Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2010-06-12

2010-06-11: Braxton/Rhodes, Christian Wallumrød, Myster Möbius, Baraka

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-06-11


ANTHONY BRAXTON & ANN RHODES / GTM (Syntax) 2003 (Leo Records)

Pourquoi, soudainement, l’étiquette Leo Records publie-t-elle trois albums de Braxton enregistrés en 2003? Celui-ci a été enregistré le 24 mars 2003 à l’université Wesleyan. Il s’agit de deux compositions, la 339 (52 minutes) et la 340 (47 minutes), en duo avec la cantatrice Ann Rhodes. Malgré le titre de l’album (GTM pour Ghost Trance Music), il s’agit plutôt ici du projet Diamond Curtain Wall - oui, il y a une bande d’interventions électroniques programmées, comme utilisera Braxton avec son Diamond Curtain Wall Trio. C’est étonnant, compte tenu l’autre album de GTM publié simultanément par Leo, celui-là avec Chris Jonas à Albuquerque, également de 2003 (mais des compositions plus vieilles, la 255 et la 265). Toujours est-il, Rhodes (qui a une certaine histoire dans l’interprétation de la musique de Braxton) aborde magnifiquement ces deux pièces, sa voix devenant un instrument typiquement braxtonien: précise mais vivante, abstraite mais touchante. Et “Composition 339” présente de beaux thèmes bien muris. Et Rhodes est beaucoup plus convaincante dans son rôle que Molly Sturges dans “Composition 265” sur GTM (Outpost) 2003.

Why, suddenly, is Leo Records releasing three Braxton albums recorded in 2003? This 2-CD set was recorded on March 24, 2003 at Wesleyan University. It features two compositions: 339 (52 minutes) and 340 (47 minutes), both duets with contemporary classical singer Ann Rhodes. Despite that album title (GTM for Ghost Trance Music), these pieces would actually belong to the Diamond Curtain Wall series, since there is a programmed electronics part. It’s surprising, considering the other GTM album released simultaneously by Leo, the one with Chris Jonas in Albuquerque, also from 2003 (although the compositions it features are older: 255 and 265). Still, Rhodes – who has a history performing Braxton’s music – has a splendid approach to the material, her voice becoming a typical Braxtonian instrument: precise yet lively, abstract yet moving. And “Composition 339” features some seriously pretty and well-matured themes (in a Braxtonian way). And Rhodes is much more convincing in her role than Molly Sturges in “Composition 265” from GTM (Outpost) 2003.


CHRISTIAN WALLUMRØD ENSEMBLE / Fabula Suite Lugano (ECM)

Très beau disque de jazz actuel norvégien, moins “actuel” que ce qu’on a vu de Wallumrød au FIMAV 2010. Il joue ici du piano de manière plus conventionnelle. Mais l’écriture est superbe, avec de forts accents baroques (accentués par la présence d’une harpe). Jazz de chambre contemporain, dans une tradition européenne de musique dite “sérieuse” et d’improvisation.

Very fine Norwegian creative jazz record, less “experimental” than what we saw Wqallumrød do at FIMAV 2010. Here he plays piano in a rather conventional manner. But the writing is gorgeous, with strong Early Music accents (highlighted by the inclusion of a Baroque harp). Contemporary chamber jazz following a so-called “serious” European music tradition and European free improvisation.


MYSTER MÖBIUS / 1 (Musea Parallele)

Un power trio qui fait penser à un croisement entre Primus (la rythmique) et Ozric Tentacles. Le bassiste János Hegedüs déménage beaucoup. Un rock instrumental funké, avec des passages serrés et d’autres plus spacieux, sans tomber dans le cliché. Stimulant. [Ci-dessous: Vidéo en concert, question de souligner la composante visuelle du groupe, importante.]

This power trio makes me think of a cross between Primus (the rhythm section) and Ozric Tentacles. Bassist János Hegedüs is a force to be reckoned with. Funky instrumental rock with some tight passages, more spacy elsewhere, without stumbling upon clichés. Invigorating. [Below: Live footage highlighting the important visual component of the band.]


