2014-03-06
Le saxo (ténor et soprano) Ari Brown, accompagné
de Kirk Brown au piano, du bassiste Yosef Ben Israel, du batteur Avreeayl Ra et
du percussionniste Dr. Cuz. Jazz sympa, plutôt laid-back, assez conventionnel
pour un gars qui a travaillé avec des membres de l’AACM. Ses essais au jeu à
deux saxos simultanés n’arrivent pas à me convaincre, mais autrement il a un
son chaud qui me plaît. Pas sûr de sa version reggae de “Lonnie’s Lament”, mais
certaines compos originales ont du
panache: “One for Ken” et “Enka”, particulièrement.
Sax man (tenor and soprano) Ari Brown, backed by pianist Kirk Brown,
bassist Yosef Ben Israel, drummer Avreeayl Ra, and percussionist Dr. Cuz.
Enjoyable, rather lakd-back jazz, pretty conventional-sounding for a guy who
once played with members of the AACM. His forays into dual horn playing aren’t
convincing to these ears, but when he sticks to a single horn he’s got a warm
sound that I like a lot. Not sure about his reggae take on “Lonnie’s Lament”,
but some of his originals, like “One for Ken” and Enka,” have flair.
L’an dernier, l’étiquette blues-jazz Delmark
célébrait ses 60 ans. Cette compilation propose un mélange aguichant de vieux,
de nouveau et même de vieux nouveau (un morceau des Fat Babies, un groupe
actuel de jazz traditionnel). Content de voir les noms de Josh Berman et Jason
Adasiewicz figurer sur ce disque, ils représentent très bien la jeune
génération. Content d’y voir aussi Nicole Mitchell et Rob Mazurek comme tenants
d’un jazz actuel exploratoire. J’ai moins d’intérêt pour les trucs des années
50 et 60, mais l’ensemble est tout de même bien équilibré, quoique clairement
orienté vers le jazz plus mainstream. Notez qu’il n’y a rien ici qui n’est déjà
paru ou à paraître prochainement.
Last year, jazz-blues label Delmark celebrated its 60th
anniversary. This compilation CD features a catchy blend of old, new, and even
some new old (a track by traditional jazz revivalists The Fat Babies. I’m happy
to see the names of Josh Berman and Jason Adasiewicz on this disc – they’re
great representatives of the young generation. Also happy to see tracks by
Nicole Mitchell and Rob Mazurek, excellent proponents of experimental,
avant-jazz. I’m less interested in the tracks from the ‘50s and ‘60s, but the
disc as a whole fares well, though definitely geared toward a more mainstream
sound. Note that there’s nothing here that isn’t already or soon-to-be
available.
Parlant du vibraphoniste Jason Adasiewicz, le
voici en compagnie de Christoph Erb (saxo ténor et clarinette basse) et Jason
Roebke (contrebasse), dans une improvisation de 43 minutes captée en studio en
novembre 2013. Tout simplement merveilleux, un de ses moments magiques dont la sortie
sur disque est pleinement justifiée. On a souvent l’impression qu’il s’agit
d’une composition – la structure générale, l’à-propos des solos (celui
d’Adasiewicz est un trésor de finesse), le jeu d’ensemble. Tout coule de
source, sans rien de gratuit.
Speaking of vibes player Jason Adasiewicz, here he is with Chrisoph Erb
on tenor sax and bass clarinet, and Jason Roebke on bass, in a 43-minute
improvisation recorded in a studio in November 2013. It’s just plain gorgeous,
a magical moment oh so worthy of getting released. I often got the impression
that the material was composed – the overall structure, the perfect placement
of the solos (Adasiewicz’s is a treasure of refinement), the collective
playing. Everything flows naturally, nothing sounds forced or tries too hard.
