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2014-10-01

2014-09-30: Jason Kahn, Olivia Louvel, Paal Nilssen-Love, Lindsay/Nilssen-Love

Journal d'écoute / Listening Diary 
2014-09-30

JASON KAHN / Noema (Editions)
Un disque étonnant, autopublié sur vinyle double, qui propose uniquement des collages sonores faits à partir d’enregistrements de terrain réalisés au Japon. 37 vignettes – tout est très court, rien au-dessus de 2:30 – de la vie quotidienne: enfants à l’école, centre d’achats, cigales. Il y a un certain travail de composition – de décomposition en fait, les enregistrements subissant des interruptions (insertion de blancs) et du montage. C’est beau, bien capté et présenté simplement. Les interruptions m’agacent un peu; elles ne me semblent pas nécessaires, même si je comprends la métaphore avec l’idée de souvenirs incomplets. Tout de même très agréable. Vinyle 180 gr dans une pochette en carton peinte à la main.
A surprising record self-published as a double LP and featuring sound collages realized with field recordings made in Japan. 37 vignettes – they’re all very short, nothing over 2:30 – from everyday life: kids in a school yard, shopping centres, insects on the balcony. There is a certain level of composition at play – or de-composition, with interruptions (suddent insertions of pauses) and editing. It’s nice, well recorded, and presented simply. I have issues with the interruptions, although I do understand that they are a metaphor for the gaps in our recollections. Still, an enjoyable record. 180 gr, hand-painted cardboard sleeve.

OLIVIA LOUVEL / Beauty Sleep (Cat Werk Imprint – merci à/thanks to Dense Promotion)
Cinquième album d’Olivia Louvel, mais je ne la connaissais pas auparavant. Chanson électro-pop brumeuse qui rappelle parfois Donna Regina, à d’autres moments Jenny Hval. Plutôt monochrome. Agréable, mais rien qui se distingue, et qu’une impression vague qui se dégage de mon écoute.
Olivia Louvel’s fitfh album, but it’s the first one I hear. Foggy electro-pop songs reminiscent at times of Donna Regina, at times of Jenny Hval. Rather monochromatic. Enjoyable, but nothing striking, and this listen leaves with only a vague impression.

PAAL NILSSEN-LOVE / Large Unit: First Blow (PNL Records)
Le batteur Paal Nilssen-Love (The Thing, etc.) est passé en mode big band l’an dernier. Ce mini-album (20 minutes) propose un premier document, en concert (juillet 2013). L’ensemble de 10 musiciens inclue deux batteurs, deux bassistes, une section de cuivres (avec tuba), un guitariste et l’électroniciste bruitiste Lasse Marhaug de Jazzkammer. Une grosse équipe. “Culius” consiste en morceaux écrits qu’interprètent deux sous-ensembles, en alternance: mélange de Charles Ives et de “conduction” à la Butch Morris, c’est efficace et décapent. “Motfølge” est une improvisation dirigée plus “orthodoxe” et joyeusement bruyante. Dans les deux pièces les tourne-disque de Marhaug occupent une place de choix.
Drummer Paal Nilssen-Love (The Thing, etc.) has gone big band last year. This Ep (20 minutes) is a preliminary document of sorts, a live set from July 2013. The 10-piece ensemble includes two drummers, two bassists, a horn section (with tuba), a guitarist, and Jazzkammer’s Lasse Marhaug on turntable and electronics. “Culius” consists in composed bits performed in clashing fashion by sub-groupings: a blend of Charles Ives and Butch Morris-style conduction. Fun and trashy. “Motfølge” is a more “orthodox” conducted improvisation (or so it feels), spirited and noisy. Marhaug features extensively in both tracks.

ARTO LINDSAY & PAAL NILSSEN-LOVE / Scarcity (PNL Records)
Court disque (25 minutes) qui documente cette rencontre en concert en juillet 2013 à Rio de Janeiro. Nilssen-Love joue comme s’il avait le feu au derrière; Lindsay se prend pour Thurston Moore. Beaucoup d’énergie, mais que ça, rien d’autre. Une folie débraillée sans  rien pour la subsumer.
A short CD (25 minutes) documenting this live encounter, July 2013, in Rio de Janeiro. Nilssen-Love plays his ass off; Lindsay goes into noise guitar berserker mode à la Thurston Moore. Lots of energy, and that’s it, nothing else. Unruly craziness without anything to subsume it.