BARAKA / Inner Resonance (Musea)

Un sixième album pour le power trio prog rock japonais Baraka. Inner Resonance ne montre aucun signe de fléchissement dans la qualité, ni de modification dans la direction musicale. L’écriture toute instrumentale fait penser à Rush. Issei Takami est toujours un guitariste impressionnant, et mentionnons que la virtuosité n’est pas le “boutt de toutte” chez Baraka - l’écriture compte pour beaucoup. Évidemment, il faut aimer la guitare rock à tour de bras.

A sixth album for Japanese prog rock power trio Baraka. Inner Resonance shows no sign of winding down, but no change in direction either. The all-instrumental writing is reminiscent of early Rush. Issei Takami is still an impressive guitarist, and I’d like to point out that there is more than virtuosity to Baraka: there’s a lot of effort put into the writing. Of course, you HAVE to dig guitar-based rock.

2010-06-11

2010-06-10: Sonar Ensemble, Octopus, Frank Rothkamm

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-06-10

SONAR ENSEMBLE / While You Were Gone (Unit Records)

Le Sonar Ensemble est un trio de jazz moderne dirigé par le guitariste Alex Huber. Un guitariste au style coulant et mélancolique, ce qui suggère des comparaisons à Marc Ribot, Ben Monder et Loren Connors - sans qu’il n’ait la virtuosité du premier, le lyrisme du second ou le caractère à fleur de peau du troisième. Appuyé par une section rythmique souple. Avec guitare électrique sans distortion, le trio offre une musique agréable mais pas doucereuse; avec distortion, les choses deviennent plus atonales et anguleuses – un bon mélange, une belle écoute.

Sonar Ensemble is a modern jazz trio led by guitarist Alex Huber. He has a flowing and melancholic style that brings up comparisons to Marc Ribot, Ben Monder and Loren Connors – although he doesn’t have the virtuosity of the first, the lyricism of the second, nor the edginess of the third. Backed by a flexible rhythm section. With clean electric guitar, the trio provides enjoyable music that never gets too sweet. With distortion, things grow more atonal and angular - a fine blend, a nice listen.

OCTOPUS / Estuar (Unit Records)

Un quintette suisse qui fait un électro-jazz suave et velouté. Un peu monotone par contre, pas très inventif non plus. Mais bien fait et agréable. Le claviériste Roberto Domeniconi est intéressant.

A Swiss quintet playing suave and velvety electro-jazz. A bit monotonous though, and not much creative. But it’s well done and enjoyable. Keyboardist Roberto Domeniconi has interesting ideas.

FRANK ROTHKAMM / Birth of Primary Cinema from the Spirit of Sound (Flux Records)

L’œil humain décode 24 images par seconde, mais à ce rythme, le cerveau ne perçoit plus ces images comme distinctes, elles deviennent un flux. Alors pourquoi ne pas ramener le cinéma à son élément primaire - l’image - et laisser le cerveau interpréter du mouvement, du changement, là où il n’y en a pas, en se laissant influencer par la bande-son. Cet homme danse-t-il au son de la boîte à rythmes de “Serenade”? Voit-on la pluie tomber sur les voitures de “Autobahn”? Rothkamm, magicien conceptuel et prestidigitateur perceptuel, propose 11 vignettes sonores allant de l’électronique épurée au “field recording” urbain, diffusées en format 5.1, chacune assortie d’une photographie de New York ou d’Hollywood (superbes, d’ailleurs, les photos) qui persiste à l’écran. Certaines coupures sont franches et raides, d’autres sont fondues. Le tout fait un peu moins d’une demi-heure, un peu plus si on ajoute la pièce bonie, sous le chapitre “Theory” (le programme principal est titré “Praxis”), où Rothkamm explique, à travers une anecdote, l’approche qui sous-tend l’œuvre. C’est confondant mais pas confus, éclectique mais pas déglingué. En fait, c’est diantrement bien pensé et plus accessible que bien d’autres projets de Rothkamm. Cela dit, avec chaque nouveau volet de “Tetralogy” (celui-ci est le troisième; le calendrier de parution a pris beaucoup de retard), je vois de moins en moins le fil conducteur entre les œuvres...

