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2010-11-06

Bleu Jazz, 2010-11-06

BLEU JAZZ

Chronique mensuelle JAZZ ACTUEL présenté par François Couture (Monsieur Délire)
Monthly CREATIVE JAZZ segment hosted by François Couture (Monsieur Délire)


Édition du 6 novembre 2010 
Broadcast Date: November 6, 2010

LISTE DE DIFFUSION

PLAYLIST



SECOND APPROACH / Jazz, Please! (7:51) - Event Space (Leo Records) * écourtée en raison d'un pépin technique / *shortened due to a technical issue

ORIOXY / The Child (7:38) - Tales (Unit Records
RADAR SUZUKI / Lahar (8:04) - Lahar (Unit Records)

STEFANO PASTOR & KASH KILLION / Obstinacy (7:53) - Bows (Slam Productions)
ERIK FRIEDLANDER / Stepping-Tangle-Like A Dream-Spider-A Settling Fog-The Fool-Solitary (4:59) - 50 Miniatures for Improvising Quintet (Skipstone)

RODRIGO AMADO - TAYLRO HO BYNUM - JOHN HÉBERT - GERALD CLEAVER / Newman's Informer (8:32) - Searching for Adam (Not Two Records)


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

ORIOXY
En concert, juin 2010.
Live, June 2010.


STEFANO PASTOR
En concert, juin 2009, avec le trio Forgiving July.
Live, June 2010m with the trio Forgiving July.

Chanson/Song: Ça prend presque rien

Après quelques pièces bruitistes et expérimentales, je rends publique une première chanson au ukulele. Depuis quelques années, je développe un répertoire de chansonnier au ukulele - d'abord en boutade, puis pour le plaisir. Voici donc une vieille chanson du groupe québécois Octobre, reprise en toute simplicité et avec à peine un peu de multipistage.

After a few noisy and experimental tracks of my own, this is the first ukulele song I'm making public. For some years now I have been developing a repertoire of cover songs on the ukulele - first as a joke, then simply for the pleasure of it. So here's an old song by Quebecois group Octobre, covered very simply, and with a just hint of multitracking.

 Ça prend presque rien by fcouture

2010-11-05

2010-11-03/04: Hugh Hopper, Uz Jsme Doma, David First, Ostendorf/Zoubek/Lauzier, Erik Friedlander, Jonathan Uliel Saldanha


Journal d'écoute / Listening Diary 
2010-11-03/04

HUGH HOPPER / The Gift of Purpose (Cuneiform)
Oubliez qu’il s’agit d’un album pour venir en aide aux proches de Hugh Hopper, décédé à la suite d’une maladie fulgurante. Oubliez qu’il s’agit d’une édition limitée. The Gift of Purpose est essentiellement un album en concert du trio Bone (Hopper, le guitariste de Doctor Nerve Nick Didkovsky et le batteur de Forever Einstein John Roulat), dont le seul autre enregistrement est un disque studio chez Cuneiform. La musique ici est beaucoup plus lâche et improvisée que sur ce dernier disque: des jams inspirés sur des riffs tonitruants, comme seul Hopper savait le faire. En complément à cette courte prestation (45 minutes), on a droit à un vibrant hommage de 15 minutes, enregistré en studio, et mettant en vedette Didkovsky, Roulat, quelques membres de Doctor Nerve, et Daevid Allen, collègue de longue date de Hopper, qui livre à sa manière si personnelle un texte très touchant, un éloge du grand bassiste. N’oubliez pas qu’il s’agit d’une édition limitée et que tout votre argent va à ses proches.
Forget for a moment that this is a benefit CD to help the family of bassist Hugh Hopper, who died after a devastatingly fast illness. Forget that it’s a limited edition release. The Gift of Purpose is essentially a live album by Bone (Hopper, Doctor Nerve guitarist Nick Didkovsky, and Forever Einstein drummer John Roulat), whose sole other recording is a studio album on Cuneiform. The music here is looser and more improvised than on that disc: inspired jams on thundering riffs like only Hopper could play. This 45-minute live set is complemented by a heartfelt 15-minute homage recorded in the studio by Didkovsky, Roulat, a few members of Doctor Nerve, and Daevid Allen, a long long time cohort of Hopper who delivers, in his own special way, a moving eulogy. Now don’t forget that this is a limited edition release and that every cent you pay for it goes straight to Hopper’s family.

