Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2012-06-01

2012-05-31: Nick Vasallo, 1000, Thinking Plague, The Memorials, Black Ox Orkestar


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-05-31

NICK VASALLO / Monuments Emerge (Innova)
L’étiquette Innova consacre un disque complet à la musique du jeune compositeur Nick Vasallo qui, avant de s’engager dans des études en musique contemporaine (il est maintenant docteur), jouait dans des groupes de death metal. Il le fait toujours, d’ailleurs, dans le groupe Oblivion. Et sa démarche compositionnelle cherche à allier musique contemporaine et éléments du métal. Et ça marche. Monuments Emerge est truffé de moments forts, disons d’éclairs de génie, où se mélangent densité du heavy métal, harmoniques du gamelan, polyrythmes du taïko et atonalité. “Explosions in the Sky” cherche à reproduire les effets texturaux déployés par le groupe post-rock du même nom. Et “Oblivion” met en scène le groupe métal de Vasallo et un chœur, le temps d’une composition frappante à l’élan sludge. Recommandé.  [Ci-dessous: “Oblivion”.]
The Innova label has just released a full album of pieces by young composer Nick Vasallo who used to play in death metal bands before he dived into academic studies in contemporary music. Today, he has his Ph.D. and still plays death metal in Oblivion. And in his artistic process he attempts to infuse elements of metal in chamber music. And it works. Monuments Emerge is full of highlights, strokes of genius even, that blend the density of heavy metal with the harmonics of gamelan, the polyrhythms of taiko, and atonality. “Explosions in the Sky” is an attempt at reproducing the textural effects used by the post-rock band of the same name. And “Oblivion” features Vasallo’s metal band alongside a choir in a striking sludge-like piece. Recommended.  [Below: “Oblivion.”]

1000 / (shoe) (Red Toucan)
C’est le deuxième album que j’entend de ce quartet de jazz actuel dirigé par l’anchiste Jan Klare. Douze pièces – dix de cinq minutes ou moins, deux de 8 et 9 minutes – dont certaines sont très écrites et quatre sont des improvisations libres. Très belle section rythmique de Wilbert de Joode et Michael Vatcher. Plus satisfaisant (plus distinctif, en fait) que leur album chez Leo Records.
This is the second album I hear from this avant-jazz quartet led by reedsman Jan Klare. Twelve tracks – ten are five minutes long or under, two are 8 and 9 minutes in duation – some are thoroughly written and four are free improvisations. A very fine rhythmic section in Wilbert de Joode and Michael Vatcher. More satisfying (and distinctive) than their Leo Records release.

THINKING PLAGUE / Decline and Fall (Cuneiform)
Le Thinking Plague de Mike Johnson est de retour avec un disque ramassé et puissant, et un nouvel alignement qui s’est cristallisé autour de la chanteuse Elaine di Falco (Caveman Shoestore, Hughscore), du saxo Mark Harris, du bassiste Dave Willey et du batteur-claviériste Kimara Sajn. Le disque le plus consistant à être sorti de la version 2000 de cet ensemble de rock progressif complexe. Et je suis heureux de voir Di Falco confirmée comme chanteuse principale (elle partageait ce rôle avec Deborah Perry sur l’album précédent). La douceur de sa voix fait contraste avec tout ce qui se passe en dessous. “I Cannot Fly” et “A Virtuous Man” sont des must.  [Ci-dessous: Cuneiform offre la pièce “Sleeper Cell Anthem” en écoute libre.]
Mike Johnson’s Thinking Plague is back with a condensed and powerful record, and a new alignment that has crystallized around singer Elaine di Falco (Caveman Shoestore, Hughscore), saxman Mark Harris, bassist Dave Willey, and drummer/keyboardist Kimara Sajn. Decline and Fall is this complex prog rock unit’s most consistent record in this millennium. And I’m glad to see Di Falco being confirmed as the lead singer (she shared that role with Deborah Perry on the previous album). Her sweet voice is in sharp contrast with all that’s going on under it. “I Cannot Fly” and “A Virtuous Man” are must-hear tracks.  [Below: Cuneiform offers the track “Sleeper Cell Anthem” as a free download.]