2014-02-21

2014-02-18: Christian Vialard, T'ien Lai, Érick D'Orion, Hiroshige/Nilssen-Love/Pika/Lasse Marhaug

Journal d'écoute / Listening Diary 
2014-02-18

CHRISTIAN VIALARD / Neukalm (Grautag – merci à/thanks to Dense Promotion)
Grautag publie peu (environ deux disques l’an) mais elle maintient un joli niveau de qualité. Christian Vialard, avec l’aide de Fred Bigot, propose Neukalm, un projet de musique électronique qui s’inspire de l’école allemande des années 70, tout en la modernisant. Des morceaux planants mais rythmés, bien construits, qui transportent ailleurs en prenant soin de ne pas nous perdre en chemin. Les claviers et l’orgue dominent, mais il y a aussi des guitares et des boîtes à rythme. Une belle production. Et nettement plus accessible que les précédentes parutions chez Grautag. Ça sort sur vinyle double (mais je n’ai eu qu’un promo CDr, alors aucune idée de la présentation physique).
Grautag publishes only about two records a year, but it maintains a nice level of quality. Christian Vialard, with help from Fred Bigot, delivers Neukalm, a project of electronic music that draws inspiration from the German School of the ‘70s while modernizing it. Trippy tracks loosely anchored in rhythm, well designed. The music takes us elsewhere but makes sure we don’t get lost along the way. Keyboards and organ dominate, but there’s also a lot of guitar work and drum machines. A fine production, and much more accessible than Grautag’s previous releases. This is coming out as a double LP (but I reviewed it from a promo CDR, so I can’t comment on the actual vinyl).

T’IEN LAI / Da’at (Monotype - merci à/thanks to Dense Promotion)
T’ien Lai est un duo polonais constitué de Lukasz Jedrzeijczak et Kuba Ziotek. Ils font dans l’improvisation bruitiste, en couvrant un spectre assez large. Ainsi “Serca miast zatrzymuja sie” nous balance une empilade de radios par la tête, tandis que “Tzimtzum III” développe un bourdon ambiant délicat. Entre les deux, un univers de boucles, d’effets, de sursauts anticonformistes. Solide, varié, très évocateur par moments. Une belle découverte.  [Ci-dessous: un extrait de “Gloria”.]
T’ien Lai is a Polish duo consisting of Lukasz Jedrzeijczak and Kuba Ziotek. They make noise-based improvisations that cover a rather wide spectrum. For instance, “Serca miast zatrzymuja sie” throws a pile of radio signals at us, while “Tzimtzum III” develops a delicate, ambient drone. Between these extremes, there a whole universe of loops, effects, and anticonformist shifts. Strong, varied, evocative at times. A fine discovery.  [Below: An edit of “Gloria.”]

ÉRICK D’ORION / Durch Leiden, Freude (Érick D’Orion)
Tout comme l’excellent Koursk paru l’an dernier, Érick D’Orion a décidé de publier Durch Leiden, Freude à compte d’auteur, uniquement sous forme virtuelle. Il s’agit d’un album de 33 minutes dont les pièces ont été construites à partir des enregistrements des symphonies de Beethoven par Herbert von Karajan. De Beethoven, il reste peu de chose – un ou deux accords ici et là. Cela dit, outre la très agressante “Variation très opportuniste (pour eriKm), cet album est étonnamment “ambiant”. Pourtant, D’Orion semble y appliquer les mêmes techniques de transformation et de collage sonore à la base de ses travaux bruitistes. Pour qui connaît ses autres opus, il s’en dégage quelque chose de presque aliénant. Pour les autres, c’est probablement un bon point de contact. Le “Concerto aléatoire” est particulièrement représentatif de ce “malaise” que j’ai ressenti – un malaise stimulant, dois-je ajouter.
Érick D’Orion has decided to release Durch Leiden, Freude the same way he did with last year’s excellent Koursk: by himself, as a digital album. This is a 33-minute album whose tracks were built using Herbert von Karajan’s recordings of Beethoven’s symphonies. Of Beethoven, very little remains – except for a chord here and there. And, with the exception of the ultra-aggressive “Variation très opportuniste (pour eriKm), this album is surprisingly “ambient”. Yet, D’Orion seems to be using the same sound collage and transformation techniques he applies to his noisier works. For someone who knows his other opuses, there’s something almost alienating emanating from this record. For the others, this one probably makes a good entry point. The track “Concerto aléatoire” is particularly representative of the malaise I’m feeling – a stimulating malaise I might add.

