOPHIE AGNEL / Capsizing Moments, Part 2 (8:49) - Capsizing Moments (Emanem)
Une prestation qui définit une carrière. / A career-defining performance.

ROBERT MILLIS / 1 (40s is not good) (8:06) - 120 (Etude Records)
Vieux 78 tours, voyages dans de vieux pays, nouvelle forme de collage sonore. / Old 78s, travel recordings in old countries, a new form of sound collage.
QUATUOR BOZZINI / 8 mots d'ordre sur un constat (2:23) - Hozhro (Collection QB)
Une oeuvre incroyablement dense de Michel Gonneville. / An incredibly dense work by Michel Gonneville.

COPERNICUS / 12 Subatomic Particles (9:52) - disappearance (Nevermore/Moonjune)
Le mage noir du "spoken word" est de retour! / The dark magus of spoken word is back!
**MIRIODOR / Réveille-matin (7:54) - Avanti! (Cuneiform)
Différent, plus sombre, toujours phénoménalement bon. / Different, darker, as fantastically good as ever.
RODÉOSCOPIQUE / Loo (2:33) - Rodéoscopique (Audiogram)
Western spaghetti et musique actuelle, une combinaison rafraîchissante. / Spaghetti western and "musique actuelle," a refreshing combination.

VIALKA / Premiers pas (6:36) - Succès planétaire international (Dual Plover)
Avant-rock entre l'Europe de l'Est et Étron Fou Leloublan. Et leur meilleur disque à ce jour. / Avant-rock between Eastern Europe and Etron Fou Leloublan. And their best CD to this day.
***KINIT HER / The Fifth Refract (3:29) - Glyms or Beame of Radicall Truthes (Hinterzimmer Records)
Un culte de gnomes tourne mal à Stonehenge. La chose la plus étrange que j'aie entendu cette année. / A gnomic cult gone wrong at Stonehenge. The strangest thing I've heard this year.
***LAWRENCE ENGLISH / ...And Clouds for Company (6:21) - A Colour for Autumn (12k)
La beauté faite son. Beauty incarnate as sound.

PHOSPHOR / P8 (extrait/excerpt: 8:00) - II (Potlatch)
Impro électroacoustique aride et exigeante, mais d'une cohérence sidérante. Difficult and arid electroacoustic improv, but so coherent it rivets you to your seat.

merci à/thanks to:
*Forced Exposure
**Six Média Marketing
***Dense Promotion

COMPLÉMENTS / SUPPLEMENTS:

Kinit Her (vidéo)
Kinit Her video


Vialka en concert (vidéo amateure)
Live Vialka (amateur footage)

Délire musical, 2009-07-07

DÉLIRE MUSICAL

Émission du 7 juillet 2009
Broadcast Date: 7 July 2009


LISTE DE DIFFUSION
PLAYLIST

*Thème/Theme: KIILA / Kevätlaulu - Tuota Tuota (Fonal)

*DAVE BIXBY / Drug Song (3:20) - Ode to Quetzalcoatl (Guerssen)
*THE TREE PEOPLE / Thomas (4:42) - Human Voicews (Guerssen)
PETER HAMMILL / Undone (4:25) - Thin Air (Fie!)

**BROKEN ARM TRIO / Spinning Plates (3:23) - Broken Arm Trio (Skipstone)
SIMAK DIALOG / Disapih (extrait/excerpt: 4:00) - Demi Masa (Moonjune)
DIALLÈLE / Maya (4:56) - Diallèle (Great Winds)

*THE MIND'S EYE / Help I'm Lost (2:21) - Acid Dreams: Testament (Past & Present)
*THE ROGUES / The Train Kept A-Rollin' (2:37) - Acid Dreams: Epitaph (Past & Present)
*OTIS WAYGOOD / A Madman's Cry (4:23) - Ten Light Claps and a Scream (Shadoks)

RAIMUNDO RODULFO / Blue (extrait/excerpt: 5:30) - Mare et Terra (Musea)

merci à/thanks to:
*Forced Exposure
**Braithwaite & Katz Communications

COMPLÉMENTS / SUPPLEMENTS:

Peter Hammill en concert, en décembre 2008, un de ses classiques
Perter Hammill, live in December 2008, performing one of his classic songs