THE MEMORIALS / Delirium (ind. - merci à/thanks to XO Publicity)
Une collaboration entre la chanteuse Viveca Hawkins (qui a fait du chemin dans la soul) et le batteur Thomas Pridgen (The Mars Volta). Plusieurs musiciens les entourent. Un rock alternatif torché, aux influences diverses - hip-hop, métal, punk, afrofunk. Les chansons song longues (entre sept et neuf minutes pour la majorité) mais portées par des mélodies efficaces et, surtout, une attitude qui fait plaisir. Puissant et divertissant.
A collaboration between singer Viveca Hawkins (she has a track record in soul music) and drummer Thomas Pridgen (of The Mars Volta). Several musicians surround them. Edgy alt rock with a mixed bag of influences: hip-hop, metal, punk, afrofunk. Songs are long (7 to 9 minutes for most) but caried by successful melodies and, most of all, an attitude that won’t quit. Fun powerful stuff.

BLACK OX ORKESTAR / Nisht azoy (Constellation)
Le sac du FIMAV. La division juive de Set Fire to Flames/Silver Mt. Zion, dans leur deuxième album, paru en 2006. Beau, mystérieux, très tranquille. Pas dérivatif, ni fusion in traditionnaliste. Une approche moderne mais respectueuse de la musique juïve.
The FIMAV haul. The Yiddish branch of Set Fire to Flames/Silver Mt. Zion. This is their second album, released in 2006. Beautiful, mysterious, very quiet. Not the least derivative, neither fusion nor traditionalist. A modern yet respectful approach to Jewish music.

2012-05-31

2012-05-30: Natura Morta, Harrison/Feliciati, Sigur Rós


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-05-30

Un court disque d’improvisation libre entre Frantz Loriot (alto), Sean Ali (contrebasse) et Carlo Costa (batterie). Je retrouve ici le sens de la texture et de la “spaciosité” d’Ernesto Rodrigues. Frottements délicats, événements sonores qui peuvent sembler décousus, mais qui tissent leur sens commun au fil du temps. Réussi.
A short CDR of free improvisations between Frantz Loriot (viola), Sean Ali (contrabass) and Carlo Costa (drums). I hear in this music the sense of texture and “spaciousness” of Ernesto Rodrigues. Delicate arco on strings, sound events that may seem unrelated, but slowly weave their own shared meaning in the course of each track. Artistically successful.

Un jazz moderne très doux, américain dans ses racines mais européen dans sa quiétude. L’écriture est aérienne (lire: ECMienne) et tout se passe dans les arrangements. Joel Harrison (guitare) et Lorenzo Feliciati (basse acoustique) contribuent chacun trois compositions; le trompettiste Cuong Vu signe les deux autres. Le quintette est complété par le pianiste Roy Powell et Dan Weiss à la batterie. Agréable mais quelque peu insubstantiel.
Very soft modern jazz, American in its roots but European in its quietness. The writing is aerial (ECM-like aerial), and most of the music happens in the arrangements. Joel Harrison (guitar) and Lorenzo Feliciati (acoustic bass) contribute three compositions each, and the other two track are penned by trumpeter Cuong Vu. Pianist Roy Powell and drummer Dan Weiss round up the quintet.