JOJO HIROSHIGE, PAAL NILSSEN-LOVE, PIKA & LASSE MARHAUG / Osaka Fortune (Premier Sang - merci à/thanks to Dense Promotion)
Rencontre en 2011 entre, d’un côté, le guitariste de Hijokaidan (Hiroshige) et le batteur d’Afrirampo (Pika) et, de l’autre, l’électroniciste de Jazzkammer (Marhaug) et le batteur de The Thing (Nilssen-Love). Deux noisicians (Hiroshige et Marhaug), deux batteurs, tout un foutoir! L’album, un vinyle, propose 15 minutes par côté, et chaque côté commence et se termine sec. Les batteries prennent une pause à l’occasion, question de laisser les tortures guitaristes de Jojo en évidence. Qualité sonore moyenne, et ce genre de découpage m’énerve, mais l’énergie est là.
A 2011 meeting between, on one hand, Hijokaidan’s guitarist (Hiroshige) and Afrirampo’s drummer (Pika) and, on the other hand, Jazzkammer’s electronicist (Marhaug) and The Thing’s drummer (Nilssen-Love). Two noisicians (Hiroshige and Marhaug), two drummers, total mayhem! This LP delivers 15 minutes per side, and each side begins and ends abruptly. The drummers take a rest here and there to let Jojo’s guitar torturing shine. Average sound quality for a noise release, and I find this kind of editing grating, but the energy’s there.


2013-10-23

2013-10-22: Helvacioglu/Gerber, Doneda/Rühl, Parker/McPhee, Plotkin/Nilssen-Love


Journal d'écoute / Listening Diary 
2013-10-22

ERDEM HELVACIOGLU & STUART GERBER / Esther’s Memory (Aucourant Records)
Le guitariste Erdem Helvacioglu poursuit sa veine cinématique avec Esther’s Memory, un album d’improvisations avec le percussionniste Stuart Gerber. Guitare préparée (une TogaMan GuitarViol, en fait), percussions choisies, des pièces plutôt courtes qui, au-delà de l’ambiance, tissent un dialogue intérieur. Moins planant que Planet X (collab. avec Ulrich Mertin).
Guitarist Erdem Helvacioglu carries on in his cinematic vein with Esther’s Memory, a CD of free improvisations with percussionist Stuart Gerber. Prepared guitar (actually a TogaMan GuitarViol) and selected percussion, rather short tracks that weave an inner dialogue, in addition to creating pensive moods. Less aerial than Planet X (his collaboration with Ulrich Mertin).

MICHEL DONEDA & JORIS RÜHL / Linge (Umlaut Records)
On se rappellera l’excellent concert qu’ont donné Michel Doneda et Tatsuya Nakatani au FIMAV 2013. On y a entendu un Doneda dans une forme olympienne produisant des sons inédits au saxo soprano. Le voilà qui remet ça, en compagnie du clarinettiste Joris Rühl. Linge (à la française) est une série d’improvisations pleines d’une intensité silencieuse et ténue, enregistrées sur trois jours. Une écoute très difficile mais pas aride du tout. Le genre d’improvisation où on retient son souffle pendant que les instrumentistes étirent le leur.
Michel Doneda gave a fabulous concert with Tatsuya Nakatani at FIMAV 2013. He was in Olympian shape and produced unheard-of sounds with his soprano saxophone. Here he is doing it again, this time with clarinet player Joris Rühl. Linge (French for clothing or linen) is a series of free improvisations driven by a silent and tenuous form of intensity. The album was recorded over three days. It’s a very difficult listen, but it never gets arid. This is the kind of improvisation where listeners hold their breath while the players stretch theirs out.

EVAN PARKER & JOE MCPHEE / what / if / they both could fly (Rune Grammofon – merci à/thanks to Forced Exposure)
Deux saxophonistes TRRRRRÈS différents, l’un (Parker, au saxo ténor) issu de l’école européenne d’improvisation libre, l’autre (McPhee, au saxo soprano et à la trompette de poche) nettement plus près du free jazz à l’américaine. Un concert datant de juillet 2012, 40 minutes, trois morceaux, une belle complicité, de l’inventivité, de la tension et de l’attention. Ce n’est pas un enregistrement marquant dans la carrière de l’un ou de l’autre, mais ça passe très bien. Et je suis content de voir l’étiquette Rune Grammofon s’aventurer hardiment en terrain improvisé.  [Ci-dessous: “they both could fly”.]
Two verrrrrry different sax players, one (Parker, on tenor sax) from the European school of free improvisation, the other (McPhee, on soprano sax and pocket trumpet) with roots in American free jazz. A live set from July 2012, 40 minutes, three pieces. Great complicity, invention, tension and attention. This is not a stand-out recording for either, but it goes down very well. And I’m glad to see label Rune Grammofon making a foray into «pure» free improvisation.  [Below: “they both could fly.”]

