Portail du journalisme et de l'activisme musical de François Couture.

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2009-12-10

2009-12-09: Nicolas Collins, Dempster/Heasley/Glick Rieman, Thembi, Akira Kosemura

Journal d'écoute/Listening Diary

2009-12-09


NICOLAS COLLINS / Devil’s Music (EM Records - merci à/thanks to Forced Exposure)

EM Records réédite deux albums importants de Nicolas Collins, un artiste expérimental qui fut un pionnier du sampling. Paru sur vinyle en 1986, Devil’s Music est un feu roulant de soubresauts musicaux échantillonnés et collagés à la va-vite, qui tissent leur propre logique obtuse au fil de longues pièces suremballées. Le disque 1 présente l’album original (deux pièces) et un collage d’ondes radio de 25 minutes réalisé en 1988, jamais paru. Le disque deux comprend Real Landscape, une cassette de 1988 qui est une réinterprétation de Devil’s Music (le terme remix” ne convient pas vraiment), une vidéo de “Devil’s Music” en concert, et un logiciel reproduisant les cricuits électroniques utilisés pour la pièce et permettant de se faire sa propre musique du yab’! Une jolie touche. [Ci-dessous: “Devil’s Music A”, trouvée sur le site de Nicolas Collins, qui contient BEAUCOUP de matériel audio.]

EM Records have reissued two key albums by Nicolas Collins, an experimental artist and sampling pioneer. Released as an LP in 1986, Devil’s Music is a roller coaster of hastily sampled and collaged audio spurts that weave their own obtuse logic in the course of long overexcited tracks. Disc 1 of this twofer features the original album (two sidelong trancs) plus a 25-miunte radio collage commissioned in 1988 and never released. Disc 2 features Real Landscape, a cassette release from 1988, a reinterpretation of Devil’s Music (“remix” doesn’t quite describe it), plus a live video of “Devil’s Music” and a software reproducing the electronic circuitry used for the piece, so you can make your own devil’s music! Nice touch. [Below: “Devil’s Music A”, found on Nicolas Collins’s website, which contains a LOT of audio material.]

http://www.nicolascollins.com/music/devilsmusica.mp3


Après ce disque très actif, j’ai besoin d’un après-midi tout en détente...

After this hyperactive double set, I need a quiet afternoon...


STUART DEMPSTER, TOM HEASLEY & ERIC GLICK RIEMAN / Echoes of Syros (Full Bleed Music)

Un beau concert de septembre 2008, avec le tromboniste Stuart Dempster du Deep Listening Band (il joue aussi de la conque et du didjeridoo), le tubiste Tom Heasley (aussi aux électroniques) et Eric Glick Rieman au piano électrique préparé. Des trois, c’est l’approche de Rieman qui est la plus intrigante - souvent difficile à identifier et associer. Un disque en deux parties: une longue improvisation de 34 minutes, puis trois impros plus courtes. De belles ambiances, des échanges attentifs. Très agréable pour l’amateur d’impro et très invitant à une écoute profonde.

A fine concert from September 2008, with Deep Listening Band trombonist Stuart Dempster (he also plays conch and didjeridoo), tuba player Tom Heasley (also with electronics), and Erick Glick Rieman on prepared electric piano. Of these three, Rieman is the most intriguing player, often hard to identify and correlate. A record in two parts: first a 34-minute improvisation, then three shorter ones. Nice moods, attentive exchanges. Very enjoyable if you dig free improvisation, and irresistably inviting deep listening.


THEMBI / Morning Melody (Dreaming/Musea)

L’histoire d’un amour sans lendemain, mis en musique sous forme de rock électro-ambiant. Pas mauvais dans les passages mélancoliques ou romantiques (il y a du XII Alfonso là-dessous), franchement plat dans les passages excités - on tombe dans le groove disco cliché. Passé les trois ou quatre premiers titres, ça manque d’inspiration, c’est prévisible. Bof.

The story of a short-lived passion, set to music electro-ambiant rock style. Not bad in the sad stretches (there’s a XII Alfonso influence I’m sure), downright boring in the upbeat passages, where it falls into cliched disco grooves. Past the first three or four tracks, inspiration falls short and the whole thing becomes predictable.


AKIRA KOSEMURA / Polaroid Piano (Someone Good)

Un très court disque de piano solo, avec un peu de guitare sur quatre pièces (par Muneki Takasaka) et des prises de son sur le terrain signées Lawrence English. Des pièces instrumentales délicates, fragiles, enregistrées au naturel. Des instantanés de douceur. Très beau.