Vidéo promotionnelle de simakDialog
simakDialog promotional video

2009-07-07: Rodrigues/Rodrigues/Santos/Drury, Jim Haynes, Jonesin', Matt Malley

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-07-07


ERNESTO RODRIGUES, GUILHERME RODRIGUES, CARLOS SANTOS & ANDREW DRURY / Eterno Retorno (Creative Sources)

J’aime beaucoup le style d’improvisation libre développé par Ernesto (alto) et Guilherme (violoncelle) Rodrigues, ce duo père-fils portugais. Sur Eterno Retorno, ils sont accompagnés de l’électronicien Carlos Santos et du percussionniste Andrew Drury. De l’improvisation qui capte et soutient l’attention par ses jeux d’interactions et de silences qui tissent un univers sonore fort en profondeur de champ, mais à la dimension temporelle extrêmement flexible. Beau travail de Drury, dont le jeu minutieux imite les grattements et les frottements des cordes. Les électroniques de Santos sont subtiles et bien choisies. Une écoute exigeante mais révélatrice.

I really like the style of free improvisation adopted by Ernesto (viola) and Guilherme (cello) Rodrigues, the Portuguese father-son duo. On this, they form a quartet with electronician Carlos Santos and percussionist Andrew Drury. Improvisation that draws and retains your attention, its games of interplay and silence weaving a soundworld that has a lot of depth and an extremely flexible timeline. Good work from Drury, whose minute playing mimicks the strokes and scratches of the strings. Santos’ electronics are subtle and tasteful. A demanding but revelatory listen.


JIM HAYNES / Sever (Intransitive Recordings)

Des drones envoûtants, aux résonances métalliques, pures et léchées. Pas de lo-fi ici: très belle qualité sonore. Pas d’hésitation dans la démarche non plus: les sons suivent leur cours avec assurance, composant des pièces à la grâce presque chorégraphique. Très bon. Jim Haynes était du duo Coelancanth (avec Loren Chasse). [Ci-dessous: Un extrait du disque, trouvé sur le site d’Intransitive.]

Rapturing drones, pure and slick, with metallic overtones. No lo-fi here: great sound quality. No shaky artistic process either: sounds follow their course with assurance, composing pieces with near-choreographic grace. Very good. Jim Haynes was one half of Coelacanth (with Loren Chasse). [Below: An excerpt from the album, found on Intransitive’s website.]

http://media.brainwashed.com/intransitive/sounds/int032.mp3


JONESIN’ / Hi, We’re Jonesin’ (ind.)

On me les a présenté comme de la pop bubblegum, mais il s’agit plutôt d’électro-pop légère et d’apparence innocente. Collaboration entre Matt Jones (Master Slash Slave) et sa fiancée Jenny Jones, Jonesin’ (dont ceci est le premier album) fait dans l’irrévérence déguisée en naïveté: qu’on écoute seulement le texte de “2012,” qu’on lise le titre “Too Stoned to Screw” ou qu’on remarque le pénis pas si discrètement glissé au sein de la pochette. Sympathique, mais pas particulièrement illuminant dans le genre estival. Tout de même, une ou deux écoutes de plus pourraient changer les choses, si une ou deux chansons se met à se forer un chemin jusqu’à mon cerveau reptilien. Pour amateurs de vieilles boîtes à rythmes poussés à l’excès.

The press release says “bubblegum pop,” but my ears say light and innocent-looking electro-pop. This is a collabroation between Matt Jones (Master Slash Slave) and his betrothed Jenny Jones, and Hi, We’re Jonesin’ is their debut. Their music is irreverence camouflaged as naivete. Just listen to the lyrics to “2012,” or read the title of “Too Stoned to Screw,” or notice the penis not-so-discreetly slipped into the childish artwork. Enjoyable, but not particlarly illuminating, even for a summer-centric record. Still, another listen or two might change my opinion, especially if a song or two can worm its way down to my reptilian brain. For fans of abused old beatboxes.


MATT MALLEY / The Goddess Within (Voiceprint)

Premier album solo de l’ex-bassiste des Counting Crows. Entre le rock bien senti et le voyage spirituel. Un disque rondement mené, où Malley se charge de tous les instruments avec talent. Une reprise de Steeleye Span (“Our Queen”, elle-même un air traditionnel celtique), une reprise de Nick Drake (“Hanging on a Star”). Pour le reste, de bonnes chansons originales, sauf la toute dernière, “The Dawning of Your Day”, tellement bourrée de clichés que le disque a failli se retrouver à la poubelle.