The human can decode 24 images per second, but at that rate, the brain doesn’t see these images as separate evenths, but as a flux. So why not bring back cinema to its primary component – the image – and let the brain interpret movement or change out of a static image, with influential help from the soundtrack? So is this man actually dancing to the beatbox beat of “Serenade”? And am I seeing rain fall on the cars of “Autobahn”? Rothkamm, conceptual magician and perceptual trickster, delivers 11 sound vignettes ranging from pure electronics to urban field recording, presented in 5.1 surround sound, each paired to a photograph of New York or Hollywood (splendid photographs, I might add) that just stick to the TV screen. Some cuts are straight and brutal, others fade out/in. The whole thing lasts a little under half an hour, or a little over half an hour if you take in the “bonus track” tucked un the chapter called “Theory” (the main program is titled “Praxis”), where Rothkamm explains, using an anecdote, the approach underpinning the work, through rolling on-screen text. It’s confusing though not confused, eclectic though not hectic. Actually, it’s darned well thought out and more accessible than most of Rothkamm’s other projects. That said, each new installment in the “Tetralogy” series (this is number three, the release schedule has been pushed back) makes me wonder even more how all the pieces will fit together...

2010-06-09

2010-06-08/09: Anthony Braxton, Orbit 2, Claudia Quintet/Versace

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-06-08


ANTHONY BRAXTON / 19 Standards (Quartet) 2003 (Leo Records) [écoute completed / listen complete]

J’ai déjà parlé de ce coffret hier (2010-06-07). J’en ai terminé l’écoute ce matin (deux derniers disques). Je demeure sur ma position: ce troisième coffret quadruple consacré à cette tournée est moins impressionnant que les précédents - les meilleures prestations sont déjà parues. Tout de même solide. Il suffit d’entendre “Little Melonae” pour s’en convaincre. Et Braxton ne vole pas la vedette: le guitariste Kevin O’Neil a droit à beaucoup d’espace pour développer des solos recherchés mais swingants.

I have already discussed this set yesterday (2010-06-07). I finished listening to it this morning (the last two CDs). I haven’t changed my mind: this third 4-CD set is less impressive than the first two devoted to this tour - the best performances had already been released. Still a strong album - listening to “Little Melonae” is enough to prove it. And Braxton is not stealing the show; guitarist Kevin O’Neil gets lots of room to develop sophisticated yet swinging solos.



2010-06-09


ANTHONY BRAXTON / GTM (Outpost) 2003 (Leo Records)

Un album double tout frais paru chez Leo, même s’il s’agit d’un enregistrement de 2003. Nous sommes à Albuquerque, au Outpost Performance Space (date exacte non précisée). Braxton y joue deux compositions d’une heure chacune: la 255 avec le saxophoniste Chris Jonas et la 265 avec Jonas et la chanteuse Molly Sturges. “Composition 255” est splendide. Il s’agit de l’un des meilleurs exemples de la période Ghost Trance Music: le thème est vif, clairement défini, engageant, on le fredonnerait presque. Et la présence de deux interprètes seulement rend la structure plus facile à suivre. Du bonbon. Composition 265 est plus laborieuse - Sturges est une bonne vocaliste, elle s’intègre relativement bien, mais la pièce elle-même est moins intéressante. [Ci-dessous: Un extrait de “Composition 255” trouvé sur le site de Leo Records.]

A freshly released 2-CD set on Leo, although the recording is from 2003. We find ourselves in Albuquerque, at the Outpost Performance Space (exact date not specified). Braxton performs two hour-long compositions: 255 with saxophonist Chris Jonas, and 265 with Jonas and vocalist Molly Sturges. “Composition 255” is splendid, one of the best examples of the Ghost Trance Music series: vivid theme, clearly defined, engaging - you could end up humming along after a few listens. And the fact that there are only two performers makes the structure of the piece easier to grasp. Pure ear candy. “Composition 265” is more laboured - Sturges is a good vocalist, and she finds her place within Braxton’s framework, but the piece itself is less interesting. [Below: An excerpt from “Composition 255” found on Leo Records’ website.]

http://www.leorecords.com/mp3/CD_LR_580.mp3


ORBIT 2 / Voyaging Antipodes (Travessia)

Enregistré en 2005, paru en 2006, acheté au FIMAV 2010 après le concert de l’ensemble Six d’Urs Leimgruber et Jacques Demierre. Il s’agit de quatre trios mettant tous en vedette Tetsu Saitoh et Kazuo Imai (contrebasse et guitare acoustique), plus Barre Phillips, Lauren Newton, Demierre et Leimgruber. De la bonne improvisation libre, mais pas particulièrement géniale. Je suis un tantinet déçu.