 UZ JSME DOMA / Caves  (Cuneiform)
Uz Jsme Doma chez Cuneiform? Pourquoi pas! La vénérable formation tchèque, véritable fleuron de la Révolution pourpre de Vaclav Havel, persiste et signe avec ce disque. J’y trouve une très belle énergie et, honnêtement, je le préfère à Usi. Chant anthémique, trompette cinglante, section rythmique pesante et virtuose. Énergie punk de The Ex et de Ne Zhdali, mais lourdeur toute tchèque. Un excellent opus. Bravo!  [Ci-dessous: Un extrait de “Droplet” trouvé sur le site de Cuneiform.]
Uz Jsme Doma on Cuneiform? Why not! The venerable Czech band - a halmark of Vaclav Havel’s Purple Revolution, persists with a new studio release - their first in a long time. It has a wonderful level of energy and I honestly prefer it to Usi. Anthemic vocals, beckoning trumpet, leaded virtuoso rhythm section. The punk energy of The Ex and Ne Zhdali, with a heaviness that has Czech Republic written all over it. An excellent opus.  [Below: A sound clip from “Droplet”, found on Cuneiform’s website.]

DAVID FIRST / Privacy Issues (XI)
Un album triple réunissant des compositions pour bourdons échelonnées entre 1996 et 2009. David First est un artiste particulier. Depuis longtemps, il s’intéresse aux bordons en intonation juste et en systèmes harmoniques microtonaux. Il compose des pièces pour bourdon (drone) synthétique ou échantillonné et instrumentiste(s), ce(s) dernier(s) modulant les bourdons pour leur donner vie. Privacy Issues propose neuf de ces compositions sur trois disques - des pièces longues, aux harmonies qui s’additionnent et vous jouent des tours. Certaines pièces sont contemplatives (“Zen Guilt/Zen Blame”), d’autres jouent sur des tensions musicales moins confortables (“Pipeline Witness Apologies to Dennis”, un impressionnant 40 minutes).
A triple CD set that culls compositions for drones from 1996 to 2009. David First is a peculiar artist. For a long time now, he has been dealing with just intonation drones and microtonal harmonic systems. He writes pieces for synthetic or sampled drones and instrumentalists, the latter’s role being to modulate the drones, to give them life. Privacy Issues features nine such compositions spread across three discs, long tracks with accruing harmonies that play tricks on your ears. Some are contemplative (“Zen Guilt/Zen Blame”), others play on less comfortable musical tensions (“Pipeline Witness Apologies to Dennis,” an impressive 40-minute stretch).

NILS OSTENDORF - PHILIP ZOUBEK - PHILIPPE LAUZIER / Subsurface (Schraum)
Le saxphoniste montréalais Philippe Lauzier (on se rappellera son récent disque en duo avec Pierre-Yves Martel chez &records) vient de publier en trio chez l’étiquette allemande Schraum, en trio avec le trompettiste Nils Ostendorf et Philip Zoubek au piano préparé. Il s’agit d’improvisation libre microscopique - de la haute voltige dans les microsonorités. Gargouillements inquiétants, résonances étranges, vaste gamme sonore développée à l’intérieur du piano. Il se trame bien des choses sous la surface de Subsurface, à mon grand plaisir. Une écoute captivante. Recommandé.  [Ci-dessous: Deux pièces de l’album à écouter dans le lecteur MySpace de Schraum.]
Montreal saxophonist/bass clarinetist Philippe Lauzier (remember his recent duo CD with Pierre-Yves Martel on &records) has just released a trio session on the German label Schraum, with trumpeter Nils Ostendorf and Philip Zoubek on prepared piano. Microsonic free improvisation - virtuoso playing at the microscopic level. Menacing gurgles, strange resonances, a large sound palette developped from within the piano. There is a lot going under the surface of Subsurface, to my enjoyment. A captivating listen. Recommended.  [Below: Listen to two tracks from the albumon Schraum’s MySpace.]