A very short solo piano CD, with a little bit of guitar on four tracks (by Muneki Takasaka) and field recordings by Lawrence English. Delicate, fragile instrumentals recorded “au naturel”. Polaroids of sweetness. Beautiful.

2009-06-25

2009-06-24: Heribert Friedl, Tim Olive, On, Speaking My Mind, Modesty Blaise 1

Journal d'écoute / Listening Diary

2009-06-24

C’est jour férié en cette fête nationale du Québec, mais mes clients ne sont pas tous Québécois, loin de là! Et s’il y a boulot, il y a écoute. Et puisque les derniers jours ont été sous le signe du rock progressif, il est maintenant temps de passer à autre chose...

It’s a civic holiday today, but my clients are not all Quebecers! And if there’s work to do, there’s listening to do too! Also, since the last few days have been under the sign of Prog, the time has come for something else...

HERIBERT FRIEDL / RECHERCHE_00 (Non-Visual Objects)

Même en montant le volume, les délicats enregistrements de terrain et sons électroniques de ce disque se fondent dans le décor sonore du bureau qui, toutes fenêtres ouvertes en cette chaude journée, est envahi par les chants d’oiseaux. C’est loin d’être une mauvaise chose en soi! J’aime ces disques qui s’adaptent à l’environnement, ou plutôt qui laissent à l’environnement sonore naturel la place qui lui revient. Ici, Friedl est à la recherche de “l’âme” (le mot est de lui) du synthétiseur analogique CS-40M de Yamaha. Armé d’un protocole de recherche détaillé, il procède avec minutie, partant d’une réduction du son du synthé (un petit blip peu assertif), puis y ajoutant des ambiances. C’est méthodique et un peu froid, et spartiate au possible, mais il se dégage une certaine sérénité du tout. Pour juger si Friedl a atteint son objectif, je vais devoir réécouter aux petites heures du matin, au casque. Mais à première écoute, ce disque touche à un état zen de l’art sonore que la description sobre du plan de recherche ne laisse pas soupçonner.

Even with the volume turned UP, the delicate field recordings and electronic sounds of this record are blending in with the sonic environment of my office, where, due to the hot weather, all windows are open, letting in lots of birdsongs. Friedl is looking for the “soul” (his word) of Yamaha’s CS-40M analog synthesizer. Following a pre-planned research plan, Friedl is proceeding methodically, starting by reducing the synth’s sound to its smallest essence (a quiet bleep), then adding ambiences. It’s clinical and a bit cold, and extremely spartan, but a certain serenity arises from it all. In order to evaluate if Friedl achieved or not what he had set out to accomplish, I will have to listen again, on headphones, in the wee hours of the night. On first listen, I can say that this record touches on a Zen state of sound art that the research plan leaves unmentioned.

TIM OLIVE / The Specialist (EM Records - merci à/thanks to Forced Exposure)

Un disque court mais intense d’expérimentation sonore à tout crin. Canadien d’origine maintenant installé à Osaka, Tim Olive utilise une planche de bois équipé de deux pick-ups et une ou deux cordes de basse, qu’il soumet à toutes sortes de traitement. Frottements, grattements, ressorts, mais pas d’effets. Sa recherche est sérieuse, profonde, et il en résulte des sonorités rudes mais complexes, pas brutales. C’est la chose la plus convaincante que j’aie entendu de lui à ce jour. Impressionnant.

A short but intense record of all-out sonic experimentation. Canadian born, now living in Osaka, Tim Olive uses a wood plank fitted with two picks-up and one or two bass strings, which he scratches and rubs, puts springs on, and submit to various treatments, none of them involving electronics beyond mere amplification. His research is serious, in depth, and produces crude yet complex sounds that are not brutal at all. This is the strongest album I have heard from Olive yet. Impressive.

ON / Your Naked Ghost Comes Back at Night (Type - merci à/thanks to Forced Exposure)

Réédition chez Type d’un disque paru en 2004 chez DSA. Il s’agit d’une collaboration entre Steven Hess (Pan American) et Sylvain Chauveau (Arca, Micro:Mega). Ceux-ci ont enregistré des drones plutôt placides, qu’ils ont confié à Helge Sten (aka Deathprod de Supersilent). Ce dernier a mixé le tout, y ajoutant clairement son empreinte sonore, soit un son caverneux, qui semble altéré par les siècles. Le résultat est un disque très ambiant, des pièces dénudées qui s’inscrivent dans des espaces vastes, voire agoraphobiques, où l’attente et l’inquiétude du silence pèsent autant dans la balance que la contribution musicale à proprement parler. Cela dit, dans le genre, ce n’est pas le disque le plus excitant que je connaisse. Il y a des longueurs et un certain manque d’intérêt généralisé, surtout pour un artiste de la trempe de Chauveau, qui peut faire (et a fait) mieux. Tout de même, les amateurs de Deathprod y trouveront quelque chose.