JAMES PLOTKIN & PAAL NILSSEN-LOVE / Death Rattle (Rune Grammofon – merci à/thanks to Forced Exposure)
Bon, ici, on est dans un tout autre type d’improvisation libre. Le guitariste métal James Plotkin (Khanate, Scorn, Jodis, etc.) et le batteur jazz Paal Nilssen-Love (The Thing, etc.). Drôle de collaboration? Pas tant que ça, considérant la participation de Nilssen-Love au Scorch Trio de Raoul Björkenheim – Death Rattle a quelque chose du premier album de ce trio: viscéralité rock, désir de chacun de sortir de sa boîte. Évidemment, Death Rattle est plus pesant, plus bruyant, plus agressif. Plus réussi? Question de goût, mais les moments forts abondent.
Okay, this is a completely different type of free improvisation. Metal guitarist James Plotkin (Khanate, Scorn, Jodis, etc.) and jazz drummer Paal Nilssen-Love (The Thing, etc.). Strange pair-up? Not so much, considering that Nilssen-Love plays in Raoul Björkenheim’s Scorch Trio. And Death Rattle shares similarities with the trio’s debut CD: rock viscerality, each player’s desire to step outside of his own box. Of course, Death Rattle is heavier, noisier, and more agressive. Better? A matter of taste, but highlights abound.

2012-11-06

2012-11-05: Bee Mask, PinkCourtesyPhone, Lean Left, Ahleuchatistas


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-11-05

BEE MASK / Vaporware/Scanops (Room40 - merci à/thanks to Dense Promotion)
Mon premier contact avec le travail de Bee Mask (Chris Madak de Cleveland, Ohio). Un court vinyle: deux pièces d’environ 15 minutes chacune. Or, la qualité compense largement la brièveté: une musique électronique avec un fond d’électroacoustique, des structures kaléidoscopiques, une grande élégance doublée d’une immédiateté dans la livraison qui fait oublier la complexité des procédés mis en œuvre. Très beau.
My first contact with the work of Bee Mask (Chris Madak from Cleveland, Ohio. A short LP: two 15-minute tracks. But quality compensates for shortness: electronic music with an electroacoustic foundation, kaleidoscopic structures, great elegance coupled with immediate appeal – which gives an impression of simplicity, despite the complex processes at play. Beautiful.

PINKCOURTESYPHONE / Elegant and Detached (Room40 - merci à/thanks to Dense Promotion)
Pinkcourtesyphone est un projet du grand artiste microsonore Richard Chartier. Elegant and Detached est le second album à paraître (je n’ai pas entendu le premier). Ici, Chartier prend une tangeante, par rapport avec son art électronique minimaliste. Les cinq pièces de ce disque font appel à l’onirisme, à l’évocation, à des transformations sonores plus poétiques, moins formalistes. Ça donne une musique nettement plus accessible, frôlant parfois le raccolage, même si on demeure en territoire expérimental. Une écoute très agréable – honnêtement, les 71 minutes d’Elegant and Detached ont passé très vite. [Ci-dessous: “Millimeters Off / Non Us (Tiny)”.]
Pinkcourtesyphone is a project by the great microsound artist Richard Chartier. Elegant and Detached is his second full-length album under that moniker (I haven’t heard the first one). Here, Chartier takes a tangential trajectory to his usual electronic minimalism. The music is dreamy, evocative, with sonic transformations more poetic than formalistic. Significantly more accessible, almost facile at times, though we never leave the experimental music territory. A very enjoyable listen – honestly, Elegant and Detached’s 71 minutes went by very quickly.  [Below: The track “Millimeters Off / Non Us (Tiny).”]