ERIK FRIEDLANDER / 50 Miniatures for Improvising Quintet (Skipstone Records)
Le titre dit tout: un canevas d’improvisation composé de 50 miniatures regroupées en sept mouvements. Les improvisateurs: la violoniste Jennifer Choi, la pianiste Sylvie Courvoisier, le bassiste Trevor Dunn, le batteur Mike Sarin et, évidemment, Erik Friedlander au violoncelle. Un jazz atomisé, un jeu de fragmentation et d’unification très réussi, pour une écoute agréable et stimulante. C’est brillant sans rien casser. La qualité des instrumentistes compte pour beaucoup dans le résultat final.
Title says it all: an improvisation canvas consisting of 50 miniatures grouped into seven movements. The improvisers: violinist Jennifer Choi, pianist Sylvie Courvoisier, bassist Trevor Dunn, drummer Mike Sarin, and of course Erik Friedlander on cello. Atomized jazz, a game highly successful game of fragmentation and unification, a fun and stimulating listen. Intelligent, though not striking. The quality of the performers accounts for most of the final results.

JONATHAN ULIEL SALDANHA / The Earth as a Floating Egg (Soopa - merci à/thanks to Dense Promotion)
Le nom ne me disait rien, je n’attendais rien de particulier de ce disque - et c’est probablement ce qui lui a permis de me plaire. Une suite de collages sonores faits d’éléments composés et trouvés, un amalgame étrange et (à mes oreilles) aguichant de musique contemporaine, d’éléments traditionnels, de chant désincarné et de folie calculée - de post-modernisme, quoi. Abstrait mais pas gratuit, et truffé de surprises.
The name rang no bell for me, so I had little expectations about this record - and that probably explains why it pleased me so much. A suite of sound collages made from composed and found elements; a strange, seductive assembly of contemporary music, traditional elements, disembodied singing, and calculated craziness - in other words: post-modernism. Abstract though not gratuitous, and full of surprises.

2010-11-02

Délire actuel, 2010-11-02

DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 2 novembre 2010
Show aired on November 2, 2010

DESCRIPTION
DESCRIPTION
Encore plus de musique électronique : Encore deux heures de musique électronique, d’art sonore et de musique expérimentale ambiante. Plein de bonnes nouveautés.
Even More Electronic Music: Another two hours of electronic music, sound art and experimental ambient. Lots of great new releases.

*REUBER / Ring Ring (3:35) - Ring (Staubgold)
*KLANGWART / Schappschuss (4:05) - Sommer (Staubgold)
*ROEDELIUS / Remember Those Days (5:56) - The Diary of the Unforgiven (Selbstportrait VI) (Bureau B)
ROEL MEELKOP / Drittes Stück im alten stil (7:14) - Oude Koeien (Herbal International)

**KEITH FULLERTON WHITMAN / Disingenuity (17:12) - Disingenuity b/w Disingenuousness (Pan Records)

MATHIAS DELPLANQUE / Passeport 1 (8:48) - Passeports (Crónica)

**TREVOR WISHART / Imago (25:38) - Fanfare & Contrapuntus / Imago (Pan Records)

EDWARD KA-SPEL / The Beast with Six Fingers (edit) (5:52) - Music for Personality Disorders (Beta-lactam Ring Records)
**DENSELAND / Monk (5:13) - Chunk (Mosz)
PHILIPPE PETIT & FRIENDS / The Nightcrawler (5:35) - A Scent of Garmambrosia (Aagoo)

LUGANO FELL / Bleaker (2:45) - Slice Repair (Baskaru)


merci à/thanks to:


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

KEITH FULLERTON WHITMAN
Extrait de concert, décembre 2008. Une pièce beaucoup plus calme.
Live excerpt, December 2008. A much calmer piece.
Keith Fullerton Whitman Live Part I from Non-Event on Vimeo.



2010-11-02: Jason Robinson, Scorch Trio, Heavy Winged, Pascal Pinon, Sun City Girls


Journal d'écoute / Listening Diary 
2010-11-02

JASON ROBINSON / Cerberus Reigning (Accretions)
Deuxième volet d’un triptyque consacré au saxo solo. Sur Cerberus Reigning (après Cerberus Rising), Jason Robinson s’intéresse à la composition électroacoustique multipiste pour saxo. Seize pièces, plusieurs présentant des traitements numériques et démutiplications. Beaucoup de recherche intégrée à des œuvres novatrices, amusantes, parfois majestueuses. Cette série s’annonçait bien avec le premier disque, mais elle prend ici une ampleur imprévue.
The second installment in a triptych devoted to solo saxophone music. On Cerberus Reigning (following Cerberus Rising), Jason Robinson focuses on multitracked electroacoustic saxophone composition. Sixteen tracks, several featuring digital treatments and demultiplications. Lots of research integrated to innovative, fun works that can occasionally prove to be majestic. This series had started on good terms, but this second installment gives it unexpected breadth.