First solo effort by Counting Crows’ ex-bassist. Somewhere between good ol’ rock and spiritual journey. A well-rounded record, where Malley plays every instrument, and capably so. A Steeleye Span cover (“Our Queen,” itself a Celtic traditional song), a Nick Drake cover (“Hanging on a Star”). The rest are all good originals, except for the very last song “The Dawning of Your Day,” an awful bundle of clichés that almost moved me to throw the disc in the garbage bin.


2009-07-06: João Lucas, Harbinger, KRK, Skakkamanage

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-07-06


JOÃO LUCAS / Abstract Mechanics (Creative Sources)

Une musique écrite pour la chorégraphie “It was a very abstract thing” d’Andresa Soares. Une musique axée sur l’improvisation, même s’li y a effectivement un canevas, voire des parties entièrement écrites. João Lucas au piano, accordéon et électroniques (légères et occasionnelles); Miguel Mira au violoncelle. La musique se concentre sur la complicité entre Lucas (surtout au piano) et Mira, une musique non idiomatique, chargée d’émotion et de mouvement, avec une légère touche de tango qui pointe à l’occasion.

Music written for Andresa Soares’ choreography “It was a very abstract thing.” Music focused on improvisation, although there is a canvas, and even entirely scored bits it seems. João Lucas plays piano, accordion and (light and occasional) electronics; Miguel Mira on cello. The music focuses on the deep-running interplay between Lucas (mostly at the piano) and Mira. Non-idiomatic music charged with emotion and busy with motion, with a slight touch of tango surfacging here and there.


HARBINGER / Second Coming (Guerssen Records - merci à/thanks to Forced Exposure)

Deuxième disque de Dave Bixby, enregistré immédiatement après son Ode to Quetzalcoatl (voir l’entrée du 2009-07-01). Encore de la folk psychédélique de type “loner/downer.” Si Quetzalcoatl chroniquait sa recherche spirituelle, Second Coming est nettement plus religieux. D’ailleurs, le gourou Don DeGraaf a fait office de producteur, harnachant la musique de Bixby à un projet lié à sa secte. Tout de même beaucoup d’honnêteté et d’incertitude dans les textes, et quelques chansons qui touchent, mais je trouve celui-ci moins fort que le précédent. Le son est meilleur par contre.

Dave Bixby’s second LP, recorded immediately after Ode to Quetzalcoatl (see my diary entry on 2009-07-01. Again, it’s loner/downer psychedelic folk. If Quetzalcoatl was about soul searching, Second Coming is more clearly about religion. In fact, the guru Don DeGraaf acted as producer on this album, highjacking Bixby’s music for a project tied to his cult. Still, a lot of honesty and incertitude in the lyrics, and some songs are moving, but I find this effort weaker than the first. On the other hand, the sound is better.


KRK / Acouasm (Acheulian Handaxe)

Un disque court (une demi-heure) mais solide d’improvisation électroacoustique, avec la contrebasse de George Cremaschi (qui utilise des électroniques analogiques) manipulée numériquement par Matthew Ostrowski. Une musique profonde mais frénétique, qui fait penser à l’approche utilisée par le duo Furt. Il y a de la finesse, mais ce n’est pas de la contemplation quasi silencieuse de ce qui pourrait être fait. Ces deux-là vont directement au vif du sujet.

A short recod (half an hour) but a strong record of electroacoustic improvisation, featuring George Cremaschi’s doublebass (also using analog electronics) being digitally manipulated by Matthew Ostrowski. Deep but frenetic music that makes me think of the stype developed by the duo Furt. There’s finesse, but no near-silent contemplation of what could be done. These two go straight to the heart of the matter.


SKAKKAMANAGE / All Over the Face (Kimi Records - merci à/thanks to Forced Exposure)

Peu impressionné par ce groupe islandais, dont c’est le second disque. De la pop-rock indie, bruyante parfois, qui manque de sincérité ou d’excitation. Très ordinaire. Örvar Smárason de múm fait une apparition à l’harmonica, et c’est là le point fort de cette galette.

I’m not impressed with this Icelandic group – this is their second full-length. It’s indie pop/rock, occasionally noisy, but lacking sincerity and excitement. Very ordinary. Orvar Smárason of múm makes a guest appearance on harmonica, and that’s the highlight of the album.