SIGUR RÓS / Valtari (XL Recordings)
Nous l’avons attendu longtemps ce nouveau disque studio de Sigur Rós – depuis 2008, et même, pour ceux (comme moi) qui n’ont pas été pleinement satisfaits de Með suð í eyrum við spilum endalaust, depuis Takk... en 2005. Valtari est un bijou, une perle, une création d’une beauté si émouvante... que je l’ai écouté trois fois en boucle, incapable que j’étais d’écouter autre chose ensuite (ça aurait été injuste pour l’autre chose). Valtari est l’égal d’Agætis byrjun. C’est dire! Un disque étonamment doux - l’antithèse du jovial Með suð í eyrum við spilum endalaust. Dans l’ensemble, la voix de Jonsi occupe peu de place (beaucoup de passages instrumentaux), mais les sections vocales sont toutes majesteuses, Jonsi étant souvent appuyé par une chorale (d’hommes, d’enfants, ça varie). “Ekkimúkk” et “Dauðalogn” deviendront des classiques. Et la transition entre cette dernière et “Varðeldur” me donne des frissons. Merci, Sigur Rós. [CI-dessous: La vidéo officielle pour “Ekkimúkk”.]
Have we waited long for this new studio album from Sigur Rós – since 2008 and even, for those like me who weren’t quite satisfied with Með suð í eyrum við spilum endalaust, since 2005’s Takk... Valtari is a gem, a diamond, a creation of such moving beauty... that I listened to it three times in a row. You see, I couldn’t possibly listen to something else after that – it would have been unfair that something else. Valtari is on par with Agætis byrjun – and that says a ton! A surprisingly quiet record, the antithesis of the sunny Með suð í eyrum við spilum endalaust. Overall, Jonsi’s voice occupies little room (there are lots of instrumental passages), but the vocal sections are majestic, Jonsi being often backed by choirs (men’s, children’s, it varies). “Ekkimúkk” and “Daðalogn” are bound to become classics. And the transition between the latter and “Varðeldur” gives me goosebumps. Thank you, Sigur Rós.  [Below: Official music video for “Ekkimúkk”]

2012-05-30

2012-05-29: Goh Lee Kwang, Battus/Marchetti/Petit, Ergo, Accordion Tribe


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-05-29

GOH LEE KWANG / _, And Vice Versa (Herbal International)
Un disque aride, abstrait, mystérieux - très belle pochette, aucune information, pas de titres de pièces, jusqu’à ce qu’on insère le disque dans un ordinateur et là - paf - des titres. Six pièces de musique à base électronique et bruitiste - mais essentiellement un bruitisme délicat, zen. Les pièces vont de 30 secondes à 37 minutes – et justement, “wEightOfwAx”, 37 minutes, propose une sorte de drone discret qui devient rapidement trop long. Les pièces courtes, par contre, offrent des textures minimalistes fort intéressantes. Les albums solo de Kwang sont toujours confondants (dans l’intention et les techniques utilisées). Celui-ci suit cette veine.
An arid, abstract, mysterious record - beautiful cover artwork, no credits, no track titles, until you put the disc in a computer and then - ta da - track titles. Six pieces of basically electronic/noise music, though of the delicate, Zen kind. Pieces range from 30 seconds to 37 minutes, and the 37-minute “wEightOfwAx” features a kind of discreet drone that quickly goes on for too long. However, the short tracks present very interesting minimalistic textures. Kwang’s solo albums are always puzzling (in terms of intention and techniques used). This one too.

PASCAL BATTUS, LIONEL MARCHETTI & EMMANUEL PETIT / La vie dans les bois (Herbal International)
Dans la forêt d’un château français, Battus, Marchetti et Petit accompagnent de leur toile sonore les mouvements d’une danseuse de butô. La Vie dans les bois propose la faction sonore de ce projet: une improvisation de 40 minutes entre l’électricité (deux guitares électriques et “l’électricité” dont est créditée Marchetti) et la nature (chants d’oiseaux, vent). Une musique spartiate, faites d’événements sonores qui se fondent avec les bruits environnants et les uns dans les autres. Interactions limitées mais réfléchies.
In the forest of a French castle, Battus, Marchetti and Petit are accompanying a Butô dancer. La Vie dans les bois documents the audio aspect of this project: the trio’s sonic fabric, a 40-minute improvisation between electricity (two electric guitars and the “electricity” Marchetti is simply credited for) and nature (bird songs, wind in leaves). Spartan music made of sound events that blend in with environmental sounds and with one another. Limited but thoughtful interactions.