À la base, Aspirin est un groupe de rock
instrumental actuel – déjanté, un peu punk, pièces développées à travers
l’improvisation libre – dirigé par le claviériste Manuel Engel. Or, sur ce
premier disque, un mini-album de 17 minutes, Aspirin a invité la chanteuse
française Ana Igluka. Sa contribution est cruciale: quatre textes et autant de
chansons qui alternent avec quatre instrumentales, le tout très court. C’est
très réussi. Influences arabes et africaines, en plus du no-wave et de l’impro.
Solide travail de studio. À suivre de très près.
Aspirin is basically an instrumental avant-rock band – off-kilter, a bit
punkish, pieces developed through free improvisation – led by keyboardist
Manuel Engel. However, for this 17-minute EP – their debut – Aspirin invited
French singer Ana Igluka to contribute to four songs. And these songs alternate
with four instrumentals – all tracks are pretty short. It’s very well done.
Arabic and African influences, in addition to no-wave and free improvisation.
Very strong studio production. I’ll follow these guys closely.
CHEVEU
/ 1000 (Born Bad Records)
Deuxième album du groupe français Cheveu, paru
en 2011. Chanson déjantée qui emprunte à Devo, au no-wave, à Ludwig von 88.
Textes en français et en anglais, pas toujours compréhensibles. Ce groupe n’a
pas peur du ridicule et pousse même une ou deux tentatives hip-hop. “No Birds”
est très sympa.
Second album by French band Cheveu, released in 2011. Off-kilter rock
songs borrowing from Devo, no-wave, and Ludwig von 88. Lyrics sung in French
and English – not always intelligible though. This band isn’t afraid of
ridicule and even takes a couple of stabs at hip-hop. “No Birds” is a lot of
fun.
CHEVEU
/ Bum (Born Bad Records – merci à/thanks
to Forced Exposure)
Tout nouvel album, leur troisième, à paraître
dans deux semaines. Meilleur que 1000
parce qu’il est plus ramassé – chansons plus longues, moins nombreuses, un
ensemble moins éparpillé. Les références demeurent les mêmes. “Polonia” ajoute
des choeurs et prend des allures grandiloquentes (six minutes aussi, tout de
même). Et le doublé “Madame Pompidou” et “Monsieur Perrier” est jouissif au
possible. Une folie plus meurtrière. Ce disque me fait penser à une incarnation
un plus heavy de Mr. Vast. Recommandé. [Ci-dessous:
Vidéo officielle pour “Polonia”, le premier extrait de l’album; c’est loin d’être
la meilleure chanson.|
This one’s brand new – coming out officially in two weeks. And it’s
better than 1000: more focused, with less (and longer) songs, less scattered
stylistically. The references stay the same. “Polonia” adds a choir and takes
grandiloquent poses (it’s also six minutes long). And the tracks “Madame
Pompidou” and “Monsieur Perrier” are a blast. This album’s just as crazy as the
previous one, but it’s more efficient. It makes me think of a slightly
heavier-sounding take on Mr. Vast. [Below:
Official video for “Polonia”, which is far from being the best song on the
album.]
ARESKI-FONTAINE
/ Je ne connais pas cet homme (Saravah)
Paru en 1973 et crédité sur la pochette
uniquement à Brigitte Fontaine, Je ne
connais pas cet homme est en fait le premier disque du tandem
Areski-Fontaine. Ma première écoute me laisse perplexe: beaucoup de cordes, des
chansons plutôt sombres, une écriture qui n’atteint pas encore le niveau
d’ironie et de sous-entendu que j’aime tant sur Le Bonheur ou Vous et nous.
Par contre, il y a “C’est normal”, dont l’humour décapant rachète bien quelques
lacunes de ces débuts.
Released in 1973 and credited on the cover solely to Brigitte Fontaine, Je ne connais pas cet homme is actually the first LP by the duo Areski-Fontaine. My first listen
leaves me confused: lots of strings, rather dark songs, and songwriting that’s
simply not on par with the levelof irony and subtext I find so enjoyable on Le
Bonheur and Vous et nous. However, this LP has “C’est normal”, whose
dark humour compensates for some of the shortcomings of this debut.
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