Journal d'écoute / Listening Diary
2011-11-14/15
PIMMON / The Oansome Orbit (Room40) Avec The Oansome Orbit, Paul Gough (Pimmon) l’un de ses meilleurs disques, supérieur même à Smudge Another Yesterday. Une heure de textures planantes et grises, arrangées en un ballet immersif qui apaise l’esprit tout en stimulant l’oreille - ou est-ce l’inverse? Toujours est-il que je le recommande chaudement aux amateurs d’électronique expérimentale ambiante.
With The Oansome Orbit, Paul Gough (Pimmon) delivers one of his best records yet, even superior to Smudge Another Yesterday. One hour of aerial textures in grey monochromes, arranged in an immersive aural ballet that appeases the soul while stimulating the ear – or it might be the other way around. Still, highly recommended to fans of ambient experimental electronica.
Après Alvin Lucier, John Cage et James Tenney, c’est au tour du compositeur allemand Karlheinz Stockhausen d’avoir droit au traitement Zeitkratzer. Ce grand ensemble de musiques nouvelles propose ici une lecture toute personnelle de “Aus den Sieben Tagen,” œuvre en cinq mouvements dont la partition se compose uniquement d’indications textuelles à la fois vagues et restrictives. Ici, Stockhausen jouait avec les masses sonores, une certaine forme de sérialisme et la tension entre jeu individuel et jeu d’ensemble. Une performance réussie… et une œuvre singulière pour Stockhausen, qui a très peu exploré ce type d’écriture.
After Alvin Lucier, John Cage, and James Tenney, Zeitkratzer have turned to German composer Karlheinz Stockhausen to expand their “Old School” series. This major new music ensemble delivers a highly personal rendition of “Aus den Sieben Tagen,” a work in five movements with a score consisting only of vague yet restrictive texts. Here, Stockhausen was playing with sonic masses, a certain form of serialism, and the tension between individual playing and ensemble playing. A successful reading of a singular work in Stockhausen’s oeuvre, since the man has very rarely used text-based scores.
L’ingénieur de son/artiste sonore Chris Watson quitte les grands espaces sauvages pour recréer la voie ferrée qui traversait le Mexique, de Los Mochis à Veracruz. El Tren Fantasma utilise des enregistrements faits avant la mise à la retraite de cette ligne pour recréer un voyage fait de rythmes mécaniques, de vitesse et de présence humaine. Singulier (pour l’instant) dans l’œuvre de ce grand maître du cadrage sonore et de la superposition, ce disque, parce qu’il contient des pièces courtes, s’avère plus accessible au néophyte de la phonographie, sans compromettre la qualité insurpassée des environnements sonores de Watson. [Ci-dessous: Un extrait de “Los Mochis”.]
Audio recordist/sound artist Chris Watson has left the wild spaces to recreate the railway that crossed Mexico from Los Mochis to Veracruz. El Tren Fantasma (“The Ghost Train”) uses recordings made before this line was closed down permanently. It recreates a journey made of mechanical rhythms, speed, and human presence. This record is rather singular (for now) in the oeuvre of this geat master of aural framing and sonic overlaying, and it features short pieces, which makes it more accessible to newcomers, without compromising the unparalleled quality of Watson’s sonic environments. [Below: A sound clip from “Los Mochis.”]
Je suis un fan de Helios et j’aime bien Goldmund aussi, mais Keith Kenniff (l’homme derrière ces deux projets) n’aura pas réussi à me plaire avec Mint Julep, son duo avec sa conjointe Hollie. C’est tout simplement trop pop pour moi. Une pop un peu DIY, alternative, mais tout de même de la pop. On trouve sur Save Your Season de belles textures, mais les chansons sont tout simplement trop prévisibles et pas assez accrocheuses.
I’m a fan of Helios and I like Goldmund, but Keith Kenniff (the man behind both projects) has not managed to please me with Mint Julep, a duo he forms with his wife Hollie. It’s just to poppy for me. DIY pop, alternative pop if you prefer, but it’s still pop music. Though Save Your Season features some pretty textures, the songs are simply too predictable and not catchy enough.
Paru à la fin de 2010 pour célébrer le 10e anniversaire de Jono el Grande le groupe et le 15e de Jono el Grande le personnage, Phantom Stimulance réunit onze pièces inédites et nouvelles versions retitrées. Il y a ici du matériel puisé sur les deux premiers albums, deux toutes nouvelles pièces et cinq pièces qui ont déjà fait partie des concerts de Jono (et même de son premier groupe Vidunderlige Vidda) mais qui n’avaient pas été endisquées. Le tout monté serré en une séquence musicale ininterrompue qui torpille toute prétention à un best-of et fait de ce disque une œuvre nouvelle à presque tout point de vue. De l’excellent métissage instrumental qui rappelle à la fois Zappa et les Samla Mammas Manna. Splendide et ultra jovial.
Released in late 2010 to celebrate Jono el Grande the band’s 10th anniversary and Jono el Grande the performer/character’s 15th anniversary, Phantom Stimulance culls eleven previously unreleased tracks and new retitled versions of old compositions. There’s revamped material originally found on the band’s first two CDs, two brand new tracks, and five compositions that have been in the band’s live shows but hadn’t been recorded yet. All of these are tightly edited together in a segueing music suite that makes sure you won’t mistake this CD for a best-of compilation. It’s basically a brand new work. And it’s some excellent cross-bred instrumental rock reminiscent of both Zappa and the Samla Mammas Manna. Brilliant and super-joyful.
LE ORME / La Via della Seta (Ice Record)
Mon premier contact avec Le Orme post-1990. Un disque court mais sympa - les pièces sont courtes mais plusieurs s’enchaînent, comme des mouvements d’une suite (pour tirer profit du modèle d’affaires d’ITunes?). Un rock progressif symphonique léché et engageant. Tout récent.
My first contact with post-1990 Le orme. A short though nice record – tracks are short but segue, like movements of a suite (perhaps to tap into iTunes’ business model?). Sophisticated symphonic progressive rock, an engaging record. Just out.
MERZBOW / Ouroboros (Soleilmoon)
Dans la série animalière de Merzbow (voir Dolphin Sonar et 13 Japanese Birds, entre autres), Ouroboros (2010) est dédié aux serpents (l’ouroboros est ce serpent antique qui se mange la queue). Une pièce d’une heure, typiquement merzbowenne, un mur de son où cohabitent plusieurs espèces sonores, comme une forêt amazonienne bruitiste. Un bon opus.
In Merzbow’s animal-related series (see Dolphin Sonar and 13 Japanese Birds, among other titles), Ouroboros (2010) is dedicated to snakes – the ouroboros is the ancient snake that eats its own tail. A one-hour track, typically Merzbowan, a wall of sound, where several sonic species cohabit, like in a japanoise Amazonian forest. A good opus.