ERGO / If Not Inertia (Cuneiform)
Troisième album d’Ergo et leur deuxième pour Cuneiform. Le groupe du tromboniste Brett Stroka a évolué, gagnant un troisième membre à temps plein (le pianiste Sam Harris) et deux invités - les guitaristes Mary Halvorson (trois pièces) et Sebastian Kruger (une pièce). Je crois préférer ce disque au précédent - le côté très planant, spacieux, mène cette fois à des développements gracieux et intéressants. Nous sommes ici entre le jazz, le rock et l’improvisation, dans un univers sonore somme toute très zen.  [Ci-dessous: La pièce “Sorrows of the Moon” (avec Mary Halvorson) offerte en téléchargement gratuit par Cuneiform.
Ergo’s third album, and their second for Cuneiform. Trombonist Brett Stroka’s band has evolved, gaining a third permanent member (pianist Sam Harris) and two guests - guitarists Mary Halvorson (three tracks) and Sebastian Kruger (one track). I think I prefer this one to the previous CD – the spacious, aerial feel of Ergo’s music leads this time to some very gracile and interesting developments. The music is a blend of jazz, rock, and free improvisation within a pretty Zen-sounding soundworld.  [Below: Cuneiform offers the track “Sorrows of the Moon” as a free download.]

ACCORDION TRIBE / Lunghorn Twist (Intuition)
Retour au sac du FIMAV, avec le troisième et dernier disque d’Accordion Tribe. Plus réussi que le second, avec plus de pièces d’ensemble et une meilleure ambiance. Plus d’audace aussi, particulièrement dans les compositions de Bratko Bibic. Lars Hollmer contribue trois compositions, dont la festive “Pompen” (aussi interprétée par la Fanfare Pourpour” et la douce mélodie “Soonsong”. Le premier album du groupe (éponyme) remporte toujours la palme (la version quintette de “Boeves Psalm” étant magistrale).
Back to the FIMAV haul with this third and final release from Accordion Tribe. Stronger than their sophomore effort, with a higher number of quintet pieces, a better atmosphere, and more boldness, especially in Bratko Bibic’s pieces. Lars Hollmer contributes three compositions, including the festive “Pompen” (also performed by Fanfare Pourpour on Karusell Musik) and the sweet melody “Soonsong.” However, the band’s eponymous debut remains the pick of the crop – the accordion quintet version of “Boeves Psalm” is simply too gorgeous.

2012-05-29

Délire actuel, 2012-05-29


DÉLIRE ACTUEL

Réécoutez (streaming ou téléchargement) la dernière édition de Délire actuel ICI (cherchez Délire actuel dans la liste).
You can listen (stream or download) to the latest Délire Actuel broadcast HERE (look for Délire Actuel on the list of shows).

Édition du 29 mai 2012
Broadcast of May 29, 2012

DESCRIPTION
DESCRIPTION
Retour sur le FIMAV 2012: Coups de coeur et coups de gueule du 28e FIMAV, plus du matériel supplémentaire du coffret Ten Freedom Summers de Wadada Leo Smith et des rectifications aux tirs manqués de Pierre Alexandre Tremblay et Raoul Björkenheim.
Back from FIMAV 2012: My hits and misses from the 28th FIMAV festival, plus extra material from Wadada Leo Smith’s 4-CD set Ten Freedom Summers, and better stuff than what Pierre Alexandre Tremblay and Raoul Björkenheim presented.

(8:00 pm)




JOHN ZORN
Chemical Garden
Nova Express
03:46

RENÉ LUSSIER
Tout de suite!
Le corps de l'ouvrage
03:14

MILES PERKIN
Salinas
Objects in mirror are closer than they appear
11:20
ind.