Recorded in 2005, released in 2006, and bought at FIMAV 2010 after the performance by Urs Leimgruber and Jacques Demierre’s ensemble Six. This features four trios, all including Tetsu Saitoh and Kazuo Imai (doublebass and acoustic guitar), plus Barre Phillips, Lauren Newton, Demierre and Leimgruber. Good free improvisation, not stellar. I’m actually a bit disappointed.


THE CLAUDIA QUINTET WITH GARY VERSACE / Royal Toast (Cuneiform)

Je suis très partagé sur ce nouvel opus du Claudia Quintet augmenté du pianist Gary Versace. C’est beau, très beau même, mais mielleux, sucré-sucré, sans l’être non plus. Je veux dire que le commun des auditeurs trouvera ça tranquille mais pas sucré. Moi si. Pas facile, mais inconsistent, un peu monocorde, sans viande autour de l’os. Pourtant, ça s’écoute très bien. Trop bien? Aurais-je voulu être surpris? Ouaip.

I am torn over this new opus by The Claudia Quintet augmented by pianist Gary Versace. It’s nice, very nice, but sickly sweet, though not reall. I mean, most listening will find itvery quiet but not really sweet. But I do. It’s not an easy listen, but it feels hollow, a bit monotonous - it lacks meat around the bone. And yet, it goes down very nicely. Too nicely? Was I hoping to be surprised? Yep.

2010-06-08

Délire actuel, 2010-06-08

DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 8 juin 2010 (rediffusion le 13 juin)
Show aired on 8 June 2010 (repeated on June 13)

DESCRIPTION
DESCRIPTION


Voix et ... / Guitare et ... : Première heure: Des voix accompagnés d'instruments en tous genres. Deuxième heure: la nouvelle série "guitar" de l'étiquette Another Timbre (guitare et instruments en tous genres).
Voice And... / Guitar And...: First hour: Voices backed by instruments of all kinds. Second hour: The Another Timbre label's new "guitar" series (guitar with instruments of all kinds).

VÉRONIQUE DUBOIS & FRANÇOIS CARRIER / Beginning (4:55) - Being With (Leo Records)
ANDREAS SCHAERER & BÄNZ OESTER / For the Exclusive Use of the Aristocracy (4:36) - Schibboleth (Unit Records)
BLASTULA / Nanneddu meu (4:52) - Scarnoduo (Amirani Records)
ISA WISS & MARC UNTERNÄHRER / Bolbos (4:38) - Sopstock (Creative Sources)

STEVE DAY / Visitors/Deep (3:10) - Visitors (
Leo Records)
DAFNA NAPHTALI & CHUCK BETTIS / Renegade (9:45) - Chatter Blip (Acheulian Handaxe)

*DENSELAND
/ Obsidian (3:58) - Chunk (Mosz)
SAINKHO NAMCHYLAK & NICK SUDNICK / Play 5 (5:05) - Not Quite Songs (Leo Records)

SIDSEL ENDRESEN, CHRISTIAN WALLUMROD & HELGE STEN / Oldenwold (4:28) - Merriwinkle (Jazzland)


HAVARD VOLDEN & TOSHIMARU NAKAMURA / Scattering (21:41) - Crepuscular Rays (Another Timbre)

AP'STROPHE / Spring (7:53) - Corgroc (
Another Timbre) - interrompu pour cause de difficulté de lecture / interrupted due to playback issues
MARTINE ALTENBURGER & JOHN RUSSELL / [1] (6:50) - Duet (
Another Timbre)

MARTIN KÜCHEN, KEITH ROWE & SEYMOUR WRIGHT / [1] (extrait/excerpt: 13:00) - Küchen_Rowe_Wright (
Another Timbre)

merci à/thanks to:
*Dense Promotion


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

VÉRONIQUE DUBOIS & FRANÇOIS CARRIER
Bande-annonce du disque.
Promotional video (preview) for their album Being With.


HAVARD VOLDEN & TOSHIMARU NAKAMURA
En concert.
Live video.

Délire musical, 2010-06-08

DÉLIRE MUSICAL
Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire musical ICI (cherchez Délire Musical dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire musical broadcast HERE (look for Délire Musical on the list of shows).