Quatrième album du power trio d’improvisation Scorch Trio. Melaza marque un changement: l’arrivée du batteur Frank Rosaly qui remplace Paal Nilssen-Love. Autrement, le son du Scorch Trio ne bronche presque pas: free rock intense aux accents jazz hérités de Davis et de Coleman. Je préfère ce disque au précédent, mais on peut dire de ce trio qu’il est constant. Raoul Bjorkenheim est toujours un guitariste impressionnant.
The fourth opus from improvisation power trio Scorch Trio. Melaza introduces a change: drummer Frank Rosaly replaces Paal Nilssen-Love. Otherwise, the Scorch Trio’s sound remains almost unchanged: intense free rock with jazz accents inherited from Davis and Coleman. I prefer this CD over the previous one, but consistency is definitely a trait of this trio. Raoul Bjorkenheim remains an impressive guitarist.

HEAVY WINGED / Sunspotted (Type Records - merci à/thanks to Forced Exposure)
Le trio américain Heavy Winged multiplie les parutions lo-fi, mais ce disque chez Type Records est très décemment enregistré en studio. Un trio d’improvisation rock plutôt sludge, mais pas barbant. Deux pièces  de 20 et 25 minutes, des jams denses dans la texture mais aérés dans le contenu, puissants. Une musique qui hante, hypnotise et brasse l’intérieur. Me fait penser à Kohoutek, à Yellow Swans avec un batteur, parfois même à Acid Mothers Temple métissé de post-rock (disons: God Is My Co-Pilot). Différent et très agréable, du moment qu’on accepte de se laisser prendre.
American trio Heavy Winged has released a flurry of lo-fi releases, but this CD (also on LP) on Type Records is a very decent studio recording. An improvised rock trio of the sludge persuasion – and nothing boring about them. Two tracks, 20 and 25 minutes, densely-textured jams, though light in content, and powerful. Haunting, hypnotic music that shakes your insides. Makes me think of Kohoutek, Yellow Swans with a drummer, sometimes even Acid Mothers Temple crossed with a post-rock band (say: God Is My Co-Pilot). Different and very enjoyable, as long as you accept to let yourself go.

PASCAL PINON / Pascal Pinon (Morr Music - merci à/thanks to Forced Exposure)
Derrière ce nom (celui d’un phénomène de foire du début du 20e siècle) se cache un groupe islandais dirigé par deux jumelles de 16 ans. Du talent précoce! Ce court disque éponyme (30 minutes) propose 11 chansons folk naïves, en islandais et en anglais. Facile de succomber au charme de ces adolescentes, à la simplicité de leurs thèmes, à la facture sonore bon-enfant de ce disque.
This name (of a freak show attraction of the early 20th century) hides a new Icelandic band co-led by 16-year-old twins. Precocious talents from these young ladies! Their short (30 minutes) eponymous CD features 11 naive folk songs sung in Icelandic and English. It’s easy to fall for their charming songs, their simple melodies, and the backporch-like sound design of this album.

SUN CITY GIRLS / Funeral Mariachi (Abduction - merci à/thanks to Forced Exposure)
Charles Gocher est décédé en 2007 et les deux membres survivants des Sun City Girls (les frères Bishop) ont décidé de mettre un terme à l’aventure de ce groupe unique en son genre, après 27 ans d’activité. Funeral Mariachi sera donc le dernier album studio du groupe (et Gocher y a participé). C’est un chant du cygne splendide - que dis-je, le genre d’album qui peut remporter une légion de nouveaux fans. Un disque plus accessible, moins éclaté, plus mélodique et moins confrontationnel, plein de pièces joyeusement étranges (“Ben’s Radio”, “This Is My Name”) et étrangement belles (“The Imam”, “Funeral Mariachi”, une reprise de “Come Maddalena” d’Ennio Morricone). J’avais délaissé les Sun City Girls depuis quelques années, mais ce disque me motive à revisiter leur carrière. Un disque important, touchant, presque parfait.  [Ci-dessous: Deux extraits de l’album: les chansons “Black Orchid” et “The Imam”.]
Charles Gocher died in 2007 and the two surviving members of Sun City Girls (the Bishop brothers) decided to put an end to the adventures of the unique 27-year-old band. Funeral Mariachi shall therefore be the group’s final studio album (and Gocher plays on it). It’s a splendid swan song - the kind of album that might bring them new hordes of fans. More accessible, less all over the place, more melodic and less confrontational, with lots of joyfully strange tracks (“Ben’s Radio,” “This is My Name”) and strangely beautiful tracks (“The Imam,” “Funeral Mariachi,” a cover of Ennio Morricone’s “Come Maddalena”). I had moved away from the Sun City Girls in recent years, but this record urges me to revisit their oeuvre. An important record, moving and heasr perfect.  [Below: “Black Orchid” and “The Imam”, two tracks off the album.]