(8:30 pm)





VROMB / LUCIEN FRANCOEUR
Tu t'en rappelles-tu?
Avant ailleurs
06:19

*WADADA LEO SMITH
Freedom Summer: Voter Registration, Acts of Compassion & Empowerment, 1964
Ten Freedom Summers
12:35

ESMERINE
Where There Is No Love There Is No Justice (extrait/excerpt)
If Only a Sweet Surrender to the Nights to Come Be True
4:51


(9:00 pm)





MATANA ROBERTS
Lulla/Bye
Coin Coin Chapter One
05:54

THEE SILVER MT. ZION MEMORIAL ORCHESTRA & TRA-LA-LA BAND
Horses in the Sky
Horses in the Sky
06:40

PIERRE ALEXANDRE TREMBLAY
Ces énigmes lumineuses (extrait/excerpt)
Quelques reflets
08:37


(9:30 pm)





**SCORCH TRIO
Relajo
Melaza
05:01

*WADADA LEO SMITH
Martin Luther King, Jr.: Memphis, the Prophecy
Ten Freedom Summers
20:34


merci à/thanks to:
*Braithwaite & Katz


COMPLÉMENTS
SUPPLEMENTS


FIMAV
Mon journal du FIMAV 2012.
My 2012 FIMAV diary.

ESMERINE
En concert (pas au FIMAV, on a pas le droit de filmer au FIMAV). La chanson s’appelle “Sprouts” et elle a été interprétée au FIMAV.
Live (though not at FIMAV, you can’t film at FIMAV). The song is “Sprouts” and it was performed at FIMAV.

2012-05-28: Johannes Welsch, Lars Hollmer, Apache Dropout


Journal d'écoute / Listening Diary 
2012-05-28

JOHANNES WELSCH / Schizophonia (Sonic Flame)
Si Sound Creation (chroniqué le 2012-05-24) est relativement bien distribué, Schizophonia est une auto-production à édition très limitée (100 exemplaires). Un autre disque solo (quasi-solo, en fait, puisque le multi-instrumentiste John O’Connor figure sur 3 des 11 pièces), mais tout le contraire de l’autre. Sur Sound Creation, Welsch se concentre sur une famille d’instruments très spécifiques (les gongs). Sur Schizophonia, il touche à tout – batterie, clavier, basse, voix – dans une série de courtes pièces d’art sonore, entre la construction électroacoustique et l’exutoire, entre l’étude (“Requiem”), le concept (“Silence”) et le jam (“Murky Liquid Infusion Blues” avec O’Connor à la guitare). Un disque singulier, sans compromis.
Sound Creation (reviewed on 2012-05-24) is relatively well distributed, but Schizophonia is a very limited (100 copies) self-released edition. Another solo record (well, near-solo – multi-instrumentalist John O’Connor is featured on 3 tracks out of 11), but at the opposite end of the spectrum. On Sound Creation, Welsch focused on a very narrow family of instruments (gongs). On Schizophonia, he plays all kinds of things – drum kit, keyboard, bass, vocals – in a series of short sound art pieces, somewhere between electroacoustic constructs and primal screams – between studies (“Requiem”), concepts (“Silence”) and old-fashioned jams (“Murky Liquid Infusion Blues” with O’Connor on guitar). A singular no-compromise record.