LEAN LEFT / Live at Café Oto (Unsounds - merci à/thanks to Dense Promotion)
Les guitares du groupe The Ex (Terrie Ex et Andy Moor) rencontre le duo free jazz de Paal Nilssen-Love (batterie) et Ken Vandermark (saxo ténor, clarinette). C’est ça, Lean Left. Et ce Live at Café Oto est leur second disque – plus généreux que le premier d’ailleurs, avec trois improvisations: 30, 27 et 10 minutes (mais les deux dernières sont présentées sur la même piste). C’est “Drevel” qui remporte la palme: puissante, soutenue, avec des moments de chaos bien senti et d’autres de mélodisme déjanté. Ce quatuor était frappant sur son premier disque, il est fort convaincant sur ce deuxième.
The Ex’s guitars (Terrie Ex and Andy Moor) meet the free jazz duo of Paal Nilssen-Love (drums) and Ken Vandermark (tenor sax, clarinet). That’s what Lean Left is. And this Live at Café oto is their second release – and more generous than their debut, with three free improvisations: 30 , 27, and 10 minutes (though the final two are lumped together on a single track). “Drevel” is the best one: powerful, sustained, with moments of earth-shaking chaos and bits of wild melodies. This quartet’s debut album was striking; this follow-up is convincing.

AHLEUCHATISTAS / Heads Full of Poison (Cuneiform)
Depuis leur dernier disque pour Cuneiform (ils en ont publié d’autres ailleurs dans l’intervalle), Ahleuchatistas ont perdu leur bassiste et changé de batteur, ce qui laisse Shane Perlowin seul membre restant et fait du groupe un duo guitare-batterie. Cette formule entraîne un certain recul de la complexité au profit d’un plan grand travail textural – question de remplir le spectre sonore. Avant-rock instrumental dans une veine qui, à une certaine époque, dominait le catalogue de Cuneiform et qui rappelle des groupes comme Rattlemouth et Forever Einstein (comme ce dernier groupe me manque!), avec parfois une touche frippienne. “Requiem for the Sea”, “Starved March” et “Future Trauma” sont de solides compositions mettant en évidence les possibilités du jeu de Perlowin.
Since their last Cuneiform CD (they did release other records elsewhere in the meantime), Ahleuchatistas have lost their bassist and changed their drummer, which makes Shane Perlowin the only member to carry on and leaves the band as a guitar/drums duo. This format has pushed complexity back in favour of more textures – in order to fill in the soundspace. Instrumental avant-rock in a vein that used to dominate Cuneiform’s catalog 15 years ago. Reminiscent of Rattlemouth and Forever Einstein, (man, do I miss the latter), with at times a Fripp-like feel. “Requiem for the Sea,” “Starved March” and “Future Trauma” are strong compositions that showcase Perlowin’s versatile playing.

2012-06-29

2012-06-27/28: The Skies, Azurazia, Can, Bailly/Millevoi/Moffett, Ex/Nilssen-Love


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-06-27/28

THE SKIES / Egyptology (Clapping Music - merci à/thanks to Dense Promotion)
Ouuuuuuuuhhhhhh... Splendide album de musique électronique “vintage” signé Olivier Lamm (O.Lamm) et Stéphane Laporte (Domotic). Egyptology commence en mode Klaus Schulze (“2789”), passe en mode Jean-Michel Jarre (les cinq parties de “Orbis”) et inclut des clins d’œil à Vangelis, Tomita et même Asmus Tietchens (“Egyptology A - B”). Les influences sont fortement présentes, mais le duo arrive à maintenir une identité propre convaincante. Surtout, la qualité d’écriture rend ce disque fort agréable dès la première écoute. Du bonbon pour amateur de musique électronique franco-allemande d’époque.  [CI-dessous: Un extrait de “Egyptology”.]
Oooohhhh... A gorgeous CD of vintage electronic music by Olivier Lamm (O.Lamm) and Stéphane Laporte (Domotic). Egyptology kicks off in Klaus Schulze mode, then goes into Jean-Michel Jarre mode (the five-part “Orbis”), and sends nods to Vangelis, Tomita, and even Asmus Tietchens (“Egyptology A - B”) along the way. Despite wearing the influences on their sleeves, The Skies manage to maintain a convincing group sound. Most of all, the quality of the writing is what makes this record so enjoyable on first listen. This is candy for fans of period German/French electronic music.  [Below: An excerpt from “Egyptology.”]