2010-10-31/2010-11-01: John Zorn, Orioxy, Radar Suzuki, Amado/Bynum/Hébert/Cleaver, Suns of Arqa, Cyclobe, Seven That Spells

Journal d'écoute/Listening Diary 

2010-10-31

JOHN ZORN / Ipsissimus (Tzadik)
Une écoute parfaite pour l’Halloween (à côté de mes habituels Legendary Pink Dots, Goblin et Zombie Zombie). Ipsissimus est le cinquième opus du projet Moonchild de John Zorn. Il est TRÈS différent des précédents. D’abord, le trio est maintenant quintette, Marc Ribot et Zorn lui-même (saxo et piano) s’ajoutant au trio de base Patton/Dunn/Baron. Ensuite, Zorn semble tenter de fusionner le son Moonchild et le son Dreamers, particulièrement sur “The Book of Los.” Une pièce fait fortement penser à 5UU’s, d’autres sont nettement plus groovys qu’à l’habitude. Et Patton réussit même une imitation de Theo Bleckmann! Le côté décharge speed metal demeure, mais n’est plus le centre d’intérêt du groupe, dont la palette s’élargit et se diversifie grandement sur ce disque. Par contre, ce n’est pas Six Litanies of Heliogabalus.  [Ci-dessous: La pièce “The Book of Los.”]
The perfect listen on this Halloween day (beside my usual Legendary Pink Dots, Goblin and Zombie Zombie). Ipsissimus is the fifth release by John Zorn’s Moonchild project. This one is VERY different. First, the trio is now a quintet, with Marc Ribot and Zorn (sax and piano) added to the core trio (Patton/Dunn/Baron). Second, Zorn seems to be blending the Moonchild sound with the Dreamers sound, especially on “The Book of Los.” One track is strongly reminiscent of 5UU’s, others are definitely groovier than usual. And Patton even succeeds in a pastiche of Theo Bleckmann! The speed metal discharge aspect of the music remains, but it is not the group’s main focus anymore. Moonchild’s palette gets wider and considerably more diverse on this record. However, Six Litanies of Heliogabalus it is not.  [Below: The track “The Book of Los.”


2010-11-01

Superbe quatuor suisse à l’instrumentation originale et à l’approche très séduisante. Chant féminin, harpe, contrebasse et batterie. L’alliage de deux voix féminines et de la harpe suscitent des comparaisons favorables au duo Tara Fuki. De très belles chansons aux accents jazz mais aux racines folk, avec des tournures très actuelles (exemple : la finale de “Lost Feet”). Je suis séduit à la première écoute. Chaudement recommandé.  [Écoutez plusieurs extraits de l’album sur le site du groupe (lien ci-dessus, option “Music”).]
A superb Swiss quartet with an original instrumentation and a seductive approach. Female vocals, harp, doublebass, and drums. The blend of two female voices and harp brings up favourable comparisons to Tara Fuki. Very nice songs with jazz accents and folk roots, and some very modern twists (like “Lost Feet”). I am won over after one listen. Highly recommended.  [Listen to several audio clips on the band’s website (link above, “Music” option).]

RADAR SUZUKI / Lahar  (Unit Records)
Joli disque d’un quatuor suisse de jazz moderne assez feutré. Codirigé par le batteur Dario Sisera et le guitariste Franz Hellmüller. Quelques très belles mélodies. Un côté presque Ben Monder à l’occasion.
A fine Swiss modern jazz quartet. Co-led by drummer Dario Sisera and guitarist Franz Hellmüller. Some very nice melodies. A Ben Monder likeness at times.