A Type reissue of a record first released by DSA in 2004. This is a collaboration between Steven Hess (Pan American) and Sylvain Chauveau (Arca, Micro:Mega). Together they recorded rather placid drones, which they put in the capable hands of Supersilent’s Helge Sten (aka Deathprod). Sten mixed the project, adding his clearly identifiable imprint, i.e. cavernous sound altered by the centuries. The result is a very ambient album of stripped-down pieces set within vast empty spaces, where waiting and worrying silence have as much weight as the musical contributions per se. That being said, this is not the most exciting CD in this vein. Some bits stretch out for too long and the music lacks general interest, especially coming from an artist of Chauveau’s calibre. Still, fans of Deathprod will find something to like here.

ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Speaking My Mind: New Rubble Volume 2 (Past & Present - merci à/thanks to Forced Exposure)

Past & Present enfile les compilations de raretés à un rytthme effrené. Voici donc la réédition du volume 2 de leur série “New Rubble.” Il porte le sous-titre “A collection of some of the rareest UK Psych/prog singles”. La brochette temporelle est assez restreinte (fin 60, début 70), mais il y a beaucoup de perles ici, plus psychédéliques que progressives. Le groupe le plus connu ici est certainement Rare Bird, dont la chanson “Hammerhead” est un must. À signaler aussi, des chansons de The Rats, The Open Mind, The Montanas et Opus.

Past & Present just keep releasing one rarities compilation after another. This is a reissue of Volume 2 in the New Rubble series. The subtitle is “A collection of some of the rarest UK Psych/prog singles.” The time range is rather narrow (late ‘60s/early ‘70s), but the harvest is pretty good, with more psychedelic gems than prog nuggets. The best-known band here is Rare Bird, whose “Hammerhead” is a must. Also noteworthy are tracks by The Rats, The Open Mind, The Montanas, and Opus.

ARTISTES VARIÉS-VARIOUS ARTISTS / Modesty Blaise No. 1 (Past & Present - merci à/thanks to Forced Exposure)

Une compilation étrange mais qui, étrangement, coule bien. Le sous-titre (toujours important avec Past & Present): “Cheesy Pop for the Connoisseur”. Honnêtement, je ne vois rien de “cheesy” ici, mais plutôt une compil bicéphale. La première moitié du disque est consacrée au R’n’B et à la Northern Soul américains, avec une chanson d’Erma Franklin (la sœur d’Aretha) et une de Malcolm Hayes, entre autres. De la soul solide, un peu crue pour le goût du jour d’alors. La seconde moitié du disque est européenne et plus axée sur le freakbeat, avec une bonne inspiration R’n’B: un simple de Chris Farlowe en début de carrière, un autre des VIP’s (qui se transformera éventuellement en Spooky Tooth, avec Keith Emerson à l’orgue), puis, à travers ces groupes anglais, un hit très buzzé de l’Allemand Howard Carpendale et un rock déjanté d’un groupe polonais, Trubadurzy. Pour la logique conceptuelle, on repassera, mais y a pas à dire, ce sont de bonnes chansons d’époque!

A strange compilation that shouldn’t work out...yet does. The subtitle (always important with Past & Present comps) is “Cheesy Pop for the Connoisseur.” Hmm... Honestly, I can’t find anything cheesy on this schizophrenic CD. The first half of the record is devoted to American R’n”B and Northern Soul, with one song by Erma Franklin (Aretha’s sister) and one by Malcolm Hayes, among others. This is solid soul, slightly too raw at the time for radio DJs. The second half of the CD is all European and focused on R’n’B-inspired freakbeat: an early single by Chris Farlowe, another by the VIP’s (a band that will eventually become Spooky Tooth, here featuring Keith Emerson on organ), then in between these English bands, a fuzzed-out hit by German singer Howard Carpendale and a crazy rock track by a Polish band, Trubadurzy. As unruly and illogical as it is, this comp holds some good sides!