AZURAZIA / Original Soundtrack: Lowering the Mediterranean, Irrigating the Sahara (Grautag - merci à/thanks to Dense Promotion)
Collaboration entre Vincent Epplay, Pharoah Chromium et Arnaud Maguet, qui se sont rendus au Maroc pour y chercher l’inspiration et y puiser des sons, avant de concocter qutre suites de 16 à 18 minutes (format vinyle oblige). Bruitisme ambiant, collage sonore, drone délicat, parsemés de voix et d’instruments marocains qui, malheureusement, transcendent rarement l’aspect “couleur locale”. C’est bien, mais sans plus. Il s’agit d’une trame sonore imaginaire.
A collaboration between Vincent Epplay, Pharoah Chromium, and Arnaud Maguet, who all went to Morocco to find inspiration and build sound banks, before cooking up four 16-to-18-minute suites (this is a double LP release). Ambient noise art, sound collage, delicate droning, peppered with Moroccan voices and instruments which are, sadly, used mostly as “local colour.” It’s nice, not great. Please note that it is an imaginary soundtrack, not an actual one.

CAN / The Lost Tapes (Spoon Records)
Je n’ai pas le temps de me lancer dans une longue critique dithyrambique, mais c’est ce que mériterait The Lost Tapes, un coffre au trésor comme les fans de Can n’en ont encore jamais eu. Beau coffret cartonné de 10 pouces carrés qui reproduit une boîte de bobine “reel-to-reel”. À l’intérieur, un splendide livret et trois CD, avec plus de trois heures de musique tirée des archives du légendaire groupe krautrock - des extraits sélectionnés, montés et ordonnés avec soin. Il y a de tout: des pièces pré-Can (dont une excellente avec Gerd Dudek!), des improvisations mordantes avec Malcolm Mooney, des délires avec Damo Suzuki, des suites assemblées à partir des nombreuses trames sonores du groupe, une version en concert de 16 minutes de “Spoon”, etc. La qualité sonore est généralement fort acceptable et la qualité créative est au maximum, même dans les extraits post-Damo (on se rend jusqu’en 1977). Entendre l’amorce de “Vitamin C” dans la “Dead Pigeon Suite”, la version live de “One More Saturday Night”, ou l’hallucinante “Waiting for the Streetcar” – quel délice! Un must!  [Ci-dessous: Un extrait de la première pièce du coffret, “Millionenspiel”, avec Gerd Dudek.]
I don’t have time to wax lyrical about The Lost Tapes, but that’s what this box set deserves. It’s a treasure chest unlike anything Can fans have been treated to before. A very nice 10” square box mimicking a reel-to-reel tape box. Inside, a gorgeous large-size booklet and three CDs, with over three hours of music taken from the legendary krautrock band’s archives – excerpts carefully selected, edited and ordered. There’s a little bit of everything: pre-Can tracks (including an excellent one featuring Gerd Dudek!), bity improvisations with Malcolm Mooney, creative madness with Damo Suzuki, suites assembled from the band’s many soundtracks, a 16-minute live version of “Spoon”, etc. Sound quality is mostly very much acceptable, and creative quality is top notch throughout, even in the post-Damo tracks (the set goes up to 1977). To hear the birth of “Vitamin C” in the “Dead Pigeon Suite”, a live version of “One More Saturday Night,” and the freaky “Waiting for the Streetcar” is pure delight. A must-have!  [Below: An excerpt of the opening track “Millionenspiel” featuring Gerd Dudek.]

ALBAN BAILLY, NICK MILLEVOI & JOE MOFFETT / Strange Falls (eh?)
Une session studio entre un trompettiste (Joe Moffett) et deux guitaristes électriques. Huit improvisations relativement courtes. J’aime l’interaction entre les deux guitares bien séparées dans l’image stéréo. Intense mais réfléchi.
A studio session between a trumpet player (Joe Moffett) and two electric guitarists. Eight rather short free improvisations. I like how the guitarists interact, and their instruments are well separated in the stereo image. Intense but thoughful music.

TERRIE EX & PAAL NILSSEN-LOVE / Hurgu! (PNL Records - merci à/thanks to Dense Promotion))
Une autre parution sur l’étiquette du batteur Paal Nilssen-Love. Cette fois, il s’agit d’une session studio en duo avec le guitariste Terrie Ex (du groupe The Ex, évidemment). Un set lumineux et mordant de bruitisme virtuose, avec quelques moments de grande subtilité. La transition entre “Bedele” et “Meta” est splendide.
Another release on drummer Paal Nilssen-Love’s own imprint. And this time it’s a studio duo set with guitarist Terrie Ex (of The Ex, of course). A sharp, crisp, bright set of virtuoso racket-making, with moments of subtleness. The transition from “Bedele” to “Meta” is gorgeous.