 LARS HOLLMER / With Floury Hand (sketches) (Cuneiform)
Lars est mort; longue vie à Lars! Avant son décès, Lars Hollmer avait commencé à travailler sur un nouvel album, With Floury Hand, qu’il aurait voulu un peu l’antithèse du précédent, Viandra, soit quelque chose de plus fou et gai. Il avait complété une ronde de recherche dans ces archives et avait demandé à son fils d’y jeter une oreille pour proposer une sélection, lorsque la maladie l’a rattrapé. Après avoir pris le temps de vivre son deuil, ce fils s’est acquitté de sa tâche et nous livre ce disque, une heure de fragments, de démos et d’inédits. Il y a de tout: improvisations sur séquences, pièces étoffées et complètes, moments hilares, des années 80 à aujourd’hui. C’est décousu et insuffisant si vous espériez un dernier album en bonne et due forme, mais c’est le dernier tour de piste de Lars et, en soi, c’est un trésor. Un trésor qui s’accompagne d’un DVD encore plus précieux : la prestation solo de Hollmer au Gouveia Art Rock Festival en 2005. En pleine forme. Avec Michel Berckmans (ex-Von Zamla!) au basson sur quelques pièces et le groupe Miriodor au complet pour “Talrika”. Très bien filmé. Le bonus du DVD, une prestation de 25 minutes en duo avec un certain Fizzè dans un petit resto suisse, est filmé à la main, plutôt mal, mais Hollmer y joue “Boeves Psalm” – sa plus belle mélodie à vie – et, ça, ça vaut son pesant d’or (écrit-il, la larme à l’œil).  [Ci-dessous: La bande-annonce officielle du DVD, qui est en fait l’intégrale de la chanson “Simfågeldans".]
Lars is dead, long live Lars! Before he passed away, Lars Hollmer had started working on a new album, With Floury Hand, which he was planning to be something like the opposite of Viandra, i.e. weirder, madder, and funnier. He had completed a first run-through of his archives and had asked his son to give a listen to a few things and come back with a selection of material. His sudden illness put that project on the shelf. After mourning his father, the son came back to this material and now delivers this record, one hour’s worth of fragments, demos, and previously unrelased tracks. There’s a little bit of everything: jams over sequenced bits, complete outlandish tracks, moments of hilarity, from the ‘80s all the way through the mid-‘00s. It lacks cohesion and it won’t satisfy your hunger for a real new Hollmer album, but it is Lars’ final curtain call, and as such it is treasurable. And this treasure comes with an even more precious DVD of Hollmer’s solo performance at the 2005 Gouveia Art Rock Festival. He was in very good shape. A few tracks with Michel Berckmans (who used to be in Von Zamla, eh!) playing bassoon with him on a handful of tracks, and then Miriodor joining him for “Talrika.” Well shot. The DVD extra, a 25-minute set in duo with one Fizzè in a small Swiss restaurant, is badly hand-shot, but the duo perform “Boeves Psalm” – the most beautiful tune Hollmer ever wrote – and that, my friends, is worth its length in gold (he writes with a tear in his eye).  [Below: The official trailer for the DVD, which is actually the whole performance of the song “Simfågeldans.”

APACHE DROPOUT / Apache Dropout [expanded CD reissue] (Family Vineyard)
La première fois que j’ai entendu ce trio américain, c’était sur un 45 tours et je n’ai pas aimé. Puis leur premier long-jeu est sorti (en 2010) et je l’ai boudé: du rock garage ordinaire. Ce même long-jeu est maintenant réédité sur CD avec, en extra, neuf chansons en concert, en préparation de la parution d’un deuxième album cet été et je me suis dit “pourquoi pas?”. Eh bien cette fois, j’accroche. Et c’est à cause de l’époustouflante énergie live d’Apache Dropout, dont le rock garage est sale, juteux et foncièrement honnête. Défonce totale.  [Ci-dessous: “Sam Phillips Rising”]
The first time I heard this US trio, it was on a 7” single, and I didn’t like them. Then their debut LP came out (in 2010), and I turned a deaf ear: run-of-the-mill garage punk-rock. Now, that same LP is being reissued on LP with extra material, in preparation for the release of a new LP, and in the light of all that’s been written about Apache Dropout I thought “why not give ‘em another chance?” Well, this time, it sticks. And that’s due to the band’s amazing live energy, as displayed on the nine-song live set grafted to the original album’s original 11 tracks. Yeah, it’s still garage rock – dirty, juicy, honest-to-the-core mind-blowing garage rock.  [Below: “Sam Phillips Rising.”]