Édition du 8 juin 2010 (rediffusée le 13 juin)
Broadcast Date: June 8, 2010 (repeated June 13)

LISTE DE DIFFUSION

PLAYLIST


*Thème/Theme: LOBOS AL ESCAPE / Los orientales de Paramonga - Cumba Beat, Vol. 1 (Vampi Soul)

JOHANN JOHANNSSON / City Building (Alternate Version) (4:05) - And in the Endless Pause Came the Sound of Bees (NTOV)
**SLOWCREAM / Temperature (6:56) - And (Nonine)

APADOORAÏ
/ La choucroute à Gagnon (5:05) - Kinda Roots (Musique Multi Montréal)
SKALÈNE / Le contexte de Peter (4:35) - Passage (Lost Chart)
ARGOS / Sun and Moon (3:36) - Circles (Musea)

*THE INCREDIBLE STRING BAND / Cousin Caterpillar (5:15) - Wee Tam & the Big Huge (Fledg'ling)
NICOLAS PELLERIN / Malmariée (3:51) - Nicolas Pellerin et Les Grands Hurleurs (Tempête)
KORPIKLAANI / Ryyppajaiset (3:01) - Voice of Wilderness (Napalm Records)

LESNÍ ZVER / Simplicity (5:17) - Lesní zver (Indies Scope)


merci à/thanks to:
*Forced Exposure
**Dense Promotion



COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS

APADOORAÏ
En spectacle (venez-les voir au Centre culturel de Weedon le samedi 19 juin, 15h, c'est gratuit!).
LIve. (Catch them live at the Centre culturel de Weedon, Saturday June 19, it's free!)

2010-06-07

2010-06-07: Anti-Social Music, Eric Hofbauer, Fanfare Pourpour, Anthony Braxton

Journal d'écoute / Listening Diary

2010-06-07


ANTI-SOCIAL MUSIC / Fracture: The Music of Pat Muchmore (Innova)

Ouf, un disque impressionnant, dense, légèrement oppressant (mais, c’est positif). Pat Muchmore est violoncelliste. Il confie ici à l’ensemble Anti-Social Music (15 musiciens: cordes, flûte, saxos, clarinettes, guitare électrique, piano, accordéon) une série de compositions bruitistes, parfois sauvages, mais audacieuses et originales. La série des “Broken Aphorisms” est particulièrement jouissive: de courtes assertions musicales qui allient précision et cacophonie. La précision d’un Tim Brady avec l’aspect sauvage de Tetsuo Furudate (disons... c’est pas au point comme image).

Well, this was impressive, dense, and slightly oppressive (in a good way). Pat Muchmore is a cellist. Here, he entrusts Anti-Social Music (a 15-piece ensemble featuring strings, flute, saxes, clarinets, electric guitar, piano, and accordion) with a series of noisy, occasionally savage compositions that also boast boldness and originality. The “Broken Aphorisms” series is particularly satisfying: short musical statements pairing precision with mayhem. The precision of a Tim Brady and the savageness of a Tetsuo Furudate (well… not exactly, but it’s the best I can do right now).


ERIC HOFBAUER / American Fear! (Creative Nation Music - merci à/thanks to Improvised Communications)

Le guitariste américain Eric Hofbauer récidive d’un autre album solo, American Fear!, suite logique d’American Vanity. Tous deux sont de très belles galettes qui mélangent virtuosité, créativité des arrangements, compositions originales, standards du jazz et reprises de chansons populaires. American Fear! va un tantinet moins loin en termes avant-gardistes, mais c’est une très belle écoute. Les pièces originales sont courtes et bien ciselées, les reprises font tout pour nous faire oublier la mélodie principale sans jamais la quitter tout à fait des yeux, le meilleur exemple étant sa relecture de “Everybody Wants to Rule the World” de Tears for Fears.

American guitarist Eric Hofbauer is back with another solo album, American Fear!, a logical follow-up to his American Vanity CD. Both are highly elegant platters blending virtuosity, creative arrangements, original compositions, jazz standards, and pop song covers. American Fear! goes a little less far into avant-garde territory, but it’s a very fine listen. The original pieces are short and well chiseled, while the covers are doing everything they can to make us forget the main melody without ever actually leaving them behind - the best example being Hofbauer’s reading of Tears for Fears’ “Everybody Wants to Rule the World.”