RODRIGO AMADO - TAYLOR HO BYNUM - JOHN HÉBERT - GERALD CLEAVER / Searching for Adam (Not Two Records)
Une session de free jazz en studio, entre le saxo (ténor et baryton) Rodrigo Amado, le cornettiste Taylor Ho Bynum, le contrebassiste John Hébert et le batteur Gerald Cleaver. Belle complicité entre Amado et Bynum, le premier plus fougueux, le second plus langoureux et porté vers les glissements microtonaux. Hébert s’intègre bien à ce jeu, mais j’ai des réserves quant au choix de Cleaver, qui joue trop souvent le “straight man” sur ce disque. Néanmoins une prestation solide, bien qu’avec ses longueurs. L’intro de “Newman’s Informer”, un duo Amado-Bynum, mérite votre attention.
A studio free jazz session between tenor/baritone saxman Rodrigo Amado, cornetist Taylor Ho Bynum, bassist John Hébert and drummer Gerald Cleaver. Fine interplay between Amado and Bynum, the first one more fiery, the second more languid and prone to microtonal slips. Hébert fits in well with the pair, but I am unsure about Cleaver, who sounds too often like the “straight man” on this record. Still, a powerful performance, despite a few overlong passages.

SUNS OF ARQA / Know Thyself? (Interchill)
Un disque TRÈS planant signé Suns of Arqa qui, avec l’aide du maître bansouriste Raghunath Seth, présentent “quatre ragas rarement entendus”. Point. Ces ragas sont très peu habillés: outre la bansouri et le tamboura, on remarque de légères touches de synthétiseurs. Lent, discret, introspectif, monotone - il faut aimer les ragas. Je m’attendais de l’électro-dub, mais l’élément dub est très menu.
A VERY ambient record by Suns of Arqa who, with the help of bansuri master Raghunath Seth, present “four rarely heard ragas.” Period. These ragas wear very little sonic clothes. Beside the bansuri and tambura, there is only slight synth touches. Slow, quiet, introspective, monotonous - you have ot be into ragas. I was expecting Indian-tinged electro-dub, but the dub and the electro elements are downplayed like never before.

CYCLOBE / Wounded Galaxies Tap at the Window (Phantomcode - merci à/thanks to: Dense Promotion)
Un nouvel opus de Stephen Trower et Ossian Brown, avec la participation des “usual suspects” (dont Thighpaulsandra). Wounded Galaxies Tap at the Window est une œuvre TRÈS ambiante. Écoutez-le distraitement, il passera inaperçu. Souhaite-je qu’un disque de Cyclobe passe si inaperçu - pas sûr. Le fait est que je suis déçu: trop monotone en écoute distraite, pas assez gratifiant en écoute attentive.
A new opus by Stephen Trower and Ossian Brown, with the participation of the usual suspects (including Thighpaulsandra). Wounded Galaxies Tap at the Window is a VERY ambient work. Listen to it distractedly and it will go by unnoticed. Now, why would I want a Cyclobe record to go by unnoticed? Not sure. The fact is: I’m disappointed. Too monotonous as a background listen, not enough gratifying on close listening.

SEVEN THAT SPELLS / Future Retro Spasm (Beta-lactam Ring Records)
Heureusement, ce nouveau Seven That Spells est tout ce que j’espérais... et un peu plus. Quel feu, quel plaisir! Et quelle belle ligne dans le communiqué de presse: “Seven That Spells remporte le concours d’ortographe en épelant Kraut avec 3 trémas et 2 Gurus.” Tout à fait d’accord. Ajoutez-y l’esprit de Gong période You, la force de frappe d’Acid Mothers Temple, le feu du Mahavishnu Orchestra! Le saxophone est délirant (oui, il me fait penser à David Jackson), la section rythmique démente - j’adore, j’adore, j’adore! Et je vous jure que personne, ni dans le groupe, ni chez les auditeurs, ne dort pendant “Death Star Narcolepsy”.  [Ci-dessous: Écoutez des extraits de l’album sur cette page du site de Beta-lactam Ring.]
Luckily, the new Seven That Spells is everything I was hoping for, and then some! What fire, what enjoyment! And what marvelous line in the press blurb: “Seven That Spells has won the spelling bee by  correctly spelling Kraut with 3 umlauts and 2 Gurus.” I agree, totally. Add in the spirit of You-era Gong, the strike force of Acid Mothers Temple, and Mahavishnu Orchestra’s fire. The saxophonist is completely masd (yes, he makes think of David Jackson), the rhythm section is craz - I’m loving every second of it! And I swear that no-one, in the band or on the sofa, is sleeping during “Death Star Narcolepsy.”  [Below: Listen to sound clips on this page from Beta-lactam Ring’s website.]