FANFARE POURPOUR / Danse des breloques (Monsieur Fauteux m’entendez-vous?)

Enfin, un nouveau disque de la Fanfare Pourpour! La marche est haute après Karusell Musik, la splendide collaboration avec Lars Hollmer. On retrouve ici la Fanfare du disque Le Bal, avec Jean Derome et Némo Venba à la direction artistique, et des compositions de plusieurs membres. Une disque très élégant, charmant et sensuel, moins fou que Karusell Musik, peut-être moins cérébral que Le Bal. Des mélodies simples et touchantes, des arrangements suaves et riches. À souligner, les chansons “Immense Bricolage” (de et chanté par Derome) et “Partir” (de et chanté par Luc Proulx), la pièce-titre et “Le Retour de Pelle” (hommage à Hollmer) de Pierre Emmanuel Poizat, ainsi que “Pié Grande”, une contribution du saxophoniste Damian Nisenson, le petit dernier de l’ensemble. Danse des breloques est peut-être un tantinet trop sobre pour son propre bien, mais je n’en serai certain qu’après plusieurs écoutes, question de le connaître aussi bien que les albums précédents. [Ci-dessous: Un extrait de “Pié Grande”. Ce lien ouvrira le lecteur du site actuellecd.com, qui contient d’autres extraits audio de l’album.]

Finally, a new record from Fanfare Pourpour! The bar is very high after Karusell Musik, their splendid collaboration with Lars Hollmer. Danse des breloques brings us back closer to Le Bal, with Jean Derome and Némo Venba sharing artistic direction duties, and several members contributing compositions. A very elegant, charming and sensual record, less crazy than Karusell Musik, perhaps a little less cerebral than Le Bal. Simple and moving melodies, suave and rich arrangements. Worth noting are the songs “Immense Bricolage” (written and sung by Derome) and “Partir” (written and sung by Luc Proulx), along with Pierre Emmanuel Poizat’s title track and “Le Retour de Pelle” (a tribute to Hollmer), and “Pié Grande”, a contribution by Pourpour’s latest addition: saxman Damian Nisenson. Danse des breloques might be a tad bit to sedate for its own good, but I won’t be sure until several more listen - first I need to get to know it as best as the previous albums. [Below: An excerpt from “Pié Grande,” The link will open actuelle.cd’s media player, which contains more audio clips from this album.]

http://www.actuellecd.com/fr/audio/?poste=cat_mfmv_18&audio=5366


ANTHONY BRAXTON / 19 Standards (Quartet) 2003 (Leo Records) [écoute partielle/partial listen]

En 2003, Anthony Braxton se lance dans une tournée européenne pour jouer des standards. Son quartet alors: le guitariste Kevin O’Neil, le contrebassiste Andy Eulau et le batteur Kevin Norton. Deux coffrets de quatre disques chacun ont déjà été tirés de cette poignée de concerts. En voici un dernier, tout juste paru, plus de quatre heures supplémentaires. Braxton n’a jamais été aussi “accessible”. Pourtant, son approche des standards n’a rien d’orthodoxe, mais ça swing, ça bop, et les mélodies sont respectées, même si elles passent à travers des variations inusitées. Surtout, on redécouvre un saxophoniste très expressif. J’ai écouté les deux premiers disques aujourd’hui et, au vu, ce volume est moins intéressant que les deux premiers (ce qui ne le rend pas mauvais, au contraire!). Soulignons “The Girl from Ipanema”, air que je croyais ne plus jamais pouvoir entendre avec plaisir. Cochon qui s’en dédit.

In 2003, Anthony Braxton went on a European tour to play standards. His quartet then consisted of guitarist Kevin O’Neil, bassist Andy Eulau, and drummer Kevin Norton. Two 4-CD sets have already been culled from that handful of concerts. Here’s a final one, just out, another four-plus hours of material. Braxton has never sounded more accessible than on this tour. Yet, he approaches standards in an unorthodox way, but it swings and bops, and melodies are respected, even though they go through highly unusual variations. And we get to rediscover a highly expressive saxophonist. I have listened to the first two discs today and, on first contact, this volume seems less interesting than the first two (which doesn’t make it bad!). I’ll point out “The Girl from Ipanema,” a tune I thought I could never enjoy again. I stand corrected.