2010-11-01

2010-10-29: PAS, Karkowski/Churko, The Sound of Siam, Angola Soundtrack


Journal d'écoute / Listening Diary 
2010-10-29

PAS / Pure Energy Output Sessions (ind.)
PAS = Post Abortion Stress, un groupe de Brooklyn qui fait dans l’électronique expérimentale ambiante, avec une composante vidéo absente de ce CD (mais ils ont aussi un DVD - pas encore regardé). Je suis impressionné  par la qualité, l’élégance et la variété des courtes pièces qui composent ce disque. Ce quatuor sait ce qu’il fait, sans s’enfoncer dans une recette limitative. Une écoute agréable et stimulante.  [Ci-dessous: Le trio en concert.]
PAS = Post Abortion Stress, a Brooklyn collective playing ambient experimental music with a video component missing from this CD (though they do have a DVD out). I am impressed by the quality, elegance, and diversity of the short pieces comprising this record. This quartet know what they are doing, without sinking into an oft-repeated recipe. A enjoyable and stimulating listen.  [Below: The trio in a live performance.]
PAS live at Olympia Experimental Festival 6-11-2010 from PAS (Post Abortion Stress) on Vimeo.


ZBIGNIEW KARKOWSKI & KELLY CHURKO / Infallibilism (Herbal International)
Un disque court (30 minutes) offrant quatre pièces enregistrées à trois occasions. Un duo ultra-bruitiste - la manière de Karkowski est bien connu: un mur de bruit blanc. Mais Infallibilism est un disque coup de poing, très puissant, douloureux mais chirurgical dans ses interventions sur nos émotions et perceptions. Du solide.
A short album (30 minutes) featuring four pieces recorded on three separate occasions. An ultra-noisy duo - we all know Karkowski’s modus operandi: a wall of white noise. Infallibilism is goes straight to the guts. A very powerful record, painful but its interventions attack our feelings and perceptions with surgical precision. Strong stuff.

ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / The Sound of Siam: Leftfield Luk Thung, Jazz & Molam in Thailand 1964-1975 (Soundway - merci à/thanks to Forced Exposure)
La Thaïlande est une terre fertile en musiques originales, et les années 60 et 70 présentent un mélange particulièrement savoureux d’éléments traditionnels et d’influences occidentales qui résultent parfois en exotisme surréaliste, ailleurs en kitsch irrésistible. The Sound of Siam collige une joyeuse sélection de pièces, avec une qualité sonore très acceptable comparativement à d’autres exemples du genre. Instrumentales groovy, funks déhanchés et chansons aux sonorités dépaysantes sont au menu. Une belle brochette de 19 chansons (20 sur la version vinyle).
Thailand is a fertile land when it comes to original music, and the ‘60s and ‘70s featured a particularly flavourful mix of traditional elements and Western influences. The results can be surrealistically exotic or irresistibly kitsch. The Sound of Siam culls a joyful selection of tracks, with very acceptable sound quality compared to similar collections. Expect groovy instrumentals, hip-shaking funks, and otherworldly-sounding songs. A fine set of 19 songs (20 on the 2LP version).

ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Angola Soundtrack: Special Sounds from Luanda 1965-1978 (Analog Africa - merci à/thanks to Forced Exposure)
D’un continent à l’autre: voici une compilation très relevée de musique ennivrante, une tranche méconnue de la musique africaine. Il y a du cubain dans cette musique, de la rythmique congolaise, une touche de la Zambie peut-être. Convaincant: il faut ajouter l’Angola sur la carte des bonnes musiques africaines des années 70 (et devant la Zambie).
Let’s switch continents: this is a high-octane compilation of thrilling music from a little-known corner of African music geography. There’s something Cuban in this music, something Congolese too, and maybe a touch of Zambia. Convincing: Angola should be added on the map of good ‘70s African music (and before Zambia).